dimanche 21 décembre 2014

Giuseppe Arcimboldo (1527-1593)



Giuseppe Arcimboldo (1527-1593)
Inverno (Winter) (1573)
Musée du Louvre, Paris

Ce que l'on voit et ce que l'on sait :  Pour figurer L'Hiver de ses 4 Saisons, un portrait de vieillard sombre et ridé prêt à s'endormir du long sommeil, réalisé à base de tubercules, racines, légumes et céréales de l'hiver  à savoir : tubercules et racines noueuses pour le visage et le nez dont une racine de mandragore pour l'oreille, champignons vénéneux pour les lèvres déformées, sarments de vignes secs et cassés  pour le dessus du crâne chauve et osseux, quelques feuilles de lierre pour figurer un reste de chevelure, un sac de paille pour le vêtement noué par un bijou figuré par un citron et une orange, seuls fruits d'hiver qui apportent une note de couleur et de gaieté de ce sombre tableau de la vieillesse.
Il s’agit d'une série de quatre tableaux peints par Arcimboldo en 1563 et offerts à Maximilien II Emmanuel de Bavière en 1569, accompagnés des Quatre Éléments (peints en 1566).
Un poème de Giovanni Battista Fonteo (1546-1580)  joint aux tableaux en explicitait le sens allégorique. Chaque tableau est constitué d’un portrait de profil, composé d’éléments végétaux caractéristique de la saison décrite. Une disposition particulière des quatre saisons avait été prévue par Arcimboldo : L’Hiver devait regarder Le Printemps et L’Automne dévisageait l'Été...
De la version originale, ne subsistent que L’Hiver et L’Été, exposés à Vienne en Autriche. Parmi les autres versions les plus connues figurent celles du musée du Louvre, copies faites par le peintre lui -même à la demande de Maximilien II pour en faire cadeau à Auguste de Saxe. Les tableaux du Louvre  se caractérisent par un encadrement floral qui n’existait pas dans la version originale.

Rappel biographique :  Le peintre italien Giuseppe Arcimboldo est issu d’une famille de peintres.
Il commence à se faire connaître à 24 ans en travaillant avec son père, artisan peintre à la cathédrale de Milan où il  réalise alors des cartons de vitraux. Là, il se fait remarquer par Ferdinand de Bohème qui lui commande cinq blasons pour la cathédrale. En 1562,  il est  appelé à Prague au service de Ferdinand Ier du Saint-Empire pour être le portraitiste de la famille impériale. Peu après son arrivée à Prague Giuseppe Arcimboldo commence la première série des Quatre saisons et révèle ce style pictural surprenant : les « têtes composées » portraits caricaturaux (ghiribizzi) ou allégoriques formés d’une juxtaposition de fruits, légumes, végétaux, symbolisant les saisons ou les métiers. Cette œuvre suscite un engouement considérable à la cour. Il peindra d’autres séries des quatre saisons en 1572 et 1573. Si l'on considère Arcimboldo comme un novateur dans la systématisation de ses portraits, il faut se rappeler qu'à son époque il existe déjà une tradition, depuis l'antiquité, de masques bachiques ou hellénistiques, formés d'éléments pris dans la Nature. Plusieurs des artistes de la Renaissance artistique, dont Léonard de Vinci et Jérôme Bosch, s’étaient déjà intéressés aux faciès monstrueux, aux portraits déformés par des jeux de glace, ainsi qu’aux compositions à base d’éléments détournés.
Si Arcimboldo n'a pas eu d’élève, il a inspiré de nombreux copistes en son temps et le genre des têtes composées se perpétue aux 17e et 18e siècles. Il est repris au 19e siècle par les caricaturistes. Il est redécouvert au 20e siècle par les surréalistes, adeptes du jeu de mots visuel.

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