Maria Blanchard (1881-1932)
Nature morte Cubiste
Collection privée
Que voit on ? Une composition résolument cubiste et qui s'affiche comme telle, comme une sorte de manifeste avec des codes graphiques que l'on retrouve chez tous les grands maîtres du genre et notamment chez Braque, Picasso ou Juan Gris. On identifie ici une bouteille, un verre à pied, un manche de casserole ou de poële, les deux gordrons d'une verre égaré...
Rappel biographique : La peintre espagnole María Gutierrez Cueto y
Blanchard, plus connue sous le nom de Maria Blanchard, est handicapée
dès sa naissance par une très lourde difformité physique, provoquée par
une chute de sa mère enceinte. C'est un handicap dont elle souffrira
jusqu'à sa mort. En 1902 avec l'aide de sa famille, elle s'installe à
Madrid pou suivre des études de peinture avec notamment Emilio Sala
Francés (1850-1910), Fernando Alvarez de Sotomayor (1875-1960) et Manuel
Benedito Vives (1875-1963). Après la mort de son père en 1904, sa mère
et ses quatre frères la rejoignent à Madrid. En 1909, María Blanchard
obtient une bourse pour poursuivre sa formation à Paris. Elle travaille
alors auprès du peintre espagnol Hermen Anglada-Camarasa (1871-1959) et
de Kees van Dongen. Rentrée à Madrid en 1913, elle partage un moment un
atelier avec Diego Rivera, et fait en 1914 la connaissance de Jacques
Lipchitz.
Professeur de dessin durant quelques mois à Salamanque, elle peint en
1916 ses premières compositions cubistes et décide cette même année de
s'installer définitivement à Paris où elle se fait remarquer par la
façon originale dont elle développe l’esthétique cubiste. Maria
Blanchard donne en effet à la figure humaine une place inhabituelle dans
le cubisme classique. C'est alors qu'elle se lie d'un profonde amitié
avec Juan Gris et André Lhote, faisant un moment partie des peintres
soutenus par Léonce Rosenberg dans sa galerie L'Effort Moderne.
À partir de 1920, María Blanchard délaisse le cubisme revient à la
figuration. Avec le décès en 1925 du mécène belge Frank Flaush qui lui
assure un contrat et le décès en 1926 de Juan Gris, Maria Blanchard
traverse de longues périodes de problèmes économiques, aggravés par la
charge de sa sœur et de ses enfants.
En 1927, elle s'engage dans une crise mystique qui lui fait songer à
entrer dans un couvent mais elle en est dissuadée par son confesseur.
Surtout intéressée par la représentation de la figure humaine, elle a
cependant peint plusieurs natures mortes, souvent très proches de celles
de Juan Gris dans leur composition mais radicalement opposées du point
de vue de la palette de couleurs. Son oeuvre est aujourd'hui comme une
des plus importantes de la première moitié du 20e siècle et elle est
présente dans les collections des plus grands musées d'art moderne de la
planète.
2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
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