Felice Boselli (1650-1732) 
Viandes de Boucherie
 Huile sur toile 60,8 x 73,3 x 2 cm 
Musée des beaux-arts de Nantes 
Que voit-on ? Une nature morte pas du tout politiquement correcte et pas du tout végétarienne, comme il s'en peignait énormément au 16e et 17e siècle !  La peinture de pièces de boucherie est une tradition qui remonte à l'Antiquité romaine et qui a perduré pendant très longtemps, jusqu'à ce que l'on décrète récemment le sujet cruel et choquant.  Cette toile dénote une extrême maitrise de son sujet et de remarquables variations sur seulement 3 couleurs (rouge, noir et blanc) tout en donnant l'impression d'une explosion de la palette.  Concernant ce thème si décrié de nos jours, on trouvera sur ce blog même plusieurs œuvres aussi bien de Goya  dans son Trozos de Carnero ou Bodegón con costillas, lomo y cabeza de cordero propriété du Musée du Louvre que de  Gustave Caillebotte avec Côte de boeuf  ou sa Tête de veau et langue de bœuf conservée à l'Art Institute de Chicago ou son Poulets et gibiers à l'étalage  ou encore de Pablo Picasso   qui ne se priva de rendre à sa façon un hommage au tableau de Goya précédemment cité avec son Crâne de Chèvre, Bouteille et Bougie.
Rappel biographique :   Felice Boselli fut un peintre actif principalement à  Piacenza, où il a étudié et a été introduit dans le monde de la peinture par Michel-Ange Nuvolone, frère du célèbre  peintre Joseph Nuvolone. C'est avec eux qu'il a rencontré Angelo Crivelli, (connu aussi sous le nom Crivellone), peintre animalier spécialisé dans la peinture de gibier. Cette rencontre a considérablement influencé le style de Boselli qui fut avant tout, un peinte  autodidacte,  acquérant ses connaissances par l'observation des oeuvres des maîtres passés ou étrangers (hollandais principalement) ou de ses contemporains comme Parmigianino ou Annibale Carracci. Boselli a peint  près d'une centaine de natures mortes, dont la plupart sont conservées dans les musées de la Lombardie et d'Emilie et représentent des événements de la vie quotidienne de son temps, des cuisines avec des quartiers de porcs ou de bœuf, des poulets, du gibier et des poissons, éléments  morts auprès desquels  il  introduisait souvent un animal vivant, de préférence un petit chat. Il a également peint des fresques comme celles de l'église de Santa Brigidade Piacenza et des scènes mythologiques pour la forteresse de Fontanellato.
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Un blog de Francis Rousseau   

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