samedi 31 janvier 2015

You Qing (Eugène) Wang



You Qing (Eugène) Wang
Broken egg - A painting a day 

Palo Alto

Le peintre contemporain sino-californien,You Qing (Eugène) Wang a entrepris depuis 4 années une aventure culturelle assez originale qui consiste à peindre une nature morte par jour. 
Toutes le sont dans un style hyper-réaliste très proche du style photographique et sur de petits formats (de 4″x4″ à  9″x12″). Cet artiste est aussi célèbre en Chine qu'aux Etats Unis où il vit la plupart du temps. 

jeudi 29 janvier 2015

Johannes Torrentius (1589-1644)

http://astilllifecollection.blogspot.com

Johannes Torrentius  (1589-1644) 
Still life with flagon, glass, jug and bridle.


Rijksmuseum Amsterdam
 
Le peintre néerlandais Johannes Torrentius de son nom complet  Johannes Symonsz Jan van der Beeck soupçonné d'être membre des  Rose-Croix, fut arrêté, torturé et condamné en 1627 à 20 ans d'emprisonnement, pour usage de la magie à cause même du tableau que nous avons sous les yeux. Le roi Charles 1er d'Angleterre qui admirait ses œuvres intervint en sa faveur et obtint personnellement sa relaxe après deux années de prison.  Il le fit venir en Angleterre où Torrentius resta 12 ans en Angleterre comme peintre de la Cour, puis retourna en 1642 à Amsterdam, où il mourut deux ans plus tard. Son tableau le plus célèbre et l'un des rares - pour ne pas dire le seul - lui ayant survécu, est donc celui présenté ici, "Nature morte avec bride et mors" qui est conservé  aujourd'hui au Rijksmusum d'Amsterdam.
Il a donné son titre à un recueil d'essais sur la Hollande du 17e siècle du poète polonais Zbigniew Herbert (réédition Le Bruit du temps, 2012).

On aura compris qu'il s'agit d'un tableau célèbre et emblématique qui dépasse largement le cadre de la représentation de natures mortes habituelles. En regardant le tableau de près, et en examinant ses transparences (notamment celles du verre central où se reflète la fenêtre d'une pièce) ou les reflets presque impossible a saisir du premier coup d'oeil sur le mors en metal, étrangement disposé au-dessus du verre), on comprend effectivement mieux pourquoi les contemporains de Torrentius pensait qu'il avait usé de magie pour obtenir un tel résultat.
Constantin Huygens écrivit à ce sujet: "...  vraiment pas facile pour n'importe quel peintre devant son chevalet de représenter ces verres, cette faïence, cet étain et les autres les objets en fer contenus dans ce tableau, avec de telles transparence, saisies sous de tels angles et uniquement par la force du pinceau... ".
 En 1635, le graveur Michel Le Blon écrit dans une lettre à l'ambassadeur de Suède à La Haye : "  Il est absolument impossible de déceler par quoi et par où Torrentius a commencé ce tabeleu et par quoi il a fini, il semble ni avoir ni début, ni fin... de sorte que ce tableau semble avoir été  peint d'une seule traite comme dans un brouillard."
Comme il se dégage toujours aujourd'hui encore de cette nature morte uns étrange sensation, de nombreux experts  ce sont pencher sur sa facture et ont pensé que Torrentius avait pu atteindre ces effets si particuliers de transparences en appliquant de  très nombreuses couches successives extrêmement minces. Lorsque la peinture a été examinée lors de sa restauration en 1993-1994, cependant, le nombre de couches s'est avéré  plutôt limitée et pas du tout au-dessus de ce que les peintre de l'époque de Torrentius avait l'habitude d'appliquer. La  "magie" dont a accusé Torrentius tiendrait donc dans les pigments utilisés sur lesquels il n'a d'ailleurs jamais voulut apporter d'éclaircissements pendant son procès, ce qui lui a valu sa  terrible condamnation.
Condamner pour avoir peint une nature morte  parfaite  : cela est arrivé au moins une fois dans l'histoire de l'art !
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2015 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau 

mercredi 28 janvier 2015

Jan Davidszoon de Heem (1606-1684) - Still Life with Lobster and Nautilus cup


Jan Davidszoon de Heem (1606-1684)
Still Life with Lobster and Nautilus cup, 1634
Staatsgalerie Stuttgart

Que voit-on ? Dans cette disposition en diagonale, c'est  la coupe avec le précieux Nautile domine la composition. De Heem rend les reflets nacrés de la coquille du nautile avec une précision remarquable. Une long zeste de citron desséché a été posée sur la coque (symbole de l'inutilité de l'orgueil)  et relie le Nautile à  une timbale en argent ciselé sur laquelle se reflète il se reflète  partiellement. Se reflète partiellement aussi sur cette pièce d'argenterie, un autre objet très précieux : un porte-verre, dans lequel un 'Berkemeyer'  (verre au réceptacle large et conique fabriqué en Allemagne depuis le 15e siècle) a été enchassé. La splendeur de cette nature morte ne réside pas seulement dans l'arrangement parfait des éléments au sein de la diagonale, que des gradations minutieusement choisis des couleur qui courent le long de cette même diagonale. Le jaune du zeste de citron est suivi par le plus doux jaune du porte-verre et l'orange de la pêche ; le homard rouge parachève et équilibre la composition.

Rappel biographique : Le peintre hollandais Jan Davidszoon de Heem est un des membres d'une véritable dynastie de peintres, dont quelques uns spécialisés exclusivement dans les nature mortes.  Ses premières œuvres sont dans le style de Balthasar van der Ast (1593/94-1657), son maître. Il travaille ensuite à Leyde et montre un style proche des toiles de Pieter Claesz (1595/97-1661) et de Willem Claesz Heda (1594-1680). En 1636 , il s'installe à Anvers dont il  devient citoyen de la ville, ce qui signifie qu'il y a acquiert respectabilité pour son métier et fortune relative.  Il est le fils du peintre David de Heem le vieux (1570 ?-1632 ?) et le père des peintres Cornelis de Heem (1631-1695) et Jan Jansz de Heem (1650-après 1695). On ne lui connait pas d'autres oeuvres que des natures mortes, le plus souvent florales et dans la grande tradition de la Nature morte hollandaise. Celle-ci qui est composée uniquement de vieux livres aux reliures défectueuses ou inexistantes est une exception dans sa thématique habituelle, même si le message délivré est toujours le même : celui de la fragilité de l'existence humaine, de ses activités... et du savoir. 

mardi 27 janvier 2015

Balthasar van der Ast (1593-1657) - Still Life with Fruits, Shells and Insects


Balthasar van der Ast (1593-1657), Still Life with Fruits, Shells and Insects

Balthasar van der Ast (1593-1657)
Still Life with Fruits, Shells and Insects


Balthasar van der Ast est un peintre néerlandais qui est un des maîtres de l'âge d'or de la peinture hollandaise et notamment dans le domaine des natures mortes Balthasar van der Ast est un peintre néerlandais qui est un des maîtres de l'âge d'or de la peinture hollandaise et notamment dans le domaine des natures mortes et souvent des natures mortes avec coquillages comme ici. Les collections publiques françaises conservent plusieurs œuvres de de Balthasar van der Ast, les musées du Nord de la France (Lille, Arras  Calais, Douai) étant, dans ce domaine, mieux dotés que les autres à l'exception du musée du Louvre,
A propos de Balthasar van der Ast, on peut lire dans le Petit Larousse de la peinture (tome 1, p. 84, Paris 1979) : « Curieux de perspective, exécutant raffiné, sensible à l'éclat des tons comme aux nuances de la lumière, préoccupé de recherches décoratives parfois très proches de celles des Flamands  Snyders et Adriaen Van Utrecht, il a joué un rôle déterminant dans l'évolution de la nature morte néerlandaise en accordant la même importance aux considérations picturales et au simple naturalisme. J. D. de Heem, son disciple, et plus tard J. Van Huysum lui devront beaucoup. »



lundi 26 janvier 2015

Winifred Nicholson (1893-1981)



Winifred Nicholson (1893-1981) 

Still life with Sea shells



La peintre anglaise Winifred Nicholson, fille de George Howard, 9e comte de Carlisle, a développé tout au long de son oeuvre une approche très personnelle de l'impressionnisme a travers des paysages la plupart du temps vus à travers ou du rebord d'une fenêtre dans le droit fil d'un genre pictural  que Matisse adorait et que l'on pourrait appeler  : la nature morte avec vue ! 
La production  picturale de Winifred Nicholson est assez abondante. Elle a été réalisée soit dans sa propre maison soit au cours des voyages qu'elle fit en  Grèce et en Ecosse. Plusieurs de ses œuvres sont encore dans des collections privées, mais les plus importantes sont la propriété de la Tate. Winifred Nicholson qui avait une véritable fascination pour l'arc en ciel et son spectre de couleurs a développé une utilisation assez innovante des couleurs de ce spectre dans plusieurs de ses peintures. Elle a laissé de nombreux  témoignages écrits concernant ses recherches et considérations sur la couleur.

dimanche 25 janvier 2015

Maria-Elena Viera da Silva (1908-1982),



Maria-Elena Viera da Silva (1908-1982)
Still Life blue (1932)
Private collection

Que voit on ? un bureau improvisée  sur une planche et deux tréteaux muraux sur lequel on trouve un dessin, des verres et un classeur à courrier. Un fil électrique et un prise contre le mur sont très visible.  On est très loin du style par lequel Viera da Silva s'est faite connaitre, et de son réseau abstrait de mosaïques et de lignes droite entremêlées. Nous sommes ici en fait en présence d'une des seuls peintures figuratives de cette peintre et d'une de ses seules natures mortes.

Rappel biographique : La peintre portugaise  Maria-Elena Vieira da Silva  appartient au mouvement de l'Ecole de Paris. Elle fut l'élève de Fernand Léger pour la peinture  et d'Antoine Bourdelle pour la sculpture .Le style pictural de sa période abstraite (la plus connue) propose un espace qui combine réseaux et  mosaïques dans des compositions aux perspectives  fuyantes. Elle est considérée comme l'un des chefs de file du mouvement esthétique dit du  "paysagisme abstrait".  Elle a peint très peu de nature mortes. Celle-ci, d'un grand modernisme, a été peinte dans sa jeunesse  alors qu'elle vient tout juste d'épouser le peintre d'origine hongroise Árpád Szenes. Bien que figurative on y décèle déjà les perspectives fuyantes et les plan inclinés qui caractérisent son style quelques années plus tard.  
En 1960, René Char écrit  à propos de l'oeuvre de Vieira da Silva :  " L'œuvre de Vieira da Silva surgit et l'aiguillon d'une douce force obstinée, inspirée, replace ce qu'il faut bien nommer l'art, dans le monde solidaire de la terre qui coule et de l'homme qui s'en effraie. Vieira da Silva tient serré dans sa main, parmi tant de mains ballantes, sans lacis, sans besoin, sans fermeté, quelque chose qui est à la fois lumière d'un sol et promesse d'une graine. " 

samedi 24 janvier 2015

Juan Gris (1887‑1927) - Fruits et livres



Juan Gris (1887‑1927) 
Fruits et livres
Collection privée

Que voit-on ? Sur un guéridon recouvert d'une nappe bleue qui contraste avec le rouge du fond, s'étageant sur cinq plans : une assiette remplie d'abricots ou de pommes  trônant au centre du cadre au premier plan ;  au second plan  un verre  rempli d'un breuvage mystérieux ; au troisième plan  un compotier blanc rempli de raisins noir dans la meilleure tradition des contrastes de palette de l'Espagne de l'âge d'or  ; au quatrième plan un livre ouvert mais ouvert sur l'extérieur, ouvert sur la fenêtre qui occupe une partie du dernier plan : un livre-porte des rêves et des voyages, un livre qui s'envole et nous envole par la fenêtre.

Rappel Biographique : Le peintre espagnol Juan Gris vécut et travailla en France à partir de 1906, où il fut proche du mouvement cubiste mais occupa une place très à part dans la peinture de son temps, sans doute toujours dans l'ombre de Picasso qui l'aurait volontiers  " éliminé de la carte "  selon les dires de Gertrude Stein. Salvador Dali disait de lui : « Juan Gris est le plus grand des peintres cubistes, plus important que Picasso  parce que plus vrai.  Picasso était constamment tourmenté par le désir de comprendre la manière de Gris dont les tableaux étaient techniquement toujours aboutis, d'une homogénéité parfaite, alors qu'il ne parvenait jamais à remplir ses surfaces de façon satisfaisante, couvrant avec difficulté la toile d'une matière aigre. Il interrogeait sans cesse : « Qu'est-ce que tu mets là ? — De la térébenthine. » Il essayait le mélange, échouait, abandonnait aussitôt, passant à autre chose, divin impatient. »
Aujourd'hui Juan Gris apparait comme un génie injustement resté dans l'ombre. Il a peint quasiment autant de natures mortes que de paysages ou de portraits.

Jusqu’en 1920, sa peinture est encore marquée par l’Espagne, celle des natures mortes de l’école de Séville des 16e-17e siècles – d’un Sanchez Cotan, d’un Valdes Léal ou d’un Zurbaran, par exemple – Gris aime profondément ces peintures des « blancs chartreux qui, dans l’ombre, glissent silencieux sur les dalles des morts ». Des blancs contrastant avec les noirs, il va donc tirer le parti le plus fort. Les œuvres des années de guerre 1916-1917 se distinguent par une sobriété, une austérité toutes particulières des couleurs sombres autant que des motifs : « C’est bien là cette ardeur castillane qui s’habille de noir, s’interdit tout éclat, et qui paraît de la froideur à un observateur superficiel », écrit Kahnweiler. Et Maurice Raynal de renchérir : « Toute l’Espagne est dans son œuvre : l’Espagne des tons livides, sulfureux et sombres du Greco, de Zurbaran, de Ribera, de Herrera. Rien ne servait davantage la notion du tableau-objet en soi que les choses les plus simples, les plus humbles et les plus maniables, auxquelles ils feront subir toutes les déformations possibles pour réaliser la plénitude de cet « objet ». 

2015 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau, #AStillLifeCollection, #NaturesMortes 

vendredi 23 janvier 2015

Henri Fantin-Latour (1836-1904) Nature morte avec Primevères, Poires, Grenades et un Citron

Henri Fantin-Latour (1836-1904) Nature morte avec Primevères, Poires, Grenades et un Citron


Henri Fantin-Latour (1836-1904)
Nature morte avec Primevères, Poires, Grenades et un Citron

Le peintre et lithographe français  Henri Fantin-Latour était plus connu  de son vivant pour ses portraits de femmes, ses portraits de groupes dont il rénova le style compassé et  pour ses peintures allégoriques que pour ses natures mortes, pourtant admirables. Aujourd'hui c'est exactement le contraire  ! Membre du groupe dit « de 1863  », puis du Cénacle des Batignolles où l'Impressionnisme serait né, Fantin-Latour fait souvent figure de chaînon entre la peinture romantique et l'impressionnisme.  Ses natures mortes, fleurs ou fruits, ont souvent trouvé acquéreur grâce à son ami Whistler qui a attiré en l'attention en Angleterre sur Fantin, à une époque où la peinture impressionniste française était peu appréciée dans ce pays. 

jeudi 22 janvier 2015

Thomas Hovenden (1840-1895)


Thomas Hovenden (1840-1895)

Still Life with Fan and Roses (1874)

Le peintre irlando-américain Thomas Hovenden fut aussi un professeur d'art plastiques  très apprécié qui a peint  notamment des scènes familiales, des sujets narratifs et a souvent représenté des membres de la communauté  afro-américaine.
Formé en Irlande à la Government Art School de  Cork, il  émigra aux  Etats-Unis  en 1863, où il étudia à la  National Academy of Design. Il revint en Europe en 1874, s'établissant à Paris, où il fut l'élève  d'Alexandre Cabanel. Il fut fortement influencé par Gustave Courbet et fit partie du groupe d'américains  qui séjournaient à  Pont Aven  De retour aux États-Unis en 1880, élu membre de la National Academy of Design (1882), il enseigna à la Pennsylvania Academy of Fine Arts, où il eut comme élève Robert Henri. Il jouit jusqu'à son décès accidentel d'un grand succès tant auprès du public que de la critique, dû à ses scènes de genre. Il  a peint peu de natures mortes mais les quelques unes qui sont parvenues jusqu'à nous sont très proche du style de Fantin Latour. 

mercredi 21 janvier 2015

Albert Anker (1831-1910) - Nature morte avec Thé et Gâteaux


Albert Anker (1831-1910)
Nature morte avec Thé et Gâteaux (1873)
Collection privée

Que voit-on ?  Sur une table recouvert d'une nappe blanche dont on aperçoit les plis, de gauche a droite une assiette en porcelaine blanche à liseré rouge pleine de madeleines présentées en pyramide devant un très beau sucrier en cristal rempli de morceaux de sucre blanc raffiné ;   un petit pot à lait a motif grec dans le style des porcelaines anglaises Wedgewood ;  une théière anglaise en argent avec anse en poirier noirci ; une tasse  à thé et sa soucoupe dans la même porcelaine que l'assiette de madeleines, occupe tout le premier plan du tableau.  Ce sujet du thé avec gâteaux a été peint à plusieurs reprises  par Anker, sous des angles différents, une des versions les plus célèbres datant de 1896.

Rappel biographique : le peintre et illustrateur suisse Albert Anker jouit d'une grande célébrité dans son pays surtout  pour les représentations populaires de la vie des villages du 19e siècle qu'il a restituer dans ses tableaux.   Elève à Paris, avec Pierre-Auguste Renoir de Charles Gleyre, il suit les cours de L'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris où il va résider longtemps. Anker a peint, entre autres, des portraits d'enfants, (pour lesquels il fut extrêmement célèbre) des représentations historiques et religieuses, des natures mortes et des paysages ruraux typiquement suisse. Il se distingue de son maître Gleyre par une représentation des personnages très animée, pas du tout stylisée et qui ne cherche surtout pas pas à atteindre la perfection. Dessinateur accompli (il a laissé plusieurs milliers de dessins sur toutes sorte de format, on retrouve la précision  extrême de son trait dans ses natures mortes. On connait de lui des travaux au crayon, fusain, plume, craie, sanguine, pastel ou sépia et des mélanges de divers techniques sur des formats variés. Le style de son langage pictural va du travail au crayon finement exécuté au dessin au noir de charbon vigoureusement tracé qui est à la base de ses aquarelles, peintures à l'huile et faïence, qui représentent une partie importante de son œuvre.

mardi 20 janvier 2015

Man Ray (1890-1976) - Still-Life with Red Tea Kettle



Man Ray (1890-1976)
Still-Life with Red Tea Kettle (1913)


Man Ray, né Emmanuel Radinsky est un  peintre, photographe et réalisateur de cinéma, acteur du dadaïsme à New York, puis du surréalisme à Paris. Son pseudonyme emprunte trois lettres à son prénom et trois à son nom, et signifie littéralement homme rayon (de lumière), ce qui doit être entendu comme l'homme qui écrit avec la lumière ou photographe.
Refusant toute hiérarchie entre la  peinture et la photographie, il considère la caméra et le pinceau  comme des instruments équivalents à ce qu'est la  machine a écrire pour un  écrivain.
Sa carrière commence à  New York. Avec son ami proche Marcel Duchamp, ils forment la branche américaine du mouvement Dada. Après quelques expériences artistiques infructueuses, notamment une publication sur le Dada new-yorkais en 1920, Man Ray conclut que « Dada ne peut pas vivre à New York ». Il vient alors s'installer à Paris. 
Cette nature morte, très africanisante,  date de sa période Dadaïste.  

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2015- A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau 

lundi 19 janvier 2015

Maya Kopitseva (1924-2005)



Maya Kopitseva (1924-2005) 
Still life with Bananas (1975)


Rappel biographique
La peintre russe-soviétique Maya Kouzminitchna Kopitseva,  artiste émérite de la RSFSR, a vécu et travaillé à Leningrad (Saint-Pétersbourg). Elle est considérée comme l'une des principales représentantes de l'Ecole de peinture de Leningrad. Elle est devenue célèbre avec  ses natures mortes, ses portraits, ses scènes de genre et ses croquis sur le vif tiré des scènes  la vie quotidienne. Maya Kopitseva fut membre de l'Union des Artistes de Saint-Pétersbourg dès 1951.
Elle était mariée  au  célèbre peintre et pédagogue soviétique Anatoli Levitin, surnommé dans l 'ex URSS, l'Artiste du Peuple. En 2001, quelques années après la chute du régime soviétique,  Maya Kopitseva a reçu le titre honorifique d''artiste émérite de la Fédération de Russie.  Elle est morte à Saint-Pétersbourg en 2005. Ses peintures sont conservées au Musée d'Etat russe, dans plusieurs musées et collections privées en Russie, Italie, États-Unis,  Japon, Chine, France...



dimanche 18 janvier 2015

Giorgio Morandi (1890-1964) - Still Life with Bread and Fruit 1919




Giorgio Morandi (1890-1964)
Still Life with Bread and Fruit 1919
Private collection

Que voit on ? Sur une commode sombre et dans un gamme de couleur entièrement déclinée autour du marron de gauche à droite  : un assiette contenant du pain tranché ; une serviette pliée ; un compotier rempli de fruits (oranges?) : une forme en parallellopipède qui pourrait être un livre. Morandi a peint ce même sujet une seconde fois, la même année,  sous un angle différent et dans un gamme de couleurs différentes.

Rappel biographique : Le peintre italien Giorgio Morandi, bien que qualifié de futuriste ne peut être identifié à aucun mouvement pictural du 20e siècle en particulier. Ayant peint de très nombreuses natures mortes, l’œuvre de Cézanne représente évidemment une influence majeure pour lui ; il lui emprunte la monumentalité des formes et les zones denses de couleurs. Mais simultanément, il développe une approche beaucoup plus intime de l’art.
Les natures mortes de Giorgio Morandi représentent des objets toujours ordonnés avec soin sur une table dans l'atelier, pour être observés et peints. Ces objets qu'il a lui même achetés chez des brocanteurs, qui lui ont été donnés par des amis ou qu'il a ramassés dans la rue, sont facilement identifiables de toile en toile ; ce sont des bouteilles, cubes,  entonnoirs auxquels viennent se mêler, à l'occasion mais rarement, un coquillage ou un fruit. Le positionnement des objets dans le cadre est réalisé avec une attention particulière portée à la " géométrisation" de l'espace qui peut alors se lire en carrés et diagonales. Un lent travail de maturation est mis en œuvre par le dessin et la peinture par reprises successives, superpositions de couleurs faites d'une pâte ample avec des dégradés de gris d'une extrême sensibilité, qu'amplifie une sorte de délectation morose. Morandi avait la réputation de broyer lui-même ses couleurs.

samedi 17 janvier 2015

Emile Bernard (1868-1941)


Emile Bernard (1868-1941) 
Nature-morte à l'orange et au cyclamen.

Rappel biographique  : Le peintre et écrivain français Émile Bernard, est un peintre associé à l'école de Pont-Aven,  Ses œuvres les plus radicales ont été réalisées dans ses années de jeunesse (1887-1892) où il participe aux innovations stylistiques de la fin du 19e siècle : il inaugure le cloisonnisme avec Louis Anquetin et Paul Gauguin. Ses recherches sur la  simplification de la forme le conduisent vers le synthétisme puis le symbolisme.  En 1893, il part habiter en Egypte où il vivra plus de 10 ans.  Il n'a pas peint énormément de natures mortes qui n'étaient pas son sujet de prédilection.  

vendredi 16 janvier 2015

Gustave Courbet (1819-1877) - Nature morte avec pommes et grenades


Gustave Courbet  (1819-1877)
Nature morte avec pommes et grenades (1871)
Musée d'Orsay (Paris)

Que voit on ? "Regardez l'ombre dans la neige, me dit Courbet, comme elle est bleue... Voilà ce que les faiseurs de neige en chambre ne savent pas." Cette observation du peintre, relatée par Castagnary, véritable incitation à la peinture sur le motif, ouvre la voie aux recherches impressionnistes sur les ombres colorées.  Au cours des années 1860, Cézanne utilise le couteau à palette selon la technique de Courbet. Il lui emprunte également les couleurs sombres et la pâte épaisse.
Cette nature morte de 1871, comme beaucoup d'autres présentées sur ce blog, est directement liés à la détention de Gustave Courbet à Ste Pélagie. Pendant sa détention, Courbet s'attache en effet à quelques fruits (des pommes le plus souvent) posés sur le rebord d’une fenêtre, au pied d'un arbre ou directement sur le  sol. Ces fruits devenant les métaphores de sa solitude, de sa tristesse. Pourquoi cet emprisonnement ?  Fidèle à son attitude de révolté, et après avoir refusé la Légion d'Honneur que lui offrait le gouvernement impérial, le peintre, depuis longtemps engagé politiquement, en vint à jouer un rôle dans la chute de l'Empire. Élu Président de la Fédération des artistes, tout en déployant une énergie remarquable pour préserver les richesses des Musées Nationaux pendant le Siège et pendant la Commune, il demande, dans une lettre au gouvernement provisoire, la destruction de la colonne de la place Vendôme, symbole de L'Empire. La colonne fut abattue quelques mois plus tard. Reconnu complice, Courbet fut condamné à six mois de prison et à cinq cents francs d'amende. Cette calomnie transforma la fin de sa vie en un long calvaire. Le 22 septembre 1871, il est incarcéré à la prison Sainte-Pélagie à Paris, cellule 4. Il reçoit les visites de sa sœur, Zoé Reverdy, qui lui apporte des fleurs et des fruits et le 2 novembre, on lui donne une palette et des pinceaux. N'ayant pas l'autorisation de recevoir des modèles vivants, Courbet renoue avec les natures mortes peintes dix ans auparavant.
Malade, et prisonnier sur paroles, il est hospitalisé à partir du 6 janvier 1872 à la clinique du Docteur Duval de Neuilly. Les lettres de Zoé Reverdy à Alfred Bruyas*, de janvier à mai 1872, nous apprennent que “ Gustave peint des fleurs et des fruits...”“ Gustave est enthousiasmé de ses tableaux de fruits...”, “ Gustave fait des tableaux de fruits en grand nombre...”. On peut juger ici de la beauté de ces oeuvres. Les soucis pécuniaires accompagnent sa détention, mais les amateurs et les marchands ne l'abandonnent pas. Il vend de nombreux tableaux à Durand-Ruel, dont cette Nature morte, pommes et poire.

Rappel biograhique :   Le  peintre et sculpteur français, Gustave Courbet est principalement reconnu pour le réalisme de ses œuvres opposées aux critères de l'académisme et transgressant la hiérarchie des genres, comme Un enterrement à Ornans (1850), qui provoqua le scandale chez ses contemporains. Anticlérical, ami de Proudhon et proche des anarchistes, il fut l'un des élus de la Commune de Paris de 1871. Accusé d'avoir fait renverser la colonne Vendôme, il fut emprisonné et est condamné à la faire relever à ses propres frais. Réfugié en Suisse, il meurt avant d'avoir commencé à rembourser.
Gustave Courbet enduisait sa toile d’un fond sombre, presque noir, à partir duquel il remontait vers la clarté. Cette technique est, peut-être, en train de condamner les œuvres de Courbet. En effet, ce goudron tend, avec le temps, à remonter à travers la peinture et à assombrir dangereusement les tableaux.
Courbet a eut parfois recours à la photographie, en particulier dans la représentation du nu féminin : comme Eugène Delacroix avant lui, il utilise des clichés à la place des traditionnelles séances de pose assurées par des modèles vivants. Ainsi, la figure centrale des Baigneuses (1853) s'inspire d'un cliché du photographe Julien Vallou de Villeneuve. De même, l'Origine du monde, tableau  qui fit récemment encore parlé de lui pour avoir été censuré par Facebook, rappelle, par son cadrage serré, les stéréophotographies pornographiques d'Auguste Belloc.
En 2013, un dossier plaidant pour le transfert de la dépouille de Gustave Courbet (conservée dans le cimetière d’Ornans depuis 1919) vers le Panthéon est déposé par le psychiatre Yves Sarfati auprès du président des Centre des monuments nationaux Philippe Bélaval. La proposition d’hommage posthume à l’artiste apparaît lors du colloque Transferts de Courbet à Besançon en 2011. Il est appuyé par une tribune de Thomas Schlesser dans le Quotidien de l’art du 25 septembre 2013 (numéro 250), où il est affirmé que « la République a une dette envers sa mémoire » ; puis par une tribune dans la rubrique « idées » du Monde.fr d’Yves Sarfati et de Thomas Schlesser, où il est dit qu’ « en honorant Courbet, c'est l'engagement républicain et la justice, que l'on honorerait », qu’ « en honorant Courbet, c'est le monde d'aujourd'hui et celui des Beaux-arts, que l'on honorerait » et qu’ « en honorant Courbet, c'est la Femme, avec un grand F, que l'on honorerait. » Parmi les membres du comité de soutien à la panthéonisation de l’artiste, on trouve : Nicolas Bourriaud, Annie Cohen-Solal, Georges Didi-Huberman, Xavier Douroux, Romain Goupil, Catherine Millet, Orlan, Alberto Sorbelli…

jeudi 15 janvier 2015

De Scott Evans (1847-1898) - The Irish Question

http://astilllifecollection.blogspot.com

De Scott Evans (1847-1898)
The Irish Question (1880)
The Art Institute of Chicago

Que voit on ?  Apparemment une représentation assez banale de deux pommes de terre suspendues par une corde contre un panneau de bois. En réalité cette Irish Question est une peinture en trompe-l'œil peu commune et assez remarquable qui veut soulever de nombreuses questions et pas seulement irlandaises !!!  Le titre pourrait se référer à l'état assez troublé de l'Irlande à la fin du 19ème siècle. Ces deux patates suspendues pourraient fort bien être une allusion symbolique  et humoristique au piteux de l'état de l'Irlande d'alors. Le trompe l'oeil a pour but de susciter la perplexité et l'interrogation tout en faisant naître le sourire. Rien de plus. Et c'est réussi !

Rappel biographique : Le peintre américain De Scott Evans s'est illustré avec un égal talent dans des genres très différents du portrait mondain  de dame de la haute société américaine dont il flattait élégamment les anatomies à la nature morte en trompe-l'oeil. Élevé dans l'Indiana, il a réalisé une grande partie de sa carrière dans l'Ohio avant de venir s'installer à New-York City. Sa réputation posthume est largement basée sur un certain nombre de trompe-l'œil de natures mortes, à tel point que l'on pas hésité à lui attribuer des tableaux qu'il n'avait jamais peints. La marque absolue de la célébrité dans les Etats-Unis du 19e siècle !

2015 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau

mercredi 14 janvier 2015

Árpád Feszty (1856-1914)




Árpád Feszty (1856-1914)
Pommes

Le peintre hongrois Árpád Feszty a peint principalement des sujets religieux ou héroïques concernant l'histoire de son pays et peu de nature mortes. Il a séjourné à Varsovie, à Paris, à Venise, à Florence et à Vienne avant de   revenir peindre à Budapest. 

mardi 13 janvier 2015

Nicolas de Largillière (1656-1746) - Nature morte 1725


Nicolas de Largillière (1656-1746)
Nature morte  1725
Musée de la chasse et de la nature, Paris

Avec Hyacinthe Rigaud, Nicolas de Largillière (ou Largillierre) est le grand maître du portrait en France à la fin du règne de Louis XIV et au début de celui de Louis XV. On peut toutefois dire presque sans exagération que, bien qu'il soit né à Paris, ce n'est pas un peintre français. Sa formation se fit, en effet, d'abord à Anvers, puis surtout en Angleterre, où il séjourna six ans, travaillant dans l'atelier de sir Peter Lely. À travers Lely, c'est la leçon de Van Dyck qu'il recueille, pour ensuite introduire cet enseignement dans le climat parisien. A l'exclusion de son célèbre  portrait de LouisXIV et de ses enfants, conservé à la Wallace Collection (Londres) ,  c'est surtout la bourgeoisie qu'il peindra, laissant l'aristocratie au pinceau de Hyacinthe Rigaud, le portraitiste officiel de Versailles.  
À sa mort, Largillière laisse derrière lui une tradition renouvelée pour le portrait ; il est en outre le maître de Oudry, le grand maître français de la nature morte au 17e et 18e siècle et l'un de ceux qui ont le mieux contribué à enrichir la peinture française, à la fin du XVIIe siècle, en y faisant pénétrer les leçons flamandes. Il a peint très peu de natures mortes. Toutes sont des exemples de quasi perfection picturale. 

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2015 - Men Portraits 

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lundi 12 janvier 2015

Léon Bonvin (1834-1866)




Léon Bonvin (1834-1866)
Nature morte aux légumes (1865)

Le peintre français Léon Bonvin, né dans la banlieue parisienne dans un famille très modeste, eut des ambitions artistiques à un âge très précoce. En grande partie autodidacte, il fut encouragé par son demi-frère aîné François, reconnu parmi les peintres réalistes de Paris, qui lui fournit gratuitement de quoi peindre. Les premiers dessins de Léon Bonvin furent de petites esquisses au fusain représentant son environnement immédiat, des petits dessins  assez sombre.  Gagnant sa vie comme aubergiste, Léon Bonvin commence à peindre des sujets tirés de la nature, des champs de fleurs entourant de sa maison ou des intérieurs d' auberge.
Dans les années 1860, il se consacre exclusivement à l'aquarelle, et peint des paysages et aux  natures mortes  qu'il rend avec une luminosité remarquable qui ne laisse personne indifférent. François Bonvin son frère plus connu, l'a encouragé à étudier le réalisme et la précision du rendu des  maîtres hollandais et flamands. Après son mariage en 1861, la situation financière de Bonvin empire, son auberge perd de l'argent. C'est alors qu'il se rend à Paris pour essayer de vendre ses aquarelles. Il rencontre un  seul marchand d'art qui lui refuse assez sèchement et grossièrement ses toiles. Il a 32 ans.  Le lendemain de cette rencontre, on  le retrouve  pendu dans la forêt de Meudon. Une vente posthume de ses aquarelles a rapporté plus de 8000 francs de l'époque au profit de sa famille qui était dans la misère.
On mesure aujourd'hui la stupidité de ce marchand qui n'a pas su voir le grand talent de Léon Bonvin, talent de dessinateur, de coloriste mais aussi talent novateur dans le choix des sujets... il est un des premiers  en effet à avoir peint presque systématiquement en les rendant beaux, des déchets (ce que l'on appelait aux 18e  siècle "des restes ") mêlés aux sujets de ses natures mortes (pelures de fruits et de légumes, coques vides de fruits secs, feuilles délaissés de légumes vert, miettes de pain, fanes...)

Aujourd'hui, les quelques toiles et aquarelles que Léon Bonvin a peint dans sa trop courte carrière sont très présentes dans les collections nord américaines. 

dimanche 11 janvier 2015

Alexandre-François Desportes (1661-1743) - Nature morte au gibier avec Mousquet, Légumes, Fruits et Chat aux aguets.



Alexandre-François Desportes (1661-1743)
Nature morte au gibier avec Mousquet, Légumes, Fruits et Chat aux aguets.
Collection privée

Que voit-on ?  dans une sorte de garde manger aménagée sur une terrasse au fond de laquelle on entrevoir un paysage de campagne, groupés autour d'un mousquet qui barre toute la composition de gauche a droite ans un mouvement ascendant: les éléments habituelles des natures mortes de Desportes à savoir : gibiers ( poules faisanes, perdrix avec ici un canard col vert en vedette !), un amoncellement de  légumes savamment disposés dans un désordre feint (grands cardons blancs,  chou-fleur, panier en osier rempli de champignons et une courgette ronde) et fruits (oranges à même le dallage et panier  remplis de tomates attestant que nous sommes a la fin de l'été). Le tout est placé sous la patte attentive du chat de la maison, déjà occupé à titiller le col vert  et dont la présence est obligée dans chaque nature morte de Desportes.

Rappel biographique :  le peintre français Alexandre-François Desportes est le maître incontesté de la peinture animalière au 17e et 18e siècle. Ce genre était considéré fort injustement avec la nature morte, comme une sous catégorie pictural, ce qui n'empêcha ni Louis XIV ni Louis XV de faire largement appel à Desportes pour peindre leurs chiens favoris.  Elève de Frans Snydersil s’est  largement imprégné de la tradition flamande. Portraitiste à la Cour de Pologne au début de sa carrière, il  rejoint la Cour de Versailles à partir de 1700 et ne la quittera plus jusqu'à sa mort. Il exécute de nombreux tableaux décoratifs pour orner les demeures royales (Versailles, Marly, Meudon Compiègne, Choisy...) et devient  peintre des chasses et de la meute royales pour Louis XIV puis pour Louis XV. Lors des chasses royales, Desportes suit le roi et Saint Simon rapporte :  « qu’il allait même d’ordinaire à la chasse à ses côtés, avec un petit portefeuille pour dessiner sur les lieux leurs diverses attitudes, entre lesquelles le roi choisissait, et toujours avec goût, celles qu’il préférait aux autres. »  La nature morte n'entre dans l'art de Desportes que très épisodiquement et uniquement pour son aspect décoratif et la mise en scène dont elle permet d'entourer les peintures de gibiers et d'animaux morts ou pour rehausser les portraits des chiens royaux.

samedi 10 janvier 2015

Pierre Dupuis (1610-1682)



Pierre Dupuis (1610-1682)
Nature morte aux raisins, perdrix et martin-pêcheur.


Rappel biographique  : Le peintre français Pierre Dupuis est un spécialiste de natures mortes qui appartient à l'âge d'or de la nature morte française du 17e siècle. C'est en Italie qu'il rencontre Pierre Mignard avec lequel il se lie avant d'entrer à l'Académie en 1663, où il apprend la plupart de ses connaissances en art. Son style est marqué par les peintres de l’Europe du Nord et la rigueur de la religion protestante. Ainsi, ses célèbres peintures de paniers de fruits ou de de bouquets sont influencées par les styles de Jacques Linard (1597-1645) ou de Louise Moillon (1610-1696). 
Le rendu précis de ses tableaux avec leur composition solides et sobres - presque monumentale - qui leur confère un certain mystère, en a fait un artiste apprécié de son vivant et l'un des plus grands représentants de la nature morte en France au 17e siècle. Si les natures mortes de Dupuis, par la simplicité de leur agencement, s'apparentent à la vérité et à la rigueur des natures mortes septentrionales, il annonce aussi étonnamment les natures mortes du 18e siècle, qu'il s'agisse de celles de François Desportes, de Nicolas de Largillière, de Jean-Baptiste Oudry, ou des plus célèbres d'entre elles, celles de Chardin.
On retrouve les œuvres  de Pierre Dupuis dans plusieurs musées de France dont le musée du Louvre. 

vendredi 9 janvier 2015

Francisco de Goya (1746-1828)


Francisco de Goya (1746-1828)
Nature morte avec Bouteilles et Pains (1826)
Oskar Reinhart Foundation, Winterthur, Switzerland.

Que voit on ? Dans cette Nature morte avec Pain, sans doute peinte pendant le séjour de Goya à Bordeaux, le pain est moisi, avec des levures verdâtres sur la croûte.  Ce qui intéresse Goya est de représenter le passage du temps sur la nature, et au lieu d’isoler les objets et de les représenter dans leur idéale beauté. Goya fait contempler les accidents et les aléas du temps, mais d'une façon très différente de que que faisaient jusque là les peintres de natures mortes dans les Vanités.

Rappel biographique : Le peintre et graveur espagnol  Francisco José de Goya y Lucientes, dit Francisco de Goya est surtout célèbres pour  peintures de chevalet, ses portraits, ses peintures murales, ses peintures de guerre, ses cènes espagnoles, ses gravures et ses dessins que pour ses natures mortes.  Il introduisit plusieurs ruptures stylistiques qui initièrent le  romantisme et annoncèrent le début de la peinture contemporaine.  L’art goyesque est considéré comme précurseur des avant-gardes picturales du 20e siècle et c'est sans doute la raison pour laquelle Pablo Picasso ne se privera pas de lui rendre hommage en copiant  trait pour trait une de ces natures mortes les plus célèbres et les plus fortes : la Nature morte avec des cotes et une  tête d'agneau, conservée au Musée du Louvre à Paris. 
Dans l’inventaire réalisé en 1812 à la mort de sa femme Josefa Bayeu, on a retrouvé 12  natures mortes de Goya. Toutes sont  postérieures à 1808 par leur style. A cette époque là, à cause de la guerre, Goya ne reçoit plus beaucoup de commandes, et c'est ce qui lui permet d'explorer des genres qu'il n’avait pas encore eu l'occasion de travailler jusque là, comme la nature morte.  On peut dire que quelque soit le sujet dont il s'empare, Goya en devient immédiatement le maître. La nature morte n'y échappe pas.  Les natures mortes  de Goya s'éloignent de la tradition espagnole de Juan Sánchez Cotán et Juan van der Hamen,  dont le principal représentant au 18e siècle est Luis Eugenio Meléndez (des natures mortes de ces quatre grands  peintres sont présentes dans cette collection virtuelle). Tous avaient présenté des natures mortes qui montraient l’essence des objets épargnés par le temps, a travers une beauté idéalisée, transcendée. Goya se focalise en revanche sur le temps qui passe, la dégradation, la mort, la pourriture. Ses dindes sont inertes, les yeux de l’agneau sont vitreux, la chair n’est pas fraîche.

jeudi 8 janvier 2015

Damien Hirst (bn.1965)


Damien Steven Hirst (bn.1965)
For the Love of God  
ou  Skull Star Diamond ( 2007)

Que voit-on ?  Sur une fond uniformément noir une tête de mort (Vanité) avec toutes ces dents dont la surface est recouverte d'une multitude de diamants (8601). Sur le devant du crâne en surimpression,  des diamants plus gros que les autres formes un sculpture en forme de tête de bête à corne.
En août 2007, Damien Hirst bat un nouveau record en cédant pour 100 millions de dollars cette pièce intitulée For the love of God, qui est une réplique en platine d'un véritable crâne humain, et plus précisément le crâne d'un homme de 35 ans ayant vécu au 18e siècle.  La dentition étant authentique et n'ayant pas été remplacée, il s'agit des dents d'origine du crâne. Le crâne est  recouvert de platine et incrusté sur toute sa surface de 8601 diamants  pour une valeur totale de 74 millions d'euros. Il est visible sous de strictes conditions au White Cube de Londres.  L'œuvre fait l'objet de multiples débats et controverses, tout autant que l'artiste. Le journaliste et critique d'art Ben Lewis révèlera plus tard dans son documentaire L'art s'explose, que l'œuvre, ne trouvant pas acquéreur, a en fait été achetée par un groupe d'investisseurs dont Hirst faisait lui-même partie dans le but, semble-il, de préserver sa cote sur le marché de l'art.

Rappel biographique : l'artiste britannique Damien Stevne Hirtsa dominé la scène artistique britannique des années 1990 en tant que membre du groupe des Young British ArtistsDamien Hirst réalise des  installations où il traite du rapport entre l'art, la vie et la mort. Pour les cabinets médicaux, il expose dans des vitrines des objets provenant « de la vie réelle » comme des tables, des cendriers, des mégots, des médicaments (formol), des papillons, des poissons...  À partir de 1991, pour « que l'art soit plus réel que ne l'est une peinture », il travaille sur une série constituée de  cadavres d'animaux. Les bêtes (parfois coupées en deux, laissant apparaître les organes) sont plongées dans le  formol et présentées dans des  aquariums. Plus  qualifiées par Hirst de sculptures que de natures mortes, ces oeuvres sont appelées à disparaître (la putréfaction n'est que ralentie), elles perdent peu à peu leurs couleurs et se délitent. Depuis 1993, il monte en parallèle une suite de peintures monochromes ponctuées de papillons naturalisés. 

mercredi 7 janvier 2015

David Hockney (bn.1937) - Still life with desk


David Hockney (bn.1937) 
Still life with desk 
Tim Rice Coll.

Le peintre britannique David Hockney, né en 1937, est une des figures du mouvement Pop Art des années 1960. David Hockney s'intéresse  à peu près à tous les genres picturaux, mais il a développé une prédilection pour les paysages. Célèbre, entre autres, pour ses piscines californiennes, il ne dédaigne pas de temps en temps s'essayer à la nature morte, toujours traitée à sa façon, c'est à  dire de de manière surprenante, décalée et anecdotique et toujours avec un talent de coloriste hors pair.  Ici un bureau avec des crayons de couleurs, une rame de papier, un cigare et un des premiers ordinateurs domestiques
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mardi 6 janvier 2015

Nils Schillmark (1745-1804)



Nils Schillmark (1745-1804)
Nature morte avec Bougie
Borgå museum, Finland

Le peintre finlandais d'origine suédoise Nils Schillmark, né de parents inconnus, a d'abord étudié en Suède et a ensuite déménagé à Suomenlinna, en Finlande. Il peint des portraits, des natures mortes et des paysages, en particulier des paysages fluviaux. Avec Isak Wacklin, Schillmark fut une des premiers peintres finlandais de paysages. Son style, d'une grande finesse, d'une grande précision, et d'une élégance hors pair est très typique de celui de la peinture scandinave des 18e et 19e siècle.

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lundi 5 janvier 2015

Balthus (1908-2001) - Still-life with broken glass


Balthus (1908-2001) 
Still-life with broken glass (1937)
Privtate collection 

Rappel biographique : Le peintre français d'origine polonaise Balthus (pseudonyme de Balthasar Kłossowski de Rola) est un peintre du 20e siècle qui appartient au mouvement figuratif dans une époque où l'abstraction est reine. Il est le frère de l'écrivain et dessinateur Pierre Klossowski.
« La meilleure façon de commencer est de dire, Balthus est un peintre dont on ne sait rien. Et maintenant, regardons les peintures » telle est la réponse laconique que le peintre adresse à la Tate Gallery, qui, organisant une exposition de ses œuvres, souhaitait également agrémenter le catalogue de quelques éléments biographiques.
L'œuvre peint de Balthus est relativement peu abondant puisqu'on ne compte qu'environ 300 peintures, dont beaucoup ne sont pas datées. Artiste méticuleux - certains tableaux nécessitant plusieurs années pour être achevés après de nombreuses études préparatoires - Balthus est resté célèbre pour ses tableaux de jeunes filles nubiles, souvent peintes dans des poses ambiguës, jouant sur l'idée de l'innocence perdue à l'adolescence.
Ses natures mortes sont assez rares et toujours assez énigmatiques.

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dimanche 4 janvier 2015

Felix Vallotton (1865-1925) - Nature morte avec nappe à carreaux

http://astilllifecollection.blogspot.com


Felix Vallotton (1865-1925) 
Nature morte avec nappe à carreaux (1919)
Collection particulière

Que voit on ?  Une nappe à carreau blanc et bleu saute littéralement au yeux et envahit l'espace de l'entablement. De gauche a droite : des pommes, des poires et des raisins traités avec un grand souci du détail jusque dans leurs altération et débordant d'un centre de table en cuivre, où ils sont compressés. Sur cette nappe aussi une bouteille de vin, une carafe d'eau (élément central) et un bol blanc. En dehors de la nappe à carreau qui fait exploser le cadre, on s'intéressera surtout à cette carafe d'eau et aux reflets  qu'elle propose :  géométrie déformée de la nappe, reflet monstrueux du bol blanc jusqu'à la distorsion d'un des des barreaux de la chaise, vide contre le mur. 

Rappel biographique : Félix Vallotton, peintre d'origine suisse naturalisé français en 1900, est un artiste à cheval sur deux siècles, deux pays et plusieurs tendances esthétiques, des Nabis à la Neue Sachlichkeit [Nouvelle Objectivité]. S'il est aujourd'hui moins connu en France qu'en Suisse, c'est pourtant à Paris, dans les années 1890, que ses gravures sur bois novatrices lui ont valu une renommée qui s'est rapidement étendue à l'Europe entière. Tout au long de sa vie le " Nabi étranger ", comme il était surnommé, s'est intéressé à une gamme étendue de sujets récurrents - intérieurs, toilettes, nus féminins, paysages, natures morte, rendus étranges par son style lisse et froid, aux couleurs raffinées, aux découpages et aux cadrages audacieux. Et bien qu'il ne fût pas toujours compris par la critique de son temps, Vallotton a su s'imposer comme une figure en vue de la scène artistique parisienne et trouver sa place dans le courant moderne, notamment en participant à de nombreuses manifestations internationales d'avant-garde devenues mythiques. C'est surtout à  partir de 1910, que Félix Vallotton s’intéresse au genre de la nature morte et le transforme dans chacune de ces toiles.

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samedi 3 janvier 2015

Gevork Kotiantz (1909-1996) - Still life 1960


Gevork Vartanovich Kotiantz (1909-1996)
Still life (1960)
Private collection, Saint Petersbourg

Ce que l'on voit :  Sur la gauche du cadre, une magnifique nappe à carreaux rouge et blanc occupe les trois quart de l'espace.   Sur le coin supérieur droit de la table, une serviette de même motif  recouvre ce qui semble être un miche de pain (invisible). Dans ses plis de cette géométrie complexe en rouge et blanc, émerge un saladier contenant des fruits (poires ? pommes ?). Sur le bord de la table en équilibre entre la serviette et la nappe, prêt à tomber au sol : un citron.  Il y a souvent dans les natures mortes de Kotiantz un objet rond ou ovoïde en équilibre sur le bord d'une table, clin d'oeil au message que contenaient les natures mortes des maîtres anciens sur la fragilité du monde. Sur la droite du cadre une énorme masse bleue qui pourrait être un fauteuil.  Le reste du cadre dans la partie supérieure gauche est occupé par le décor de la pièce que l'on ne perçoit qu'au travers d'aplats de couleurs.  Cette nature morte d'été est d'ailleurs le prétexte à une explosion de couleurs et à un traitement remarquable des trois couleurs primaires rouge, jaune, bleu... même si ce rouge et ce bleu peuvent difficilement être qualifiés de primaires !  

Rappel biographique : le peintre russo-arménien soviétique Gevork Vartanovich Kotiantz est des membres les plus représentatifs de L'Ecole de  Leningrad (ex Saint Petersbourg). Il est connu pour ses remarquables talents de coloristes et ses compositions très inspirées par ses rencontres avec les Impressionnistes.

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vendredi 2 janvier 2015

Engels Vasilievitch Kozlov (1926-2007) - Breakfast Still life



Engels Vasilievitch Kozlov (1926-2007)
Breakfast Still life (1965)

Le peintre russe soviétique  Engels Vasilievitch Kozlov  fait partie de l'Ecole de peinture de Leningrad. Le thème principal abordé par Engels Kozlov est celui du portrait de ses contemporains et du grand jeu social et civique.de l'ex URSS.
Sa peinture basée sur les contrastes d'ombre et de lumière avec des couleurs saturées.  Il  a peint quelques natures mortes dans lesquelles apparait aussi le quotidien de l'URSS :  ici un petit déjeuner typique.
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jeudi 1 janvier 2015

Albert Anker (1831-1910) - Stillleben mit Orangensaft und Kastanien


Albert Anker (1831-1910)
Stillleben mit Orangensaft und Kastanien
Private collection

Que voit-on ?  sur un entablement de pierre blanche qui se détache sur un fond uniforme noire, de gauche a droite, quelles pelures de marrons, un  assiette en porcelaine à liseré doré pleine de marrons; un carafe de jus d'orange dont l'écume a été minutieusement rendu attestant de la fraicheur de la préparation ; un verre a pied rempli de jus de d'orange. Gisant au pied du verre un marron isolé.   dans les natures mortes des maitres anciens, la  châtaigne  ou le marron est l’emblème de la simplicité, de la providence divine et de la chasteté. Elle représente également la pauvreté, aussi bien parce qu’elle est une nourriture humble que parce qu’elle est laide à l'extérieur et pleine de qualités à l'intérieur.
Fruit d’hiver, la châtaigne est un symbole de prévoyance. Quelquefois la châtaigne est aussi liée aux défunts : elle est censée nourrir les âmes du purgatoire et c’est pourquoi dans de
nombreuses régions, on les mange le Jour des morts.

Rappel biographique : le peintre et illustrateur suisse Albert Anker jouit d'une grande célébrité dans son pays surtout  pour les représentations populaires de la vie des villages du 19e siècle qu'il a restituer dans ses tableaux. Elève à Paris, avec Pierre-Auguste Renoir de Charles Gleyre, il suit les cours de L'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris où il va résider longtemps. Anker a peint, entre autres, des portraits d'enfants, (pour lesquels il fut extrêmement célèbre) des représentations historiques et religieuses, des natures mortes et des paysages ruraux typiquement suisse. Il se distingue de son maître Gleyre par une représentation des personnages très animée, pas du tout stylisée et qui ne cherche surtout pas pas à atteindre la perfection. Dessinateur accompli (il a laissé plusieurs milliers de dessins sur toutes sorte de format, on retrouve la précision  extrême de son trait dans ses natures mortes. On connait de lui des travaux au crayon, fusain, plume, craie, sanguine, pastel ou sépia et des mélanges de divers techniques sur des formats variés. Le style de son langage pictural va du travail au crayon finement exécuté au dessin au noir de charbon vigoureusement tracé qui est à la base de ses aquarelles, peintures à l'huile et faïence, qui représentent une partie importante de son œuvre.