jeudi 31 janvier 2019

Dick Ket (1902-1940) - The Three Bread Rolls



Dick Ket (1902-1940) 
The Three Bread Rolls, 1933
Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam

 Que voit on  ? Un amoncellement de linges (pas très propres d'ailleurs)  recouvrant une table dont une nappe a carreaux rouges, une nappe blanche froissée et tâchée, une affiche publicitaire pour du Cacao, une serviette tachée et sale... sur cet amoncellement  improbable : trois pains ronds cuits à point et deux oeufs aux coquilles très blanches (thème favori du peintre) dont un dans une vieille civette en email ébréché...

Rappel biographique : Dick Ket était un peintre connu pour ses natures mortes et ses autoportraits.
Ses natures mortes méticuleusement composées tournent toujours autour des mêmes thèmes et représentent souvent les mêmes objets à savoir des bouteilles, un bol vide, des œufs, des instruments de musique, des journaux... Ket a juxtaposé ces objets dans des arrangements angulaires, vus d'un point de vue élevé, dans un cadrage "en plongée",  les ombres portées des objets créant toujours d'intéressantes diagonales.  Dick Ket a réalisé environ 140 peintures, dont une quarantaine d'autoportraits. Ses expérimentations techniques de différents additifs dans la composition de ses pigments, medium  et vernis, ont eut pour effet de provoquer un résultat étonnant et difficilement gérable par les conservateurs, puisque certaines  de ses peintures ne sont pas complètement sèches après quatre vingt ans !!! Le Rijksmuseum d'Amsterdam, le musée Arnhem et le musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam figurent parmi les musées présentant des œuvres de Dick Ket.

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mercredi 30 janvier 2019

Gueli Korzhev (1925-2012) - Still life with bretzel and pots


Gueli Korzhev (1925-2012) 
Still life with bretzel and pots 
Private owner

Gueli Korjev (Гелий Михайлович Коржев) est un peintre russe originaire de Moscou, particulièrement connu pour son œuvre militante qui s'apparente au réalisme artistique prôné en son temps par le régime soviétique.
Il est l'un des représentants du style sévère qui naît dans les années 1950 ; l'une de ses réalisations les plus connues est le triptyque Communistes peint en 1960. Communiste convaincu, Korjev n'admet pas la chute du système soviétique qui intervient à la fin des années 1980 et son œuvre tardive, habitée de monstres et de mutants qui peuvent évoquer le travail de Jérôme Bosch, illustre sa critique du monde capitaliste dans lequel il vit désormais. Il intègre également à ses tableaux plus tardifs une influence de thèmes bibliques.

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mardi 29 janvier 2019

Clément Serveau (1886-1972) - Coupe persane


Clément Serveau  (1886-1972)
Coupe persane
Collection particulière

Que voit-on ? Au centre d'une composition parfaitement agencée dans le monde post cubiste, la coupe qui donne son titre à cette oeuvre où l'on peut apercevoir aussi une très beau flacon à parfum oriental magnifiquement ouvragé, une cornue transparente et deux pommes...

Rappel biographique : Ce peintre et graveur français connu pour avoir notamment dessiné  les billets de 1000 francs (Minerve et Hercule) de 1945 avait commencé sa carrière en suivant, entre 1904 et 1914,  les cours de l'Ecole des arts décoratifs puis de l'Ecole des beaux-arts à Paris de 1904 а 1914 tout en  débutant en 1905 au Salon des Indépendants et en participant aux Salons des artistes français, aux Salons d'automne et  aux Salons des Tuileries.  Dès 1919 il est directeur artistique des éditions Ferenczi, une maison dont Colette fut la directrice littéraire, et illustre, à l'aide de sa technique du bois gravé, 78 ouvrages du Livre moderne illustré.  Apres la seconde guerre mondiale sa carrière devient internationale et il participe à de nombreuses expositions d'art français en Suède,  à Londres,  aux États-Unis,  au Canada... où chaque fois il réalise et vend des œuvres dans des styles trés variées qui vont du réalisme au post cubisme.
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lundi 28 janvier 2019

Edouard Vuillard (1868-1940) - Coupe de fruits sur une table d'après Courbet



Édouard Vuillard  (1868 -1940)  
Coupe de fruits sur une table (d'après Courbet)
Procédé Aeply. (34,8 x 27,0). Impression en couleurs  sur vélin fort.  

Que voit-on ? Une coupe de fruits très verts baignant sur une table  jaune placée devant une commode dont on devine les boutons de tiroirs ...

Rappel biographique : Jean-Édouard Vuillard, connu pour  être le fondateur du mouvement Nabis, a peint aussi bien des portraits que des intérieurs, des natures mortes, des compositions murales et des décors de théâtre. Vuillard exposa pour la première fois au Salon des Indépendants en 1901 et au Salon dAutomne en 1903. C'est dans le années 1890 qu'il  fit la connaissance des frères Alexandre et Thadée Natanson, les fondateurs de la Revue Blanche, et en 1892, sous leur conseil, il fit ses premières décorations (fresques d'appartements) pour la maison de Madame Desmarais. Plus tard il reçut de nombreuses commandes semblables. En 1895 pour Alexandre Natanson, en 1898 pour Claude Anet, en 1908 pour Bernstein et en 1913 pour Bernheim et pour le Théâtre des Champs Elysées. Les dernières commandes qu'il reçut datent de 1937 (Palais de Chaillot à Paris, avec Bonnard) et de 1939 (Palais des Nations à Genève, avec Maurice Denis, Roussel et Roger Chastel).
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dimanche 27 janvier 2019

Luis Egidio Melendez (1716-1780) - Bodegón con pan, melón, uvas, higos y botellas de vino.



Luis Egidio Melendez (1716-1780)
Bodegón con pan, melón, uvas, higos y botellas de vino.  1771 
Museu Nacional d'Arte de Catalunya 

Que voit on ? Tous les éléments d'une collation roborative dressée en pleine nature et qui ressemble fort à un pique nique d 'été, sans doute lié à des travaux des champs. mais aussi peut être liée à la mode  de l'interêt pour la nature qui envahissait toute l'Europe en cette deuxième partie du 18e siècle. 

biographique :  Luis Egidio Melendez, peintre espagnol d'origine napolitaine, a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il  est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère absolue. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis-Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur  Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes, dont une partie importante est conservée au musée du Prado  à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats, dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de CotanComme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les  accidents  présents à la surface des  fruits (comme ici avec les figues vertes). 
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer  le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne,  sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé  le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces  deux grands peintres. 
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samedi 26 janvier 2019

Alexander Kuprin (1870-1938) - Nature morte à la citrouille, 1912


Alexander Kuprin (1870-1938) 
Nature morte à la citrouille, 1912 
Galerie Treriakov, Moscou

Que voit-on ?  Posés sur un guéridon recouvert d'une nappe blanche dont les plis du tombé sont mis en relief à la façon d'une fût de colonne antique divers fruits et légumes  poivrons rouge et vert (un sujet rare peint  à la même  époque par Felix Valotton), une citrouille autre sujet assez rare, et une mystérieuse boîte posée sur un cahier.   

Rappel biographique : Le peintre russe Alexander Vasilievich Kuprin  (Александр Васильевич Куприн) est souvent confondu avec l'écrivain Alexandrer Huprin (1870-1938) avec lequel il n'a aucun lien de parenté. Alexander V. Kuprin est surtout célèbre pour ses paysages et natures mortes que l'on ne peut s'empêcher de rapprocher de celles de Cézanne par lequel il fut visiblement influencé. lors de son cours séjour en France en avant la Première guerre mondiale.   
Au début du 20 e siècle, il entra à l'École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou, où il étudia avec Abraham Arkhipov, Konstantin Korovin et Leonid Pasternak de 1906 à 1910.  L’artiste et un groupe d’adhérents fondent alors l’association Bubnovy Valet (Jack of Diamonds) en 1910. 
En 1920, lil  s'installe à Nijni-Novgorod où il dirige des studios d'art.  En 1924, il revint à Moscou pour se consacrer  à l'aménagement paysager et devient membre du groupe artistique Moscow Painters en 1925.  À partir des années 30 il s'intéresse surtout à exalter les paysages industriels de l'union Soviétique triomphante !
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vendredi 25 janvier 2019

Alberto Giacometti (1901-1966) - Nature morte aux pommes 1957



Alberto Giacometti (1901-1966) 
Nature morte aux pommes 1957 
Collection privée 

Que voit-on ? Le sujet favori de Giacometti dès lors qu'il peignait une nature morte : les pommes, une passion qu'il partage avec Gustave Courbet qui peignit uniquement des natures mortes de pommes. Ici les pommes sont neigeuses ou plâtreuses, comme recouvertes d'une cendre qui envahit l'ensemble de la composition.
Rappel biographique : Alberto Giacometti est un sculpteur et un peintre suisse dont les peintures et dessins représentent un part importante de l'œuvre. Fils du grand peintre de montagne Giovanni Giacometti, Alberto est connu essentiellement pour ses portraits, bien qu'il ait peint également peint quelques paysages, des natures mortes avec une prédilection pour les pommes (et pas seulement dans sa jeunesse) et des tableaux abstraits (entre 1920 et 1930).
L'atelier représenté ici est « la caverne-atelier » dans lequel il a aménagé en décembre 1926 au n° 46, rue Hippolyte-Maindron dans 14e arrondissement de Paris. Malgré la petite taille et l'inconfort du lieu, il ne le quittera plus jamais. Son frère Diego, sculpteur et designer de meubles et luminaires, l'y rejoint de façon permanente en 1930. Bien que l'essentiel de sa production soit fait à Paris, Alberto Giacometti retourne régulièrement en Suisse, où il travaille dans les ateliers de son père, à Maloja, hameau de Stampa. C'est en 1946-1947 que s'affirme le nouveau style de Giacometti, caractérisé par de hautes figures filiformes. Sa production est stimulée par les relations qu'il renoue avec le marchand new-yorkais Pierre Matisse, qui accueille sa première exposition personnelle d'après-guerre en janvier 1948.  En juin 1951 a lieu sa première exposition d'après-guerre à Paris, à la galerie Maeght, où son ami Louis Clayeux l'a convaincu d'entrer. Il y présente des œuvres déjà montrées à la galerie Matisse, et plusieurs œuvres nouvelles, toutes en plâtre, dont Le Chat et Le Chien.Contrairement à une légende qui veut que Giacometti ait peint des natures mortes uniquement que dans sa jeunesse, les faits, têtus, prouvent le contraire puisque certaines d'entre elles passées récemment en vente chez Christie's sont datées et signées de 1957 !

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jeudi 24 janvier 2019

Albert Anker (1831-1910) - Kaffee, Milch und Kartoffeln




Albert Anker (1831-1910)
Kaffee, Milch und Kartoffeln
 Kunstmuseum Bern.

Que voit on ? Deux variations sur une même thème pour cette paire de nature morte qui allient pommes de terre, pain et café  et lait et /ou fromage. Le lecteur de ce blog peut se pencher  avec profit sur le traitement du détail de chacune de ces toiles et sur l'histoire sensiblement différente qu'elles racontent malgré la thématique commune.

Rappel biographique : le peintre et illustrateur suisse Albert Anker jouit d'une grande célébrité dans son pays surtout  pour les représentations populaires de la vie des villages du 19e siècle qu'il a restituer dans ses tableaux.   Elève à Paris, avec Pierre-Auguste Renoir de Charles Gleyre, il suit les cours de L'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris où il va résider longtemps. Anker a peint, entre autres, des portraits d'enfants, (pour lesquels il fut extrêmement célèbre) des représentations historiques et religieuses, des natures mortes et des paysages ruraux typiquement suisse. Il se distingue de son maître Gleyre par une représentation des personnages très animée, pas du tout stylisée et qui ne cherche surtout pas pas à atteindre la perfection. Dessinateur accompli (il a laissé plusieurs milliers de dessins sur toutes sorte de format, on retrouve la précision  extrême de son trait dans ses natures mortes. On connait de lui des travaux au crayon, fusain, plume, craie, sanguine, pastel ou sépia et des mélanges de divers techniques sur des formats variés. Le style de son langage pictural va du travail au crayon finement exécuté au dessin au noir de charbon vigoureusement tracé qui est à la base de ses aquarelles, peintures à l'huile et faïence, qui représentent une partie importante de son œuvre.
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mercredi 23 janvier 2019

Olle Hjortzberg (1872-1959) - Still life with vase


Olle Hjortzberg (1872-1959) 
Still life with vase 
Private collection

Que voit on ? Une exploration méthodique  et virtuose de la diversité des textures et de leurs reflets à travers la peinture des ces objets en porcelaine, céramique et argenterie...

Rappel biographique : Gustaf Olof (Olle) Hjortzberg était un peintre et illustrateur suédois surtout connu pour ses  fresques murales dans les églises suédoises, un genre au renouveau duquel il a largement contribué. À partir de 1892, il étudie à l' Académie royale des arts de Suède. Après son mariage en 1898, il voyage avec sa femme à Paris et, en 1899, en Italie où il se rend à Florence et à Pérouse. Il s'est ensuite rendu en Syrie et en Palestine, où l'environnement oriental a influencé son art. En 1902, il visite Londres avant de retourner en Italie où il séjourne quelques temps à Rome où  il étudie les maîtres anciens avant de se rendre à Ravenne pour découvrir l'art byzantin.
En 1905, il rentre en Suède où il se consacre  presque exclusivement à l'art religieux (chrétien en particulier) concevant des vitraux pour l' église Katarina de Stockholm, puis décorant le plafond de l' église Klara avec des scènes de la vie du Christ.
Hjortzberg a également été un  illustrateur actif en contribuant à la Bible de Gustav V (publiée en 1925), en créant une affiche pour les Jeux olympiques de Stockholm (1912) et en concevant des timbres commémoratifs. Il a enseigné à l'Académie de 1911 à 1937 et a été directeur jusqu'en 1941.
Son oeuvre compte quelques natures mortes où il explore le thème de la transparence et de la diversité des textures.

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mardi 22 janvier 2019

Pavel Tchelitchew (1898–1957) - Pears


Pavel Tchelitchew (1898-1957)
Pears
Private collection

Rappel biographique : le peintre américain d'origine russe Pavel Tchelitchew fut à la fois un peintre qui appartint au mouvement surréaliste et un créateur reconnu de décors et de costumes de théâtre. Ainsi travailla-t-il un temps à Paris pour  Serge de Diaguilev en créant des décors et des costumes pour les Ballets russes en 1928. En 1930, Tchelitchev présenta ses œuvres dans le cadre d'une exposition collective dans le tout nouveau Museum of Modern Art de New York, ouvert depuis une année seulement. Quatre ans plus tard, il décida de quitter Paris avec son compagnon, l'écrivain Charles Henri Ford, et de vivre à New York, où il continua à travailler pour des metteurs en scène et des chorégraphes, tels que George Balanchine ou encore A. Everett Austin, pour lesquels il dessina des décors et des costumes de ballet. De 1940 à 1947, il publia des illustrations dans le magazine surréaliste View, dirigé par son compagnon  Charles Henri Ford et par le critique de cinéma Parker Tyler.

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lundi 21 janvier 2019

Jacopo Chimenti detto Jacopo da Empoli (1551-1640) - Still life 1625



Jacopo Chimenti detto Jacopo da Empoli  (1551-1640)
Still life, 1625
Pushkin Museum of Fine arts, Moscow

Que voit on ? Un impressionnant amoncellement de victuailles posées sur une entablement ou pendues à des crochets et mélangeant dans des rapprochements quelquefois très suggestifs, saucisses, courges aux formes étranges, salades très chevelues, fromages pansus, gibiers, fruits, légumes, vins, pain, et ustensiles de cuisine et vaisselle... sans doute l'ordinaire de la cuisine d'une riche maison florentine du début du 17e siècle mais qui en dit assez long sur l'humour (et l'esthétique) avec lequel  les intendants et serviteurs  de cette maison entreposaient et ordonnaient les nourritures avant leur préparation.

Rappel biographique : Jacopo Chimenti dit Jacopo da Empoli ou encore L'Empoli (du nom de la cité natale de son père)  est un peintre italien maniériste de la Renaissance tardive, actif dans la seconde moitié du16e et la première du 17e siècle, dont l'œuvre se rattache à l'école florentine.
Formé à l'atelier de Maso da San Friano à Florence, Jacopo Chimenti a produit une peinture directement inspirée des maîtres du Cinquecento.
Fasciné par les expériences sur la lumière des caravagesques toscans, il fut aussi un excellent peintre de natures mortes et un extraordinaire dessinateur "d'après nature". Récemment, Alexandre Brown et John Brown ont retrouvé au musée Wicar, à Lille, deux dessins, distinguant les visions d'un même sujet pour chacun des yeux d'un observateur, exécutés par Jacopo Chimenti, anticipant la stéréoscopie qui ne prendra réellement son essor qu'avec la découverte de la photographie au 19e siècle.
Il tenait son atelier, avec Benedetto da Majano au Palazzo Pasqui de Florence, via dei Servi.

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dimanche 20 janvier 2019

Egon Schiele (1890-1918) - Melons



Egon Schiele (1890-1918) 
Melons 
Collection privée 

Que voit on  ?  Une nature morte  très classique dans sa composition qui présente sur un entablement  de table de cuisine en bois partiellement recouvert d'une nappe ou d'un grand torchon, deux melons  et ce qui ressemble à une fleur  de tournesol séchée et retournée et qui n'est pas une fleur de melon.  C'est l 'élément questionnant de ce tableau.

Rappel biographique  : Egon Schiele est un peintre,  poète et un dessinateur autrichien qui a laissé 300 peintures, 17 gravures et lithographies, 2 gravures sur bois, de nombreuses sculptures et 3 000 dessins, aquarelles ou gouaches, parmi lesquelles très peu de n'autres mortes.  Tout au long de son oeuvre le dessin se caractérise toujours par sa netteté,  avec un trait marqué, énergique et sûr, parfois même violent.  Il est surtout connu pour ses portraits, autoportraits et nus  saisis dans des poses insolites, voire caricaturales, qu'il avait étudié sur certains déments dans un asile psychiatrique, ainsi que sur des positions des marionnettes manipulées.
Il faut préciser enfin la part allégorique très importante de l'oeuvre de Schiele. Les titres de certains tableaux (Agonie, Résurrection…) et certains de ses propos abondent dans ce sens. Le célèbre tableau, La Famille (1918), affirme cette part allégorique : Schiele se représente avec sa femme et son enfant, alors même qu'il n'est pas encore père et ne le sera jamais, car lui, tout comme sa femme enceinte, meurent de la grippe espagnole avant de voir  naitre l'enfant;  ce tableau non achevé sera d'ailleurs son dernier.
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samedi 19 janvier 2019

Nicolas-Henri Jeaurat de Bertry (1728–1796) - Nature morte au théorbe et à la guitare


Nicolas Henri Jeaurat de Bertry (1728-1796) 
 Nature morte  au théorbe et à la guitare 
Collection privée

Que voit on ? Un instrument mythique des 17 et 18e siècles, le théorbe,  qui fut un des instruments de musique de chambre  préféré dru roi  Louis XIV de même que la guitare qu'il jouait aussi avec un virtuosité certaine.  Cette nature morte représente ces deux instruments et une flute piccolo de meme que plusieurs partitions de musiques représentées avec un luxe de détails tel que l'on peut les jouer en regardant le tableau...  La musique s'exprimant a l'intérieur  même de la peinture n'est plus ici une intention surréaliste mais une réalité bien palpable et même jouable !

Rappel biographique : Fils d’Edme Jeaurat, graveur du Roy, Jeaurat de Bertry a étudié avec son oncle, le peintre Etienne Jeaurat. Il a établi sa réputation dans la nature morte, genre où il excellait, réussissant à saisir les objets de la vie quotidienne avec un détail et une vitalité rappelant le maitre du genre, Chardin, mais pour un critique comme Théodore Lejeune : « Autant Chardin excelle dans le clair-obscur, autant Jeaurat est cru et sec. » Fait remarquable et rare,  il a été à la fois nommé et reçu, par accord verbal de l’assemblée, académicien et professeur à l’Académie royale de peinture et de sculpture, le même jour, le 31 janvier 1756, avec deux natures mortes comme morceaux de réception : l’un, Ustensiles de cuisine près d’un petit fourneau en terre allumé qui rappelle l’esprit de Chardin et l’autre ses trophées militaires.
L’année suivante, il a prйsentй au Salon de 1757 trois natures mortes représentant des instruments de musique, une allégorie de la guerre, une de la science, qui ont attiré une critique favorable du Mercure d’octobre : « On a vu avec plaisir trois tableaux de M. Jeaurat de Bertry : ils sont d’une belle imitation et bien grouppés. » 
On ignore où se trouvent ses dernières oeuvres, mais le tableau aux instruments de musique, signé et daté de 1756, actuellement dans les collections du musée Carnavalet, semble être le premier de ces trois tableaux au Salon. Quelques natures mortes de la Réunion des Musées Nationaux (dont celui de Cambrai) attribuées un temps par erreur à Chardin et à Henri- Horace Roland de La Porte, l’un contenant même son monogramme  "JB", lui ont récemment été réattribués.
En 1761, il est nommé peintre et pensionnaire de Marie Leszczynska et signe ses lettres du titre de « peintre de la Reine ». Reconnu, il quitte Paris pour s’installer Versailles où il résidera jusqu’à la mort de la reine en juin 1768. Le 1er juillet de la même année, il reçoit une pension de 400 livres de gratification annuelle, « en considération des services qu’il a rendus а la feue Reine, pour l’amusement de cette princesse dans l’art de la peinture. » Il repart alors pour Paris d’où il ne sortira plus , exception faite d’un second séjour de quatre ans à la cour.
Pendant la Révolution, il se concentrera sur le portrait, certains de nature satirique voilée, ainsi que sur les constructions allégoriques comportant des portraits, le drapeau tricolore, les pyramides et l’oeil maçonnique. Au Salon de 1796, il expose le Portrait du Citoyen Gelé à l’instant où il reçoit le brevet d’imprimeur de la Gendarmerie nationale. Au même Salon, il expose encore une Vue de la collégiale et du pont de Corbeil, où il évoque  sa propre disparition avec un coche descendant passant sous le porche de la collégiale.
Le fait qu'il fut comblé d'honneur par la reine, ne lui valut pas que des amis et l'on fut bien sévère avec ce peintre dont le talent mérite aujourd'hui largement d'être débarrassé des jalousies opportunistes de son époque.
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vendredi 18 janvier 2019

Oscar Dominguez (1906-1957) - Fruit et poisson



Oscar Dominguez (1906-1957) 
Fruit et poisson
Collection privée 

 Que voit on ? Posés dans deux coupes en porcelaine blanche sur un entablement blanc a rayures rouges un tranche de fruit( melon vraisemblablement) et un poisson noir à l 'oeil bleu  très stylisé. Au rayures rouges de l'entablement font échos les rayures bleues d'une des deux coupes... ou le contraire. les deux coupes sont posées devant une ouverture donnant sur un ciel  s'assombrissant vers le haut.  L'aspect étrange et surréaliste de l'ensemble est obtenu avec une grande économie de moyen. 

Rappel biographique :  Óscar Domínguez est un peintre surréaliste espagnol qui a fait l'essentiel de sa carrière à Paris dans le groupe des Surréalistes. Il vient à Paris pour la première fois en 1927, pour surveiller les affaires de son père, riche négociant agricole à Ténérife. Il en découvre la vie nocturne, dépensant l'argent familial. En 1928, il rentre à Tenerife pour effectuer son service militaire et commence à exposer. Revenu à Paris dès 1929, il doit à la mort de son père, en 1931, gagner sa vie en réalisant des illustrations pour la publicité.
Ses premières toiles surréalistes datent de 1932. Il est, en 1934, intégré au groupe parisien dans lequel il introduit, selon André Breton, « le sifflement ardent et parfumé des îles Canaries. »  Domínguez participe jusqu'en 1940 aux expositions du groupe.
Sous l'Occupation, il séjourne à Marseille, à la villa Air Bel et travaille au fameux Croque fruit. Il rejoint fin 1941 son ami le poète Robert Rius à Paris et participe aux activités du groupe la Main à plume, dont il est l'un des principaux illustrateurs. Pendant cette période, il réalise sa première exposition personnelle à la galerie Louis Carré (1943) où il montre une œuvre marquée de plus en plus par l'influence de Picasso. Après la guerre, cette évolution picturale lui vaut d'être écarté par Breton.
Surnommé « le dragonnier des Canaries » par André Breton, « l'ours mal léché à la tête d'hidalgo gigantesque » par le photographe Brassaï, ou plus simplement « Putchie » par sa maîtresse la vicomtesse de Noailles, Domínguez, personnage extrême, mythique, peut se montrer violent.
Provocateur, il avait présenté en décembre 1945, lors de la grande exposition « Surréalisme » de Bruxelles, une inscription murale géante :
« Je souhaite la mort de trente mille curés toutes les trois minutes. »
Óscar Domínguez se donne la mort en s'ouvrant les veines le 31 décembre 1957 dans son atelier de la rue Campagne-Première à Montparnasse. Avec lui  disparaît le dernier  peintre maudit  de Montparnasse.

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jeudi 17 janvier 2019

Anne Vallayer-Coster (1744-1818) - Les fruits défendus




Anne Vallayer-Coster (1744-1818)
 Les fruits défendus
Collection privée

Peintre officielle de Marie-Antoinette, Anne Vallayer fut aussi douée pour les natures mortes que Jean-Baptiste-Siméon Chardin . Fille d’orfèvre de la cour, elle passe son enfance dans la manufacture de tapisserie des Gobelins où résident ses parents. Elève de Madeleine Basseporte et de Joseph Vernet, Anne Vallayer entre à l’académie royale de peinture en 1770 qui comptent alors 12  femmes.  Inspirées par les natures mortes et les « vanités » des maîtres flamands du XVIIe siècle, ces compositions sont souvent riches de symbole, les fruits par exemple ont des valeurs symboliques, les cerises évoquent les fruits du Paradis, les pommes et les pêches le fruit défendu, les raisins la rédemption et l’intérieur de la noix la Croix du Christ (tout un programme !)
Son travail semble scruter et traduire « À l’infini » le monde visible de la beauté des choses et leur précarité,….
Elle poursuivit sa carrière avec succès jusqu’à sa mort.
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mercredi 16 janvier 2019

Rembrandt (1606-1669) - Still-Life with Two Dead Peacocks and a Girl




Rembrandt (1606-1669)
Still-Life with Two Dead Peacocks and a Girl (c. 1639)
Rijksmuseum, Amsterdam

 Que voit on ?  Dans un encadrement de pierre qui peut rappeler ceux des natures mortes du grand maître espagnol Juan Sanchez Cotan : deux paonnes gisant à l'avant-plan d'une corbeille de fruits  ou de légumes noyée dans la pénombre. L'une des paonnes, ailes déployées, est solidement attachée par les pattes  au dos du volet ouvert de ce qui est donc une fenêtre. Sous la seconde paonne allongée sur la margelle : une  tache de sang. Observant la scène avec un regard intrigué, la tête légèrement penchée dans une attitude interrogative, une petite fille observe... parfaite illustration de la défiance de Rembrandt vis à vis du genre de la nature morte, à qui il reprochait de ne pas "faire de place à l'humain" !
Cette nature morte, l'une des rares de Rembrandt, est signée en bas à droite.

Rappel biographique  :  Rembrandt van Rijn, plus connu sous son seul prénom de Rembrandt, est généralement considéré comme l'un des plus grands peintres de l'histoire de la peinture, notamment de la peinture baroque, et l'un des plus importants peintres de l'Ecole hollandaise du17e siècle.
Outre ses nombreuses peintures, Rembrandt a également réalisé des gravures et des dessins et est l'un des plus importants aquafortistes de l'histoire de l'Art. Il a vécu pendant ce que les historiens appellent le " siècle d'or néerlandais " durant lequel culture, science, commerce et influence politique de la Hollande ont atteint leur apogée. Rembrandt a réalisé près de 400 peintures, 300 eaux fortes et 300 dessins. La centaine d'autoportraits qu'il a réalisés tout au long de sa carrière permet de suivre son parcours personnel, tant physique qu'émotionnel. Le peintre représente, sans complaisance, ses imperfections et ses rides.
Une des caractéristiques majeures de son œuvre est l'utilisation de la lumière et de l'obscurité (technique du clair-obscur inspirée du Caravage) qui attire le regard par le jeu de contrastes appuyés. Les scènes qu'il peint sont intenses et vivantes. Ce n'est pas un peintre de la beauté ou de la richesse, il montre la compassion et l'humanité, qui ressortent dans l'expression de ses personnages, qui sont parfois indigents ou usés par l'âge. Ses thèmes de prédilection sont le portrait (et les autoportraits) ainsi que les scènes bibliques et historiques. Rembrandt représente aussi des scènes de la vie quotidienne, et des scènes populaires, mais très peu de natures mortes, genre très commercial à son époque (bien que classé au bas de l'échelle de la  hiérarchie des genres picturaux) et qui ne place pas l'humain au centre de sa thématique...  ce qui était une lacune majeure pour ce chantre de la figure humaine  !
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mardi 15 janvier 2019

Helene Schjerfbeck (1862-1946) - Still Life with Lemons





Helene Schjerfbeck (1862-1946)   
Still Life with Lemons  
Private collection 

 Que voit on ?  Une dizaine de citrons dont un vert dans un bol.

Rappel biographique  :  l'artiste peintre finlandaise Helena Sofia (Helene) Schjerfbeck  fut une
enfant prodige, qui entra à 11 ans à l' école de dessin de l'association des arts d'Helsinki dont les cours lui furent payés par Adolf von Becker qui décela son talent. Elle y fait la connaissance d'Helena Westermarck. En 1879, à 17 ans, elle  gagne le troisième prix d'un concours organisé par l'association des arts de Finlande. Fin 1880, grâce à une bourse, elle poursuit sa formation académique à Paris, dans les rares ateliers libres ouverts aux femmes, elle peint avec Helena Westermarck, puis elle suit les enseignements de Léon Bonnat dans l'école de Mme Trélat de Vigny. En 1881, elle étudie à l'académie Colarossi à nouveau avec Helena Westermarck.
En 1889, son tableau Le Convalescent  gagne la médaille de bronze de l'exposition universelle de Paris .
Elle opte alors pour un naturalisme que sert une grande virtuosité technique lui valant un succès certain. Cette période est marquée par de nombreux voyages : Bretagne, Angleterre, Russie, Italie....
À la fin du 19e siècle, dans une Finlande luttant pour son indépendance, son refus du romantisme national dont Akseli Gallen-Kallela avait pris la tête, la marginalise.
C'est désormais dans un isolement volontaire qu'elle élabore son propre langage, épurant son écriture sur la base du réalisme auquel elle reste fidèle. Cette ascèse picturale s'appuie sur une attention à son environnement, peignant son entourage, les ouvrières de l'usine locale ou plus tard les infirmières du sanatorium, des paysages et des natures mortes intimes qui sont comme autant de méditations faisant échos aux autoportraits où, à la fin de sa vie, elle traque les progrès de l'âge, de la maladie et l'approche de la mort.

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lundi 14 janvier 2019

Pieter Claesz (1597-1661) - Nature morte aux instruments de musique


Pieter Claesz (1597-1661)
Nature morte aux instruments de musique, 1623
Huile sur bois, 69 x122 cm
Musée du Louvre,  Paris

Que voit on ? Cette  très célèbre nature morte de Claesz qui recèle plusieurs histoires en une seule, regroupe, sur la droite de la composition, trois magnifiques instruments de musique (un thème de prédilection de l'artiste) et, sur la gauche,  mets délicats de l'époque  tourtes, sucreries espagnoles, nougats... ) et objets précieux.
Elle raconte l'histoire des plaisirs de la vie avec ses nourritures matérielles et ses nourritures spirituelles (la musique) et de leurs usages avec, comme élément central de l'oeuvre un somptueux verre de vin posé au milieu des nourritures mais dont le reflet apparait dans un miroir posé du côté des instruments de musiques et des  plaisirs de l'esprit.
On remarque aussi cette tortue au premier plan, prétexte à démontrer toute la virtuosité du maître  dans le traitement des textures.
Le Musée du Louvre ne possède qu'un seul tableau de Pieter Claesz  et c'est  cette  Nature morte aux instruments de musique, monogrammée et datée PC A(nn)O 1623. Les circonstances de son acquisition raconte elle aussi une histoire, absolument tragique et qui a du attendre longtemps avant de trouver une résolution  vaguement honorable.
Cette œuvre fut  en effet « donnée » au Louvre en 1939 par l'industriel du textile Friedrich Unger (1891-1954) dans le but de hater sa procédure de  sa naturalisation française alors que apatride de religion israélite, résidant à Aurillac, il  avait pu fuir l'Autriche où il avait été  emprisonné par la Gestapo, obligé de céder ses participations dans ses entreprises textiles et  abandonné sur place la majeure partie de sa collection de tableaux. Ce "don"  au Louvre fut assorti d'un tableau de Francesco Trevisani, (alors attribué à Jacques-Louis David) et d'une nature morte de Jan II de Heem. Si l'administration de l'époque accepta avec célérité la triple donation, la procédure de naturalisation fut plus lente et même ...échoua. Après la guerre,  Friedrich Unger essaya en vain de se faire restituer ses œuvres données au Louvre. Il faudra attendre septembre 2009 pour que sa fille Grete, née en 1927, obtienne une compensation financière du gouvernement français à hauteur d'1,37 million d'euros.

Rappel biographique :
 Le peintre Pieter Claesz  ou Pieter Claesz Van Haarlem  (du nom de la ville ou il fut le plus actif),  dont ce blog a posté déjà de nombreuses natures mortes, est un des plus grands représentants de la nature morte hollandaise de l'époque baroque, un maître auquel la plupart des peintres de natures mortes se sont référés à un moment ou a un autre de leur carrière.  Willem Claeszoon Heda avec lequel on peut le confondre tant celui ci s'inspira de  Pieter Claezs jusqu'à signer ses tableaux de son prénom abrégé (Claez), il fut l’un des peintres les plus importants de ce genre très diversifié qu'est la nature morte.
Bien que très construites et obéissant a un style très défini,  une évolution dans la composition des natures mortes de Claez est perceptible. Si, au début, il disposait fréquemment les objets en croix ou dans une diagonale rigoureuse, par la suite il utilisa beaucoup plus le chevauchement des objets, ce qui crée une plus grande profondeur. En outre, au cours de sa vie, il élargit son point de vue  et la vue latérale sur la table de la nature morte devient plus fréquente que la vue en plongée.
Claesz, souvent, utilisa les mêmes objets dans ses natures mortes : un couteau avec un lourd manche en nacre,  une bouteille de verre brun, des assiettes en étain et des cruches à col de cygne, ainsi que de fin coquillages  des porcelaines importés de Chine.  On retrouve ces éléments d'une nature morte à l'autre, on les reconnait comme des objets familiers. Souvent, un verre est représenté couché, ce qui confère une certaine tension à la composition.
Si, au début de sa carrière, Claesz utilisait assez souvent des couleurs vives, il adoucit considérablement sa palette par la suite, employant des couleurs presque monochromatique et conférant ainsi à ses tableaux une  atmosphère plus intimiste.
L’utilisation qui est faite de la lumière et de l’ombre par Claesz est remarquable. Il  donne un tel rendu des textures par l'effet de la lumière sur les surfaces, que l'on peut reconnaître immédiatement une assiette en étain d’une assiette en argent, un roemer d'un pot en céramique. Cette maîtrise dans le traitement de la matière et des textures (les reflets du vin dans les verres sont des effets de pur génie !) est une caractéristique partagée par plusieurs peintres néerlandais du 17e siècle. C'est ce qui fait leur spécificité.
Claesz, avec Heda, fut à l’origine d’une véritable école de la nature morte, donnant à ce genre un statut véritablement noble. À partir de 1628, une sérieuse concurrence apparaît à Haarlem entre Pieter Claesz et Willem Claeszoon Heda, lequel s’inspirait fortement de lui et le suivait de près dans toutes ses innovations.
Nicolaes Berchem, le fils de Claesz, fut  quant à lui un peintre de paysage très réputé.
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dimanche 13 janvier 2019

Renato Guttuso (1911-1987) - Cestino con fiaschi


Renato Guttuso (1911-1987)
Cestino con fiaschi

Que voit on ? une corbeille en osier tressé posée au sol et rempli de bouteilles de vins italiens vides. Un vision  très esthétique et très poétique  du tri sélectif selon Guttuso ! Car il sait bien là d'une nature morte composée  de déchets, il s'agit de déchets qui ont garder une certaine beauté.

Rappel biographique : Renato Guttuso est une figure extrêmement importante de la peinture italienne contemporaine, représentant du réalisme pendant les périodes fasciste et communiste de l'histoire italienne. Résistant, antifasciste, très tôt engagé aux côtés des communistes,  l'art de Guttuso transcende toute considération politique et bien que faisant constamment référence à une identité sicilienne, se situe aux antipodes du régionalisme.
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samedi 12 janvier 2019

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) - Nature morte au Menu de Gras



Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)  
Nature morte au Menu de Gras 
Musée du Louvre, Paris 

Que voit-on ? Ce tableau est le pendant de pendant de   Nature morte au Menu de Maigre, peinte en 1731 et l'une des premières natures mortes publiées sur sur ce blog il y 5 ans.
Sur un entablement de pierre, celui d'une cuisine, de gauche à droite au premier plan de l'entablement : divers éléments, se répondant d'un tableau à l'autre : au  gril du Maigre répond la marmite du Gras; aux poissons répond la pièce de viande pendue à un croc de boucher ;  plusieurs pots en céramique vernissée et verreries sombres permettent dans l'un et l'autre des tableaux le même jeu sur les contrastes de matières. Autre élément commun au deux tableaux :  le pilon de  bois, ici au premier plan à gauche, servant sans doute à attendrir les aliments.
De 1730 à 1758, Chardin va étudier les " menus de gras et de maigre " dans plus de 150  oeuvres !
Si on le dit inspiré par les hollandais, à leur différence il n'estompe pas sa touche mais étale une pâte sèche qui reste visible sous forme de traces granuleuses ; il parsème ainsi sa toile de petits éclats lumineux qui nuisent un peu à la lisibilité de l'oeuvre, " mais la composition est parfaitement équilibrée selon un jeu savant de droites et d'obliques, de saillis et de creux, de clairs et de sombres. Ce tableau est un des premiers essais de l'artiste et un des plus réussis " écrit P. Rosenberg (Cf. exposition 1999-2000).

Rappel biographique :  Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi  reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maitre incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre.  Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra plus tard (à partir de 1760) sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres...  Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux  effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.

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vendredi 11 janvier 2019

Wayne Thiebaud (1920-2021) - Cake Rows



Wayne Thiebaud (1920-2021)
Cake Rows, 1962
Private collection 

Que voit on  ? Quelque parts de gateaux rangées dans l'attente d'être dévorées  sur le comptoir d'un libre-service ou dans la vitrine d'une pâtisserie, tout comme aurait  pu les saisir sur le vif  un  Gustave Caillebotte cent ans plus tôt ! 

Rappel biographique : Le peintre américain d'origine Wayne Thiebaud, âgé à ce jour de 98 ans et dont une célèbre toile avait été publiée au début de ce blog en 2014, est  un artiste discret,  de plus en plus considéré comme un des artistes majeurs du 20e et 21e siècle aux Etats-Unis.
Le travail de Wayne Thiebaud se caractérise par des peintures d'objets alimentaires de grande consommation, comme des pâtisseries, vues dans des cafétérias. Les experts se sont souvent  demandés en examiner l'oeuvre de Thiebaud s'il n'avait pas passé beaucoup de  temps dans l'industrie agro-alimentaire pour se familiariser avec son sujet ?  Et en effet c'est exactement ce qu'il a fait en prenant pour premier emploi un  travail de serveur à Long Beach, dans le café « Mile High and Red Hot » (Glace et hot-dog). Cet intérêt pour les objets du quotidien, confondus ensuite avec ceux de la culture de masse,  associa son nom au mouvement du Pop-Art. Cependant, une fois réduit le tapage médiatique autour du pape du pop art  (Andy Warhol), on remarqua - non sans stupeur -  que les œuvres de Wayne Thiebaud, effectuées dans les années 50 et 60 étaient légèrement antérieures à celles des autres artistes de cette tendance... de là à lui attribuer une influence définitive comme précurseur de ce mouvement, il n'y avait qu'un pas  qui aujourd'hui est franchi avec justesse.
Outre les pâtisseries, Wayne Thiebaud a également peint des paysages, des rues, ainsi que des personnages populaires, comme Mickey. Certaines de ses toiles récentes, comme Sunset street (1985) ou Flatland river (1997) sont remarquables pour le traité hyper réaliste, et se rapproche du travail d'un Edward Hopper, qui était tout aussi fasciné par ces scènes du quotidien américain.
Dans sa peinture, Wayne Thiebaud se concentre sur la banalité de façon à suggère l'ironie et la distance vis-à-vis de son sujet.
Wayne Thiebaud se considère comme un peintre, mais paradoxalement pas comme un artiste. C'est un lecteur vorace, qui a l'habitude de lire de la poésie, celle de son poète préféré William Carlos Williams par exemple, à ses élèves.
En septembre 2010,  alors qu'il fêtait son 90 e anniversaire, Wayne Thiebaud réalisa un dessin pour le 12e anniversaire de Google qui l'afficha sur sa page d'accueil. Le dessin était exécuté dans le style bien reconnaissable de Wayne Thiebaud, et montrait un gâteau sur lequel est écrit Google  et où le "l" était remplacé par une bougie.
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jeudi 10 janvier 2019

Giacomo Ceruti (1698- 1767) detto Il Pitocchetto - Natura morta gamberi





Giacomo Ceruti (1698- 1767) detto Il Pitocchetto 
Natura morta gamberi 
Pinacoteca de Brera, Milano

Rappel biographique  :  Giacomo Ceruti, dit aussi Il Pitocchetto  est un peintre italien du 18e siècle, principal représentant du style « paupériste », à travers ses scènes décrivant la vie de gens du petit peuple, caractérisées par une grande intensité émotionnelle et une expressivité peu commune des personnages. En dehors de ses portraits, il a  réalisé  de très étonnantes natures mortes, comme celles ci, relativement en rupture avec au style convenu que ce genre adoptait à son époque en Italie.
  Il est souvent considéré comme un précurseur, dans l'art pictural, des préoccupations morales et sociales des Lumières.
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mercredi 9 janvier 2019

Johann Wilhelm Preyer (1803-1889) - Quatre Reine Claude



Johann Wilhelm Preyer (1803-1889) 
Vier Reineclauden  (Quatre Reine Claude)  
Huile sur toile montée sur carton  (12,5x 19 cm), 1832
Collection privée 

Le peintre allemand Johann Wilhelm Preyer est né dans une famille qui comptait plusieurs artistes dont Gustav et Louise, qui eurent un atelier commun  dans la vieille ville d'Eschweiler. La fille de Johann Wilhelm, Emilie, peindra aussi des natures mortes et son fils, Paul, des scènes de genre et des portraits.
Johann Wilhelm Preyer a surtout peint des natures mortes d'après nature et toujours avec un traitement minutieux du détail (comme ci-dessus).
La plupart de ses tableaux, qui sont associés à l'école de peinture de Düsseldorf, se trouvent aux États-Unis, plusieurs à la NationalGalerie allemande et dans la collection Ravené à Berlin.

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mardi 8 janvier 2019

Olga Vladimirovna Rozanova (1886-1918) - Buffet avec plats


Olga Vladimirovna Rozanova (1886-1918)
Buffet avec plats, 1915
Russian State Museum 

Que voit on ? Une composition  typique de l'avant garde russe d'avant la révolution bolchévique :  une tasse, un pot et une cuillère en vermeil posés sur un buffet mais perçus sous différents angles, un regard précurseur du cubisme et annonciateur du Suprématisme de Malevitch dont Rozanova fut une proche... Coloris d'une prodigieuse intensité. 

Rappel biographique :  Olga Vladimirovna Rozanova (Ольга Владимировна Розанова),  est une artiste représentative de l'avant-garde russe, à la fois peintre et sculptrice, proche du mouvement suprématiste.
En 1904, elle entre à l'école d'art appliqué Stroganov. En 1910 elle devient l'un des membres les plus actifs du groupe Soyouz Molodyozhi (Union de la jeunesse), dont elle écrit le manifeste. La place des femmes dans l'art russe devenait éminente à son époque. Au sein de ce groupe, avec Elena Gouro, elle avance des idées esthétiques fort avancées. Son article « Bases de la nouvelle création et raison de son incompréhension » est publié dans le troisième almanach de l'Union de la jeunesse.
Elle a conscience de vivre une époque de transition durant laquelle l'art s'est affranchi de la nature pour créer librement. Mais avec le temps, l'énergie créatrice qui était apparue grâce à cette libération s'affaiblit ; la technique devient alambiquée et les formes se figent dans la répétition. Il en résulte peu à peu une déliquescence que Rozanova dit retrouver dans les expositions de « Mir Iskousstva » et de l'« Union des peintres russes ». L'avant-garde doit apporter de nouveaux principes : dynamisme, volume, rythme, rapports de couleurs. L'art nouveau doit se libérer de tout côté narratif, littéraire ou social1 La répétition est à proscrire par les artistes et, selon Olga, « l'identité est l'apothéose de la vulgarité ».
Elle a d'ailleurs crée autant dans les domaines de la peinture, de la construction tridimensionnel, du textile et de la conception de vêtements que ceux de la poésie et de la rédaction d'articles pour des journaux contemporains.
En 1912, elle se rapproche du courant futuriste russe, et se lie d'amitié avec Velimir Khlebnikov et d'Alexeï Kroutchenykh qu'elle épouse dans la même année.
De 1913 à 1917, elle illustra 19 livres, principalement écrits par son mari; elle sera l'unique artiste de l'Avant-Garde russe à se dédier à l'illustration de livres4.
Elle rejoint le suprématisme en 1916 et sous l'impulsion de Kasimir Malevitch, développe un style de peinture qui confine à l'abstraction. La même année, elle participe à l'expérience communautaire artistique du village ukrainien de Verbovka, initiée par Natalia Davidova et Nina Genke-Meller.
En 1917-1918, elle se lance dans une série de compositions qu'elle appelle « tsv’etopis’ » (« représentations non objective »), dont est issue entre autres la célèbre composition La Raie verte (1917), travaux qui anticipent l’expressionnisme abstrait et les toiles d'un  Rothko...
Elle meurt des suites d'une diphtérie en 1918.
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lundi 7 janvier 2019

Richard Diebenkorn (1922-1993) - Interior with a view of the ocean


Richard Diebenkorn (1922-1993)
Interior with a view of the ocean, 1957
The Phillips collection 

 Que voit on ? Plusieurs objets posés sur une table face à une fenêtre ouverte sur l'océan. Ce ne sont pas les objets présents sur la table et formant une nature morte que l'artiste choisit de mettre en valeur dans son titre mais la vue l'océan, faisant glisser la composition de la nature au paysage et plaçant les deux sur le même plan.

Rappel biographique : Richard Diebenkorn est un peintre américain du 20e siècle dont le style navigue de l’abstrait au figuratif en fonction des périodes qu’il a traversées. Après une première exposition au California Palace of the Legion of Honor à San Francisco en 1948, ses débuts sont associés à l'expressionnisme abstrait et à l'Ecole de San Francisco, mouvement figuratif des années 1950-1960.  De 1955 à 1966,  il vit à Berkeley (Californie), change de style et devient un peintre figuratif important, dans un genre qui réunit  à la fois la manière de Henri Matisse qu’il admire et l'expressionnisme abstrait. Diebenkorn, Elmer Bischoff, Henry Villierme, David Park, James Weeks participent ensemble à une renaissance de la peinture figurative, qu'on appelle l'École de San Francisco (Bay Area Figurative Movement). En 1967, Diebenkorn s'installe à Santa Monica et devient professeur à l'UCLA. Il installe son atelier dans le même immeuble que son vieil ami Sam Francis. Pendant l'hiver 1966-1967, il revient une nouvelle fois à l'abstraction, cette fois avec une vision très personnelle, un style géométrique qui se démarque clairement de ses débuts de la période expressionniste abstraite. La série Ocean Park, qu’il commence en 1967 se poursuit pendant les  dix-huit années suivantes. Elle est devenue la partie de son œuvre la plus célèbre aujourd’hui. Elle se compose d'environ 135 peintures. Basées sur le paysage vu depuis la fenêtre de son atelier, ses compositions abstraites à grande échelle sont nommées d'après une communauté de Santa Monica où il a eu un temps son atelier. A la même époque, il peint aussi ce qu’il appelle des found still life,  c’est a dire des toiles d’après ce qu’il trouve sur sa table san rien retoucher à l’arrangement qu’il voit (c'est le cas du tableau présenté ici).
La première rétrospective importante de son oeuvre a eu lieu à la Albright–Knox Art Gallery а Buffalo en 1976 et 1977.  En 1989, John Elderfield, conservateur au MOMA (New York) organise une exposition d’oeuvres de Diebenkorn sur papier, qui constitue d’ailleurs la partie la plus prolifique de sa production.
En 2012, l'exposition Richard Diebenkorn : The Ocean Park Series, organisée par Sarah C. Bancroft, a lieu simultanément à la Corcoran Gallery of Art,  à l'Orange County Museum of Art et au Forth Worth Museum of Modern Arts de Washington.

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dimanche 6 janvier 2019

Giovanna Garzoni (1600-1670) - Natura morta con fichi e insetti



Giovanna Garzoni (1600-1670)
Natura morta con fichi e insetti
(Tempera sur parchemin)
Palazzo Pitti, Firenze

Que voit on ?  Trois figues, à  plusieurs état de maturation, du fruit mûr au fruit presque desséché. Les insectes autour figurent les ravages du temps,  la corruption de la matière et la mort.  

Rappel biographique : Giovanna Garzoni est sans aucun doute l'une des plus extraordinaires peintres de nature morte de l'Ecole Napolitaine non seulement par sa façon de peindre (par petites touches rapprochées immédiatement identifiable) et par  les supports sur lesquels elle a peint (toujours des petits formats sur parchemin ou papier) que par l'immense  célébrité qu'elle acquit de son vivant,  faisant d'elle, l''une des peintres les plus adulées et les plus demandées de son époque.
Après un premier séjour à Venise entre 1625 et 1630,  où ses premières oeuvres la font immédiatement remarquer de quelques grandes familles de la ville, elle commence très rapidement à travailler pour les grandes cours d'Italie. A Rome, elle reçoit des commandes de la famille Colonna. A Naples, elle entre  au service du vice-roi. Entre 1632 et 1637,  elle est employée par Victor-Amédée Ier de Savoie.... Toutes les cours de la péninsule se l'arrachent et veulent posséder des oeuvres d'elle. Giovanna Garzoni passe d'une cour à l'autre, consciente de sa valeur et de son succès et travaillant toujours pour le plus offrant !
Entre 1642 et 1651, on la retrouve comme peintre de la prestigieuse cour grand-ducale de Florence, où elle restera le plus longtemps, forte de l'infaillible soutient et de l'admiration (presque sans limite) d'une bonne partie de la famille Medicis  Le grand-duc Ferdinand II  de Medicis et son épouse Vittoria della Rovere, son cousin le prince Laurent, et les cardinaux Carlo, Giovancarlo et Leopoldo, furent ses grands admirateurs, et ses soutiens constants, à tel point que les galeries florentines conservent encore aujourd'hui un nombre considérable de ses oeuvres.  Bien avoir quitté la  cour  Florentine pour retourner à Rome en 1650, elle continue à travailler pour elle, comme si un lien indefectible les liait.  C'est ainsi qu'entre  1650 et 1670,  sur  commande de Ferdinand II de Médicis  pour la  Villa di Poggio Imperiale, elle exécuta vingt petits natures mortes absolument qui restent parmi les plus belles  de son époque ;  plusieurs sont aujourd'hui conservées au Palais Pitti à Florence.
En 1666,  Giovanna Garzoni, sans enfants,  légua toute sa succession à l'association romaine de peinture Accademia di San Luca, à condition que celle ci lui fasse construire un  tombeau dans l'église Santi Luca e Martina.  On peut toujours voir aujourd'hui ce monumental tombeau, oeuvre de Mattia de Rossi, à la droite de l'entrée de cette église.
Largement autodidacte,  il est probable que  Giovanna Garzoni ait été influencée par  plusieurs de ses contemporains à commencer par la peintre Fede Galizia mais aussi sans doute par le napolitain Giovanni Battista Ruoppolo ou par  Jacopo Ligozzi (présent dans les collections grand-ducales florentines). Outre ses natures mortes, elle fut aussi  l'auteur d'illustrations botaniques, de petits portraits, de copies de tableaux, privilégiant toujours la technique de la détrempe sur parchemin et les petits formats.

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samedi 5 janvier 2019

Roderic O'Conor (1860-1940) - Faïence



Roderic O'Conor  (1860-1940)
Faïence, 1903 
oil on canvas
Private collection 

Le peintre irlandais Roderic O'Conor, a passé la plus grande partie de sa vie en France où il est mort. 
En 1887, il se rend à Pont-Aven pour la première fois, puis à maintes reprises entre 1892 et 1904 : il y rejoint toute une colonie d'artistes et se lie d'amitié avec Paul Gauguin, Armand Seguin, Charles Filiger et Forbes Robertson, séjournant à la pension Gloanec, puis à l'hôtel Julia ainsi qu'au Pouldu, avant de séjourner à nouveau à Paris à partir de 1905. La correspondance de Roderic O'Conor avec le peintre Armand Seguin (119 lettres inédites de 1895 à 1903) a été publiée en 1989 par le musée de Pont-Aven. Sa méthode de peinture avec des traits" texturés" de couleurs contrastées doit aussi beaucoup à Vincent Van Gogh.

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vendredi 4 janvier 2019

Thomas Richard Williams (1825-1871) - The Sands of Time



Thomas Richard Williams (1825-1871) 
 The Sands of Time,  1850-1852
 Stereogramm  daguerreotype (2 plaques 1/16) 
Getty Archives

On sait peu de choses sur la vie de Thomas Richard Williams. Sa premiere activité professionnelle connue  date de 1850, lorsqu'il créa une entreprise de photographie à Londres. En 1854, alors qu’il travaillait pour Philip Henry Delamotte, Williams fabriqua les célèbres daguerréotypes stéréographiques du Crystal Palace. Certains chercheurs considèrent que Williams est l’un des premiers photographes à avoir enregistré des événements tels qu’ils se sont produits, ce qui en fait un précurseur de la  photographie de presse. Au milieu des années 1850, il se concentra sur la photographie de portrait puis sur les natures mortes, genre avec lequel  il connut ses plus grands succès artistiques. 
La vanité ci-dessus The Sands of Time,  aujourd'hui dans les collections du Getty Museum,  fut l'une de ses plus célèbres nature mortes ; elle  se visionnait en relief avec un stéréoscope pour produire une image tridimensionnelle claire et nette !  
Vers la fin de sa carrière, il réalisa une série de scènes de genre intitulée "Scènes dans notre village" 
contenant des images allant de paysages idylliques d'arbres et de ruisseaux à des scènes de commérages ou de demandes en mariage, de chalets, ponts, greniers et autres bâtiments...
  En regardant le travail  stéréoscopique de Williams, il semblait que l’on pouvait  entrer dans l’image et tourner le coi de la rue ! Au verso de la plupart des cartes se trouve un court vers descriptif, généralement attribué à Williams lui même.

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2019 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau