Philippe Rousseau (1816-1887)
Pavots et boules de Neige
Huile sur carton, 37 x 59 cm
Musée du Second Empire, Compiègne
Que voit on ?
Ce que décrit le titre : un pavot un peu effondré, un autre en bouton
poilu, des boules de neige au mieux de leur forme et quelques narcisses
égarés .D'après le commentateur du Château impérial de Compiègne où se
trouvait cette nature morte florale, Philippe Rousseau, comme d’autres
peintres de natures mortes, n’eut guère les faveurs de Napoléon III. Une
seule œuvre, Un intérieur, fut acquise en 1858. L’impératrice conservait cependant à Farnborough des Canards sur un étang et des Fruits et fleurs qui
furent vendus avec sa collection en 1927. La nature morte de Compiègne
provient de la collection du peintre Thomas Couture. On ignore les liens
qui pouvaient rapprocher les deux artistes, mais on peut supposer que
le réalisme de Rousseau ne pouvait laisser indifférent un peintre qui
s’est souvent attaché à représenter la nature et la « vie silencieuse des objets ».
Rappel biographique : Philippe Rousseau
est un peintre français, élève d'Antoine-Jean Gros et de Jean-Victor
Bertin à l'Ecole des beaux-arts de Paris. Il débute comme paysagiste,
puis peint des natures mortes et des sujets animaliers. Il expose au
Salon à partir de 1834.
Le succès lui vint à partir de 1840 avec ses illustrations des Fables de La Fontaine notamment.
Par
la suite, l'afflux de commandes l’incitère à diversifier son propos.
Ses natures mortes, deviennent plus ambitieuses tout en restant des
pastiches des Hollandais du XVIIe siècle, oscillant toutefois entre
intimisme hérité de Chardin, grande fraicheur du traitement et pompe
académique. Philippe Rousseau n’en reste pas moins un de ces peintres du
XIXème qui a revalorisé le terme réducteur de Nature Morte. Il connut
un réel succès en son temps avec des récompenses aux Salons, des
commandes de la cour impériale française ou encore du Baron James de
Rothschild (un de ses principaux mécènes) et l'admiration de Baudelaire.
En 1845, Charles Baudelaire écrit : «
M. Philippe Rousseau dont chacun a souvent remarqué les tableaux pleins
de couleurs et d'éclat, est dans un progrès sérieux. C'était un
excellent peintre, il est vrai ; mais maintenant il regarde la nature
avec plus d'attention, et s'applique а rendre les physionomies. J'ai vu
dernièrement, chez Durand-Ruel, des canards de M. Rousseau qui étaient
d'une beauté merveilleuse, et qui avaient bien les moeurs et les gestes
des canards ».
Aujourd'hui particulièrement bien représenté dans
les collections privées et publiques néerlandaises, Philippe Rousseau
qui a enfin récupéré son statut de grand peintre, se trouve conservé au
Musée Orsay à Paris, au Metropolitan de New-York, à Munich et dans
beaucoup de musées des beaux-arts comme Lyon, Rouen, Compiègne, Lille...
qui lui sont toujours restés fidèles.
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2023 - A Still Life Collection
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