lundi 15 février 2016

Alexandre-François Desportes (1661-1743) - Fruits, fleurs et légumes dans un paysage




Alexandre-François Desportes (1661-1743)
Fruits, fleurs et légumes dans un paysage, 1720
Collection privée

Que voit-on ? Une œuvre qui brille par l’équilibre de sa composition et la douceur de son chromatisme. Francois Desportes maîtrise ici les éléments qui font de lui un des plus grands artistes du 18e siècle français dans le genre de la nature morte et du paysage. Il livre ici une vision poétique, harmonieuse, presque romantique d’un paysage parfaitement ancré dans le raffinement du siècle.
Les éléments de nature morte comme le panier de prunes ou encore le panier de fraises renvoient à une culture très classique du genre de la nature morte et révèlent pleinement la parfaite connaissance des œuvres de Louyse Moillon, François Garnier et Pierre Dupuis. Il associe le fond de paysage qui est une de ses grandes inventions en extérieur. En effet, Desportes est un des premiers artistes à s’intéresser à la peinture du paysage réel. C’est à partir de 1700 qu’il se consacre à la réalisation de nombreuses études de paysages et de plantes réalisées in situ (nombre d'entre elles sont conservées à la manufacture nationale de Sèvres). Ces études faites d’après nature sont autant de motifs ornementaux destinés aux grandes natures mortes qu’ils commencera à peindre dans les années 1704-1708. Ainsi, dans ce tableau, la tige de pavot fleuri est librement inspirée  de l’esquisse peinte sur papier  du musée de Sèvres.  Ce tableau est l’aboutissement des premières expériences du peintre. 

Rappel biographique : Issu d’une famille modeste, François Desportes était destiné à être paysan mais, à la suite d’une longue période de convalescence, il s’initia au dessin et acquit peu à peu une grande maitrise de cette technique. Il devint l’élève de Nicasius Bernaerts, d'origine flamande, alors membre de l’Académie royale et spécialisé dans la peinture animalière. Au cours de ses premières années, il découvrit ainsi la peinture flamande dont il va subir l’influence tout au long de sa carrière. 
A la mort de Bernaerts, Desportes ne se fia plus qu’à la nature. En 1695-1696, il fut nommé portraitiste à la cour de Pologne avant d’être rappelé en France où il abandonna le genre du portrait pour se consacrer presque exclusivement à la peinture animalière. Reçu à l’Académie royale en 1699, il participa à la décoration de la ménagerie de Versailles. Outre la peinture animalière, Desportes se distingua aussi par ses natures mortes. On y perçoit l’approche réaliste flamande qui se traduit aussi bien dans les fonds de paysage que dans le rendu riche et méticuleux des matières alliée à une délicatesse toute française.

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