vendredi 12 juillet 2019

Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) - Nature morte avec un épagneul pourchassant un canard



Jean-Baptiste Oudry  (1686–1755)
Nature morte avec un épagneul pourchassant un canard 
Huile sur toile, 1719 ( 141x 114cm)
Nationalmuseum Stockholm

Que voit on ? Sous le titre assez anodin de Nature avec  épagneul poursuivant des canards, ce qui est en effet une partie du sujet, c'est bien d'une nature morte aux poissons que propose là Oudry, le maître français du genre ....et quelle !   Rarement une telle profusion et  une telle variété d'espèces se seront retrouvées ensemble dans un si petit espace (pas is petit d'ailleurs puisque la toile mesure 1mètre 41 sur 1 mètre 14, ce qui est plutôt grand pour une nature morte. Comme d'habitude chez Oudry, il faut se méfier de ce que l'on voit car le plus important étant ce que l'on ne voit pas  !
Ainsi outre les canards et l'épagneul  fou annoncé :  des anguilles, une raie, (qui annonce déjà celle de Chardin,  des saumons (entiers et découpés), des truites, et même une mouette qui s'est trouvée sans doute prise au piège de ce massacre savamment orchestré ! Un chef d'oeuvre  absolu du genre, bien  digne de l'extraordinaire collection de toiles d'Oudry que possède le le Musée national de Suède à Stockholm. 

Rappel biographique : Le peintre et graveur français Jean-Baptiste Oudry est surtout célèbre pour ses peintures de chiens de chasse, ses natures mortes animalières et ses animaux exotiques. Fils de Jacques Oudry, maître peintre et marchand de tableaux sur le Pont Notre-Dame, et de sa femme, Nicole Papillon, qui appartenait à la famille du graveur Jean-Baptiste-Michel Papillon, Jean-Baptiste Oudry étudia tout d'abord à l'Ecole de la Maîtrise de Saint-Luc, dont son père était directeur.
Il fut placé ensuite chez le grand peintre du roi Nicolas de Largillière, dont il devint bientôt l'ami. Après avoir peint quelques sujets religieux et un portait du Tsar Pierre 1er, il rencontre le marquis de Beringhen, premier écuyer du roi. Cette rencontre est décisive car le marquis commande à Oudry de nombreux ouvrages pour le roi. Dès lors on octroie à Oudry un atelier dans la cour des princes aux Tuileries et un logement au Palais du Louvre où il forma un cabinet renommé. 
Oudry suivait les chasses royales et faisait de fréquentes études dans la forêt de Compiègne.
L'intendant des finances, Fagon, le prit à son service et le chargea de rétablir la manufacture de Beauvais, tombée en décadence. Oudry s'adjoignit Boucher et Natoire pour exécuter la copie des tableaux. On lui confia également l'inspection de la manufacture des Gobelins, où l'on exécutait les tapisseries des chasses du roi d'après ses tableaux.
Jean-Baptiste Oudry a peint le portrait, l'histoire, les chasses, le paysage, les animaux, les fruits, les fleurs ; il a imité les bas-reliefs ; il a fait du pastel, de la décoration ; il aussi gravé à l'eau-forte. On lui doit deux conférences qui furent lues à l'Académie, « Sur la manière d'étudier la couleur en comparant les objets les uns avec les autres » et « Sur les soins que l'on doit apporter en peignant ». Oudry a laissé un grand nombre de dessins dont les plus connus sont les 275 dessins qui servirent à l'édition dite des Fermiers généraux des Fables de La Fontaine, gravées par  Charles-Nicolas Cochin. Il est également l'auteur d'un Almanach de rébus paru en 1716.

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2019 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau


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