mardi 10 octobre 2017

Gustave Caillebotte (1848-1894)


Gustave Caillebotte (1848-1894)
Nature morte aux cristaux devant la cheminée, 1879
Collection privée, USA

Que voit on ?  Tout est somptueux dans cette nature morte de Caillebotte à commencer par la véritable symphonie de reflets des carafes et verres en cristal ; leur projection d'un trait de blanc sur l'acajou vernis de la table brillante comme le miroir d'un lac gelé ; la précision sculpturale des godrons de chaque verre et carafe ; les dessins vaporeux du marbre de la cheminée comme un ciel de nuages transposé dans un intérieur ; les deux compotiers remplis d'oranges posées sur un lit de mousse comme à l 'étale de l'épicier du quartier ; les deux bouteilles de vins qui encadrent ce temple qu'est la table comme deux colonnes de verre remplies de précieux breuvage, couleur de pierre précieuse...  Un chef d'oeuvre (un de plus) de Caillebotte dans un cadrage très particulier où il n'hésite jamais à couper les sujets d'un trait net (les bouteilles de vin à droite et à gauche, les verres en bas, la carafe à gauche tout en conservant à l'ensemble équilibre et mouvement...

Rappel Biographique : le peintre français Gustave Caillebotte fut aussi mécène, collectionneur  et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882. Le talent de Caillebotte fut longtemps méconnu (sauf aux États-Unis) au profit de son rôle de « mécène éclairé ». Le peintre fut redécouvert dans les années 1970 à l'initiative de collectionneurs américains. Les rétrospectives de ses œuvres sont désormais fréquentes. Certains de ses tableaux se trouvent maintenant au musée d'Orsay à Paris.
Caillebotte est l'un des premiers grands peintres français à exposer régulièrement aux États-Unis, où il rencontre un vif succès, et où se trouvent aujourd'hui nombre de ses toiles. Il est l'un des fondateurs du courant « réaliste », qu'illustrera par exemple au 20e siècle l'américain  Edward Hopper.
Fortuné, il n'a pas besoin de vendre ses toiles pour vivre, si bien que ses descendants possèdent encore près de 70 % de ses œuvres. À sa mort, Martial et Auguste Renoir son exécuteur testamentaire, prennent les dispositions pour que l’État accepte le legs de ses tableaux impressionnistes.
Les historiens d'art qualifient volontiers cet artiste « d’original et audacieux ». Sa technique ne l'est pas moins assez proche de l'art photographique, mais, par de puissants effets de perspectives tronquées, les distances et les premiers plans sont écrasés et l'horizon absent, d'où la perception instable et plongeante (Caillebotte invente la vue en plongée dans la peinture). Les effets de vue plongeante s'imposent dans son art à travers les personnages au balcon et ses vues en surplomb des rues et des boulevards. 
Dans ses natures mortes saisies souvent dans des cadrages et sous des angles inhabituels, il s'intéresse surtout à l'aspect préparé et alimentaire. Il affectionne les natures mortes à l'étalage dont il croque le plan sur les marchés, dans les restaurants, ou dans les boutiques et qu'il retravaille entièrement dans son atelier, car contrairement aux impressionnistes qui peignent en plein air, Caillebotte retravaille toutes ses esquisses à l'atelier. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.