vendredi 31 octobre 2014

William Scott (1913-1989) - Frying Pan and Eggs



William Scott (1913-1989)
Frying Pan and Eggs (1949)

Le peintre britannique William Scott est à la fois célèbre pour ses natures mortes et ses toiles abstraites.  Il séjourna un peu à Pont Aven (France) mais c'est pendant son séjour Etats-Unis  où il rencontra Jackson PollockElaine de KooningFranz Kline et Mark Rothko qu'il évolua vers l'abstraction. En 1958, il représenta la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise. Ses natures mortes sont la propriété des plus grands musées de la planète. 

jeudi 30 octobre 2014

Léon Lhermitte (1844-1925)



Léon Lhermitte (1844-1925)
Les Halles (1895)

Le peintre et graveur naturaliste français Léon Lhermitte témoigne à travers ses œuvres de la vie sociale ouvrière et paysanne de son époque par des scènes de travaux champêtres ou urbains. Surnommé à son époque le peintre des moissonneurs, il fut fort apprécié de Vincent Van Gogh. Son tableau Les Halles exposé au salon de 1895 décrit les étals de l'ancien marché des Halles. Elle est d'abord accrochée à l'Hôtel de Ville de Paris,  puis transférée au  Petit Palais à partir de 1904, puis mise à l'abri en 1942 d'abord au dépôt municipal d'Auteuil puis à Ivry. Restaurée grâce au mécénat du marché de Rungis, elle est maintenant conservée au Petit Palais à Paris. 

lundi 27 octobre 2014

Paul Liegeois (entre 1650 et 1670)



Paul Liegeois  (entre 1650 et 1670)
Nature morte  d'automne

Paul Liégeois est un peintre de natures mortes français probablement d'origine flamande, actif à Paris au milieu du XVIIe siècle. Sa vie reste très mal connue. Il semble avoir joui d'un certain succès, et ses œuvres furent collectionnées par les amateurs de l'époque. Apprécié de Philippe de Champaigne et ami du peintre de natures mortes Jacques Bailly, il reçut également plusieurs commandes de magistrats fortunés, parmi lesquels Boyer de Forestat de Bandol, Simon Lenfant, et le marquis de Joyeuse-Garde.
Son œuvre marque la transition entre la veine réaliste qui anime l'art de la nature morte française de la première moitié du siècle (représentée par Louise MoillonLubin BauginJacques Linard ou François Garnier), et la génération du règne de Louis XIV (Jean-Baptiste Monnoyer et Jean-Baptiste Belin de Fontenay), qui adopte quant à elle un goût pour les mises en page théâtrales, les compositions riches et décoratives. 
Liégeois excellait dans la représentation des fruits, et particulièrement dans les pêches et les raisins, dont il s'employait à rendre fidèlement la texture. Se détachant de ses contemporains, il refuse les compositions symétriques et sages au profit d'un désordre apparent dans la mise en scène, jouant sur les effets des matières lisses ou veloutés, distribuant les fruits dans un cadre rapproché, et donnant ainsi à ses toiles un effet théâtral, décoratif et spontané. Ses couleurs franches, sa palette froide et ses bleus acides le rapproche du travail du peintre Willem van Aelst, lui aussi actif à Paris à la même époque.

dimanche 26 octobre 2014

Pierre Bonnard (1867-1947) - Corbeille de fruits


Pierre Bonnard (1867-1947)
Corbeille de fruits, 1946
Collection privée

Que voit-on ? : Comme souvent chez Bonnard une explosion de couleurs à travers la nappe imprimée sur laquelle est posée une corbeille de raisins rouges  et de prunes.

Rappel biographique  : Pierre Bonnard est un des peintres les plus importants de la première moitié du XXe siècle et l'un des plus grands coloristes de la peinture occidentale. Après avoir été l'un des principaux représentants des nabis, il évolue vite vers une peinture très personnelle, refusant de se laisser enfermer dans une catégorie.
 En réaction à  l'impressionnisme, les Nabis veulent libérer leur peinture des exigences du réalisme : « Ensemble, nous avons méprisé l'école et les écoles, les rapins, leurs traditions, leurs farces et leurs bals inutilement nudistes. Ensemble nous nous sommes sérieusement amusés ». Les artistes nabis cherchent des voies plus spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'orphisme, d'ésotérisme, et de théosophie. Ils s'appliquent à retrouver le caractère « sacré » de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel par le seul  moyen de l'art.
D'abord confinée dans un chromatisme austère qui traduit avec bonheur l'atmosphère chaude et feutrée des scènes intimistes, sa palette s'éclaircit rapidement à partir de 1905. Bonnard découvre alors les impressionnistes, mais refuse de se laisser dominer comme eux par les spectacles de la nature. En même temps qu'il s'efforce de réagir, par une composition plus rigoureuse, contre la désagrégation des formes colorées, il crée peu à peu un univers enchanté de jeunes femmes resplendissantes, de paysages inondés de soleil, de bouquets et de fruits miraculeusement préservés des atteintes du temps. Il suit les bouleversements qui affectent le domaine des arts dans les trente premières années du siècle – fauvismecubisme, surréalisme – mais s'en tient à l'écart. À partir de 1930, par un chromatisme de plus en plus éclatant, son œuvre s'affranchit graduellement de la réalité et parvient à exprimer l'espace par la seule juxtaposition des tons. Affichiste, décorateur, lithographe, Pierre Bonnard a influencé plusieurs générations de peintres ; son apport fondamental à l'élaboration du langage figuratif de notre temps réside dans l'exploration méthodique des ressources de la gamme chromatique, le refus de la perspective traditionnelle et l'affirmation du caractère bidimensionnel de l'espace pictural.

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vendredi 24 octobre 2014

Paul Gauguin (1848-1903) - Nature morte avec poires


Paul Gauguin (1848-1903)
Nature morte avec poires
Musée Paul Gauguin. Le Carbet, Martinique

Que voit-on ? un personnage (une femme ? une enfant? ) aux yeux très bridés, dont un est clos, comme un fantôme issu du théâtre Nô japonais, observant avec envie une table. De gauche à droite sur la table pleine de fruits : un bol en céramique de Quimper dans lequel on devine du raisin et des oranges. Devant le bol : une assiette dans laquelle on devine des figues, des fruits rouges et des poires. A côté de l'assiette, occupant la moitié du cadre, un plateau rond en paille tressée contenant des poires et ce qui semble être une mangue. Dans le fond du cadre, derrière ce plateau, tout à fait en haut l'amorce d'une théière en céramique noire vernissée dont ne voit pas le couvercle.  La nature morte est datée de 1885, année que Gauguin passe entièrement à Paris. Elle est dédicacée " à mon ami Laval " ce qui prouve que Gauguin rencontra bien le peintre Charles Laval à Paris et non à Pont-Aven avant de partir ensemble pour un cours voyage à  La Martinique (où un musée lui est d'ailleurs consacré). 

Rappel biographique : le peintre français Paul Gauguin est un peintre post impressionniste, chef de file  bien connu de l'École de Pont-Aven et inspirateur des Nabis. Il est considéré comme l'un des peintres français majeurs du 19e siècle. En 1874, la connaissance qu'il fait de Camille Pissaro et  la première exposition du courant impressionniste, l'inclinent à devenir amateur d'art et à s'essayer alors à la peinture.  En 1882, il abandonne son emploi de courtier en bourse  pour se consacrer uniquement à sa nouvelle passion, la peinture. De janvier à novembre 1884, il s'établit à Rouen où Pissaro vivait également. Pendant ces 10 mois passés à Rouen, il réalise près de quarante tableaux, principalement des vues de la ville et de ses alentours et quelques natures mortes très classiques. Cela ne suffit pas pour vivre et il part avec sa femme et ses enfants dans la famille de celle-ci à Copenhague.
Ses affaires ne vont pas bien et il revient à Paris en 1885 pour peindre à plein temps, laissant femme et enfants au Danemark, n'ayant pas les moyens d'assurer leur subsistance. Il est déchiré par cette situation. Il expose avec les impressionnistes régulièrement de 1876 à 1886.
C'est en juillet 1886 que Paul Gauguin effectue un premier séjour en Bretagne. Il s'installe pour 3 mois à la pension Le Gloanec, à Pont-Aven où vit une colonie d'artistes. Il y rencontre le très jeune peintre (et écrivain) Emile Bernard  adepte du " Cloisonnisme ", une technique picturale cernant chaque plan de couleur d'une fine cloison, un peu à la manière de la technique du vitrail ou des estampes japonaises.
Influencé par Emile Bernard et par le courant symboliste, Paul Gauguin renonce à l'impressionnisme pour élaborer, une nouvelle théorie picturale, le " Synthétisme ". Sa recherche va alors dans le sens d'une simplification des formes, il élimine les détails pour ne garder que la forme essentielle, simplification obtenue par l'usage du cerne et de l'aplat de couleur.
Nabis et Synthétistes, inspirés également par Stéphane Mallarmé et les symbolistes littéraires, partageront pendant quelques temps des convictions communes sur la nécessité de libérer la peinture de sa sujétion au réel et de laisser davantage de place à l'idée ou à la symbolique. Maurice DenisPaul Sérusier, Édouard VuillardPierre BonnardOdilon Redon font partie de ce mouvement.
Gauguin retournera en Bretagne en 1889 et 1890, au Pouldu, tout proche de Pont-Aven, deux lieux où chaque été une importante colonie d'artistes tentera d'élaborer une nouvelle peinture. Il y loge à " la Buvette de la Plage " de Marie Henry, en compagnie des peintres Meyer de Haan, Sérusier et Filiger.
En 1891, ruiné, il s'embarque pour la Polynésie, grâce à une vente de ses œuvres dont le succès a été assuré par deux articles enthousiastes  d'Octave Mirbeau. Il s'installe à Tahiti où il espère pouvoir fuir la civilisation, tout ce qui est artificiel et conventionnel.  
Influencé par l'environnement tropical et la culture polynésienne, son œuvre gagne en force, il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, notamment son œuvre majeure, aujourd'hui au Musée des Beaux arts de Boston  au titre explicite de D'où venons nous? Que sommes sommes, Où allons nous ? qu'il considère lui-même comme son testament pictural. En 1901, il va vivre a Atuona dans les îles Marquises. Il lui semble être au paradis. Il va vite déchanter en se rendant compte des abus des autorités et en essayant de se battre pour les indigènes. Malgré ce combat auprès des autorités, Gauguin reste peu apprécié des Polynésiens en général et des Marquisiens en particulier, qui ont l'impression d'avoir eu affaire à un homme qui s'est servi d'eux, de leur culture ancestrale et surtout des femmes, comme si cela lui était dû. Affaibli, fatigué de lutter, il meurt au printemps 1903. Il est enterré dans le cimetière d'Atuona. La tombe du chanteur Jacques Brel est juste à côté de la sienne.

jeudi 23 octobre 2014

Marsden Hartley (1877-1943) - Melons



Marsden Hartley (1877-1943) 
Melons
Private collectionRappel biographique : Le peintre américain Marsden Hartley dont plusieurs natures mortes ont été postées sur ce blog depuis 2013 a séjourné à Paris dès 1912, période à laquelle il a fait partie du cercle de Gertrude Stein. L'année suivante il rencontre à Berlin, Vassily Kandinsky par lequel il est très impressionné au point de commencer à peindre une série de peintures abstraites, avec des formes aux contours très nets et aux couleurs vives.  C'est à cette époque aussi qu'il entame une histoire d'amour avec un officier allemand qui sera tué au combat pendant la Première Guerre mondiale et le laissera inconsolable. Il enchaînera ensuite les aller-retour entre l'Europe et les Etats-Unis avant de se fixer en 1937 dans le Maine après avoir déclaré qu'il voulait devenir «le peintre du Maine» et rendre compte de la vie américaine au niveau local !  Hartley se rapproche alors du mouvement régionaliste, un groupe d'artistes actif du début au milieu du 20ème siècle et qui a tenté de représenter un "art américain différent". Il a continué à peindre dans le Maine, jusqu'à son décès en 1943.
Hartley a trouvé un expressionnisme original et très personnel qui donne toute sa mesure non pas tant dans ses natures mortes (assez rares) que dans les peintures des paysages et montagnes austères et tourmentés du Maine qu'il a merveilleusement peints.

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mercredi 22 octobre 2014

Francis Picabia (1879-1953) - Nature morte aux pommes



Francis Picabia (1879-1953)
Nature morte aux pommes (1908)
Collection privée

Le peintre, graphiste et écrivain français Francis-Marie Martinez de Picabia fut proche du mouvement Dada. On connait de lui une trentaine de toiles parmi lesquelles un très petit nombre de Natures  mortes, peintes sans doute pour des raisons alimentaires.   Celle ci dans le style impressionniste aborde le sujet très classique et très décoratif des pommes  dressé sur une table  visiblement aàl'extérieur d'une maison ou sous une charmille. 
 

mardi 21 octobre 2014

Paul Signac (1863-1935)



Paul Signac (1863-1935)
Petit Déjeuner dans la salle à manger ou La salle à manger  (1886)
Musée Kröller-Müller, Otterlo, Pays-Bas

Que voit-on ? Dans une salle à manger bourgeoise où se tiennent trois personnage (le maître de maison, son épouse et la domestique avec son tablier blanc) : une table dressée pour un petit déjeuner très spartiate.  Une femme et un homme plus âgé sont assis à une table. Une femme de ménage leur apporte le courrier. Les deux femmes et l'homme sont assez rigides et comme enveloppés dans eux-mêmes. L'absence totale d'interaction entre les personnages donne à cette scène pourtant très quotidienne, un aspect très  inconfortable. La salle à manger est une des premières œuvres pointillistes de Signac, elle date de la période de sa rencontre avec Seurat.  Comme Seurat, il ne mélange pas les couleurs sur la palette, mais les place côte à côte sur la toile dans de petits points. Vu de loin, cela donne l'effet de couleur que le peintre souhaitait. On peut voir qu'il expérimente  ici de façon intensive les effets de paires de couleurs complémentaires et principalement l'orange et bleu.

Rappel biographique : le peintre français Paul Signac, est  connu pour avoir été un artiste proche du mouvement libertaire et qui donna naissance au pointillisme avec le peintre Seurat. Il a aussi mis au point la technique du divisionnisme. Il est cofondateur avec  Seurat de la Société des artistes indépendants. Le fait que Signac ait été l'ami de Van Gogh peu avant son suicide, se retrouve dans plusieurs de ses natures mortes, genre qu'il n'illustra d'ailleurs pas beaucoup, lui préférant les paysages, les grands sujets décoratifs et les marines En 1915 d'ailleurs, il fut nommé  peintre officiel de la Marine, ce qui lui fournit l'opportunité de  débuter une série d’aquarelles des ports de France. Ce projet l’obligea à visiter de nombreuses régions côtières.
Pour ses aquarelles, la palette de Signac était composée des couleurs suivantes :  les jaunes (cadmium pâle, clair, foncé et orangé),  les rouges (vermillon, garance rose dorée, garance rose et garance foncée), le violet de cobalt, les bleus (outremer, cobalt, cœruleum) et enfin les verts (Véronèse, émeraude, vert de Prusse, vert Hooker). Il variait également ses teintes en ajoutant une pointe de blanc de Chine qui donne  " des blancs laiteux, des roses nacrés, des mauves d'une finesse exquise. " 

lundi 20 octobre 2014

Amédée Ozenfant (1886-1966) - Nature morte au verre et violon


Amédée Ozenfant (1886-1966) 
Nature morte au verre et violon (1920)
Collection privée

L'artiste et architecte français Amédée Ozenfant est connu pour avoir fondé - en pleine Première Guerre mondiale -  avec Max Jacob et Guillaume Apollinaire la revue L'Élan pour établir une liaison entre les artistes et le front (1915-1917). En 1917, il rencontre Charles-Édouard Jeanneret, (qui sera célèbre  sous le nom de Le Corbusier). Ils publient ensemble, en 1918, Après le cubisme, ouvrage qui décrit sous le nom de purisme l'héritage qu'ils comptent donner au cubisme, dévoyé à leurs yeux dès avant la guerre. 
De 1920 à 1925, leurs idées sont exprimées dans leur revue, L'Esprit nouveau
La peinture puriste d'Ozenfant, point de départ de celle de Le Corbusier, donne la primauté à la construction de la toile, à la représentation « standard » des objets, elle use de couleurs neutres et atténuées. Ozenfant identifie la création picturale à la création mécanique et réduit les formes à des schémas sans modelé. Il tente d'appliquer ses idées à la peinture murale et publie un nouveau livre en 1928, Art. Il travaille de 1931 à 1938 à une immense composition, Vie (Musée national d'art moderne, Paris), enchevêtrement de corps humains qui contraste avec la retenue des natures mortes puristes. Il s'installe à New York en 1938 et y fonde l'Ozenfant School of Fine Arts. Son activité pédagogique se poursuit à Cannes de 1955 jusqu'à sa mort. À la fin de sa vie, Ozenfant modifiera son style et fera, dans sa peinture, une plus large place à la vibration atmosphérique et à la matière.

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dimanche 19 octobre 2014

Claes Oldenburg (bn 1929) - Pastry Case I



Claes Oldenburg (bn 1929) 
Pastry Case I (1961-62)

Le sculpteur américain Claes Oldenburg est connu  pour ses installations  généralement disposées dans l'espace et se présentant sour la forme de très grand répliques d'objets du quotidien.  Concernant  ses œuvres, le concept même de nature morte devient donc caduque dans la plupart des cas...sauf dans des installations comme cette vitrine a pâtisseries qui évoque les accumulations présentes de certaines natures mortes européennes du 16 et 17e siècle.  Claes Oldenburg vit et travaille aujourd'hui à New York.

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samedi 18 octobre 2014

Cristoforo Munari (1667-1720)



Cristoforo Munari (1667-1720) 
Natura morta con porcellana, conchiglie, libri e il pendolo (1710)
Collection privée

Que voit-on ?  36 objets différents repartis sur deux étagères et présentés face spectateur, comme empilé dans un cabinet de curiosités.  Si l'on résume ces objets a leur catégorie, on en compte plus que 4: des porcelaines, des livres, des coquillages, et...une pendule et nous avons le titre du tableau ! Un bel exercice de style de la part de ce maître du trompe l'oeil que fur Munari.

Rappel biographique : Le peintre italien Cristoforo Munari, aussi connu comme Cristofano Monari, était spécialisé dans les natures mortes. Il suivit sa formation initiale à Reggio Emilia, sa ville natale, puis vient à Modène sous le patronage de Rinaldo d'Este, duc de Modène. En 1703-1706, il vécut à Rome, puis à Florence pendant une dizaine d'années, où il fut attaché à la cour des Médicis.   Très apprécié de ses contemporains,  le collectionneur Gabburri le décrivait au 18e siècle comme  : " un peintre remarquable de natures mortes aux ustensiles de cuisine, instruments de musique, étoffes, verres, fruits et fleurs "
La profusion mais aussi le raffinement qui s'étalent dans ses natures mortes (porcelaines de Chine, verre de Venise, tapis d'Orient, instruments de musique, etc...) suggèrent le luxe et l'abondance qui régnait à la cour des Médicis. Il a peint aussi des panoplies et des trophées de guerre. En 1715, il déménagea à Pise, où il  travailla presque exclusivement dans la restauration d'oeuvres d'art et où il mourut en 1720.
Une retrospective de ses tableaux a été organisée en 1998 à Reggio Emilia, où elle a connu un énorme succès.

vendredi 17 octobre 2014

Clara Peeters (1594-1657) - Nature morte avec demi artichaut, fromages, beurre, pains, cerises et vaisselle d'argent



Clara Peeters (1594-1657)
Nature morte avec demi artichaut, fromages, beurre, pains, cerises et vaisselle d'argent (1625)
LACMA (County Museum of Art de Los Angeles),  USA.

Que voit-on ?  De gauche à droite : une salière en argent finement ciselé que l'on retrouve à l'identique dans plusieurs autres toiles de cette peintre. Sur un  petit plat en argent, un demi artichaut cru, et quelques cerises. Sur un autre plateau en argent beaucoup plus grand, une pyramide de trois fromages à pâte cuite surmontés d'une assiette avec un pain rond. A droite de la composition à côté d'un couteau qui souligne la perspective, un autre pain rond.

Rappel biographique : la peintre Flamande Clara Peeters  était autodidacte et a peint essentiellement des natures mortes. (à l'exception d'un auto portrait). Elle fut active très jeune en tant que  peintre (dès l'âge de 13 ou 14 ans selon les documents !) et fait partie des premières femmes peintres qui ait exercé officiellement ce métier, avec une place reconnue de son vivant, par les Guildes des peintres de la période d'or du baroque flamand.  Cette femme à la personnalité hors du commun, dont on pense qu'elle fut, adolescente, l'élève très privée d' Osias Beertse spécialise, dès l'âge de 18 ans, dans les natures mortes dont elle saisit les sujets soit autour de la table des repas quotidiens soit dans des mises en scène plus sophistiquées. Elle s'intéresse beaucoup aux reflets sur les objets métalliques, pièces, plats, vases, coupes, timbales bijoux, présents fréquemment dans ses compositions, en premier plan, avec un fond plus sombre. Ces plus belles natures mortes - qui sont autant de chef d'oeuvres - ont été peintes dans l'année 1611  et sont conservées au Musée du Prado.
A partir de 1620, sa palette se réduit et tend vers des harmonies monochromes de gris et de brun, comme on peut le voir sur cette nature morte aux fromages à la composition tout à fait remarquable.

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jeudi 16 octobre 2014

mercredi 15 octobre 2014

Pierre Dupuis (1610-1682)





Pierre Dupuis (1610-1682) 
Nature morte avec branche d'abricotier, branche de prunier et aiguière.
Musée des beaux-arts (Agen)

Le peintre français Pierre Dupuis est un spécialiste de natures mortes qui appartient à l'âge d'or de la nature morte française du 17e siècle. C'est en Italie qu'il rencontre Pierre Mignard avec lequel il se lie avant d'entrer à l'Académie en 1663, où il apprend la plupart de ses connaissances en art. Son style est marqué par les peintres de l’Europe du Nord et la rigueur de la religion protestante. Ainsi, ses célèbres peintures de paniers de fruits ou de de bouquets sont influencées par les styles de Jacques Linard (1597-1645) ou de Louise Moillon (1610-1696). 
Le rendu précis de ses tableaux avec leur composition solides et sobres - presque monumentale - qui leur confère un certain mystère, en a fait un artiste apprécié de son vivant et l'un des plus grands représentants de la nature morte en France au 17e siècle. Si les natures mortes de Dupuis, par la simplicité de leur agencement, s'apparentent à la vérité et à la rigueur des natures mortes septentrionales, il annonce aussi étonnamment les natures mortes du 18e siècle, qu'il s'agisse de celles de François Desportes, de Nicolas de Largillière, de Jean-Baptiste Oudry, ou des plus célèbres d'entre elles, celles de Chardin.

On retrouve les œuvres de Pierre Dupuis dans plusieurs musées de France dont le Musée du Louvre. 

mardi 14 octobre 2014

Henri Matisse (1869-1954) - Nature morte avec livres et chandelle



Henri Matisse  (1869-1954)
Nature morte avec livres et chandelle (1890)
Collection  particulière

Le peintre français Henri Matisse, chef de file du Fauvisme figure majeure du 20e siècle, a peint tout au long de sa vie, un très grand nombre de natures mortes dans des styles aussi différents que les périodes qu'il a traversées. Il aimait particulièrement ce genre à tel point qu'une de ses toutes premières peintures connues, actuellement conservée eau Musée Malraux du Havre (France) est une nature morte, Nature morte au pichet peinte en 1896-97.
Cette Nature morte avec livres et chandelle peinte  alors qu'il a 21 ans témoigne de sa passion pour ce genre, même s'il reste très difficile de reconnaitre dans cette pâte extrêmement classique, la touche du  révolutionnaire qu'il allait être.  Elle date de l'époque ou il était l'élève de Gustave Moreau qui encourageait sa classe à aller dans les musées non pas tant pour copier les maitres anciens que  pour les interroger. n homme du Nord, il est attiré au Louvre par les natures mortes hollandaises mais il s’intéresse bientôt aux diverses écoles de peinture européennes, avec une prédilection pour l’école française des 17e et 18e siècles, appréciant patirculièrement Chardin et ses atmosphères subtiles.

lundi 13 octobre 2014

Katsushika Hokusai - 葛飾 北斎 (1780-1849) - Nature morte avec kagami








































Katsushika Hokusai - 葛飾 北斎  (1780-1849) 
Nature morte avec kagami (miroir)

Que voit on ?  Il y a deux  sujets dans cet dessin bien que l'on en voit trois:  l'éventail qui occupe une grande partie de la composition ;  le miroir et la petite sacoche en soie à dessin de brebis courant dans les prés qui protège  habituellement le miroir et qui est ouverte. Le miroir est sorti  de sa protection de  soie et git un peu sur le rebord de l'éventail. C'est lui, le miroir qui est le personnage principal et qui donne son nom au dessin. En se penchant sur lui ,on aperçoit le  paysage qu'il reflète et qui se trouve derrière le dessinateur.   

Rappel biographique : le dessinateur et peintre japonais Katsushika Hokusai  connu plus simplement sous le nom de Hokusai  est un  spécialiste de l’ukiyo-e, graveur et auteur d'écrits populaires. Son œuvre influença de nombreux artistes, en particulier Paul Gauguin, Vincent van Gogh, Claude Monet et Alfred Sisley, et le mouvement artistique appelé japonisme. Il signa parfois ses travaux, à partir de 1800, par la formule Gakyōjin« le Fou de dessin ». Certains historiens d'art le voient comme le père du manga, mot qu'il a inventé et qui signifie à peu près  : « esquisse spontanée »
Hokusai laisse derrière lui près de 30 000 dessins.

2014 - A Still Life Collection 
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dimanche 12 octobre 2014

Maurice Estève (1904-2001)



Maurice Estève (1904-2001)
Nature morte avec bouteilles et vase (1938)
Collection privée

Que voit on ? Posées sur une table rectangulaire verte dont on aperçoit trois des empiètements, de gauche à droite : une bouteille avec une étiquette de couleur " lie de vin " qui est sans doute une bouteille de vin (de Bordeaux d'ailleurs si l'on en juge par la forme de la bouteille) ; une nappe à carreaux rouges et bleus sur laquelle on devine deux assiettes, l'une blanche, l'autre jaune ; une pomme verte et sa feuille ; deux citrons encadrant un autre bouteille transparente remplie à moitié d'un liquide ;  une carafe ou un  vase d'ornement recouvert d'un bouchon. Au fond du tableau, une masse rouge et une ligne de couleur grise traversent le cadre.

Rappel biographique : le peintre Français  Maurice Estève est l'un des peintres majeurs de la nouvelle école de Paris. Excellent coloriste, son style se caractérise par un entrelacement de formes dont les qualités naturelles, voire organiques témoignent d'une grande poésie.  Il a peint quelques natures mortes.  

samedi 11 octobre 2014

Pablo Picasso (1881-1973) - Nature morte à la cruche et aux pommes



Pablo Picasso (1881-1973)
Nature morte à la cruche et aux pommes (1919)
Musée Picasso, Paris.

Que voit-on ?  Sur un entablement de bois assez rustique  une cruche à eau recouverte d'une soucoupe sur laquelle sont posées deux pommes. Deux autres pommes posées sur l'entablement encadre la cruche.  Cette nature morte  à la cruche et aux pommes qui est un thème que Picasso a souvent traité, appartient à la période dite ingresque du peintre, période qui débute en 1919 et s'achève en 1923 et durant laquelle il pratique le gonflement des formes (comme avait pu le faire Ingres avec notamment les visages de ses modèles féminins). Ici on peut remarquer que la cruche et les pommes compose déjà l'ébauche d'un de ces visages à la géométrie décalée qui  caractériseront le mieux  - pour le grand public - le style de Picasso. Mais ce sera plusieurs décennies plus tard, dans sa période abstraite et avec un palette de couleurs radicalement différente.  Ici  la valeur sculpturale de la forme est accentuée par le choix des tonalités ocres très inspirées de celles de Puvis de Chavannes.
Notice du musée Picasso concernant cette oeuvre : L’orange peut être rendue par un aplat de couleur alors que la pomme, souvent préférée par Cézanne… ou par Picasso, serait à ranger du côté du modelé, du tactile. Nature morte au pichet et aux pommes, peinte en 1919 par un Picasso en pleine période classicisante, s’inscrit dans cette démonstration : six volumes (un pichet, une assiette, quatre pommes) pour une dramaturgie en clair-obscur, comme étouffée sur fond d’ouate grise. Ses commentateurs ont facilement décelé la femme cachée dans cette œuvre. Cette femme-vase, pichet ou amphore dont Picasso modèlera d’innombrables exemplaires plus littéraux pendant les années Vallauris. Il faut cependant résister à la tentation d’opposer l’orange de Matisse et les pommes exagérément palpables de Picasso, car d’une œuvre à l’autre les valeurs de l’abstraction et de la figuration permutent. Et le traitement pictural des oranges (composées de plusieurs couches de couleur) est en fait moins abstrait que les pommes lissées et sphériques de Picasso.

Rappel biographique : le peintre espagnol Pablo Ruiz Picasso qui a passé l'essentiel de sa vie en France, fut aussi  dessinateur et sculpteurUtilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec  George Braque auquel son nom est lié surtout dans le domaine de la nature morte. Il est considéré comme l'un des plus importants artistes du  20e siècles tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques et que par l'immensité de son production tout genre confondus que l'on chiffre à près de 50 000 œuvres.
Les premiers collages et assemblages sont réalisés pendant l'hiver 1912, Nature morte à la chaise cannée (Paris, Musée Picasso), Guitare(s) en carton (Paris, Musée Picasso). A partir des années 20 ses natures mortes seront très proches, sur la même ligne de conception " cubiste analytique " que celles de George Braque, dont il devient un temps l'intime avant de s'en séparer définitivement.  Il y eut une connivence d'inspiration très rare entre ces deux peintres pendant une certaine période de leur vie et en particulier dans le domaine particulier du traitement de la nature morte. 
Picasso peint  beaucoup d'autres natures mortes après la Seconde guerre mondiale et hors de la période cubiste, mais ce n'est pas un genre qui tient une place aussi essentielle dans son oeuvre que dans l'oeuvre de Georges Braque.

2014 - A Still Life Collection 


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vendredi 10 octobre 2014

Paul Gauguin (1848-1903) - Nature morte avec théière et fruits



Paul Gauguin (1848-1903)
Nature morte avec théière et fruits (1896)
Metropolitan Museum of Art, NYC

Que voit-on ?  Une nappe blanche à peine dépliée et posée sur une table en bois exotique devant un décor peint sur fond bleu et orné d'impression de fleur exotiques jaunes. De gauche à droite : une théière blanche chinoise avec son anse en cuivre, une cuillère en bois, sept fruits exotiques (principalement des mangues). Dans le fond du cadre, entre les fleurs jaunes du décor, se dresse l'amorce d'un grand bougeoir en bois sculpté dont on aperçoit seulement la base. A l'extrême droite du tableau, une ouverture sur l'extérieur permet de deviner l'ombre d'une sculpture tahitienne rituelle vue de profil. C'est de l'époque tahitienne du peintre que date cette nature morte. Les caractéristiques essentielles de sa peinture ne connaissent pas beaucoup de changements, si ce n'est une simplification encore plus drastique des formes. Il soigne particulièrement l'expressivité des couleurs - comme on peut aisément le constater ici -  , la recherche de la perspective et l'utilisation de formes pleines et volumineuses.

Rappel biographique : le peintre français Paul Gauguin est un peintre post impressionniste, chef de file  bien connu de l'École de Pont-Aven et inspirateur des Nabis. Il est considéré comme l'un des peintres français majeurs du 19e siècle. En 1874, la connaissance qu'il fait de Camille Pissaro et  la première exposition du courant impressionniste, l'inclinent à devenir amateur d'art et à s'essayer alors à la peinture.  En 1882, il abandonne son emploi de courtier en bourse  pour se consacrer uniquement à sa nouvelle passion, la peinture. De janvier à novembre 1884, il s'établit à Rouen où Pissaro vivait également. Pendant ces 10 mois passés à Rouen, il réalise près de quarante tableaux, principalement des vues de la ville et de ses alentours et quelques natures mortes très classiques. Cela ne suffit pas pour vivre et il part avec sa femme et ses enfants dans la famille de celle-ci à Copenhague.
Ses affaires ne vont pas bien et il revient à Paris en 1885 pour peindre à plein temps, laissant femme et enfants au Danemark, n'ayant pas les moyens d'assurer leur subsistance. Il est déchiré par cette situation. Il expose avec les impressionnistes régulièrement de 1876 à 1886.
C'est en juillet 1886 que Paul Gauguin effectue un premier séjour en Bretagne. Il s'installe pour 3 mois à la pension Le Gloanec, à Pont-Aven où vit une colonie d'artistes. Il y rencontre le très jeune peintre (et écrivain) Emile Bernard  adepte du " Cloisonnisme ", une technique picturale cernant chaque plan de couleur d'une fine cloison, un peu à la manière de la technique du vitrail ou des estampes japonaises.
Influencé par Emile Bernard et par le courant symboliste, Paul Gauguin renonce à l'impressionnisme pour élaborer, une nouvelle théorie picturale, le " Synthétisme ". Sa recherche va alors dans le sens d'une simplification des formes, il élimine les détails pour ne garder que la forme essentielle, simplification obtenue par l'usage du cerne et de l'aplat de couleur.
Nabis et Synthétistes, inspirés également par Stéphane Mallarmé et les symbolistes littéraires, partageront pendant quelques temps des convictions communes sur la nécessité de libérer la peinture de sa sujétion au réel et de laisser davantage de place à l'idée ou à la symbolique. Maurice DenisPaul Sérusier, Édouard VuillardPierre BonnardOdilon Redon font partie de ce mouvement.
Gauguin retournera en Bretagne en 1889 et 1890, au Pouldu, tout proche de Pont-Aven, deux lieux où chaque été une importante colonie d'artistes tentera d'élaborer une nouvelle peinture. Il y loge à " la Buvette de la Plage " de Marie Henry, en compagnie des peintres Meyer de Haan, Sérusier et Filiger.
En 1891, ruiné, il s'embarque pour la Polynésie, grâce à une vente de ses œuvres dont le succès a été assuré par deux articles enthousiastes  d'Octave Mirbeau. Il s'installe à Tahiti où il espère pouvoir fuir la civilisation, tout ce qui est artificiel et conventionnel.  
Influencé par l'environnement tropical et la culture polynésienne, son œuvre gagne en force, il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, notamment son œuvre majeure, aujourd'hui au Musée des Beaux arts de Boston  au titre explicite de D'où venons nous? Que sommes sommes, Où allons nous ? qu'il considère lui-même comme son testament pictural. En 1901, il va vivre a Atuona dans les îles Marquises. Il lui semble être au paradis. Il va vite déchanter en se rendant compte des abus des autorités et en essayant de se battre pour les indigènes. Malgré ce combat auprès des autorités, Gauguin reste peu apprécié des Polynésiens en général et des Marquisiens en particulier, qui ont l'impression d'avoir eu affaire à un homme qui s'est servi d'eux, de leur culture ancestrale et surtout des femmes, comme si cela lui était dû. Affaibli, fatigué de lutter, il meurt au printemps 1903. Il est enterré dans le cimetière d'Atuona. La tombe du chanteur Jacques Brel est juste à côté de la sienne.

Jean-Baptiste Oudry (1686-1755)


Jean-Baptiste Oudry (1686-1755)
Fruits (1721)
Musée de l'Ermitage. Saint-Petersbourg. Russie.

Que voit-on ? Hors de tout entablement, présenté à même le sol en sable comme c'est assez souvent le cas chez Oudry, groupés autour d'un grand vase en terre cuite tombé à terre et brisé dont le lierre commence à s'emparer, des pêches veloutés a souhait, des brugnons juteux à l'envie; des raisins translucides au possible, des poires énormes à faire pâlir n'importe quel jardinier du siècle et un panier de prunes impeccables, tapies dans l'ombre. Au fond, à gauche, on voit des arbres. Tout aurait pu être vrai, mais rien de tout cela ne l'était. C'est pour cela que l'on aimât et détestât tant le grand Oudry. Ce tableau fut immédiatement acquis par Catherine II de Russie.

Rappel biographique : Le peintre et graveur français Jean-Baptiste Oudry est surtout célèbre pour ses peintures de chiens de chasse, ses natures mortes animalières et ses animaux exotiques. Fils de Jacques Oudry, maître peintre et marchand de tableaux sur le pont Notre-Dame, et de sa femme Nicole Papillon, qui appartenait à la famille du graveur Jean-Baptiste-Michel Papillon, Jean-Baptiste Oudry étudia tout d'abord à l'école de la maîtrise de Saint-Luc, dont son père était directeur. Il fut placé ensuite chez le peintre  Nicolas de Largillière, dont il devint bientôt le commensal et l'ami. 
Après avoir peint quelques sujets religieux et un portait du tsar Pierre 1er, il rencontre le marquis de Beringhen, premier écuyer du roi. Cette rencontre est décisive car le marquis commande à Oudry de nombreux ouvrages pour le roi. Dès lors on octroie  à Oudry un atelier dans la cour des princes aux Tuileries et un logement au Palais du Louvre où il forma un cabinet renommé. 
Oudry suivait les chasses royales et faisait de fréquentes études dans la forêt de Compiègne.
L'intendant des finances,  Fagon, le prit a son service et le chargea  de rétablir la manufacture de Beauvais, tombée en décadence. Oudry s'adjoignit  Boucher et Natoire pour exécuter la copie des tableaux. On lui confia également l'inspection de la manufacture des Gobelins, où l'on exécutait les tapisseries des chasses du roi d'après ses tableaux.
Jean-Baptiste Oudry a peint le portrait, l'histoire, les chasses, le paysage, les animaux, les fruits, les fleurs ; il a imité les bas-reliefs ; il a fait du pastel, de la décoration ; il aussi gravé à l'eau-forte. On lui doit deux conférences qui furent lues à l'Académie, « Sur la manière d'étudier la couleur en comparant les objets les uns avec les autres » et « Sur les soins que l'on doit apporter en peignant ».  Oudry a laissé un grand nombre de dessins dont  les plus connus sont les 275 dessins qui servirent à l'édition dite des Fermiers généraux des Fables de La Fontaine, gravées par  Charles-Nicolas Cochin. Il est également l'auteur d'un Almanach de rébus paru en 1716.

jeudi 9 octobre 2014

Pieter Gerritsz van Roestraten (1630-1700)



Pieter Gerritsz van Roestraten (1630-1700) 
Still life with silver jar and pearls.

Rappel biographique : Le peintre hollandais Pieter Gerritsz van Roestraten a été actif dans le domaine des natures mortes et des scènes de genre pendant la période de ce qu'il est convenu d'appeler l'Age d'or néerlandais. Elève de Frans Hals dont il épousa la fille en 1654,  il vécut à Amsterdam avant de déménager à Londres en 1666. Dans cette ville, Roestraten acquit très rapidement la réputation d'être le meilleur peintre de natures mortes à sujet d'argenterie qui soit.  Sir Peter Lely lui  fit un véritable pont d'or pour qu'il abandonne la peinture des portraits qui était sa spécialité à son arrivée à Londres. Et c'est ce qu'il fit pour la somme alors importante de quarante à cinquante livres sterling par tableau.

mercredi 8 octobre 2014

James Ensor (1860-1949)


James Ensor (1860-1949)
Still life with a vase and range blue (1889).

Le peintre belge James Ensor se revendiquait du mouvement anarchiste et a laissé une œuvre expressionniste très importante. Il est un des membres fondateurs du groupe  bruxellois d'avant garde Les Vingt. En 1898, il est l'un des instigateurs du bal du Rat mort qui a lieu à la fin du carnaval d'Ostende. Ensor doit attendre le début du 20e siècle pour assister à la reconnaissance de son œuvre : expositions internationales, visite royale, anoblissement avec titre de baron, Légion d'honneur ... on le  surnomme alors  le prince des peintres. Et c'est précisément ce moment qu'il choisit pour abandonner la peinture et consacrer les dernières années de sa vie exclusivement à la musique !
C'est entre 1887 et 1893 qu'il peint ses plus beaux tableaux : la gamme chromatique prend feu au milieu des nacres translucides des ciels, des marines et y compris jusque dans ses natures mortes, comme ici avec la  transparence de bleu dans le vase de fleurs.
Contemporaine de Van Gogh  et d'Edvard Munch, son œuvre contient beaucoup des futures révolutions du fauvisme au mouvement Cobra.
Il va s'appliquer à mettre en évidence les aspects grotesques des choses, et s'orienter vers une vision radicale, sarcastique et insolente du monde. Comme chez Pieter Brueghel l'Ancien ou Jérôme Bosch, l'inanimé respire et crie. Ses obsessions et ses peurs jouent un rôle manifeste dans les traits menaçants qu'il attribue aux objets utilitaires, aux revenants et aux masques. Ces derniers, à partir des années 1880  dominent son inspiration et renvoient au carnaval carnaval, ce « monde à l'envers », anarchique où les rapports sociaux sont démontrés par l'absurde.
Artiste pluraliste, il l'est également dans son style et ses techniques: toile, bois, papier, carton, couteau à palette, pinceau fin ou spatule… : « Chaque œuvre devrait présenter un procédé nouveau », écrit-il. 
Dans un but purement alimentaire, il édite des eaux-fortes, les fameux « biftecks d'Ensor », œuvres purement commerciales mais qui ont fait alors la fierté des marchands de souvenirs. Il réalise aussi des caricatures à la manière de Bruegel et de Bosch. 


mardi 7 octobre 2014

Jacques-Emile Blanche (1861-1942) - Nature morte avec couteau



Jacques-Emile Blanche (1861-1942)
Nature morte avec couteau
Collection privée

Que voit on ?  Sur une table recouverte d'une nappe en jacquard blanc, un ensemble en  porcelaine et  verre coloré bleu prêt pour un petit déjeuner à base de thé de pain grillé et de beurre. Le couteau en argent posé au centre de la composition prend une importance démesurée dans la composition dont le fion est constitué par un paravent en soie japonisant.

Rappel biographique : Le peintre, graveur et écrivain français Jacques-Emile Blanche a été élevé dans une atmosphère parisienne de grand raffinement et il n'est pas un seul de ces tableaux qui n'en portent la marque.  Très vite qualifié de peintre mondain eut égard à la société parisienne choisie  que recevait ses parents et dans laquelle il s 'inséra très vite, sous la protection bienveillante du comte Robert de Montesquiou, Jacques-Emile Blanche  peut être considéré comme un peintre autodidacte, exception faite de l'enseignement en pointillé qu'il reçut de la part d' Henri Gervex.
 ll fréquentait le salon de  Genevieve Bizet devenue ensuite Madame Strauss, bien connu du  Tout Paris littéraire et artistique de l'époque qui comptait, entre autres, parmi ses membres Edgar Degas et Marcel Proust, dont Jacques Emile Blanche le portrait le plus célèbre comme il le fit pour Audrey Bearsdley, Igor Stravinsky ou le Groupe des Six et Germaine Taillefer..
Il a peint  beaucoup de portraits de ses contemporains mais très peu de natures mortes  toutes d'une grande simplicité et d'un raffinement consommé !  

lundi 6 octobre 2014

Roger Fenton (1819-1869)



Roger Fenton (1819-1869)
Still Life with ivory tankard and fruit (1860)
The Royal Photographic Society Collection at the National Media Museum

Le photographe anglais Roger Fenton est un  pionnier de la photographie qui fut le premier photographe de guerre, lorsqu'il photographia la Guerre de Crimée. Il fonde en 1853 la Royal Photographic Society et en 1854 commence à faire des portraits pour la famille royale. Il est toujours le secrétaire honoraire de la Royal Photographic Society lorsqu'il obtient le titre, et la mission, de photographe officiel de la  Guerre de Crimée. À son retour en Angleterre, ses images sont célèbres et il est reçu par la Reine Victoria. Ses photos sont exposées à Londres et à Paris et des gravures sur bois réalisées dont  les plus remarquables sont publiées dans le Illustrated London News.
Jusqu'en 1862, il poursuit une carrière de photographe de paysages et d'architecture et aussi de natures mortes, genre pour lequel il fut  aussi - dans le domaine de la photographie - un pionnier !  

dimanche 5 octobre 2014

Henri Matisse (1869-1954) - La desserte



Henri Matisse (1869-1954) 
La desserte (1897)
Collection Niarchos

Que voit-on ? Matisse a peint à plusieurs reprises des dessertes, en hommage au grand maître de la nature morte française, Chardin. Celle-ci, qui date de 1897, est la première qu'il peignit et peut être la moins célèbre. Elle est souvent surnommée La Desserte blanche par opposition à La Desserte rouge qu'il peignit 11 ans plus tard, en 1908 et qui est souvent présentée comme un manifeste du fauvisme.
Cette Desserte dite blanche fut présentée au Salon annuel en 1897, alors que Matisse  termine son apprentissage avec Gustave Moreau et suit les conseils de Camille Pissaro. Sa composition dense avec ce foisonnement d'objets, provoquèrent quelques remous, même si la toile fut âprement défendue par Gustave Moreau à qui l'emphase décorative de cette composition ne pouvait bien sûr  pas déplaire !  On reprocha aussi beaucoup à Matisse l'emploi trop intensif des  " blancs " contre lequel Pissaro l'avait pourtant mis en garde lorsqu'il lui fit visiter la collection impressionniste léguée à l’État par Caillebotte. Matisse y admira particulièrement Monet et cette admiration aboutit à La Desserte, savant compromis entre le réalisme hollandais et un art impressionniste encore sage.

Rappel : Le peintre français Henri Matisse, chef de file du Fauvisme figure majeure du 20e siècle, a peint tout au long de sa vie, un très grand nombre de Natures mortes dans des styles aussi différents que les périodes qu'il a traversées.  Il aimait particulièrement ce genre à tel point qu'une de ses toutes premières peintures connues, actuellement conservée eau Musée Malraux du Havre (France) est une nature morte, Nature morte au pichet peinte en 1896-97.

samedi 4 octobre 2014

Catherine Martha Wood (1856-1950)


Catherine Martha Wood (1856-1950) 

Still life with books and papers on a desk


La peintre britannique Catherine Martha Wood se spécialisa dans les natures mortes en optant pour le genre très particulier de la copie d'anciens adaptée aux désirs du commanditaire. Son style est très académique mais peut révéler quelquefois de bonnes surprises... comme dans cette nature au papiers et au livres  sur un bureau ou la profusion et le désordre apparent de la composition empruntent à la fois à Chardin et aux maîtres hollandais.  

vendredi 3 octobre 2014

Jean Lurçat (1892-1966) - Nature morte à la mandoline



Jean Lurçat (1892-1966) 
Nature morte à la mandoline (1960)

Rappel biographique : Le peintre, céramiste et créateur de tapisseries monumentales français, Jean Lurçat doit principalement sa notoriété à ses travaux de tapisserie dont il rénova en profondeur le langage. Après des études dans  l'atelier de Victor Prouvé, le chef de l'Ecole de Nancy Jean Lurçat s'installe à Paris où  s'inscrit à  l'académie Colarossi puis à l'atelier du graveur Bernard Naudin. Il découvre alors  Matisse Cézanne, Renoir. l devient ensuite apprenti auprès du peintre fresquiste Jean-Paul Lafitte avec lequel il mène, en 1914, un premier chantier à la faculté des sciences de Marseille. 
En 1917, Jean Lurçat fait exécuter par sa mère, ses premiers canevas : Filles vertes et Soirées dans Grenade. Dès la fin de la guerre, en 1918, il revient en Italie où il passe, en 1919 des vacances en compagnie de Rilke,  Busoni,  Hermann Hesse et Jeanne Bucher. Sa deuxième exposition se tient à Zurich cette année-là.
En 1920, il s'installe à Paris avec Marthe Hennebert (qui avait été, à partir de 1911, la muse de Rainer Maria Rilke). C'est elle qui tisse au petit point deux tapisseries : Pêcheur et Piscine. Il expose cette année-là au Salon des indépendants deux tapisseries et quatre toiles. En 1927,  il décore le salon de la famille David Weill  : il s'agit de quatre tapisseries au petit point et réalise L'Orage pour  Georges Salles (Musée d'art moderne) ). En 1928. il fait sa  première exposition à  New York. 
En 1930, il expose à Paris, Londres, New-York,  Chicago.
En juillet 1937, à Angers  la vision de L'Apocalypse (14e siècle) provoque chez lui un choc esthétique et artistique annonciateur de l'œuvre à venir. En 1938, Moisson (2,75 × 5,50 m) est tissée chez Tabard. La manufacture de  Beauvais  tisse les tapisseries pour quatre fauteuils, un divan et un paravent destinés à accompagner la tenture d'Icare. En 1939, il expose à New-York et Paris . En septembre, il s'installe à Aubusson avec  Gromaire et Dubreuil pour essayer de redonner vie à la tapisserie qui, à l'époque, subit une grave crise. Il met au point un nouveau langage technique : carton numéroté, palette réduite, tissage robuste à large point. Et désormais, il abandonne le travail à l'huile au profit de la gouache  Le Musée d'art moderne 
En 1944, ses tapisseries sont exposées à Paris et ses peintures à New-York.
Comblé d'honneur et au fait de la gloire, Jean Lurçat meurt subitement en janvier 1966 à  Saint Paul de Vence.  Sur sa tombe un soleil gravé dans la pierre avec une devise : « C'est l'aube ». Ces deux mots sont le début de la phrase, écrite par lui, qu'il avait fait graver sur son épée d'académicien :
« C'est l'aube d'un temps nouveau où l'homme ne sera plus un loup pour l'homme… »`


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jeudi 2 octobre 2014

Jacques Linard (1597-1645) - Nature morte aux coquillages et corail



Jacques Linard  (1597-1645)
Nature morte aux coquillages et corail
Fondation Custodia - Collection  Frits Lugt

Que voit-on ? Au 17e siècle, surtout dans les provinces du Nord, les coquillages provenant de pays lointains étaient collectionnés pour leur beauté et leur caractère exotique. Ils étaient ensuite exhibés dans les cabinets de curiosités et peints par les artistes. Rapportés aux Pays-Bas à bord de bateaux de commerce, ils étaient une denrée si rare en France que cette nature morte particulièrement épurée fut d’abord attribuée au peintre néerlandais Balthasar van der Ast (1593/94-1657). L’existence d’un petit ensemble homogène de natures mortes de coquillages réalisées par Linard – certaines signées et datées entre 1621/24 et 1640 – a permis de lui attribuer ce tableau oùla grande beauté de se coquillages rares est rehaussée par quelques branches de corail. 
 In Notice Fondation Custodia

Rappel biographique : du peintre français Jacques Linard  issu d 'une famille de peintre (son père Jehan Linard était un peintre connu) actif à Paris dès le début des années 1620, on connaît aujourd'hui moins d'une cinquantaine d'œuvres, en  très grande majorité des natures mortes. De tous les peintres  dit " de la Réalité ", Jacques Linard paraît le plus ancien à avoir traité les thèmes des cinq sens et des quatre éléments. Ses natures mortes mettant en scène des coquillages et des coraux sont parmi ses plus célèbres.

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mercredi 1 octobre 2014

Eduardo Arroyo (1937- 2018) - Le saladier d'argent

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Eduardo Arroyo  (1937- 2018)
Le saladier d'argent
(Coll. Priv.)

Le peintre contemporain, Eduardo Arroyo est né  à Madrid le 26 février 1937 a  étudié au Lycée français et à l'Instituto de Nuestra Señora de la Almudena puis à l'école de journalisme.
En 1958, il fuit l’Espagne franquiste et s’installe à Paris. Il pense se consacrer au journalisme mais s'intéresse très vite au pouvoir de l'image. En 1960, Ail participe au Salon de la jeune peinture. En 1964 et 1965, il participe aux expositions autour des nouvelles figurations organisées par Gérald Gassiot-Talabot (Mythologies quotidiennes, La Figuration narrative dans l’Art contemporain) et en peu de temps devient, en France, l’un des protagonistes essentiels de l’avant-garde figurative à contenu politique .
L'oeuvre d'Eduardo Arroyo est faite de périodes militantes, mais également de périodes humoristiques et ironiques Le rôle du peintre dans la société ainsi que la situation de l’intellectuel exilé sont deux thèmes d'une grande importance dans l'oeuvre d'Eduardo Arroyo.

Le retour en Espagne de l'artiste bouleverse sa peinture en désamorçant la dimension contestataire et accusatrice de son oeuvre. Il redécouvre l’Espagne : " Nous voulions affirmer qu'un tableau peut avoir des connotations littéraires, symboliques, avec des sujets... Dans un attitude tout à fait provocatrice. Mais je maintiens encore aujourd'hui qu'un tableau est une surface où tout peut et doit se passer. Y compris l'anecdote et l'allusion littéraire. " 

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