dimanche 11 décembre 2016

Martial Raysse (bn. 1936)



Martial Raysse (bn. 1936) 
Still life 
Collection privée. 

Que voit on ? Une représentation de nature morte prise dans une superposition pour ne pas dire un enchevêtrement de plusieurs plans gris. La nature morte y apparait comme mise en avant sur un fond bicolore dont jaillit un cageot en plastique rouge, comme ceux que les agriculteurs emploient pour les récoltes ou ceux dans lesquels les grandes surfaces stockent leurs fruits et légumes. Le cageot est rempli de raisins, oranges et poires... peintes à la bombe.  

Rappel biographique : Martial Raysse est un peintre, sculpteur et réalisateur français né en 1936.
À partir de 1959, il utilise toutes sortes de matériaux et de techniques : plastique, plexiglas, néon, miroir, peinture, lumières artificielles, objets, photographies, photocopies, flocage, découpage, assemblage, report, montage, agrandissement.... Il préfère toutefois utiliser des objets neufs et non de récupération, contrairement aux autres artistes du mouvement Nouveaux réalistes.
Sa série des Tableaux-objets met en scène l'image à la fois sensuelle et artificielle de la société de consommation, dans des couleurs acidulées. Les couleurs sont souvent projetées au vaporisateur ou à la bombe.
En 1962, Raysse introduit le néon dans ses toiles pour souligner certaines formes, la bouche, les yeux. « J'ai découvert le néon. C'est la couleur vivante, une couleur par delà la couleur. » L'artiste adopte une démarche de réduction des moyens plastiques et de simplification de la représentation à la fin des années 1960. La représentation des formes est progressivement simplifiée et se réduit à des silhouettes d'une tête avec épaules, découpées dans du carton, du papier, du tissu pour donner naissance à des formes en liberté proches de l'Arte Povera.
De 1963 à 1965, il réalise une série qu'il intitule ironiquement Made in Japan. Cet ensemble comporte une quinzaine d'œuvres, dont le but est de détourner des tableaux célèbres, principalement d'Ingres, avec lequel Raysse dialogue très librement. La version d'après La Grande Odalisque, conservée par le Musée national d'Art moderne, en est un exemple emblématique.
On retiendra également dans la même optique de travail la toile Soudain l'été dernier de 1963 ou la sculpture America America (1964, Paris, Musée national d'Art moderne), où l'utilisation du néon comme cliché renvoyant à l'univers de la publicité est caractéristique du discours de cet artiste.
En 2001, Raysse réalise ses premiers vitraux, en collaboration avec l'atelier de Jean-Dominique Fleury à Toulouse, pour l'église Notre-Dame de l'Arche d'Alliance à Paris, conçue par Architecture-studio. Les couleurs vives des deux panneaux se faisant face de 25 m² chacun, sur les thèmes de la Visitation et de David dansant devant l'Arche, témoignent d'une certaine continuité avec l'œuvre pop de ses débuts. Raysse a peint peu de natures mortes.
Raysse a aussi réalisé plusieurs films, dont un long métrage, Le Grand Départ en 1972, des courts métrages, des vidéos autonomes ou dans le cadre d'installations. En 2005, il réalise la façade au néon d'un cinéma multiplexe parisien. En 2014  une retrospectives de ses oeuvres réalisées entre 1960 et 2014 a eut lieu au Centre Pompidou à Paris. 

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