samedi 31 août 2019

Mosaïques romaines - Bouteille et coupe



Mosaïques romaines
Bouteille et coupe, IIIe siècle
Musée national du Bardo, Tunis.

Que voit on ?  Dans beaucoup de natures mortes romaines  en mosaïques, des objets  usuels du quotidien peuvent être représentés. Ils sont souvent d'une très grande finesse comme cette coupe en argent et cette bouteille enrobée das une garniture en marqueterie de pailles  destinée a conserver la fraîcheur du breuvage.

La mosaïque est l'art romain par excellence car ni la Grèce classique ni les Grecs d'Alexandrie n'avaient su lui donner la richesse du répertoire iconographique qu'elle a eue sous l'Empire romain et encore moins la répandre dans tout le bassin méditerranéen comme le fera Rome. La mosaïque polychrome est ti maitrisée par les Romains au IIe siècle av. J.-C. Grâce à l'activité de ses ateliers itinérants, toutes les provinces situées autour du mare nostrum, ont connu dès les débuts de l'expansion romaine cet art qui a trouvé un terrain d'élection dans les pays où la lumière est reine.
L'exposition, organisée en 2001 par l'Union Latine au musée archéologique de Madrid a mis l'accent sur l'art de la mosaïque tel qu'il est illustré dans les pays du bassin méditerranéen.
L'une de ses particularités majeures est l'abondance et l'extrême diversité des représentations  animales et végétales.
Les natures mortes antiques trouve selon Pline l'Ancien leur origine  dans la Grèce antique, lorsque  le peintre Piraikos (3e siècle avant JC), vendait déjà fort cher ses " Provisions de cuisine ", des tableaux de chevalets représentant des victuailles ou des instantanés d'échoppes de cordonniers et de barbiers. Dans la hiérarchie des genres picturaux d'alors, ces représentations de provisions de cuisine sont déjà considérées comme un genre mineur... et  elles le resteront pendant de longs siècles... au moins jusqu'à Chardin, si ce n'est jusqu'à Cézanne. Genre mineur donc, loin derrière les sujets religieux, les portraits et les paysages, mais genre que les commanditaires s'arrachent pourtant !
Le grec Piraikos reste le plus célèbre des peintres de ce genre. Hélas, aucun exemple n'est parvenu jusqu'à nous de ces peintures des menus objets du quotidien par Piraikos,  peinture que l'on nommait à cette époque Rhyparographie .
A la même époque, un autre peintre grec, Zeuxis rivalisait avec la nature au point que des oiseaux voulaient picorer les raisins qu'il peignait et qu'il passe être l'inventeur du réalisme et  de l'illusionnisme, pour ne pas dire du premier trompe-l'oeil. Il faut là encore faire confiance au récit de Pline l'Ancien, car aucun exemple de cet art ne nous est parvenu.
Les premières natures mortes connues du monde occidental sont des fresques et des mosaïques du 1er siècle de l'ère chrétienne, provenant de Campanie (Herculanum et Pompéi) ou de Rome. Elles sont exécutées dans un style réaliste et illusionniste : fruits veloutés, poissons et volailles posés sur une marche de pierre ou sur deux étagères d'un garde manger, généralement en trompe l'œil avec des ombres portées, ou quelquefois dans des coupes en verre avec des transparences subtiles.
Ces peintures évoquent le xenion antique, un cadeau fait de denrées qu'un hôte doit offrir à ses invités. Pourtant la nature morte de l'Antiquité possède une autre ambition que celle du seul plaisir mimétique. Comme le précise Charles Sterling : « Il est clair que les natures mortes hellénistiques et romaines qui représentaient des mets prêts à être consommés comportaient une allusion épicurienne ». On trouve ainsi assez fréquemment des mosaïques de natures mortes et des vanités dans les atriums d'été romains, où les convives invités aux repas étaient ainsi encouragés à cueillir le jour qui passe, Carpe diem selon la célèbre formule d'Epicure, à profiter de la vie tant qu'il était encore temps de le faire. Une déclinaison plus sophistiquée de la tradition égyptienne pharaonique qui voulait que l'on fît passer un cadavre devant les convives avant de commencer un repas pour leur rappeler l'impermanence de la vie !  Les natures mortes garderont tout au long des siècles jusqu'à nos jours,  cette signification épicurienne.
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vendredi 30 août 2019

Vincent van Gogh (1853-1890) - Nature morte aux moules et crevettes

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Vincent van Gogh (1853-1890)
Nature morte aux moules et crevettes, 1886
Van Gogh Museum Amsterdam

Que voit on ?  Ce que décrit le titre  prétexte pour van Gogh à variations sur le rouge, le noir et le blanc. alors que cette nature morte est présentée au sol,  référence (inconsciente ou pas) aux natures  mortes de l'âge d'or hollandais qui présentait ainsi souvent les natures mortes à thématique marine.

Rappel biographique : Le peintre franco-hollandaisVincent van Gogh a peint énormément de natures mortes dont les plus célèbres sont sans doute constituées par la série des sept tableaux "Les tournesols " qu'il peignit à Arles entre Août 1888 et Janvier 1889. D'autres natures mortes moins célèbres permettant de passer en revue a peu près tous les styles du peintre, ont été exécutées à diverses époques de sa vie. Van Gogh peignait sur des toiles souvent déjà apprêtées, qu'il pouvait réutiliser, soit en grattant l'œuvre précédente, soit en la recouvrant d'une nouvelle couche. Il employait certains pigments instables, entraînant une modification des couleurs sous l'effet de la lumière, dont la laque géranium qui perd sa teinte rouge avec le temps. Les couleurs originelles sont donc souvent perdues, entraînant des difficultés de restauration. Pour certains tableaux les restaurateurs ont décidé de ne pas « recoloriser » le tableau, mais se sont contenté de stopper les dégradations et de proposer un éclairage avec des filtres colorés pour restituer les teintes d'origine.
Pour les historiens de l’art, Van Gogh est un précurseur qui a ouvert à la peinture de nouvelles voies. Par exemple, Derain et Vlaminck sont directement rattachés à l'art de Van Gogh « par l'emploi de couleurs pures en larges touches ». Pour les amateurs d'art, il reste un maître à l’égal de Leonard de Vinci ou de Rembrandt avec une production très importante et une trajectoire artistique fulgurante en durée et par ses styles. Pour d'autres par contre comme Salvador Dali, dont les avis à l'emporte pièce étaient connus, Van Gogh était " tout sauf un peintre ". Pour le grand public, l'œuvre de Van Gogh est aujourd'hui accessible dans les plus grands musées du monde.
Dans sa dernière lettre, trouvée dans sa poche le jour de son suicide, Vincent van Gogh écrit : « Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux »
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jeudi 29 août 2019

Marie Bracquemond (1840-1916) - Iris dans un vase

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Marie Bracquemond (1840-1916)
Iris dans un vase 
Huile sur panneau, 33x23 cm vers 1886 
Collection privée 

Que voit on ?  Un iris  mauve dont une partie retombe déjà  sur la table, présentée dans une vase en verre transparent Un composition magistrale   et sans doute l'un des grands chefs d'oeuvre de Marie Bracquemond dont l'heureux propriétaire  peut que s'enorgueillir avec raison.

Rappel biographique : Beaucoup d'experts considèrent Marie Bracquemond comme l'une des trois peintres féminines majeures de l'impressionnisme en compagnie de Berthe Morisot et de Mary Cassatt. Elève du grand Ingres, elle peignit notamment des fleurs, des natures mortes, des paysages et des scènes d'intérieur ; elle a aussi exécuté des décorations murales et des dessins pour des vases en céramique. La reconnaissance de son talent est relativement récente. Longtemps influencée par Ingres, notamment dans le portrait qu'elle fait de son fils en 1878, Marie s'éloigne de son maître avec des couleurs claires et des variations dans les tons de blanc dans son t Portrait de femme présenté à la cinquième exposition impressionniste.
Ses débuts de peintre date du Salon de 1859, manifestation où elle expose régulièrement des toiles jusqu’en 1864. Pour l'Exposition universelle de 1878, elle présente un grand panneau en carreaux de céramique (aujourd'hui disparu) sur le thème des muses des arts réalisé pour le manufacturier Charles Haviland. Edgar Degas en fait le compliment et c’est ce qui conduit Marie Bracquemond à participer en 1879 à la quatrième exposition du groupe impressionniste. Très liée avec Édouard Manet auquel elle tiendra compagnie dans ses derniers moments, elle reproduit son style dans certaines de ses natures mortes (Les Crevettes, 1887) ou des vues de jardin (L'Allée). Elle est aussi très liée avec le couple Sisley qui lui sert de modèle pour le tableau En bateau (Sisley et sa femme), Femme à l'ombrelle (esquisse de Madame Sisley), Sous la lampe (portrait du couple Sisley).
Une grande partie des œuvres de Marie Bracquemond appartient à des collectionneurs privées. On ne les voit que très rarement lors d'expositions de femmes-peintres ou d'impressionnistes. Les œuvres ont généralement pour sujet le paysage de Sèvres ou les coteaux de Bellevue, mais aussi des portraits oщ les variations de couleurs montrent un savoir-faire très apprécié par ses contemporains, mais hélas injustement tombé un peu dans l'oubli depuis lors.
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mercredi 28 août 2019

Claude Monet (1840-1926) - Nature morte aux anémones


Claude Monet (1840-1926)
Nature morte aux anémones, 1885
Private  collection (Christie's)

Que voit on ? Des anémones multicolores saisies dans des pots en terre cuite  de jardinier vraisemblablement peintes dans une serre,  peut être meme dans la serre de Giverny où ces fleurs devaient attendre d'être transplantées en plein terre pour fournir les mixed borders si chers à Monet.

Rappel biographique : le peintre français Claude Monet, l'un des fondateurs de l'impressionnisme, est surtout connu pour ses paysages et ses portraits. " La couleur, disait-il " est mon obsession quotidienne, ma joie et mon tourment ". Claude Monet est l’un des fondateurs de l'impressionnisme. En 1859, il part à Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. Après des cours à l'académie Suisse puis chez Charles Gleyre et la rencontre de Johan Barthold Jongkind, le tout entrecoupé par le service militaire en Algérie, Monet se fait remarquer pour ses peintures de la baie d'Honfleur. En 1866, il connait le succès au Salon de la peinture. Toute cette période est cependant marquée par une grande précarité. Il fuit ensuite la guerre de 1870 à Londres puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel qui lui assurera sa principale source de revenu pendant le reste de sa carrière. Revenu en France, la première exposition des futurs impressionnistes a lieu en 1874. À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. La fin de sa vie est marquée par une maladie, la cataracte, qui affecte son travail.
Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres. D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet était un grand travailleur qui n'hésitait pas à défier la météo pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ».
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mardi 27 août 2019

Félix Ziem (1821-1911) - Pastèque

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Félix Ziem (1821-1911)
Pastèque
Huile sur panneau, 25 x 32,5 cm.
Private collection (Drouot)
Que voit on  ?  Une tranche de pastèque  que l'on pourrait dire "en majesté", si l toutefois 'expression pouvait s'appliquer ailleurs que pour les sujets sacrés !  Ce qui frappe, c'est la touche résolument impressionniste de cette nature morte peint sans doute dans les denière années du 19 e siècle. On ne s'en étonnera guère quand on saura que que Ziem est considéré comme un peintre  précurseur de l'impressionnisme. 

Rappel biographique : Le peintre français Félix Ziem,est un peintre français rattaché à l'École de Barbizon renommé pour ses marines et ses paysages de Venise et de Constantinople. Attaché aussi par les spécialistes au mouvement orientaliste, Ziem est considéré comme un des précurseurs de l'impressionnisme. Félix-Francois Georges Philibert Ziem est le fils d'un émigré polonais d'origine arménienne travaillant comme tailleur d'habits et arrivé en France comme prisonnier de guerre de l'armée prussienne lors des guerres napoléoniennes. Felix Ziem commença une carrière d'architecte qui, à la suite de sa rencontre fortuite avec le duc d'Orléans et de l'intérêt de ce dernier pour son travail de dessinateur, va changer de cap ! Il ouvre alors une école de dessin sur le Vieux-Port. Sa réputation est vite faite et les élèves nombreux. En 1849, il s'installe à Paris et partage son temps entre la capitale et la forêt de Fontainebleau où il devient l'ami de Théodore Rousseau et Jean-François Millet. Il peint alors des scènes de vie quotidienne, des portraits, et des paysages champêtres, qui le rattachent temporairement à l’Ecole de Barbizon où il peint dès 1853. Il y achète une maison au no 56 de la Grande Rue qu'il occupa de 1907 à 1911.
Il expose pour la première fois au Salon de Paris de 1849, et en devient un relatif habitué.
Peintre prolixe, sa production est estimé à plus de 10 000 œuvres peintes4, un nombre dû à la répétition d'œuvres en plusieurs exemplaires. En novembre 1911 à son décès, il est un peintre admiré et reconnu, premier artiste étant entré au musée du Louvre de son vivant5 par le legs Chauchard en 1910. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (93e division) à Paris6.

lundi 26 août 2019

Alfred Sisley (1839-1899) - Still Life/ Heron with Spread Wings



Alfred Sisley (1839-1899) 
Still Life / Heron with Spread Wings
Oil on canvas, 1867
Private collection

Que voit on ? Aujourd'hui  c'est certain, on préfère nettement le voir vivants  et s 'ébrouant dans ce qu'il leur rest de nature à disposition,  plutôt que morts... mais ce n 'était pas le cas au 19e siècle et c'est ce qui nous vaut cette magnifique nature morte de gibier peinte par Sisley qui présente ce somptueux héron cendré pendu par les pattes et toutes ailes déployées. A côté de lui  : deux autres oiseaux saisis dans des postures plus rigides. A l'arrière plan, dans l'ombre,  le fusil responsable de ce massacre.  Même si la scène est cruelle et particulièrement déplacée pour une lecture contemporaine et écologique, on ne peut pas faire l'impasse sur ce pan de l'histoire de la nature morte ni l'ignorer délibérément.

Rappel Biographique : Le peintre franco anglais Alfred Sisley, fut un peintre et graveur de nationalité britannique mais ayant principalement vécu et travaillé en France. Il est l'un des représentants les plus célèbres du mouvement Impressionniste. On connait 960 huiles sur toile, 100 pastels et de nombreux autres dessins, produits par Sisley bien qu'il n'eût vécu que 59 ans. Peu de natures mortes dans ses oeuvres et un nombre impressionnant de faux Sisley posthumes (sans doute un record dans le genre) à son actif, présents jusque dans certains grands musées de monde, en cours de purge ! А côté de ces faux, des œuvres réalisées par sa fille Jeanne, vers 1895, portent légitimement la signature Sisley.
Sisley est aujourd’hui considéré comme l’incarnation même de l'impressionnisme. L’essentiel de son inspiration est le paysage. Les personnages dans ses peintures ne sont que des silhouettes. Les portraits de ses proches (femme et enfants) et les quelques natures mortes qu'il a peintes sont rares.
Selon Gustave Geffroy, l’un de ses premiers historiographes, Sisley vouait en effet un amour instinctif au paysage. Pour lui il n’y avait dans la nature rien de laid dès lors qu’il s’agissait du rapport entre le ciel et la terre. Sisley écrivit : « Toutes les choses respirent et s’épanouissent dans une riche et féconde atmosphère qui distribue et équilibre la lumière, établit l’harmonie ».
Sisley choisit inlassablement pour sujet de ses toiles le ciel et l’eau animés par les reflets changeants de la lumière dans ses paysages des environs de Paris, la région de Louveciennes et de Marly-le-Roi. La région de Moret-sur-Loing eut notamment une incidence toute particulière sur l'œuvre de Sisley, comme en témoigne Un soir à Moret. Fin d'octobre, peint en 1888. Il s’inscrit dans la lignée de Constable, Bonington et Turner. S’il subit l’influence de Monet, il s’éloigne de son ami par sa volonté de construction qui lui fait respecter la structure des formes.
Dans certains des tableaux d'Alfred Sisley, on peut percevoir une influence marquée par l'art japonais. et l'on peut s'amuser a rapprocher pour comparaison des toiles telles que La Place du Chenil à Marly, effet de neige peinte par Sisley de Nuit de neige à Kambara peinte par Hiroshige. Les perspectives de ses tableaux montrent l'influence d'Hokusai dont il découvrit les estampes grâce а Claude Monet.

dimanche 25 août 2019

Piet Mondrian (1872-1944) - White roses



Piet Mondrian (1872-1944) 
White roses, c. 1900 
oil on canvas  
Private collection

Que voit on ? Mondrian a presque 30 ans lorsqu'il peint ses roses blanches dans un vase dans un style symboliste très différent de celui qu'on lui connaitra par la suite mais on l'on  trouve déjà un certain goût du traitement linéaire des formes.  

Rappel biographique :  Dans la structure des peintures datant d'avant 1900, Mondrian vise des effets d'ensemble : effets de lumière, effets linéaires, groupes de troncs d'arbres et branches en contre-jour sont des motifs récurrents. Ce sont des qualités morales qui s'inscrivent dans ces choix de couleurs et ces motifs. L'art de tradition romantique-nordique produisit vers 1900 beaucoup de paysages de sous bois. En octobre 1892, il s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam. 
Après 1900, les tableaux de Mondrian cherchent à faire voir des idées, et semblent proches du mouvement symboliste. Son nouveau style, comme cristallisé sur des formes-idées, déjà visible dans Passiebloem (Passiflore), vers 1901, s'est manifesté d'autant plus vigoureusement qu'il rencontra en juin 1908 le peintre Jan Toorop, personnage central du Symbolisme hollandais connu par ses curieuses compositions de figures curvilignes très homogènes, comme fondues dans les plissements géologiques du dessin.
Connu pour être un des pionniers de l'abstraction, il écrit dès janvier 1914 écrit : « Je construis des lignes et des combinaisons de couleurs sur des surfaces planes afin d'exprimer, avec la plus grande conscience, une beauté générale. La nature (ou ce que je vois) m'inspire, me met, comme tout peintre, dans un état émotionnel qui me pousse à créer quelque chose, mais je veux rester aussi près que possible de la vérité et à tout extraire, jusqu'à ce que j'atteigne au fondement (qui ne demeure qu'un fondement extérieur !) des choses […]. Je crois qu'il est possible, grâce à des lignes horizontales et verticales construites en pleine conscience, mais sans ‘‘calcul’’, suggérées par une intuition aigüe et nées de l'harmonie et du rythme, que ces formes fondamentales de la beauté, complétées au besoin par d'autres lignes droites ou courbes, puissent produire une œuvre d'art aussi puissante que vraie » 

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samedi 24 août 2019

John Ruskin (1819-1900) - Study of a Shell


John Ruskin (1819-1900)
Study of a Shell, ca. 1870
Watercolour over pencil, heightened with bodycolour
Private collection (Sotheby's)


Que voit-on ? Ce que décrit le titre...et ce qu'il ne décrit pas : une précision du dessin et des couleurs donc seul Ruskin était capable avec de pareils sujets comme dans ce post déjà publié il y a quelques années ou encore ici.   et qui laisse  le spectateur étude après étude, sans voix.

Rappel biographique : John Ruskin fut un écrivain, poète, peintre et critique d'art britannique.
Fils unique d'une riche famille, il fut éduqué à domicile, avec une insistance particulière sur l'art et la religion. Il poursuivit son éducation en dilettante, en tant qu'auditeur libre à Oxford. Malgré des problèmes de santé, il y obtint son MA en 1843. Surtout, il s'y lia d'amitié avec nombre d'intellectuels. Il fut publié dès son adolescence. Grâce а la fortune de sa famille, il put consacrer sa vie à l'écriture. Il devint rapidement célèbre dans les années 1840 grâce à son travail de critique dans Modern Painters (1843 à 1860) où il proposait une nouvelle façon d'appréhender l'art. Il écrivit ensuite The Seven Lamps of Architecture en 1849 et surtout The Stones of Venice en 1853. Il fit aussi passer ses idées par l'enseignement. Il participa à la création de l'University Museum, donna des cours de dessin au Working Men's College, un établissement de formation continue fondé par ses amis socialistes chrétiens. Il en donna aussi dans une école pour jeunes filles et par correspondance. En1870, il devint le premier titulaire de la chaire Slade à Oxford.
Son mariage avec Effie Gray annulé pour non-consommation continue à alimenter de nos jours des légendes nombreuses et des suppositions sur l'homosexualité contrariée de Ruskin. Effie épousa très vite le peintre John Everett Millais, un membre du mouvement préraphaélite dont Ruskin fut le mécène et le soutien après s'être engagé pour Turner. Grâce aux cours de dessin qu'il reçut lors de son enfance, avec James Duffield Harding par exemple, John Ruskin fut un dessinateur de talent. Même s'il ne se considéra jamais comme un artiste en tant que tel ou exposa peu, il produisit quelques toiles et aquarelles. Il fut ainsi élu membre honoraire de la Royal Watercolour Society en 1873.

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Qu voit on ? 

vendredi 23 août 2019

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) - Nature morte aux Harengs



Jean-Baptiste-Siméon Chardin (French, 1699-1779) 
Nature morte aux Harengs 
Huile sur toile 
The Cleveland Museum of Art

Que voit on ? Il 'agit d'une nature morte dite "d'office " c'est à dire qui montre la nourriture et les ustensiles de cuisine nécessaires pour préparer un simple repas de poisson et de légumes.
Comme à son habitude, Chardin a disposé dans un ordre très précis ces modestes objets devant une niche de façon à ce qu'aucun détail de la composition ne doive rien au hasard. Ainsi, le mouvement des cerises pendantes font écho à l' arabesque du pichet en faience ; la concavité du pot en laiton joue avec brio contre la convexité du moulin à poivre. Une composition pyramidale harmonieuse et très précise est créée par le pichet à gauche, le moulin à poivre et les pailles qui attachent les harengs au sommet de la niche. Quand aux harengs ils pendent de tout leur pong légèrement décentrés vers la gauche par rapport à l'axe median de la composition.
Un chef d'oeuvre de plus à l'actif du grand Chardin !

Rappel biographique : Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. A partir du Salon de 1748, Chardin expose de moins en moins de scène de genre, il multiplie désormais les natures mortes. Ce retour à ce type de peinture va durer une vingtaine d'années. Il est difficile de donner des raisons à ce changement de cap. On sait que pendant cette période la vie de Chardin est en pleine mutation. Il se remarie, il reçoit une pension du roi. Il est désormais à l'abri du besoin. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra à partir de 1760 sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres... Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.
Chardin cherchait à reproduire la matière, ces fruits semblent aussi vrais que nature, Diderot s'extasiait devant ce réalisme dans son compte-rendu du Salon de 1759 : " Vous prendriez les bouteilles par le goulot si vous aviez soif " ou encore en 1763, " C'est la nature même; les objets sont hors de la toile et d'une vérité à tromper les yeux. (...)
 Pour regarder les tableaux des autres, il semble que j'ai besoin de me faire les yeux ; pour voir ceux de Chardin, je n'ai qu'à regarder ce que la nature m'a donné et m'en bien servir ".
" O Chardin ! ce n'est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette: c'est la substance même des objets, c'est l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile ".

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jeudi 22 août 2019

Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) - Bouquet dans une loge de théâtre



Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)
Bouquet dans une loge de théâtre, 1871
Collection privée

Que voit on ? Un bouquet de rose enveloppé dans  du papier blanc, noué d'un discret ruban blanc ,attendant sa destinataire sur le velours rouge d'une fauteuil de loge de théâtre. A moins que la destinataire en question ait oublié - pour une raison ou pour une autre - de le prendre en partant et ne l'ai laissé ainsi se faner dans la lourde atmosphère des loges après le spectacle  !

Rappel biographique : L'un des plus célèbres peintres français, Pierre-Auguste Renoir, membre éminent s'il en est du mouvement impressionniste a peint beaucoup de natures mortes, comme l'ensemble des impressionnistes d'ailleurs qui ont participé au renouveau de ce genre vieux de plus de 3000 ans. Au début de sa carrière, ses natures mortes s'inspirent beaucoup de celles de Courbet avant d'imposer le style unique que l'on connait. La dernière toile qu'il aurait voulut peindre serait une nature morte florale. Sur son lit de mort, Renoir aurait demandé une toile et des pinceaux pour peindre le bouquet de fleurs qui se trouvait sur le rebord de la fenêtre. En rendant pour la dernière fois ses pinceaux à l'infirmière il aurait déclaré : « Je crois que je commence à y comprendre quelque chose ».
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mercredi 21 août 2019

Edouard Manet (1832-1883) - Fraises



Edouard Manet (1832-1883)
Fraises, 1882 
Huile sur toile  (21.3 x 26.7 cm)
 The MET Museum 

Que voit-on ?  Les petites dimensions sont de cette nature morte sont caractéristiques des dernières mortes que Manet peignit un an avant sa mort alors qu'il  était assez diminué physiquement.Il s'agit sans doute des fraises cueillies dans le jardin de sa maison de Rueil où l'on sait qu'il passa tout l'été 1882.  Petites dimensions ou pas, cela n'enlève rien à l'émouvante beauté de cette petite corbeille pleine de vie, de mouvements et de couleurs.

Rappel biographique : Le peintre français Édouard Manet est un peintre majeur de la fin du 19e siècle, initiateur de la peinture moderne qu'il libère de l'académisme, C'est une erreur de considérer Édouard Manet comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel. Manet n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière, utilisées par les impressionnistes. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre (sujets espagnols et odalisques entre autres).
On a beaucoup dit que lorsque Manet avait peint des natures mortes, c'était surtout pour des raisons financières qu'il l'avait fait. Il avouait lui-même avoir plus de facilités à les négocier que ses portraits. Cela ne signifie pas qu'elles aient été d'un intérêt mineur pour lui bien au contraire : la scénographie qu'il impose à ses natures mortes est tout simplement prodigieuse, qu'il s'agisse de solo comme Le citron ou L'asperge ou de mise en scène collectives comme dans Fruits sur la table ou Le Panier de fruits ou d'hommage à d'illustres maitres comme son hommage à Chardin avec La Brioche, 1870 (MET, New York).
Manet aimait authentiquement les natures mortes : « Un peintre peut tout dire avec des fruits ou des fleurs, ou des nuages seulement », affirmait-il. Une part non négligeable de son œuvre est consacrée à ce genre, avant 1870 surtout puis dans les dernières années de sa vie où la maladie l'immobilise dans son atelier. Certains éléments de ses tableaux constituent de véritables natures mortes comme le panier de fruits dans Le Déjeuner sur l'herbe, le bouquet de fleurs dans Olympia ou le pot de fleurs, la table dressée et différents objets dans Le Petit déjeuner dans l'atelier. Il en va de même dans les portraits avec le plateau portant verre et carafe dans le Portrait de Théodore Duret ou la table et les livres dans le Portrait d’Émile Zola. Mais les natures mortes autonomes, qui se revendiquent comme telles, ne manquent pas dans l’œuvre de Manet !
Considérant l'importance de la nature morte chez Manet, beaucoup – et cela dès les années 1890 – y ont vu la marque la plus évidente de la révolution qu'il accomplissait, l'avènement d'une peinture uniquement préoccupée d'elle-même et débarrassée de la tyrannie du sujet. En refusant toute hiérarchie à l'intérieur même du tableau, en donnant autant d'importance à l'accessoire qu'à la figure, Manet assurément rompait avec les règles académiques. (...) Comme Cézanne et comme Monet qu'il influencera, Manet trouvait dans la nature morte, obéissante et disponible, un laboratoire d'expériences colorées dont il répercutait aussitôt les trouvailles dans d'autres compositions ; comme Cézanne et comme Monet, il dit cette curieuse obsession de l'éclatante blancheur et voulut peindre lui aussi ces tables servies avec leurs nappes blanches "comme une couche de neige fraîchement tombée" (Nature morte avec melon et pêches, National Gallery of Art, London). Manet, peintre de natures mortes, a médité les grands exemples anciens, celui des Espagnols et de leurs bodegones, celui des Hollandais et bien sûr celui de Chardin. Dans les années 1860, il joue des franches oppositions du noir et du blanc, bois sombre de la table, éclat d'une nappe ou serviette sur lesquelles il dispose ses notes colorées.
A sa mort, Édouard Manet laisse plus de 400 toiles, des pastels, esquisses et aquarelles. Ses œuvres sont aujourd'hui visibles dans  les plus grands musées du monde.
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mardi 20 août 2019

Mikhaïl Larionov (1881-1964) - Nature morte aux bleuets dans une cafetière,



Mikhaïl Larionov (1881-1964)
Nature morte aux bleuets dans une cafetière, 1930-40
Huile sur toile 67 x 52 cm.
Private collection UK (Mac Dougall's Fine arts Auction)

Que voit-on ? Au cours des années 30-40 Larionov a souvent peint des fleurs sauvages ,sans prétention, disposées dans de simples pots, des théières ou des cafetières de cuisine en métal émaillé comme dans celle ci où les bleuets cueillis à la diable avec deux intrus (un coquelicot et un pissenlit), se dressent dans une cafetière blanche, certains retombant contre la cafetière et semblant alors être un motif peint à même l 'émail blanc. La fraîcheur éphémère des fleurs et de la conscience du temps qui passe sont ici partout lisible dans cette oeuvres d'une intense poésie. Sitôt achevée, Larionov fit cadeau de cette toile à Irina Grzhebina, danseuse et directrice de la compagnie Russian Ballet of Irina Grzhebina, qui se produisait à Paris, dans les années 1930- 1940.

Rappel biographique :  Michel Larionov étudia à l'école de peinture de Moscou. Son style passa de l'Impressionnisme au Fauvisme  avant qu'il ne devienne  l'un des pionniers du Rayonnisme et  k'un des tout premiers animateurs de l'avant-garde Russe. Il se lia avec Kasimir Malevitch et fonde, en 1910, le groupe  Valet de Carreau puis, en 1912 après une dispute avec David Bourliouk, la Queue d'Âne. Il épousa Natalia Gontcharova, autre artiste peintre russe célèbre, avec qui il élabora dès 1909-1910, les fondements du Rayonnisme, dont il écrivit le manifeste en 1912 (publié en 1913 à Moscou). Il créa l'année suivante le mouvement du Toutisme.
Il exposa au Salon des indépendants à Paris, en même temps que Nathalie Gontcharova et l'artiste peintre Alexandra Exter, grâce à l'appui de Sonia et Robert Delaunay, sollicités par Exter.
En 1914, il s'installa à Paris, se consacrant à des décors pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev, qu'il réalisa entre 1915 et 1922. Il ne retourna plus dans son pays natal après la révolution bolchévique de 1917. En 1915, sur le front, il fut est victime d'une grave blessure qui l'handicapa jusqu'à la fin de sa vie.

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lundi 19 août 2019

William Merritt-Chase (1849-1916) - My Palette






William Merritt-Chase (1849-1916)
My Palette (1870-80),
Oil on canvas,  50,8 x 61 cm
Reading Public Museum, U.S.A

Que voit on ? Non, quand le grand William Meritt Chase peignait des natures mortes, il ne peignait pas uniquement des poissons ou des casseroles ! La preuve avec cette magnifique palette, la sienne comme le titre ne manque pas de l'indiquer. On notera cependant qu'elle est assez restreinte ne comportant que  trois  des couleurs utilisées  dans ce tableau (vert, noir et rouge), le blanc lui figurant la boule pleine de craie enrobée d'un linge,servant a transférer un dessin préparatoire.

Rappel biographique : Le peintre américain William Merritt-Chase était très connu outre Atlantique, pour ses talents de pédagogue et pour le rôle qu'il a joué dans l'introduction de l'impressionnisme aux Etats Unis. Il installa sa propre école à New York, la « Chase school » (aujourd'hui Parsons), après avoir enseigné quelques années à l'Art Students League. Il a travaillé sur toutes sortes de supports : huile, pastel, encre et aborder de nombreux genre, paysages, natures mortes, portraits. Ce sont d'ailleurs surtout ses portraits de grandes personnalités de son temps qui le rendirent célèbre, au point que toute la bonne société de la Nouvelle Angleterre et de New York se pressait à la porte de son atelier pour se faire peindre.
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dimanche 18 août 2019

Andrew Wyeth (1917-2009) - Conch Shell



Andrew Wyeth (1917-2009)
Conch Shell, 1944
watercolor on paper, 21 x 29 in
Private collection

Que voit on ? Posé sur une table noire , un coquillage (Bénitier) donnant à cet intérieur un aspect étrange. Pourtant la fenêtre au fond de la pièce, à travers  laquelle semble passer une légère brise, donne sans doute sur la mer d'où a été  extrait ce coquillage.  Toute la mélancolie des tableaux de Wyeth se retrouve dans cette nature morte (un genre qu'il n'a pas souvent abordé)  par la simple présence de ce coquillage ostensiblement déplacé de son milieu naturel, arraché à l'environnement  dans lequel il vivait...

Rappel biographique : Le peintre aquarelliste américain Andrew Newell Wyeth, classé parmi les peintres « régionalistes » et réalistes américains est issu d'une dynastie d'artistes dont son propre père  Newell Convers Wyeth (1882-1945), illustrateur connu qui fréquenta des célébrités de son temps comme Francis Scott Fitzgerald et Mary Pickford. Décidant de ne pas confronter son fils aux systèmes de l'éducation nationale ou privée, c'est lui même qui se charge de son éducation à la maison, l’initie à l’art, et tout particulièrement à l'art du paysage rural américain. À cette époque, il admire et est sensible à l'œuvre du peintre Winslow Homer. Plus tard, il apprend à maîtriser les techniques associées à l’aquarelle à base d'œuf, la tempera.
Andrew Wyeth commence à peindre dans des nuances de bruns et de gris seulement. Il s’inspire de son entourage pour réaliser ses tableaux. Ses sujets préférés sont la terre et les habitants de sa ville natale, ainsi que ses proches. Sa grande maîtrise picturale lui permet de montrer sa réflexion mélancolique sur le temps qui passe et la faillibilité humaine.
Son fils Jamie, né en1946, est également un peintre et portraitiste reconnu.

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samedi 17 août 2019

William John Wainwright (1855-1931) - Still life with mushrooms



William John Wainwright (1855-1931)
Still life with mushrooms
Calderdale Metropolitan Borough Council, UK

Que voit on ?  Ce que écrit le titre c'est a dire des champignons, mis en scène de façon précise et spectaculaire, les pieds en l'air pour mieux en apercevoir le détail des lamelles de spores.  Ils sont présentés  au sol dans un paysage  de campagne anglaise ou l'on peut même deviner une ville et son clocher d'église (à gauche). Des glands très verts et des mûres font aussi partie de la composition de même qu'un papillon, signe d'une corruption prochaine de ces champignons pour l'instant très frais... et qui le resteront imperturbablement jusqu'à nos jours !

Rappel biographique : William John Wainwright  était un peintre qui passa la plus grande partie de sa vie à Birmingham (Angleterre). Il  étudia à la Birmingham School of Art sous la direction d'Edward R. Taylor et commença sa carrière en tant qu'apprenti pour la compagnie de vitraux Hardman & Co. En 1879, Wainwright crée le Birmingham Art Circle avec quatre autres artistes, dont Walter Langley.
Inscrit d son propre chef, à la Royal Birmingham Society of Artists (RBSA),  il y fut associé jusqu'à sa mort, soit  pendant 50 ans. Il  fut  le premier des membres de cette vénérable  (quoique confidentielle) société à présenter une exposition personnelle de ses œuvres en 1928. Wainwright est connu pour son grand  talent à peindre des natures mortes florales très spectaculaires  qui eurent un grand succès sous l'ère victorienne (1832-1901)  et surtout sous l'époque édouardienne (1901- 1910)  équivalent de la Belle Epoque en France. Après la première guerre mondiale son style passa de mode  et il sombra dans un relatif oubli.  Un regain d'interêt pour son oeuvre extrêmement académique, se manifeste curieusement au début du 21e siècle.

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vendredi 16 août 2019

Alexandre Isidore Leroy de Barde (1777-1828) - Choix de coquillages



Alexandre Isidore Leroy de Barde (1777-1828)
Choix de coquillages
Aquarelle sur papier 
Musée du Louvre, Paris

Que voit-on ? Une collection de coquillages rares répartis sur des  étagères (8 au total) comme la pratique en était assez répandue dans les natures mortes de l'antiquité romaine. Ces coquillages ne sont évidement pas disposés au hasard ; ce sont leurs formes et leurs couleurs qui dictent  leur emplacement dans la composition.  Comme d'habitude dans les aquarelles somptueuses (car il s'agit bien d'aquarelles et de gouaches) de ce peintre, l'oeil peut se poser indifféremment n'importe où sur la composition sans qu'il y ait d'ordre de lecture particulier ou de point d'accroche autre que celui de l'affinité du spectateur avec tel ou tel objet de la collection... A partir de ce lien  très subjectif, on peut voyager à son gré dans la composition-collection.

Rappel biographique : Peintre de natures mortes, de paysages, aquarelliste, collectionneur de curiosités et initiateur des cabinets de curiosités, Alexandre-Isidore Leroy de Barde étudie en 1797 à l'Académie Royale. Le roi Louis XVIII achète certaines de ses toiles et le nomme "Premier peintre d'histoire naturelle". Il voyage dans le monde entier pour rechercher des objets, des minéraux, des fossiles, sa grande passion. Il ouvre, à Paris, un Cabinet de Curiosités constitué de tous ses spécimens d'histoire naturelle (oiseaux, coquillages, animaux, minéraux), de vases et objets d'antiquités et d'objets provenant des mers du Sud (armes, habillement, ustensiles, instruments de marine, de musique). L'artiste expose à la Royal Academy de Londres à partir de 1797, et devient membre de la Société anglaise des aquarellistes.
Il lègue en 1823, son immense collection à la ville de Boulogne-sur-Mer.

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jeudi 15 août 2019

David Rijckaert II (1586-1642) - Stilleven met gebraden kapoen


David Rijckaert II (1586-1642)
Stilleven met gebraden kapoen
(Nature morte au chapon grillé)
Rijksmuseum Twenthe

Que voit on ? Un chapon rôti prêt à être dégusté, présenté avec quelques tranches de pain blanc,  un demi-citron, un verre de vin et le traditionnel couteau (ici à manche d'ivoire) sur un entablement en bois partiellement recouvert d'un somptueux linge de table  en soie brodée de motifs végétaux.
Le chapon est présenté avec sa tête et ses pattes ce que l'on ne fait plus guère de nos jours.

Rappel biographique :   Le peintre et marchand flamand David Rijckaert II reste un artiste relativement mystérieux et obscur dont les historiens de l'art recomposent depuis quelques années 'œuvre  à partir de quelques toiles signées, Une quinzaine de natures mortes sont attribuées pour l'instant de façon formelle à David Rijckaert II.
Son style est proche de celui des principaux peintres de natures mortes d'Anvers, Osias Beert et Jacob van Es, ce qui explique pourquoi certaines de ses œuvres ont été attribuées auparavant à ces deux artistes3. Ses peintures de natures mortes présentent également des similitudes avec celles de l'artiste allemand Georg Flegel et de l'anversois Jacob van Hulsdonck.
Les œuvres connues de David Rijckaert II se divisent en deux catégories : des natures mortes somptueuses de porcelaine, d'objets couteux en verre ciselé, de vaisselle en argent, de plats en étain, etc... et des «banquets», c’est-à-dire des peintures représentant simplement des aliments sur une table.
Les compositions de Ryckaert sont minutieusement construites avec une attention partiulière  aux détails. Les objets et les formes sont disposés en séparant les uns des autres sur la surface inclinée d'une table. En juxtaposant nourriture, plats et objets précieux dans différents plans de l'espace, David Rijckaert II accroît ainsi leur lisibilité. La présentation frontale et distributive est toujours archaïque, tandis que son souci du détail et son grand réalisme montrent son adhésion à la tradition flamande. Les caractéristiques de son style sont les fonds abstraits sombres et les couleurs vives ressemblant à de l'émail.
David Rijckaert II est reconnu pour avoir  contribué au développement de la nature morte en tant que genre indépendant. Alors que l'on pensait qu'il avait aussi peint des paysages, on s'aperçoit de plus en plus  qu’il n’a pas peint aucun  paysages  !  Les paysages qui lui sont attribués sont peints par son frère Martin, peintre paysagiste de premier plan. Quand  aux scènes de genre qui lui furent aussi attribuées, elles  sont l'oeuvre de son fils David III.
David Rijckaert II apparait comme un spécialiste des natures mortes à part entière.

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mercredi 14 août 2019

Georges Bouche (1874-1941) - Nature morte devant la fenêtre



Georges Bouche (1874-1941)
Nature morte devant la fenêtre
Collection privée 

Qe voit on ? Sans doute l'une des natures mortes les plus lumineuses et les plus contrastées de ce peintre dont les compositions tendaient le plus souvent vers la monochromie ou l'extrême pâleur des coloris.  Celle -i fait donc figure d'exception dans son oeuvre, avec ces fruits rouges, ces citrons et ces fleurs d'une jaune  insolent, tranchant avec un paysage de fond beaucoup plus proche de la palette habituelle de Bouche.

Rappel biographique :  le peintre français, Georges Bouche commence à peindre dès l’âge de quatorze ans des petites toiles ;  il voue à ce moment là une admiration enthousiaste au peintre paysagiste lyonnais Louis-Hilaire Carrand (1821-1899) qu'il rencontre à la fin de sa vie, alors que celui-ci mène une existence misérable.  L'influence de ce très grand peintre proche de l'Ecole de Barbizon lui-même très influencé par Gustave Moreau se fera sentir de façon indélébile sur tout l'oeuvre de Georges Bouche.
D’abord élève d’architecture à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, Bouche quitte sa ville natale et s’installe à Paris où il rencontre Pierre Laprade avec qui il se lie d’amitié et fonde un atelier commun. Les styles de l'un et l'autre sont pour un temps très entremêlés jusqu'au moment où, découvert par  le marchand Ambroise Vollard Laprade quitte l’atelier.
Georges Bouche épouse alors la peintre Emilie Charmy et continue à travailler seul, réagissant contre les facilités d’harmonies des Post-Impressionnistes et des Fauves, s’attachant à prouver que les excès de couleur risquent de tuer la lumière. A travers une pâte rugueuse, il obtient un effet de légèreté et de transparence inégalée dans le domaine de la peinture si ce n'est pas  Alberto Giacometti quelques années plus tard. En 1902, il expose pour la première fois et participe régulièrement au Salon d’automne, au Salon des indépendants et à la Nationale. Il est représenté à l’exposition des « Maîtres indépendants 1895-1937 » au Petit Palais de Paris.
Lorsqu’il rencontre le succès, Georges Bouche est au seuil de la mort. L’exposition de 1939 à Paris est la dernière de son vivant. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, le peintre se retire dans sa propriété d’Auvergne où il décède peut de temps après. Son oeuvre  magnifique est depuis son décès demeurée dans un oubli aussi injuste qu'incompréhensible, car il s 'agit là d'un très grand peintre du 20e siècle.
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mardi 13 août 2019

Henri Matisse (1869-1954) - Assiette de fruits



Henri Matisse (1869-1954)
Assiette de fruits 1902-03.
Huile sur toile (27 x 35.26 cm).
San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA)

Que voit on ? une assiette en porcelaine blanche dans laquelle sont posés plusieurs fruits ( orange, pommes, prune, reine-claude) Sur l'entablement lui-même : une reine-claude en haut, à droite et une  un oignon en bas à gauche.  Une toile  pliene de délicatesse et de charme peinte alors que le peintre se dirige vers la quarantaine.

Rappel Biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890. Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, d’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)

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lundi 12 août 2019

Pablo Picasso (1881-1973) - Corbeille aux fruits



Pablo Picasso (1881-1973)
Corbeille aux fruits, 1927
Huile sur panneau de bois 34.6 x 29.9 cm.
Private collection @ Christie's, New York

Que voit-on ? Une nature morte très lumineuse  avec cette corbeille qui offre généreusement les couleurs éclatantes des oranges contrastant avec les blanc des pommes et le rouge du fond.  l'impression d'une explosion de couleurs alors que Picasso utilise seulement 5 couleurs pour ce tableau  : le jaune- orangé, le rouge, le vert (les feuilles), le blanc et le noir .. Pour garder en mémoire l'extraordinaire diversité des natures mortes de Picasso, ton comparera cette toile à deux autres qu'il fit sur le même thème quelques années plus tôt: Compotier aux Fruits (1917)  et  Compotier, fruit and Glass (1909). Dans ces comparaisons tout est dit de l'art et du génie particulier de ce peintre, qui a toujours su transcender les influences qu'il a subies.

Rappel biographique :  le peintre espagnol Pablo Ruiz Picasso a commencé à peindre très tôt, au tournant du19e et du 20e siècle et n'a jamais cessé sa production, évaluée aujourd'hui a quelques 50.000 oeuvres. Utilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque auquel son nom est lié surtout dans le domaine des natures mortes. Il est considéré comme l'un des plus importants artistes du 20e siècle tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques et que par l'immensité de sa production tous genres confondus.
A partir des années 1920 ses natures mortes seront très proches, sur la même ligne de conception " cubiste analytique " que celles de George Braque, dont il devient un temps l'intime avant de s'en séparer définitivement.  Il y eut une connivence d'inspiration très rare entre ces deux peintres pendant une certaine période de leur vie et en particulier dans le domaine particulier du traitement de la nature morte. 
Picasso peint  beaucoup d'autres natures mortes après la Seconde guerre mondiale et hors de la période cubiste, mais ce n'est pas un genre qui tient une place aussi essentielle dans son oeuvre que dans l'oeuvre de Georges Braque.
  
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dimanche 11 août 2019

Fairfield Porter (1907-1975) - Crowded Table



Fairfield Porter (1907-1975)
Crowded Table, 1966.
Oil on canvas, 38.1 x 48.3 cm.
Private collection

Que voit-on ? Beaucoup de monde en effet sur cette table comme le dit non sans humour le titre ! En On peut deviner qu'il s'agit d'un petit déjeuner, les 3asses a café laissant supposer que 3 personnes peut être 4 se partagent ce repas du matin fourni et coloré !  Une  nature morte très similaire à  Still life on a Terrace déjà postée sur ce blog .

Rappel biographique : Fairfield Porter était un peintre et critique d'art américain, frère du photographe Eliot Porter. C’est en étudiant à Harvard, que Porter décida de se spécialiser dans les beaux-arts et de poursuivre, après son déménagement à New York en 1928, ses études à l'Art Students League. Son passage à l’Art Students League le formate plus ou moins pour produire un travail réaliste. Il sera d’ailleurs beaucoup critiqué et à la fois vénéré pour s'être obstiné dans ce style réaliste à une époque où l'expressionniste abstrait battait son plein dans le monde. Les sujets des tableaux de Porter sont principalement des paysages, des intérieurs, quelques natures mortes et beaucoup de portraits. Portraits de famille, portraits d'amis et de collègues artistes, dont beaucoup étaient affiliés à l’école littéraire de New York, comme John Ashbery, Frank O'Hara ou James Schuyler. Un grand nombre de ses peintures ont été réalisées dans ou autour de sa maison estivale de famille à Great Spruce Head Island, dans le Maine et dans sa maison de famille citadine à New York. Sa vision picturale englobe à la fois une réelle fascination pour la nature et la capacité de révéler tout ce qu’il peut y avoir d’exceptionnel dans la vie ordinaire. Très influencé par les peintres français Pierre Bonnard et Edouard Vuillard, il a même écrit " Quand je peins, je pense que ce qui peut me satisfaire est d'exprimer au mieux ce que Renoir conseillait à Bonnard : « Rendre tout plus beau » ".
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samedi 10 août 2019

Natalia Gontcharova (1881-1962) - Cherry blossoms in a vase



Natalia Gontcharova (1881-1962)
Cherry blossoms in a vase, n.d. 
Oil on canvas,  (41.3 x 26.7 cm.). 
Private collection @ Christie's images, London

Que voit-on ? Toujours la même fraîcheur d'inspiration et la même somptuosité de traitement  de es thèmes favoris, les fleurs et les vases dans lesquels  Natalia Gontcharova place   un univers d'une p inexplicable poésie.

Rappel biographique :  La peintre, dessinatrice et décoratrice de théâtre russe Natalia Sergueïevna Gontcharova (Наталья Сергеевна Гончарова),  est la petite nièce de  Natalia Nikolaïevna Gontcharova, l'épouse du poète  Alexandre Pouchkine. Elle fut naturalisée française en 1939 sous le nom de Nathalie Gontcharoff.
Dès 1911, elle participa au mouvement futuriste (livre-objet) 1912-1915, puis à la création du rayonnisme en 1912-1913, un mouvement non-figuratif. En 1912, elle expoae pour le Cavalier bleu à Munich et en 1913 à la galerie Der Sturm à Berlin. Cette même année 1913, une grande rétrospective lui est consacrée à Moscou, dont le catalogue s'élève à près de 700 numéros, puis, en 1914, une exposition personnelle, au bureau artistique de Mme Dobytchina à Saint-Pétersbourg ; elle y montre ses derniers travaux rayonnistes. Elle est présentée en 1914 au Salon des indépendants à Paris, aux côtés de Michel Larionov, Alexandra Exter et Georges Yacoulov, grâce à l'appui des époux Sonia Delaunay et Robert Delaunay, sollicités par Exter.
Dans les années 1920, elle est un des principaux peintres des Ballets russes de Diaghilev et conçoit notamment les décors pour Les Noces de Stravinski. Elle travaille aussi pour Ida Rubinstein, les Ballets russes de Monte-Carlo.
Peintre de l'École de Paris, elle est aussi membre du Salon d'automne depuis 1921, et elle participe régulièrement au Salon des Tuileries et au Salon des indépendants. La guerre et l'après-guerre sont une période de grande pauvreté et d'oubli pour Gontcharova et Larionov et il faut attendre 1954 pour qu'à l'occasion des grandes rétrospectives Serge de Diaghilev à Londres, on recommence à parler d'eux. Ils se marient en 1955. Une grande rétrospective de l'œuvre de Larionov et de Gontcharova est organisée à Londres par le Great Britain Art Council  en 1961. Le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris lui consacre également, ainsi qu'à Larionov, une rétrospective, après sa mort.
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vendredi 9 août 2019

Willem Kalf (1619-1693) - Still Life with Drinking Horn




Willem Kalf (1619-1693)
Still-Life with Drinking Horn (c. 1653)
Oil on canvas, 86 x 102 cm.
The National Gallery, London.

Que voit on ? L'origine de la corne à boire se perd dans la nuit des temps mais on on pense généralement qu'elle est apparue, à des fins cérémoniales, dans l'antiquité en Thrace et dans les Balkans. Elle est restée en usage pendant tout le Moyen-Âge et, plus tardivement encore dans quelques parties de l’Europe, notamment en Europe germanique et dans le Caucase.
La corne à boire représentée dans cette nature morte existe réellement encore aujourd'hui : elle date de 1565 et on peut l'admirer au Rijksmuseum d'Amsterdam. Il sa 'git d'une corne de buffle sertie d'un cercle d'argent, posée sur une monture d'argent représentant Saint Sébastien (patron des archers) liés à un arbre et pris comme cible pour deux soldats romains. La présence de cette corne aux détails de sculptures particuliers laisse penser que cette nature morte d'apparat (pronkstillevans en hollandais) a été commandée par un riche membre de la Guilde des archers d’Amsterdam. L'artiste a choisi ces objets précis pour le contraste qu'ils présentent entre leur couleur et leur texture : l'éclat du homard, l'éclat du citron, la texture subtile du tapis d'orient, la précieuse loupe d'orme vernie au tampon de l'entablement, la verrerie luxueuse... ne sont là que pour lui permettre d'illustrer avec le plus de maestria possible es jeux de lumière sur  les différentes textures. 
La patine du temps , telle que tient à la conserver la National Gallery pour cette oeuvre, ajoute encore à la somptuosité des coloris....

Rappel biographique : Le peintre néerlandais Willem Kalf est le l'un plus grands peintres de nature morte de son époque. Il travaille à Paris entre 1642 et 1646. Il retourne aux Pays-Bas et vit d'abord à Hoorn, puis s'installe en 1653 à Amsterdam. 
Ces tableaux où l'on relève les influences flamandes, se composent presque toujours d'objets luxueux tels qu'argenterie, porcelaine chinoise, tapis d'orient, verres précieux et alime,ts exotiques. Ils ne semblent pas avoir de portée symbolique, mais devaient à l'époque évoquer la richesse de la république hollandaise, la puissance de sa flotte et l'efficacité de son réseau marchand. Ces objets, sont disposés avec sobriété, contrastant avec l'exubérance des natures mortes flamandes. Sa peinture, une pâte nourrie, appliquée généreusement, modèle ces formes larges et parvient à rendre la sensation provoquée par les différentes textures. La qualité de ses œuvres le fait comparer à Johannes Vermeer (1632-1675) pour le velouté des rendus de matières. 
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Un blog de Francis Rousseau 

mercredi 7 août 2019

Berthe Morisot (1841-1895) - Jonquilles


Berthe Morisot (1841-1895)
Jonquilles
huile sur toile, 1885 
Collection particulière

Que voit-on ? Un bouquet de jonquilles précieusement nouées entre elles comme surnagent au dessus d'un lac de verdure.   On remarque aussi cette beau bol en porcelaine blanche, lui aussi à motif de fleurs , posé dans une assiette de même matière ornée d'un liseré doré et où un pétale de jonquille semble s'être déjà posé (au milieu à gauche).  D'ailleurs, les fleurs sont partout dans cette petite composition magnifique de Berthe Morisot ,y compris dans l'arrière plan (jardin ou papier peint ? ) où l'on croit discerner des pissenlits en duvets.

Rappel biographique : La peintre et artiste française Berthe Morisot fut membre fondatrice et doyenne du mouvement d'avant-garde que fut l'Impressionnisme. Les étapes de la carrière de Berthe Morisot ne sont pas très marquées car elle a détruit toutes ses œuvres de jeunesse. C'est à peine si l'on discerne une influence d'Édouard Manet ou de Pierre-Auguste Renoir vers la fin de sa vie. Après sa mort, la galerie Durand-Ruel avait organisé une rétrospective de ses peintures, aquarelles, pastels, dessins et sculptures : il y avait plus de 400 pièces !  Berthe Morisot était sans aucun doute une « rebelle » et sa volonté de rupture avec les traditions, la transcendance de ses modèles, et son talent ont fait d'elle « la grande dame de la peinture ».  Elle a peint beaucoup de portraits (de femmes et d'enfants principalement), énormément de paysages mais très peu de natures mortes, ce qui les rend d'autant plus rares et appréciables.
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mardi 6 août 2019

Gustave Caillebotte (1848-1894) - Rose du jardin et Myosotis bleu dans un vase


Gustave Caillebotte (1848-1894)
Rose du jardin et Myosotis bleu dans un vase  c. 1878
Huile sur toile  34 x 26 cm.
Collection particulière

Que voit on ?  En plus de c que décrit le titre avec une grande précision il y a le splendide entablement sur lequel est posé ce vase ! Une somptueuse tablette en marqueterie à motif d'entrelacs de feuilles en forme de papillons. Une splendeur !  Il y a aussi le papillon : symbole, dans les natures mortes,  de la fugacité  et de l'impermanence de toute chose. Il symbolise aussi, comme tous les insectes, la corruption de la matière, autrement dit, la mort. 

 Rappel Biographique : le peintre français Gustave Caillebotte fut aussi mécène, collectionneur  et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882. Le talent de Caillebotte fut longtemps méconnu (sauf aux États-Unis) au profit de son rôle de « mécène éclairé ». Le peintre fut redécouvert dans les années 1970 à l'initiative de collectionneurs américains. Les rétrospectives de ses œuvres sont désormais fréquentes. Certains de ses tableaux se trouvent maintenant au musée d'Orsay à Paris. Caillebotte est l'un des premiers grands peintres français à exposer régulièrement aux États-Unis, où il rencontre un vif succès, et où se trouvent aujourd'hui nombre de ses toiles. Il est l'un des fondateurs du courant « réaliste », qu'illustrera par exemple au 20e siècle l'américain  Edward Hopper. Fortuné, il n'a pas besoin de vendre ses toiles pour vivre, si bien que ses descendants possèdent encore près de 70 % de ses œuvres. À sa mort, Martial et Auguste Renoir son exécuteur testamentaire, prennent les dispositions pour que l’État accepte le legs de ses tableaux impressionnistesLes historiens d'art qualifient volontiers cet artiste « d’original et audacieux ». Sa technique ne l'est pas moins assez proche de l'art photographique, mais, par de puissants effets de perspectives tronquées, les distances et les premiers plans sont écrasés et l'horizon absent, d'où la perception instable et plongeante (Caillebotte invente la vue en plongée dans la peinture). Les effets de vue plongeante s'imposent dans son art à travers les personnages au balcon et ses vues en surplomb des rues et des boulevards. 
Dans ses natures mortes saisies souvent dans des cadrages et sous des angles inhabituels, il s'intéresse surtout à l'aspect préparé et alimentaire. Il affectionne les natures mortes à l'étalage dont il croque le plan sur les marchés, dans les restaurants, ou dans les boutiques et qu'il retravaille entièrement dans son atelier, car contrairement aux impressionnistes qui peignent en plein air, Caillebotte retravaille toutes ses esquisses à l'atelier. 
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