dimanche 31 mars 2019

Juan Gris (1887‑1927) - La lampe



Juan Gris (1887‑1927)
La lampe, 1914 
Collage de papier, gouache et mine de charbon sur toile 
Collection particulière 

Que voit-on ?  Une composition  presque monochrome qui associe une  lampe à pétrole (au centre), un verre et une bouteille (à gauche) et un journal dont on aperçoit le titre et les "unes",  le tout posé sur une table de nuit carrée. Quelques collages de papiers peints en faux marbre parsèment la composition et leur reflet se réfléchit dans le verre à pied et partiellement dans la bouteille.  

Rappel Biographique :
 Juan Gris vécut et travailla en France à partir de 1906.  Il fut proche du mouvement cubiste mais il occupa en même temps une place très à part dans la peinture de son temps, sans doute toujours dans l'ombre de Picasso qui l'aurait volontiers  " éliminé de la carte "  selon les dires de Gertrude Stein. Salvador Dali disait de lui : « Juan Gris est le plus grand des peintres cubistes, plus important que Picasso parce que plus vrai.  Picasso était constamment tourmenté par le désir de comprendre la manière de Gris dont les tableaux étaient techniquement toujours aboutis, d'une homogénéité parfaite, alors qu'il ne parvenait jamais à remplir ses surfaces de façon satisfaisante, couvrant avec difficulté la toile d'une matière aigre. Il interrogeait sans cesse : « Qu'est-ce que tu mets là ? — De la térébenthine. » Il essayait le mélange, échouait, abandonnait aussitôt, passant à autre chose, divin impatient. »
Aujourd'hui Juan Gris apparait comme un génie injustement resté dans l'ombre. Il a peint quasiment autant de natures mortes que de paysages ou de portraits.

Jusqu’en 1920, sa peinture est encore marquée par l’Espagne, celle des natures mortes de l’école de Séville des 16e-17e siècles – d’un José Sanchez Cotan, d’un Valdes Léal ou d’un Zurbaran, par exemple – Gris aime profondément ces peintures des « blancs chartreux qui, dans l’ombre, glissent silencieux sur les dalles des morts ». Des blancs contrastant avec les noirs, il va donc tirer le parti le plus fort.

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samedi 30 mars 2019

Amédée Ozenfant (1886-1966) - Nature morte, tabagie



Amédée Ozenfant (1886-1966)
Nature morte, tabagie, circa 1960
Private collection

Que voit on? Une composition très dépouillée qui pourrait tout à fait avoir  été exécutée par un artiste japonais tant elle est caractéristique de  la vacuité et du minimalisme propre à la peinture de l'archipel nippon. Ozenfant était très attiré par cette culture. Ce qui frappe ici c'est le panache de fumée qui s'échappe de la pipe et qui semble être celui d'un volcan dans le rouge d'un couchant imaginaire.  L'hommage à Chardin dont Ozenfant a sans doute vu au Louvre  La tabagie n'est pas absent tant la composition est similaire. Ce motif très célèbre fut d'ailleurs aussi repris de Chardin par Albert Marquet dans un hommage encore plus proche.

Rappel biographique : L'artiste et architecte français Amédée Ozenfant est connu pour avoir fondé - en pleine Première Guerre mondiale -  avec Max Jacob et Guillaume Apollinaire la revue L'Élan pour établir une liaison entre les artistes et le front (1915-1917). En 1917, il rencontre Charles-Édouard Jeanneret, (qui sera célèbre  sous le nom de Le Corbusier). Ils publient ensemble, en 1918, Après le cubisme, ouvrage qui décrit sous le nom de purisme l'héritage qu'ils comptent donner au cubisme, dévoyé à leurs yeux dès avant la guerre. 
De 1920 à 1925, leurs idées sont exprimées dans leur revue, L'Esprit nouveau
La peinture puriste d'Ozenfant, point de départ de celle de Le Corbusier, donne la primauté à la construction de la toile, à la représentation « standard » des objets, elle use de couleurs neutres et atténuées. Ozenfant identifie la création picturale à la création mécanique et réduit les formes à des schémas sans modelé. Il tente d'appliquer ses idées à la peinture murale et publie un nouveau livre en 1928, Art. Il travaille de 1931 à 1938 à une immense composition, Vie (Musée national d'art moderne, Paris), enchevêtrement de corps humains qui contraste avec la retenue des natures mortes puristes. Il s'installe à New York en 1938 et y fonde l'Ozenfant School of Fine Arts. Son activité pédagogique se poursuit à Cannes de 1955 jusqu'à sa mort. À la fin de sa vie, Ozenfant modifiera son style et fera, dans sa peinture, une plus large place à la vibration atmosphérique et à la matière.
 (Michel FRIZOT, « OZENFANT AMÉDÉE - (1886-1966)  », Encyclopædia Universalis , consulté le 6 octobre 2015) 

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vendredi 29 mars 2019

Chaïm Soutine (1893-1943) - Poissons, poivrons et oignons



Chaïm Soutine (1893-1943)
Poissons, poivrons et oignons, c. 1919. 
Oil on canvas, (60 x 73.5 cm) 
Barnes Foundation 

Que voit on ?  Ce sont les poivrons rouges sur leur assiette blanche qui éclairent définitivement cette composition assez sombre  où tout - même les poteries -  semble déliquescent et en voie d'effondrement.  Et dans la réalité de l'atelier de Soutine cela l'était vraiment... à un point que l'on imagine mal puisqu'il  était connu pour laisser pourrir les poissons avant de les peindre ! Les plaintes régulières  de ses voisins - y compris ses voisins-peintres d'atelier - sur les odeurs nauséabondes que ces compositions répandaient, n'y firent  jamais rien  !  On peut même imaginer que les ondulations perceptibles dans cette toile sont une façon de rendre l'odeur de décomposition qui se dégageaient de ses poissons.  En résumé on peut dire que Soutine inventa la nature morte qui pue !  A l'image du monde qui l'entourait !  En voilà un au moins qui ne serait pas déçu par notre époque...

Rappel biographique : Le peintre français d'origine biélorusse Chaïm Soutine a développé une technique de peinture très qui utilise une palette de couleurs éclatantes et tourmentées tout en se situant dans une mode expressionniste avant la lettre qui a pu peut parfois, dans ses portraits, rappeler le style d' Egon Schiele. Il est l'un des peintres majeurs rattachés, à ce qu'on appelle l'École de Paris avec Modgliani et Chagall et sans doute le personnage le plus extravagant de la bande.  
Dans le domaine des natures mortes, Soutine a commencé par traiter (avant la première guerre mondiale) des sujets assez banals (Nature morte a la pipe ou  Nature morte à la Soupière) puis se consacre surtout  à la représentation des animaux et en particulier des animaux écorchés ou éventrés qu’il prend comme modèle. Ces visions morbides issues de son enfance hanteront une bonne part de sa peinture, comme la série des carcasses de bœufs et celle des volailles (dindons, poulets, lapin etc...). Les voisins, horrifiés par les cadavres d’animaux qu’il conserve dans son atelier et les poissons qu'il laissent  plusieurs jours à l'air libre avant de les peindre, se plaignent des odeurs qui émanent de son atelier. Visiblement seules es natures mortes à sujets de  fleurs échappent à cette règle  (Glaïeuls (1919) et Le Vase de fleurs (1918).  
Pendant la Seconde guerre mondiale Soutine, traqué puisque juif, mène une vie clandestine, retournant souvent à Paris pour se faire soigner d'un ulcère récidivent. Bien que conscient du danger auquel il s’expose, il n'a jamais fait ou même tenter de faire les démarches nécessaires pour fuir la France. Suite à une dénonciation, il se réfugie près de Tours, avec sa nouvelle liaison, Marie-Berthe Aurenche, ex épouse de Max Ernst.  Le 31 juillet 1943, il est fiévreux et doit être hospitalisé. Avant d’être transporté, il se rend à son atelier et brûle ses toiles. À l’hôpital de Chinon, on le dirige vers une clinique parisienne. Les contrôles de la France occupée doivent être évités et le voyage se révèle plus long que prévu. Opéré sept jours  après son arrivée, il meurt deux jours après l'opération.
Au cimetière du Montparnasse, rien ne fut gravé sur la tombe avant la fin de la guerre. Pablo Picasso fut l'un des rares à suivre son enterrement. Malgré des interruptions plus ou moins longues, Chaïm Soutine a beaucoup peint et beaucoup détruit ses oeuvres et ce jusqu’à la fin de sa vie.

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jeudi 28 mars 2019

Le Corbusier (1887-1965) - Le Bol Blanc



Le Corbusier (1887-1965) 
Le Bol Blanc, 1919
Huile sur toile 
Centre Pompidou,  Paris 

Que voit on ? Une composition qui réunit plusieurs outils autour d'un bol blanc et qu'un Chardin ou une Vallayer-Coster ont volontiers intitulé en leur temps Les Attributs de l'Architecture !  On  peut remarquer que la composition où figurent un plan, une équerre, un cube et divers autres outils d'architecte  - s'exprime dans une palette assez restreinte de couleurs ce qui n'est  pas une caractéristique de cet architecte qui - avec son sens aigu de la polémique - se déclarait volontiers aussi artiste.

Rappel biographique : L'architecte et urbaniste français d'origine suisse, Charles-Édouard Jeanneret-Gris plus connu sous le pseudonyme de Le Corbusier fut aussi peintre, sculpteur, décorateur et hommes de lettres, reléguant très loin la sempiternelle incompatibilité entre architecte et artiste ! Dans le domaine de l'architecture il est l'un des principaux représentants du mouvement moderne avec Ludwig Mies van der RoheWalter GropiusAlvar Aalto...
En même temps que sa pratique architecturale, Le Corbusier n'a de cesse de nourrir sa réflexion par une pratique régulière des arts plastiques. Son premier « voyage d'Orient » le fait passer par Vienne où il rencontre entre autres Gustav Klimt. Sa collaboration avec Amédée Ozenfant est féconde (l'esprit nouveau, le purisme, etc.) de même que celle qu'il entama avec Fernand Léger,  Pablo Picasso et Georges BraqueAprès 1917, il ne cesse jamais de peindre. Malgré une trentaine d'années de mise entre parenthèses de son activité picturale en France (1923-1953),  il participe à de nombreuses expositions à l'étranger. Dès 1940, il se lance dans la peinture murale.
Le dessinateur instaure des partenariats en ce qui concerne la sculpture après 1947 et les tapisseries à partir de 1948.  Après 1950, il s'intéresse aux collages. Dans l'atelier de Jean Martin, à partir de 1953, il grave des émaux sur tôle d'acier. La diffusion de ses lithographies est immense. Sa production  de dessins, d'aquarelles et de toiles est gigantesque.   Quelques natures mortes parsèment cette oeuvre considérable, dont certaines ont servi de cartons pour des tapisseries réalisées dans les ateliers d'Aubusson. 

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mercredi 27 mars 2019

Paul Cézanne (1839-1906) - Grappe de raisin et pêche sur une assiette


Paul Cézanne (1839-1906)
Grappe de raisin et pêche sur une assiette,  1877–1879 
Oil on canvas (16.6 x 29.5 cm)
Barnes Foundation  

Que voit on ? Exactement ce que décrit le titre posé sur une assiette blanche. Une composition  de très petite taille et d'une grande sobriété où l'on retrouve, comme concentrées,  toutes les caractéristiques de la palette de Cézanne.

Rappel biographique : Parmi les quelques 900  tableaux et 400 aquarelles que Paul Cézanne,  ce sont  les natures mortes qui arrivent en tête , et notamment les pommes qui arrivent en tête de ses premières « obsessions picturales ». Pour Cézanne, la nature morte est un motif comme un autre, équivalent à un corps humain ou à une montagne, mais qui se prête particulièrement bien à des recherches sur l'espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleurs et formes : « Quand la couleur, est à sa puissance, la forme est à sa plénitude » disait-il. Incomprises en leur temps, les natures mortes de Cézanne sont devenues depuis lors l'un des traits caractéristiques de son génie.
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mardi 26 mars 2019

Oscar Dominguez (1906-1957) - Nature morte avec Oranges


Oscar Dominguez (1906-1957)
Nature morte avec Oranges
Collection privée

Que voit on ? Sur un fond rouge et bordeaux, un compotier blanc dans lequel 6 oranges sont posées en pyramide.  Une forme beige rappelant à la fois celle d'une cafetière, d'une cuillère voire même de deux personnages alanguis entoure le compotier sur la gauche de la composition : il s'agit d'un presse-agrumes mécanique du début du 20e siècle prêt à réduire en jus l'ensemble du compotier  !

Rappel biographique :  Óscar Domínguez est un peintre surréaliste espagnol qui a fait l'essentiel de sa carrière à Paris dans le groupe des Surréalistes. Il vient à Paris pour la première fois en 1927, pour surveiller les affaires de son père, riche négociant agricole à Ténérife. Il en découvre la vie nocturne, dépensant l'argent familial. En 1928, il rentre à Tenerife pour effectuer son service militaire et commence à exposer. Revenu à Paris dès 1929, il doit à la mort de son père, en 1931, gagner sa vie en réalisant des illustrations pour la publicité.
Ses premières toiles surréalistes datent de 1932. Il est, en 1934, intégré au groupe parisien dans lequel il introduit, selon André Breton, « le sifflement ardent et parfumé des îles Canaries. »  Domínguez participe jusqu'en 1940 aux expositions du groupe.
Sous l'Occupation, il séjourne à Marseille, à la villa Air Bel et travaille au fameux Croque fruit. Il rejoint fin 1941 son ami le poète Robert Rius à Paris et participe aux activités du groupe la Main à plume, dont il est l'un des principaux illustrateurs. Pendant cette période, il réalise sa première exposition personnelle à la galerie Louis Carré (1943) où il montre une œuvre marquée de plus en plus par l'influence de Picasso. Après la guerre, cette évolution picturale lui vaut d'être écarté par Breton.
Surnommé « le dragonnier des Canaries » par André Breton, « l'ours mal léché à la tête d'hidalgo gigantesque » par le photographe Brassaï, ou plus simplement « Putchie » par sa maîtresse la vicomtesse de Noailles, Domínguez, personnage extrême, mythique, peut se montrer violent.
Provocateur, il avait présenté en décembre 1945, lors de la grande exposition « Surréalisme » de Bruxelles, une inscription murale géante :
« Je souhaite la mort de trente mille curés toutes les trois minutes. »
Óscar Domínguez se donne la mort en s'ouvrant les veines le 31 décembre 1957 dans son atelier de la rue Campagne-Première à Montparnasse. Avec lui  disparaît le dernier  peintre maudit  de Montparnasse.

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lundi 25 mars 2019

Meiffren Conte (1630-1705) - Nature au coffret à épingles et aux coquillages


Meiffren Conte  (1630-1705) 
Nature au coffret à épingles et aux coquillages 
Huile sur toile,  (36, 5 x 46 cm) 
Collection privée 

Que voit-on ?  Une  étrange composition qui réunit un coffret à épingles en bronze doré, et  une dague à manche d'obsidienne caché derrière deux coquillages dont la nacre aux reflets dorés de l'un   a été vernie pour en relever l'aspect précieux. Un buste féminin réalisé à la façon des céramiques siciliennes dans une pâte bleu sombre parachève cet étalage presque surréaliste qui fut un temps attribuée à Jan Davidszoon de Heem.

Rappel biographique : Le peintre français Meiffren Conte ou Comte connu aussi sous le nom d'Ephren Leconte a commencé sa carrière à Marseille où il est né avant de partir compléter sa formation de peintre à Rome où il est fortement influencé par Francesco Noleti ou Francesco Ferivarino dit le Maltais. Il travaille à Paris et Aix-en-Provence avant de revenir s'installer à Marseille. Les natures mortes qui constituent l'essentiel de son œuvre sont toujours mises en scène dans des décors très somptueux, très évocateur de l'Ecole Napolitaine bien que son goût immodéré pour la représentation de pièces d'orfèvrerie le rapproche souvent et l'a même fait confondre (comme ce fut le cas pour la toile ci dessous) avec Jan Davidszoon de Heem.
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dimanche 24 mars 2019

Marsden Hartley (1877–1943) - Still-Life 1933



Marsden Hartley  (1877–1943) 
Still-Life, 1933
Private collection 

 Que voit on ? Une nature morte sur fond sombre qui représente une aubergine et une rose. La symbolique sexuelle est évidente...

Rappel biographique : Le peintre américain Marsden Hartley dont plusieurs natures mortes ont été postées sur ce blog depuis 2013 a séjourné à Paris dès 1912, période à laquelle il a fait partie du cercle de Gertrude Stein. L'année suivante il rencontre à Berlin, Vassily Kandinsky par lequel il est très impressionné au point de commencer à peindre une série de peintures abstraites, avec des formes aux contours très nets et aux couleurs vives.  C'est à cette époque aussi qu'il entame une histoire d'amour avec un officier allemand qui sera tué au combat pendant la Première Guerre mondiale et le laissera inconsolable. Il enchaînera ensuite les aller-retour entre l'Europe et les Etats-Unis avant de se fixer en 1937 dans le Maine après avoir déclaré qu'il voulait devenir «le peintre du Maine» et rendre compte de la vie américaine au niveau local !  Hartley se rapproche alors du mouvement régionaliste, un groupe d'artistes actif du début au milieu du 20ème siècle et qui a tenté de représenter un "art américain différent". Il a continué à peindre dans le Maine, jusqu'à son décès en 1943.
Hartley a trouvé un expressionnisme original et très personnel qui donne toute sa mesure non pas tant dans ses natures mortes (assez rares) que dans les peintures des paysages et montagnes austères et tourmentés du Maine qu'il a merveilleusement peints.
 
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samedi 23 mars 2019

Philippe Rousseau (1816-1887) - Nature morte à la porcelaine chinoise




Philippe Rousseau (1816-1887)
Nature morte à la porcelaine chinoise
Huile sur toile (21 x1 5 cm) 
Collection privée 

Que voit on ?  Une très belle porcelaine chinoise, trônant dans un décor assez masculin où l'épée le dispute à la pipe, au linge froissé et jeté sur un coin de commode (fort belle aussi d'ailleurs) et au fruit à peine entamé, faute de temps sans doute. Une composition très typique du milieu du XIXe siècle.

Rappel biographique : Philippe Rousseau est un peintre français, élève d'Antoine-Jean Gros et de Jean-Victor Bertin à l'Ecole des beaux-arts de Paris. Il débute comme paysagiste, puis peint des natures mortes et des sujets animaliers. Il expose au Salon à partir de 1834.
Le succès lui vint à partir de 1840 avec ses illustrations des Fables de La Fontaine notamment.
Par la suite, l'afflux de commandes l’incitère à diversifier son propos. Ses natures mortes, deviennent plus ambitieuses  tout en restant  des pastiches des Hollandais du XVIIe siècle,   oscillant toutefois entre intimisme hérité de Chardin, grande fraicheur du traitement et pompe académique. Philippe Rousseau n’en reste pas moins un de ces peintres du XIXème qui a revalorisé le terme réducteur de Nature Morte. Il connut un réel succès en son temps avec des récompenses aux Salons, des commandes de la cour impériale française ou encore du Baron James de Rothschild (un de ses principaux mécènes) et l'admiration de Baudelaire.
En 1845, Charles Baudelaire écrit : « M. Philippe Rousseau dont chacun a souvent remarqué les tableaux pleins de couleurs et d'éclat, est dans un progrès sérieux. C'était un excellent peintre, il est vrai ; mais maintenant il regarde la nature avec plus d'attention, et s'applique а rendre les physionomies. J'ai vu dernièrement, chez Durand-Ruel, des canards de M. Rousseau qui étaient d'une beauté merveilleuse, et qui avaient bien les moeurs et les gestes des canards ».
Aujourd'hui particulièrement bien représenté dans les collections privées et publiques néerlandaises, Philippe Rousseau qui a enfin récupéré son statut de grand peintre, se trouve conservé au Musée Orsay à Paris, au Metropolitan de New-York, à Munich et dans beaucoup de musées des beaux-arts comme Lyon, Rouen, Compiègne, Lille... qui lui sont toujours restés fidèles.
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jeudi 21 mars 2019

Felix Vallotton (1865-1925) - Nature morte à la peinture chinoise - Bonjour


Felix Vallotton  (1865-1925)
Nature morte à la peinture chinoise, Bonjour, 1925 
Private collection 

Que voit on ? Une nature morte très appétissante de Vallotton (avec un cake aux fruits tendant sa tranche au spectateur !)  et qui mêle comme souvent ce peintre, fleurs et aliments et contenant décoratifs.   C'est cependant sur la peinture chinoise qui sert de fond à sa toile que Vallotton choisit de faire porter l'attention dans son titre. 

Rappel biographique : Félix Vallotton, peintre d'origine suisse naturalisé français en 1900, est un artiste à cheval sur deux siècles, deux pays et plusieurs tendances esthétiques, des Nabis à la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité). S'il est aujourd'hui moins connu en France qu'en Suisse, c'est pourtant à Paris, dans les années 1890, que ses gravures sur bois novatrices lui ont valu une renommée qui s'est rapidement étendue à l'Europe entière. Tout au long de sa vie le " Nabi étranger ", comme il était surnommé, s'est intéressé à une gamme étendue de sujets récurrents - intérieurs, toilettes, nus féminins, paysages, natures morte, rendus étranges par son style lisse et froid, aux couleurs raffinées, aux découpages et aux cadrages audacieux. Et bien qu'il ne fût pas toujours compris par la critique de son temps, Vallotton a su s'imposer comme une figure en vue de la scène artistique parisienne et trouver sa place dans le courant moderne, notamment en participant à de nombreuses manifestations internationales d'avant-garde devenues mythiques. C'est surtout à  partir de 1910, que Félix Vallotton s’intéresse au genre de la nature morte et le transforme dans chacune de ces toiles.

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mercredi 20 mars 2019

Francis Cadell (1883-1937) - Still life (tomatoes)



Francis Cadell (1883–1937)
Still Life (tomatoes)
Private collection

Que voit on ? Une composition largement dominée par  deux couleurs: le blanc et le rouge. Le blanc du récipient et de la nappe est décliné en plusieurs nuances dee gris. Le rouge des tomates lui est déployé dans toute  l'insolence de sa présence intrinsèque. Du beige et du noir viennent  barrer le haut de la composition pour la conduire vers la réalité de la piece de la maison ou cet instant de rêve en blanc et rouge est déployé.

Rappel biographique : Francis Cadell  (de son nom complet Francis Campbell Boileau Cadell)  est un peintre coloriste écossais, célèbre pour ses représentations d'intérieurs écossais élégants ainsi que pour ses paysages de l’оle de Iona et pour ses portraits d' hommes.
Encouragé par le peintre Arthur Melville à partir dès l'âge de 16 ans, il part  étudier à Paris à l'Académie Julian où il entre rapidement en contact avec l'avant-garde française et découvre Matisse. Ce dernier exerça sur lui une  influence durable, bien qu’il se soit  aussi intéressé à la technique  de James Abbott McNeill Whistler et  d’Édouard Manet. Après son retour en Écosse, il a régulièrement exposé à Édimbourg et à Glasgow — notamment au Royal Glasgow Institute of the Fine Arts — ainsi qu'à Londres. Cadell était un peintre gaucher. Lorsqu’il était étudiant à l'Académie royale écossaise, le président avait  tenté de l'empêcher de peindre avec sa main gauche sous prétexte qu' « aucun artiste gaucher n'est devenu génial ». Cadell répliqua « Monsieur et n'y a-t-il pas la grande peinture de Michel-Ange ? » Le président ne  répondit pas et quitta la salle . Un camarade  demanda alors à Cadell  comment il savait que Michel-Ange était gaucher. Et Cadell d' avouer « Je ne savais pas, mais le président non plus ».
Entre octobre 2011 à mars 2012, la Galerie nationale écossaise d'art moderne a réalisé une rétrospective  majeure du travail de Cadell, la première depuis celle tenue à la Galerie nationale d'Écosse en 1942.
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mardi 19 mars 2019

Juan de Zurbarán (1620-1649) - Bodegón de limones


Juan de Zurbarán (1620-1649),
Bodegón de limones,  1640
Real Academia de Bellas Artes de San Fernando

Que voit on ? Une nature morte d'une modernité stupéfiante qui présente sur fond noir, un plateau d'étain rempli de 6 citrons peints sous tous les angles possibles, garnis de leur feuillage et encore hésitants entre le jaune et le vert.

Rappel biographique : Juan de Zurbarán (1620-1649) était un peintre baroque espagnol et le fils du célèbre Francisco de Zurbarán (1598-1664) dont il rejoint l'atelier à Séville et avec lequel il est probable qu'il ait collaboré à différents tableaux. L'influence de son illustre père est évidente dans son travail, mais son style reflète également les influences hollandaises, lombardes et napolitaines. Il a principalement peint des natures mortes. Il mourut prématurément à l'âge de 29 ans des suites de l 'épidémie de peste qui décima Séville en 1649. Il fut contaminé et tué avec plusieurs de ses frères.

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lundi 18 mars 2019

Leland Bell (1922-1991) - Cymbals and Roses I




Leland Bell (1922-1991)
Cymbals and Roses I
Private collection 

 Que voit on ? Ce que décrit le titre (presque surréaliste!)  à quoi s'ajoutent quelques pommes sur une serviette pliée,  deux oeufs et un morceau de pain. En avant la musique pour le passionné de jazz qu'était Leland Bell ! Ce tableau possède un pendant (on pourrait presque dire un jumeau!)  Cymbals and Roses II,  qui se trouve au North Carolina Museum of Art et qui a été publié dans ce blog l'an dernier.  

Rappel Biographique : Leland Bell (1922-1991) était un peintre américain autodidacte qui  fut un ardent défenseur  dans son pays  de Karl Knaths, Jean Arp ou Piet Mondrian. Après avoir fait clairement allégeance à la peinture abstraite au tout début de sa carrière, il revient à un style délibérément figuratif, grandement influencé en cela par sa femme la peintre Louisa Matthíasdóttir (1917-2000), qu'il épouse en 1944  et  sans doute aussi, par son amitié avec Jean Hélion. Quand à savoir qui influença qui ?... on ne le sait toujours pas clairement  mais toujours est-il que Bell défendra avec beaucoup de conviction l'oeuvre  d'Helion qui ressemble tant à la sienne à une certaine époque en tout cas.  Contrairement à Matthíasdóttir, qui travaillait très  rapidement,  il pouvait arriver à Leland Bell de travailler ses peintures pendant des années.
Bell était un peintre hyperactif à la fois artiste,  enseignant et conférencier. En 1987, de son vivant, la Phillips Collection de Washington lui consacre une premiere grande rétrospective.

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dimanche 17 mars 2019

Pierre Bonnard (1867-1947) - La nappe à carreaux rouges ou Le déjeuner au chien



Pierre Bonnard (1867-1947)
La nappe à carreaux rouges ou  Le déjeuner au chien, 1910
Huile sur toile (83x105cm)
Collection particulière  

Que voit on ? Une nature morte à la nappe aux carreaux rouges, cafetière et sucrier, mais une nature morte dont le sujet humain et animal ne sont pas absents. Les scènes d'intérieur et les natures mortes dans la salle a manger sont  un des  thèmes de la vie quotidienne que Bonnard aime le plus traiter. L'objet unique de Bonnard est de recréer la réalité grâce à des compositions complexes, des couleurs irréelles, des artifices de perspective, réflexion ou juxtaposition. Chacun de ses tableaux représente une reconstruction nouvelle qui est tout sauf une redite, car la composition, les couleurs, le propos changent constamment. Dans la longue vie artistique de Bonnard, il n'y eut pas de périodes faibles ou répétitives, mais des créations toujours inventives. L'expression attentive du chien - ici parfaitement perceptible au milieu des camaïeux de couleurs sombres de l'animal- est admirable.

Rappel biographique : le peintre français Pierre Bonnard est connu pour ses peintures de personnages, ses nus, ses portraits, ses paysages animés, ses intérieurs et ses natures mortes de fleurs et fruits. Bonnard est un artiste post-impressionniste, membre du groupe des Nabis, par lesquels il fut surnommé le Nabi japonard. En réaction à l'impressionnisme, les Nabis veulent libérer leur peinture des exigences du réalisme : « Ensemble, nous avons méprisé l'école et les écoles, les rapins, leurs traditions, leurs farces et leurs bals inutilement nudistes. Ensemble nous nous sommes sérieusement amusés ». Les artistes nabis cherchent des voies plus spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'orphisme, d'ésotérisme, et de théosophie. Ils s'appliquent à retrouver le caractère « sacré » de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel par le seul moyen de l'art.
Une fois devenu célèbre, Pierre Bonnard fut connu pour ne pouvoir s’empêcher de retoucher ses toiles une fois celles-ci achetées et exposées dans un musée. Ses amis appelaient ça « bonnarder » ou « bonnardiser ». Un journaliste relate cette attitude devenue visiblement coutumière. « Au  musée de Grenoble et au Musée du Luxembourg, il  arriva à Bonnard de guetter le passage d'un gardien d'une salle à l'autre, de sortir d'une poche une minuscule boîte garnie de deux ou trois tubes et, d'un bout de pinceau, d'améliorer furtivement de quelques touches un détail qui le préoccupait. Et, son coup fait, de disparaître, radieux, comme un collégien après une inscription vengeresse au tableau noir. »

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samedi 16 mars 2019

Luis Egidio Meléndez (1716-1780) - Bodegon con jamon, huevos y pan


Luis Egidio Meléndez (1716-1780)
Bodegon con jamon, huevos y pan ( 49x36 cm) 
Museo del Prado 

Que voit on ?  Une nature morte de cuisine comme Melendez aimait les peindre avec un contraste de texture particulièrement riche  entre celle de la céramique vernissé de la cruche à eau, du métal brillant de la petite poêle, de la chair grasse et appétissante du jambon et de la blancheur immaculée et aveuglante des oeufs.... Un chef d'oeuvre de plus à l'actif de cet immense peintre du 18e siècle.  

Rappel biographique : Le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez  a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il  est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur  Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes, dont une partie importante est conservée au musée du Prado  à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats, dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de CotanComme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les  accidents  présents à la surface des  fruits (comme ici avec les figues vertes). 
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer  le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne,  sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé  le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces  deux grands peintres. 

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vendredi 15 mars 2019

Osias Beert (1580-1623) - Oysters on a Pewter Plate, Sweetmeats and Biscuits in a Silver Tazza



Osias Beert (1580-1623)
Oysters on a Pewter Plate, Sweetmeats and Biscuits in a Silver Tazza,  c.1606
Collection Privée
(Vendu  chez  Christie's-Londres , le 2 Juillet 2013, lot 25)

Que voit on ? Une magnifique oeuvre attribuée au génial Osias Bert avec ces huîtres présentées sur un plateau en étain devant deux verres de vin, accompagnés de sucreries perchées au sommet d'une une somptueuse coupe d'argent (Tazza) et d'un simple fruit... le tout encadré par une niche en maçonnerie qui forme un cadre naturel autour de la composition. On ne s'en lasse jamais!

Rappel historique : Il existe aujourd'hui douze tableaux signés Osias Beert, auxquels s'ajoute une trentaine d'œuvres qui lui sont attribuées. Deux autres artistes, Isaac Soreau et Jacob van Hulsdonck, travaillent alors dans le même esprit. Les œuvres d'atelier présentent généralement une qualité plastique un peu plus faible et un certain archaïsme de la composition. Beert aime disposer sur la profondeur les éléments de sa composition, n'hésitant pas à les faire déborder sur les côtés du cadre. La présence d'éléments étrangers, par exemple une libellule  lui permet d'évoquer le côté périssable et la vanité des biens terrestres. L'introduction d'insectes dans une nature morte quelle qu'elle soit a toujours au 16e et 17e siècle cette même signification. En comparaison du nombre de tableaux qu'il a peints, la proportion de ceux qui contiennent des huîtres et des friandises est impressionnante. Ce furent deux de ses thèmes les de prédilection, symbolisant eux aussi la fragilité du vivant. Considéré comme un précurseur dans le développement de la nature morte, Beert, demeuré longtemps méconnu, a été redécouvert en 1938 lorsque les collectionneurs ont commencé à s'intéresser aux natures mortes. Simultanément à ses activités de peintre, Beert travailla dans le négoce du liège pour augmenter ses ressources. Il habitait dans le quartier des pêcheurs et il fut membre de la Chambre de réthorique Den Olijftak à partir de 1615. Il forma dans son atelier quelques élèves dont : Jean Ykens, Pierre Doens, François Ykens, Paulus Pontius, Jean Willemssen et François van der Borcht. Il aurait aussi collaboré avec Rubens.
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jeudi 14 mars 2019

Harmen Meurs (1891-1964) - Appelen


Harmen Meurs (1891-1964)
Appelen
Private collection

Le peintre néerlandais Harmen Hermanus Meurs  était surtout connu pour ses natures mortes, ses paysages, ses scènes paysannes et ses personnages.
Il a suivi des cours de Louis Raemaekers et a suivi un cours du soir à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten à Amsterdam. En 1918, il intègre l'association d'artistes ' De Onafhankelijken ', dont il devient membre du conseil d'administration et est actif jusqu'au milieu des années trente.
Son style  initialement post-impressionniste s' inspira par  la suite du  cubo-expressionnisme et du fauvisme . Dès le milieu des années vingt, son travail devient plus réaliste et montre une parenté avec le courant de la "Nouvelle objectivité".
 En 1933, ses tableaux furent interdits à la "Berliner Kunstausstellung" et sa toile "Tijdsbeeld 1933-1934" fut retirée du Stedelijk Museum par le réalisateur Baard. Appartenant au parti communiste, Meurs fut un farouche opposant au national socialisme et le démontra dans divers ouvrages, comme "Protest Against Terror Nazi" (1936). Après l'occupation, il quitta Amsterdam et alla vivre près de Putten. Il refusa de devenir membre de la Reichskulturkammer et continua à peindre  des œuvres anti nazi pendant la guerre. Après la guerre, il fit quelques voyages en Espagne et en France.
Il continua à peindre jusqu'à sa mort.
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mercredi 13 mars 2019

Juan De Zurbarán (1620-1649) - Still-life with Fruit and Pottery

Juan De Zurbarán (1620-1649) Still-life with Fruit and Pottery Cincinnati Museum of Art


Juan De Zurbarán (1620-1649)
Still-life with Fruit and Pottery
Cincinnati Museum of Art 
 
Que voit on ? Une nature morte constituée de douceurs et friandises destinées à l'heure du thé. D'ailleurs une théière placée au centre de la composition et trois bols sur la gauche du cadre laissent peu de doutes sur ce qui se prépare.  
 
Rappel biographique : Juan de Zurbarán (1620-1649) était un peintre baroque espagnol et le fils du célèbre Francisco de Zurbarán (1598-1664) dont il rejoint l'atelier à Séville et avec lequel il est probable qu'il ait collaboré à différents tableaux. L'influence de son illustre père est évidente dans son travail, mais son style reflète également les influences hollandaises, lombardes et napolitaines. Il a principalement peint des natures mortes. Il mourut prématurément à l'âge de 29 ans des suites de l 'épidémie de peste qui décima Séville en 1649. Il fut contaminé et tué avec plusieurs de ses frères.

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mardi 12 mars 2019

Claude Monet (1840-1926) - Les Galettes



Claude Monet  (1840-1926) 
Les Galettes, 1882
 huile sur toile,
 Private collection 

Que voit on ? Deux galettes bretonnes  posées sur des pailles, elle-même posées sur un entablement de bois blanc ;  un couteau assez tranchant et aiguisé pour couper les parts à venir ; une bouteille de cidre.  Monet exécute cette nature morte peut après son arrivée à Pourville, le 15 février 1882. Il restera deux mois à l'hôtel A la Renommée des Galettes, affilié à un restaurant dont le  propriétaire est  le chef alsacien Paul Antoine Graff (1823-1893), connu sous le nom de Le Père Paul. Sa spécialité culinaire étant justement les galettes au beurre,  Monet peindra aussi bien les galettes que- fait rarissime  pour lui qui n'aimait pas faire de portraits -  le chef, le Père Paul,  et même sa femme 
 Mme Graff (La Mère Paul )aujourd'hui conservée au  Fogg Art Museum , Cambridge, Massachusetts. A la différence des deux portraits que Monet offrit au couple en remerciement pour leur hospitalité, cette nature  morte rejoignit presque immédiatement la galerie Durand-Ruel où elle trouva un acquéreur rapidement.

Rappel biographique : le peintre français Claude Monet, l'un des fondateurs de l'impressionnisme, est surtout connu pour ses paysages et ses portraits.  " La couleur, disait-il " est mon obsession quotidienne, ma joie et mon tourment ".   Claude Monet est l’un des fondateurs de l'impressionnisme. En 1859, il part à Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. Après des cours à l'académie Suisse puis chez Charles Gleyre et la rencontre de Johan Barthold Jongkind, le tout entrecoupé par le service militaire en Algérie, Monet se fait remarquer pour ses peintures de la baie d'Honfleur. En 1866, il connait le succès au Salon de la peinture. Toute cette période est cependant marquée par une grande précarité. Il fuit ensuite la  guerre de 1870  à Londres puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel qui lui assurera sa principale source de revenu pendant le reste de sa carrière. Revenu en France, la première exposition des futurs impressionnistes a lieu en 1874. À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. La fin de sa vie est marquée  par une maladie, la  cataracte, qui affecte son travail.
Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres. D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet était un grand travailleur qui n'hésitait pas à défier la météo pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ».
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lundi 11 mars 2019

Henri Le Sidaner (1862-1939) - La table



Henri Le Sidaner (1862-1939)  
La table 
Collection privée

Que voit on ? Comme habituellement chez ce grand peintre impressionniste français, une table dressée dans un jardin à la campagne. Bol, pommes sur une assiette, verre de blanc et bouteille à moitié pleine se partagent l'espace d'une nappe blanche posée sur une table ronde entourée de deux chaises vides. On aperçoit ici dans le lointain  un paysage de collines sous le soleil d 'été. Plusieurs  plusieurs éclats de ce généreux soleil frappent la nappe au travers de l'ombre du feuillage. 

Rappel biographique : Le peintre français post impressionniste Henri Le Sidaner fut ami de Claude Monet et élève aux Beaux Arts de Paris de Cabanel qu'il soutint toute sa vie. C'est  à partir de l'année 1900 qu'il se consacre à une peinture intimiste dont il exclut systématiquement toute figure humaine : jardins déserts, tables servies pour d'hypothétiques hôtes et présentant de magnifiques natures mortes (qui disent rarement leur nom,) campagnes solitaires expriment une vision silencieuse et paisible, nimbée de mystère. Son succès ne se démentira pas de son vivant. Dans la recherche de l'instant intime, de « l'arrêt sur image », les toiles que Le Sidaner peint à  Gerberoy où il habite à partir de 1900,  dépeignent une incomparable douceur de vivre en même temps qu'elles déclinent selon l'heure et la saison des accords chromatiques variés. A partir de l'été 1903  c'est le début des motifs d'intérieur à la fenêtre ouverte et des tables de jardin, des crépuscules... À l'aide d'un soigneux arrangement de nature morte, le peintre décline harmonieusement la sensation du « temps qui s'arrête ». C'est ce qui lui a souvent valu d'être comparé à Marcel Proust dans le domaine de la littérature.
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dimanche 10 mars 2019

Giorgio Morandi (1890-1964) - Still Life 1918


Giorgio Morandi (1890-1964)
Still Life, 1918 
Oil on canvas 
Pinacoteca di Brera, Milano 

Que voit on ? Dans cette nature morte de jeunesse de Morandi sont déjà présents les grands thèmes qui vont hanter toute son oeuvre (notamment les objets ronds et les bouteilles). Dans cette composition cependant un thème qui ne sera pas souvent repris par la suite : celui du buste de mannequin de perruquier dont la noirceur réfléchissante donne à l'ensemble de la toile une aspect presque surréaliste.

Rappel biographique : Le peintre italien Giorgio Morandi, bien que qualifié de futuriste ne peut être identifié à aucun mouvement pictural du 20e siècle en particulier. Ayant peint de très nombreuses natures mortes, l’œuvre de Cézanne représente évidemment une influence majeure pour lui  et ce dès sa jeunesse ; il lui emprunte la monumentalité des formes et les zones denses de couleurs. Mais simultanément, il développe une approche beaucoup plus intime de l’art.
Les natures mortes de Giorgio Morandi représentent des objets toujours ordonnés avec soin sur une table dans l'atelier, pour être observés et peints. Ces objets qu'il a lui même achetés chez des brocanteurs, qui lui ont été donnés par des amis ou qu'il a ramassés dans la rue, sont facilement identifiables de toile en toile ; ce sont des bouteilles, cubes,  entonnoirs auxquels viennent se mêler, à l'occasion mais rarement, un coquillage ou un fruit. Le positionnement des objets dans le cadre est réalisé avec une attention particulière portée à la " géométrisation" de l'espace qui peut alors se lire en carrés et diagonales. Un lent travail de maturation est mis en œuvre par le dessin et la peinture par reprises successives, superpositions de couleurs faites d'une pâte ample avec des dégradés de gris d'une extrême sensibilité, qu'amplifie une sorte de délectation morose. Morandi avait la réputation de broyer lui-même ses couleurs.
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samedi 9 mars 2019

William Brooker (1918-1983) - White Still Life


William Brooker (1918-1983) 
White Still Life, 1965 
Private collection (Jenna Burlingham Fine Art) 

Que voit on ? Dans un atmosphère où domine une blancheur immaculée, posés sur une table pliante de jardin  recouverte d'une nappe blanche : quelques objets blancs (bols et bouteilles) qui ne sont pas sans rappeler ceux de Giorgio Morandi. 

Rappel biographique : L'artiste britannique William Brooker a étudié à la Croydon School of Art (1936-1939), à la Chelsea School of Art (1947-1949) et au Goldsmiths College of Art (1948-1949). Entre 1949 et 1965, il a enseigné dans plusieurs écoles et académies, notamment à Bath, Wimbledon, Willesden et Harrow. En 1965, il a été nommé maître de conférence à la Central School of Art and Crafts de Londres et de 1969 à 1981, il a été directeur de la Wimbledon School of Art. Brooker a eu sa première exposition personnelle en 1955 chez Arthur Tooth and Sons, où il a continué à exposer régulièrement. Il a également  été exposé à la Royal Academy, à la Tate modern, à la Leicester Gallery et chez Agnew's à Londres. En 1968, ses voyages le conduisent en Amérique et en Zambie, où il expose avec William Scott dans le cadre d'un spectacle organisé par le British Council.

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vendredi 8 mars 2019

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) - Nature morte à la tranche de saumon




Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
Nature morte à la tranche de saumon,  1730 
Musée Granet, Aix en Provence 

Que voit-on ?  Une des nombreuses  natures mortes sur la table d'office que peignit Chardin avec ici a cot" de la tranche de saumons  dont une partie déborde de l'entablement, un fromage rond dont deux miettes miettes trahissent  l'usage récent, des champignons de Paris, une cruche en terre cuite, une marmite en cuivre, une poivrière en bois , un couteau au manche d 'ébène et une burette d'huile... autant d 'éléments permettant à Chardin d'explorer les matières et leurs jeux de reflets.

Rappel biographique : Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. A partir du Salon de 1748, Chardin expose de moins en moins de scène de genre, il multiplie désormais les natures mortes. Ce retour à ce type de peinture va durer une vingtaine d'années. Il est difficile de donner des raisons à ce changement de cap. On sait que pendant cette période la vie de Chardin est en pleine mutation. Il se remarie, il reçoit une pension du roi. Il est désormais à l'abri du besoin. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra à partir de 1760 sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres... Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.
Chardin cherchait à reproduire la matière, ces fruits semblent aussi vrais que nature, Diderot s'extasiait devant ce réalisme dans son compte-rendu du Salon de 1759 : " Vous prendriez les bouteilles par le goulot si vous aviez soif " ou encore en 1763, " C'est la nature même; les objets sont hors de la toile et d'une vérité à tromper les yeux. (...)
 Pour regarder les tableaux des autres, il semble que j'ai besoin de me faire les yeux ; pour voir ceux de Chardin, je n'ai qu'à regarder ce que la nature m'a donné et m'en bien servir ".
" O Chardin ! ce n'est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette: c'est la substance même des objets, c'est l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile ".

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jeudi 7 mars 2019

Constantin Gorbatov (1876-1945) - Coffee by the Window



Constantin Gorbatov (1876-1945) 
Coffee by the Window, 1945
Musée d'art régional de la Nouvelle-Jérusalem, Istra, Russie

 Que voit-on ? Un scène  d'intérieur devant la fenêtre, un genre cher à Gorbatov,  qui met en scène deux tasses a café bleues, une cafetière marron, un verre et un pot de fleur au vaillant contenu devant un paysage de enneigé, d'une poésie douce et rassurante... alors que la Seconde guerre mondiale finit de saccager le monde. C'est le dernier tableau du peintre qui décèdera quelques semaines plus tard.

Rappel biographique : Constantin Ivanovitch Gorbatov (Константин Иванович Горбатов) est un peintre post-impressionniste russe.  En 1895, il entre  à l'École centrale de dessin technique du baron Stieglitz à Saint-Pétersbourg, puis il est admis en 1896 au département de construction de l'École polytechnique de Riga et continue d'étudier la peinture à l'atelier de John Clark.
En 1912, Gorbatov s'installe  à Rome en tant que pensionnaire de l'académie des arts. Il travaille d'abord dans la Ville éternelle, puis à l'invitation de Gorki, travaille chez lui à Capri. Il y rencontre des artistes russes dont Brodsky.  Sa carrière de peintre  russe commence alors sous les meilleurs augures, mais La révolution russe et la guerre civile qui s'ensuit mettent un terme à cette carrière. Il lui devient impossible de vendre ses tableaux. et c'est péniblement qu'il  parvient à quitter la Russie en 1922 avec sa femme Olga.
Il s'installe d'abord en Italie à Capri où il demeure jusqu'en 1926 tout en faisant des voyages en Europe. Il déménage finalement à Berlin en 1926 où vit une importante population d'exilés russes. Grâce à sa clientèle, il peut se permettre de voyager en Finlande, à Londres et même en Palestine et en Syrie (1934-1935). Tous les ans, il se rend en Italie.
Ses tableaux rencontrent un certain succès auprès de sa clientèle allemande et, en comparaison avec d'autres artistes russes émigrés, il peut vivre dans une certaine aisance. La galerie Abels de Cologne lui organise une exposition personnelle en mai 1931.
L'arrivée au pouvoir du parti national-socialiste impose une esthétique nouvelle et les travaux de Gorbatov sont rapidement considérés comme démodés. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il lui est interdit, en tant qu'émigré russe, de quitter le territoire allemand et il doit se rendre deux fois par semaine à la police locale pour signaler sa présence. À la fin de la guerre, les Gorbatov sont dans une situation de grande misère, ainsi que la plupart des Berlinois ; mais de plus il est malade. Il s'éteint à Berlin, le 24 mai 1945, peu après la chute du régime et la fin de la guerre.
Sa femme se suicide le 17 juin suivant.
Après leur mort, un officier soviétique à qui l'appartement des Gorbatov avait été attribué, transmet aux autorités du commandement de Berlin le testament de l'artiste ainsi que sa collection de tableaux qui s'y trouvait. Le testament de Gorbatov stipulait : « J'écris cette lettre dans un moment tragique, quand la mort menace tous ceux qui vivent à Berlin. Je demande qu'après la guerre tous mes tableaux soient transférés en l'état à l'académie des arts de Léningrad. »
Ses dernières volontés ont été respectées et ses tableaux sont aujourd'hui conservés à la demande de l'académie des arts au Musée d'art régional de la Nouvelle-Jérusalem, près de Moscou.

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mercredi 6 mars 2019

Enrique Grau (1920-2004) - Mesa con Frutas



Enrique Grau (1920-2004) 
Mesa con Frutas, 1962 
Private collection 

Que voit-on ? Une vue en plongée sur une table recouverte d'une nappe à carreaux rouges et blancs, table elle-même posée sur une sol de carrelage  à carreaux noirs et blancs qui forme le fond du tableau. Les fruits pastèques et melons explosent de suavité dans une valse lente de carreaux. 

Rappel biographique : Enrique Grau est un artiste colombien, renommé pour ses portraits d'Amérindiens et d'Afro-colombiens. Grau est l'un des artistes colombiens les plus renommés du 20e siècle, avec Fernando Botero et Alejandro Obregón. Il a notamment exposé  au Solomon R. Guggenheim Museum de New York et au Musée National d'Art Moderne de Paris. Grau a fait don de 1 300 de ses œuvres d'art (y compris des artistes) à la ville de Carthagène. Les oeuvres sont été exposées dans un musée en son honneur ouvert à la fin de 2004.

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2019 - Men Portraits 
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