mardi 30 octobre 2018

Nicolas de Largillière (1656-1746) - Nature morte avec instrument de musique

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Nicolas de Largillière (1656-1746) 
Nature morte avec instrument de musique, c. 1696-1700 
Musée des beaux-arts de Quimper

Que voit on ?  Largillière demeure un héritier de la tradition nordique : finesse du coquillage et subtiles moirures de la nacre, discret éclat de l'émail plus ou moins translucide de la porcelaine, éclat supérieur des perles, éclat plus sourd du métal de l'aiguière, brillance ou matité du bois, blancheur du papier de la partition opposée au jaunissement de la tranche des livres et à la patine du cuir des reliures agrémentées de dorures, velouté de draperies... L'étude du cahier de musique a permis d'identifier une partie de la partition. Nous pouvons y déceler le début du prologue de la tragédie en musique Phaëton, de Jean-Baptiste Lully, créé à Versailles en 1683. Cet extrait porte le texte "Cherchons la paix dans cet asile". Il semblerait que les pièces notées sur les autres feuilles du cahier rassemblent une collection d'airs célèbres à l'usage des amateurs de musique. Selon la notice du Musée de Quimper ou cette nature morte est conservée  : " Les natures mortes de Nicolas de Largillière sont, dans l'ensemble, brillamment traitées dans une harmonie colorée simple. Ici il semble avoir appliqué une technique plus rapide. Certaines parties sont juste esquissées avec une grande précision comme par exemple la poignée du couvercle de la coupe de nacre. L'éclat des matières est rendu par des rehauts de blanc posés assez hâtivement."

Rappel biographique : Avec Hyacinthe Rigaud, Nicolas de Largillière (ou Largillierre) est le grand maître du portrait en France à la fin du règne de Louis XIV et au début de celui de Louis XV. On peut toutefois dire presque sans exagération que, bien qu'il soit né à Paris, ce n'est pas un peintre français. Sa formation se fit, en effet, d'abord à Anvers, puis surtout en Angleterre, où il séjourna six ans, travaillant dans l'atelier de sir Peter Lely. À travers Lely, c'est la leçon de Van Dyck qu'il recueille, pour ensuite introduire cet enseignement dans le climat parisien. A l'exclusion de son célèbre  portrait de LouisXIV et de ses enfants, conservé à la Wallace Collection (Londres) ,  c'est surtout la bourgeoisie qu'il peindra, laissant l'aristocratie au pinceau de Hyacinthe Rigaud, le portraitiste officiel de Versailles.  
À sa mort, Largillière laisse derrière lui une tradition renouvelée pour le portrait ; il est en outre le maître de Jean-Baptiste Oudry, le grand maître français de la nature morte au 17e et 18e siècle et l'un de ceux qui ont le mieux contribué à enrichir la peinture française, à la fin du XVIIe siècle, en y faisant pénétrer les leçons flamandes. Il a peint très peu de natures mortes. Toutes sont des exemples de quasi perfection picturale. 

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2018 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau 

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