dimanche 22 janvier 2017

Meiffren Conte (1630-1705)


Meiffren Conte  (1630-1705)
Nature morte au rideau rouge 
Collection privée 

Que voit on ?  En parodiant le poète on pourrait dire " Tout ici n'est que luxe, or et tissu précieux " tant cette nature morte fait dans l'excès. C'est l'objectif d'ailleurs puisque ce genre d'oeuvre  dite " nature morte d'apparat "  destinée à trôner en bonne place dans la maison d'un riche marchanda pour devoir d'étaler le plus de richesses possible... De toutes les richesses répandues ici, celle que le peintre retient est cette somptueuse pièce de velours rouge bordée de passementerie d'or soulevée sur un coin coin de table en ébène (bois précieux entre tous) agrémentée d'un  bronze d'une finesse presque irréelle. Celle que le spectateur devra retenir est le cédrat jaune et mûr à point qui git au pied d'un coffre en bois précieux et dont la symbolique est ici double.  La présence d'un cédrat sur cette nature morte d'apparat signifie d'abord que le marchand commanditaire était un riche marchand juif.  Le cédrat (le fruit du bel arbre en hébreu) constitue en effet l'une des quatre espèces utilisées lors de la fête juive de Souccot, les trois autres étant le loulav (branche de dattier), le hadass (branche de myrte) et la aravah (branche de saule). Le deuxième symbole de ce cédrat est placée bien en evidence hors de l'entablement directement sous le regard du spectateur : c'est la branche aux feuilles flétries et séchées qui symbolise l'impermanence des biens terrestres, qui retourneront à la poussière et  qui engage le spectateur à jouir de la vie avant qu'il ne soit trop tard...

Rappel biographique : Le peintre français Meiffren Conte ou Comte connu aussi sous le nom d'Ephren Leconte a commencé sa carrière à Marseille où il est né avant de partir compléter sa formation de peintre à Rome où il est fortement influencé par Francesco Noleti ou Francesco Ferivarino dit le Maltais. Il travaille à Paris et Aix-en-Provence avant de revenir s'installer à Marseille. Les natures mortes qui constituent l'essentiel de son œuvre sont toujours mises en scène dans des décors très somptueux, très évocateur de l'Ecole Napolitaine bien que son goût immodéré pour la représentation de pièces d'orfèvrerie le rapproche souvent et l'a même fait confondre (pour une de deux de ses toiles au moins) avec Jan Davidz de Heem.

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