vendredi 5 février 2016

Giuseppe Recco (1634-1695)



Giuseppe Recco (1634-1695)
Grande natura morta cucina con verdure, piatto, cestino, pollame morto e l'uvade
Museo Ceralbo, Madrid.

Que voit-on ? Un  bric à brac saisi dans un garde manger de cuisine où se mélangent plats en céramiques et marmites en cuivre avec  des légumes (navets tomates, chou céleri et avoine), du gibier,  des fruits (raisin et pommes) et  un morceau de fromage largement entamé. Un verre brisé gisant au premier plan près du soufflet servant à attiser l'âtre, laisse entrevoir la fin prochaine de cette abondance et la fragilité de la condition humaine.

Rappel biographique : Issu d'une famille de peintres napolitains, Giuseppe Recco se forma d'abord près de son père, Giacomo, dans un milieu auquel avait  été transmis l'impulsion décisive du caravagisme. Malgré sa grande importance dans l'histoire de la nature morte  napolitaine, Giuseppe Recco, surtout  peintre de fleurs, ne peut être toutefois considéré comme un chef d'école, même s'il ne fait pas de doutes qu'il ait initié à ce genre quelques-uns de ses meilleurs représentants comme  Paolo Porpora, Luca Forte, puis ses propres fils, Giambattista et Giuseppe. 
Mais la manière brillante de ce dernier, la qualité qui s'affirme dès ses premières œuvres datées (1664) révèlent une personnalité beaucoup plus vigoureuse que celle de son père, une ouverture aussi à d'autres exemples : celui de son frère Giambattista, celui des Lombards — Evaristo Baschenis, Bettera — qu'il découvre au cours d'un séjour à Milan vers sa vingtième année. 
Au-delà de ces influences, l'art de Giuseppe Recco s'affirme par une sensibilité extrême à la poésie de la nature, dont une observation attentive lui fait percevoir les nuances les plus subtiles, les modulations les plus riches. Qu'il peigne des Fleurs (pinacothèque de Pesaro, musée de Varsovie), des Poissons (musée du Prado, palais Pitti, Florence), une Nature morte au gibier (palais de Montecitorio, Rome) ou une Cuisine (galerie de l'Académie, Vienne), la fraîcheur de sa vision picturale servie par une touche rutilante et déliée lui assure une place de premier plan parmi les maîtres de la nature morte italienne.


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