mardi 20 décembre 2016

Alfred Sisley (1839-1899)




Alfred Sisley (1839-1899)
Nature morte aux pommes, 1868
Muskegon Museum of Art, Michigan

Que voit on ?  Sur un entablement d'un jaune d'autant plus lumineux que le fond de la toile est sombre : trois magnifiques pommes entières et une dont a coupé un quartier. Sisley n'étant pas un familier des codes de la nature morte, il emploie ici le couteau pour ce qu'il est en réalité, c'est à dire un instrument tranchant qui permet de couper la pomme en quartiers et non uniquement comme un accessoire esthétique servant à souligner la perspective (bien qu'il l'utilise aussi ainsi dans cette toile). Les somptueuses couleurs d'été et l'exceptionnelle luminosité de cette petite morte - où le blanc éclate sous la forme d'un coeur sur la droite du cadre -  nous font réellement regretter que Sisley en ait peint si peu.

Rappel Biographique :   Le peintre franco anglais Alfred Sisley,  fut un peintre et graveur de nationalité britannique mais ayant principalement vécu et travaillé en France. Il est l'un des représentants les plus célèbres du mouvement Impressionniste. On connait 960 huiles sur toile, 100 pastels et de nombreux autres dessins, produits par Sisley bien qu'il n'eût vécu que 59 ans. Peu de natures mortes dans ses oeuvres et un nombre impressionnant de faux Sisley posthumes (sans doute un record dans le genre) à son actif, présents jusque dans certains grands musées de monde, en cours de purge !  А côté de ces faux, des œuvres réalisées par sa fille Jeanne, vers 1895, portent légitimement la signature Sisley.
Sisley est aujourd’hui considéré comme l’incarnation même de l'impressionnisme. L’essentiel de son inspiration est le paysage. Les personnages dans ses peintures ne sont que des silhouettes. Les portraits de ses proches (femme et enfants) et les quelques natures mortes qu'il a peintes sont rares.
Selon Gustave Geffroy, l’un de ses premiers historiographes, Sisley vouait en effet un amour instinctif au paysage. Pour lui il n’y avait dans la nature rien de laid dès lors qu’il s’agissait du rapport entre le ciel et la terre. Sisley écrivit : « Toutes les choses respirent et s’épanouissent dans une riche et féconde atmosphère qui distribue et équilibre la lumière, établit l’harmonie ».
Sisley choisit inlassablement pour sujet de ses toiles le ciel et l’eau animés par les reflets changeants de la lumière dans ses paysages des environs de Paris, la région de Louveciennes et de Marly-le-Roi. La région de Moret-sur-Loing eut notamment une incidence toute particulière sur l'œuvre de Sisley, comme en témoigne Un soir à MoretFin d'octobre, peint en 1888. Il s’inscrit dans la lignée de Constable, Bonington et Turner. S’il subit l’influence de Monet, il s’éloigne de son ami par sa volonté de construction qui lui fait respecter la structure des formes.
Dans certains des tableaux d'Alfred Sisley, on peut percevoir une influence marquée par l'art japonais. et l'on peut s'amuser a rapprocher pour comparaison des toiles telles que  La Place du Chenil à Marly, effet de neige peinte par Sisley de Nuit de neige à Kambara peinte par Hiroshige. Les perspectives de ses tableaux montrent l'influence d'Hokusai dont il découvrit les estampes grâce а Claude Monet. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.