samedi 18 avril 2015

Cristoforo Munari (1667-1720)



Cristoforo Munari (1667-1720)
Natura morta con anguria e violino
Palazzo Montecitorio, Roma

Que voit-on ? Dans cette nature morte comme assez fournie, on retrouve des éléments que l'on a déjà vus dans beaucoup d'autres  natures mortes du peintre mais qu'il réemploie toujours volontiers: les verreries de Venise, les petits bols en porcelaine de Chine, le violon et sa partition, des livres, des biscuits et .. la pastèque brisée, un morceau de bravoure dans le traitement des rouges et des formes géométriques. Il y a ici un seul objet nouveau :  la pendule.  Le jeu pour Munari ne consiste pas tant à rechercher de nouveaux objets que de nouvelles façons de les présenter et de les mettre en scène. Ainsi dans celle nature morte, tout est présenté en biais et non de face. On remarque aussi  dans le haut du cadre, à droite de la pendule, une potiche en porcelaine de Chine rangée sur étagère ; elle se présente au spectateur sous l'angle d'une ouverture vide, offrant ainsi à Munari l'opportunité de démontrer son talent dans le rendu du fond du vase,et sa maîtrise des reflets et du trompe l'oeil.

Rappel biographique : Le peintre italien Cristoforo Munari, aussi connu comme Cristofano Monari, était spécialisé dans les natures mortes. Il suivit sa formation initiale à Reggio Emilia, sa ville natale, puis vient à Modène sous le patronage de Rinaldo d'Este, duc de Modène. En 1703-1706, il vécut à Rome, puis à Florence pendant une dizaine d'années, où il fut attaché à la cour des Médicis.   Très apprécié de ses contemporains,  le collectionneur Gabburri le décrivait au 18e siècle comme  : " un peintre remarquable de natures mortes aux ustensiles de cuisine, instruments de musique, étoffes, verres, fruits et fleurs "
La profusion mais aussi le raffinement qui s'étalent dans ses natures mortes (porcelaines de Chine, verre de Venise, tapis d'Orient, instruments de musique, etc...) suggèrent le luxe et l'abondance qui régnait à la cour des Médicis. Il a peint aussi des panoplies et des trophées de guerre. En 1715, il déménagea à Pise, où il  travailla presque exclusivement dans la restauration d'oeuvres d'art et où il mourut en 1720.
Une retrospective de ses tableaux a été organisée en 1998 à Reggio Emilia, où elle a connu un énorme succès.

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