dimanche 2 août 2015

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) - Les attributs des sciences (1763)





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Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) 
Nature morte - Les attributs des sciences (1763)
Musée Jacquemart-André- Paris

Que voit on ?  Chardin a choisi un sujet savant que l’on décrypte grâce à de nombreux détails. Pour évoquer les Sciences, il figure une mappemonde, une longue-vue, un microscope, une équerre, des cartes géographiques et quelques livres.  Sur la toile qui fait pendant à celle-ci, les Arts sont représentés par un buste en marbre, un bas-relief, un maillet, une palette et des pinceaux ainsi que des rouleaux de papier. Mais il ne s’en tient pas à ces symboles. Il les accompagne d’objets propres à créer une atmosphère de richesse et d’exotisme, une évocation de voyages lointains. À ce moment-là, il devient officiellement le grand peintre de la matière et de la nature-morte qu’il restera.  Dans leur emplacement original (au-dessus d'un porte)  les deux toiles  des attributs des sciences se développent en frise sur toute la largeur dans un espace composé de deux registres parallèles, séparés par la balustrade en pierre. Des faisceaux d’oblique – les pinceaux, les rouleaux de cartes et la longue vue – créent une dynamique dans cette composition bien rythmée. Ces deux peintures avaient été commandées pour une bibliothèque parisienne où elles étaient accrochées assez haut. Elles avaient donc été composées pour être vues de dessous.


Rappel biographique :  Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi  reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maitre incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre.  Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra plus tard (à partir de 1760) sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres...  Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux  effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.

2015 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau, #AStillLifeCollection, #NaturesMortes 

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