lundi 19 octobre 2015

Lubin Baugin (1612-1663)



Lubin Baugin (1612-1663)
Nature morte avec Dessert de gaufrettes (1631) 
Musée du Louvre (Paris)

Que voit-on ? On connaît seulement quatre natures mortes signées Baugin, nom d'un artiste que l'on a longtemps hésité à identifier comme Lubin Baugin, peintre de tableaux religieux ; elles auraient toutes été exécutées avant son séjour en Italie où il partit en 1636. Les quatre natures mortes en question sont  :  la Nature-morte à la coupe d'abricots, la Nature morte à l'échiquier, le Dessert aux gaufrettes et la Coupe de fruits. Une cinquième nature morte, dite au couteau ou au plat en étain ou encore à la miche de pain lui est attribué, de façon incertaine.
Le Dessert de gaufrettes est la plus célèbre des quatre natures mortes actuellement connues. 
Que voit on ? Dans une composition aux volumes admirablement simplifiés prennent place, sur le rebord d’une table, un plat de gaufrettes, un verre de vin et une fiasque. L’espace est structuré par de grandes surfaces plates et monochromes (le fond noir, le mur en pierre à gauche et la nappe gris-bleu de la table), animées, non sans virtuosité, par la lumière d’une fenêtre que l’on devine à gauche. C’est précisément par cette lumière et par ces jeux d’ombre que les objets, à la géométrie rigoureuse, prennent toute leur réalité. Ils semblent dotés d’une présence silencieuse et méditative, même si l’interprétation de ces œuvres demeure problématique. Les références religieuses et symboliques, si évidentes dans les natures mortes de Zurbaran ou chez certains peintres nordiques, ne trouvent pas un écho solide dans le tableau du Louvre. Dans ce cas, quelle était la fonction de ce genre d’image et à qui était-elle destinée ?
Il a souvent été dit que les natures mortes faisaient partie de la catégorie des œuvres décoratives, que l’on vendait dans certaines foires de peinture, comme celle de Saint-Germain à Paris. Il semblait donc s’agir d’une production lucrative pour des artistes jeunes ou dans le besoin et d’une marchandise de moindre valeur pour les collectionneurs que les tableaux à figures. Toutefois, les inventaires démontrent qu’on rencontre bien souvent ces petits tableaux chez les meilleurs connaisseurs de peinture. Tout comme les paysages, ces œuvres étaient appréciées comme de véritables morceaux de peintures par les amateurs éclairés et ne constituaient donc pas, du moins pour celles de la qualité du Dessert du Louvre, de simples images commerciales et décoratives. La qualité de certains cabinets de peintures était même soulignée par leur présence.
In Notice de musée du Louvre concernant " Le Dessert aux gaufrettes "

Rappel biographique : Lubin Baugin, né à Pithiviers vers 1612, est reçu maître peintre à Saint-Germain-des-Prés en 1629. Il séjourne par la suite quelques années en Italie et, à son retour, il intègre l’Académie royale de peinture. Il connaît un certain succès et on retrouve de multiples mentions de ses œuvres dans les églises parisiennes. Dans un premier temps, l’opposition entre ses grandes compositions religieuses, qui dénotent les influences conjuguées de l’école de Fontainebleau et des maîtres italiens comme Corrège et Guido Reni, et les natures mortes a fait naître l’idée qu’il existait deux peintres de ce nom. Mais les recherches des dernières années dans les archives, ainsi qu’une analyse approfondie du style de toutes ces peintures, a permis de démontrer que l’auteur de ces tableaux était bien le même
peintre : Lubin Baugin. Ce dernier a dû exécuter ces petites scènes silencieuses avant son départ en Italie.



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