jeudi 1 février 2018

Francisco de Zurbarán (1598-1664) - Bodegón con cacaharros


Francisco de Zurbarán (1598-1664)
Bodegón con cacaharros
Oleo sobre leinzo ( 46 x 84cm) 
Museo nacional del  Prado, Madrid.

Que voit on ? Sur un entablement sombre qui semble être une étagère ; quatre contenants,  quatre pots  dont les deux qui sont aux extrémités de la composition sont posés dans des plats en argent. Il s' agit de quatre contenants de formes et de matières différentes, de gauche à droite :  argent, terre cuite vernissée, terre cuite brute et porcelaine...  Une composition  d'une efficacité et d'une modernité que commenter plus ferait injure au génie de Zurbaran, d 'autant que cette nature morte est des toiles les plus célèbres du peintre.

Rappel historique : le peintre espagnol  Francisco de Zurbarán appartient au Siècle d'or espagnol. Surtout célèbre pour ses sujets religieux et ses peintures dévotes souvent d'une grande puissance et d'un grand mysticisme, il a commencé par y glisser quelques natures mortes avant de peindre des natures mortes pour elles-mêmes à part entière (comme ici avec ce simple  plateau de grenades) et d'en devenir un maître absolu. Contemporain et ami de Vélasquez, Zurbarán s'est distingué par la grande force visuelle de ses sujets et par un style austère et sobre qui le rapproche beaucoup des maîtres maniéristes italiens. Bien qu'à son époque la nature morte ait été considérée comme un genre mineur, Zurbarán ne pense pas déchoir lorsqu'il peint  - en sujet isolé -  le  mouton aux pattes liées de l'Agnus Dei. Dans ses natures mortes,  Zurbarán fait toujours preuve d'une attention affectueuse à l'égard d'objets modestes qu'il dote d'une valeur symbolique,  au point que « ses natures mortes ont une densité, une plénitude si poussée que, même quand elles ne sont qu'un des éléments d'une composition, leur présence s'impose autant que la scène principale » (Encyclopædia Universalis).
« Tout au long de sa carrière, Zurbarán attache un soin particulier à la représentation des objets. Depuis la précieuse tasse avec une rose apparaissant dans ses premiers tableaux, La Guérison miraculeuse du bienheureux Regnaud d'Orléans jusqu'aux derniers fruits sur une assiette d'étain de La Vierge, l'Enfant et saint Jean, daté de 1662  » (Catalogue de l'exposition de 1988, p. 171).
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2018 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

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