mercredi 14 octobre 2015

Francesco Noletti Fieravino dit Il Maltese (1611-1654)



Francesco Noletti Fieravino dit Il Maltese (1611-1654)
Cesto di frutti su tappeto di Smyrna (1650)
Musée Fesch, Ajaccio,

Que voit-on ? Un mélange, avec un bonheur sans égal, d'objets précieux de toutes sortes et d'éléments végétaux plus quotidiens. La première chose qui attire l'oeil est le somptueux tapis de Smyrne sur lequel repose l'ensemble de la composition au sens propre comme au sens figuré. Noletti qui était un maître incontesté dans le rendu de ces textures de tapis réalise ici sans doute un de ces chefs d'oeuvres, allant jusqu'à reproduire les franges sectionnées ou usées de la bordure du tapis et à présenter (exercice de virtuosité picturale majeur) l'envers du tapis (sur la partie droite du cadre.) Quand l'oeil a fini d'explorer la beauté des dessins géométriques et les couleurs somptueuses de ce tapis de Smyrne, il peut alors passer à l'analyse des objets qui s'y trouvent répandu dans un savant désordre digne d'un caravansérail oriental. La composition est montante, de gauche à droite, avec un point culminant à droite du tableau où s'amoncellent fruits, porcelaines et pièce maitresse d'argenterie qui pourrait être soit un grand miroir cloisonné tout en rondeur soit un gigantesque plateau d'argent richement sculpté. Avant d'arriver sur ces hauteurs, on aura croisé une potiche de Chine d'une taille respectable, un plat à fruits de même origine, une coupe d'argent présentant l'envers de son décor (prétexte à un exercice de virtuosité sur la texture mat), des verreries précieuses de Venise et une abondance de pêches, oranges, citrons et grappes de raisins dans le rendu desquels Noletti est un maître absolu. A l'extrême droite du cadre, deux éléments doivent attirer l'attention  : un citron pelé (pendant de celui qui se trouve déjà dans le verre de vin à droite de la composition) et une orange qui choit dans le vide. Ces deux éléments viennent rappeler au spectateur sans doute émerveillé par le spectacle de ces splendeurs, l'insoutenable inconsistance de toute chose et la fragilité de la matière. 

Rappel biographique : Les œuvres de Francesco Noletti, surnommé il Maltese en raison de son origine Maltaise, ont longtemps été attribuées sous le nom de Francesco Fieravino jusqu'à la découverte de son identité véritable au début des années 2000. Spécialiste des natures mortes avec tapis et tentures qu'il peint somptueusement, Noletti s'est installé à Rome, probablement entre 1636 et 1640, où il meurt en 1654.

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