vendredi 28 février 2014

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) - Le Panier de fraises des bois

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Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) 
Le Panier de fraises des bois (1761)
Coll. privée

Ce que l'on voit : Avec le panier de prunes et la nature morte au pichet  présentées aussi sur ce blog, c'est une autre des natures mortes de Chardin dans laqueelle un verre d'eau est présent. 
Description de Charles Blanc, en 1862 : « Un panier de fraises, un verre de cristal à demi plein d’eau où chatoient les reflets vermeils d’une belle pêche placée près de deux œillets blancs et de quelques cerises. » C'est une peinture qu’on pourrait presque dire « pré-impressionniste », mais que l'on a volontiers qualifier de « phénoménologique » A partir de 1760 environ, Chardin ne peint plus des objets, mais le mouvement même de la saisie perceptive de ces objets. Entre 1759 et 1761, la manière des natures mortes se radicalise : les objets se raréfient, la touche devient de plus en plus « poudreuse », les fonds s’assombrissent et se dissolvent, les ombres perdent tout pouvoir de structuration.

Rappel biographique :  Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi  reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maitre incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre.  Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra plus tard (à partir de 1760) sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres...  Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux  effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.

2014 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau, #AStillLifeCollection, #NaturesMortes 

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