samedi 30 novembre 2019

Johann-Wilhelm Preyer (1803-1889) - Pflaume



Johann-Wilhelm Preyer (1803-1889)
Pflaume,  1860
Collection privée

Que voit on ?  Une prune posée sur un  entablement qui est en réalité constitué par la surface du papier sur laquelle elle est peinte.

Rappel biographique : Le peintre allemand Johann Wilhelm Preyer est né dans une famille qui comptait plusieurs artistes dont Gustav et Louise, qui eurent un atelier commun dans la vieille ville d'Eschweiler. La fille de Johann Wilhelm, Emilie, peignit aussi des natures mortes et son fils, Paul, des scènes de genre et des portraits.
Johann Wilhelm Preyer a surtout peint des natures mortes d'après nature et toujours avec un traitement minutieux du détail (comme ci-dessus).
La plupart de ses tableaux, qui sont associés à l'école de peinture de Düsseldorf, se trouvent aux États-Unis, plusieurs à la National Galerie allemande et dans la Collection Ravené à Berlin.

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vendredi 29 novembre 2019

Salvador Dalí (1904 - 1989) - Salema


Salvador Dalí (1904 - 1989) 
Salema, 1918 
Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía

Que voit on ? Une sole toute fraiche, posée sur une assiette blanche.  La sole est crue et entourée de trois figues très mûres dont une a été entamée. Faisant partie des oeuvres de jeunesse de Dali  - il a 14 ans quand il peint ce tableau, comme Cruche à eau  récemment publiée dans ce blog - il n'en reste pas moins que l'attirance vers la représentation du symbole (ici à la fois religieux et sexuel) est fortement présente...

Rappel biographique : Salvador Domingo Felipe Jacinto Dalí i Domènech, connu comme Salvador Dalí, marquis de Dalí de Púbol, est un peintre, sculpteur, graveur et écrivain catalan de nationalité espagnol, considéré comme l'un des principaux représentants du surréalisme et comme l'un des plus célèbres peintres du 20e siècle... en tout cas l'un des plus médiatisés de son vivant ! Les thèmes qu'il aborda le plus fréquemment furent le rêve, la sexualité, le comestible, sa femme Gala et la religion. La nourriture et l'acte de manger, ont une place centrale dans l'œuvre et la pensée dalinienne pour qui « la beauté sera comestible ou ne sera pas ». La création picturale peut-être la plus connue de Dalí est Montres molles. Elles coulent comme un camembert et dans l'explication surréaliste qu'il en donnera il dira « Les montres molles sont comme du fromage, et surtout comme le camembert quand il est tout à fait à point, c’est-à-dire qui a la tendance de commencer à dégouliner. Et alors, mais quel rapport entre le fromage et le mysticisme ? […] Parce que Jésus, c’est du fromage. »
Salvador Dalí réalisa plus de 1500 toiles dans sa vie, et produisit également des illustrations de livres, des lithographies, des costumes de théâtres, un grand nombre de dessins, de sculptures, des objets et plusieurs films.

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jeudi 28 novembre 2019

Louise Bourgeois (1911-2010) - I Do



Louise Bourgeois (1911-2010)
I Do, 2010 
Digital print in colors, on fabric 
Private collection.

Que voit on ?  Deux taches rouges reliées à deux traits, le tout sobrement intitulé par Louise Bourgeois dans la dernière année de sa vie : "I do" (Je fais).  Aucune allusion à un quelconque objet et encore moins à une nature morte, comme elle l'avait déjà fait clairement dans une oeuvre de 1963 publiée dans ce blog. Cependant l'oeil ne peut s'empêcher  - il est même conduit à voir en réalité -  deux coquelicots reliés à une tige de sang.

Rappel biographique : Louise Joséphine Bourgeois est une sculpteur et plasticienne française, naturalisée américaine, surtout connue pour ses sculptures et ses installations monumentales, bien qu'elle ait aussi pratiqué la peinture et la gravure. Les natures mortes ne sont pas a priori son sujet mais elle en a sculpté quelques unes. Elle explore des thèmes tels que l'univers domestique, la famille, le corps notamment les organes sexuels tout en abordant une approche qui se traduit comme une manifestation des subconscients et la réactivation de souvenirs de son enfance.
Louise Bourgeois bien que née en France a passé l'essentiel de sa carrière artistique à New York, où elle s'est installée en 1938 après avoir épousé l'historien d'art américain Robert Goldwater (1907-1973). Son travail d'artiste été reconnu assez tardivement.
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mercredi 27 novembre 2019

Juan Gris (1887‑1927) - Bouteilles et bol



Juan Gris (1887‑1927) 
Bouteilles et bol, 1911 
Crayon sur papier  
National Gallery of Art, Washington


Que voit on ? Un dessin de Juan Gris sur un sujet qui pourrait être un sujet de Giorgio Morandi (son exact contemporain).  Le dessin, est tout à fait dans le  style de Juan Gris à cette époque. On peut le comparer à celui de la nature morte  Le Livre exécutée la même année. 

Rappel Biographique : Juan Gris vécut et travailla en France à partir de 1906. Il fut proche du mouvement cubiste mais il occupa en même temps une place très à part dans la peinture de son temps, sans doute toujours dans l'ombre de Picasso qui l'aurait volontiers " éliminé de la carte " selon les dires de Gertrude Stein. Salvador Dali disait de lui : « Juan Gris est le plus grand des peintres cubistes, plus important que Picasso parce que plus vrai. Picasso était constamment tourmenté par le désir de comprendre la manière de Gris dont les tableaux étaient techniquement toujours aboutis, d'une homogénéité parfaite, alors qu'il ne parvenait jamais à remplir ses surfaces de façon satisfaisante, couvrant avec difficulté la toile d'une matière aigre. Il interrogeait sans cesse : « Qu'est-ce que tu mets là ? — De la térébenthine. » Il essayait le mélange, échouait, abandonnait aussitôt, passant à autre chose, divin impatient. »
Aujourd'hui Juan Gris apparait comme un génie injustement resté dans l'ombre. Il a peint quasiment autant de natures mortes que de paysages ou de portraits.

Jusqu’en 1920, sa peinture est encore marquée par l’Espagne, celle des natures mortes de l’école de Séville des 16e-17e siècles – d’un José Sanchez Cotan, d’un Valdes Léal ou d’un Zurbaran, par exemple – Gris aime profondément ces peintures des « blancs chartreux qui, dans l’ombre, glissent silencieux sur les dalles des morts ». Des blancs contrastant avec les noirs, il va donc tirer le parti le plus fort.

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mardi 26 novembre 2019

Henri Fantin-Latour (1836-1904) - Capucines


Henri Fantin-Latour (1836-1904)
Capucines, 1887 
Huile sur toile 
Leeds Museums and Galleries (UK)

Que voit-on ? Un bouquet de capucines dans un vase en verre transparent qui permet d'apercevoir dans le détail,  l'entrelacs de tiges qu'il abrite. Maitrise absolue des coloris avec le rendu du vert sur un fond vert, un exercice se style qui peut s'avérer extrêmement périlleux !  Bref une petite merveille très discrète !

Rappel biographique : Le peintre et lithographe français Henri Fantin-Latour était plus connu de son vivant pour ses portraits de femmes, ses portraits de groupes dont il rénova le style compassé et pour ses peintures allégoriques que pour ses natures mortes, pourtant admirables. Aujourd'hui c'est exactement le contraire ! Membre du groupe dit « de 1863 », puis du Cénacle des Batignolles où l'Impressionnisme serait né, Fantin-Latour fait souvent figure de chaînon entre la peinture romantique et l'impressionnisme. Ses natures mortes, fleurs ou fruits, ont souvent trouvé acquéreur grâce à son ami Whistler qui a attiré 'attention en Angleterre sur Fantin, à une époque où la peinture impressionniste française était peu appréciée dans ce pays.

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lundi 25 novembre 2019

André Derain (1880-1954) - Fruits et couverts



André Derain (1880-1954) 
Fruits et couverts, c. 1948-50 
Huile sur toile 
Collection particulière 

Que voit on ? Des fruits tellement stylisés que l'on se demande si ce sont des pommes, des oranges ou des prunes  ?! L'identification du sujet semble peut importé dans ce tableau attribué à Derain et qui a été adressé à l'administrateur du blog par un lecteur passionné.  Un compotier, un couteau au tout premier plan et une cuillère a peine esquissée, complètent cette nature morte d'une composition très surprenante...

Rappel biographique : Le peintre français André Derain est l'un des fondateurs du fauvisme. Peintre de figures, de portraits, de nus, de paysages, de marines, de natures mortes, il emploie diverses techniques : huile, gouaches, aquarelles, pastels. Il est également peintre de décors de théâtre, sculpteur, graveur et illustrateur.
Pendant l'occupation allemande de la France, Derain est courtisé par les Nazis comme symbole prestigieux de la culture française. Il accepte une invitation pour une visite officielle en Allemagne en 1941, avec, notamment, son ami Maurice de Vlaminck, Kees van Dongen ou le sculpteur Paul Belmondo. Derain est traité de collaborateur et ostracisé après la Libération. Après la guerre, il renonce aux présentations publiques de ses œuvres et finit sa vie dans une solitude volontaire.
Son œuvre est parfois considérée comme un revirement vers la tradition après un engagement dans les avant-gardes mais elle témoigne fortement des préoccupations des artistes de son époque, dont beaucoup, à l'instar de Maurice De Vlaminck ou Félix Valotton suivent ce même itinéraire, qualifié par les historiens de l'art de « retour à l'ordre », auquel même Picasso n'échappe d'ailleurs pas à la fin des années 1910, durant une courte période. L'œuvre de Derain est essentiellement picturale, mais il a également signé les décors et les costumes de nombreux ballets, illustré une trentaine de livres, il est également connu comme sculpteur. Une grande partie de son œuvre (80 peintures, 77 sculptures, des dessins, mais aussi des objets d'art primitif lui ayant appartenu), précédemment dans la collection Pierre et Denise Lévy, est présentée au musée d'art moderne de Troyes. Quelques de ces toiles sont aussi conservées  dans les plus prestigieux musées de la planète (le Metropolitan Museum of Art de New York,  le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, le Museo Rhyssen-Bornemisza de Madrid, la Royal Gallery de Londres, l'Australian National Gallery, le Bunkamura Museum of Art à Tokyo...)

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dimanche 24 novembre 2019

Sören Emil Carlsen (1853-1932) - Vases bleus



Sören Emil Carlsen (1853-1932)
Vases bleus, c.1919 
Huile sur toile
Collection particulière 

Que voit-on ?  La thématique habituelle de ce grand peintre  impressionniste américain, portée ici à un paroxysme de perfection.  Comme l 'italien  Giorgio Morandi, Carlsen travailla en effet presque uniquement sur les formes  de vases et de récipients de toutes sortes et de tous matériaux (du métal à la porcelaine  en passant par  la terre cuite et le verre). Avec ces vases on atteint une sorte d'accomplissement.

Rappel biographique : Sören Emil Carlsen est un peintre impressionniste américain d'origine danoise. Rapidement qualifié de " Chardin américain " par la critique locale de son temps, il se spécialisa dans les natures mortes. Membre de la National Academy of Design, professeur de dessin respecté à Chicago, San Francisco, et New York, et bien que figurant dans plusieurs collections privées, il n'a jamais été classé parmi les grands peintres américains du 20e siècle, et pourtant...

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samedi 23 novembre 2019

Man Ray (1890-1976) - Cinq Pamplemousses



Man Ray (1890-1976)
Cinq Pamplemousses
Huile sur toile, 1948
Collection particulière

Que voit-on ? Les cinq pamplemousses décrits dans le titre sont posés sur quadrillage dessiné sur la toile volontairement inachevée. Les ombres portées et les ombres sur les fruits, très stylisées rappellent que Man Ray était un photographe qui aimait détourner la photographie de son aspect  réaliste.

Rappel biographique : Emmanuel Radinsky plus connu sous le pseudonyme de Man Ray fut un peintre, photographe et réalisateur de cinéma, acteur du mouvement Dada à New York, puis du surréalisme à Paris. Son pseudonyme emprunte trois lettres à son prénom et trois à son nom, et signifie littéralement homme rayon (de lumière), ce qui doit être entendu comme l'homme qui écrit avec la lumière, c'est-à-dire la signification du mot photographe.
À Montparnasse, durant trente ans, Man Ray révolutionne l'art photographique. Les grands artistes de son temps posent sous son objectif, comme James Joyce, Gertrude Stein ou Jean Cocteau. Il contribue à valoriser l'œuvre d'Eugène Atget qu'il fait découvrir aux surréalistes En 1934, Meret Oppenheim pose pour Man Ray, cette série de photos de nus devient l'une de ses séries les plus célèbres. En 1940, après la défaite de la France, Man Ray s'embarque pour les Etats-Unis en compagnie de Salvador Dali, de sa femme Gala et du cinéaste René Clair. Il a photographié peu de natures mortes. Quand Man Ray, photographe surréaliste, choisit en toute liberté le vocabulaire de sa nature morte, il n'en reste pas moins fidèle au souci générique de rendre la complexité subtile des formes et les effets de reflets.
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vendredi 22 novembre 2019

Josef Sudek (1896-1976) - Still life with shell



Josef Sudek (1896-1976) 
Still life with shell, 1950-1959


Rappel Biographique  : Josef Sudek est un photographe tchèque. Son père (peintre en bâtiment) meurt alors que le futur photographe a trois ans. À l'âge de quatorze ans, il part à Prague pour un apprentissage où il apprend la reliure. Il photographie en amateur dès 1913. Il accomplit son service militaire à Kadaň en 1915 et part ensuite pour le front italien armé de son appareil photographique.
Il revient amputé du bras droit à cause d'une grenade, il devient alors photographe après avoir étudié la photographie pendant deux ans à Prague à l'école des arts graphiques de 1922 à 1923 avec Jaromir Funke. 
Sa pension d'invalidité lui laisse la possibilité de se consacrer à la photographie d'art et dans les années 1920 il travaille dans un style pictorialiste. En 1924, poussé par un club de photographie local, il devient le cocréateur de la Société Photographique de Prague (Pražskou fotografickou společnost). En 1927 il lance son propre studio1. Il photographie les mutilés de guerre, la restauration de la cathédrale Saint-Guy de Prague et voyage deux mois en Italie.
De 1927 à 1936, il réalise des portraits, des reportages et des paysages pour la maison d'édition dp (Družstevní práce) dans les locaux de laquelle il organise sa première exposition personnelle en 1932. Il expose ensuite à plusieurs reprises à Prague.
 En 1933, il prend part à l'exposition La photographie sociale.
À partir de 1940, il adopte l'appareil grand format (30x40 cm), utilise la caméra panoramique Kodak (1894, 10 x 30 cm).
Durant la Seconde Guerre mondiale et après, Sudek créa des paysages de nuit de Prague, photographia les paysages boisés de Bohème et la fenêtre en verre qui menait à son jardin (les fameuses séries La fenêtre de mon atelier). 
Il poursuivit en photographiant l'intérieur encombré de son studio (les séries Labyrinths).
En 1954, il obtient le Prix de la ville de Prague et en 1961, le titre d'artiste émérite par le gouvernement tchèque.
Il sera exposé à l'Ouest, pour la première fois, en 1974, à la George Eastman House, et publiera seize ouvrages au cours de sa vie. Appelé le "poète de Prague", Sudek resta célibataire et fut une personne timide et solitaire : il n'apparut jamais aux vernissages de ses expositions et peu de gens figurent dans ses photos. 
D'autre part, en dépit des privations de la guerre et du communisme, il constitua une discothèque privé très renommée d'enregistrements de musique classique.

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jeudi 21 novembre 2019

Eliot Hodgkin (British, 1905–1987) - Leaves



Eliot Hodgkin (British, 1905–1987)
Leaves, 1970
Tempera on hardboard
National Galleries of Scotland, Scottish National Gallery of Modern Art

Rappel biographique : Le peintre britannique Eliot Hodgkin a réalisé de nombreuses natures mortes de plantes, de fruits, de légumes et d'autres objets inanimés avec une précision digne des grands illustrateurs botaniques des siècles passés. Cette grande précision et le luxe de détails de ces planches l'ont rendu grandement apprécié des botanistes et des scientifiques agissant dans le domaine environnemental. Hodgkin occupe une place réellement à part dans l'histoire de la nature morte au 20e siècle. La Royal Academy of Arts conserve, et aussi plusieurs dessins et tableaux de ce peintre dont l'oeuvre est hommage frontal, obstiné et très figuratif à l'environnement  dans un siècle qui a grandement participé à sa destruction. Après sa mort, plusieurs œuvres de sa collection furent vendues chez Christie's.
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mercredi 20 novembre 2019

Salvador Dalí (1904 - 1989) - Cruche à eau

 

Salvador Dalí (1904- 1989) 
Cruche à eau,  1918  
Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía.

Que voit-on ? Une cruche à eau et deux poires. Une oeuvre datant de la jeunesse du peintre, puisqu'il avait  14 ans quand il la peignit ! Que le processus soit inconscient ou conscient, on y retrouve portant déjà une habileté et une insolence certaine dans l'art d'associer des symboles  !   

Rappel biographique : Salvador Domingo Felipe Jacinto Dalí i Domènech, connu comme Salvador Dalí, marquis de Dalí de Púbol, est un peintre, sculpteur, graveur et écrivain catalan de nationalité espagnol, considéré comme l'un des principaux représentants du surréalisme et comme l'un des plus célèbres peintres du 20e siècle... en tout cas l'un des plus médiatisés de son vivant ! Les thèmes qu'il aborda le plus fréquemment furent le rêve, la sexualité, le comestible, sa femme Gala et la religion. La nourriture et l'acte de manger, ont une place centrale dans l'œuvre et la pensée dalinienne pour qui « la beauté sera comestible ou ne sera pas ». La création picturale peut-être la plus connue de Dalí est Montres molles. Elles coulent comme un camembert et dans l'explication surréaliste qu'il en donnera il dira « Les montres molles sont comme du fromage, et surtout comme le camembert quand il est tout à fait à point, c’est-à-dire qui a la tendance de commencer à dégouliner. Et alors, mais quel rapport entre le fromage et le mysticisme ? […] Parce que Jésus, c’est du fromage. »
Figure picturale essentielle, le pain fut très présent dès 1926. La très classique Corbeille de pain (1926), et La corbeille de pain, Plutôt la mort que la souillure (1945) qui reprend le thème classique de la précédente furent exposées à une place d'honneur par Dalí au musée de Figueras, exprimant l'importance qu'il leur accordait. Ce fut d'ailleurs avec une baguette de pain de 2 mètres qu'il débarqua aux États-Unis pour la première fois suscitant l'étonnement des médias locaux d'alors qui y virent le symbole de la France, alors que le symbole était bien entendu double ! Et au cas justement où l'on aurait mal interprété son geste, il réitéra en France cette fois dans une conférence parisienne qu'il donna en 1959 en se présentant avec une baguette de pain de 12 mètres de long, " Trrrriom-phalliquement " portée par plusieurs boulangers. Salvador Dalí réalisa plus de 1500 toiles dans sa vie, et produisit également des illustrations de livres, des lithographies, des costumes de théâtres, un grand nombre de dessins, de sculptures, des objets et plusieurs films.

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mardi 19 novembre 2019

Irving Penn (1917-2009) - Lavender Poppy



Irving Penn (1917-2009)
Lavender Poppy, 1968
Private collection

Que voit on ?  Un  bel exemplaire d'une fleur  à peine éclose mais déjà cueillie de Papaver somniferum (Lavender Poppy en anglais) et plus particulièrement issue de la sous variété Papever setigerum. Cette fleur dont la chair prend volontiers des allures soyeuse est considéré comme le pavot le plus primitif. Sa vente en pot est assez répandue au début du printemps et il est l'un des seuls à supporter la transplantation. Il est présent en petites colonies à l'état sauvage dans de nombreuses régions d'Europe, d'Asie et d'Afrique du Nord, mais peut souffrir de la main de l'homme alors même qu'il habite volontiers ses décombres et terrassements (ruines, bords de routes, terrains arides, remblais). De taille modeste, à petites graines noires d'un demi-millimètre, au fruit à peine du double de celui des plus gros coquelicots, au plateau stigmatique bombé et à bord ondulé, c'est le plus répandu mais le plus petit des grands pavots sauvages.

Rappel biographique : Le photographe américain Irving Penn connu comme très grand photographe de mode est également célèbre pour les nombreuses séries de photographie s(en noir et blanc et en couleurs) de nature mortes qu'il réalisa pour le magazine Vogue américain et sa société éditrice, Condé Nast. Sa première couverture pour le magazine Vogue, en 1940 est d'ailleurs une nature morte. Il est le frère du cinéaste Arthur Penn.

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lundi 18 novembre 2019

Felix Vallotton (1865-1925) - Nature morte aux capucines



Felix Vallotton (1865-1925)
Nature morte aux capucines
Collection privée

Que voit-on ? Des capucines jaunes et oranges dans un pot en forme de sorte tonneau en bois et en fer, le tout posé sur une nappe à  carreaux bleus, elle-même posée sur un parquet gris.

Rappel biographique : Félix Vallotton, peintre d'origine suisse naturalisé français en 1900, est un artiste à cheval sur deux siècles, deux pays et plusieurs tendances esthétiques, des Nabis à la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité). S'il est aujourd'hui moins connu en France qu'en Suisse, c'est pourtant à Paris, dans les années 1890, que ses gravures sur bois novatrices lui ont valu une renommée qui s'est rapidement étendue à l'Europe entière. Tout au long de sa vie le " Nabi étranger ", comme il était surnommé, s'est intéressé à une gamme étendue de sujets récurrents - intérieurs, toilettes, nus féminins, paysages, natures morte, rendus étranges par son style lisse et froid, aux couleurs raffinées, aux découpages et aux cadrages audacieux. Et bien qu'il ne fût pas toujours compris par la critique de son temps, Vallotton a su s'imposer comme une figure en vue de la scène artistique parisienne et trouver sa place dans le courant moderne, notamment en participant à de nombreuses manifestations internationales d'avant-garde devenues mythiques. C'est surtout à  partir de 1910, que Félix Vallotton s’intéresse au genre de la nature morte et le transforme dans chacune de ces toiles.
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dimanche 17 novembre 2019

Gustave Caillebotte (1848-1894) - Chrysanthèmes du jardin du Petit Gennevilliers



Gustave Caillebotte (1848-1894)
Chrysanthèmes du  jardin du Petit Gennevilliers, 1893
Collection privée

 Que voit on ? Un magnifique bouquet de chrysanthèmes encore en pieds dans le jardin de la maison familiale des Caillebotte. L'opportunité pour Gustave d'une de ses plus belles toiles impressionnistes,   si puissante que l'on croirait sentir le parfum même des chrysanthèmes ...

Rappel Biographique : le peintre français Gustave Caillebotte fut aussi mécène, collectionneur et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882. Le talent de Caillebotte fut longtemps méconnu (sauf aux États-Unis) au profit de son rôle de « mécène éclairé ». Le peintre fut redécouvert dans les années 1970 à l'initiative de collectionneurs américains. Les rétrospectives de ses œuvres sont désormais fréquentes. Certains de ses tableaux se trouvent maintenant au musée d'Orsay à Paris. Caillebotte est l'un des premiers grands peintres français à exposer régulièrement aux États-Unis, où il rencontre un vif succès, et où se trouvent aujourd'hui nombre de ses toiles. Il est l'un des fondateurs du courant « réaliste », qu'illustrera par exemple au 20e siècle l'américain Edward Hopper. Fortuné, il n'a pas besoin de vendre ses toiles pour vivre, si bien que ses descendants possèdent encore près de 70 % de ses œuvres. À sa mort, Martial et Auguste Renoir son exécuteur testamentaire, prennent les dispositions pour que l’État accepte le legs de ses tableaux impressionnistes. Les historiens d'art qualifient volontiers cet artiste « d’original et audacieux ». Sa technique ne l'est pas moins assez proche de l'art photographique, mais, par de puissants effets de perspectives tronquées, les distances et les premiers plans sont écrasés et l'horizon absent, d'où la perception instable et plongeante (Caillebotte invente la vue en plongée dans la peinture). Les effets de vue plongeante s'imposent dans son art à travers les personnages au balcon et ses vues en surplomb des rues et des boulevards.
Dans ses natures mortes saisies souvent dans des cadrages et sous des angles inhabituels, il s'intéresse surtout à l'aspect préparé et alimentaire. Il affectionne les natures mortes à l'étalage dont il croque le plan sur les marchés, dans les restaurants, ou dans les boutiques et qu'il retravaille entièrement dans son atelier, car contrairement aux impressionnistes qui peignent en plein air, Caillebotte retravaille toutes ses esquisses à l'atelier.

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samedi 16 novembre 2019

Frédéric Bazille (1841–1870) - Nature morte au héron



Frédéric Bazille  (1841–1870) 
Nature morte au héron, 1867
Musée Fabre, Montpellier

Que voit on ? Une nature morte dite de retour de chasse ou de trophées présentant un héron et quelques oiseaux que l'on ne manquera pas de rapprocher de celui presque identique peint - la même année - par Alfred Sisley et déjà publié sur ce blog.  Au delà de l'hommage à son ami Sisley, Frédéric Bazille se livre ici à un exercice se style auquel s'étaient déjà livrés, en dehors de Sisley,  nombre de ses prédécesseurs et en particulier Chardin avec soa Nature morte au faisan pendu par une patte, chef d'oeuvre incontesté du genre. Le fait que la thématique des trophées de chasse ne soit plus appréciée au 21e siècle n'empêche pas le spectateur de saisir la  grande maîtrise de Bazille dans sa façon de rendre le somptueux plumage de ce héron cendré, le détachant d'une atmosphère monochrome qui gagne l'ensemble de la composition.  

Rappel Biographique : Jean Frédéric Bazille est un des premiers grands peintres impressionnistes français mort au combat le 28 novembre 1870 à Beaune-la-Rolande (Loiret).
Une balle de fusil peut-elle changer le cours de l'histoire des arts ? Certainement, puisqu'un coup de feu prussien a fauché, le 28 novembre 1870, à Beaune-la-Rolande, le sergent-major Frédéric Bazille, peintre au civil et l'un des plus prometteurs de sa génération. Il n'avait pas 29 ans et ne saurait jamais que sur lui et ses amis MonetRenoirSisley, allait se lever le soleil de l'impressionnisme.
Cent cinquante ans plus tard, quelle a été la destinée de la soixantaine de tableaux qui forment l'œuvre de Bazille ? L'oubli profond d'abord, puis une timide résurrection due à l'historien d'art Henri Focillon en 1926. Mais il faudra attendre les années 1950-1960 pour qu'un vrai regard soit porté sur sa peinture, l'extrayant du cercle très local des initiés montpelliérains. C'est l'époque où ses tableaux s'évadent du cénacle familial et rejoignent les cimaises des musées américains. Le musée Fabre de Montpellier complète, dès qu'il le peut, son fonds déjà conséquent et monte en 1992 une exposition, puis à l'été 2016, cette rétrospective avec le musée d'Orsay et la National Gallery of Art de Washington.
Frédéric Bazille aspirait pourtant à la lumière. Sans arrogance, mais sans fausse modestie non plus. « Je suis lancé et tout ce que j'exposerai dorénavant sera regardé », écrit-il à son frère, après que sa Scène d'été a été exposée au Salon de 1870 : une magnifique composition, peinte pendant l'été 1869, de jeunes garçons se baignant sous les ombres des pins et des bouleaux, une scène de nu moderne et une célébration du plein été. Fraîcheur de l'eau, délassement des corps et des esprits, allégresse d'un ciel céruléen… C'est aussi la glorification du Sud à laquelle se voue Bazille, cette Arcadie natale (« itinéraire spirituel »), vive dans ses couleurs et sa lumière, dont il revendique l'héritage légitime mais saisonnier, lui qui est devenu un exilé parisien.
Né en 1841 dans la bourgeoisie protestante de Montpellier, Bazille construit son œuvre trop brève entre ces deux pôles de sa vie, géographiquement et mentalement bien éloignés l'un de l'autre. Les bords du Lez, Aigues-Mortes, la propriété familiale du Domaine de Méric, surtout, qui composent cet inoubliable territoire de l'enfance, le « paradis des grandes vacances ».
Et puis le Nord, la Normandie des artistes, la forêt de Chailly et Paris, où il prend pied en 1862, ayant obtenu de ses parents l'autorisation de venir y poursuivre une éducation artistique commencée à Montpellier avec Joseph Baussan. Condition sine qua non : poursuivre ses études de médecine. Comme on peut s'en douter, les bancs de la faculté ne recevront pas souvent la visite de Bazille et, à partir de 1864, il n'appartient plus qu'à la peinture.
Car, sitôt parisien, il s'est inscrit aux cours de Charles Gleyre La formation qu'il trouve rue Notre-Dame-des-Champs sera décisive, les rencontres qu'il y fait vont orienter sa vie : ses meilleurs amis se nomment Claude Monet, Auguste Renoir et Alfred Sisley. Le séjour de Bazille à Paris est presque entièrement l'histoire de leurs pérégrinations complices.

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vendredi 15 novembre 2019

Gino Severini (1883-1966) - Nature morte avec le dôme de Saint Pierre



Gino Severini (1883-1966)
Nature morte avec le  dôme de Saint Pierre,  1943
Collection privée

 Que voit on ? A travers une fenêtre grande ouverte, on aperçoit effectivement le dôme de Saint Pierre de Rome chef d'oeuvre architecturale  du Bernin...  mais devant cette vue :  une nature morte posée sur une entablement au premier plan duquel figure un poisson, figurant sans doute l'Ictus,  symbole  du Christ pour les tous les Chrétiens. Le reste de la nature morte comprend une théière, un compotier contenant des pommes et du raisin (autre symbole chrétien), un panier en osier à anse rempli de fruits et deux bouteilles.

Rappel biographique : Le peintre italien Gino Severini fit partie du mouvement futuriste. Il commença par s'installer à Rome en 1899 où il travailla comme employé, puis fréquenta l'école libre du nu à l'Académie et suivit des cours du soir de dessin à l'école de la Villa Medicis.
Il s'installa à Paris en 1906 et y fréquenta l'avant-garde artistique. En 1910, il signa le Manifeste pour la peinture futuriste avec Marinetti, Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Luigi Russolo et Carlo Carrà. En 1912, il participe à l'exposition des peintres futuristes à la galerie Bernheim-Jeune à Paris et il est présent dans les expositions successives des futuristes en Europe et aux États-Unis.
Très bon dessinateur, il combine dans son œuvre la science et l'art, la rigueur et l'imagination, pour atteindre le plus complet bonheur d'expression lorsqu'il lance, entre 1910 et 1915, les valeurs dynamiques du futurisme.
Après 1920, il se consacre notamment à l'art sacré et à la mosaïque.
Il publie en 1921 un ouvrage intitulé Du cubisme au classicisme. En 1922, il décore de fresques une pièce du Castello di Montegufoni à la demande d'Osbert Sitwell, propriétaire des lieux. Il est l'ami de l'architecte français Auguste Perret. Dans les années 1920, il partage son temps entre Paris et Rome.
En 1956, il ouvre à Paris l’École d'Art italien avec Gio Colucci.

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jeudi 14 novembre 2019

Cornelis Norbertus Gijsbrechts (ca 1630 - c. 1675) - Nature morte pétillante dans un placard ouvert)


Cornelis Norbertus Gijsbrechts (ca 1630 - c. 1675),
Nature morte pétillante dans un placard ouvert
(Pronkstilleven in openstaande kast 
Museum voor Schone Kunsten Gent

Que voit on ?  Le titre décrit de façon  très explicite le contenu de cette nature  morte et de ce placard ouvert  qui cache à peine derrière un citron trompeur au premier plan et une débauche d'argenterie, ce qui semble bien  être de la bière gardée au frais au fond du placard  !

Rappel biographique : Bien que les informations biographiques concernant ce très grand peintre soient encore de nos jours, très parcellaire, on peut toutefois établir de façon certaine que c'est bien à Copenhague qu'il a fait une grande partie de sa carrière. Directeur d’une maison d’enchères, il y fit vendre un bon nombre de ses tableaux, marqués par son inimitable maîtrise du trompe-l’oeil.
Franc-maitre de la guilde de Saint-Luc à Anvers en 1659, Cornelis Norbertus Gysbrechts fut peintre de la cour du roi de Danemark, Christian V, à Copenhague entre 1670 et 1672.
La plupart des 22 toiles de Gijsbrechts a peintes à Copenhague étaient destinées à la Chambre du Roi. Le Cabinet Royal des Curiosités comprenait entre autres une «Chambre de Perspectives» qui présentait une sélection d'œuvres en trompe-l'œil, de boîtes à perspectives, d'anamorphoses et de peintures architecturales réalisées à partir de la perspective centrale. Ces oeuvres ludiques et pleines de surprises innovantes (notamment des images tridimensionnelles dans des boîtes à perspectives) avaient un aspect magique pour qui les regardaient en 1690. On sait aujourd'hui que 15 parmi les 29 peintures de la Chambre de Perspectives furent réalisées par Gijsbrechts. C'est d'ailleurs encore, de nos jours, le Danemark qui conserve la plus importante collection d'oeuvres de Goosbrechts au monde. D'un point de vue stylistique, Gijsbrechts fut influencé par Jan Davidsz de Heem mais son approche des compositions va bien au-delà de cette influence et en fait a bien des égards un précurseur de biens des mouvements futurs.
 
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mercredi 13 novembre 2019

Edouard Manet (1832-1883) - Roses dans un Vase



Edouard Manet (1832-1883)
 Roses dans un  Vase, 1882
Huile sur toile
Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

Que voit on?  Des roses en boutons,  présentées en bouquet très serré dans un vase à encolure évasée. Le d'éail de la couleur de l'eau dans le vase et des extrémités inférieures des roses de même que le reflet du feuillage  la rose laissée sur l'entablement   parachève ce chef-d'oeuvre très peu connu du grand public et conservé dans le remarquable  Sterling and Francine Clark Art Institute, de la petite ville historique de Williamstown aux EtatsUnis.

Rappel biographique : Le peintre français Édouard Manet est un peintre majeur de la fin du 19e siècle, initiateur de la peinture moderne qu'il libère de l'académisme, C'est une erreur de considérer Édouard Manet comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel. Manet n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière, utilisées par les impressionnistes. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre (sujets espagnols et odalisques entre autres).
On a beaucoup dit que lorsque Manet avait peint des natures mortes, c'était surtout pour des raisons financières qu'il l'avait fait. Il avouait lui-même avoir plus de facilités à les négocier que ses portraits. Cela ne signifie pas qu'elles aient été d'un intérêt mineur pour lui bien au contraire : la scénographie qu'il impose à ses natures mortes est tout simplement prodigieuse, qu'il s'agisse de solo comme Le citron ou L'asperge ou de mise en scène collectives comme dans Fruits sur la table ou Le Panier de fruits ou d'hommage à d'illustres maitres comme son hommage à Chardin avec La Brioche, 1870 (MET, New York).
Manet aimait authentiquement les natures mortes : « Un peintre peut tout dire avec des fruits ou des fleurs, ou des nuages seulement », affirmait-il. Une part non négligeable de son œuvre est consacrée à ce genre, avant 1870 surtout puis dans les dernières années de sa vie où la maladie l'immobilise dans son atelier. Certains éléments de ses tableaux constituent de véritables natures mortes comme le panier de fruits dans Le Déjeuner sur l'herbe, le bouquet de fleurs dans Olympia ou le pot de fleurs, la table dressée et différents objets dans Le Petit déjeuner dans l'atelier. Il en va de même dans les portraits avec le plateau portant verre et carafe dans le Portrait de Théodore Duret ou la table et les livres dans le Portrait d’Émile Zola. Mais les natures mortes autonomes, qui se revendiquent comme telles, ne manquent pas dans l’œuvre de Manet !
Considérant l'importance de la nature morte chez Manet, beaucoup – et cela dès les années 1890 – y ont vu la marque la plus évidente de la révolution qu'il accomplissait, l'avènement d'une peinture uniquement préoccupée d'elle-même et débarrassée de la tyrannie du sujet. En refusant toute hiérarchie à l'intérieur même du tableau, en donnant autant d'importance à l'accessoire qu'à la figure, Manet assurément rompait avec les règles académiques. (...) Comme Cézanne et comme Monet qu'il influencera, Manet trouvait dans la nature morte, obéissante et disponible, un laboratoire d'expériences colorées dont il répercutait aussitôt les trouvailles dans d'autres compositions ; comme Cézanne et comme Monet, il dit cette curieuse obsession de l'éclatante blancheur et voulut peindre lui aussi ces tables servies avec leurs nappes blanches "comme une couche de neige fraîchement tombée" (Nature morte avec melon et pêches, National Gallery of Art, London). Manet, peintre de natures mortes, a médité les grands exemples anciens, celui des Espagnols et de leurs bodegones, celui des Hollandais et bien sûr celui de Chardin. Dans les années 1860, il joue des franches oppositions du noir et du blanc, bois sombre de la table, éclat d'une nappe ou serviette sur lesquelles il dispose ses notes colorées.
A sa mort, Édouard Manet laisse plus de 400 toiles, des pastels, esquisses et aquarelles. Ses œuvres sont aujourd'hui visibles dans  les plus grands musées du monde.
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mardi 12 novembre 2019

Edward Steichen (1879-1973) - Le commencement du monde




Edward Steichen (1879-1973) 
Le commencement du monde, 1920-26
Epreuve gélatino-argentique
Centre  Georges Pompidou - MNAM - CCI , Paris



Que voit on ? Un oeuf ou, en tout cas, une forme oblongue et son reflet sur une surface réfléchissante. Brancusi a contretypé à deux reprises - dont l'une en mai 1934 - cette épreuve originale d'une photographie prise par son ami Edward Steichen entre 1920 et 1926, qui a servi de frontispice au catalogue de sa première exposition personnelle à la Brummer Gallery (New York, 17 novembre-15 décembre 1926) où "Le Commencement du monde" a figuré. Le sculpteur en a tiré à son tour des épreuves.

Rappel biographique : Edward Steichen est un photographe, peintre américain d'origine luxembourgeoise, qui fut aussi éditeur de magazine, galeriste et conservateur du MoMA de New York de 1947 à 1962), où il joua le rôle de trait d'union culturel entre les Etats-Unis et l'Europe. Après un bref apprentissage de lithographie à Milwaukee où il apprend à peindre et faire des photos, il expose ses premières photographies picturales au Salon de Philadelphie de 1899 où ils fait remarquer par Alfred Stieglitz comme « l’incarnation même du nouvel Art photographique «. Désormais protégé et collaborateur de Stieglitz, il déménagé à New York puis Paris où il réalise deux tableaux et des photographies de peintres et de sculpteurs tels que Auguste Rodin, Henri Matisse et John Marin. En 1905, il encourage Stieglitz à ouvrir sa propre galerie à New York où il organise plusieurs expositions qualifiées de révolutionnaires qui présente l'art européen et américain moderne. Cette étroite amitié entre Steichen et Stieglitz ne va pas résisté a l’épreuve de la Première Guerre mondiale où Stieglitz exprime ses sympathies pro-allemandes alors que Steichen rejoint l'US Army Signal Corps.
Après la guerre, Steichen déprimé, incertain de son avenir,se prend à douter de la valeur de ce qu’il a produit jusque là. Pendant sa convalescence en France, il remarque les peintures naïves de son jardinier et reconnait qu’elles ont un «charme curieux et une simplicité directe" qui manque cruellement à ses propres réalisations. Abandonnant la peinture, il décide de se concentrer sur la photographie et commence a apprendre de façon autodidacte les bases de la photographie et sur la façon de contrôler le contenu des négatifs.
Après avoir passé des mois à photographier une tasse et une soucoupe, à apprendre la lumière et la texture, il aborde la question du volume. Il décide d'utiliser une lumière très faible et des expositions exceptionnellement longues avant de découvrir que cette technique a un impact esthétique évident sur ses oeuvres. Il écrira : «pour la première fois dans une photographie, on pouvait à la fois identifier le volume et la form," Il a ensuite expérimenté de nombreux procédés de fabrication pour ses impressions, avant de choisir les tirages au platine ou le papier de palladium seules a meme de lui fournir la gamme très étendus de de tons subtils et de douceur lui permettant de mieux rendre l’appréciation des volumes.
Au début des années 1920, l'éditeur américain Condé Nast le choisit pour devenir le photographe en chef des publications du groupe, imposant ses exigences en matière de photographie : « La distinction, l'élégance et le chic2 ». Il travaille particulièrement pour Vanity Fair et pour Vogue, magazines pour lesquels il réalise notamment de nombreux portraits de célébrités, démontrant une grande capacité à mettre en valeur ses sujets. Il travaillera également étroitement avec Carmel Snow d'Harper's Bazaar.
Il photographie Gloria Swanson en 19243, puis l'une de ses photographies de l'actrice Greta Garbo, datant de 1928, parue en couverture du magazine Life le 10 janvier 19554, est considéré comme l'un des portraits inoubliables de l'actrice.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est directeur de l'Institut photographique naval (Naval Photographic Institute). Son film documentaire, The Fighting Lady, remporte en 1945 l'Oscar du meilleur documentaire. À partir de 1947 et jusqu'en 1962, Steichen est le directeur du département de la photographie du MoMA, le musée d'art moderne de New York.
En 1970, l'année de leur création, les Rencontres internationales de la photographie d'Arles présentent son œuvre lors d'une soirée de projection au Théâtre antique, intitulée « Edward Steichen, photographe » et présentée par Martin Boschet.

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lundi 11 novembre 2019

Jean-Baptiste Simeon Chardin (1699-1779) - Le bocal d'olives



Jean-Baptiste Simeon Chardin (1699-1779)
Le bocal d'olives,  1760
 huile sur toile (98 cm x 71cm)
Musée du Louvre, Paris

Que voit-on ?  Exposé au Salon de 1763, cette nature morte suscita l’admiration du philosophe et critique d’art Denis Diderot  : "On n'entend rien à cette magie... Approchez-vous, tout se brouille, s'aplatit et disparaît ; éloignez-vous, tout se crée et se reproduit". Une autre façon de dire que Chardin avait alors peut être inventé l'impressionnisme. Et lorsque l'on observe attentivement cette toile et surtout le bocal d'olive qui lui donne son nom, on en viendrait à penser que Chardin avait aussi l'abstraction !

Rappel biographique : Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. A partir du Salon de 1748, Chardin expose de moins en moins de scène de genre, il multiplie désormais les natures mortes. Ce retour à ce type de peinture va durer une vingtaine d'années. Il est difficile de donner des raisons à ce changement de cap. On sait que pendant cette période la vie de Chardin est en pleine mutation. Il se remarie, il reçoit une pension du roi. Il est désormais à l'abri du besoin. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra à partir de 1760 sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres... Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.
Chardin cherchait à reproduire la matière, ces fruits semblent aussi vrais que nature, Diderot s'extasiait devant ce réalisme dans son compte-rendu du Salon de 1759 : " Vous prendriez les bouteilles par le goulot si vous aviez soif " ou encore en 1763, " C'est la nature même; les objets sont hors de la toile et d'une vérité à tromper les yeux. (...)
 Pour regarder les tableaux des autres, il semble que j'ai besoin de me faire les yeux ; pour voir ceux de Chardin, je n'ai qu'à regarder ce que la nature m'a donné et m'en bien servir ".
" O Chardin ! ce n'est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette: c'est la substance même des objets, c'est l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile ".


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dimanche 10 novembre 2019

Piet Mondrian (1872-1944) - Flowers Sun


Piet Mondrian (1872-1944)
Flowers Sun, 1909
Private collection 

Que voit-on ? Trois iris  blancs dans un vase sur fond bleu. Une oeuvre de jeunesse, pendant laquelle  Mondrian  peignit plusieurs natures mortes florales  avant que l'abstraction n'occupe son champ de vision. 

Rappel biographique :  Dans la structure des peintures datant d'avant 1900, Mondrian vise des effets d'ensemble : effets de lumière, effets linéaires, groupes de troncs d'arbres et branches en contre-jour sont des motifs récurrents. Ce sont des qualités morales qui s'inscrivent dans ces choix de couleurs et ces motifs. L'art de tradition romantique-nordique produisit vers 1900 beaucoup de paysages de sous bois. En octobre 1892, il s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam. 
Après 1900, les tableaux de Mondrian cherchent à faire voir des idées, et semblent proches du mouvement symboliste. Son nouveau style, comme cristallisé sur des formes-idées, déjà visible dans Passiebloem (Passiflore), vers 1901, s'est manifesté d'autant plus vigoureusement qu'il rencontra en juin 1908 le peintre Jan Toorop, personnage central du Symbolisme hollandais connu par ses curieuses compositions de figures curvilignes très homogènes, comme fondues dans les plissements géologiques du dessin.
Connu pour être un des pionniers de l'abstraction, il écrit dès janvier 1914 écrit : « Je construis des lignes et des combinaisons de couleurs sur des surfaces planes afin d'exprimer, avec la plus grande conscience, une beauté générale. La nature (ou ce que je vois) m'inspire, me met, comme tout peintre, dans un état émotionnel qui me pousse à créer quelque chose, mais je veux rester aussi près que possible de la vérité et à tout extraire, jusqu'à ce que j'atteigne au fondement (qui ne demeure qu'un fondement extérieur !) des choses […]. Je crois qu'il est possible, grâce à des lignes horizontales et verticales construites en pleine conscience, mais sans ‘‘calcul’’, suggérées par une intuition aigüe et nées de l'harmonie et du rythme, que ces formes fondamentales de la beauté, complétées au besoin par d'autres lignes droites ou courbes, puissent produire une œuvre d'art aussi puissante que vraie » 

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samedi 9 novembre 2019

Antonio Donghi (1897-1963) - Natura morta




Antonio Donghi (1897-1963)
Natura morta
Collezione Privata

Que voit on ? Posé sur un entablement en bois : une plateau et un couteau. Le plateau contient deux tasses à café et un sucrier. Tout est vide... y compris la chaise derriere la table. Tout semble attendre quelqu'un qui ne viendra pas ou plus...

Rappel biographique :  Antonio Donghi était un peintre italien de scènes de genre, de paysages et de natures mortes. Il fut l' élément moteur du mouvement du "réalisme magique".
Après avoir fait son service militaire en France pendant la Première Guerre mondiale, il étudia l'art du 17e et 18e siècle à Florence et à Venise. Dans les années 1920, il fut parmi les premiers à développer en Italie le style du Nouveau Classicisme  des années 1910-1930.
Doté d'une technique très précise, Donghi aimait  les compositions fortes, privilégiant la clarté spatiale eau service de  sujets simple ( Cf. ci-dessus). Ses tableaux possèdent une gravité et un archaïsme rappelant la la fois Piero della Francesca et  Georges Seurat.
Ses natures mortes sont souvent constitués d'un petit vase de fleurs, représenté avec la symétrie désarmante de l'Art Naïf.
Donghi a atteint la popularité et le succès de la critique en remportant en 1927, le premier prix à l'exposition internationale du Carnegie Institute de Pittsburgh avec son tableau Carnevale (Carnaval).
En 1928, il participa à la Biennale de Venise
Dans les années 1940, Donghi s'écarta du courant dominant, le modernisme et de ce fait sa réputation diminua, mais il continua à exposer régulièrement.
Dans ses dernières années il se concentra principalement sur les paysages peints dans un style qui mettait l'accent sur les modes linéaire.
La plupart de ses œuvres sont dans des collections en Italie, notamment au Musée de Rome.

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vendredi 8 novembre 2019

Frédéric Bazille (1841-1870) - Nature morte aux poissons



Frédéric Bazille (1841-1870)
Nature morte aux poissons (1856)
Collection particulière

Que voit on ? Deux poissons et un panier de moules  posés sur une caisse en bois partiellement recouverte d'un linge blanc. Les natures mortes de Bazille ne sont pas fréquentes, le peintre préférant la peinture de paysages...  Celle-ci  récemment entrée dans une collection privée fait écho aux Deux Harengs conservés  au Musée Fabre à Montpellier. 

Rappel Biographique : Jean Frédéric Bazille est un des premiers grands peintres impressionnistes français mort au combat le 28 novembre 1870 à Beaune-la-Rolande (Loiret).
Une balle de fusil peut-elle changer le cours de l'histoire des arts ? Certainement, puisqu'un coup de feu prussien a fauché, le 28 novembre 1870, à Beaune-la-Rolande, le sergent-major Frédéric Bazille, peintre au civil et l'un des plus prometteurs de sa génération. Il n'avait pas 29 ans et ne saurait jamais que sur lui et ses amis Monet, Renoir, Sisley, allait se lever le soleil de l'impressionnisme.
Cent cinquante ans plus tard, quelle a été la destinée de la soixantaine de tableaux qui forment l'œuvre de Bazille ? L'oubli profond d'abord, puis une timide résurrection due à l'historien d'art Henri Focillon en 1926. Mais il faudra attendre les années 1950-1960 pour qu'un vrai regard soit porté sur sa peinture, l'extrayant du cercle très local des initiés montpelliérains. C'est l'époque où ses tableaux s'évadent du cénacle familial et rejoignent les cimaises des musées américains. Le musée Fabre de Montpellier complète, dès qu'il le peut, son fonds déjà conséquent et monte en 1992 une exposition, puis à l'été 2016, cette rétrospective avec le musée d'Orsay et la National Gallery of Art de Washington.
Frédéric Bazille aspirait pourtant à la lumière. Sans arrogance, mais sans fausse modestie non plus. « Je suis lancé et tout ce que j'exposerai dorénavant sera regardé », écrit-il à son frère, après que sa Scène d'été a été exposée au Salon de 1870 : une magnifique composition, peinte pendant l'été 1869, de jeunes garçons se baignant sous les ombres des pins et des bouleaux, une scène de nu moderne et une célébration du plein été. Fraîcheur de l'eau, délassement des corps et des esprits, allégresse d'un ciel céruléen… C'est aussi la glorification du Sud à laquelle se voue Bazille, cette Arcadie natale (« itinéraire spirituel »), vive dans ses couleurs et sa lumière, dont il revendique l'héritage légitime mais saisonnier, lui qui est devenu un exilé parisien.
Né en 1841 dans la bourgeoisie protestante de Montpellier, Bazille construit son œuvre trop brève entre ces deux pôles de sa vie, géographiquement et mentalement bien éloignés l'un de l'autre. Les bords du Lez, Aigues-Mortes, la propriété familiale du Domaine de Méric, surtout, qui composent cet inoubliable territoire de l'enfance, le « paradis des grandes vacances ».
Et puis le Nord, la Normandie des artistes, la forêt de Chailly et Paris, où il prend pied en 1862, ayant obtenu de ses parents l'autorisation de venir y poursuivre une éducation artistique commencée à Montpellier avec Joseph Baussan. Condition sine qua non : poursuivre ses études de médecine. Comme on peut s'en douter, les bancs de la faculté ne recevront pas souvent la visite de Bazille et, à partir de 1864, il n'appartient plus qu'à la peinture.
Car, sitôt parisien, il s'est inscrit aux cours de Charles Gleyre La formation qu'il trouve rue Notre-Dame-des-Champs sera décisive, les rencontres qu'il y fait vont orienter sa vie : ses meilleurs amis se nomment Claude Monet, Auguste Renoir et Alfred Sisley. Le séjour de Bazille à Paris est presque entièrement l'histoire de leurs pérégrinations complices.

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jeudi 7 novembre 2019

Antoni Clavé (1913-2005) - Nature morte



Antoni Clavé (1913-2005)
Nature morte
gouache sur papier encollé sur toile, 1967
Collection particulière

Que voit- on ? Sur un entablement  posé devant une fenêtre qui pourrait  être celle d'une cabane de jardin  et pour autant que l'abstraction puisse laisser deviner des formes : un arrosoir, une feuille de chêne, des champignons...

Rappel biographique  : Antoni Clavé est un peintre espagnol d'origine Catalane. Dès 1928,  il peint le portrait de sa grand-mère alors qu'il apprend à copier des toiles de Vélasquez pour l'entreprise de peinture en bâtiment dans laquelle il travaille. En 1931, il remporte le deuxième prix d'un concours d'affiche de la Caisse d'Epargne de Barcelone et, deux ans plus tard, il abandonne la peinture en bâtiment pour vivre de ses dessins, de travaux de décoration et d'affiches de cinéma. Il se fait rapidement un nom dans cette spécialité. Ses amis sont alors Emilio Grau Sala, Apelles Fenosa, Manolo. Clavé admire tout particulièrement les primitifs catalans. А la fin des années 1950  dans un style inclassable, ni figuratif, ni abstrait mais qui flirte avec les deux à la fois, Clavé connait un succès considérable.
Plus d'informations sur Antoni Clavé... 
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mercredi 6 novembre 2019

François-Emile Barraud (1899-1934)- Les casses-dents



François-Emile Barraud (1899-1934)
Les casses-dents, 1932
Collection particulière 

Que voit-on ? Une assiette inclinée contenant des noix et des noisettes, autant de fruits à coques aussi appelés "casses-dents"  autant parce que l'on cassait la coquille avec les dents que parce que l'on pouvait se briser un dent en cassant la coquille précisément.

Rappel biographique :  François-Emile Barraud,  est un artiste peintre suisse, aussi dessinateur, graveur et sculpteur. Issu d'une fratrie de quatre enfants et d'un père graveur sur boîtiers de montres, François Barraud a œuvré à Paris dans les Années folles, multipliant natures mortes et portraits dans l'esprit pictural d'un Balthus. Il meurt de la tuberculose à l'âge de 34 ans, à Genève.
Ses frères, Aurèle, Aimé et Charles, sont également peintres.
 Des expositions de son oeuvre ont eut lieu  au Kunstmuseum de Winterthur, et au Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds en  2005.

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mardi 5 novembre 2019

Andrew Wyeth (1917-2009) - Frosted Apples

Andrew Wyeth (1917-2009)
Frosted Apples, 1967
Private collection

Que voit on ?  Une nature morte au pied de l'arbre  dans un champs où s'élèvent plusieurs vieux pommiers  décharnés. Un sac en toile assez usagé est déposé au pied de l'arbre autour duquel les pommes sont étalées. S'agit il de fruits tombés au sol et donc impropres à être consommés ou de fruits appelés à rejoindre le contenu du sac en toile...

Rappel biographique : Le peintre aquarelliste américain Andrew Newell Wyeth, classé parmi les peintres « régionalistes » et réalistes américains est issu d'une dynastie d'artistes dont son propre père  Newell Convers Wyeth (1882-1945), illustrateur connu qui fréquenta des célébrités de son temps comme Francis Scott Fitzgerald et Mary Pickford. Décidant de ne pas confronter son fils aux systèmes de l'éducation nationale ou privée, c'est lui même qui se charge de son éducation à la maison, l’initie à l’art, et tout particulièrement à l'art du paysage rural américain. À cette époque, il admire et est sensible à l'œuvre du peintre Winslow Homer. Plus tard, il apprend à maîtriser les techniques associées à l’aquarelle à base d'œuf, la tempera.
Andrew Wyeth commence à peindre dans des nuances de bruns et de gris seulement. Il s’inspire de son entourage pour réaliser ses tableaux. Ses sujets préférés sont la terre et les habitants de sa ville natale, ainsi que ses proches. Sa grande maîtrise picturale lui permet de montrer sa réflexion mélancolique sur le temps qui passe et la faillibilité humaine.
Son fils Jamie, né en1946, est également un peintre et portraitiste reconnu.

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lundi 4 novembre 2019

Odilon Redon (1840-1916) - Coquelicots





Odilon Redon (1840-1916)
Coquelicots
Collection privée

Que voit on ? Trois coquelicots  dont deux semblent ne faire qu'un seul  présentés dans un petit pot en céramique vernissée  dont une fleur sauvage  occupe une extrémité.

Rappel biographique : le peintre français Odilon Redon (né Bertrand-Jean Redon) est un peintre rattaché au mouvement symboliste et coloriste de la fin du 19e siècle. Son art explore les aspects de la pensée, l'aspect sombre et ésotérique de l'âme humaine, empreinte des mécanismes du rêve. Il a peint assez peu de natures mortes, La Coquille, exécutée au pastel en 1912 et présentée aussi sur ce blog, figure au nombre de ses plus célèbres toiles.
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dimanche 3 novembre 2019

Giacomo Ceruti (1698-1767) detto Il Pitocchetto - Natura morta con salsiccia, pane e noci



Giacomo Ceruti (1698-1767) detto Il Pitocchetto
Natura morta con salsiccia, pane e noci
Collezione privata

Que voit on ?  Un morceau de pain rompu, une saucisse entamée, des noix et un couteau posés sur un plateau en argent qui en reflète les images déformées. Sur l'entablement de bois lui même, deux noix, un pichet en céramique vernissée et un  verre vide.  Le fond est sombre. Les reflets aussi bien sur le plateau le verre, le pichet  que sur le manche du couteau en ébène sont traités avec une grande maitrise.


Rappel biographique  :
  Giacomo Ceruti, dit aussi Il Pitocchetto  est un peintre italien du 18e siècle, principal représentant du style « paupériste », à travers ses scènes décrivant la vie de gens du petit peuple, caractérisées par une grande intensité émotionnelle et une expressivité peu commune des personnages. En dehors de ses portraits, il a  réalisé  de très étonnantes natures mortes, comme celles ci, relativement en rupture avec au style convenu que ce genre adoptait à son époque en Italie.
Il est souvent considéré comme un précurseur, dans l'art pictural, des préoccupations morales et sociales des Lumières.
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2019 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau