mercredi 29 mai 2024

Robert Falk (1886-1958) - Stilleven


Robert Falk (1886-1958) Stilleven, 1910 Cleveland Museum of Art



Robert Falk (1886-1958)
Stilleven, 1910
Cleveland Museum of Art

Que voit on ? : Toujours sur le thème choisi ce mois ci pa rce blog,  du drapé et du tapis décliné du modèle italien. Désormais chaque mois sera consacré à un nouveau thème avec quatre ou six natures mortes par mois.


Rappel biographique : Le peintre russe Robert Rafaïlovitch Falk (Роберт Рафаилович Фальк) est un des représentants majeurs de l'avant-garde russe. Entrainant dans son sillage plusieurs autres jeunes peintres de son pays, il est l'initiateur, en 1910, du Valet de Carreau et l'un de ses représentants principaux. Fasciné à ses débuts par l'oeuvre de Paul Cézanne, il défend le postimpressionnisme. En 1918, au debut de la révolution bolchevique, il rejoint la section Arts plastique (Izo) créée par le Commissariat populaire à l'instruction, au collège du Narkompros à Moscou. Entre 1918 et 1928, il enseigne la peinture à l’Institut supérieur d’art et de technique (Vkhoutein). En 1928, il se rend en France, théoriquement pour un séjour censé être de courte durée mais il refuse de repartir et s'installe à Paris jusqu'en ou il travaille pendant 10 ans. 1938, Entre 1938 et 1958, il revient à Moscou vit dans un relatif isolement et travaille, principalement pour le théâtre. Les œuvres de cette période sont néo-impressionnistes, assez proches des dernières peintures de son ancien professeur Valentin Serov Après la la déstalinisation, Robert Falk devint très populaire parmi les jeunes peintres et beaucoup l'ont considéré comme un trait d'union entre les traditions nationales russes et l'art moderne français du début du 20e siècle mais aussi entre la première avant-garde russe et la deuxième, celle des années 1960.

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2024 -
Une collection de natures mortes

vendredi 24 mai 2024

Rodolphe-Théophile Bosshard (1889-1960) - Etoffe et pommes


Rodolphe-Théophile Bosshard (1889- 1960) Etoffe et pommes Collection privée


Rodolphe-Théophile Bosshard (1889- 1960)
Etoffe et pommes
Collection privée

 Que voit on ? Dans le meme esprit d'hommage auxanciens que la précédente nature morte, le thème antique du drapé avec fruits, traité ici de façon à privilégier la recherche de l'abstraction.

Rappel biographique : Rodolphe-Théophile Bosshard est un artiste-peintre suisse qui fut actif à Paris entre les deux guerres mondiales et se spécialisa plutôt dans les nus féminins. Considéré comme une figure majeure de la peinture suisse de la première moitié du 20e siècle, il s' installa à Montparnasse seulement pendant quatre petites années mais pendant lesquelles il attira l'attention des critiques par une peinture originale et novatrice. Il noua des amitiés avec Chagall, Zadkine, Derain ou Lurçat. Beaucoup de ses natures mortes ont des similitudes avec celles de Jean Fautrier qui est son exact contemporain. Après sa période parisienne où il vivait de façon très miséreuse, Bosshard retourne s'installer en Suisse où il mène une carrière prolifique etcouronnée de succès. En 1947, la Galerie Denise René, rue de la Boétie, ramène Bosshard à Paris avec une quarantaine d’huiles, gouaches et dessins. Son style s 'approche alors de l'abstraction. Puis sa passion des voyages et des paysages l’entraîne à Ravenne, à Florence (où il expose en 1953), à Camogli sur la côte Ligure, à Gordes et enfin à Majorque.

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2024 -
Une collection de natures mortes

 

dimanche 19 mai 2024

Tamara de Lempicka (1898-1980) -Apple in a fruit bowl

 

Tamara de Lempicka (1898-1980) Apple in a fruit bowl, 1943 Private collection


Tamara de Lempicka (1898-1980)
Apple in a fruit bowl, 1943
Private collection

Que voit on  ? Une nature morte aux pommes rouges dans une coupe posée sur un drapé de tissu, reproduisant le tombé de rideaux de certaines natures mortes italienne de l'age d'or.

Rappel biographique : Tamara de Lempicka est une peintre polonaise représentative du mouvement Art déco. Fille de Boris Gorski, juif russe, et d'une mère polonaise, son enfance se passe dans un milieu aisé et cultivé entre Saint-Pétersbourg, Varsovie, Lausanne et Paris. En 1920, à l'Académie Ranson à Paris, elle reçoit l'enseignement de Maurice Denis et à l'Académie de la Grande Chaumière celui d'André Lhote. C'est là qu'elle forge petit à petit son style qui, dans une synthèse de l'art maniériste de la Renaissance et du néo-cubisme, va correspondre parfaitement à la mode de son temps. L'envol de sa carrière coïncide avec sa première exposition personnelle à Milan en 1925. En France, elle participe pleinement à la vie artistique et mondaine parisienne où elle rencontre André Gide, Suzy Solidor, de riches industriels, des princes russes émigrés, etc. En 1928, elle installe sa maison-atelier au no 7 de la rue Méchain, dans le 14e arrondissement, conçue par Robert Mallet-Stevens. A partir de 1929, elle expose simultanément en Pologne (médaille de bronze à l'exposition internationale de Poznan), à Paris (dans quatre salons et à la galerie Colette Weil) et aux États-Unis (Carnegie Institute de Pittsburgh).
Tamara de Lempicka occupe une place à part dans l'art du 20e siècle : malgré une production modeste (à peine 150 tableaux dans sa meilleure période, qu'on situe entre 1925 et 1935), ses œuvres évoquent et reflètent le style et la mode des années folles de l'entre-deux-guerres. Avec une stylisation néo-cubiste, ses œuvres, principalement des portraits, se caractérisent par un modelé accentué, des couleurs vives mais dans une gamme restreinte, mises en valeur par des fonds gris ou noirs. La composition très resserrée s'inspire du cadrage cinématographique. Bien que la nature morte ne soit pas sa spécialité, elle en a peint une vingtaine.
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2024 -
Une collection de natures mortes

 

mercredi 15 mai 2024

Simon Luttichuys (1610-1661) - Nature morte avec jarre, verre de gingembre et autres objets

 

Simon Luttichuys (1610-1661)Nature morte avec jarre, verre de gingembre et autres objets1649.


Simon Luttichuys (1610-1661)
Nature morte avec jarre, verre de gingembre et autres objets.1649. 


Que voit-on ? La composition de cette nature morte est un peu similaire à celle des autres toiles du même peintre publié dans ce blog  Nature morte avec huitres ...  Comme dans cette nature morte la vaisselle d'or, d'argent ou de vermeil  ert de prétexte à une restitution minutieuse  de tous les reflets.  Elle s'en éloigne cependant par la grande sobriété du sujet : seulement quatre éléments, posés sur la table, et un linge blanc en débord du guéridon recouvert d'une précieux velours de soie gris sombre.

Rappel biographique : Simon Luttichuys est est un peintre néerlandais du siècle d'or, d'origine anglaise. Il a vraisemblablement étudié la peinture auprès de Jan Treck. Luttichuys est connu pour ses peintures de Vanités qui marquent le début de sa carrière de peintre. Il exécute ses tableaux de Vanités suivant le "modèle de Leyde", c'est-à-dire avec l'introduction dans ses œuvres d'objets en relation avec l'humanisme. Sa peinture est influencée par les œuvres de Jan de Heem. Plus tard, il s'éloigne de la peinture de Vanités pour ne peindre que des natures mortes...toutes mangnifiques
Son frère cadet, Isaac Luttichuys fut un peintre portraitiste.

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vendredi 10 mai 2024

Serge Charchoune (1888-1975) - Nature morte à la cruche


Serge Charchoune (1888-1975) Nature morte à la cruche, 1941 Centre Pompidou,  Paris


Serge Charchoune (1888-1975)
Nature morte à la cruche, 1941
Centre Pompidou,  Paris 

 Que voit-on ?  Une cruche en effet mais destructurée et transformée par le génie de ce très grand peintre dadaïste (mal connu du grand public) au point d'en devenir un objets mystiques, comme extrait d'une liturgie sacrée en cours d'exécution.  L'ensemble de la toile est une monochromie de beiges et gris, ce qui ajoute au pouvoir hypnotisant de l'œuvre. 

Rappel biographique : Sergei Ivanovitch Charchoune (Сергей Иванович Шаршун) est un peintre  et poète d'origine russe dont l'essentiel de la carrière s'est déroulée à Paris.  En 1912, renonçant au métier de négociant qui lui était destiné et après avoir déserté l'armée russe, il arrive à Paris et s'inscrit dans l'atelier du peintre cubiste Henri Le Fauconnier. Après la déclaration de guerre de1914, il se réfugie à Barcelone où il rencontre le boxeur-poète Arthur Cravan, les peintres Albert Gleizes, Marie Laurencin et Francis Picabia, et Josef Dalmau à la fois antiquaire et passionné par l'art d'avant-garde. Grâce à ce dernier, Charchoune expose dès 1916 et 1917, des peintures abstraites qu'il qualifie lui-même d'« ornementales ». 
Après la révolution bolchévique d'octobre 1917, il tente de rentrer en Russie, mais échoue finalement à Paris. Le 26 mai 1920, il assiste au Festival Dada de la salle Gaveau et retrouve Picabia. Il fréquente les réunions des dadaïstes au café Certá (passage de l'Opéra) et participe aux manifestations Dada, notamment le « Procès Barrès » organisé par André Breton en mai 1921. 
Au salon Dada de la galerie Montaigne, organisé par Tristan Tzara un mois plus tard, Charchoune expose des dessins inspirés des œuvres « mécaniques » de Picabia. Il compose également un poème illustré de douze dessins, Foule immobile, très bien accueillis par les dadaïstes.
À son tour, il crée un groupe Dada appelé Palata Poetov (La Chambre des Poètes) qui se réunit au café Caméléon, 146, boulevard du Montparnasse. Le 21 décembre 1921, une soirée « dadaïste russe » est un échec malgré la présence de Breton et Louis Aragon. Charchoune ne persiste pas et, en mai 1922, il se rend à Berlin, toujours dans l'espoir d'obtenir un visa pour l'URSS. Il y créé une revue Dada en langue russe Perevoz Dada («Le Transbordeur Dada ») dont il rédige seul le premier numéro (juin 1922). Après avoir édité une anthologie de poésie dadaïste allemande, française et russe Dadaizm, kompilacija et collaboré à diverses revues comme Merz de Kurt Schwitters, Charchoune délaisse le mouvement.
À Berlin, toujours, il expose une nouvelle série de peintures qu'il appelle « cubisme ornemental ». Il rencontre des artistes russes déçus par la révolution, dont la danseuse Isadora Duncan. Charchoune renonce alors à rentrer en URSS et retourne à Paris  en 1923. Après sa rencontre avec Amédée Ozenfant, il adopte le style puriste. À partir de 1954 ,son œuvre devient de plus en plus abstraite et dépouillée, quasi monochrome, inspirée par la musique.
Bien qu'il se gardera de participer à tout autre mouvement, Charchoune n'aura jamais, jusqu'à sa mort, renié son adhésion à Dada. Très peu connu du grand public, et pourtant dans les collections de nombreux musées, Charcoune n'a jamais été vraiment oublié des professionnels de l'art. Depuis les années 2000, son oeuvre bénéficie d'un regain d'interêt certain ... qu'elle mérite amplement.

 

 

dimanche 5 mai 2024

Antoine Fort-Bras (?-1690) -Trompe-l’oeil au nu académique


Antoine Fort-Bras (?-1690) Trompe-l’oeil au nu académique Collection privée


Antoine Fort-Bras (?-1690)
Trompe-l’oeil au nu académique
Collection privée

Antoine Fort-Bras ou Forbera est un artiste peintre français ou vénitien, connu pour ses trompe-l'œil. Peu d'éléments de la carrière d'Antoine Fort-Bras sont connus. Il serait d'origine vénitienne et serait venu à Avignon pour travailler. Il est mort en 1690 à Avignon, sur le chantier de la construction de la basilique métropolite Notre-Dame des Doms, à la suite d'une chute d'un échafaudage. D'autres sources le disent condamné à mort. L'œuvre la plus importante du corpus d'Antoine Fort-Bras, Le Chevalet du peintre, datée et signée « A. F. B. pinx., A. 1686 » est conservée au musée Calvet, à Avignon. Il s'agit d'un trompe-l'œil figurant un chevalet, sur lequel est présenté une copie en contre-partie de Au royaume de Flore de Nicolas Poussin. Un autre petit tableau, ainsi que trois estampes, sont également figurés. L'une des estampes, en sanguine, est une interprétation du tableau de Poussin. Les deux autres estampes sont probablement des eaux-fortes de Sébastien Leclerc et de Gabriel Pérelle. D'autres toiles en trompe-l'œil attribuées à Antoine Fort-Bras sont connues : Trompe-l'œil du marquis de Mauny, en collection privée et Les trois âges de la vie, conservé au musée Massey de Tarbes.

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2011-2024 - Une collection de Natures Mortes
Un blog de Francis Rousseau