mardi 3 novembre 2015

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) , Perdrix grise, poire et piège au lacet sur un entablement de pierre


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Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
Perdrix grise, poire et piège au lacet sur un entablement de pierre (1768)
Huile sur toile  (45.5 x 39.2 cm)
Städelsches Kunstinstitut und Städtische Galerie, Frankfurt

Que voit-on ? Sur un entablement de pierre où sont apposées (à gauche)  la signature du peintre et la  date, prenant appui sur un mur à fond uni brun, au centre de la composition : un oiseau mort, qui est une perdrix grise présenté sur le flanc avec le piège au lacet qui a servi à la capturer et qui déborde de l'entablement. Derrière la perdrix, une poire très rouge sur la face et verte sur le dos, donne l'échelle et permet d'avoir une idée de la grosseur de l'oiseau.  Dans ce tableau en particulier, la touche " impressionniste "  de Chardin est telle (150 ans avant que l'impressionnisme n'existe)  que l'on comprend aisément pourquoi Manet admirait tellement Chardin qu'il considérait comme " le plus grand peintre français du 18e siècle ".

Rappel biographique :   Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, Chardin est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre.  Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra plus tard (à partir de 1760) sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres...  Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux  effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.

2015 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau, #AStillLifeCollection, #NaturesMortes 


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