jeudi 21 août 2014

Lubin Baugin (1612-1663)



Lubin Baugin (1612-1663)
Coupe de fruits
Musée des beaux-arts, Rennes

Que voit-on ?  La Coupe de fruits, où l'on s'accorde à reconnaître le morceau de réception de l'artiste à la corporation des peintres de Saint-Germain-des-Prés en 1629, montre la communauté d'esprit qui unit alors Baugin à Jacques Linard et Louise Moillon. Ces peintres de la « vie silencieuse » ont porté à son plus haut degré de sobriété le genre de la nature morte. Le goût flamand, qui rapproche leurs oeuvres, est ici perceptible dans le rendu presque illusionniste des textures, la rigueur géométrique de la composition et le point de vue légèrement élevé. La coupe à godrons s'ouvre comme une corolle pour offrir un écrin à la pyramide d'abricots surmontée d'un branchage. Peinture tactile, où le velouté des fruits et la rugosité de la table recueillent la lumière, cette oeuvre est aussi imprégnée d'un probable symbolisme religieux. Et l'extrême pureté de ligne, la magie secrète qui l'anime, les jeux subtils d'ombre et de lumière, baignent cette oeuvre d'un sentiment de recueillement et de méditation.
In Notice de Musée des beaux-arts de Rennes 
On connaît seulement quatre natures mortes signées Baugin, nom d'un artiste que l'on a longtemps hésité à identifier comme Lubin Baugin, peintre de tableaux religieux ; elles auraient toutes été exécutées avant son séjour en Italie où il partit en 1636. Les quatre natures mortes en question sont  :  la Nature-morte à la coupe d'abricots, la Nature morte à l'échiquier, le Dessert aux gaufrettes et Coupe de fruits. Une cinquième nature morte, dite au couteau ou au plat en étain ou encore à la miche de pain lui est attribué, de façon incertaine.

Rappel biogaphique :  L'œuvre du  peintre français Lubin Baugin peut se diviser en trois périodes : une première de natures mortes (vers 1630), une seconde italianisante (vers 1640-1642), et une dernière caractéristique d'un classicisme très austère. 
Son origine provinciale lui interdit, dans un premier temps, d'entrer dans la confrérie des peintres parisiens et de pratiquer les sujets les plus élevés de la hiérarchie des genres picturaux à savoir les sujets religieux ou mythologiques, les portraits et les scènes de batailles. Aussi s'installe-t-il, rue du Cœur-Volant, dans l'enclos de  l'Abbaye de Saint Germain des Près  qui accueillait les peintres provinciaux, à l'instar des frères Le Nain ses contemporains, ou étrangers, notamment flamands, qui peignaient des tableaux destinés à la décoration des intérieurs privés. Il est reçu, en 1629, maître peintre de la corporation de Saint-Germain-des-Prés. C'est pourquoi l'on suppose que les quatre natures mortes qui sont parvenues jusqu'à nous, la Nature-morte à la coupe d'abricots, la Nature morte à l'échiquier, le Dessert aux gaufrettes et la Coupe de fruits  (ci-dessus) datent de cette période des années 1630-1635. Une cinquième nature morte, dite au couteau ou au plat en étain ou encore à la miche de pain lui est attribué, de façon incertaine.

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