mardi 9 février 2016

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779), Nature morte au pilon et mortier, deux oignons et bassine en cuivre

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Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
Nature morte au pilon et mortier, deux oignons et bassine en cuivre
Musée Cognacq-Jay. Paris

Que voit-on ? Sur un entablement de pierre qui porte la signature du peintre, une nature morte d'ustensiles de cuisine qui permet à Chardin d'explorer, comme ses maîtres les peintres hollandais l'avaient fait avant lui, les diverses textures en présence : pierre de l'entablement, bois chantourné du pilon et du mortier, céramique vernissée du plat de cuisson et cuivre et manche en fer de la bassine  rehaussé par la texture a la fois soyeuses et brillantes de deux oignes et d'un couteau au manche d'ébène. Du point de vue des tonalités, malgré l'atmosphère dorée qui baigne la toile, c'est une nature morte qui tend vers cette monochromie que Chardin explora  dans toute une partie de son oeuvre.

Rappel biographique : Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, Chardin est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres. Les natures mortes qu'il peindra plus tard (à partir de 1760) sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres...  Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux  effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.

2016 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau, #AStillLifeCollection, #NaturesMortes 


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