samedi 29 avril 2023

Nicolas de Staël (1914-1955) - Nature morte aux bocaux



Nicolas de Staël (1914-1955) Nature morte aux bocaux, 1953 Huile sur toile,  65 x 81 cm. Collection privée


Nicolas de Staël (1914-1955)
Nature morte aux bocaux, 1953
Huile sur toile,  65 x 81 cm.
Collection privée

Que voit on ?  Trois bocaux de tailles différentes, un peu  la façon de Morandi (la comparaison s'arrête là) peints dans diverses nuances de gris.  Au premier plan un étalage de couleurs vient étayer le noir profond de l'arrière plan. 

Rappel biographique : Le peintre français d'origine russe Nicolas de Staël, né baron Nicolaï Vladimirovitch Staël von Holstein, est issu d'une branche cadette de la famille de Staël-Holstein. Plus d'un demi siècle après sa mort, il reste l'un des peintres les plus marquants du 20e siècle posant un problème aux historiens de l'art qui ne savent pas dans quelle catégorie le classer, ce qui doit le réjouir post mortem, lui qui détestait les catégories et les courants.
La réinvention de la figuration opérée par Staël a été mal comprise alors qu'elle anticipait d'une vingtaine d'année l'évolution générale de l'art. Il a « retrouvé le visible sans renoncer aux possibilités expressives et à la liberté d'action qui définissent la peinture contemporaine » alors que Paris perd sa place de capitale des arts, dès les années 1960, sous l'effet du marché de l'art et de la surenchère :
" On y est devenu incapable de discerner le pastiche de l'original " selon Umberto Eco.
Selon Marcelin Pleynet et Michel Seuphor : « ...il faut tenir compte de Nicolas de Staël, vu et revu souvent avec et travers l'avant-garde américaine de années cinquante. Ces nouveaux mouvements d'abstraction suivent le cheminement de Staël, délaissant la peinture gestuelle pour une peinture brossée, voir maçonnée ». Peu exposé de son vivant, son œuvre a donné lieu à de nombreuses manifestations posthumes qui ont confirmé sa stature sur le plan international. " Staël fut le plus puissant créateur de sa génération dans l'École de Paris de l'après-guerre, sur laquelle il a exercé une forte influence Il a été le premier à dépasser l'antinomie abstraction-figuration ".
Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de l'immeuble où il avait son logement et un de ses ateliers à Antibes. L'ensemble de son œuvre s'étend sur 15 années. Il a peint, à partir de 1952, plusieurs natures mortes dont quelques unes sont aujourd'hui conservées et exposées au Musée Picasso d'Antibes à quelques pas de son ancien atelier. Plusieurs sont présentées sur ce blog.

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jeudi 27 avril 2023

Olga Boznańska (1865-1940) - Kwiaty

Olga Boznańska (1865-1940) Kwiaty (Fleurs), 1913 Huile sur toile Musée national de Cracovie


Olga Boznańska (1865-1940)
Kwiaty (Fleurs), 1913
Huile sur toile
Musée national de Cracovie

 Que voit on ? Ce sont bien des fleurs posées dans un vase rouge au second plan et aussi vraisemblablement dans la tase blanche qui  est au premier plan. Le tout est disposé devant un fenêtre avec une merveilleuse transparence de l'air rendue par cette grande impressionisme polonaise.

Rappel biographique : La peintre polonaise Olga Boznańska fut active aussi bien à Paris qu'à Munich avant la seconde guerre mondiale. Elle fait partie du mouvement moderniste post-impressionniste. Connue pour ses portraits qu'elle réalise tous en ateliers, Boznanska n'a jamais rien peint (ou presque) à la  lumière extérieure et à l'air libre. C'est ce qui la différencie notablement des impressionnistes. Ces portraits comme ses natures mortes composent une peinture psychologique qui cherche à refléter plus une certaine vérité intérieure des personnages et des atmosphères, que la vérité de la lumière. Dans toutes ses peintures, la lumière toujours artificielle insuffle ses propres lois. C'est ce qui donne à son œuvre cet aspect si intimiste immédiatement reconnaissable.

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mardi 25 avril 2023

Philip Guston (1913-1980) - Transition

Philip Guston (1913-1980) Transition, 1975 Huile sur toile, 168 x 205 cm Smithsonian American Art Museum.



Philip Guston (1913-1980)
Transition, 1975
Huile sur toile, 168 x 205 cm
Smithsonian American Art Museum.

Que voit on ? Une belle illustration de l'univers toujours assez spécial, ambigu et humoristique de Philip Guston. Cette nature morte qui semble être faite de tranches de pain de mie (un motif récurrent chez ce peintre) se révèle être en réalité une accumulation de semelles de chaussures usagées (un autre de ses motifs récurrents !).  Une main appuyée sur une chaise témoigne qu'un propriétaire gît quelque aart sous la table .. à la recherche de l'orpheline de la paire sans doute ! 


Rappel biographique : Philip Guston, né Phillip Goldstein est un peintre américain. Il est rattaché à la New York School parmi laquelle figurent de nombreux membres de l'expressionnisme abstrait tels que Jackson Pollock ou Willem De Kooning.
En 1970, alors très reconnu comme un grand peintre de l'expressionnisme abstrait, Guston fait scandale en présentant, à la Marlborough Gallery à New York, de nouvelles peintures figuratives, peintes dans un style enfantin, proches de la bande dessinée et représentant de simples objets, livres, chaussures, immeubles, paysages urbains inquiétants, peuplés de la figure récurrente du Klansman (membre du Ku Klux Klan). Inspiré par le dessin des comics de Robert Crumb et le désir de « raconter des histoires », il renoue avec les thèmes sociaux de ses premières années. La figure du Ku Klux Klan revient comme symbole des violences sociales. Beaucoup ne lui pardonneront pas d'avoir rompu avec la tradition moderniste. Ainsi, Hilton Kramer, le critique d'art du New York Times, le qualifie de « mandarin qui fait semblant d'être un abruti » dans un célèbre article sur l'exposition de la Marlborough Gallery. Robert Hughes ; le critique de Time Magazine qualifie ces nouvelles peintures de « Ku Klux Komix ». Seul De Kooning qui lui écrit : « Tu sais quel est ton sujet : c'est la liberté ! », et un cercle de proches le soutiendront dans cette évolution. Vers la fin de sa vie, Guston s'installe alors à Woodstock où il fait la rencontre de Philip Roth avec qui il se liera d'une longue amitié. Demeuré un temps sans galerie, il rejoint David McKee, un ancien de la Marlborough qui vient d'ouvrir sa propre petite galerie au Barbizon Hotel, auquel il restera fidèle jusqu'à la fin de sa vie.
Depuis sa mort, l'influence de Philip Guston au sein de la jeune peinture new-yorkaise et américaine n'a cessé de grandir.
De nombreuses rétrospectives lui ont été consacrées depuis les années 1990, entre autres à Paris au Centre Pompidou, à Londres à la Royal Academy, au SFMOMA à San Francisco, à l'IVAM à Valencia, ou encore au MASS MoCA à North Adams.
Il est significatif que la grande exposition consacrée à l'expressionnisme abstrait new-yorkais par le Museum of Modern Art de New York, en 2010-2011, se soit clôt avec une grande peinture figurative de Philip Guston réalisée du début des années 1970, comme pour annoncer l'avènement d'une nouvelle ère dont Guston serait l'origine.

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dimanche 23 avril 2023

Philippe Rousseau (1816-1887) - Pavots et Boules de Neige


Philippe Rousseau (1816-1887) Pavots et boules de Neige Huile sur carton, 37 x 59 cm Musée du Second Empire, Compiègne


Philippe Rousseau (1816-1887)
Pavots et boules de Neige
Huile sur carton, 37 x 59 cm
Musée du Second Empire, Compiègne

Que voit on ? Ce que décrit le titre : un pavot un peu effondré, un autre en bouton poilu,  des boules de neige au mieux de leur forme et quelques narcisses égarés .D'après le commentateur du Château impérial de Compiègne où se trouvait cette nature morte florale, Philippe Rousseau, comme d’autres peintres de natures mortes, n’eut guère les faveurs de Napoléon III. Une seule œuvre, Un intérieur, fut acquise en 1858. L’impératrice conservait cependant à Farnborough des Canards sur un étang et des Fruits et fleurs qui furent vendus avec sa collection en 1927. La nature morte de Compiègne provient de la collection du peintre Thomas Couture. On ignore les liens qui pouvaient rapprocher les deux artistes, mais on peut supposer que le réalisme de Rousseau ne pouvait laisser indifférent un peintre qui s’est souvent attaché à représenter la nature et la « vie silencieuse des objets ».

Rappel biographique : Philippe Rousseau est un peintre français, élève d'Antoine-Jean Gros et de Jean-Victor Bertin à l'Ecole des beaux-arts de Paris. Il débute comme paysagiste, puis peint des natures mortes et des sujets animaliers. Il expose au Salon à partir de 1834.
Le succès lui vint à partir de 1840 avec ses illustrations des Fables de La Fontaine notamment.
Par la suite, l'afflux de commandes l’incitère à diversifier son propos. Ses natures mortes, deviennent plus ambitieuses tout en restant des pastiches des Hollandais du XVIIe siècle, oscillant toutefois entre intimisme hérité de Chardin, grande fraicheur du traitement et pompe académique. Philippe Rousseau n’en reste pas moins un de ces peintres du XIXème qui a revalorisé le terme réducteur de Nature Morte. Il connut un réel succès en son temps avec des récompenses aux Salons, des commandes de la cour impériale française ou encore du Baron James de Rothschild (un de ses principaux mécènes) et l'admiration de Baudelaire.
En 1845, Charles Baudelaire écrit : « M. Philippe Rousseau dont chacun a souvent remarqué les tableaux pleins de couleurs et d'éclat, est dans un progrès sérieux. C'était un excellent peintre, il est vrai ; mais maintenant il regarde la nature avec plus d'attention, et s'applique а rendre les physionomies. J'ai vu dernièrement, chez Durand-Ruel, des canards de M. Rousseau qui étaient d'une beauté merveilleuse, et qui avaient bien les moeurs et les gestes des canards ».
Aujourd'hui particulièrement bien représenté dans les collections privées et publiques néerlandaises, Philippe Rousseau qui a enfin récupéré son statut de grand peintre, se trouve conservé au Musée Orsay à Paris, au Metropolitan de New-York, à Munich et dans beaucoup de musées des beaux-arts comme Lyon, Rouen, Compiègne, Lille... qui lui sont toujours restés fidèles.


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vendredi 21 avril 2023

Luis Egidio Melendez (1716-1780) - Bodegón con manzanas, uvas, melones, pan, jarra y botella


Luis Egidio Melendez (1716-1780), Bodegón con manzanas, uvas, melones, pan, jarra y botella Huile sur toile, 1771, 52, 5 x 75 cm Museu Nacional d'Art de Catalunya



Luis Egidio Melendez (1716-1780),
Bodegón con manzanas, uvas, melones, pan, jarra y botella
Huile sur toile, 1771, 52, 5 x 75 cm
Museu Nacional d'Art de Catalunya

Que voit on ?  Une  nature morte avec pommes, raisin, melons, pain, cruche et bouteille où tout le génie (y a-t-il une autre mot?) de Melendez apparait. Génie du traitement des couleurs, génie des transparences, génie des reflets, génie de la composition , génie... tout simplement. Parmi la trentaine de natures mortes de Melendez publié sur ce blog depuis 2014, celle ci est sans doute la plus spectaculaire...

Rappel biographique : Le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes (dont celle ci-dessus) dont une partie importante est aujourd'hui conservée au musée du Prado à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats (jamais plus de 50 cm) dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de Cotan. Comme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les accidents présents à la surface des fruits (comme ici avec les figues vertes).
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne, sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces deux grands peintres.

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mercredi 19 avril 2023

Luigi Lucioni (1900-1988) - Yellow and Brown


Luigi Lucioni (1900-1988) Yellow and Brown Huile sur toile 38.1 x 45.7 cm Collection privée (Via Bonhams Skinner)


Luigi Lucioni (1900-1988)
Yellow and Brown
Huile sur toile 38.1 x 45.7 cm
Collection privée (Via Bonhams Skinner)

Que voit on? Un beau contraste de couleur et de matière, bien que certains fruits comme la poire finissent pas devenir presque métallique au contact du métal. 

Rappel biogaphique : Le peintre et graveur Luigi Lucioni est né à Malnate dans le nord de l'Italie. Au moment où sa famille a émigré aux États-Unis en 1911, il était déjà un excellent dessinateur. Quatre ans plus tard, il remporte un concours de design qui lui permet d’assister à Cooper Union. Il a ensuite fréquenté la National Academy of Design et a remporté une bourse de la Fondation Tiffany qui lui a permis de retourner en Italie pour étudier. À la suite de son séjour en Italie, son travail porte l'empreinte du style réaliste classique. Il est surtout connu pour ses portraits, ses paysages et ses natures mortes toutes d'une forte portée symbolique. Lucioni a maintenu des studios à New York et dans le Vermont (dont il a beaucoup peint les paysages). Il a remporté de nombreux prix, dont le premier prix à l'exposition internationale Carnegie (1939) et à la biennale Corcoran. Il était membre de la Society of American Etchers et de la Allied Art Association et enseignait le portrait à la Art Students League de New York.
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lundi 17 avril 2023

Nell Blaine (1922-1996) - Evening Table

Nell Blaine (1922-1996), Evening Table Private collection



Nell Blaine (1922-1996),
Evening Table
Private collection

Que voit- on ? Que bel aveu de gaieté et de joie de vivre dans cette nature morte qui promet un " jour heureux ". On n'en doute pas uene seconde aux vues des couleurs joviales et de ces jeux de refets avec une nappe à carreaux qui apparait finalement comme la partition sur laquelle s'écrit la belle musique de cette journée d 'été !

Rappel biographique Nell Blair Walden Blaine est une peintre américaine principalement paysagiste mais qui a peint aussi un certains nombre de nature mortes. Pendant toute sa carrière, elle n'eut de cesse de résister à ce que l'on classe son travail,  à ce que l'on l'enferme dans une catégorie, se définissant elle-même comme quelqu'un qui "se contente d'explorer la couleur et l'interaction de la lumière et de l'ombre". Ses sujets favoris étaient des vues de la rivière Hudson saisies à travers la fenêtre de son appartement, des vases de fleurs, des natures mortes, des intérieurs de maison, ou des recoins de son jardin à Gloucester dans le Massachusetts. Elle a écrit :  "Je considère mes peintures comme des  peintures d' action. Je veux être à chaque peinture, surprise par ce que je fais. Une artiste doit toujours être sa propre chef, quelle que soit  importe la direction qu'elle prenne. " 
Dans les années 1950, le travail de Blaine avait atteint un succès considérable à New York. Le critique d'art Clement Greenberg qui  appréciait particulièrement  son travail ne tarissait pas d 'éloges sur elle et  participa beaucoup à son début de carrière fulgurante.  Dès 1945, Peggy Guggenheim  choisit une de ses pièces pour sa fameuse exposition de groupe intitulée Art of This Century.
Plus Nell Blaine avançait dans son art, plus elle devenait expressionniste,  privilégiant l'aquarelle et le le thème  répétitif de la vue d'une fenêtre.  En 1943, elle épouse Bob Bass, un joueur de cor français qui lui présente quelques bons amis peintres tels que Larry Rivers et Jane Freilicher. Leur union dure que 5 ans et le divorce est prononcé en1949.  Désormais, cette grande solitaire partagera sa vie entre un  grand appartement et un atelier au 210 Riverside Drive (avec sa compagne l'artiste Carolyn Harris)  et sa résidence d'été de Gloucester.
Dans les  années 1950, elle affine son style de plus en plus pictural et coloré. Elle  travaille directement à partir de la nature en se concentrant particulièrement sur les formes et les teintes des fleurs. Elle évolue alors dans un cercle d'artistes New Yorkais d'inspiration très germanopratine comme John Ashbery, Leland Bell, Louisa Matthiasdottir et Rudy Burckhardt.
En 1955, elle conçoit le logo original et la mise en page de ce qui allait devenir le célébrissime journal hebdomadaire The Village Voice.
En 1959, malgré une santé fragile et affaiblie, Blaine se met à voyager beaucoup, peignant des scènes de paysages dans les Caraïbes, en Europe, en Nouvelle-Angleterre et partout où elle se trouvait.
 Au milieu des années 1970, elle s' installe  dans sa maison de campagne à Gloucester, au Massachusetts.
En 1973, le Musée des Beaux-Arts de Virginie lui consacre une exposition retrospective sur plus d'une décennie de  travail.  En 1980, elle est élue à la National Academy of Design en tant que membre associé, avant d'en devenir un membre à part entière en 1982.
En 1986, elle reçoit le Lifetime Achievement Award du Women's Caucus for Art.
Le travail de Blaine exprime souvent un sentiment de solitude et cela dès ses premiers travaux. Ce style personnel  très "reclus" peut être attribué à la relation intime qu'elle entretient avec la nature, avec laquelle elle se sent profondément en accord. Elle  était célèbre pour ne peindre que tard dans la  nuit pour peindre lorsqu'elle était sur d'être totalement seule et entourée d'un silence parfait.
Les œuvres de Nell Blaine font aujourd'hui partie des collections permanentes du Metropolitan Museum of Art, du Whitney Museum of American Art, du Brooklyn Museum, de la National Academy of Design, du Hirshhorn Museum and Sculpture Garden et de bien autres institutions américaines... Son oeuvre reste encore très peu connue en Europe.

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samedi 15 avril 2023

Pieter van Boucle (1610-1673) - Nature morte de fruits, légumes et gibier sur une table, avec jeune homme tenant un homard dans un plat.

 

Pieter van Boucle (1610-1673) Nature morte de fruits, légumes et gibier sur une table, avec jeune homme tenant un homard dans un plat. Collection privée

Pieter van Boucle (1610-1673)
Nature morte de fruits, légumes et gibier sur une table, avec jeune homme tenant un homard dans un plat.
Collection privée

Que voit on ? Une nature morte pas si morte que ça... très agitée même dont le thème central (bien  qu'il n'y paraisse pas est le homard que le jeune homme tient dans des mains. Sinon gibiers, fruits, légumes,  verreries et chiens un peu trop éveillés se partagent le reste de cette composition extrêmement fournie.


Rappel biographique : Pieter van Boucle (ou Pieter van Bœcle) est un peintre d'origine flamande qui a travaillé durant une longue période à Paris où il est mort. Essentiellement consacré aux natures mortes, son œuvre associe la manière flamande (lumière frontale, opulence, surabondance) et la manière française (délicatesse du pinceau, jeu sur les nuances de couleurs) dans une recherche réaliste. Ses tableaux sont le plus souvent de grandes dimensions et présentent des tables garnies de fruits ou de gibier avec des signes de luxe. Leur attribution est parfois discutée : sa signature PVB (pas toujours présente d'ailleurs) a pu amener à des confusions avec Pieter van Boel ou Pieter Van den Bos par exemple.Certains de ses tableaux comportent des personnages (marchande de légumes, jeune garçon) mais on soupçonne l'intervention d'autres peintres dans ces œuvres. Les compositions assez monumentales de Pieter van Boucle sont aussi souvent animées par des animaux vivants (chat, singe, chien, Nature morte aux fruits, au gibier et à la chèvre) mais le thème des animaux est aussi exploité pour lui-même (Poulailler, Combat de coqs) et surtout sous l'aspect de gibier mort.
Ces toiles aux éléments accumulés (qui ne semblent pas toujours respecter le calendrier des productions : asperges et raisin réunis par exemple) renseignent sur l'alimentation de l'époque en donnant une impression de corne d'abondance. Cependant certaines de ses toiles peuvent être interprétées comme des vanités, par exemple le fruit croqué dans Pommes, poires, pêches, ou dans Perroquet, urnes et fruits sur un entablement en pierre, où l'urne renversée renvoie au thème baroque de la mort cachée dans les plaisirs de la vie. Le thème du panier renversé se retrouve dans plusieurs de ses toiles comme la présence du perroquet associé usuellement à l'idée de couple ou d'épouse, d'autant qu'il ne s'agit pas dans ce tableau d'un perroquet multicolore et flamboyant mais d'un perroquet blanc isolé.

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jeudi 13 avril 2023

Edward Weston (1886–1958) - Still Life with Bananas and Orange

Edward Weston (1886–1958) Still Life with Bananas and Orange, 1927 Gelatin silver print, 7 7/16 x 9 5/16 in. J. Paul Getty Museum, Malibu CA

Edward Weston (1886-1958)
Still Life with Bananas and Orange, 1927
Gelatin silver print, 7 7/16 x 9 5/16 in.
J. Paul Getty Museum, Malibu CA

Que voit on ?  Un régime d'une douzaine de banane dressée en éventail derrière une grenade présentant sa face pédonculée.  Erotisme garanti ! 

 Rappel biographique :  Edward Weston  est un photographe américain, cofondateur du groupe f/64. La majeure partie de son travail a été effectuée en utilisant une chambre photographique de 8×10 pouces. Jusqu'au début des années 1920, Weston préfère utiliser son objectif anachromatique, s'inscrivant ainsi dans une tendance « flou artistique ». Mais il s'oriente vers alors une nouvelle esthétique (« straight photography » ou « photographie pure »). Ce changement fut renforcé par sa rencontre avec Alfred Stieglitz, Charles Sheeler et Paul Strand. « La précision au lieu de l'interprétation ».
En 1923, Weston quitte sa famille et part avec l'un de ses fils et avec son associée professionnelle et romantique, Tina Modotti, dont le rapport avec Weston provoque beaucoup de remous dans les médias. Ils exploitent tous les trois un studio de portrait jusqu'en 1926. Weston noue des contacts avec des intellectuels et artistes mexicains comme Frida Kahlo et Diego Rivera qu'il photographie. À côté du portrait, Weston se spécialise dans le nu et la nature morte (notamment des objets de l'artisanat mexicain). Il parcourt tout le pays à la recherche de clichés réalistes, de formes dépouillées et sobres. À cette époque, le photographe accomplit un travail très réaliste mais chargé d’esthétisme. En 1932, il fonde avec Ansel Adams le groupe f/64 qui devient un haut lieu de la « photographie pure ». ___________________________

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mardi 11 avril 2023

Shibata Zeshin / 柴田 是真 (1807-1891) - Branches de Pruniers et soleil / 梅の枝と太陽

Shibata Zeshin / 柴田 是真 (1807-1891) Branches de Pruniers et soleil / 梅の枝と太陽, ca. 1875-90 Laque sur papier, 12, 8 x 13,5cm Collection privée


Shibata Zeshin / 柴田 是真 (1807-1891)
Branches de Pruniers et soleil / 梅の枝と太陽, ca. 1875-90
Laque sur papier, 12, 8 x 13,5cm
Collection privée


Que voit on ? Ce que décrit le titre dans le style minimaliste caractéristique de la peinture japonaise.  La branche de gauche, la plus épaisse, semble  être un élément calligraphique échappé de l'écriture plutôt qu'une branche en elle même. Pour représenter le soleil Zeshin emploie une de ces laques dont lui seul avait le secret et dont il réinventait la composition  pour presque chaque oeuvre.

Rappel biographique : Shibata Zeshin / 柴田 是真 est un peintre et laqueur japonais à la technique innovante de la fin de l'époque d'Edo et du début de l'ère Meiji. Au Japon, il est à la fois perçu comme trop moderne et suiveur du mouvement d'occidentalisation des ats, mais aussi comme  trop conservateur qui n'a rien fait pour se démarquer de ses contemporains. Malgré cette curieuse réputation dans son pays d'origine, Zeshin a fini par être bien considéré comme un grand artiste  aussi bine en Orient qu'en Occident.  Non content d'inventer la forme urushi-e,  qui signifie peinture avec laque, Zeshin a expérimenté de nombreuses nouvelles façons d'utiliser la laque. Il mélangea ses laques avec une grande variété de substances afin d'obtenir des couleurs et des textures différentes, et de contrôler la consistance et la souplesse de la laque. Il introduisit  ainsi  dans la composition de ses laques des éléments chimiques qui garantissaient  qu'elle ne se fissurerait  pas lorsque les peintures seraient enroulées. Il utilisa aussi notamment  du bronze pour simuler l'apparence et la texture du fer, et  de l'amidon pour épaissir son vernis afin d'imiter, au moins à certains égards, l'effet de la peinture à l'huile occidentale.

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dimanche 9 avril 2023

Salvador Dalí (1904-1989) - Pain français moyen avec deux œufs sur le plat sans plat, à cheval, essayant de sodomiser une mie de pain portugais


Salvador Dalí  (1904-1989) Pain français moyen avec deux œufs sur le plat sans plat, à cheval, essayant de sodomiser une mie de pain portugais, 1932 Huile sur bois 16, 6 x 22 cm Toyota Municipal Museum of Art, Toyota Aïchi


Salvador Dalí  (1904-1989)
Pain français moyen avec deux œufs sur le plat sans plat, à cheval, essayant de sodomiser une mie de pain portugais, 1932
Huile sur bois 16, 6 x 22 cm
Toyota Municipal Museum of Art, Toyota Aïchi

Que voit on ? Le titre est suffisamment explicite et détaillé pour qu'il ne soit ni nécessaire (ni souhaitable d'ailleurs !)  de le sur-commenter ! On rappellera simplement au passage que le pain avait un contenu religieux pour Dalí qui le considérait, au sens" catholique apostolique et romain ", comme la matérialisation du corps du Christ. Cette toile a donc un contenu notoirement iconoclaste. Rions ! 


Rappel biographique : Salvador Domingo Felipe Jacinto Dalí i Domènech, connu comme Salvador Dalí, marquis de Dalí de Púbol, est un peintre, sculpteur, graveur et écrivain catalan de nationalité espagnol, considéré comme l'un des principaux représentants du surréalisme et comme l'un des plus célèbres peintres du 20e siècle... en tout cas l'un des plus médiatisés de son vivant ! Les thèmes qu'il aborda le plus fréquemment furent le rêve, la sexualité, le comestible, sa femme Gala et la religion. La nourriture, et l'acte de manger, ont une place centrale dans l'œuvre et la pensée dalinienne pour qui « la beauté sera comestible ou ne sera pas ». Figure picturale essentielle, le pain fut très présent dès 1926.
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vendredi 7 avril 2023

Jan Davidszoon de Heem (1606-1683) - Nature morte aux livres

Jan Davidszoon de Heem (1606-1683) Nature morte aux livres, 1628 Panneau, 31,2 x 40,2 cm Fondation Custodia - Collection Fritz Lugt


Jan Davidszoon de Heem (1606-1683)
Nature morte aux livres, 1628
Panneau, 31,2 x 40,2 cm
Fondation Custodia - Collection Fritz Lugt

Que voit on ? Une accumulation de livres. La composition presque monochrome – choix stylistique en vogue à partir de 1625 – contraste fort avec les grandes natures mortes colorées que le De Heem réalisa plus tard à Anvers. À l’époque, il travaillait à Leyde où ce genre de natures mortes aux livres connut un réel succès. La présence d'une université célèbre n’y était probablement pas étrangère : les professeurs et étudiants devaient être sensibles aux allusions à la vanité du savoir portées par cette iconographie. Pour représenter les pages, De Heem a strié la peinture fraîche avec le manche de son pinceau : effet que l’on voit aussi dans les Rembrandt réalisés à Leyde à la même époque.

Rappel biographique : Le peintre hollandais Jan Davidszoon de Heem est un des membres d'une véritable dynastie de peintres, dont quelques uns spécialisés exclusivement dans les nature mortes. Ses premières œuvres sont dans le style de Balthasar van der Ast (1593/94-1657), son maître. Il travaille ensuite à Leyde et montre un style proche des toiles de Pieter Claesz (1595/97-1661) et de Willem Claeszoon Heda (1594-1680). En 1636 , il s'installe à Anvers dont il devient citoyen de la ville, ce qui signifie qu'il y a acquiert respectabilité pour son métier et fortune relative. Il est le fils du peintre David de Heem le vieux (1570 ?-1632 ?) et le père des peintres Cornelis de Heem (1631-1695) et Jan Jansz de Heem (1650-après 1695). On ne lui connait pas d'autres œuvres que des natures mortes, le plus souvent florales et dans la grande tradition de la Nature morte hollandaise. Celle-ci qui est composée uniquement de vieux livres aux reliures défectueuses ou inexistantes est une exception dans sa thématique habituelle, même si le message délivré est toujours le même : celui de la fragilité de l'existence humaine, de ses activités... et du savoir.

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mercredi 5 avril 2023

Jean Lurçat (1892-1966) - Nature morte aux fruits


Jean Lurçat (1892-1966) Nature morte aux fruits, 1923 Huile sur toile 33x 45,8 cm Collection privée



Jean Lurçat (1892-1966)
Nature morte aux fruits, 1923
Huile sur toile 33 x 45,8 cm
Collection privée

 Que voit on ?  Un toile du grand  Jean Lurçat sur le thème d'une nature aux fruits posés sur une table  posée devant une fenêtre à balustre à travers laquelle on voit la pleine lune.


Rappel biographique :
Le peintre, céramiste et créateur de tapisseries monumentales français, Jean Lurçat doit principalement sa notoriété à ses travaux de tapisserie dont il rénova en profondeur le langage. Après des études dans l'atelier de Victor Prouvé, le chef de l'Ecole de Nancy, Jean Lurçat s'installe à Paris où s'inscrit à l'académie Colarossi puis à l'atelier du graveur Bernard Naudin. Il découvre alors Matisse Cézanne, Renoir. l devient ensuite apprenti auprès du peintre fresquiste Jean-Paul Lafitte avec lequel il mène, en 1914, un premier chantier à la faculté des sciences de Marseille.
En 1917, Jean Lurçat fait exécuter par sa mère, ses premiers canevas : Filles vertes et Soirées dans Grenade. Dès la fin de la guerre, en 1918, il revient en Italie où il passe, en 1919 des vacances en compagnie de Rilke, Busoni, Hermann Hesse et Jeanne Bucher. Sa deuxième exposition se tient à Zurich cette année-là.
En 1920, il s'installe à Paris avec Marthe Hennebert (qui avait été, à partir de 1911, la muse de Rainer Maria Rilke). C'est elle qui tisse au petit point deux tapisseries : Pêcheur et Piscine. Il expose cette année-là au Salon des indépendants deux tapisseries et quatre toiles. En 1927, il décore le salon de la famille David Weill : il s'agit de quatre tapisseries au petit point et réalise L'Orage pour Georges Salles (Musée d'art moderne) ). En 1928. il fait sa première exposition à New York.
En 1930, il expose à Paris, Londres, New-York, Chicago.
En juillet 1937, à Angers la vision de L'Apocalypse (14e siècle) provoque chez lui un choc esthétique et artistique annonciateur de l'œuvre à venir. En 1938, Moisson (2,75 × 5,50 m) est tissée chez Tabard. La manufacture de Beauvais tisse les tapisseries pour quatre fauteuils, un divan et un paravent destinés à accompagner la tenture d'Icare. En 1939, il expose à New-York et Paris . En septembre, il s'installe à Aubusson avec Gromaire et Dubreuil pour essayer de redonner vie à la tapisserie qui, à l'époque, subit une grave crise. Il met au point un nouveau langage technique : carton numéroté, palette réduite, tissage robuste à large point. Et désormais, il abandonne le travail à l'huile au profit de la gouache Le Musée d'art moderne
En 1944, ses tapisseries sont exposées à Paris et ses peintures à New-York.
Comblé d'honneur et au fait de la gloire, Jean Lurçat meurt subitement en janvier 1966 à Saint Paul de Vence. Sur sa tombe un soleil gravé dans la pierre avec une devise : « C'est l'aube ». Ces deux mots sont le début de la phrase, écrite par lui, qu'il avait fait graver sur son épée d'académicien :
« C'est l'aube d'un temps nouveau où l'homme ne sera plus un loup pour l'homme… »


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2023 - A Still Life Collection
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lundi 3 avril 2023

Jean Hélion (1904-1987) - Nature morte avec Pain et Sel


Jean Hélion (1904-1987), Nature morte avec Pain et Sel, 1946 Collection privée



Jean Hélion (1904-1987),
Nature morte avec Pain et Sel, 1946
Collection privée 

 Que voit on ? A travers une fenêtre ouverte deux hommes brandissant des baguettes françaises de pain.  Devant la fenêtre, posé en équilibre sur le haut du dossier d'une chaise, une autre baguette de pain dont le crouton a été entamé. Au premier plan , l'amorce d'une cruche.


Rappel biographique : le peintre français, Jean Hélion,  est un peintre complexe qui est passé de l'art abstrait à la figuration ce qui est un cas assez rare.  On peut le considérer, avec Fernand Léger, comme l'un des plus grands peintres français du 20e siècle, un des plus dérangeants, aussi, sûrement. En 1921, il découvre le Louvre par hasard et les tableaux de Philippe de Champaigne et de Poussin le subjuguent.  En 1927, Hélion fait la connaissance du peintre uruguayen Joaquin Torrès-Garcia, qui lui révèle le cubisme. Sensible, spontanément amoureux de tout ce qui vient à sa rencontre, son optimisme énergique lui fait accomplir une évolution rapide, depuis le réalisme expressionniste jusqu'aux limites de l'abstraction. Ses grands coups de pinceau débordent les objets, s'ordonnent par rapport au cadre. Ayant rencontré Van Doesburg en 1929, il forme avec lui le groupe Art concret et participe en 1930 à la fondation du mouvement Abstraction- Création avec Arp, Herbin, Delaunay, Kupka, Van Doesburg, Gleizes, Valmier, Tutundjian. Devenu l'un des tout premiers peintres abstraits français, il rencontre Léger, Calder, et va rendre visite à Naum Gabo à Berlin. Ses tableaux, géométriques, aérés, lumineux, puissants, vont s'ordonner, par l'introduction de lignes courbes dans l'agencement des plans, en « figures abstraites » : il déchiffre le monde à travers le filtre des formes géométriques, assez proche de celles d'un  Mondrian.
Apres la Seconde guerre mondiale, Jean Hélion, dont la situation financière a toujours été difficile, épouse Pegeen Guggenheim, fille de la richissime et extravagante Peggy Guggenheim, avec laquelle il eut trois enfants. ll se met dès lors à peindre d’après nature, et se consacre à une œuvre figurative, inspirée des scènes de la vie quotidienne. Il n'abandonnera plus l'art figuratif, allant même, dans les années 1950, jusqu'à l'extrême et, même, au grotesque. Il peint des natures mortes dans lesquelles il intègre des objets de la vie ordinaire — en particulier des citrouilles, des chapeaux melon et des parapluies —, objets chargés de symboles, qui trouvent dans ses œuvres une place permanente. Plus tard, il passera à un compromis avec une peinture intégrant des taches colorées.
Jean Hélion a toujours  exprimer dans ses œuvres la vivacité des couleurs et le rythme de ses compositions. Salué, dans les années 1960, par la nouvelle génération de peintres, celle de Gilles Aillaud ou Eduardo Arroyo, il est aujourd'hui considéré comme le précurseur des fauves allemands des années 1970  et des figuratifs des années 1980. Pourtant bizarrement, on retient généralement avant tout de lui son œuvre des années 1930-1950.