mardi 30 avril 2019

Pablo Picasso (1881-1973) - Compotier avec fruits



Pablo Picasso (1881-1973) 
Compotier avec fruits, 1918 
Collection particulière 


Que voit on ? Ce que décrit le titre qui fait cependant l'impasse sur les gâteaux secs qui occupent la moitié du compotier à côté de cette poire (un des fruits les plus représentés par Picasso),de cette pomme et de cette mandarine... Une  composition  très figurative datant de la premiere période du peintre. 

Rappel biographique :  le peintre espagnol Pablo Ruiz Picasso a commencé à peindre très tôt, au tournant du19e et du 20e siècle et n'a jamais cessé sa production, évaluée aujourd'hui a quelques 50.000 oeuvres.  Utilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme l'un des plus importants artistes du 20e siècle tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques et que par l'immensité de sa production, tous genres confondus.
Les premiers collages et assemblages sont réalisés pendant l'hiver 1912. A partir des années 20 ses natures mortes seront très proches, sur la même ligne de conception " cubiste analytique " que celles de George Braque, dont il devient un temps l'intime avant de s'en séparer définitivement. 
Malgré le fait que Picasso  ait peint  beaucoup d'autres natures mortes avant et après la Seconde guerre mondiale, ce  n'est cependant pas un genre qui tient une place aussi essentielle dans son oeuvre que dans l'oeuvre de Georges Braque.
  
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lundi 29 avril 2019

Ivan Puni (1894 - 1956) - Nature morte "la roulette russe "


Ivan Puni (1894 - 1956)
Nature morte "la roulette russe " 1912-14
Tetriakov Gallery, Moscow

Que voit on  ? Exactement ce que décrit dramatiquement le titre dans cette nature morte où les elements principaux sont le pistolet, le verre vide, le jeu de carte sur fond de coupure de journaux et de lettre de l'alphabet traités à la façon cubiste par ce grand peintre de l'avant garde russe.

Rappel biographique : Ivan Puni (Иван Пуни) connu aussi sous le nom francisé de Jean Pougny est un artiste avant-gardiste russe classé, un temps, parmi les suprématistes et les cubistes futuristes.
Petit-fils d'un compositeur italien de musique de ballet, Cesare Pugni, Ivan est inscrit dès 190 -11   à l' Académie Julian  à Paris où il reçoit une éducation artistique dans le domaine des beaux arts et  où il commence à  peindre dans une un style dérivé du fauvisme.
À son retour en Russie en 1912, il  montre ses oeuvres à  des membres de l''avant-garde de Saint-Pétersbourg  dont Kazimir Malevitch et Vladimir Tatlin qui sont immédiatement intéressés par son originalité.  Au retour d'une deuxième voyage à Paris  en 1915, il se met  à peindre dans un style cubiste  qui rappelle celui de Juan Gris. En 1915, Puni forment Supremus, un groupe d'artistes chargé de  faire promotion du "suprématisme", le mouvement d'art abstrait fondé par Malevich.
En 1916, Malevich et Puni  co-écrivent  le Manifeste suprématiste, qui appel la naissance d "un nouvel art abstrait pour une nouvelle ère historique ". 
 En 1919, il enseigne à l'école d'art de Vitebsk sous la direction de Marc Chagall.  La même année, au lendemain de la révolution bolchevique, Puni et son épouse quitte la Russie. Ils transitent par la  Finlande, avant de s'installer en  1920 à Berlin, où  la Galerie der Sturm organise la première exposition entièrement consacrée à son travail. Pendant son séjour à Berlin, Puni  conçoit des costumes et des décors pour divers productions théâtrales.
En 1924 enfin, Puni et son épouse Boguslavskaya s' installent  définitivement  à Paris, où son style change de nouveau en une variante de l’impressionnisme. En France, il signe son travail Jean Pougny dans le but de distancer sa nouvelle pratique artistique de son précédent travail en Russie. En 1946, Puni / Pougny devient citoyen français.
Il est mort à Paris en 1956.
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dimanche 28 avril 2019

Victor Vasarely (1906-1997) - Cailloux-V


Victor Vasarely (1906-1997) 
Cailloux-V, circa 1947-56
Collection privée

Que voit on ? Une composition très graphique datant des debut de la carrière du peintre où figurent des formes de cailloux de diverses couleurs, dans un mouvement qui fait penser à celui que l'on peut observer dans une rivière lorsque l'on regarde son lit minéral à travers l'eau vive.

Rappel biographique : Le plasticien hongrois naturalisé français Győző Vásárhelyi, dit Victor Vasarely,  est généralement  reconnu comme étant le père de l'art optique. Victor Vasarely commence des études de médecine, qu'il arrête au bout de deux ans. Il s'intéresse alors au Bauhaus et étudie au Műhely de Sándor Bortnyik à Budapest de 1929 à 1930.
En 1930, il s'installe à Paris où il débute comme artiste graphiste dans des agences publicitaires comme Havas, Draeger, Devambez. C'est là qu'il effectue son premier travail majeur, Zebra (1939) considéré aujourd'hui comme le premier travail dans le genre Op art.
Pendant les deux décennies suivantes, Vasarely développe son propre modèle d'art abstrait géométrique, travaillant dans divers matériaux, mais employant un nombre minimal de formes et de couleurs. Peu enclin à travailler sur des petits formats ou à réserver ses oeuvres aux collections privées, Vasarely a de ce fait peint très peu de sujets à thèmes de natures mortes et aucune n'a été clairement  titrée comme telle. Il a réalisé par contre beaucoup d 'oeuvres monumentales qui se trouvent dans l'espace public. Il a ainsi travaillé pour de nombreuses entreprises et créé, entre autres, en  1972 le logotype du constructeur automobile français Renault, désormais célèbre, et dont la forme est toujours plus ou moins, la même plus de 50 ans après sa création.  Il réalisa également cette même année, avec son fils le plasticien Yvaral (1934-2002), la façade des studios de la radio  RTL au 22 rue Bayard dans le 8e arrondissement de Paris, en l'habillant de lames métalliques. Cette œuvre, démontée lors du déménagement de RTL en  2017, a fait l'objet d'un don de RTL Group à la Fondation Vasarely, d'Aix-en-Provence.
La fondation Vasarely est une institution à but non lucratif, créée par l'artiste avec son épouse Claire, et reconnue d'utilité publique en 1971. Elle comprend le musée didactique de Gordes (1970-1996) et le centre architectonique d'Aix-en-Provence (1976)  ainsi que deux musées « didactiques » à Pécs (1976) et à Budapest (1986) en Hongrie.
Les musées Vasarely de Pécs et de Budapest conservent des donations inaliénables ; celui de Pécs possède des œuvres d'autres artistes de sa collection (Soto, Morellet, Yvaral, Claire Vasarely).
Pierre Vasarely, le petit-fils de l'artiste, est son légataire universel, le titulaire du droit moral sur son œuvre et le président de la fondation Vasarely.

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samedi 27 avril 2019

Horst Jansenn (1929-1995) - Novembre


Horst Jansenn (1929-1995)
Novembre , 1983
Gouache et crayon sur papier
Musée Horst Jansenn, Oldenbourg

Que voit on ? Une pomme en voie de putréfaction  ainsi que ce qui semble être cachet de cire. 

Rappel biographique : Horst Janssen est un dessinateur, graveur lithographe, affichiste et illustrateur allemand qui eut une production prolifique. Il publie d'abord ses œuvres dans l'hebdomadaire Die Zeit en 1947. Au début des années 1950, il se met à la lithographie, sur une initiative du fabricant de papier Guido Dessauer d'Aschaffenbourg, en Bavière, en utilisant les moyens techniques de son usine de fabrication de papier de couleur.
La première rétrospective de ses dessins et œuvres graphiques a lieu en 1965, d'abord à la Kestnergesellschaft à Hanovre, puis dans d'autres villes allemandes ainsi qu'à Bâle. En 1966, il reçoit le prix Edwin Scharff ( à Hambourg suivi de plusieurs expositions internationales.
En 1968, il reçoit le Grand prix en art graphique à la Biennale de Venise et, en 1977, ses œuvres sont exposées à la sixième Documenta de Cassel.
Sa vie est marquée par de nombreux mariages, de virulentes opinions, un alcoolisme avéré ainsi qu'un dévouement désintéressé à l'art de la gravure. Le Musée Horst Janssen établi dans la ville d'Oldenbourg (Basse-Saxe) où il a grandi, lui est dédié.
Son œuvre est présente à l'échelle internationale dans de grands musées.

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vendredi 26 avril 2019

Bernard Buffet (1928-1999) - Nature morte au poisson 1948



Bernard Buffet (1928-1999)
Nature morte au poisson, 1948
Musée d'art Moderne de la Ville de Paris   (MAM)

 Que voit on ? Le Musée d'art Moderne de la Ville de Paris qui compte une des plus belles collections de toiles de Bernard Buffet d'avant les années 50,  cache jalousement cette nature morte qui représente une dorade royale sur un plat en porcelaine blanche entourée d'un demi citron au premier plan, d'une fourchette tordue, d'une saucière à l'arrière-plan  et d'une casserole posée sur le coin de la table  séparée du fond par une simple nuance de gris et un trait noir épais.

Rappel biographique : Bernard Buffet est un peintre français expressionniste, qui a peint aussi bien des personnages que des figures, animaux, nus, paysages, intérieurs, natures mortes, fleurs. Aquarelliste, c'est également un peintre de décors de théâtre et un illustrateur. Il remporte le concours d’entrée de l'École nationale supérieure des beaux-arts en décembre 1943 à quinze ans, passant deux ans dans l'atelier du peintre Eugène Narbonne où il est déjà considéré comme très doué. Il s'y lie notamment d'amitié avec les peintres Maurice Boitel et Louis Vuillermoz.
En 1947, il expose L'Homme accoudé au Salon des indépendants et en décembre a lieu sa première exposition particulière présentée par Pierre Descargues, à la Librairie des impressions d'art.  On y reconnait déjà un graphisme très caractéristique qui sera tout au long de sa vie, la marque du peintre. L'État, par l'intermédiaire de Raymond Cogniat, lui fait son premier achat pour le Musée national d'art moderne de Paris avec la peinture Nature morte au poulet. En 1955, il obtient la première place au référendum organisé par la revue Connaissance des arts désignant les dix meilleurs peintres de l'après-guerre. Il peint les maquettes des décors et des costumes pour La Chambre argument de Georges Simenon qui devient son ami. Élu à l’Académie des beaux-arts au fauteuil de Paul Jouve, Bernard Buffet est alors le plus jeune académicien jamais élu sous la coupole.
En 1978, à la demande de l’administration des postes, Bernard Buffet réalise une maquette pour un timbre de trois francs L’Institut et le Pont des arts. À cette occasion le musée postal à Paris présente une exposition rétrospective de ses œuvres. Dans les années 1970-80, Bernard Buffet est un artiste au sommet de sa gloire que les critiques n'épargnent pas, comme tout artiste qui connait un grand succès de son vivant. Ils lui reprochent principalement le  " statisme " de sa touche dans laquelle ils décèlent peu d'évolutions au cours des années, le traitant volontiers de  " peintre académique ".
Au début des années 1980 son œuvre immense, est plus appréciée à l'étranger qu'en France, et principalement en Extrême Orient, aux Etats-Unis, en Amérique du sud et au surtout Japon où elle connait un succès considérable et où lun musée est spécifiquement construit pour lui à Surugadaira, ce qui, à cette époque, est inédit pour un peintre vivant.
En 1986, sa femme et modèle favori, Annabel, publie D’amour et d’eau fraîche ; la même année sortent les deux premiers volumes de la monographie de Yann Le Pichon, Bernard Buffet, couvrant la période 1947-1982, qui obtiennent immédiatement le Prix Élie Faure.
Bernard Buffet, diminué par la maladie de Parkinson, se suicide par asphyxie, le 4 octobre 1999, dans son atelier du Domaine de la Baume près de Tourtour (Var), étouffé dans un sac en plastique noir sur la surface duquel son nom était dessiné avec sa calligraphie si caractéristique ; dernière mise en scène un rien macabre d'un très grand artiste du 20e siècle, qui toute sa vie avait adoré mettre en scène sa propre existence. En novembre 2007, paraît le troisième et dernier volume de la monographie de Yann Le Pichon, couvrant la période de 1982 à 1999.
En 2016- 2017, le MAM (Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris), rend hommage au peintre à travers une exposition où sont présentées toutes les acquisitions du musée  faites dans les années 47- 55 et quelques chef d'oeuvres prêtées par le musée Bernard Buffet de Surugadaira.

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jeudi 25 avril 2019

Arthur Segal (1875-1944) - Still life with banjo and clarinette


Arthur Segal (1875-1944)
Still life with banjo and clarinette
Private collection

Arthur Segal (ne pas confondre avec Lazar Segall)  fut un peintre d'origine roumaine, qui émigra à Londres en 1936.  Il se situe, pour une part importante de son œuvre, dans le mouvement de l'avant-garde allemande (courant expressionniste), puis  il évolue ver une forme de cubisme très personnelle. Arrivé à Berlin en 1892, il a pour professeur Hoelzel et subit les influences de MunchVan Gogh et Segantini. Ses œuvres, aux couleurs claquantes et à la volonté expressive, sont exposées avec celles de Nolde, Heckel, Kirchner et Pechstein. Segal aide également à la fondation de la Neue Secession en 1910 et joue un rôle de premier plan dans le November Gruppe. À partir de 1917, à la lecture des théories de Goethe sur la couleur, influencé sans doute par les œuvres de Robert Delaunay, qui a exposé à la galerie Der Sturm en 1912, Segal évolue vers un style qualifié de « cubiste ». Divisant ses toiles en parties égales, le plus souvent des carrés ou des rectangles  qu'il  appelle des « équi-balances », Segal mêle, dans une tentative de narration évidente, des recherches de construction géométrique et d'alternance de couleurs à des problèmes optiques où joue le contraste du clair et de l'obscur. 

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mercredi 24 avril 2019

Henri Matisse (1869-1954) - Vase de fleurs et citrons


Henri Matisse (1869-1954),
Vase de fleurs et citrons, 1924,
Museum of Fine Arts Boston 

 Que voit on ? Posé sur une petite table d'appoint recouverte d'une nappe imprimée bleu et blanc, un vase à anses rempli de fleurs et deux citrons. Cette composition est posée devant une fenêtre ouverte sur l'extérieur que masque à moitié un rideau en voilage brodé. Nous sommes au bord de la mer, dans le Sud (comme l'atteste le palmier), une barque de pêche passe au loin... Dans la pièce elle-même, sous la fenêtre  :  un motif de rayures rouges et blanches  (comme le drapeau américain) 
orne le mur alors qu'à droite une tapisserie jaune à motif de vase de fleurs reprend presque à l'identique la silhouette du vase posé sur la table !  L'humour de Matisse toujours présent ! 

Rappel Biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec des livres, en juin 1890.Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio,  il peint une une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)
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mardi 23 avril 2019

Giovanni Giacometti (1868-1933) - Vasi


Giovanni Giacometti  (1868-1933)
Vasi, 1919 
Collection Pictet, Suisse 

Giovanni Giacometti était un peintre suisse, le père du célèbre peintre et sculpteur Alberto Giacometti, et de Diego Giacometti, le concepteur de mobilier ainsi que le père de l'architecte Bruno Giacometti ! 
En 1886, il étudie la peinture à l'École des arts décoratifs de Munich, où il rencontre Cuno Amiet l'année suivante. Tous deux décident de poursuivre leurs études à Paris. En octobre, il se trouvait à l'Académie Julian, où Giacometti reste jusqu'en 1891.
En 1893, peu de temps après son retour en Suisse, à Bergell, il se lie d'amitié avec Giovanni Segantini, son aîné de dix ans, qui exerce une grande influence sur son travail en l'ouvrant à la beauté du paysage de montagne et aux règles du divisionnisme. Après sa mort soudaine en 1899, Giacometti rencontre Ferdinand Hodler, qui lui apprend à créer une composition rigoureuse et ornementale en utilisant des formes et des couleurs appropriées.
Il voit régulièrement Cuno Amiet, qui après une année passée à Pont-Aven, a partagé son expérience avec lui. En 1900, il expose au pavillon suisse de l'Exposition universelle à Paris. À partir de 1905, Giacometti travaille à nouveau avec une grande complicité avec Amiet et commence à se libérer de l'influence de Segantini. En 1906, a organisé une exposition de son travail à la Kunstlerhaus Zurich. En 1907, il se rend à Paris avec Amiet pour la rétrospective Cézanne au Salon d'Automne. Ils copient toutes les œuvres de Van Gogh. En 1908, il expose avec les Fauves français à la galerie Richter de Dresde.
En 1909, la galerie Tannhauser présente ses œuvres à Munich. Il rencontre Alexi von Jawlensky et participe en 1911 à la sécession de Berlin. En 1912, Giacometti présente une exposition personnelle au Kunsthaus de Zurich et présente deux œuvres au Sonderbund de Cologne. En 1918, après la mort de Hodler, il commença à jouer un rôle important dans le monde politique suisse en tant qu'artiste engagé, à la suite de son ami Amiet.
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lundi 22 avril 2019

Vasily Vasilievich Rozhdestvensky (1884-1963) - Nature morte à la table de taverne



Vasily Vasilievich Rozhdestvensky  (1884-1963)
Nature morte à la table de taverne, 1909
Musée national des beaux-arts de la République du Tatarstan, Kazan

Peintre, graphiste, et artiste de théâtre, Vasily Vasilievich Rozhdestvensky, est diplômé de l'école de peinture de Moscou (1910), élève de A. Arkhipov, K. Korovin, Valentin Serov. Il a vécu à Moscou. En 1910-1917,  il est le membre fondateur de l'UW "Jack of Diamonds",et  membre de divers groupes  : "World of Art" (1911-1922), "Painters of Moscow" (1925), AHRR (1926), La poule (1927-1929))... .  Il est connu pur ses compositions colorées (paysages,  natures mortes, scènes de genre).
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dimanche 21 avril 2019

Tadeusz Makowski (1882-1932) - Pommes et panier


Tadeusz Makowski (1882-1932) 
Pommes et panier 
Collection particulière 

Józef Tadeusz Makowski, connu en France sous le nom de Tadé Makowski, est un peintre polonais ayant principalement exercé son art en France.
Il étudie à l'Académie des beaux-arts de Cracovie de 1903 à 1908 auprès de Jan Stanisławski et Józef Mehoffer. Il part à Paris en 1909 et demeure en France jusqu'à la fin de sa vie. Peintre paysagiste, il évolue vers le postimpressionnisme et le cubisme au cours de sa carrière. Il réalise plus de 600 peintures à l'huile et des milliers de dessins et aquarelles, dont les thèmes principaux sont les enfants, le monde du travail et la nature.
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samedi 20 avril 2019

Wayne Thiebaud (1920-2021) - Cherry Pie



Wayne Thiebaud (1920-2021)
Cherry Pie, 2016

 Que voit on ? Une belle tranche de tarte aux cerises sur une assiette blanche. What else ?

Rappel biographique : Le peintre américain d'origine Wayne Thiebaud, âgé à ce jour de 98 ans et dont une célèbre toile avait été publiée au début de ce blog en 2014, est  un artiste discret,  de plus en plus considéré comme un des artistes majeurs du 20e et 21e siècle aux Etats-Unis.
Le travail de Wayne Thiebaud se caractérise par des peintures d'objets alimentaires de grande consommation, comme des pâtisseries, vues dans des cafétérias. Les experts se sont souvent  demandés en examiner l'oeuvre de Thiebaud s'il n'avait pas passé beaucoup de  temps dans l'industrie agro-alimentaire pour se familiariser avec son sujet ?  Et en effet c'est exactement ce qu'il a fait en prenant pour premier emploi un  travail de serveur à Long Beach, dans le café « Mile High and Red Hot » (Glace et hot-dog). Cet intérêt pour les objets du quotidien, confondus ensuite avec ceux de la culture de masse,  associa son nom au mouvement du Pop-Art. Cependant, une fois réduit le tapage médiatique autour du pape du pop art  (Andy Warhol), on remarqua - non sans stupeur -  que les œuvres de Wayne Thiebaud, effectuées dans les années 50 et 60 étaient légèrement antérieures à celles des autres artistes de cette tendance... de là à lui attribuer une influence définitive comme précurseur de ce mouvement, il n'y avait qu'un pas  qui aujourd'hui est franchi avec justesse.
Outre les pâtisseries, Wayne Thiebaud a également peint des paysages, des rues, ainsi que des personnages populaires, comme Mickey. Certaines de ses toiles récentes, comme Sunset street (1985) ou Flatland river (1997) sont remarquables pour le traité hyper réaliste, et se rapproche du travail d'un Edward Hopper, qui était tout aussi fasciné par ces scènes du quotidien américain.
Dans sa peinture, Wayne Thiebaud se concentre sur la banalité de façon à suggère l'ironie et la distance vis-à-vis de son sujet.
Wayne Thiebaud se considère comme un peintre, mais paradoxalement pas comme un artiste. C'est un lecteur vorace, qui a l'habitude de lire de la poésie, celle de son poète préféré William Carlos Williams par exemple, à ses élèves.
En septembre 2010,  alors qu'il fêtait son 90 e anniversaire, Wayne Thiebaud réalisa un dessin pour le 12e anniversaire de Google qui l'afficha sur sa page d'accueil. Le dessin était exécuté dans le style bien reconnaissable de Wayne Thiebaud, et montrait un gâteau sur lequel est écrit Google  et où le "l" était remplacé par une bougie.
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vendredi 19 avril 2019

William Meritt-Chase (1849-1916) - Still Life with Fish






William Meritt-Chase (1849-1916) 
Still Life With Fish, 1908
Private collection

Que voit on ?  Un des sujets de prédilection de ce célèbre peintre américain : les poissons ! Ils sont ici présentés à la fois dans un plat et sur un plaque de pierre luisante sur laquelle l'un deux se reflète. Leur état de fraicheur est tel qu'ils semblent encore vouloir s 'échapper de leur plat pour rejoindre les eaux salvatrices !  Hélas, deux poivrons, une tomate et surtout un couteau menaçant nous éclairent sur leur avenir ! 

Rappel biographique : Le peintre américain William Merritt-Chase était très connu outre Atlantique, pour ses talents de pédagogue et pour le rôle qu'il a joué dans l'introduction de l'impressionnisme aux Etats Unis.  Il installa sa propre école à New York,  la « Chase school » (aujourd'hui  Parsons), après avoir enseigné quelques années à l'Art Students League. Il a travaillé sur toutes sortes de supports : huile, pastel, encre et aborder de nombreux genre, paysages, natures mortes, portraits. Ce sont d'ailleurs surtout ses portraits de grandes personnalités de son temps qui le rendirent célèbre, au point que toute la bonne société de la Nouvelle Angleterre et de New York se pressait à la porte de son atelier  pour se faire peindre.  Les quelques natures mortes qu'il a peintes mettent généralement en scène des poissons ou des casseroles ! 
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jeudi 18 avril 2019

Rodolphe-Théophile Bosshard (1889-1960) - Mousserons



Rodolphe-Théophile Bosshard (1889-1960) 
Mousserons
Collection particulière

Que voit-on ?  Chaque nature morte de Bosshard est exceptionnelle. Dans celle-ci le peintre suisse renoue avec la longue tradition des peinture de champignons dans laquelle les Italiens et les Hollandais s'étaient illustrés avec brio. Cette composition, à la limite de l'abstraction, donne toute la mesure de l'art de Bosshard, qui fait un chef-d'oeuvre à partir de quatre petits champignons de rien du tout ! Encore un maitre de la nature morte du 20e siècle trop injustement méconnu aujourd'hui.

Rappel biographique : Rodolphe-Théophile Bosshard  est un artiste-peintre suisse qui fut actif à Paris entre les deux guerres mondiales et se spécialisa plutôt dans les nus féminins. Considéré comme une figure majeure de la peinture suisse de la première moitié du 20e siècle, il s' installa à Montparnasse  seulement pendant quatre petites années mais pendant lesquelles il attira l'attention des critiques par une peinture originale et novatrice.  Il noua des amitiés avec  Chagall,  Zadkine, Derain ou Lurçat. Beaucoup de ses natures mortes ont des similitudes avec celles de Jean Fautrier qui est son exact contemporain.
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mercredi 17 avril 2019

Arthur Segal (1875-1944) - Metal Still Life



Arthur Segal (1875-1944) 
Metal Still Life (Prismic Light Construction), 1943
Private collection 

Arthur Segal (ne pas confondre avec Lazar Segall)  fut un peintre d'origine roumaine, qui émigra à Londres en 1936.  Il se situe, pour une part importante de son œuvre, dans le mouvement de l'avant-garde allemande (courant expressionniste), puis  il évolue ver une forme de cubisme très personnelle. Arrivé à Berlin en 1892, il a pour professeur Hoelzel et subit les influences de Munch, Van Gogh et Segantini. Ses œuvres, aux couleurs claquantes et à la volonté expressive, sont exposées avec celles de Nolde, Heckel, Kirchner et Pechstein. Segal aide également à la fondation de la Neue Secession en 1910 et joue un rôle de premier plan dans le November Gruppe. À partir de 1917, à la lecture des théories de Goethe sur la couleur, influencé sans doute par les œuvres de Robert Delaunay, qui a exposé à la galerie Der Sturm en 1912, Segal évolue vers un style qualifié de « cubiste ». Divisant ses toiles en parties égales, le plus souvent des carrés ou des rectangles  qu'il  appelle des « équi-balances », Segal mêle, dans une tentative de narration évidente, des recherches de construction géométrique et d'alternance de couleurs à des problèmes optiques où joue le contraste du clair et de l'obscur. 

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mardi 16 avril 2019

Renato Guttuso (1911- 1987) - Still life



Renato Guttuso (1911- 1987)
Still life 
Private collection 

Que voit on ?  Une nature morte d'où émane une infinie nostalgie, composée autour d 'une pomme, d'une cafetière et d'une cage (ouverte et sans occupant). Plusieurs feuilles mortes, dont une feuille de platane au premier plan, semblent s'être posées au hasard des mouvements du vent sur cette composition. Magnifique ode à la liberté  ! 

Rappel biographique : Renato Guttuso est une figure extrêmement importante de la peinture italienne contemporaine, représentant du réalisme pendant les périodes fasciste et communiste de l'histoire italienne. Résistant, antifasciste, très tôt engagé aux côtés des communistes,  l'art de Guttuso transcende toute considération politique et bien que faisant constamment référence à une identité sicilienne, se situe aux antipodes du régionalisme.

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lundi 15 avril 2019

Raymond Rochette (1906-1993) - Nature morte au melon et prunes


Raymond Rochette (1906-1993)
Nature morte au melon et prunes, 1944
Collection particulière

Que voit on ? Dans une atmosphère diaphane et une lumière (venue de droite) plongeant dans un autre monde (celui des fresques antiques de Pompei) une nature morte à trois éléments avec au premier  plan,  un plateau  de prunes vertes ; au second plan un pichet en terre cuite  ; au troisième plan, un melon dans lequel quatre tranches ont été découpées et soigneusement préparées pour la dégustation.... A l'arrière plan  à travers ce qui semble être une fenêtre mais qui pourrait aussi bien  être une simple dessin posé dur une mur, on aperçoit un paysage maritime où se dessine une côte.

Rappel Biographique : l'artiste peintre français Raymond Rochette est né aux frontières de la forêt morvandelle et de l’usine métallurgique du Creusot. Malgré ses nombreux échanges avec des peintres parisiens et de province, malgré ses nombreuses lectures artistiques, ses voyages à Paris, en Italie, au Maroc, il reste en dehors des écoles et des tendances tout en réussissant à être un peintre témoin de son temps. Avant la guerre, ses sources essentielles d’inspiration sont les scènes de vie dans le Morvan, les vues du Creusot et de nombreux portraits. Pendant la guerre, les difficultés pour trouver du matériel le conduisent à réaliser une peinture très lisse, et une cinquantaine de tableaux de cette époque sont peints recto/verso.
Son obsession reste cette envie de représenter la vie dans les ateliers. d'usine. En 1949, 13 ans après sa première demande, il obtient l’autorisation de venir peindre à l'usine : « J’aime les machines comme on peut aimer les fontaines de Provence ; les ateliers me font penser aux nefs des cathédrales, et leurs lueurs aux fêtes nocturnes sur le grand canal. Les danseurs de l’opéra n’ont pas de gestes plus beaux que ceux des ouvriers, Claude Lorrain peignant ses palais n’avait pas de plus pure joie que celle que j’éprouve en dessinant les ateliers, le foisonnement des titanesques assemblages métalliques me donne la joie du Piranèse, mais c’est la joie de Le Nain que je goûte en en glorifiant soudeurs, meuleurs, lamineurs qui deviennent dans mes tableaux les magiciens d’une flamboyante forêt, celle de la métallurgie lourde. » 
En 1962, il apprend la construction de l’immense usine de Dunkerque et passe ses congés d’été à en peindre l’évolution. Très intéressé aussi par la mine, il descendra à plusieurs reprises au fond et en rapportera des paysages et des portraits de mineurs saisissants.
Malgré cette soif de peindre le milieu industriel, tous les sujets, même les plus communs, lui donnent le désir le les peindre ; il est un peintre de l’actualité, du quotidien, fixant dans tous les aspects de son environnement le temps qui passe.
Pendant 70 ans, Raymond Rochette n’a cessé de peindre : un paysage, un visage, un fruit, des objets simples, tout fascinait son regard. Il décède en 1993 dans sa maison natale.
Depuis 2006, centenaire de sa naissance, de nombreuses expositions ont eu lieu en Bourgogne,  à Paris, Dijon mais aussi  au Luxembourg et en Allemagne (au Rheinisches Industriemuseeum d'Oberhausen), au siège social d'Arcelor Mittal Paris.

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dimanche 14 avril 2019

Pierre Bonnard (1867-1947) - Nature morte aux pêches et au pot jaune



Pierre Bonnard  (1867-1947)
Nature morte aux pêches et au pot jaune, 1931
Collection particulière  (par Sotheby's)

Que voit-on ? Une composition assez complexe où, en plus de ce qui est décrit dans le titre (les pêches et le pot provençal en céramique vernissée jaune), on peut aussi voir un miroir de table qui s'élève du centre de la toile à son sommet, en esquissant quelques reflets de l'extérieur ...et une magnifique nappe blanche à rayures rouges  qui occupe le bas de cette nature morte saisie dans un angle de mur. 

Rappel biographique : le peintre français Pierre Bonnard est connu pour ses peintures de personnages, ses nus, ses portraits, ses paysages animés, ses intérieurs et ses natures mortes de fleurs et fruits. Bonnard est un artiste post-impressionniste, membre du groupe des Nabis, par lesquels il fut surnommé le Nabi japonard. En réaction à l'impressionnisme, les Nabis veulent libérer leur peinture des exigences du réalisme : « Ensemble, nous avons méprisé l'école et les écoles, les rapins, leurs traditions, leurs farces et leurs bals inutilement nudistes. Ensemble nous nous sommes sérieusement amusés ». Les artistes nabis cherchent des voies plus spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'orphisme, d'ésotérisme, et de théosophie. Ils s'appliquent à retrouver le caractère « sacré » de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel par le seul moyen de l'art.
Une fois devenu célèbre, Pierre Bonnard fut connu pour ne pouvoir s’empêcher de retoucher ses toiles une fois celles-ci achetées et exposées dans un musée. Ses amis appelaient ça « bonnarder » ou « bonnardiser ». Un journaliste relate cette attitude devenue visiblement coutumière. « Au  musée de Grenoble et au Musée du Luxembourg, il  arriva à Bonnard de guetter le passage d'un gardien d'une salle à l'autre, de sortir d'une poche une minuscule boîte garnie de deux ou trois tubes et, d'un bout de pinceau, d'améliorer furtivement de quelques touches un détail qui le préoccupait. Et, son coup fait, de disparaître, radieux, comme un collégien après une inscription vengeresse au tableau noir. »

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samedi 13 avril 2019

Georgia O'Keeffe (1887-1986) - Two Figs


Georgia O'Keeffe (1887-1986)
Two Figs, 1923
Frances Lehman Loeb Art Center, Poughkeepsie

Que voit on ? Exactement ce que le titre décrit,  à la fois fois fièrement dressées ou mollement avachies sur un fond de dégradé de blancs et gris...

Rappel biographique : La peintre américaine Georgia O' Keeffe est considérée comme une des peintres modernistes majeures du 20e siècle.  L'art de Georgia O'Keeffe est basé sur une observation minutieuse de la nature et sur sa volonté de peindre ce qu'elle ressent plus que ce qu'elle voit. Elle demeurera à l'écart des courants, suivant sa propre voie. Ses gros plans de fleurs, qui caractérisent une bonne partie de sa production, révèlent son sens aigu de l'observation. Le format de ses toiles, les couleurs et les nuances rendent la majeure partie de ses tableaux pratiquement abstraits. À sa mort, Georgia O'Keeffe a laissé environ 900 tableaux dont finalement très peu de natures  mortes, qui est pourtant un genre auquel elle est régulièrement revenue tout au long de sa carrière.
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vendredi 12 avril 2019

Manolo Valdés (b. 1942) - Hommage à Matisse


Manolo Valdés (b. 1942)
Hommage à Matisse, 1995
Collection privée

Que voit on ? Des poissons dans un bocal sur un fond bleu. L'hommage à Matisse pourrait concerner la toile la Nature morte aux poissons rouges... ou d'autres, sachant que Matisse est revenu à plusieurs reprises, tout au long de sa vie, sur ce thème du bocal de poissons.

Rappel biographique :   Le peintre et sculpteur Manolo Valdés, né Manuel Valdés Blasco est Manolo Valdés est un des rares artistes d'aujourd'hui à maîtriser à la fois les disciplines du dessin, de la peinture, de la sculpture et de la gravure.
Il s'appuie largement sur le patrimoine artistique espagnol, en particulier le travail de Velázquez.  En utilisant des techniques de gravure, sérigraphie et collage, les gravures de Manolo Valdés font référence à d'autres maîtres, dont Rembrandt, Rubens et Matisse, créant une touche intellectuelle qui emporte les ouvrages historiques importants hors de leur contexte d'origine.
Le travail de Manolo Valdés est plus qu’une réinterprétation de l'histoire de l'art. Cette inspiration, il la trouve aussi chez Pablo Picasso et chez Henri Matisse.
Les toiles ont différentes textures : toiles de jute repliées, recousues, badigeonnées de bitume, de pigments, surchargées de masses de peinture, comme une blessure, un goitre.
Cofondateur du groupe Equipo Crónica dans les années 1960. Depuis 1974, il expose régulièrement à la galerie Maeght.
Les œuvres de Manolo Valdés peuvent être vues dans de nombreuses collections publiques et privées, y compris : Fundación del Museo Guggenheim Bilbao de Bilbao,  Kunsthalle à Kiel, Kunstmuseum de Berlin ; The MET à de New York, Musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou de Paris, Museo de Arte Contemporáneo Internacional Rufino Tamayo à Mexico, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía de Madrid.
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jeudi 11 avril 2019

Milton Avery (1885-1965) - Tender Still Life (Bowl with Orchids)



Milton Avery (1885-1965)
Tender Still Life (Bowl with Orchids), 1956
oil on canvas board (16 x 12 in) 
Private collection (Sotheby's)

Que voit on ? Un bol jaune dans lequel des pommes et des figues encadrent une orchidée qui en jaillit. Un sujet délicat et très sophistiqué, rendu dans une touche et une composition minimaliste.

Rappel biographique :  Milton Clark Avery est un artiste peintre américain de figures, portraits, animaux, intérieurs, paysages et quelques rares natures mortes. S'il existe un lien entre le monde de la peinture traditionnelle américaine du début du 20e siècle et de celui de l'expressionnisme abstrait autour de 1945, c'est bien Milton Avery qui l'a créé. On ne lui connait aucune formation particulière, sinon en 1913 un cours de dessin d'après nature donné par Charles Noël Flagg à la Connecticut League of Art à Hartford. En 1925, il épouse Sally Michel, également peintre, dont on retrouve l'image dans les nombreux portraits exécutés par son époux. Sa première exposition personnelle a lieu en 1928, elle est suivie d'autres à partir de 1940.
Après la période Fauve de ses débuts, qui lui a permis de jouer avec de riches couleurs, il atténue sa palette et simplifie ses compositions qui tendent vers un dépouillement de plus en plus grand. Ses sujets restent simples tels que Rothko les définit. C'est dans un style presque Intimiste - Avery peignant son atelier, sa femme Sally, sa fille March, Central Park, les plages et montagnes où il passait l'été, des vaches, des poissons, des vols d'oiseaux, ses amis réunis dans son atelier...- qu'il peint des œuvres aux formes simplifiées, aux plans colorés, découpés, dans un espace à deux dimensions, évoquant l'art de Matisse. Toutefois, ses peintures ne sont jamais brillantes quoique très riches. Il maîtrise fort bien ses rapports de couleurs dont les contours peuvent être parfois fluides, créant une sorte d'osmose entre elles. L'art de Milton Avery rejoint ainsi, peu à peu l'abstraction expressionniste de Rothko et de Adolph Gottlieb. Ensemble, ils ont participé à de longues conversations hebdomadaires qui ont facilité la naissance de la peinture abstraite américaine d'après guerre et plus particulièrement de l'Ecole de New York.
Une grande rétrospective lui a été consacrée en 1952 au Baltimore Museum, puis à la Fondation Ford et au Whitney Museum en 1960. Une autre rétrospective posthume fut présentée à Lincoln puis à Little Rock en 1966, puis deux autres encore en 1983, à la Albright-Knox Art Gallery de Buffalo et au Minneapolis Institute of Arts.
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mercredi 10 avril 2019

Pierre Tal-Coat (1905-1985) - Nature morte au raisin sur le buffet


Pierre Tal-Coat (1905-1985) 
Nature morte au raisin sur le buffet 
Collection particulière 

Que  voit on ? Un buffet jaune entr'ouvert où l'on aperçoit de la vaisselle (compotier et carafe), sur lequel est posé un plateau avec une carafe, un verre et une grappe de raisin (thème récurrent dans les natures mortes de Tal-Coat). A l'arrière-plan, contre le mur recouvert d'un papier peint à rayures : la palette du peintre. 

Rappel biographique : Le peintre, graveur et illustrateur français Pierre Tal Coat (pseudonyme de Pierre Jacob pour éviter l'homonymie avec Max Jacob quimpérois comme lui), apparenté au mouvement de l'École de Paris Avec les artistes de ce mouvement, il exposa régulièrement à  la Galerie de France (de 1943 а 1965), dans les  galeries Maeght (de 1954 а 1974), Benador (de 1970 à 1980) puis à  la galerie H-Met , la galerie Clivages. En 1956, seize de ses peintures furent présentées à la Biennale de Venise. Aux côtés de Joan Miro et de Raoul Ubac, il collabore en 1963 aux réalisations pour la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence d'une mosaïque pour le mur d'entrée.
En 1968 le Grand Prix national des arts.
Une grande exposition rétrospective lui fut consacrée au Grand Palais à Paris en 1976.
А partir de 1961, Tal-Coat s'installа  à la Chartreuse de Dormont  près de Vernon (Eure), où il finira sa vie. Tal-Coat a illustré de nombreux livres d'art avec des gouaches, dessins, pointes sèches ou aquatintes, notamment de nombreux ouvrages d'André du Bouchet, Pierre Schneider, Pierre Torreilles, Philippe Jaccottet, Claude Esteban, Maurice Blanchot, Pierre Lecuire, Jacques Chessex...
Tal Coat a peint une série importante de natures mortes, toutes réalisées en 1942, en pleine guerre, alors qu'il se trouvait réfugié à Aix-en-Provence. De toutes ces peintures très dépouillées et exécutées avec une grande économie de moyens, il se dégage une grande force.

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mardi 9 avril 2019

Georges Braque (1882-1963) - Nature morte aux pommes



Georges Braque (1882-1963)
Nature morte aux pommes, 1932
huile sur toile
Collection particulière

Que voit on ?  Un des sujets de prédilection de ce grand maître de la nature morte qui peint ici les pommes en manière d'hommage à Gustave Courbet. La composition comporte également un verre à godrons, un pichet, un compotier en verre dont seuls les lignes extérieures sont dessinées, le tout posé  - et se confondant même par endroits  - avec un guéridon à piètement antique. Cette nature morte adopte la même palette que celles représentées dans la toile l'Atelier.

Rappel biographique : le peintre français Georges Braque qui fut aussi sculpteur et graveur est le maître incontestable de la nature morte au 20e siècle, genre qu'il a profondément transformé et renouvelé tout au long de sa vie, s'inscrivant  (consciemment  ou inconsciemment) dans une démarche similaire à celle de Chardin au 18e siècle. Engagé dans le sillage du fauvisme, influencé par MatisseDerain et Othon Friesz, il peint, à l'été 1906 les paysages de l'Estaque avec des maisons en forme de cubes (Maisons à L'Estaque) que Matisse qualifie de cubistes.  A partir de 1909,  il entre dans ce que les spécialistes appellent la période du  " cubisme analytique ".  Les paysages qui prédominaient  jusqu'alors dans son œuvre vont céder la place aux natures mortes. 
Ce sont principalement des natures mortes d'objets et/ou d'instruments de musiques (violons, guitare, pipe, journaux et magazines, objets divers de décorations intérieurs comme les nappes, les guéridons...) qu'il peint délaissant volontiers les thématiques habituelles du genre (fruits, légumes, pâtisseries, porcelaines). Dès avant la Première Guerre Mondiale, sa peinture s'enrichit de combinaisons imprévues, avec une multiplication des facettes. Les formes sont géométrisées et simplifiées. Comme le remarque Bernard Zurcher, dans son ouvrage Braque vie et œuvre :   « Si l'on considère que la bataille du cubisme s'est jouée  sur le thème de la nature morte, Braque y était le mieux préparé ou plutôt il a été à même, en consolidant chacune des étapes de son évolution, d'aller plus sûrement à ce « signe qui suffit » tel que l'a nommé Matisse »
Entre 1919 et 1939, son style et ses recherches vont évoluer. De son passé cubiste, il conserve la simultanéité des points de vue et il opère une partition des objets et des plans qui les éloignent de tout réalisme. Guitare et nature morte sur la cheminée  1925, et Fruits sur une nappe et compotier, sont caractéristiques de cette évolution. Les objets semblent des accessoires de la composition," l'effort porte sur la couleur". Braque pousse l'usage du contraste encore beaucoup plus loin dans Nature morte à la clarinette,  avec des formes qualifiées de « naturalistes » Avec Le Guéridon, 1928 et Le Grand guéridon, qu'il continue à travailler jusqu'en 1936-1939, Braque opère un long mûrissement des formes. Il retravaille même en 1945 le Guéridon rouge, commencé en 1939 en réduisant le motif ornemental. Le thème du guéridon revient souvent dans l'œuvre de 1911 à 1952 qui reçoit en 1937 le premier prix de la Fondation Carnegie  de Pittsburgh
Cloîtré dans son atelier pendant toute la durée de la Seconde guerre Mondiale, il refuse toute compromission avec les nazis et le régime de Vichy, malgré les nombreuses propositions qui lui sont faites. Braque se consacre au thème des Intérieurs avec un retour en force du noir qui donne une impression de dépouillement et de sévérité. Pendant cette période, Braque poursuit son sujet favori  le nature morte et particulier les natures mortes aux instruments de musique qui n'ont cessé d'apparaître dans ses tableaux depuis 1908 .  « L'instrument de musique, en tant qu'objet, a cette particularité qu'on peut l'animer en le touchant, voilà pourquoi j'ai toujours été attiré par les instruments de musique » .1942 est une année particulièrement féconde pour le peintre qui commence plusieurs toiles sur le thème de la musique, qu'il terminera plus tard comme L'Homme à la guitare (1942), 1942-1961. 
A cette époque là il réalise une nature morte à sujet animalier Deux poissons dans un plat avec une cruche, (1949-1941) qui inaugure une série de poissons sur fond noir Les Poissons noirs, 1942, et  plusieurs Vanités.  
A la Libération, Aimé Maeght devient son nouveau marchand parisien, et publie la première édition des Cahiers G. Braque. En 1948, lorsqu'il  présente la série des Billards à la Biennale de Venise il reçoit le Grand Prix pour l'ensemble de son œuvre. Suit une série d'expositions en particulier au MoMa de New York, qui parachève la reconnaissance internationale de son œuvre immense et essentielle.

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lundi 8 avril 2019

Georges Bouche (1874-1941) - Pichet et pot



Georges Bouche (1874-1941)
Pichet et pot
Collection particulière

Que voit on ? Ce que le titre décrit  rendu à travers une pâte épaisse et travaillée dans une crépusculaire et inquiétante monochromie de verts avec quelques nuances de jaune.

Rappel biographique :  le peintre français, Georges Bouche commence à peindre dès l’âge de quatorze ans des petites toiles ;  il voue à ce moment là une admiration enthousiaste au peintre paysagiste lyonnais Louis-Hilaire Carrand (1821-1899) qu'il rencontre à la fin de sa vie, alors que celui-ci mène une existence misérable.  L'influence de ce très grand peintre proche de l'Ecole de Barbizon lui-même très influencé par Gustave Moreau se fera sentir de façon indélébile sur tout l'oeuvre de Georges Bouche.
D’abord élève d’architecture à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, Bouche quitte sa ville natale et s’installe à Paris où il rencontre Pierre Laprade avec qui il se lie d’amitié et fonde un atelier commun. Les styles de l'un et l'autre sont pour un temps très entremêlés jusqu'au moment où, découvert par  le marchand Ambroise Vollard Laprade quitte l’atelier.
Georges Bouche épouse alors la peintre Emilie Charmy et continue à travailler seul, réagissant contre les facilités d’harmonies des Post-Impressionnistes et des Fauves, s’attachant à prouver que les excès de couleur risquent de tuer la lumière. A travers une pâte rugueuse, il obtient un effet de légèreté et de transparence inégalée dans le domaine de la peinture si ce n'est pas  Alberto Giacometti quelques années plus tard. En 1902, il expose pour la première fois et participe régulièrement au Salon d’automne, au Salon des indépendants et à la Nationale. Il est représenté à l’exposition des « Maîtres indépendants 1895-1937 » au Petit Palais de Paris.
Lorsqu’il rencontre le succès, Georges Bouche est au seuil de la mort. L’exposition de 1939 à Paris est la dernière de son vivant. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, le peintre se retire dans sa propriété d’Auvergne où il décède peut de temps après. Son oeuvre  magnifique est depuis son décès demeurée dans un oubli aussi injuste qu'incompréhensible, car il s 'agit là d'un très grand peintre du 20e siècle.

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dimanche 7 avril 2019

Antoine Vollon 1833-1900) - Nature morte au citron et au sucrier


Antoine Vollon  1833-1900)
Nature morte au citron et au sucrier
The Pushkin State Museum of Fine Arts

Que voit on ? Un citron entier dans un plat en porcelaine blanc-bleu, une cuillère en argent, une carafe.  Le sucrier fournit au peintre l'opportunité d'une remarquable étude de reflets. 

Rappel biographique : le peintre français Antoine Vollon  est considéré comme appartenant au mouvement réaliste, bien que son style s'adapte toujours en fonction du sujet traité. Artiste productif, fougueux et extrêmement doué, Antoine Vollon affichait une préférence marquée pour les effets de lumière. Il a peint des ports, des marines aux grands cieux tourmentés et des pêcheurs mais c'est surtout comme peintre de natures mortes qu'il aimait se présenter lui-même.
Il débute sa carrière à Lyon, où il apprend la gravure sur métaux et fréquente l 'Ecole des beaux-arts de la ville où il est l'élève de Théodule Ribot. Il développe rapidement une attention particulière surtout pour les natures mortes qui relèvent d’un défi technique et artistique. Ce défi couvre un champs très large qui va de la représentation d'une motte de beurre, à la peinture de fruits et de fleurs isolés (poires, prunes, cerises, pêches, tomates, courges, violettes...) en passant par le rendu des reflets du métal des ustensiles de cuisines jusqu'à la représentation des matières vivantes quotidiennes de la cuisine (plateau d'huîtres, œufs, carcasse de cochon pendu et vidé, poissons de mer en attente de cuisson...).  Ses œuvres sont aujourd’hui conservées dans les plus grands musées du monde (Amsterdam, Londres, New York...) et chez quelques chanceux collectionneurs privés principalement aux Etats-Unis où Vollon est beaucoup plus connu qu'en Europe (Washington, New York, Boston, Philadelphie…). En France, le musée d'Orsay à Paris conserve une de ses toiles (Autoportrait), de même que les musées de Lyon (sa ville natale), Amiens et Rouen. Le Musée des beaux arts de Dieppe quant à lui conserve deux toiles : Femmes du Pollet à Dieppe et Poissons de mer.
Alexandre Dumas fils était le grand collectionneur français de l'œuvre de Vollon, ainsi que de riches américains, comme Henry Frick (Frick Collection) ou le peintre William Merritt Chase qui l'admirait beaucoup et s'inspira, dans la plupart de ses propres natures mortes de celles d'Antoine Vollon.
Le MET à New York conserve l'une des plus belles toiles de Vollon. de meme que le Musée Pushkin de Moscou (ci-dessus)
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samedi 6 avril 2019

Ragnar Sandberg (1902-1972) - Pears


Ragnar Sandberg (1902-1972)
Pears
Private collection


Ragnar Sandberg  est un peintre, dessinateur  écrivain et éducateur artistique suédois. Il poursuivit ses études artistiques à  l’Ecole de Valand  où il fit la connaissance de Nils Nilsson et David Larsson, qui devinrent ses amis proches. Ensemble, ils partirent en voyage aux Indes orientales et au Japon en 1922 en tant que mousse  à  bord du navire S / S Formosa. Après ses études d'art, il se consacra а la philosophie et aà la littérature, mais Ivan Ivarson l' encouragea à reprendre la peinture. Avec Ivarson, il exposa à la Galerie Moderne de Stockholm en 1933 et avec Evald Bjцrnberg а la galerie d'art de Gцteborg en 1936, mais son art n'attire pas beaucoup l'attention.
Ses premiers succès furent enregistrée  lors d'expositions personnelles à la Galerie d'art franco-Sudédoise en 1939 et à la galerie Matthiesen de Londres,
Dans les années 40 et 50  Sandberg fait partie du groupe d'artistes appelé "The Gothenburg Colors ", issu des travaux  de Tor Bjurstrцm.  Dans ce groupe Sandberg faisait figure d'intellectuel. Parmi ses commandes  publiques on peut citer une peinture murale al secco pour la salle de banquet de Lorensberg à Göteborg et une fresque décorative pour le département de zoo-physiologie d’Uppsala. Son oeuvre comporte des paysages de la côte ouest et de la Scanie, des paysages urbains, des personnages, des observations de la réalité et quelques natures mortes.  Il est présent dans les plus grands musées du Monde et le Centre Pompidou de Paris lui a consacré une exposition  remarquable.

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vendredi 5 avril 2019

Giacomo Ceruti (1698- 1767) detto Il Pitocchetto - Natura morta con pesce



Giacomo Ceruti (1698- 1767) detto Il Pitocchetto   
Natura morta con pesce  
Pinacoteca di Brera, Milano 

Que voit-on  ? Deux magnifiques poissions fraichement pêchés et disposés à côté de gousses d'ail, citron pelé, grenade, coloquintes et noix. Le tout est sur une desserte de cuisine en bois où figurent aussi, en équilibre, un panier d'osier contenant des oignons rouges.  Une splendeur napolitaine !

Rappel biographique  :  Giacomo Ceruti, dit aussi Il Pitocchetto  est un peintre italien du 18e siècle, principal représentant du style « paupériste », à travers ses scènes décrivant la vie de gens du petit peuple, caractérisées par une grande intensité émotionnelle et une expressivité peu commune des personnages. En dehors de ses portraits, il a  réalisé  de très étonnantes natures mortes, comme celles ci, relativement en rupture avec au style convenu que ce genre adoptait à son époque en Italie.
Il est souvent considéré comme un précurseur, dans l'art pictural, des préoccupations morales et sociales des Lumières.
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jeudi 4 avril 2019

Pyotr Konchalovsky (1876-1956) - Still-Life with Oranges and crumpled paper



Pyotr Konchalovsky (1876-1956)
Still-Life with  Oranges and crumpled paper, 1946
Fondation Pyotr Konchalovsky, Moscow

Que voit on ? Posées sur une  desserte qui ressemble à un meuble de toilette avec son miroir : des oranges  dont 7 sont visibles et une est encore enveloppée dans son papier de transport. Cette denrée exotique et rare  qu'était l'orange dans l'Union soviétique de Pyotr Konchalovsky est présentée comme un produit de luxe, quasiment comme un  bijou.  Le peintre s'est beaucoup amusé avec les pliures du papier vert qui sert au premier emballage  et qui est un tableau à soi seul.

Rappel biographique : Le peintre russe Piotr Petrovitch Kontchalovski était  membre du mouvement artistique Valet de Carreau (Jack of Diamonds group). Pendant cette période, il a principalement dessiné des natures mortes et des paysages. Ses peintures, comme celles des autres artistes du Valet de Carreau, étaient fortement influencées par  Cézanne. Plus tard, il commença à peindre des portraits qui furent considérés comme des exemples du style du réalisme socialiste soviétique.
Piotr Kontchalovski était un peintre très prolifique. Il  est connu pour avoir créé plus de 5000 œuvres dont beaucoup de natures mortes.

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mercredi 3 avril 2019

Olga Vladimirovna Rozanova (1886-1918) - Nature morte au nécessaire de couturière, 1915



Olga Vladimirovna Rozanova (1886-1918)
Nature morte au nécessaire de couturière 1915.
Tetriakov Gallery, Moscow

Que voit on ? Un nécessaire de couturière  traité à la façon cubiste mais empli de tous les attributs   habituels de cet objet  : bobines de fils, aiguilles, dés à coudre, ciseaux de tailleur, centimètre et échantillon de dentelles...   On notera tout de même  que cette nature morte cubiste peinte en 1915 était très à l'avant garde de ce mouvement.

Rappel biographique :  Olga Vladimirovna Rozanova (Ольга Владимировна Розанова),  est une artiste représentative de l'avant-garde russe, à la fois peintre et sculptrice, proche du mouvement suprématiste.
En 1904, elle entre à l'école d'art appliqué Stroganov. En 1910 elle devient l'un des membres les plus actifs du groupe Soyouz Molodyozhi (Union de la jeunesse), dont elle écrit le manifeste. La place des femmes dans l'art russe devenait éminente à son époque. Au sein de ce groupe, avec Elena Gouro, elle avance des idées esthétiques fort avancées. Son article « Bases de la nouvelle création et raison de son incompréhension » est publié dans le troisième almanach de l'Union de la jeunesse.
Elle a conscience de vivre une époque de transition durant laquelle l'art s'est affranchi de la nature pour créer librement. Mais avec le temps, l'énergie créatrice qui était apparue grâce à cette libération s'affaiblit ; la technique devient alambiquée et les formes se figent dans la répétition. Il en résulte peu à peu une déliquescence que Rozanova dit retrouver dans les expositions de « Mir Iskousstva » et de l'« Union des peintres russes ». L'avant-garde doit apporter de nouveaux principes : dynamisme, volume, rythme, rapports de couleurs. L'art nouveau doit se libérer de tout côté narratif, littéraire ou social1 La répétition est à proscrire par les artistes et, selon Olga, « l'identité est l'apothéose de la vulgarité ».
Elle a d'ailleurs crée autant dans les domaines de la peinture, de la construction tridimensionnel, du textile et de la conception de vêtements que ceux de la poésie et de la rédaction d'articles pour des journaux contemporains.
En 1912, elle se rapproche du courant futuriste russe, et se lie d'amitié avec Velimir Khlebnikov et d'Alexeï Kroutchenykh qu'elle épouse dans la même année.
De 1913 à 1917, elle illustra 19 livres, principalement écrits par son mari; elle sera l'unique artiste de l'Avant-Garde russe à se dédier à l'illustration de livres4.
Elle rejoint le suprématisme en 1916 et sous l'impulsion de Kasimir Malevitch, développe un style de peinture qui confine à l'abstraction. La même année, elle participe à l'expérience communautaire artistique du village ukrainien de Verbovka, initiée par Natalia Davidova et Nina Genke-Meller.
En 1917-1918, elle se lance dans une série de compositions qu'elle appelle « tsv’etopis’ » (« représentations non objective »), dont est issue entre autres la célèbre composition La Raie verte (1917), travaux qui anticipent l’expressionnisme abstrait et les toiles d'un  Rothko...
Elle meurt des suites d'une diphtérie en 1918.
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2019 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau