vendredi 3 novembre 2017

Albert de Belleroche (1864-1944)


Albert de Belleroche (1864-1944) 
Still life with blue pot and folded cloths, 1880 

Que voit-on ? Sur un fond gris bleu foncé, sur une surface grise qui semble être plutôt celle d'un coussin que d'une étagère dans le gôut de celles du peintre espagnol Juan Sanchez Cotan : un pot en porcelaine bleu à côté duquel on a posé une pièce de tissu soigneusement plié dans une coupe. Un sujet assez inhabituel, bien que paraissant à première vue très banal, pour une nature morte venant d'un peintre qui ne l'était pas moins. Ce qui n'est pas banal : la courbure du plan sur lequel le pot bleu est posé et son ombre porté vers l'intérieur qui laissent penser qu'il s'enfonce dans une surface molle de type coussin  et enfin le linge rayé, plié dans un coupe !

Rappel biographique : Albert Gustavus de Belleroche est un peintre britannique de lointaine ascendance française qui a été formé et a vécu une grande partie de sa vie en France. Il est le descendant d’une famille de la vieille noblesse protestante française, qui a fui la France en 1685 après la révocation de l'Edit de Nantes, pour s'installer en Angleterre.
En 1867, à la mort du père, le marquis Edward Charles de Belleroche, la famille déménage à Paris. Sa mère Alice (né ou van den Bergh, originaire de Bruxelles) se remarie en mars 1871 avec l'impécunieux William Harry Vane Milbank (1848-1892), beaucoup plus jeune qu'elle et petit-neveu du duc de Cleveland. Elle tient un salon dans son appartement de l'avenue Montaigne où elle reçoit notamment le Prince de Galles. Elle se fait portraiturer par Edouard Dubufe en 1874. Son mari commande en 1877 à Carolus-Duran (1837-1917) un portrait de sa femme. Au cours de la visite du peintre, on lui montre les dessins du jeune Albert qui a treize ans et le maître l'invite à étudier plus tard dans son atelier où ont étudié John Singer Sargent et Maximilien Luce. C'est chose faite en 1882. Carolus-Duran vénère le style de Vélasquez. Belleroche finit par quitter l'atelier trop académique de Carolus-Duran. Il fait la connaissance à Montmartre  de Renoir, Degas, Toulouse-Lautrec et peint même Mata-Hari. Belleroche a peint un portrait de Toulouse-Lautrec en 1882, lorsque celui-ci étudiait а l'atelier de Fernand Cormon, et a partagé avec lui la même passion pour Lili Grenier, leur modèle favori et qui devient sa maîtresse pendant dix ans.
Il est ami depuis 1882 avec Sargent (qui a fait plusieurs portraits de lui) et s'inspire de sa technique au pastel. En 1903, Belleroche expose avec les derniers Impressionnistes au Salon d'Automne. En 1904, une salle entière lui est dédiée. Renoir l’appelait « le peintre des femmes décoiffées. »
Une grande exposition lui a été consacrée à Londres en 2007. Sa famille a légué une partie de ses œuvres au musée Brangwyn-Belleroche d'Orange.

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