jeudi 1 décembre 2016

Henri Matisse (1869-1954) - Nature morte aux huîtres




Henri Matisse  (1869-1954)
Nature morte aux huîtres, 1940
Kuntsmuseum, Basel

Que voit-on? Insérés dans un triple losange de couleur qui peut figurer une nappe et qui se décline  du rouge intense au bleu en passant pas un intermédiaire jaune orangé, les 6 éléments qui forment cette nature morte : le plateau de 6 huitres (plus 3 nacres vides posées à même la nappe) ; le couteau (élément technique traditionnel pour indiquer la perspective) ; deux citrons (non pelés, non ouverts) ; quelques touffes d'algues formant le lit des huîtres ; un broc à eau en étain (assez incongru, puisque dénué du ou des verres qui permettraient d'en déguster le contenu) et une serviette verte à bandes rouge du genre torchon, encore plus incongrue que tout le reste par l'importance démesurée qu'elle prend dans le coin gauche de la composition, en débordement du losange bleu de la nappe. Matisse au mieux de sa forme... et de sa palette puisque tout ceci ne s'exprime qu'avec 3 couleurs (rouge,  bleu, jaune), le vert étant un mélange de bleu et de jaune et si l'on exclut le blanc et le noir qui, en peinture,  ont la reputation de ne pas être des couleurs... bien à tort à notre avis.

Rappel Biographique :   Le peintre français Henri Matisse, chef de file du Fauvisme figure majeure du 20e siècle, a peint tout au long de sa vie, un très grand nombre de natures mortes dans des styles aussi différents que les périodes qu'il a traversées.  Il aimait particulièrement ce genre à tel point qu'une de ses toutes premières peintures connues, actuellement conservée au Musée Malraux du Havre (France) est une nature morte, Nature morte au pichet peinte en 1896-97.
Les animaux marins, les poissons et les mollusques dont les huitres, fréquents chez Matisse, sont toujours des  signes de son évolution vers une peinture simplifiée et synthétique. Son maître, Gustave Moreau lui avait dit avec clairvoyance et d’un léger ton de reproche : « Vous allez simplifier la peinture… » ou encore, «Vous n’allez pas simplifier la peinture à ce point-là, la réduire à ça. La peinture n’existerait plus… ». Il a aussi beaucoup regardé les estampes d’Hiroshige ou d’Hokusaï, dont on retrouve souvent  l’influence chez Matisse dès lors qu'il s 'agit de peindre la mer et les poissons.

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