mardi 31 décembre 2019

Paul Cadmus (1904-1999) - Nature morte


 


Paul Cadmus (1904-1999)
Nature morte, 1954
Collection privée

Que voit-on ? Sur un entablement vert uniforme, au centre de la composition :  une écorce de  bouleau dont les bords se recourbent en frisant, au milieu de laquelle est posée sur une plume d'oiseau. En bas à gauche : quelques feuilles séchées, éparses ;  en bas à droite  des feuilles séchées encore sur leur branche; en haut au milieu,  une feuille de marronnier séchée et recroquevillée sur elle même. Les leçons de modestie face à la mort que les natures fournissent depuis plus de 20 siècles sont résumées là, dans ces quelques fragments d'arbres avec une simplicité et une force peu commune. 

Rappel Biographique : Paul Cadmus est un peintre, pastelliste et dessinateur américain.
Il a peint très peu de natures mrotes et chacune de celles qui arrivent a la connaissance du public révèle combine il a eut tort, car Cadmus a renoué de façon très moderne avec l'essence même de la nature et sa leçon très ancienne, pour ne pas dire antique du memento mori.
De son vivant, il connaît la célébrité avec une série de tempera sur toile figurant des scènes de genre urbaines, inscrites dans le mouvement réaliste social alors dominant, mêlant satire, ironie, goût du grotesque, et reçoit de nombreuses commandes.
Dans les années 1960, son œuvre révèle plus franchement aux yeux du public une forme d'homoérotisme affirmé, entre autres à travers une série de dessins de nus masculins, tandis que son style évolue vers le réalisme magique.
Dans la seconde moitié de sa vie, Cadmus ralentit sa production de peinture et donne plus de place au dessin qui tient dans son œuvre une place extrêmement très importante.

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lundi 30 décembre 2019

Albrecht Dürer (1471-1528) - Studium lili, (Etude de Lys)


Albrecht Dürer (1471-1528) 
Studium lili,  (Etude de Lys), 1526,
Aquarelle, 12 x 10 cm
Musée Bonnat, Bayonne, France

Que voit on ?  Une fleur de lys avec son pistil  dont Dürer reproduit à la fois avec minutie et poésie chaque détails. Ce n'est pas une nature morte à proprement parlée, mais ce n'est pas non plus une simple planche descriptive ...

Rappel biographique : Si l'on ne connait pas Dürer comme peintre de natures mortes  c'est tout simplement parce qu'il n'en pas peints. Les quelques dessins d'animaux qu'il a laissés sont tous des dessins d'animaux vivants et les aquarelles de plantes,  crustacés ou de poissons et autres objets qu'i' a laissés peuvent être assimilés à des natures sans pour autant en être stricto sensu.
« L'art d'Albrecht Dürer marque l'apogée de la peinture à la sortie du Moyen Âge. Sa maîtrise absolue du dessin rigoureux et d'une coloration sensuelle fascinent aujourd'hui comme de son temps ».  Dürer travaille sa peinture dans la continuité de Van Eyck en tentant de reproduire le plus fidèlement possible la nature et les paysages ; ses nombreuses esquisses indiquent bien tout l'intérêt que portait l'artiste à ce travail. Formé dans la tradition médiévale allemande en vigueur à son époque, il acquiert grâce à ses voyages en Italie une profonde indépendance, plus grande peut-être que les artistes italiens eux-mêmes, puisqu'il ne relevait lui-même d'aucune tradition moderne, l'allemande appartenant déjà au passé. Il a représenté à sa manière une avant-garde.

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dimanche 29 décembre 2019

Nicolas de Staël (1914-1955) - Fleurs blanches et jaunes


 



Nicolas de Staël (1914-1955)
Fleurs blanches et jaunes, 1953
Huile sur toile
Fondation Gandur pour l’Art, Genève

Que voit on ?  Sur un fond d'aplats à dominantes rouge et bleu, les formes évoquant le bouquet de fleurs décrits dans le titre et contenu dans un vase blanc.

Rappel biographique : Le peintre français d'origine russe Nicolas de Staël, né baron Nicolaï Vladimirovitch Staël von Holstein, est issu d'une branche cadette de la famille de Staël-Holstein. Plus d'un demi siècle après sa mort, il reste l'un des peintres les plus marquants du 20e siècle posant un problème aux historiens de l'art qui ne savent pas dans quelle catégorie le classer, ce qui doit le réjouir post mortem, lui qui détestait les catégories et les courants. 
La réinvention de la figuration opérée par Staël a été mal comprise alors qu'elle anticipait d'une vingtaine d'année l'évolution générale de l'art. Il a « retrouvé le visible sans renoncer aux possibilités expressives et à la liberté d'action qui définissent la peinture contemporaine » alors que Paris perd sa place de capitale des arts, dès les années 1960, sous l'effet du marché de l'art et de la surenchère : 
" On y est devenu incapable de discerner le pastiche de l'original " selon Umberto Eco.
Selon Marcelin Pleynet et Michel Seuphor : « ...il faut tenir compte de Nicolas de Staël, vu et revu souvent avec et travers l'avant-garde américaine de années cinquante. Ces nouveaux mouvements d'abstraction suivent le cheminement de Staël, délaissant la peinture gestuelle pour une peinture brossée, voir maçonnée ».
Peu exposé de son vivant, son œuvre a donné lieu à de nombreuses manifestations posthumes qui ont confirmé sa stature sur le plan international. " Staël fut le plus puissant créateur de sa génération dans l'École de Paris de l'après-guerre, sur laquelle il a exercé une forte influence Il a été le premier à dépasser l'antinomie abstraction-figuration ".
Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de l'immeuble où il avait son logement et un de ses ateliers à Antibes. L'ensemble de son oeuvre s'étend sur 15 années. Il a peint, à partir de 1952, plusieurs natures mortes dont quelques unes sont aujourd'hui conservées et exposées au Musée Picasso d'Antibes à quelques pas de son ancien atelier. Plusieurs sont présentées sur ce blog.


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samedi 28 décembre 2019

Jacques-Emile Blanche (1861-1942) - Bouquet de fleurs



 


Jacques-Emile Blanche (1861-1942)
Bouquet de fleurs
Collection privée

Que voit on  ? Un somptueux bouquet de fleurs dans un vase en pâtes de verre rouge, comme on les aimait au début du 20e siècle. Le bouquet très fourni mêle feuillages divers, fleurs des champs, et fleurs du jardin.  Le vas et  le bouquet sont posés sur un tapis de table imprimé  devant un lambris de bois.

Rappel biographique : Le peintre, graveur et écrivain français Jacques-Emile Blanche a été élevé dans une atmosphère parisienne de grand raffinement et il n'est pas un seul de ces tableaux qui n'en portent la marque.  Très vite qualifié de peintre mondain eut égard à la société parisienne choisie  que recevait ses parents et dans laquelle il s 'inséra très vite, sous la protection bienveillante du comte Robert de Montesquiou, Jacques-Emile Blanche  peut être considéré comme un peintre autodidacte, exception faite de l'enseignement en pointillé qu'il reçut de la part d' Henri Gervex.
 ll fréquentait le salon de  Genevieve Bizet devenue ensuite Madame Strauss, bien connu du  Tout Paris littéraire et artistique de l'époque qui comptait, entre autres, parmi ses membres Edgar Degas et Marcel Proust, dont Jacques Emile Blanche le portrait le plus célèbre comme il le fit pour Audrey Bearsdley, Igor Stravinsky ou le Groupe des Six et Germaine Taillefer..
Il a peint  beaucoup de portraits de ses contemporains mais très peu de natures mortes  toutes d'une grande simplicité et d'un raffinement consommé !  

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vendredi 27 décembre 2019

François-Emile Barraud (1899-1934) - Les truites arc-en-ciel


 


François-Emile Barraud (1899-1934)
Les truites arc-en-ciel, 1931
Musée de la Chaux de Fonds, Suisse

Que voit on ? Sur un plateau rond en fer blanc semblable à ceux utilisées autrefois pour peser les aliments :  grosses truites fraichement pêchées et un plus petit spécimen.  Le tout est posé sur un linge rouge foncé, assez précieux puisque brodés.  La couler du linge semble donner aux poissons un aspect plus rose. C'est  une illusion d'optique, le poisson décrit originaire d'Amérique du Nord  - où il est appelé Steelhead Trout mais aussi Truite saumonée ou Saumon arc en ciel (au Canada)  - étant naturellement rosé.

Rappel biographique : François-Emile Barraud, est un artiste peintre suisse, aussi dessinateur, graveur et sculpteur. Issu d'une fratrie de quatre enfants et d'un père graveur sur boîtiers de montres, François Barraud a œuvré à Paris dans les Années folles, multipliant natures mortes et portraits dans l'esprit pictural d'un Balthus. Il meurt de la tuberculose à l'âge de 34 ans, à Genève.
Ses frères, Aurèle, Aimé et Charles, sont également peintres.
Des expositions de son oeuvre ont eut lieu au Kunstmuseum de Winterthur, et au Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds en 2005.

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jeudi 26 décembre 2019

Simon Luttichuys (1610-1661) - Nature morte aux huîtres, pain, orange posés sur une nappe


 

Simon Luttichuys (1610-1661)
Nature morte aux huîtres, pain, orange posés sur une nappe
Huile sur toile ( 57,5 x 53 cm)
Collection particulière 

 Que voit on ?  Les éléments décrits dans le titre  mais aussi  deux éléments qui ne le sont pas et qui constituent la partie la plus précieuse de cette composition : un bock à bière en or ou en vermeil et un magnifique verre Roemer  au trois quart rempli de vin blanc.  On remarque la maitrise absolument du jeu des reflets visibles aussi bien sur le plat d'argent que sur le bock en or ou dans le verre Roëmer où il est possible de voir  (en grossissant beaucoup l'image) le reflet du visage du peintre peignant sa nature morte !

Rappel biographique :  Simon Luttichuys est est un peintre néerlandais du siècle d'or d'origine anglaise. Il a vraisemblablement étudié la peinture auprès de Jan Treck. Luttichuys est connu pour ses peintures de Vanités qui marquent le début de sa carrière de peintre. Il exécute ses tableaux de Vanités suivant le "modèle de Leyde", c'est-à-dire avec l'introduction dans ses œuvres d'objets ren relation avec l'humanisme.  Sa peinture est influencée par les œuvres de Jan de Heem. Plus tard, il s'éloigne de la peinture de Vanités pour ne peindre que des natures mortes.
Son frère cadet, Isaac Luttichuys fut un  peintre portraitiste.

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mercredi 25 décembre 2019

Claude Monet (1840-1926) - Roses de Noël




Claude Monet (1840-1926)
Roses de Noël, 1883
Collection Particulière (v. Alain Truong)

Que voit on  ? Dans une pot en porcelaine chinoise un bouquet de roses de Noël, cadré de façon à ce qu'une partie soit absente de la composition.  Cette fleur hivernale que l'on connait également sous l'appellation d'Hellebore noir était considérée comme une plante magique associée à la magie noire.
Selon la légende, lorsque le bétail paraissait empoisonné, il fallait lui percer l'oreille et y glisser un fragment de racine de rose de Noël et l'animal était rétabli en 24 heures.
On appelait également cette plante herbe aux fous, pied de griffon, pied de lion, patte d’ours, rose de serpent ou pain de couleuvre....

Rappel biographique : le peintre français Claude Monet, l'un des fondateurs de l'impressionnisme, est surtout connu pour ses paysages et ses portraits. " La couleur, disait-il " est mon obsession quotidienne, ma joie et mon tourment ". Claude Monet est l’un des fondateurs de l'impressionnisme. En 1859, il part à Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. Après des cours à l'académie Suisse puis chez Charles Gleyre et la rencontre de Johan Barthold Jongkind, le tout entrecoupé par le service militaire en Algérie, Monet se fait remarquer pour ses peintures de la baie d'Honfleur. En 1866, il connait le succès au Salon de la peinture. Toute cette période est cependant marquée par une grande précarité. Il fuit ensuite la guerre de 1870 à Londres puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel qui lui assurera sa principale source de revenu pendant le reste de sa carrière. Revenu en France, la première exposition des futurs impressionnistes a lieu en 1874. À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. La fin de sa vie est marquée par une maladie, la cataracte, qui affecte son travail.
Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres. D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet était un grand travailleur qui n'hésitait pas à défier la météo pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ».

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mardi 24 décembre 2019

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) - La nappe blanche



 

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
La nappe blanche  (c. 1731-32)
Huile sur toile  96.8 x 123.5 cm.
The Art Institute of Chicago

Que voit on ? Sur une nappe blanche  - celle là même qui donne son titre au tableau - dont on aperçoit les plis et qui recouvre les trois quart de la table ovale et un bon tiers de la composition en général : deux verres à pieds dont l'un empli de vin et l'autre couché, non encore utilisé ; un beau morceau de pain blanc qui offre ses plus belles tranches à l'envie ; sur un plat d'argent, débitée en trois morceaux,  une saucisse fumée célèbre,  la " Belle de Morteau " dont l'origine remonte au 16e siècle. Constituant le repas principal des paysans, franc-comtois  elle était traditionnellement offerte au voyageur de passage dans les auberges pour le restaurer de façon substantielle. Sur la table aussi : le couteau élément indispensable dans toutes les natures mortes pour indiquer le sens de la  perspective, mais qui ici a un rôle bien précis, celui de trancher la saucisse  ! A côté de la table : un baquet rempli d'eau fraîche  dans lequel attendent une bouteille de vin et un pichet d'eau.  Scène d'auberge ou d'office, cette composition de Chardin est l'une de ses plus émouvantes par son humanité ... dans un oeuvre qui en compte déjà beaucoup  !

Rappel biographique : Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. A partir du Salon de 1748, Chardin expose de moins en moins de scène de genre, il multiplie désormais les natures mortes. Ce retour à ce type de peinture va durer une vingtaine d'années. Il est difficile de donner des raisons à ce changement de cap. On sait que pendant cette période la vie de Chardin est en pleine mutation. Il se remarie, il reçoit une pension du roi. Il est désormais à l'abri du besoin. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra à partir de 1760 sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres... Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.
Chardin cherchait à reproduire la matière, ces fruits semblent aussi vrais que nature, Diderot s'extasiait devant ce réalisme dans son compte-rendu du Salon de 1759 : " Vous prendriez les bouteilles par le goulot si vous aviez soif " ou encore en 1763, " C'est la nature même; les objets sont hors de la toile et d'une vérité à tromper les yeux. (...)
 Pour regarder les tableaux des autres, il semble que j'ai besoin de me faire les yeux ; pour voir ceux de Chardin, je n'ai qu'à regarder ce que la nature m'a donné et m'en bien servir ".
" O Chardin ! ce n'est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette: c'est la substance même des objets, c'est l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile ".

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lundi 23 décembre 2019

Pierre Bonnard (1867-1947) - La corbeille de fruits

 


Pierre Bonnard (1867-1947)
La corbeille de fruits, 1922
SLAM (Saint Louis Art Museum)

Que voit on ? Posé sur un coin de buffet de cuisine, à coté d'une nappe pliée : une corbeille en osier à anse contenant quelques fruits du jardin. Il s 'agit principalement de poires. Deux ont été retirées du panier et gisent sur l'entablement. L'une d'elle, pourrie, a vraisemblablement été ôtée pour ne pas  corrompre le reste du panier.

Rappel biographique : le peintre français Pierre Bonnard est connu pour ses peintures de personnages, ses nus, ses portraits, ses paysages animés, ses intérieurs et ses natures mortes de fleurs et fruits. Bonnard est un artiste post-impressionniste, membre du groupe des Nabis, par lesquels il fut surnommé le Nabi japonard. En réaction à l'impressionnisme, les Nabis veulent libérer leur peinture des exigences du réalisme : « Ensemble, nous avons méprisé l'école et les écoles, les rapins, leurs traditions, leurs farces et leurs bals inutilement nudistes. Ensemble nous nous sommes sérieusement amusés ». Les artistes nabis cherchent des voies plus spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'orphisme, d'ésotérisme, et de théosophie. Ils s'appliquent à retrouver le caractère « sacré » de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel par le seul moyen de l'art.
Une fois devenu célèbre, Pierre Bonnard fut connu pour ne pouvoir s’empêcher de retoucher ses toiles une fois celles-ci achetées et exposées dans un musée. Ses amis appelaient ça « bonnarder » ou « bonnardiser ». Un journaliste relate cette attitude devenue visiblement coutumière. « Au musée de Grenoble et au Musée du Luxembourg, il arriva à Bonnard de guetter le passage d'un gardien d'une salle à l'autre, de sortir d'une poche une minuscule boîte garnie de deux ou trois tubes et, d'un bout de pinceau, d'améliorer furtivement de quelques touches un détail qui le préoccupait. Et, son coup fait, de disparaître, radieux, comme un collégien après une inscription vengeresse au tableau noir. »

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dimanche 22 décembre 2019

Henri Fantin-Latour (1836-1904) - Nature morte à la tranche de citrouille

 Henri Fantin-Latour (1836-1904) ,Nature morte à la tranche de potiron 1869 Collection privée

Henri Fantin-Latour (1836-1904)
Nature morte à la tranche de potiron 1869
Collection privée

Que voit on ? Posé sur un linge blanc froissé une tranche de potiron dont les pépins ont été ôtés.  Ce légume précieux dans les potages d'hiver fut introduit en Europe au 16e siècle par les Portugais qui l'avait ramené des Amériques.

Rappel biographique : le peintre et lithographe français Henri Fantin-Latour était plus connu de son vivant pour ses portraits de femmes, ses portraits de groupes dont il rénova le style compassé et pour ses peintures allégoriques que pour ses natures mortes, pourtant admirables.
Aujourd'hui c'est exactement le contraire ! Membre du groupe dit « de 1863 », puis du Cénacle des Batignolles où l'Impressionnisme serait né, Fantin-Latour fait souvent figure de chaînon entre la peinture romantique et l'impressionnisme. Ses natures mortes, fleurs ou fruits, ont souvent trouvé acquéreur grâce à son ami Whistler qui a attiré l'attention en Angleterre sur Fantin, à une époque où la peinture impressionniste française était peu appréciée dans ce pays.

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samedi 21 décembre 2019

Georgia O' Keeffe (1887-1986) - Black Iris VI

 


Georgia O' Keeffe (1887-1986)
Black Iris VI, 1936
Private collection

 Que voit on ? Un iris peint en très gros plan, accentuant les similitudes que cette fleur - organe sexuelle végétale par essence, peut avoir avoir avec un organe sexuel humain.

Rappel biographique :
La peintre américaine Georgia O' Keeffe est considérée comme une des peintres modernistes majeures du 20e siècle. L'art de Georgia O'Keeffe est basé sur une observation minutieuse de la nature et sur sa volonté de peindre ce qu'elle ressent plus que ce qu'elle voit. Elle demeurera à l'écart des courants, suivant sa propre voie. Ses gros plans de fleurs, qui caractérisent une bonne partie de sa production, révèlent son sens aigu de l'observation. Le format de ses toiles, les couleurs et les nuances rendent la majeure partie de ses tableaux pratiquement abstraits. À sa mort, Georgia O'Keeffe a laissé environ 900 tableaux dont finalement très peu de natures mortes, qui est pourtant un genre auquel elle est régulièrement revenue tout au long de sa carrière.

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vendredi 20 décembre 2019

Akira Akizuki / 穐月明 (1929-2017) - Aquarium



Akira Akizuki / 穐月明 (1929-2017)
Aquarium,  1971 
Encres sur papier, 61 x 90 cm
Collection particulière 

Que voit on ? Un poisson rouge au fond d'un bol qui lui sert d'aquarium.  

Rappel biographique : Akira Akizuki / 穐月明 est né à Mount Koya, préfecture de Wakayama au Japon. Eduqué au Temple Kanpo-ji, il a obtenu son diplome d'art en 1958 du Kyoto City College of Art. En 1971 il a été exposé dans la retrospective organisée sur La peinture japonaise d'aujourd'hui par le Yamatane Museum of Art. A partir de 1979, ces lithographies comme «Stone Buddha» et «Tsubaki no Uta» connaissent un franc succès En 1994  il participa à la 9e exposition de peinture à l'encre Uzuki Akira.

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jeudi 19 décembre 2019

Edouard Vuillard (1868-1940) - Bouquet de Pensées et Myosotis



Édouard Vuillard (1868-1940 )
Bouquet de Pensées et Myosotis.
Huile sur toile
Collection privée

Que voit on ? Sur une table recouverte d'une nappe blanche à impression de Jacquard français, une coupelle en verre transparent dans laquelle est posé, de façon décentrée,  un pot en verre contenant des pensées, des myosotis et quelques autres fleurs des champs. A deuxième plan : une cafe d'eau en verre et l'amorce d'une saladier en verre orange achèvent d'inonder de lumière cette nature morte si printanière...

Rappel biographique : Jean-Édouard Vuillard, connu pour être le fondateur du mouvement Nabis, a peint aussi bien des portraits que des intérieurs, des natures mortes, des compositions murales et des décors de théâtre. Vuillard exposa pour la première fois au Salon des Indépendants en 1901 et au Salon dAutomne en 1903. C'est dans le années 1890 qu'il fit la connaissance des frères Alexandre et Thadée Natanson, les fondateurs de la Revue Blanche, et en 1892, sous leur conseil, il fit ses premières décorations (fresques d'appartements) pour la maison de Madame Desmarais. Plus tard il reçut de nombreuses commandes semblables. En 1895 pour Alexandre Natanson, en 1898 pour Claude Anet, en 1908 pour Bernstein et en 1913 pour Bernheim et pour le Théâtre des Champs Elysées. Les dernières commandes qu'il reçut datent de 1937 (Palais de Chaillot à Paris, avec Bonnard) et de 1939 (Palais des Nations à Genève, avec Maurice Denis, Roussel et Roger Chastel).

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mercredi 18 décembre 2019

Joan Miró (1893-1983) - Nature morte avec Gant et Journal



Joan Miró (1893-1983)
Nature morte avec Gant et Journal, 1921
Huile sur toile, 116,8 cm x 89, 5cm)
MoMa, New York

Que voit on ? Posés sur l'entablement rond d'un guéridon à roulettes en bois sombre, lui même posé sur un parquet : un gant et unJournal comme le décrit le titre mais aussi un porte document jaune à pois multicolores, une canne dont le pommeau dépasse de l'entablement et un pot à eau en faience de Quimper représentant un coq. 
Cette toile, actuellement propriété du MoMa à New York,  fut peinte à Paris en Février Mars 1921.

Rappel biographique : Le peintre espagnol Joan Miró, (Joan Miró i Ferrà) qui se définissait comme un « catalan international» fut l'un des principaux représentants du mouvement surréaliste.
Ses premières peintures dont on peut considérer que cette nature morte fait partie, dénotent une influence claire du fauvisme et du cubisme montrant une certaine proximité de couleurs avec Van Gogh et quelquefois même Cézanne.
Il abandonne leu à peu les couleurs et les formes dures utilisées jusqu'alors pour les remplacer par d'autres plus subtiles. Il explique cette démarche dans une lettre à son ami Ricart en date de 1918 :
« Pas de simplifications ni d’abstractions. En ce moment je ne m’intéresse qu’à la calligraphie d’un arbre ou d’un toit, feuille par feuille, branche par branche, herbe par herbe, tuile par tuile. Ceci ne veut pas dire que ces paysages deviendront cubistes ou rageusement synthétiques. Après, on verra. Ce que je me propose de faire est de travailler longtemps sur les toiles et de les achever autant que possible. À la fin de la saison et après avoir tant travaillé, peu importe si j'ai peu de toiles. L'hiver prochain, messieurs les critiques continueront à dire que je persiste dans ma désorientation. »

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mardi 17 décembre 2019

Wayne Thiebaud (1920-2021) - Cakes


Wayne Thiebaud (1920-2021)
Cakes,
Oil on canvas, 1963
National Gallery of Art, Washington

 Que voir-on ? Un appétissant assemblage de gâteaux crémeux à souhait sur leur présentoir individuel, le tout offert à la National Gallery of Art de Washington D.C. par le peintre, pour l'anniversaire de ce prestigieux musée. Peut on rêver plus délicate  attention  ?!

Rappel biographique : Le peintre américain d'origine Wayne Thiebaud, presque centenaire  à ce jour et dont une célèbre toile avait été publiée au début de ce blog en 2014, est un artiste discret,  de plus en plus considéré comme un des artistes majeurs du 20e et 21e siècle aux Etats-Unis.
Le travail de Wayne Thiebaud se caractérise par des peintures d'objets alimentaires de grande consommation, comme des pâtisseries, vues dans des cafétérias. Les experts se sont souvent  demandés en examinant l'oeuvre de Thiebaud s'il n'avait pas passé beaucoup de  temps dans l'industrie agro-alimentaire pour se familiariser avec son sujet ?  Et en effet c'est exactement ce qu'il a fait en ayant comme premier emploi un job de serveur à Long Beach, dans le café « Mile High and Red Hot » (Glace et hot-dog). Cet intérêt pour les objets du quotidien, confondus ensuite avec ceux de la culture de masse,  associa son nom au mouvement du Pop-Art. Cependant, une fois réduit le tapage médiatique autour du pape du pop art  (Andy Warhol), on remarqua - non sans stupeur -  que les œuvres de Wayne Thiebaud, effectuées dans les années 50 et 60 étaient légèrement antérieures à celles des autres artistes de cette tendance... de là à lui attribuer une influence définitive comme précurseur de ce mouvement, il n'y avait qu'un pas qui, aujourd'hui, est franchi avec justesse.
Outre les pâtisseries, Wayne Thiebaud a également peint des paysages, des rues, ainsi que des personnages populaires, comme Mickey. Certaines de ses toiles récentes, comme Sunset street (1985) ou Flatland river (1997) sont remarquables pour le traité hyper réaliste, et se rapproche du travail d'un Edward Hopper, qui était tout aussi fasciné par ces scènes du quotidien américain.
Dans sa peinture, Wayne Thiebaud se concentre sur la banalité de façon à suggère l'ironie et la distance vis-à-vis de son sujet.
Wayne Thiebaud se considère comme un peintre, mais paradoxalement pas comme un artiste. C'est un lecteur vorace, qui a l'habitude de lire de la poésie, celle de son poète préféré William Carlos Williams par exemple, à ses élèves.
En septembre 2010,  alors qu'il fêtait son 90e anniversaire, Wayne Thiebaud réalisa un dessin pour le 12e anniversaire de Google qui l'afficha sur sa page d'accueil. Le dessin était exécuté dans le style bien reconnaissable de Wayne Thiebaud, et montrait un gâteau sur lequel est écrit Google  et où le "l" était remplacé par une bougie.

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lundi 16 décembre 2019

Dynastie Ming (1368-1644) - Plat en verre bleu rempli de fruits



Anonyme - Dynastie Ming (1368-1644)
Plat en verre bleu rempli de fruits
Encre et couleurs sur soie, 27.6 x 25.9 cm
National Palace Museum, Taipei

Que voit -on ? Une rare, très rare "nature morte" chinoise, bien que le genre n' ait jamais existé sous ce nom dans la Chine Impériale. Tout au plus peut ont relever dans l'histoire de la peinture chinoise une spécialisation à peindre  "les fleurs et oiseaux",  les aliments et les objets du quotidien, mais sans référence à la « nature morte » proprement dite, dont le terme n’existe pas en tant que tel dans la tradition esthétique chinoise.
Le genre  « peinture de fleurs et oiseaux » connut une faveur particulière sous la dynastie Song (10e-13e siècle) en lien avec l’épanouissement d’une poésie lyrique célébrant les charmes d’un présent éphémère qui peut se rapprocher du Carpe Diem ou du Memento mori occidentale antique.  Dans la composition ci-dessus, ce qui frappe au-delà du sujet inhabituel, c'est la minutie avec laquelle sont représentés les fruits à travers la transparence du plat en verre bleu...

Rappel historique : Il y eut de nombreux peintres de talent durant la période Ming comme Shen Zhou, Dai Jin, Tang Yin, Wen Zhengming, Qiu Ying et Dong Qichang. Ces peintres reprirent, en y ajoutant de nouveaux éléments, les techniques et les styles des maîtres des dynasties Song (Mi Fu) et Yuan (Ni Zan et Wang Meng), dont les œuvres étaient alors très recherchées par les amateurs d'art même s'ils devaient généralement se contenter de copies. La peinture narrative se déploie à l'horizontale et le regard suit la narration de droite à gauche. Cette époque est particulièrement riche en peinture de ce genre,
Shen Zhou, peintre représentatif de l'école de Suzhou, s'illustra dans les principaux styles de peinture lettrée, alliant élégamment peinture, poésie et calligraphie : la peinture de paysage (La grandeur du mont Lu) et la peinture de type « oiseau et fleurs ».
 Plusieurs peintres excellèrent également dans les portraits (forme qui se diffusa à partir du 16e siècle dans les hautes couches de la société, alors qu'elle était jusqu'alors limitée au cercle de la famille impériale), de scènes illustrant des poèmes, de représentations de lettrés, de moments de la vie impériale présente et passée, de scènes religieuses représentant des divinités bouddhistes et taoïstes. En raison de l'importance de la demande, les artistes renommés pouvaient vivre de leur art et étaient très sollicités. Ce fut le cas de Qiu Ying, reconnu comme l'un des plus remarquables copistes de son temps et dont la qualité du trait et de la mise en couleur était jugée inégalable, qui fut payé 2,8 kg d'argent pour peindre un long parchemin à l'occasion du 80e anniversaire de la mère d'un riche mécène.
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dimanche 15 décembre 2019

Johann Baptist Drechsler (1766- 1811) - Blumenstillleben



Johann Baptist Drechsler  (1766- 1811)
Blumenstillleben, (Nature morte florale) 
Huile sur toile, 1786
Galerie Belvedere, Autriche 

Que voit on ? Très souvent  dans less toiles de ce peintre, les fleurs sont présentées dans un vase transparent posé sur un entablement de bois. La transparence du vase  permet  un jeu sur les reflet  et surtout un arrangement géométriques des tiges  toujours assez surprenant par sa logique structurelle d'une grande précision.  Les ensembles floraux sont toujours très équilibrés et très élégants selon les critères de l'art floral occidental, et ceci qu'ils ne comptent que quelques fleurs (comme ci-dessus) ou qu'ils  soient constitués de bouquets de plus d'une trentaine de fleurs différentes.

Rappel biographique : Fils d'un peintre sur porcelaine, Drechsler devint  en 1787, i le premier professeur de peinture de fleurs à l'Académie des beaux-arts de Vienne. Son style a été particulièrement influencé par le travail très précis et détaillé du peintre néerlandais Jan van Huysum. Drechsler est aussi connu pour avoir travaillé à la manufacture de porcelaine de Vienne entre 1772 et 1782 et y avoir peint de ravissants décors que l'on retrouve encore sur certains services impériaux.
Des exemples de son travail sont visibles aujourd'hui à l’ Ermitage de Saint-Pétersbourg et au Kunsthistorisches Museum de Vienne en Autriche.

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samedi 14 décembre 2019

Jean Puy (1876-1960) - Nature morte aux Branches d'oranger dans un pichet


Jean Puy (1876-1960)  
Nature morte aux Branches d'oranger dans un  pichet ou Collioure
Huile sur bois, 1913
MuMa Le Havre

Que voit on ?  Beaucoup de mouvement  et de couleurs dans cette nature morte aux branches d'orangers en fruits  posé dans une sorte de pot a thé à bec. Pas de traces des tiges dans le pot, ce qui semble indiquer qu'il n'est pas en verre transparent ,contrairement à l'impression qu'il peut donner ! Deux oranges tombées sur l'entablement gisent dans une ombre très marquée achevant de donner à ce sujet pourtant simple, une atmosphère étrange.

Rappel biographique : Jean Puy, est un artiste peintre français proche du fauvisme.
Après s'être brièvement essayé au pointillisme, il se tourne vers le fauvisme quelque temps mais sans le radicalisme que l'on peut observer chez ses amis. La voie que cet indépendant se fixe est déterminée par un amour intense de la vie, de la réalité et de la nature. C’est à travers une nature transformée par l’idée et la sensation que Jean Puy transmet l’émotion humaine.
Après la Première Guerre mondiale, il se dirige vers une peinture intimiste orchestrée dans une gamme chromatique personnelle, « une peinture qui ressemble à une musique de chambre » comme le dira George Besson. Quant à Antoine Terrasse il écrit « le dessin, parfois aigu, est toujours perceptible sous la couleur.»
Le succès arrive entre 1900 et 1905, à la suite des expositions au Salon des indépendants, au Salon d’automne et chez Berthe Weill qui défend les jeunes artistes.
Dès 1905, avec son entrée chez Ambroise Vollard, l’un des grands marchands de tableaux parisiens, suit la notoriété. C'est à la demande de ce marchand qu'il rejoint le groupe dit de l' « École d'Asnières », peignant des décors de vases, services de tables, jusqu'aux boutons et carreaux de faïence stannifère, à l'atelier d'André Metthey.
Par l’intermédiaire de Vollard, chargé par les grands collectionneurs russes de choisir des œuvres représentatives des artistes contemporains, des tableaux de Jean Puy rejoignent le palais moscovite de Chtchoukine, un grand collectionneur qui depuis 1891 assemble une importante collection de peinture française. C'est encore grâce à Vollard que Jean Puy entre dans la collection des Hahnloser qui comptent parmi les plus actifs diffuseurs de l’art français en Suisse.

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vendredi 13 décembre 2019

Anne Vallayer-Coster (1744-1818) - Nature morte aux Maquereaux



Anne Vallayer-Coster (1744-1818)
Nature morte aux  Maquereaux, 1787
Huile sur toile, 49.5 × 61 cm 
Kimbell Art Museum, Texas 

Que voit on ? Une magnifique composition présentant au premier plan, sur un linge blanc dont on aperçoit les plis de repassage deux maquereaux fraîchement pêchés. Le fond du tableau est occupé d' gauche a droite) par un huilier-vinaigrier en cristal et argent, puis par un "rafraichissoir" en argent rempli de glace dans lequel patiente une dizaine de verre à pieds, deux demi citrons et une brioche.
Le fond du tableau est occupé par une branche d'oranger en fleur, allusion à La Brioche de Chardin,
Ce qui frappe surtout dans cette toile c'est la lumière argentée de l'ensemble, comme si l'éclat des écailles des poissons, celui de l'argenterie et celui des verres se répondaient en échos...

Rappel biographique : Peintre officielle de la reine de France Marie-Antoinette, Anne Vallayer-Coster fut aussi douée pour les natures mortes que Jean-Baptiste-Siméon Chardin
Fille d’orfèvre de la cour, elle passe son enfance dans la manufacture de tapisserie des Gobelins où résident ses parents. Elève de Madeleine Basseporte et de Joseph Vernet, Anne Vallayer entre à l’académie royale de peinture en 1770 qui comptent alors 12 femmes. Inspirées par les natures mortes et les « vanités » des maîtres flamands du XVIIe siècle, ces compositions sont souvent riches de symbole, les fruits par exemple ont des valeurs symboliques, les cerises évoquent les fruits du Paradis, les pommes et les pêches le fruit défendu, les raisins la rédemption et l’intérieur de la noix la Croix du Christ. Son travail semble scruter et traduire « À l’infini » le monde visible de la beauté des choses et leur précarité,….
Echappant, grâce a son talent aux purges révolutionnaires et traversant le 1er Empire avec grâce, elle  poursuivit sa carrière de peintre avec succès jusqu’à sa mort ,sous la Restauration.

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jeudi 12 décembre 2019

Henri Le Sidaner (1862-1939) - La Table dans la verdure, Gerberoy



Henri Le Sidaner (1862-1939)
La Table dans la verdure, Gerberoy
Huile sur toile, 1926
Collection privée

Que voit-on ? Une des scènes favorites de ce grand peintre impressionniste français, scène qu'il représenta régulièrement tout au long de sa vie : un petit déjeuner, un thé, ou un diner dans les jardins de sa maison de Gerberoy, sans qu'aucun de ces tableaux ne lassent jamais le spectateur tant la variétés de la lumière, des couleurs selon des saisons de l'année représentées  ou
 de la façon d'appréhender les sujets est  à chaque fois différente.

Rappel biographique : Le peintre français post impressionniste Henri Le Sidaner fut ami de Claude Monet et élève aux Beaux Arts de Paris de Cabanel qu'il soutint toute sa vie. C'est  à partir de l'année 1900 qu'il se consacre à une peinture intimiste dont il exclut systématiquement toute figure humaine : jardins déserts, tables servies pour d'hypothétiques hôtes et présentant de magnifiques natures mortes (qui disent rarement leur nom,) campagnes solitaires expriment une vision silencieuse et paisible, nimbée de mystère. Son succès ne se démentira pas de son vivant. Dans la recherche de l'instant intime, de « l'arrêt sur image », les toiles que Le Sidaner peint à  Gerberoy où il habite à partir de 1900,  dépeignent une incomparable douceur de vivre en même temps qu'elles déclinent selon l'heure et la saison des accords chromatiques variés. A partir de l'été 1903  c'est le début des motifs d'intérieur à la fenêtre ouverte et des tables de jardin, des crépuscules... À l'aide d'un soigneux arrangement de nature morte, le peintre décline harmonieusement la sensation du « temps qui s'arrête ». C'est ce qui lui a souvent valu d'être comparé à Marcel Proust dans le domaine de la littérature.
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mercredi 11 décembre 2019

Pieter Claesz (1597-1661) - Nature morte aux instruments de musique

Pieter Claesz (1597-1661) Nature morte aux instruments de musique  Huile sur toile, 122 x 69cm Musée du Louvre, Paris

Pieter Claesz (1597-1661)
Nature morte aux instruments de musique, 1623
Huile sur toile, 122 x 69cm
Musée du Louvre, Paris

Que voit-on  ? Une composition très symbolique  réunissant sur une même toile une nature morte alimentaire illustrant les plaisirs de la chair et une nature morte d'instruments de musique illustrant les plaisirs de l'esprit. 
La composition présente au premier plan à droite une viole de gambe (ancêtre du violoncelle moderne) dont la fonction dans cette peinture est de relier le premier plan à l'arrière plan par une diagonale qui occupe toute la partie droite. 
Le deuxième plan est constitué, sur la gauche, d'une petite table dite ""rognon"  sur laquelle on peut voir  une tortue vivante et deux flacons en verre teinté dans lesquels se reflètent le reste de la pièce (sans doute une piece de sous-sol  si l'on en juge par la hauteur de la fenêtre en soupirail qui l'éclaire). 
 Le troisième plan est constitué de la nature morte alimentaire proprement dite (les plaisirs de la chair) qui présente de façon assez classique des amoncellements de friandises et de mets salés (pâtés sur des plateaux d'argent) et du vin se reflétant dans un miroir disposé coté plaisir de l'esprit, attribuant ainsi de fait au vin la vertu de flatter a la fois les plaisirs de la chair et ceux de l'esprit !   
Mais attention  : une montre  disposant à la lisière des deux types de plaisirs avertis le pesanteur que le temps passe inexorablement et qu'il faudra un jour renoncer a tous ces plaisirs à la fois ...ce qui est une des fonctions premières de toute nature morte !

Rappel biographique : Le peintre Pieter Claesz ou Pieter Claesz Van Haarlem (du nom de la ville ou il fut le plus actif), dont ce blog a posté déjà de nombreuses natures mortes, est un des plus grands représentants de la nature morte hollandaise de l'époque baroque, un maître auquel la plupart des peintres de natures mortes se sont référés à un moment ou a un autre de leur carrière. Willem Claeszoon Heda avec lequel on peut le confondre tant celui ci s'inspira de Pieter Claezs jusqu'à signer ses tableaux de son prénom abrégé (Claez), il fut l’un des peintres les plus importants de ce genre très diversifié qu'est la nature morte.
Bien que très construites et obéissant a un style très défini, une évolution dans la composition des natures mortes de Claez est perceptible. Si, au début, il disposait fréquemment les objets en croix ou dans une diagonale rigoureuse, par la suite il utilisa beaucoup plus le chevauchement des objets, ce qui crée une plus grande profondeur. En outre, au cours de sa vie, il élargit son point de vue et la vue latérale sur la table de la nature morte devient plus fréquente que la vue en plongée.
Claesz, souvent, utilisa les mêmes objets dans ses natures mortes : un couteau avec un lourd manche en nacre, une bouteille de verre brun, des assiettes en étain et des cruches à col de cygne, ainsi que de fin coquillages des porcelaines importés de Chine. On retrouve ces éléments d'une nature morte à l'autre, on les reconnait comme des objets familiers. Souvent, un verre est représenté couché, ce qui confère une certaine tension à la composition.
Si, au début de sa carrière, Claesz utilisait assez souvent des couleurs vives, il adoucit considérablement sa palette par la suite, employant des couleurs presque monochromatique et conférant ainsi à ses tableaux une atmosphère plus intimiste.
L’utilisation qui est faite de la lumière et de l’ombre par Claesz est remarquable. Il donner un tel rendu des textures par l'effet de la lumière sur les surfaces, que l'on peut reconnaître immédiatement une assiette en étain d’une assiette en argent, un roemer d'un pot en céramique. Cette maîtrise dans le traitement de la matière et des textures (les reflets du vin dans les verres sont des effets de pur génie !) est une caractéristique partagée par plusieurs peintres néerlandais du 17e siècle. C'est ce qui fait leur spécificité..
Claesz, avec Heda, fut à l’origine d’une véritable école de la nature morte, donnant à ce genre un statut véritablement noble. À partir de 1628, une sérieuse concurrence apparaît à Haarlem entre Pieter Claesz et Willem Claeszoon Heda, lequel s’inspirait fortement de lui et le suivait de près dans toutes ses innovations.
Nicolaes Berchem, le fils de Claesz, fut quant à lui un peintre de paysage très réputé.
En 2004/ 2005, une exposition itinérante rassemblant quarante-cinq œuvres de Claesz fut montée et présentée au Musée Frans Hals à Haarlem, ensuite au Kunsthaus de Zurich, et enfin au National Gallery of Art de Washington.

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mardi 10 décembre 2019

Qi Baishi (1864-1957) - Plat de cerises



Qi Baishi  (1864-1957) 
Plat de cerises, 1948
Collection privée

Le célèbre artiste peintre chinois. Qi Baishi (齐白石) ou Qi Huang,  n'est pas un lettré de formation comme l'étaient habituellement les peintres  dans la Chine impériale. Autodidacte, aimant profondément le coin de terre où il était né, il sut apporter une vigueur nouvelle à la peinture-lettrée traditionnelle comme s'il lui avait insufflée la fraîcheur et la spontanéité de sa jeunesse campagnarde.À la différence de beaucoup d'artistes de son temps qui cherchèrent à s'inspirer de la peinture européenne ou japonaise, Qi Baishi puisa son inspiration dans la plus pure tradition chinoise.  En combinant la poésie, la calligraphie, la peinture et l'art du sceau, ses œuvres conservent les traits de la peinture traditionnelle des lettrés. Elles s'en écartent sur le plan thématique et en matière de moyens d'expression. Les sujets préférés de Qí Báishí sont les scènes de la vie rurale, les outils agraires, les légumes, les oiseaux et les insectes.
L'originalité de Qí Báishí se trouve dans l'énergie de son pinceau et dans son audace à rehausser ses encres de touches de couleurs parfois très vives. Il excelle dans l'évocation du monde simple de la campagne et saisit avec une étonnante vivacité la vie grouillante des mares avec leurs grenouilles, libellules, poissons et crevettes. Il sut mettre en scène leur vie avec humour.  Il fit preuve d'une audace remarquable en créant le style « fleurs rouges et feuillage d'encre »  qui consistait à employer des couleurs vives en contraste avec les noirs et gris du lavis. L'effet fut comparable à celui du fauvisme en Europe, vigoureux et décoratif. La peinture chinoise lui doit certainement cette prise de conscience du rôle des couleurs.
La production de Qi Baishi est très abondante.  On estime à environ 10 000 peintures sa production entre 1930 et 1950 Lui-même décrivait son évolution en ces termes  : « J'ai appris la peinture aux doigts dans ma jeunesse, j'ai fait des paysages à partir de trente ans et je me suis spécialisé dans les fleurs, les insectes et les oiseaux sur la quarantaine ». 
l était par ailleurs un expert du zhuanke, la gravure de sceau.

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lundi 9 décembre 2019

Berthe Morisot (1841-1895) - Dahlias


Berthe Morisot (1841-1895)
Dahlias, 1876
Collection Privée

Que voit-on ? Un bouquet de dahlias multicolores dans une vase en porcelaine de Paris posé sur une  commode en marqueterie dont la richesse du décor atteste d'un intérieur bourgeois. 
A gauche du vase: un éventail  mi-déplié. A droite : quelques pétales de dahlias tombés des fleurs....  Toute la délicatesse légendaire de Berthe Morisot dans une de ses rares natures mortes.

Rappel biographique : La peintre et artiste française Berthe Morisot fut membre fondatrice et doyenne du mouvement d'avant-garde que fut l'Impressionnisme. 
Les étapes de la carrière de Berthe Morisot ne sont pas très marquées car elle a détruit toutes ses œuvres de jeunesse. C'est à peine si l'on discerne une influence d'Édouard Manet ou de Pierre-Auguste Renoir vers la fin de sa vie. Après sa mort, la galerie Durand-Ruel avait organisé une rétrospective de ses peintures, aquarelles, pastels, dessins et sculptures : il y avait plus de 400 pièces ! Berthe Morisot était sans aucun doute une « rebelle » et sa volonté de rupture avec les traditions, la transcendance de ses modèles, et son talent ont fait d'elle « la grande dame de la peinture ». Elle a peint beaucoup de portraits (de femmes et d'enfants principalement), énormément de paysages mais, comparativement, très peu de natures mortes, ce qui les rend d'autant plus rares et appréciables.

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dimanche 8 décembre 2019

Ruth Asawa (1926-2013) - Chrysanthemums


Ruth Asawa (1926-2013)
Chrysanthemums, 1965,
lithograph, 76.1 x 56.8 cm,
MoMA, New York City

Que voit on ? Des chrysanthèmes fleurs emblématiques du Japon, dans un pot de terre. La plupart sont décolorés ainsi que leur feuillage. Quelques-uns sont de la même couleur que le pot de terre.
Il émane de cette nature morte un sentiment de mélancolie  extrême qui trouve sans doute une part de sa source dans les grandes difficultés traversées pendant la Seconde guerre mondiale par cette artiste d'origine à la fois américaine et japonaise.

Rappel biographique : Ruth Asawa, est une sculptrice et artiste nippo-américaine. Elle est la fondatrice de l'école publique supérieure d'enseignement artistique Ruth Asawa San Francisco School of the Arts en 1982 . Ses plus célèbres sculptures sont dans l'espace public sont : Andrea, la sirène de la fontaine de Ghirardelli Square (1966), la Hyatt on Union Square Fountain (1973) à San Francisco, les fontaines du Centre commercial Buchanan (1976) et la sculpture commémorant l'internement des japano-américains à San José (1994).
L'entrée en guerre du Japon contre les États-Unis au cours de la Seconde Guerre mondiale attisa la méfiance et le ressenti négatif des Américains à l'égard des immigrés japonais. Après l'attaque de Pearl Harbor en 1941, le gouvernement fédéral décréta l'internement obligatoire des résidents d'origine japonaise de la Côte ouest.  En 1942, âgée de 16 ans, Ruth est séparée de son père, arrêté par le FBI, qu'elle ne retrouvera que six ans plus tard, en 1948. Avec le reste de sa famille, elle loge d'abord dans les écuries de l'hippodrome de Santa Anita, où elle poursuit son étude du dessin auprès d'artistes internés. En septembre 1942, cinq mois après son arrivée, elle est emmenée avec sa famille dans un camp d'internement situé à Rohwer, en Arkansas.
Malgré les difficultés, Ruth achève sa scolarité et, avec l'appui d'une association (Quaker), elle obtient une bourse pour étudier au Milwaukee State College Teachers. Elle ambitionne d'exercer comme professeur d'arts, mais la persistance d'à priori défavorables dû à ses origines l'empêche de décrocher son diplôme. 
Il faut attendre années 1960 pour que Ruth soit sollicitée pour réaliser de l'art dans l'espace public. aux Etats Unis.
En 1982, elle fonde son  école publique d'arts, School of the Arts, à proximité des grands centres culturels de la ville de San Francisco, comme le Musée d'Art Moderne, l'Opéra et la Grande Bibliothèque. En 2010, l'établissement est renommé Ruth Asawa San Francisco School of the Arts.

samedi 7 décembre 2019

Eva Gonzales (1849-1883) - Roses dans un vase


Eva Gonzales (1849-1883)
Roses dans un vase, 1870
Collection particulière

Que voit on ? Un somptueux bouquet de roses blanches, mauves et roses dans un vase rond en verre transparent  à travers lequel on peut voir les tiges des fleurs baignant dans une eau un peu trouble. Le reflet dans le vase laisse deviner un atelier envahit d'une lumière estivale.

Rappel biographique : Eva Gonzales est née à Paris dans une famille bourgeoise d’origine espagnole installée en France. Son père est l’écrivain célèbre Emmanuel Gonzalès. Elle entre, en 1866, à 16 ans, dans l’atelier de Charles Chaplin, homonyme du célèbre acteur de cinéma mais qui était un peintre à la mode chez lequel se précipitait beaucoup de jeunes filles de bonne famille. En mai 1867, elle abandonne sans regret l’atelier, jugeant l’enseignement dispensé par Chaplin, trop classique. Deux ans plus tard, elle rencontre Edouard Manet et devient son élève. Une grande amitié et une admiration réciproque les lient, suscitant la jalousie de Berthe Morisot qui lui envie son amitié avec le maître. Manet exécute le portrait d’Eva en 1869, et l’expose au Salon de 1870 pendant qu’elle présente Le Clairon directement inspiré du Fifre. Eva Gonzalès travaille dans l’esprit du maître de nombreuses natures mortes, des scènes de plein air et sujets intimistes, des aquarelles, des huiles et des pastels. Bien que les sujets de ses toiles soient les mêmes que ceux choisis par les impressionnistes, le style en est différent, plus proche des peintures « espagnoles » des débuts de Manet. Après plusieurs années d’indifférence face à son travail, à partir de 1879 et après l’exposition au Salon d’ Une loge aux Italiens, le public et les critiques d’art s’enthousiasment pour ses œuvres et reconnaissent son talent. Elle se refuse à participer aux Salons Impressionnistes, mais reste très proche de ce courant artistique et de ses amis. En 1879, Eva Gonzalès épouse Henri Guérard, graveur de Manet et peintre occasionnel. Elle meurt brutalement, en 1883, d’une embolie peu après la naissance de leur fils Jean-Raymond Guérard et seulement six jours après le décès de son maître Édouard Manet, alors qu’elle lui préparait un hommage.
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vendredi 6 décembre 2019

James Hart Dyke (bn. 1966) - Fish, Hong Kong



James Hart Dyke (bn. 1966)
Fish, Hong Kong, 2013
Oil on canvas, 90 x 90cm
Courtesy John Mitchell  Fine Arts, London

Que voit on  ? Six poissions, dont l'un apparait à peine, sortis du vivier et posés sur une plateau de Balance. Une pratique courante à Hong Kong (Chine) ou les poissons sont toujours présentés au consommateur soit vivants dans un vivier, soit morts et desséchés dans la saumure.
Dans cette nature morte, on croirait les voir bouger encore.

Rappel biographique : James Hart Dyke est un peintre britannique contemporain qui, après avoir été travailler pour le British Secret Intelligence Service, en tant qu'artiste envoyé sur les zones de guerre, est aujourd'hui connu comme peintre officiel de SAR le Prince de Galles pendant ses voyages royaux à l'étranger.
Il a également travaillé pour les producteurs des films de James Bond et comme artiste en résidence pour le constructeur automobile Aston Martin.
Ces projets très différents l’obligent à réagir de manière toujours innovante et lui ont permis d’expérimenter des formes de peinture assez graphiques, influencées par ses études d’architecte au Royal College of Art. Son travail est habituellement centré sur les paysages, les portraits, les comptes rendus picturaux inattendus que l'on peut qualifier de scène de genre, les  paysages de montagnes réalisés lors de ses expéditions physiquement exigeantes sur tous les continents...
Il a peint très peu de nature mortes.
Ses portraits ont été exposés à la National Portrait Gallery et aux expositions de la Royal Society of Portrait Painters.
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jeudi 5 décembre 2019

Françoise Gilot (née en 1921) - La chaise verte


Françoise Gilot (née en 1921)
La chaise verte, 1958
Huile sur toile
Private Collection, California


Que voit on ? Posés devant une fenêtre fermée : une chaise et un guéridon. Sur le guéridon, élément commun à plusieurs natures mortes du 20e siècle : un vase en céramique qui pourrait être marocain ou inspiré des poteries que Picasso fit réaliser à Vallauris dans les années 1950-60... Dans le vase : un bouquet de fleurs rouges très lumineux qui envahit de sa présence forte l'ensemble de la composition alors qu'en réalité il n'en occupe que le quart supérieur droit..

Rappel biographique : Françoise Gilot commence des études de droit mais, plus attirée par sa passion pour l'art, suit les traces de sa mère aquarelliste et s'oriente vers le dessin et la peinture. 
En mai 19431, elle rencontre Pablo Picasso, alors amant de Dora Maar. 
Elle devient sa compagne de 1944 à 1953, et la mère de deux de ses enfants, Claude (1947) et Paloma (1949). Picasso, durant leur période de vie commune, la représentera sous l'apparence de la Femme fleur, radieuse et solaire.
Cependant, cans le sillage de Picasso, elle continue à mener sa propre carrière d'artiste peintre, ce qui  ne sera guère facile. En 1964, elle publie Vivre avec Picasso, un livre relativement intime sur leur vie commune, qui rencontrera un énorme succès et quelques critiques qui la taxe d'opportunisme. Ce livre mettra Picasso dans une grande colère, qui ile poussera  jusqu'à ne plus vouloir recevoir ses propres enfants., nés du mariage avec Françoise Gilot.
Après sa séparation d'avec Picasso, Françoise Gilot épouse le peintre Luc Simon, dont elle a une fille, Aurélia. En 1970, elle se marie avec le docteur Jonas Salk, pionnier de la vaccination de la poliomyélite, qu'elle a rencontré l'année précédente par l'intermédiaire d'amis communs à La Jolla en Californie, et avec qui elle vivra jusqu'à la mort de celui-ci en 1995.
Peignant douze heures par jour, elle a exposé ses œuvres à New York, en Californie et à Paris.

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mercredi 4 décembre 2019

Antonio Ponce (1608-1677) - Granadas



Antonio Ponce (1608-1677)
Granadas
Huile sur toile, 25x35cm
Museo del Prado, Madrid

Que voit-on ? Quatre grenades dont deux fermées, une entr'ouverte et une grande ouverte dont les graines s'échappent sur l'entablement. Symbole sexuel connu dans l'univers des natures mortes - et principalement en Espagne - ces quatre grenades racontent en la résumant en trois petites étapes, une histoire du développement de la sensualité.

Rappel biographique : Fils d'un domestique de la maison du duc de Peñaranda, Antonio Ponce, entra, en 1624, comme qu'apprenti dans l'atelier de Juan van der Hamen y Leon  où il trabailla trois ans. À la fin de son apprentissage, il épousa sa nièce de son professeur qui  mourut en 1631.
Il est probable que Ponce, maintint l’atelier de Van der Hamen ouvert, pour faire face au  nombre de élevé. Ponces e contentera de reconduire le style qui avait fait le succès de Van der Hamen avec une technique d’exécution un peu sèche. Cette dépendance resta présente chez Ponce pendant très longtemps, jusqu'à ce qu'il évolue vers des compositions plus baroques dans lesquelles les objets s’accumulent dans des plans différents et  qu'il remplace les  arrière-plans sombres par des surfaces plus éclairées.  La précision des détails est la caractéristique majeure  des natures mortes, de Ponce et  s’observe également dans son traitement des fleurs.

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mardi 3 décembre 2019

Claude Monet (1840-1926) - Vase de Chrysanthèmes



Claude Monet (1840-1926) 
Vase de Chrysanthèmes, 1885
Collection Privée 

Que voit -on ? Ce que le titre décrit  pour une nature morte florale ou les rouges, les jaunes et les blancs sont équilibrés par le vert typique d'une poterie ronde en céramique vernissée provençale.
Ce qui est insolite dans cette toile est l'angle sous lequel la poterie et les fleurs sont présentées : sur une diagonale dont le peintre prend - non sans humour - la tangente (si je peux dire), pour apposer sa signature !

Rappel biographique : le peintre français Claude Monet, l'un des fondateurs de l'impressionnisme, est surtout connu pour ses paysages et ses portraits. " La couleur, disait-il " est mon obsession quotidienne, ma joie et mon tourment ". Claude Monet est l’un des fondateurs de l'impressionnisme. En 1859, il part à Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. Après des cours à l'académie Suisse puis chez Charles Gleyre et la rencontre de Johan Barthold Jongkind, le tout entrecoupé par le service militaire en Algérie, Monet se fait remarquer pour ses peintures de la baie d'Honfleur. En 1866, il connait le succès au Salon de la peinture. Toute cette période est cependant marquée par une grande précarité. Il fuit ensuite la guerre de 1870 à Londres puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel qui lui assurera sa principale source de revenu pendant le reste de sa carrière. Revenu en France, la première exposition des futurs impressionnistes a lieu en 1874. À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. La fin de sa vie est marquée par une maladie, la cataracte, qui affecte son travail.
Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres. D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet était un grand travailleur qui n'hésitait pas à défier la météo pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ».

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