mercredi 31 octobre 2018

Victor Vasarely (1906-1997) - Nature morte

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Victor Vasarely (1906-1997) 
Cheyt-Ond, Eude linéaire, (Nature morte)
(Sérigraphie en couleurs) 

Le plasticien hongrois naturalisé français Győző Vásárhelyi, dit Victor Vasarely,  est généralement  reconnu comme étant le père de l'art optique.
 Victor Vasarely commence des études de médecine, qu'il arrête au bout de deux ans. Il s'intéresse alors au Bauhaus et étudie au Műhely de Sándor Bortnyik à Budapest de 1929 à 1930.
En 1930, il s'installe à Paris où il débute comme artiste graphiste dans des agences publicitaires comme Havas, Draeger, Devambez. C'est là qu'il effectue son premier travail majeur, Zebra (1939) considéré aujourd'hui comme le premier travail dans le genre Op art.
Pendant les deux décennies suivantes, Vasarely développe son propre modèle d'art abstrait géométrique, travaillant dans divers matériaux, mais employant un nombre minimal de formes et de couleurs. Peu enclin à travailler sur des petits formats ou à réserver ses oeuvres aux collections privées, Vasarely a de ce fait peint très peu de sujets à thèmes de natures mortes et aucune n'a été clairement  titrée comme telle. Il a réalisé par contre beaucoup d 'oeuvres monumentales qui se trouvent dans l'espace public. Il a ainsi travaillé pour de nombreuses entreprises et créé, entre autres, en  1972 le logotype du constructeur automobile français Renault, désormais célèbre, et dont la forme est toujours plus ou moins, la même plus de 50 ans après sa création.  Il réalisa également cette même année, avec son fils le plasticien Yvaral (1934-2002), la façade des studios de la radio  RTL au 22 rue Bayard dans le 8e arrondissement de Paris, en l'habillant de lames métalliques. Cette œuvre, démontée lors du déménagement de RTL en  2017, a fait l'objet d'un don de RTL Group à la Fondation Vasarely, d'Aix-en-Provence.
La fondation Vasarely est une institution à but non lucratif, créée par l'artiste avec son épouse Claire, et reconnue d'utilité publique en 1971. Elle comprend le musée didactique de Gordes (1970-1996) et le centre architectonique d'Aix-en-Provence (1976)  ainsi que deux musées « didactiques » à Pécs (1976) et à Budapest (1986) en Hongrie.
Les musées Vasarely de Pécs et de Budapest conservent des donations inaliénables ; celui de Pécs possède des œuvres d'autres artistes de sa collection (Soto, Morellet, Yvaral, Claire Vasarely).
Pierre Vasarely, le petit-fils de l'artiste, est son légataire universel, le titulaire du droit moral sur son œuvre et le président de la fondation Vasarely.

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mardi 30 octobre 2018

Nicolas de Largillière (1656-1746) - Nature morte avec instrument de musique

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Nicolas de Largillière (1656-1746) 
Nature morte avec instrument de musique, c. 1696-1700 
Musée des beaux-arts de Quimper

Que voit on ?  Largillière demeure un héritier de la tradition nordique : finesse du coquillage et subtiles moirures de la nacre, discret éclat de l'émail plus ou moins translucide de la porcelaine, éclat supérieur des perles, éclat plus sourd du métal de l'aiguière, brillance ou matité du bois, blancheur du papier de la partition opposée au jaunissement de la tranche des livres et à la patine du cuir des reliures agrémentées de dorures, velouté de draperies... L'étude du cahier de musique a permis d'identifier une partie de la partition. Nous pouvons y déceler le début du prologue de la tragédie en musique Phaëton, de Jean-Baptiste Lully, créé à Versailles en 1683. Cet extrait porte le texte "Cherchons la paix dans cet asile". Il semblerait que les pièces notées sur les autres feuilles du cahier rassemblent une collection d'airs célèbres à l'usage des amateurs de musique. Selon la notice du Musée de Quimper ou cette nature morte est conservée  : " Les natures mortes de Nicolas de Largillière sont, dans l'ensemble, brillamment traitées dans une harmonie colorée simple. Ici il semble avoir appliqué une technique plus rapide. Certaines parties sont juste esquissées avec une grande précision comme par exemple la poignée du couvercle de la coupe de nacre. L'éclat des matières est rendu par des rehauts de blanc posés assez hâtivement."

Rappel biographique : Avec Hyacinthe Rigaud, Nicolas de Largillière (ou Largillierre) est le grand maître du portrait en France à la fin du règne de Louis XIV et au début de celui de Louis XV. On peut toutefois dire presque sans exagération que, bien qu'il soit né à Paris, ce n'est pas un peintre français. Sa formation se fit, en effet, d'abord à Anvers, puis surtout en Angleterre, où il séjourna six ans, travaillant dans l'atelier de sir Peter Lely. À travers Lely, c'est la leçon de Van Dyck qu'il recueille, pour ensuite introduire cet enseignement dans le climat parisien. A l'exclusion de son célèbre  portrait de LouisXIV et de ses enfants, conservé à la Wallace Collection (Londres) ,  c'est surtout la bourgeoisie qu'il peindra, laissant l'aristocratie au pinceau de Hyacinthe Rigaud, le portraitiste officiel de Versailles.  
À sa mort, Largillière laisse derrière lui une tradition renouvelée pour le portrait ; il est en outre le maître de Jean-Baptiste Oudry, le grand maître français de la nature morte au 17e et 18e siècle et l'un de ceux qui ont le mieux contribué à enrichir la peinture française, à la fin du XVIIe siècle, en y faisant pénétrer les leçons flamandes. Il a peint très peu de natures mortes. Toutes sont des exemples de quasi perfection picturale. 

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lundi 29 octobre 2018

Edouard Manet (1832-1883) - La Corbeille de Poires

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Edouard Manet  (1832-1883)
La Corbeille de Poires, 1882
Musée Jacquemard-André, Paris

Que voit on ?  Parmi les chefs-d’œuvre qu'il avait patiemment réuni, le collectionneur Wilhelm Hansen s’était particulièrement attaché à cette nature morte, la Corbeille de poires d’Édouard Manet  qu'il avait acquis en 1916  sur les conseils de Théodore Duret, critique d’art influent, grand collectionneur et défenseur des impressionnistes.   L’artiste lui-même accordait une grande valeur à la nature morte qui occupe une place importante dans sa production. Peinte en 1882, cette œuvre testamentaire, d’une grande simplicité,  très caractéristique la dernière manière de Manet s’offre au regard du collectionneur comme un pur plaisir visuel, sans signification allégorique ou symbolique.

Rappel biographique :  le peintre français Édouard Manet est un peintre majeur de la fin du 19e siècle, initiateur de la peinture moderne qu'il libère de l'académisme,  C'est une erreur de considérer Édouard Manet comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel. Manet n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière, utilisées par les impressionnistes. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre (sujets espagnols et  odalisques entre autres).
On a beaucoup dit que lorsque Manet avait  peint des natures mortes, c'était  surtout pour des raisons financières qu'il l'avait fait. Il avouait lui-même avoir plus de facilités à les négocier que ses portraits. Cela ne signifie pas qu'elles aient été d'un intérêt mineur pour lui  bien au contraire : la scénographie qu'il impose à ses natures mortes est tout simplement prodigieuse, qu'il s'agisse de solo comme Le citron ou L'asperge ou de mise en scène collectives comme dans Fruits sur la table ou Le Panier de fruits ou d'hommage à d'illustres maitres  comme son hommage à Chardin avec La Brioche, 1870  (MET, New York).
Manet aimait authentiquement les natures mortes : « Un peintre peut tout dire avec des fruits ou des fleurs, ou des nuages seulement », affirmait-il. Une part non négligeable de son œuvre est consacrée à ce genre, avant 1870 surtout puis dans les dernières années de sa vie où la maladie l'immobilise dans son atelier. Certains éléments de ses tableaux constituent de véritables natures mortes comme le panier de fruits dans Le Déjeuner sur l'herbe, le bouquet de fleurs dans Olympia ou le pot de fleurs, la table dressée et différents objets dans Le Petit déjeuner dans l'atelier. Il en va de même dans les portraits avec le plateau portant verre et carafe dans le Portrait de Théodore Duret ou la table et les livres dans le Portrait d’Émile Zola. Mais les natures mortes autonomes, qui se revendiquent comme telles,  ne manquent pas dans l’œuvre de Manet !
Considérant l'importance de la nature morte chez Manet, beaucoup – et cela dès les années 1890 – y ont vu la marque la plus évidente de la révolution qu'il accomplissait, l'avènement d'une peinture uniquement préoccupée d'elle-même et débarrassée de la tyrannie du sujet. En refusant toute hiérarchie à l'intérieur même du tableau, en donnant autant d'importance à l'accessoire qu'à la figure, Manet assurément rompait avec les règles académiques. (...) Comme Cézanne et comme Monet qu'il influencera, Manet trouvait dans la nature morte, obéissante et disponible, un laboratoire d'expériences colorées dont il répercutait aussitôt les trouvailles dans d'autres compositions ; comme Cézanne et comme Monet, il dit cette curieuse obsession de l'éclatante blancheur et voulut peindre lui aussi ces tables servies avec leurs nappes blanches "comme une couche de neige fraîchement tombée" (Nature morte avec melon et pêches, National Gallery of Art, London). Manet, peintre de natures mortes, a médité les grands exemples anciens, celui des Espagnols et de leurs bodegones, celui des Hollandais et bien sûr celui de Chardin. Dans les années 1860, il joue des franches oppositions du noir et du blanc, bois sombre de la table, éclat d'une nappe ou serviette sur lesquelles il dispose ses notes colorées.
A sa mort, Édouard Manet laisse plus de 400 toiles, des pastels, esquisses et aquarelles. Ses plus grandes œuvres sont aujourd'hui visibles dans tous les musées du monde.

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dimanche 28 octobre 2018

Max Weber (1881-1961) - The Blue Labeled Bottle

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Max Weber (1881-1961)
The Blue Labeled Bottle, 1918
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Que voit on ? Sur une table en bois posée contre un rebord tapissé : une bouteille d'eau ou d'alcool fort  à l'étiquette bleue, une pomme verte et sa feuille, un pot en terre cuite vide, une couteau et un nappe en papier blanc froissé en forme de ce qui pourrait être un poisson, mais qui ne l'est pas ...

Rappel biographique : Le peintre, graveur et sculpteur américain d'origine russe, Max Weber, arrive aux États-Unis en 1891  avec sa famille qui et s'installe à New York. Il étudie au Pratt Institute de Brooklyn auprès d'Arthur Wesley Dow. En 1905, il part pour Paris. Il suit des cours à l'académie Julian et auprès d'Henri Matisse. Pendant son séjour parisien, il fréquente le salon de Leo et Gertrude Stein, et se lie d'amitié avec Henri Rousseau et Picasso. Il découvre les nouveaux courants de la peinture européenne, le fauvisme et le cubisme en particulier, qu'il va contribuer à introduire aux États-Unis. 
De retour à New York en 1909, il fréquente les milieux avant-gardistes et expose à la galerie 291 d'Alfred Stieglitz. Max Weber peint la plupart de ses œuvres les plus connues entre 1909 et 1917, comme The Geranium (1911), d'inspiration fauve , et Chinese Restaurant (1915), où il reprend les procédés du cubisme synthétique. Pendant cette période, il s'inspire de la ville, privilégiant des thèmes comme les gratte-ciel ou les intérieurs urbains. Dans ses études, il traduit le dynamisme de la ville américaine par la fragmentation des objets en mouvement.
Après 1917, Weber revient à la figuration, mais continue à être fasciné par l'exploration de la forme et de la couleur. Nombre de peintures réalisées pendant les vingt dernières années de sa carrière s'inspirent de la culture juive, notamment de thèmes hassidiques. À l'instar d'autres artistes émigrés, Il milite dans des mouvements socialistes pendant les années 1930 et devient en 1937 président national du Congrès des artistes américains, un groupe d'artistes antifascistes. Il enseigne à l'Art Students League de New York, où le jeune Mark Rothko suivra ses cours de peinture.
 Max Weber a laissé des écrits, dont Essays on Art (1916) et Primitives (1926).
 Il a peint plusieurs natures mortes très influencé par la touche de Cézanne.
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samedi 27 octobre 2018

Henri Matisse (1869- 1954) - Pots et fruits

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Henri Matisse (1869- 1954) 
Pots et fruits, 1901
Hermitage Museum, St Petersburg 

Que voit on ? Cette nature morte de Matisse fait partie de la période des premières que l'on situe toutes avant 1905 et dont le Musée de l'Ermitage de St Petersbourg possède plusieurs magnifiques exemples.  dans cette période Matisse laisse exploser ses talents de coloristes sans la moindre retenue et dans une pâte picturale  d'une densité très différente de celle sa peinture par la suite.

Rappel Biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec des livres, en juin 1890.Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio,  il peint une une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)

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vendredi 26 octobre 2018

Wayne Thiebaud (1920-2021) - Fish

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Wayne Thiebaud (1920-2021)
Fish, from Delights, 1964
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 Que voit on ?  Un bac rempli de sardines prêtes a être conditionnées en boîtes. Une rangée est encore manquante.  C'est une des rares dessins de Wayne Thiebaud, surtout célèbre pour son oeuvre peint.

Rappel biographique : Le peintre américain d'origine Wayne Thiebaud, âgé à ce jour de 98 ans et dont une célèbre toile avait été publiée au début de ce blog en 2014, est  un artiste discret,  de plus en plus considéré comme un des artistes majeurs du 20e et 21e siècle aux Etats-Unis.
Le travail de Wayne Thiebaud se caractérise par des peintures d'objets alimentaires de grande consommation, comme des pâtisseries, vues dans des cafétérias. Les experts se sont souvent  demandés en examiner l'oeuvre de Thiebaud s'il n'avait pas passé beaucoup de  temps dans l'industrie agro-alimentaire pour se familiariser avec son sujet ?  Et en effet c'est exactement ce qu'il a fait en prenant pour premier emploi un  travail de serveur à Long Beach, dans le café « Mile High and Red Hot » (Glace et hot-dog). Cet intérêt pour les objets du quotidien, confondus ensuite avec ceux de la culture de masse,  associa son nom au mouvement du Pop-Art. Cependant, une fois réduit le tapage médiatique autour du pape du pop art  (Andy Warhol), on remarqua - non sans stupeur -  que les œuvres de Wayne Thiebaud, effectuées dans les années 50 et 60 étaient légèrement antérieures à celles des autres artistes de cette tendance... de là à lui attribuer une influence définitive comme précurseur de ce mouvement, il n'y avait qu'un pas  qui aujourd'hui est franchi avec justesse.
Outre les pâtisseries, Wayne Thiebaud a également peint des paysages, des rues, ainsi que des personnages populaires, comme Mickey. Certaines de ses toiles récentes, comme Sunset street (1985) ou Flatland river (1997) sont remarquables pour le traité hyper réaliste, et se rapproche du travail d'un Edward Hopper, qui était tout aussi fasciné par ces scènes du quotidien américain.
Dans sa peinture, Wayne Thiebaud se concentre sur la banalité de façon à suggère l'ironie et la distance vis-à-vis de son sujet.
Wayne Thiebaud se considère comme un peintre, mais paradoxalement pas comme un artiste. C'est un lecteur vorace, qui a l'habitude de lire de la poésie, celle de son poète préféré William Carlos Williams par exemple, à ses élèves.
En septembre 2010,  alors qu'il fêtait son 90 e anniversaire, Wayne Thiebaud réalisa un dessin pour le 12e anniversaire de Google qui l'afficha sur sa page d'accueil. Le dessin était exécuté dans le style bien reconnaissable de Wayne Thiebaud, et montrait un gâteau sur lequel est écrit Google  et où le "l" était remplacé par une bougie.
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jeudi 25 octobre 2018

Gustave Caillebotte (1848-1894) - Nature morte avec pêche, pomme, raisins sur une feuille

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Gustave Caillebotte (1848-1894)  
Nature morte avec pêche, pomme, raisins sur une feuille, 1872   
Collection particulière 

Que voit on ? Cette nature morte d'une grande simplicité  appartient aux premiere oeuvres de Caillebotte. Il a 24 ans quand il peint se petit tableau dont chaque element semble vouloir démontrer d'une importance cruciale. Intrigante petite toile qui  co tient déjà tout le talent du grand coloriste que sera Caillebotte, maitre absolu de la nature morte à l'étalage.

Rappel Biographique : le peintre français Gustave Caillebotte fut aussi mécène, collectionneur  et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882. Le talent de Caillebotte fut longtemps méconnu (sauf aux États-Unis) au profit de son rôle de « mécène éclairé ». Le peintre fut redécouvert dans les années 1970 à l'initiative de collectionneurs américains. Les rétrospectives de ses œuvres sont désormais fréquentes. Certains de ses tableaux se trouvent maintenant au musée d'Orsay à Paris. Caillebotte est l'un des premiers grands peintres français à exposer régulièrement aux États-Unis, où il rencontre un vif succès, et où se trouvent aujourd'hui nombre de ses toiles. Il est l'un des fondateurs du courant « réaliste », qu'illustrera par exemple au 20e siècle l'américain  Edward Hopper. Fortuné, il n'a pas besoin de vendre ses toiles pour vivre, si bien que ses descendants possèdent encore près de 70 % de ses œuvres. À sa mort, Martial et Auguste Renoir son exécuteur testamentaire, prennent les dispositions pour que l’État accepte le legs de ses tableaux impressionnistesLes historiens d'art qualifient volontiers cet artiste « d’original et audacieux ». Sa technique ne l'est pas moins assez proche de l'art photographique, mais, par de puissants effets de perspectives tronquées, les distances et les premiers plans sont écrasés et l'horizon absent, d'où la perception instable et plongeante (Caillebotte invente la vue en plongée dans la peinture). Les effets de vue plongeante s'imposent dans son art à travers les personnages au balcon et ses vues en surplomb des rues et des boulevards. 
Dans ses natures mortes saisies souvent dans des cadrages et sous des angles inhabituels, il s'intéresse surtout à l'aspect préparé et alimentaire. Il affectionne les natures mortes à l'étalage dont il croque le plan sur les marchés, dans les restaurants, ou dans les boutiques et qu'il retravaille entièrement dans son atelier, car contrairement aux impressionnistes qui peignent en plein air, Caillebotte retravaille toutes ses esquisses à l'atelier. 
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mardi 23 octobre 2018

Berthe Morisot (1841-1895) - La cage

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Berthe Morisot (1841-1895)
La cage, 1885
National Museum of Women on the Arts, Washington DC

Que voit-on ?  Une cage a oiseau vide de ses occupants mis pleine de petites mangeoires en porcelaine de chine et d'un nid douillet en coton rose. Malgré ce luxe et ce confort, point d'oiseau dans cette cage. L'occupant aura préféré la liberté...comme Berthe Morisot elle même d'ailleurs tout au long de sa vie. 

Rappel biographique : La peintre et artiste française Berthe Morisot fut membre fondatrice et doyenne du mouvement d'avant-garde que fut l'Impressionnisme. Les étapes de la carrière de Berthe Morisot ne sont pas très marquées car elle a détruit toutes ses œuvres de jeunesse. C'est à peine si l'on discerne une influence d'Édouard Manet ou de Pierre-Auguste Renoir vers la fin de sa vie. Après sa mort, la galerie Durand-Ruel avait organisé une rétrospective de ses peintures, aquarelles, pastels, dessins et sculptures : il y avait plus de 400 pièces !  Berthe Morisot était sans aucun doute une « rebelle » et sa volonté de rupture avec les traditions, la transcendance de ses modèles, et son talent ont fait d'elle « la grande dame de la peinture ».  Elle a peint beaucoup de portraits (de femmes et d'enfants principalement), énormément de paysages mais très peu de natures mortes, ce qui les rend d'autant plus rares et appréciables.
Cette Nature morte à la corbeille de fruits est sensiblement différente du point de vue stylistique du reste de ses peintures. On y décèle l'influence à peine masquée à la fois de Manet et Renoir. On pense notamment à  Fruits sur la table (1864) de Manet  et à Nature morte morte aux pêches et aux raisins de Renoir

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lundi 22 octobre 2018

Natalia Gontcharova (1881-1962) - Nature morte avec Chapeau et Ombrelle

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Natalia Sergeïevna Gontcharova  (1881-1962)
Nature morte avec Chapeau et Ombrelle, 1908-09
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Que voit on ? : Sur une guéridon recouvert d'un drapé blanc et placé devant une fenêtre  : une ombrelle bleue posée comme les couteaux dans les natures mortes classiques, c'est-a-dire à cheval sur l'entablement et le vide ; un chapeau d"été qui a lui seul est une vraie nature morte portable puisque l'on y trouve une rose, une branche de verdure et un oiseau empaillé ; sous le chapeau et l'ombrelle on remarque  un tissu vert  dont les transparences laissent entrevoir qu'il est mousseline et qu'il servira sans doute à transformer le chapeau en moustiquaire si besoin est. Au fond de la composition : un pot en céramique  vernissée contenant un bouquet de fleurs des champs. Nous sommes dans la campagne russe  un jour d'été, bien avant la première Guerre mondiale et sous le règne du tsar Nicolas II, une époque ou le mouvements de l'avant-garde artistique russe est en pleine expansion...

Rappel biographique :  La peintre, dessinatrice et décoratrice de théâtre russe Natalia Sergueïevna Gontcharova (Наталья Сергеевна Гончарова),  est la petite nièce de  Natalia Nikolaïevna Gontcharova, l'épouse du poète  Alexandre Pouchkine. Elle fut naturalisée française en 1939 sous le nom de Nathalie Gontcharoff.
Dès 1911, elle participa au mouvement futuriste (livre-objet) 1912-1915, puis à la création du rayonnisme en 1912-1913, un mouvement non-figuratif. En 1912, elle expoae pour le Cavalier bleu à Munich et en 1913 à la galerie Der Sturm à Berlin. Cette même année 1913, une grande rétrospective lui est consacrée à Moscou, dont le catalogue s'élève à près de 700 numéros, puis, en 1914, une exposition personnelle, au bureau artistique de Mme Dobytchina à Saint-Pétersbourg ; elle y montre ses derniers travaux rayonnistes. Elle est présentée en 1914 au Salon des indépendants à Paris, aux côtés de Michel Larionov, Alexandra Exter et Georges Yacoulov, grâce à l'appui des époux Sonia Delaunay et Robert Delaunay, sollicités par Exter.
Dans les années 1920, elle est un des principaux peintres des Ballets russes de Diaghilev et conçoit notamment les décors pour Les Noces de Stravinski. Elle travaille aussi pour Ida Rubinstein, les Ballets russes de Monte-Carlo.
Peintre de l'École de Paris, elle est aussi membre du Salon d'automne depuis 1921, et elle participe régulièrement au Salon des Tuileries et au Salon des indépendants. La guerre et l'après-guerre sont une période de grande pauvreté et d'oubli pour Gontcharova et Larionov et il faut attendre 1954 pour qu'à l'occasion des grandes rétrospectives Serge de Diaghilev à Londres, on recommence à parler d'eux. Ils se marient en 1955. Une grande rétrospective de l'œuvre de Larionov et de Gontcharova est organisée à Londres par le Conseil d'art de Grande-Bretagne en 1961. Le musée d'art moderne de la ville de Paris lui consacre également, ainsi qu'à Larionov, une rétrospective, après sa mort.

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dimanche 21 octobre 2018

Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) - Nature morte avec violon et flûte à bec,

Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) Nature morte avec violon et flûte à bec, 1741 Huile sur toile, 63 x77cm Collection particulière

Jean-Baptiste Oudry (1686-1755)
Nature morte avec violon et flûte à bec, 1741
Huile sur toile, 63 x77cm
Collection particulière

Que voit-on ? Cette composition mêle deux sujets qui se trouvent rarement  ensemble sur meme support : les fruits et les instruments de musique.  Ils sont ici séparés (ou reliés selon l'angle que l'on choisit), par des livres et des partitions et par l'entablement en bois commun qu'ils partagent.

Rappel biographique : Le peintre et graveur français Jean-Baptiste Oudry est surtout célèbre pour ses peintures de chiens de chasse, ses natures mortes animalières et ses animaux exotiques. Fils de Jacques Oudry, maître peintre et marchand de tableaux sur le Pont Notre-Dame, et de sa femme Nicole Papillon, qui appartenait à la famille du graveur Jean-Baptiste-Michel Papillon, Jean-Baptiste Oudry étudia tout d'abord à l'Ecole de la Maîtrise de Saint-Luc, dont son père était directeur. Il fut placé ensuite chez le grand peintre du roi Nicolas de Largillière, dont il devint bientôt le commensal et l'ami. Après avoir peint quelques sujets religieux et un portait du Tsar Pierre 1er, il rencontre le marquis de Beringhen, premier écuyer du roi. Cette rencontre est décisive car le marquis commande à Oudry de nombreux ouvrages pour le roi. Dès lors on octroie à Oudry un atelier dans la cour des princes aux Tuileries et un logement au Palais du Louvre où il forma un cabinet renommé. 
Oudry suivait les chasses royales et faisait de fréquentes études dans la forêt de Compiègne.
L'intendant des finances, Fagon, le prit à son service et le chargea de rétablir la manufacture de Beauvais, tombée en décadence. Oudry s'adjoignit Boucher et Natoire pour exécuter la copie des tableaux. On lui confia également l'inspection de la manufacture des Gobelins, où l'on exécutait les tapisseries des chasses du roi d'après ses tableaux.
Jean-Baptiste Oudry a peint le portrait, l'histoire, les chasses, le paysage, les animaux, les fruits, les fleurs ; il a imité les bas-reliefs ; il a fait du pastel, de la décoration ; il aussi gravé à l'eau-forte. On lui doit deux conférences qui furent lues à l'Académie, « Sur la manière d'étudier la couleur en comparant les objets les uns avec les autres » et « Sur les soins que l'on doit apporter en peignant ». Oudry a laissé un grand nombre de dessins dont les plus connus sont les 275 dessins qui servirent à l'édition dite des Fermiers généraux des Fables de La Fontaine, gravées par  Charles-Nicolas Cochin. Il est également l'auteur d'un Almanach de rébus paru en 1716

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samedi 20 octobre 2018

Achille Laugé (1861-1944) - Nature Morte au Bouquet et aux Poires

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Achille Laugé (1861-1944)
Nature Morte au Bouquet et aux Poires, 1905
Collection particulière

Que voit-on ? Dans une atmosphère très lumineuse et même presque aveuglante, un bouquet de fleur dans un vase et trois poires  sur un entablement blanc.  L'extraordinaire luminosité de cette nature morte en rehausse l'aspect pointilliste.

Rappel biographique : Achille Laugé,  est un peintre et lithographe post-impressionniste français né dans une famille de paysans de l'Aude qui le destinait au métier de pharmacien.   De 1876 à 188, il  fréquente l'école des beaux-arts de Toulouse, en même temps qu'il fait un stage dans une pharmacie de cette ville. Il y fait la connaissance d'Antoine Bourdelle, Henri Martin et Henri Marre.
En 1882, il s'installe au no 13 rue Radziwill à Paris et il entre à l'École nationale supérieure des beaux-arts. Il y est successivement l'élève d'Alexandre Cabanel et de Jean-Paul Laurens jusqu'en 1886. Il y retrouve Bourdelle et rencontre Aristide Maillol qui a pu dire : « C'est Laugé qui m'a appris à mettre un homme debout ». Il entretient une relation amicale toute sa vie avec eux.
Laugé étant pauvre et Bourdelle aussi, ce dernier accepte avec reconnaissance de partager sa mansarde du no 24 rue Bonaparte à Paris. Il partage l'atelier de Maillol, au no 79 rue de Sèvres, et demeure dans la capitale jusqu'en 1888. Pendant cette période de formation, il subit l'influence de Georges Seurat, de Paul Signac et de Camille Pissarro.
Quand il revient dans sa famille, il ne pratique pas la technique apprise aux Beaux-Arts mais adopte la division du ton.
« Laugé aurait pu se contenter de faire partie de ces petits maîtres régionaux aux toiles pittoresques, attachantes parce que caractéristiques de leur terroir natal. Mais il n'est pas passé а côté du grand mouvement qui, dans la suite de l'impressionnisme, bouleverse la peinture à partir de la décennie 1880. L'emploi d'un nombre très restreint de couleurs pures et la touche divisée qui apparaissent dans l'essentiel de son oeuvre évoquent une communauté de recherche picturale avec le néo-impressionnisme. Son orientation vers une nouvelle manière de peindre, associée à une poésie qui lui est propre, fait de lui mieux que le félibre qui chante son Languedoc natal et lui donne la dimension d'un artiste national. »  (Nicole Tanburin)
Vers 1905, constatant l'insuccès de la technique qu'il pratique depuis près de vingt ans et pressé par le besoin, il adopte une manière moins stricte ; avec une pâte plus riche et une touche plus large, il peint avec plus de liberté.


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vendredi 19 octobre 2018

Adriaen van Utrecht (1599-1652) - Nature morte de poissons à l'étalage

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Adriaen van Utrecht (1599-1652)
Nature morte de poissons à l'étalage, c.1630
Musée des Beaux arts, Ghent.

Que voit on? Une étale de poissonnier richement achalandée de toutes les sortes de poissons que la générosité de la Mer du Nord était capable d'offrir à cette époque là... En comparaison on serait  très déçu par ce que propose les filets de pêcheurs aujourd'hui au même endroit !   Plusieurs espèces ont même sans doute déjà disparu  ou font l'objet de pêches strictement encadrées comme le thon rouge largement représenté sous toute ses formes dans cette nature morte !

Rappel biographique : contrairement à ce que suggère son patronyme, Adriaen van Utrecht est natif d'Anvers.  Il est d'abord influencé par Frans Snyders, puis Jan Fyt. Il voyage en France, en Allemagne et en Italie, où il découvre le style baroque et les effets du clair obscur. Après son retour à Anvers, en 1625, il est admis à la guilde de Saint-Luc. Van Utrecht dirige alors son propre atelier de 1626 à 1646. Il compte parmi ses élèves Philip Gyselaer et Cornelis van Engelen. Son style a également influencé Jan Davidsz de Heem, Evaristo Baschenis et Nicolas de Largillière
Il est particulièrement connu pour ses natures mortes, d'animaux, de gibier, de fruit et de légumes. Il peint également des tableaux de chasse, des vanités, des étals de poissons et des scènes de ferme, avec en particulier des dindons, des perroquets et des paons. Il a collaboré avec plusieurs autres artistes, dont il a pu ici et là  réaliser les éléments de nature morte, comme cela se pratiquait souvent à cette époque. Il a aussi collaboré avec Willeboirts Bosschaert pour le compte de Constantijn Huygens, dans la réalisation des décors de la Huis Ten Bosch à La Haye en 1646.

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jeudi 18 octobre 2018

Arshile Gorky (1904-1948) - Still Life (Red and Yellow)

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Arshile Gorky (1904-1948) 
 Still Life (Red and Yellow), 1930
Private collection 

Que voit on ? Une nature morte avec buste d'homme, fruits et palettes du peintre sur un  entablement rouge 

Rappel biographique :  Le peintre aménien Arshile Gorky (Արշիլ Գորկի) a deux ans quand son père quitte le foyer pour les États-Unis. Il échappe au génocide arménien de 1915 et se réfugie avec sa mère et sa sœur à Erevan, en Arménie russe. Sa mère périt durant la famine de l'hiver 1918-1919.
Il émigre aux États-Unis en 1920 et mène une vie de bohème. D'abord installé à Providence (Rhode Island), il vient à New York en 1925 et se forme à la Grand Central School of Art. Ses premières toiles sont influencées par Cézanne et Picasso avant d'être inspirée par le surréalisme.
À partir du milieu des années 1930, sa peinture acquiert une certaine reconnaissance et il reçoit notamment la commande officielle d'une décoration murale pour l'aéroport de Newark. En janvier 1944, en exil à New York, André Breton découvre ses tableaux. Ils se rencontrent en décembre de la même année. En 1947, pour tenter d'enrayer un cancer diagnostiqué tardivement, il doit subir une opération chirurgicale aux conséquences traumatisantes. « Cette opération [intervient] après une série de catastrophes : la disparition d'une grande partie de son œuvre dans l'incendie de son atelier, un grave accident de voiture et le départ de sa femme ». Arshile Gorky ne parvient pas à s'en remettre et se suicide par pendaison à l'âge de 44 ans.

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mercredi 17 octobre 2018

Giovanna Garzoni (1600-1670) - Natura morta con pesche e carruba

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Giovanna Garzoni (1600-1670)
Natura morta con pesche e carruba
 (Tempera sur parchemin)
 Palazzo Pitti

Que voit on ?   Dans le plat en céramique vernissée, une demi douzaine de belles  pêches  à la chair généreuse et à la peau si lustrée qu'on pourrait les confondre avec des pommes et  devant le plat une caroube, fruit  très  fréquemment représenté par Govanna Garzoni.  Les caroubes sont les fruits ducCaroubier,  aussi appelé carouge ou  pain de saint Jean-Baptiste ou  figuier d'Egypte ou fève de Pythagore. Les  caroubes se présente sous la forme de  gousses de 10 à 30 cm de long sur 1  à 3 cm de largeur. Initialement vertes, elles deviennent brunes foncées au stade de maturité, ce qui se produit au mois de juillet de l'année suivante. Elles sont courbées, coriaces, épaisses et indéhiscentes. Dans l'antiquité la farine de ses fruits servaient a nourri les animaux et principalement à engraisser les porcs. 

Rappel biographique : Giovanna Garzoni est sans aucun doute l'une des plus extraordinaires peintres de nature morte de l'Ecole Napolitaine non seulement par sa façon de peindre (par petites touches rapprochées immédiatement identifiable) et par  les supports sur lesquels elle a peint (toujours des petits formats sur parchemin ou papier) que par l'immense  célébrité qu'elle acquit de son vivant,  faisant d'elle, l''une des peintres les plus adulées et les plus demandées de son époque.
Après un premier séjour à Venise entre 1625 et 1630,  où ses premières oeuvres la font immédiatement remarquer de quelques grandes familles de la ville, elle commence très rapidement à travailler pour les grandes cours d'Italie. A Rome, elle reçoit des commandes de la famille Colonna. A Naples, elle entre  au service du vice-roi. Entre 1632 et 1637,  elle est employée par Victor-Amédée Ier de Savoie.... Toutes les cours de la péninsule se l'arrachent et veulent posséder des oeuvres d'elle. Giovanna Garzoni passe d'une cour à l'autre, consciente de sa valeur et de son succès et travaillant toujours pour le plus offrant !
Entre 1642 et 1651, on la retrouve comme peintre de la prestigieuse cour grand-ducale de Florence, où elle restera le plus longtemps, forte de l'infaillible soutient et de l'admiration (presque sans limite) d'une bonne partie de la famille Medicis  Le grand-duc Ferdinand II  de Medicis et son épouse Vittoria della Rovere, son cousin le prince Laurent, et les cardinaux Carlo, Giovancarlo et Leopoldo, furent ses grands admirateurs, et ses soutiens constants, à tel point que les galeries florentines conservent encore aujourd'hui un nombre considérable de ses oeuvres.  Bien avoir quitté la  cour  Florentine pour retourner à Rome en 1650, elle continue à travailler pour elle, comme si un lien indefectible les liait.  C'est ainsi qu'entre  1650 et 1670,  sur  commande de Ferdinand II de Médicis  pour la  Villa di Poggio Imperiale, elle exécuta vingt petits natures mortes absolument qui restent parmi les plus belles  de son époque ;  plusieurs sont aujourd'hui conservées au Palais Pitti à Florence.
En 1666,  Giovanna Garzoni, sans enfants,  légua toute sa succession à l'association romaine de peinture Accademia di San Luca, à condition que celle ci lui fasse construire un  tombeau dans l'église Santi Luca e Martina.  On peut toujours voir aujourd'hui ce monumental tombeau, oeuvre de Mattia de Rossi, à la droite de l'entrée de cette église.
Largement autodidacte,  il est probable que  Giovanna Garzoni ait été influencée par  plusieurs de ses contemporains à commencer par la peintre Fede Galizia mais aussi sans doute par le napolitain Giovanni Battista Ruoppolo ou par  Jacopo Ligozzi (présent dans les collections grand-ducales florentines). Outre ses natures mortes, elle fut aussi  l'auteur d'illustrations botaniques, de petits portraits, de copies de tableaux, privilégiant toujours la technique de la détrempe sur parchemin et les petits formats.

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mardi 16 octobre 2018

Tamara de Lempicka (1898-1980) - Pearl, Study for Still Life with Seashells

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Tamara de Lempicka (1898-1980)
Pearl. Study for Still Life with Seashells, 1949
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 Que voit on ? Une coquille d'huitre  brisée et sa perle, étude préliminaire de la peintre Tamara de Lempicka pour son grand tableau  Still Life with Seashells, déjà publié sur ce blog  et dans lequel elle préfèrera se rapprocher de la  célèbre Coquille  d'Odilon Redon dont elle accentua encore un peu plus la symbolique sexuelle.  Seules rescapées de cette étude dans la version finale : les deux perles en bas à gauche de la grande composition.

Rappel biographique : Tamara de Lempicka est une peintre polonaise représentative du mouvement Art déco. Fille de Boris Gorski, juif russe, et d'une mère polonaise, son enfance se passe dans un milieu aisé et cultivé entre Saint-Pétersbourg, Varsovie, Lausanne et Paris. En 1920, à l'Académie Ranson à Paris, elle reçoit l'enseignement de Maurice Denis et à l'Académie de la Grande Chaumière celui d'André Lhote. C'est là qu'elle forge petit à petit son style qui, dans une synthèse de l'art maniériste de la Renaissance et du néo-cubisme, va correspondre parfaitement à la mode de son temps. L'envol de sa carrière coïncide avec sa première exposition personnelle à Milan en 1925. En France, elle participe pleinement à la vie artistique et mondaine parisienne où elle rencontre André Gide, Suzy Solidor, de riches industriels, des princes russes émigrés, etc. En 1928, elle installe sa maison-atelier au no 7 de la rue Méchain, dans le 14e arrondissement, conçue par Robert Mallet-Stevens. A partir de 1929,  elle expose simultanément en Pologne (médaille de bronze à l'exposition internationale de Poznan), à Paris (dans quatre salons et à la galerie Colette Weil) et aux États-Unis (Carnegie Institute de Pittsburgh).
Tamara de Lempicka occupe une place à part dans l'art du 20e siècle : malgré une production modeste (à peine 150 tableaux dans sa meilleure période, qu'on situe entre 1925 et 1935), ses œuvres évoquent et reflètent le style et la mode des années folles de l'entre-deux-guerres. Avec une stylisation néo-cubiste, ses œuvres, principalement des portraits, se caractérisent par un modelé accentué, des couleurs vives mais dans une gamme restreinte, mises en valeur par des fonds gris ou noirs. La composition très resserrée s'inspire du cadrage cinématographique. Bien que la nature morte ne soit pas sa spécialité, elle en a peint une vingtaine.


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lundi 15 octobre 2018

Charles-Joseph Flipart (1721-1797) - Bodegon

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Charles-Joseph Flipart (1721-1797)
Bodegon, c. 1779 
Museo del Prado

Que voit on ? Une nature morte  en trompe l'oeil d'objets hétéroclites présentés sur une table rococo : deux petits tableaux dont l'un semble être inspiré d'une scène italienne de carnaval  dans le gout de Longhi  et l'autre d'un paysage hollandais ;  un portrait en ombre chinoise d'une dame en coiffe de dentelle ; une vielle à roue, instrument des rues  ; de lettres enroulées, des livres, un soufflet à cheminée, des rubans et deux anamorphoses c'est à dire deux images déformées et lisibles uniquement à l'aide d'une lunette ou d'un  lorgnon que l'on voit apparaitre d'ailleurs sur l'une d'elle.  Une nature morte décorative  qui fait partie des rares réalisées par ce peintre de cour à la fois étrange et léger qui peignait sur toute sorte de support... de  l'éventail à la table de salon ! 

Rappel biographique : Charles Joseph Flipart (1721-1797) était un peintre et graveur français - ne pas confondre avec son frère Jean-Jacques Flipart (1719-1782). Issu d'une dynastie d'artistes, il fut d'abord formé par son père Jean-Charles Flipart. Tres tôt il se rendit à Venise où il poursuivit ses études de peinture avec Tiepolo et Amigoni et se forma à la gravure avec Joseph Wagner. Après être resté quelques temps à Rome, il fut nommé en 1770 "peintre et graveur de la cour" par le roi d'Espagne Carlos III  Il fit les portraits du roi et de la reine d'Espagne, quelques scènes de genre et tableaux décoratifs,  très peu de natures  mortes, (celle présentée  ci-dessus est peut être même la seule ! ) puis mourut à Madrid en 1797. Ses compositions (jamais anodines) sont principalement conservées au Musée du Prado à Madrid.

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dimanche 14 octobre 2018

Pieter Boel (1622-1674) - Nature morte, Allégorie des vanités du monde

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Pieter Boel (1622-1674) 
Nature morte - Allégorie des vanités du monde, 1663
 Palais des Beaux Arts, Lille

Que voit on ? Une accumulation de biens précieux et de symboles de pouvoir.  Le très grand instrument posé contre la chaise est une trompette marine, un instrument doté d’une seule corde, sur laquelle on frottait un archer, très en vogue au 17e siècle dans les opéras baroques.
Le somptueux plat au centre du tableau décrit les amours tragiques de la déesse Vénus voyant partir son amant Adonis à la chasse au sanglier... dont il ne revint jamais. 
Selon la notice du Musée de Beaux arts de Lille où cette oeuvre impressionnante est conservée :  
" Le but de cette nature morte est de présenter au spectateur tous les attributs possibles de la richesse et des plaisirs terrestres. Le plaisir de la musique d’abord, à gauche, avec un groupe de cinq instruments. Le plaisir d’apprendre, avec cette mappemonde au centre et ces livres, posés sur le sol à droite de la composition. Le plaisir artistique, avec ce sublime plateau d’orfèvrerie et les instruments du peintre : la palette et le pinceau. On remarque aussi au sommet de cet amoncellement une couronne, un turban posé sur un manteau d’hermine, une mitre d’évêque, ainsi qu’une tiare papale. Autant de symboles du pouvoir des rois et de la religion sur terre. Deux détails cependant mettent en garde le spectateur contre la tentation d’être séduit par ces belles choses. Le premier se trouve au sommet de la pyramide formée par les objets. Il s’agit d’un crâne. Avec ses yeux creux, il semble observer ces signes de richesse. Il nous rappelle que la mort triomphe toujours, et que peu importent les fastes de la vie et nos occupations sur terre, devant la mort, nous sommes tous égaux.
À l’arrière-plan, un sarcophage en pierre porte l’inscription Vanitati S, soit « le sacrifice de la Vanité ». Voilà en somme le message de l’œuvre : quelles que soient vos richesses, il faut se défaire de la futilité et de la vanité des biens matériels, sous peine de se retrouver dans un sarcophage ! "

Rappel biographique : Pieter Boel, ou Pierre Bol est un peintre et graveur flamand connu principalement pour ses compositions religieuses, sujets allégoriques, animaux, natures mortes, fleurs et fruits.  Après une carrière  couronnée de succès a travers une bonne partie de l'Europe, il s'installe vers 1660 à Paris et succède à Nicaise Bernaerd, le Flamand (1608-1678), alors peintre du roi. Il travaille aux Gobelins pour Louis XIV. En collaboration avec Genoels dit Archimède (1640-1723), il réalise entre 1669 et 1671, quatre-vingt-une études d'animaux et d'oiseaux pour les compositions intitulées les Douze mois, dans les dessins de Charles Le Brun. Il s'inspira des oiseaux et mammifères de la ménagerie du château de Versailles. Ces oeuvres sont dispersées et le Louvre en conserve vingt. Cette collaboration se poursuit pour les commandes faites par le comte de Monterey, gouverneur général des Pays-Bas.

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samedi 13 octobre 2018

Giacomo Ceruti (1698-1767) detto Il Pitocchetto - Natura morta con castagne...

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Giacomo Ceruti (1698- 1767) detto Il Pitocchetto 
Natura morta con castagne arrostite su un piatto
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Que voit on ?  Sur une entablement d  pierre un plat en étain sur lequel sont posées quelques châtaignes grillées  dont l'enveloppe carbonisée et éclaté laisse entrevoir la chair cuite à point.  
Le fond volontairement sombre de la composition revèle toute la subtilité des couleurs du premier palan.

Rappel biographique  :  Giacomo Ceruti, dit aussi Il Pitocchetto  est un peintre italien du 18e siècle, principal représentant du style « paupériste » du 18e siècle, à travers ses scènes décrivant  la vie de gens misérables, caractérisées par une grande intensité émotionnelle et une expressivité peu commune des personnages. En dehors de ces portraits, il a  réalisé aussi de très étonnantes natures mortes, relativement en rupture par rapport  au style convenu que ce genre adoptait à son époque en Italie.  Il est souvent considéré comme un précurseur, dans l'art pictural, des préoccupations morales et sociales des Lumières.

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Henri Matisse (1869-1954) - Nature morte au pichet ca. 1896


Henri Matisse (1869-1954) Nature morte au pichet ca. 1896 Huile sur toile 33 x 41 cm MuMa Le Havre


Henri Matisse (1869-1954)
Nature morte au pichet ca. 1896
Huile sur toile 33 x 41 cm
MuMa Le Havre


Que voit on ? Cette Nature morte au pichet  se réfère à l’œuvre de Chardin en optant pour une juxtaposition claire et statique des objets. La rigueur du plan rectiligne de la table est contrebalancée par la courbe des objets et l’arrondi des fruits. Bassine d’étain, bouteille en verre noir, pot en argent, fruits et couteau sont disposés de manière aérée sur la table. Matisse se plaît à rendre la diversité des matières et leurs qualités respectives. La lumière qui vient de la gauche éclaire fruits et pichets dont les reflets s’accordent et se renvoient dans une harmonie chromatique qui lie les objets entre eux. Le bleu violet de la prune trouve écho sur le col du pichet, le rouge carminé de la pomme s’apprécie sur la base du pot en argent, l’orange s’épanouit sur la bassine d’étain. Le couteau disposé en diagonale, l’alternance des zones d’ombre et de lumière, confèrent à la composition toute sa profondeur. La Nature morte au pichet s’apparente très nettement aux œuvres réalisées en 1896, année du second voyage de Matisse en Bretagne. « J’entrepris de travailler sur nature. Et bientôt je fus séduit par l’éclat de la couleur pure. Je revins de mon voyage avec la passion des couleurs de l’arc-en-ciel. » Matisse se libère progressivement des valeurs tonales pour acquérir une indépendance de la couleur. Le passage à la couleur se fait de manière progressive. Dans la Nature morte au pichet, avec la vibration de la touche qui active la surface du tableau, et le vert foncé sous-jacent, une étape supplémentaire est franchie. La toile laissée en réserve participe à l’éclaircissement général. L’orangé et le violet, encore discrets, annoncent l’explosion colorée des années suivantes.

 


Rappel Biographique : Henri Matisse, peint son premier tableau, Nature morte avec livres et chandelle en juin 1890. Peu après, il se rend à Paris. En 1892, il rencontre Albert Marquet à l'École des Arts déco puis s'inscrit en 1895, à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. L'enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d'une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture. »
Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l'œuvre d'Henri Matisse.
En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts, dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'Australien John Peter Russell, qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour les décorateurs de théâtre.
En voyage à Londres, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner, puis il part s'installer en Corse où il habite dans la Villa Rocca. A Ajaccio, il peint une cinquantaine de toiles dont Le Mur rose qui représente l'arrière de l'hospice Eugénie vu depuis la Villa de la Rocca. Matisse s'inspire alors de Turner.
En 1899, il découvre le traité de Paul Signac, d’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
À partir de 1900, Matisse travaille la sculpture et le modelage, à l'Académie de la Grande Chaumière, sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903)
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vendredi 12 octobre 2018

William Merritt-Chase (1849-1916) - Still- life with fish

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William Merritt-Chase (1849-1916) 
Still- life with fish, 1908 
Philbrook Museum of Art, Tulsa, USA

Que voit on ? Sur un fond sombre, posé sur une entablement en bois sombre, un compotier en argent contenant deux poissons qui se reflètent sur ses parois internes jusqu'à l'étourdissement. A même l'entablement gît  une petite raie. Dans le fond à gauche de la composition  : une soupière vide en céramique vernissé à délicat décor floral.  

Rappel biographique : Le peintre américain William Merritt-Chase était très connu outre Atlantique, pour ses talents de pédagogue et pour le rôle qu'il a joué dans l'introduction de l'impressionnisme aux Etats Unis.  Il installa sa propre école à New York,  la « Chase school » (aujourd'hui  Parsons), après avoir enseigné quelques années à l'Art Students League. Il a travaillé sur toutes sortes de supports : huile, pastel, encre et aborder de nombreux genre, paysages, natures mortes, portraits. Ce sont d'ailleurs surtout ses portraits de grandes personnalités de son temps qui le rendirent célèbre, au point que toute la bonne société de la Nouvelle Angleterre et de New York se pressait à la porte de son atelier  pour se faire peindre.  Les quelques natures mortes qu'il a peintes mettent généralement en scène des poissons ou des casseroles ! 


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jeudi 11 octobre 2018

Frederic Leighton (1830-1896) - Still life, fruit

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Frederic Leighton (1830-1896)
Still life, fruit
Leighton House Museum

Que voit on ? Sur un entablement de marbre  recouvert d'une linge blanc sans le moindre pli : un plateau d'argent richement ciselé sur lequel sont entassés des fruits  (figues, poires, citrons, prunes, raisins, et un chou... l'aspect endommagé de cette rarissime nature morte de Leighton ajoute une poésie inédite à une palette de couleur presque éteinte d'où  surgissent les éclats de l'argent.  

Rappel  biographique : Frederic, baron Leighton est un peintre et sculpteur britannique de l'époque victorienne. Cet artiste fut  très à la mode en son temps et exerça une forte influence, si bien qu'il fut élu en 1878 président de la Royal Academy. Ses peintures convenaient parfaitement à l'esprit nostalgique de l'époque victorienne : elles reflètent sa quête de l'« âge d'or » remontant aux périodes de la Grèce et de la Rome antiques.
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mercredi 10 octobre 2018

Georges Braque (1882-1963) - Les deux as


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Georges Braque (1882-1963)
Les deux as, 1929,
(huile sur toile)
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 Que voit on ?  Une étonnante nature morte de Braque dans laquelle l'attention est attirée par les deux cartes qui  ponctuent la droite de la composition  et lui donne son titre : l'as de pique et l'as de trèfle, l'un  chevauchant l'autre avec un effet de fausse transparence ! Ces deux petits détails de la nature ne font pas oublier le reste : une nappe bleu en forme de coeur sue laquelle sont posés un compotier contenant une poire verte et une orange et un verre à pied en cristal vide de contenu.  Divers motifs de matériaux (tissu imprimé, marqueterie de bois, résille de grillage, etc...) se chevauchent pour composer un fond  d'une grande richesse.

Rappel biographique : le peintre français Georges Braque qui fut aussi sculpteur et graveur est le maître incontestable de la nature morte au 20e siècle, genre qu'il a profondément transformé et renouvelé tout au long de sa vie, s'inscrivant  (consciemment  ou inconsciemment) dans une démarche similaire à celle de Chardin au 18e siècle. Engagé dans le sillage du fauvisme, influencé par MatisseDerain et Othon Friesz, il peint, à l'été 1906 les paysages de l'Estaque avec des maisons en forme de cubes (Maisons à L'Estaque) que Matisse qualifie de cubistes.  A partir de 1909,  il entre dans ce que les spécialistes appellent la période du  " cubisme analytique ".  Les paysages qui prédominaient  jusqu'alors dans son œuvre vont céder la place aux natures mortes. 
Ce sont principalement des natures mortes d'objets et/ou d'instruments de musiques (violons, guitare, pipe, journaux et magazines, objets divers de décorations intérieurs comme les nappes, les guéridons...) qu'il peint délaissant volontiers les thématiques habituelles du genre (fruits, légumes, pâtisseries, porcelaines). Dès avant la Première Guerre Mondiale, sa peinture s'enrichit de combinaisons imprévues, avec une multiplication des facettes. Les formes sont géométrisées et simplifiées. Comme le remarque Bernard Zurcher, dans son ouvrage Braque vie et œuvre :   « Si l'on considère que la bataille du cubisme s'est jouée  sur le thème de la nature morte, Braque y était le mieux préparé ou plutôt il a été à même, en consolidant chacune des étapes de son évolution, d'aller plus sûrement à ce « signe qui suffit » tel que l'a nommé Matisse »
Entre 1919 et 1939, son style et ses recherches vont évoluer. De son passé cubiste, il conserve la simultanéité des points de vue et il opère une partition des objets et des plans qui les éloignent de tout réalisme. Guitare et nature morte sur la cheminée  1925, et Fruits sur une nappe et compotier, sont caractéristiques de cette évolution. Les objets semblent des accessoires de la composition," l'effort porte sur la couleur". Braque pousse l'usage du contraste encore beaucoup plus loin dans Nature morte à la clarinette,  avec des formes qualifiées de « naturalistes » Avec Le Guéridon, 1928 et Le Grand guéridon, qu'il continue à travailler jusqu'en 1936-1939, Braque opère un long mûrissement des formes. Il retravaille même en 1945 le Guéridon rouge, commencé en 1939 en réduisant le motif ornemental. Le thème du guéridon revient souvent dans l'œuvre de 1911 à 1952 qui reçoit en 1937 le premier prix de la Fondation Carnegie  de Pittsburgh
Cloîtré dans son atelier pendant toute la durée de la Seconde guerre Mondiale, il refuse toute compromission avec les nazis et le régime de Vichy, malgré les nombreuses propositions qui lui sont faites. Braque se consacre au thème des Intérieurs avec un retour en force du noir qui donne une impression de dépouillement et de sévérité. Pendant cette période, Braque poursuit son sujet favori  le nature morte et particulier les natures mortes aux instruments de musique qui n'ont cessé d'apparaître dans ses tableaux depuis 1908 .  « L'instrument de musique, en tant qu'objet, a cette particularité qu'on peut l'animer en le touchant, voilà pourquoi j'ai toujours été attiré par les instruments de musique » .1942 est une année particulièrement féconde pour le peintre qui commence plusieurs toiles sur le thème de la musique, qu'il terminera plus tard comme L'Homme à la guitare (1942), 1942-1961. 
A cette époque là il réalise une nature morte à sujet animalier Deux poissons dans un plat avec une cruche, (1949-1941) qui inaugure une série de poissons sur fond noir Les Poissons noirs, 1942, et  plusieurs Vanités.  
A la Libération, Aimé Maeght devient son nouveau marchand parisien, et publie la première édition des Cahiers G. Braque. En 1948, lorsqu'il  présente la série des Billards à la Biennale de Venise il reçoit le Grand Prix pour l'ensemble de son œuvre. Suit une série d'expositions en particulier au MoMa de New York, qui parachève la reconnaissance internationale de son œuvre immense et essentielle.


2018 - A Still Life Collection 
Un blog de Francis Rousseau

mardi 9 octobre 2018

Francis Cadell (1883-1937) - Still life with a white vase and green bowl

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Francis Cadell (1883-1937)
Still life with a white vase and green bowl
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Que voit on ? Une composition  qui met en scène des objets d'une rare élégance, comme on aimait les proposer  dans l'entre deux guerre. Ici : un vase fermé blanc et or, coloris caractéristiques de la porcelaine de Paris  et un bol  en porcelaine verte évoquant  les modèles de porcelaines chinoises de marque Quialong (1736-1995) fabriqués sous la Dynastie Quing (1644-1911).  Les deux vases sont posés sur une console en laque noire  de style Art déco sur lauqelle l'on trouve aussi un portrait silhouette d'un homme assis et une amorce d'un coffret à marqueterie de miroir... un exemple assez uniquede nature morte art déco d'une impeccable l'élégance. 

Rappel biographique : Francis Cadell  (de son nom complet Francis Campbell Boileau Cadell)  est un peintre coloriste écossais, célèbre pour ses représentations d'intérieurs écossais élégants ainsi que pour ses paysages de l’оle de Iona et pour ses portraits d' hommes.
Encouragé par le peintre Arthur Melville à partir dès l'âge de 16 ans, il part  étudier à Paris à l'Académie Julian où il entre rapidement en contact avec l'avant-garde française et découvre Matisse. Ce dernier exerça sur lui une  influence durable, bien qu’il se soit  aussi intéressé à la technique  de James Abbott McNeill Whistler et  d’Édouard Manet. Après son retour en Écosse, il a régulièrement exposé à Édimbourg et à Glasgow — notamment au Royal Glasgow Institute of the Fine Arts — ainsi qu'à Londres. Cadell était un peintre gaucher. Lorsqu’il était étudiant à l'Académie royale écossaise, le président avait  tenté de l'empêcher de peindre avec sa main gauche sous prétexte qu' « aucun artiste gaucher n'est devenu génial ». Cadell répliqua « Monsieur et n'y a-t-il pas la grande peinture de Michel-Ange ? » Le président ne  répondit pas et quitta la salle . Un camarade  demanda alors à Cadell  comment il savait que Michel-Ange était gaucher. Et Cadell d' avouer « Je ne savais pas, mais le président non plus ».
Entre octobre 2011 à mars 2012, la Galerie nationale écossaise d'art moderne a réalisé une rétrospective  majeure du travail de Cadell, la première depuis celle tenue à la Galerie nationale d'Écosse en 1942.

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