mercredi 26 février 2025

Henri Le Sidaner (1862-1939) - Table devant la fenêtre


Henri Le Sidaner (1862-1939) Table devant la fenêtre, 1922 Collection privée



Henri Le Sidaner (1862-1939)
Table devant la fenêtre, 1922
Collection privée 

Rappel biographique : Le peintre français post impressionniste Henri Le Sidaner fut ami de Claude Monet et élève aux Beaux Arts de Paris de Cabanel qu'il soutint toute sa vie. C'est à partir de l'année 1900 qu'il se consacre à une peinture intimiste dont il exclut systématiquement toute figure humaine : jardins déserts, tables servies pour d'hypothétiques hôtes et présentant de magnifiques natures mortes (qui disent rarement leur nom,) campagnes solitaires expriment une vision silencieuse et paisible, nimbée de mystère. Son succès ne se démentira pas de son vivant. Dans la recherche de l'instant intime, de « l'arrêt sur image », les toiles que Le Sidaner peint à Gerberoy où il habite à partir de 1900, dépeignent une incomparable douceur de vivre en même temps qu'elles déclinent selon l'heure et la saison des accords chromatiques variés. A partir de l'été 1903 c'est le début des motifs d'intérieur à la fenêtre ouverte et des tables de jardin, des crépuscules... À l'aide d'un soigneux arrangement de nature morte, le peintre décline harmonieusement la sensation du « temps qui s'arrête ». C'est ce qui lui a souvent valu d'être comparé à Marcel Proust dans le domaine de la littérature.

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2025- Une collection de natures mortes
Un blog de Francis Rousseau


mercredi 19 février 2025

Vincent van Gogh (1853-1890) - Deux fleurs de tournesols coupées




Vincent van Gogh (1853-1890) Deux fleurs de tournesols coupées, 1887 Musée des Beaux- Arts de Berne, Suisse



Vincent van Gogh (1853-1890)
Deux fleurs de tournesols coupées, 1887
Musée des Beaux- Arts de Berne, Suisse 


 Rappel biographique : Au début du mois de mars 1886, Vincent van Gogh rejoint son frère Theo à Montmartre, avec l'envie de s'informer sur les nouveautés de la peinture impressionniste. À l'époque, Theo est gérant de la galerie montmartroise Boussod, Valadon & Cie. Seule la connaissance du milieu artistique parisien peut véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision. Cette année-là est celle de la dernière exposition impressionniste que Vincent découvre, et en 1887 doit avoir lieu la première rétrospective de l’œuvre de Millet. Paris se prépare alors à accueillir plusieurs expositions : en plus du Salon, où sont exposées les œuvres de Puvis de Chavannes, Van Gogh visite les salles de la cinquième exposition internationale à la galerie Georges Petit, qui présente des toiles d'Auguste Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'avaient pas souhaité participer à la huitième et dernière exposition des impressionnistes, qui offrait le spectacle d'un groupe déchiré, entre les défections et les nouvelles arrivées, et ouvrait ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile de Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte. À Paris dans les années 1886-1887, Van Gogh fréquente un moment l’Académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d’Émile Bernard ainsi que de John Peter Russell. Ce dernier réalise son portrait. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Dans la boutique du père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 1887. Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, Van Gogh brûle les étapes de son renouvellement artistique grâce à la fréquentation des peintres les plus anticonformistes du moment : il s'essaye au néo-impressionnisme auprès de Signac et Pissarro, enquête sur les profondeurs psychologiques du portrait avec son ami Toulouse-Lautrec, est précocement informé de la synthèse du cloisonnisme par ses compagnons Louis Anquetin et Émile Bernard, et peut apprécier les toiles exotiques réalisées par Gauguin en Martinique. Régénéré par cette modernité, il est prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui fait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme, mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental. Le 19 février 1888, il quitte Paris....
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2025 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau 

jeudi 13 février 2025

Joseph Cornell (1903–1972) - Untitled (Hôtel de la Duchesse-Anne)

Joseph Cornell ( 1903–1972), Untitled (Hôtel de la Duchesse-Anne), 1957, Art Institute of Chicago, Lindy and Edwin Bergman Joseph Cornell Collection, 1982.1868.



Joseph Cornell ( 1903–1972),
Untitled (Hôtel de la Duchesse-Anne), 1957,
Art Institute of Chicago, Lindy and Edwin Bergman Joseph Cornell Collection, 1982.1868. 


Joseph Cornell est un sculpteur et réalisateur de films expérimentaux américain. Il est l'un des pionniers de l'assemblage.
Les œuvres de Joseph Cornell les plus caractéristiques sont donc des assemblages créés à partir d’objets trouvés. Ce sont la plupart du temps des boîtes en bois à couvercle vitré, dans lesquelles il a rassemblé des photos ou des objets divers. Certaines de ces boîtes, comme celles de la série des Medici Slot Machine, sont interactives et prévues pour être manipulées.
Comme Kurt Schwitters, Cornell pouvait créer de la poésie à partir d’objets banals ; mais il était surtout attiré par les fragments d’objets autrefois précieux qu’il pouvait découvrir dans les échoppes de brocanteurs de New York. Ses boîtes relèvent de la technique surréaliste de la juxtaposition irrationnelle et leur séduction provient souvent de la nostalgie qu’elles dégagent. Toutefois Cornell ne s’est jamais considéré comme un surréaliste, tout en admirant le travail d’artistes comme Max Ernst et René Magritte. Il a également été en contact avec certains membres du groupe surréaliste installés aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. Par la suite, il a été revendiqué comme précurseur du pop art et de la pratique de l’installation.
En plus des assemblages dans des boîtes, des collages et des courts métrages, Cornell conservait plus de 160 « dossiers » documentaires sur des sujets qui l’intéressaient et dont il tirait du matériau pour la création de ses boîtes. Ces dossiers concernaient par exemple les starlettes de Hollywood auxquelles il envoyait des boîtes qui leur étaient dédiées. Cornell s’intéressait également aux oiseaux et il a créé dans les années 1940-50 la série de collages Aviarie qui leur est consacrée.

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2025 - A Still Life Collection
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vendredi 7 février 2025

Ardengo Soffici (1879 -1964) - Small Trophy




Ardengo Soffici (1879 -1964) Small Trophy, 1914-1915, Gianni Mattioli Collection, Museo del Novecento.

 

Ardengo Soffici (1879 -1964)
Small Trophy, 1914-1915,
Gianni Mattioli Collection, Museo del Novecento.


Rappel biographique : Ardengo Soffici (1879 – 1964) est un écrivain italien, un poète et un peintre dont l'œuvre se situe entre futurisme et cubisme. Il fut l'un des intellectuels italiens qui ont adhéré au fascisme.Issu d'une famille d'agriculteurs aisés, Ardengo Soffici assiste, après leur déménagement à Florence en 1893, à la ruine de son père. Il étudie alors les arts à l'Académie du dessin de Florence et accessoirement la littérature en 1897 et ensuite, après un intermède pour vivre auprès d'un cabinet d'avocat, à la Scuola Libera del Nudo auprès de Giovanni Fattori et Telemaco Signorini. Il s'insère dans le cercle culturel et devient un écrivain autodidacte. 

À Paris, dès 1901 et au moins jusqu'en 1907, il travaille comme illustrateur, signant tour à tour « Soffici », « Sofficy » ou « Ardengo », pour des revues et des magazines1 comme L'Assiette au Beurre, Le Rire, Le Frou-frou, L'Œuvre d'art international, La Vie pour rire, Jean qui rit, Le Tutu, La Caricature, Sans-gêne, L'Indiscret, La Gaité gauloise, Polichinelle, Journal pour tous, La Gaudriole, entre autres. Mal payé, il mène une vie de privations et de renoncements. Malgré tout, cette situation lui permet de rencontrer des artistes émergents ou déjà affirmés comme Guillaume Apollinaire, Pablo Picasso et Max Jacob, et de fréquenter le monde des intellectuels et des créateurs qui s'était formé autour des revues littéraires. À l'époque, le poète néerlandais Fritz-René Vanderpy devient l'un de ses plus proches amis. Il retrouve aussi Hélène d'Oettingen, qu'il avait croisé une première fois à Florence en 1899, et fréquente son salon parisien : c'est là qu'il rencontre Apollinaire, et s'ensuit une profonde amitié avec l'une et l'autre. 

Les années passant, il se pose en homme divergeant (uomo diverso), car, après avoir fait connaître à ses amis florentins, Cézanne, les Cubistes, Guillaume Apollinaire et par un fort enthousiasme, Rimbaud, il verse dans un style classique — c'est alors l'époque du « retour à l'ordre » —, et, en politique, finit par adhérer au fascisme, une conversion qui se met en place en moins de cinq années. Le 21 avril 1925, il signe, avec 250 personnalités, le Manifeste des intellectuels fascistes (Manifesto degli intellettuali fascisti), publié par Il Popolo d'Italia et rédigé par Giovanni Gentile, et si, en 1937, il s'éloigne de Mussolini, il restera néanmoins proche du régime, jusqu'à sa chute. Il fustige les « intellectuels » qu'il juge incapables de raisonner et qui ne fonctionneraient que « par égoïsme mesquin et veulerie innée ».
En décembre 1944, il est arrêté pour collaboration avec l'ennemi nazi, et interné au camp de Collescipoli jusqu'en juillet 1945. En 1946, après un procès, il est acquitté, faute de preuves suffisantes8.Il recommence une vie publique à partir de 1948, avec une exposition de ses peintures organisée à Florence. Quelques unes de ses œuvres rentrent dans la collection Verzocchi.

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2025 - A Still Life Collection
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