vendredi 29 mars 2024

David Shterenberg (1881-1948) -Bread and Glass

 

David Shterenberg (1881-1948)
Bread and Glass
Collection privée

Que voit on? Ce que le titre décrit : un morceau de pain (tranché) et un verre (à pieds)sur un guéridon  jaune.

Rappel biographique  : David Petrovitch Chterenberg (Давид Петрович Штеренбер est un peintre, graphiste et photographe russe. Né dans une famille juive à Jytomyr, dans l'actuelle Ukraine, alors dans l'Empire russe, David Chterenberg étudie l'art à Odessa puis, en 1906 il passe quelque temps à Vienne avant de s'installer à Paris où il vit à la cité d'artistes La Ruche jusqu'en 1917. Il étudie à l'Académie Vittià Montparnasse, où il a comme professeur, entre autres, Kees van Dongen. Il a été influencé par les travaux de Paul Cézanne et par le cubisme. David Chterenberg était profondément conscient de ses racines juives. Il a écrit à sa femme Nadejda : « J'ai un sang oriental dans les veines, le sang de mes ancêtres qui ont écrit le « Cantique des cantiques », - et il n'y a pas de meilleure chanson ». D'ailleurs, en 1936, il publie avec son frère Abram Šterenberg un livre de photographies « V evrejskich kolchozach (В еврейских колхозах) » (littéralement, Dans les fermes collectives juives).
Aujourd'hui, ses œuvres sont exposées dans les grands musées publics à Moscou (Galerie Tretiakov et Musée Pouchkine), à Saint-Pétersbourg (Musée russe) et à Ekaterinbourg. Une grande partie de son œuvre est encore détenue dans des collections privées en Russie.

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lundi 25 mars 2024

Albert Eckhout (c.1610 – c. 1666) - Nature morte avec courges et melons

Albert Eckhout (c.1610 – c. 1666) Nature morte avec courges et melons Huile sur toile 91 × 91 cm National Museum of Denmark



Albert Eckhout (c.1610 – c. 1666)
Nature morte avec courges et melons
Huile sur toile 91 × 91 cm
National Museum of Denmark

Que voit on? Des courges et melons qui n'ont pas la même forme que celles que nous leur connaissons aujourd'hui... Et c'est tout ce qui en fait l'intérêt.

Rappel biographique : Le peintre hollandais Albert Eckhout, est connu pour ses toiles de la flore, de la faune et des habitants du Brésil. Eckhout et Frans Post étaient les artistes les plus célèbres de l'entourage de Johan Maurits de Nassau alors qu'il était gouverneur général du Brésil néerlandais de 1637 à 1644. On sait peu de choses sur la formation d'Eckhout, ses débuts de carrière et les raisons de sa nomination, et on ne sait pas exactement quand il est arrivé au Brésil. Parce que certaines peintures attribuées à Eckhout représentaient des peuples Araucano et africains ainsi que des lamas, des plantes et des arbres, certains ont suggéré qu'Eckhout aurait pu faire partie de l'expédition de Hendrick Brouwer au Chili en 1643 ou aurait pu visiter l'Afrique de l'Ouest avec les forces du colonel Hans Coen qui a capturé Elmina en 1637. D'autres pensent qu'il faisait partie de l'expédition de l'amiral Cornelis Jol et du colonel James Henderson quand ils ont occupé l'Angola en 1641. Enfin, on ne sait pas exactement quand Eckhout est revenu en Europe ou combien de temps il est resté au service de Maurits, mais l'on sait qu'en 1645, Eckhout était de retour à Groningen. Entre 1648 à 1652, il vécut à Amersfoort avant de s'installer à Dresde, où il passa dix ans (1653 à 1663) comme peintre à la cour de l'électeur de Saxe, Johann Georg II. On pense qu'Eckhout est mort à Groningen en 1665.

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jeudi 21 mars 2024

Raoul Dufy (1877- 1953) - Trente ans ou la vie en rose

 

Raoul Dufy (1877- 1953), Trente ans ou la vie en rose. 1931. Huile sur toile. Donation de Mme Mathilde Amos,955. Musée d’Art Moderne de Paris.

Raoul Dufy (1877- 1953)
Trente ans ou la vie en rose. 1931.
Huile sur toile.
Donation de Mme Mathilde Amos.
Musée d’Art Moderne de Paris.


Que voit-on ? Dufy peint la nature morte Trente ans ou la Vie en rose à l'occasion d'un anniversaire. L'œuvre évoque La Belle Enfant ou L'Amour à quarante ans, ouvrage d'Eugène Montfort illustré par l'artiste pour Ambroise Vollard. Le tableau est fondé sur un jeu d'illusion décorative : le tissu tendu au mur (Les Cornets, créé par l'artiste en 1919 pour Bianchini-Férier), sur lequel est posé un autre tissu représentant une vasque fleurie sur treillis (Amours, délices et orgues, 1925), encadre un bouquet de roses rouges et roses, posé sur un guéridon aux formes rondes placé au premier plan. Les roses aux diverses nuances se superposent, se confondent et envahissent l'espace, annonçant la «peinture tonale» des années suivantes.

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dimanche 17 mars 2024

David Petrovich Shterenberg (1881-1948) - La Table Rouge

David Petrovich Shterenberg (1881-1948) La Table Rouge Collection privée



David Petrovich Shterenberg (1881-1948)
La Table Rouge
Collection privée


Biographie: David Petrovitch Chterenberg ( Давид Петрович Штеренберг) est un peintre, graphiste et photographe russe d'origine ukrainienne. Né dans une famille juive à Jytomyr, dans l'actuelle Ukraine, alors dans l'Empire russe, David Chterenberg étudie l'art à Odessa puis, en 1906 il passe quelque temps à Vienne avant de s'installer à Paris où il vit à la cité d'artistes La Ruche jusqu'en 1917. Il étudie à l'Académie Vitti à Montparnasse, fondée en 1889 par Cesare Vitti et sa femme Maria Caira, où il a comme professeur, entre autres, Kees van Dongen. Il a été influencé par les travaux de Paul Cézanne et par le cubisme.  Pendant cette période, il effectue plusieurs voyages en Russie mais ne s'y installe qu'après la Révolution de 1917, grâce à ses bonnes relations avec Anatoli Lounatcharski, le commissaire du peuple chargé de la culture. Il assiste à la Conférence des auteurs, artistes et réalisateurs sur la coopération avec le gouvernement soviétique au Palais Smolny à Petrograd (Saint-Pétersbourg) avec Nathan Altman et d'autres. En 1917-1918, il est commissaire aux affaires artistiques. En 1918, il présente une exposition avec le groupe « Société juive pour la promotion des arts » avec Baranoff-Rossine, Altman et Lazar Lissitzky, à Moscou. De 1918 à 1920, il est chef du département des beaux-arts (IZO) du Narkompros (Commissariat du peuple à l'Instruction publique). À ce titre, il organise le financement de l'Institut de culture artistique de Moscou (INKhUK).
En 1918, il publie son essai programmatique Tâches d'art contemporain dans les documents du Conseil de Petrograd.
De 1920 à 1930, Chterenberg enseigne au Vkhoutemas (littéralement « Ateliers supérieurs d’art et de technique »), une école d'art fondée en 1920 à Moscou par un décret de Vladimir Lénine avec l'intention, selon les termes du gouvernement soviétique, de « préparer les artistes principaux aux qualifications les plus élevées pour l'industrie, et les constructeurs et les directeurs pour l'éducation professionnelle technique. » Parmi ses étudiants on trouve quelques artistes russes devenus célèbres tels que Alexandre Deïneka, Youri Pimenov, Alexander Arkadievitch Labas, Piotr Vladimirovitch Williams, Andrei Dmitrievitch Gontcharov et d'autres. Il organise une exposition d'artistes juifs à Moscou en 1922 qui comprenait entre autres Marc Chagall. La même année, il participe à la Première exposition d'art russe de Berlin dans la galerie van Diemen, première grande exposition sur l'avant-garde russe en Europe depuis la révolution d'Octobre. À cette occasion, il écrit un essai pour le catalogue de l'exposition. Cependant, son style indépendant a cessé de trouver la faveur des autorités soviétiques et progressivement son travail est retiré de la vue du public. Après les années 1930, il est contraint de travailler dans un style plus « réaliste ». À sa mort en 1948, il a est pratiquement oublié. Il est enterré au cimetière Vagankovo de Moscou.
David Chterenberg était profondément conscient de ses racines juives. Il a écrit à sa femme Nadejda : « J'ai un sang oriental dans les veines, le sang de mes ancêtres qui ont écrit le « Cantique des cantiques », - et il n'y a pas de meilleure chanson3 ». D'ailleurs, en 1936, il publie avec son frère Abram Šterenberg un livre de photographies « Vevrejskich kolchozach (В еврейских колхозах) » (littéralement, Dans les fermes collectives juives).
Aujourd'hui, ses œuvres sont exposées dans les grands musées publics à Moscou (Galerie Tretiakov et Musée Pouchkine), à Saint-Pétersbourg (Musée russe) et à Ekaterinbourg. Une grande partie de son œuvre est encore détenue dans des collections privées en Russie. En  2019, les œuvres de David Chterenberg figurent, avec celles — entre autres — de Vassily Kandinsky, Kasimir Malevitch, Vladimir Tatline, Mikhaïl Larionov, et Lyubov Popova, dans la grande exposition collective L'Avant-garde : Liste no 1, présentée à la Galerie Tretiakov, réunissant plus de 250 œuvres issues de dix-huit collections russes et cinq collections étrangères de l'avant-garde russe du début du xxe siècle en l'honneur du centième anniversaire de la création du Musée de la culture pittoresque, premier musée d'État d'art moderne au monde, qui exista de 1919 à 1929.

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jeudi 14 mars 2024

Alexander Vasilievich Shevchenko (1883-1948) - "Enseigne encore la vie". Vin et Fruit


Alexander Vasilievich Shevchenko (1883-1948) "Enseigne encore la vie". Vin et Fruit, 1913 Galerie Tretiakov.


Alexander Vasilievich Shevchenko (1883-1948)
"Enseigne encore la vie". Vin et Fruit, 1913
Galerie Tretiakov, Moscou

 
Rapplel Biographique : Aleksandr Vasilievich Shevchenkoétait un peintre et sculpteur moderniste ukrainien. De 1890 à 1898, il suit des cours particuliers de dessin auprès de Dmytro Bezperchy et est employé dans un atelier de production de décors de théâtre. Il s'installe ensuite à Moscou et entre à l' Académie d'État des arts et de l'industrie Stroganov ; il obtient son diplôme en 1907. La même année, il est admis à l' École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou  où il étudie avec Valentin Serov et Konstantin Korovin. Entre-temps, de 1905 à 1906, il passe quelque temps à Paris à l' Académie Julian avec Étienne Dinet et Jean-Paul Laurens. Il fit également la connaissance de Mikhaïl Larionov et de ses partisans. Sous leur influence, il travaille dans les styles néo-primitiviste et, plus tard, rayonniste. Il fut expulsé de l'école en 1909.
Après 1911, il participe aux expositions organisées par la Soyouz Molodyozhi (Union de la jeunesse) à Saint-Pétersbourg et participe au premier Salon de Moscou. En 1912, il fait une grande apparition avec Donkey's Tail, un groupe moderniste radical. L'année suivante, il publie deux ouvrages de théorie de l'art ; "Le néo-primitivisme, sa théorie, ses possibilités, ses réalisations et les principes du cubisme et autres tendances de l'art mondial de tous les temps et de tous les peuples. Dans ces ouvrages, il défend la spontanéité de l'art populaire russe et du lubok (un style d'impression populaire), et prétend qu'il a des racines « orientales ». De 1913 à 1921, il participe aux expositions organisées par la revue Mir Iskusstva (Le Monde de l'Art). Pendant une brève période, il peint dans le style cubo-futuriste. Il fut appelé au service de l'armée en 1914, mais ne fut mobilisé qu'en 1917, peu avant la Révolution d'Octobre. Après cela, il a été rattaché à la « Section des arts plastiques », créée par le nouveau Commissariat du peuple à l'éducation (NARKOMPROS) et a été affecté à leur collège à Moscou, où il a contribué à diriger l'atelier d'art contemporain. Plus tard, il enseigna à Vkhutemas et, typique de l'époque, fut membre de nombreux comités gouvernementaux. En 1920, il est nommé à l' Institut de Culture Artistique.Tout au long des années 1920, il participe régulièrement à des expositions parrainées par l’État ; notamment la première exposition d'art russe à Berlin (1922). Au cours des années 1930, il voyage en Azerbaïdjan, en Géorgie et au Kazakhstan,  créant des œuvres orientalistes et rassemblant des preuves de sa théorie sur les origines de l'art russe. L'artiste tatar Baqi Urmançe était l'un de ses élèves. Après 1941, il dirige le département de peinture de l' Université textile d'État de Moscou. Dans ses dernières années, il fut accusé de « formalisme », mais put continuer à peindre.


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dimanche 10 mars 2024

Henri Matisse (1869-1954) - La Bouteille de Schiedam


Henri Matisse (1869-1954), La Bouteille de Schiedam, 1896. Collection Morozov


Henri Matisse (1869-1954),
La Bouteille de Schiedam, 1896.
Collection Morozov

Que voit on? Une des premières toiles de Matisse, peinte à l'âge de 27ans. Elle représente une bouteille à peine visible d'eau-de-vie à base de genièvre originellement fabriquée à Schiedam,  une ville hollandaise. La facture de cette nature morte est on ne peut plus classique. 

 Rappel biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890, à l'âge de 21 ans Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction d'un de ses premiers dessins, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. » Cette prophétie artistique peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse. En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre. En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner. En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, d’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme. À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)

La collection Morozov : Les frères Mikhaïl et Ivan Morozov, hommes d'affaire moscovites, ont constitué une collection extraordinaire d'œuvres d'art moderne d'artistes tels Picasso, Matisse, Gauguin, Van Gogh, Cézanne, Bonnard, Denis, Degas, ainsi que d'artistes russes (Vroubel, Chagall, Malevitch, Repine, Larionov, Serov...). Nationalisée lors de la révolution de 1917, la collection fut distribuée, après la Seconde Guerre mondiale, entre le musée de l'Ermitage (à Saint-Pétersbourg), le Musée des Beaux-Arts Pouchkine et la galerie Tretiakov (à Moscou). C'est grâce à la collaboration remarquable de ces musées russes que la Fondation Louis Vuitton présenta ce œuvres à Paris en 2021 et 2022. Il s'agissait d'un événement artistique exceptionnel puisque jamais cet ensemble d'œuvres n'avait été présenté hors de Russie.

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mercredi 6 mars 2024

Jan van Huysum (1682-1749) - Iris


Jan van Huysum (1682-1749) Iris Collection privée

 

Jan van Huysum (1682-1749)
Iris
Esquisse à l'aquarelle
Collection privée


Que voit on ? Une fleur isolée ce qui est plutôt rare chez ce peintre qui les peignait habituellement en bouquets très fournis. La preuve - s'il en fallait une  - que pour en peindre beaucoup il faut d'abord savoir en peindre une...de façon exceptionnelle !!!

Biographie : Jan van Huysum est un peintre néerlandais. Son père, Justus van Huysum, était un peintre réputé d’histoire, de portraits, de batailles, de marines ou de fleurs, et « ce qu’il y a de singulier, ajoute Descamps, c’est que ce peintre exerça tous ces genres sans être médiocre». Ainsi nourri dans la peinture, en relations journalières avec des peintres, son fils Jan ne fut pas longtemps sans manifester sa vocation. Lorsqu’il voulut être peintre, son père fut ravi de le voir suivre sa carrière et lui enseigna les premiers éléments du dessin.
C’était dans la peinture des fleurs que Justus van Huysum avait le mieux réussi. Jan résolut de cultiver le même genre et, dans le cours de son existence, il ne s’en éloigna guère que pour peindre ou pour dessiner quelques paysages qui ne servirent pas à sa gloire.
Jan van Huysum s’attacha principalement à étudier deux peintres de fleurs ses compatriotes, David de Heem et Abraham Mignon, qui étaient bien capables de l’instruire, mais qu’il surpassa. Dans les tableaux de ces artistes, dont quelques-uns sont au Musée du Louvre, les fleurs ont de la transparence et de la délicatesse, les fruits qu’on trouve mêlés à leurs bouquets les plus harmonieux ont de la fraîcheur, mais on n’y trouve pas l’art de l’arrangement savant et de l’enlacement gracieux que Jan Van Huysum possède au suprême degré. Personne mieux que lui n’a su rapprocher les couleurs qui s’accordent et éloigner celles qui ne s’accordent pas entre elles ; généralement il fait tomber la plus grande lumière au milieu de son tableau et il arrive doucement aux ombres et aux nuances les plus obscures par une dégradation successive des tons.
Van Huysum pouvait toujours, grâce au goût des fleurs si répandu en Hollande, avoir dans son atelier les modèles les plus rares et les plus beaux. Il retira de ses œuvres un grand profit : van Huysum ayant su se concilier la bienveillance, des plus riches citoyens de la Hollande, posséder un tableau de lui était devenu la preuve d’un goût fin et d’un esprit éclairé.
On rapporte que très jaloux des procédés qu’il employait, il ne supportait, dit-on, aucun témoin lorsqu’il était occupé à peindre. Une seule personne avait obtenu de le voir travailler : Margareta Haverman, qui, profitant des leçons du maître, ne tarda pas à lui inspirer la crainte qu’elle ne fit tort à sa réputation.
Cet esprit un peu envieux de Van Huysum, décrit au physique comme ayant « l’œil vif, la bouche fine et point du tout jalouse, le visage ovale, la physionomie spirituelle, peut-être même un peu moqueuse », quelques chagrins domestiques, la mauvaise conduite de son fils, le rendirent sombre et mélancolique et il ne voulut plus voir personne et vécut tout seul avec ses fleurs et ses fruits. Il travaillait sans cesse et toujours avec plus d’ardeur ; ses tableaux, à peine terminés, étaient déjà achetés et il n’en vendait pas plus que par impossibilité de suffire à toutes les commandes. Son frère Jacob van Huysum était également peintre.

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dimanche 3 mars 2024

LES TABLEAUX QUI PARLENT N°104 - Meret Openheim et sa tasse à poil 

Meret Oppenheim (1913-1985)
Le Déjeuner en Fourrure, 1936.
MoMA (New York)

Que voit on ? Une œuvre emblématique du mouvement surréaliste : une tasse, sa soucoupe et une petite cuillère recouvertes de fourrure de gazelle de Chine. La tasse est cachée, on peut seulement la deviner. Nous sommes en 1936 et en manufacturant cet objet, en lui appliquant un un glissement de sens, l'artiste suisse Meret Oppenheim remet en question l'utilité même des objets du quotidien. Ce sera la cas de beaucoup d'artistes du mouvement surréaliste. .


Liens à consulter en complément de lecture :

- Quelques Natures Mortes de Max Ernst
https://astilllifecollection.blogspot.com/search/label/Max%20Ernst%20%281891-1976%29 

- Quelques Natures Mortes de Dali
https://astilllifecollection.blogspot.com/search?q=Salvador%C2%A0Dali

- Quelques Natures Mortes de Magritte
https://astilllifecollection.blogspot.com/search?q=Ren%C3%A9%C2%A0Magritte

- Quelques Natures Mortes d'Oscar Dominguez
https://astilllifecollection.blogspot.com/search/label/Oscar%20Dominguez%20%281906-1957%29

- LES TABLEAUX QUI PARLENT N°34 - Magritte expose sa saucisse
https://www.youtube.com/watch?v=WYqriMfQu9I

- LES TABLEAUX QUI PARLENT N°57 - Dali et l'œuvre pain
https://www.youtube.com/watch?v=X28RyQ3gDQs

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samedi 2 mars 2024

Aimé Victor Barraud (1902 - 1954) - Nature morte aux mouvements de montre


Aimé Victor Barraud (1902 - 1954) Nature morte aux mouvements de montre, Huile sur toile, 1944 Collection privée



Aimé Victor Barraud (1902 - 1954)
Nature morte aux mouvements de montre
Huile sur toile, 1944
Collection privée

Que voit on ?  Une nature morte allégorie de la mort, les mouvements d'horlogerie signifiant le temps qui passe, et le papillon symbolisant la fugacité de l'existence.

Rappel biographique : Le peintre suisse Aimé-Victor Barraud a été affilié par les spécialistes de l'art au mouvement de la Nouvelle objectivité. Son père, sa mère et son grand-père maternel travaillaient comme graveurs et concevaient des décorations pour les boîtiers métalliques des montres de poche. La précision artisanale et le sens de la décoration étaient cultivés dans la famille et Aimé-Victor suivaient régulièrement des cours du soir dans la prestigieuse école d'art et d'artisanat local.
Dans sa carrière picturale, il s'est limité à un petit nombre de sujets, peignant principalement des portraits (y compris des autoportraits et des portraits doubles de lui-même et de sa femme), des nus, des natures mortes et quelques rares paysages. Grâce à un dessin précis et à des couleurs claires appliquées avec douceur, il a atteint un degré de réalisme extrême, voit même d'hyperréalisme avant la lettre. Il décrit souvent dans ses natures mortes un monde en putréfaction, l'un des symboles favori de ce genre pour décrire la vanité de la vie sur terre et sa fragile destinée.

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