vendredi 31 juillet 2015

Nicolaes van Gelder (1626/46 ou 1675/77)



Nicolaes van Gelder (1626/46 ou 1675/77)
Stilleven (1665)
Rijksmuseum, Amsterdam

Que voit-on ?  Pour cette nature  morte  d'apparat dans un décor de tentures et de tapis de Smyrne,  un panier de pêches, de  raisins et de  prunes est présentée derrière une grappe de raisin blanc sur une plat en métal (argent?)  à coté d'un citron pelé, d'une orange ouverte de de quelques roses dont une retombe de l'entablement soulignant la fragilité de la beauté. A droite et au centre de la composition  : une aiguière en porcelaine de Chine, un récipient en étain contenant du sel, des oranges entières et de somptueuses verreries de Venise (une bouteille et un verre  pied) très ouvragées. Derrière le panier posé comme un trophée  une boîte surmontée d'un homard, une branche de citronnier, un bol de porcelaine . Le tout sur une desserte de marbre a trois étages  dont la surface est à peine à peine visible sous l'épais  tapis de Smyrne.

Rappel biographique : Nicolaes van Gelder or Claes Gelder  était une peintre de la période de l'Age d'Or hollandais. Comme pour de nombreux peintres de cette époque on sait peut de choses de lui si ce n'est qu'il fut l'élève Pieter de Ring et qu'il se rendit célèbre pour ses natures mortes que lui commandait de riches marchands pour décorer leur intérieur.  Ces natures mores toutes composées sur le meme modèle,  à savoir sur un guéridon  occupant le centre du tableau et en utilisant toujours les symboles  les plus classiques du genre  ont contribué à instaurer les regèles de la nature mortes qui devaient perdurer jusqu'au 20e siècle. Nicolaes van Gelder fut très actif en 1661 à Stockholm, puis en 1673 à Copenhagen et entre 1675e t 677 à Amsterdam où il mourut. 

jeudi 30 juillet 2015

Alexandre-François Desportes (1661-1743) - Le Garde-manger



Alexandre-François Desportes (1661-1743) 
Le Garde manger (1724)
Collection Privée (Ex collection Louis Grandchamp des Raux)

Que voit-on ? Le contenu d'un garde manger domestique, autrement de la pièce annexe de la cuisine ou de la  cave dans laquelle on entreposait  au frais, les denrées alimentaires. Ce contenu sert de prétexte à Desportes pour mêler gibiers (faisans, poules faisanes, perdreaux) plumés et déplumés,  grosse pièce de viande pendue à un clou en attente de dépeçage, légumes (diverses variétés de carottes liées en bottes, oignons rouges liés en bottes, chou-fleur, panier en osier rempli de champignons) et fruits (pêches dodues et veloutées  prêtes à être servies dans une magnifique porcelaine de Chine). Le tout est placé sous la patte intéressée du chat de la maison, dont la présence en ce lieu se justifie par son rôle d'indispensable de chasseur professionnel de souris !

Rappel biographique :  le peintre français Alexandre-François Desportes est le maître incontesté de la peinture animalière au 17e et 18e siècle. Ce genre était considéré fort injustement avec la nature morte, comme une sous catégorie pictural, ce qui n'empêcha ni Louis XIV ni Louis XV de faire largement appel à Desportes pour peindre leurs chiens favoris.  Elève de Frans Snydersil s’est  largement imprégné de la tradition flamande. Portraitiste à la Cour de Pologne au début de sa carrière, il  rejoint la Cour de Versailles à partir de 1700 et ne la quittera plus jusqu'à sa mort. Il exécute de nombreux tableaux décoratifs pour orner les demeures royales (Versailles, Marly, Meudon Compiègne, Choisy...) et devient  peintre des chasses et de la meute royales pour Louis XIV puis pour Louis XV. Lors des chasses royales, Desportes suit le roi et Saint Simon rapporte :  « qu’il allait même d’ordinaire à la chasse à ses côtés, avec un petit portefeuille pour dessiner sur les lieux leurs diverses attitudes, entre lesquelles le roi choisissait, et toujours avec goût, celles qu’il préférait aux autres. »  La nature morte n'entre dans l'art de Desportes que très épisodiquement et uniquement pour son aspect décoratif et la mise en scène dont elle permet d'entourer les peintures de gibiers et d'animaux morts ou pour rehausser les portraits des chiens royaux.

mercredi 29 juillet 2015

Antoine Berjon (1754-1843)





Antoine Berjon (1754-1843)
Nature morte au melon, raisins et fleurs

Le peintre français Antoine Berjon, originaire de Lyon  a été formé pour la " fabrique " lyonnaise, c'est-à-dire pour l'ensemble des activités du tissage, qui incluait alors les décors. Ses compositions étaient utilisées par les dessinateurs des fabriques de soieries et tissus. La Révolution française l'oblige à quitter Lyon pour  Paris où il se forme à l'art du portrait  et de la miniature alors très en vogue). Vers 1810,  il regagne Lyon où il devient professeur de dessin d'une classe de fleurs destinée à former les dessinateurs d'une nouvelle fabrique de tissage mise au point par l'ingénieur mécanicien Jacquard. Outre ses activités en tant que professeur à l'École de Beaux-Arts de Lyon, il est également portraitiste de la société lyonnaise. Les nombreux décors à sujet de nature morte qu'il a laissés, rompent avec les  conventions hollandaises encore très présente dans la nature morte, et ce
malgré les oeuvres de Chardin. Berjon se distingue surtout par une inspiration poétique, presque romantique.


mardi 28 juillet 2015

Christian Friedrich Gille (1805-1899)




Christian Friedrich Gille (1805-1899) 
Study of Two Pumpkins (1839)

Le peintre allemand Christian Friedrich Gille, aussi connu pour avoir été graveur et lithographe affiche un grand modernisme dans ses natures mortes, aussi bien dnas la façon de peindre que dans les cadrages des sujets et leur présentation. Alors que ses talents de peintre paysagiste lui valurent le surnom de "Corot allemand", ses natures morterestent les oeuvres les plus remarquables qu'il ait peints, avant de sombrer dans la folie en 1880. C'est d'ailleurs le modernisme de ces natures mortes impressionnistes avant la lettre qui vaudra à son travail d'être très honoré en Allemagne à titre posthume.

Ce blog a publié plusieurs natures mortes de ce peintre. 
Pour toutes les retrouver cliquez sur l'onglet libellé et retrouver le nom du peintre.

lundi 27 juillet 2015

Luis Egidio Melendez (1716-1780) - Bodegon con higos y pan


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Luis Egidio Melendez (1716-1780)
Bodegon con higos (1760)
Musée du Louvre, Paris

Que voit-on ?  Sur un entablement de pierre de gauche à droite : une assiette de céramique vernissée dans laquelle sont posées deux douzaines de figues dont la plupart dont piquées et dont une  très mûre s'ouvre à l'avant du tableau. Derrière le plat de figues, un panier en paille tressé qui contient un torchon blanc  qui enrobe un fromage à pâte cuite.  A l'extrême droite du tableau, partiellement dans l'ombre, une miche de pain de campagne non entamée.

Rappel biographique  : Le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez  a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Il  est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, reputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre. Le futur  Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes, dont une partie importante est conservée au musée du Prado  à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats, dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de CotanComme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les  accidents  présents à la surface des  fruits (comme ici avec les figues vertes). 
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer  le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie  quotidienne,  sur  l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé  le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et a tout ce qui différencie ces grands peintres. 

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Un blog de Francis Rousseau

dimanche 26 juillet 2015

Bartolomeo Cavarozzi (1587–1625)



Bartolomeo Cavarozzi (1587–1625)
Un cesto di uva

Le peintre italien  Bartolomeo Cavarozzi connu aussi sous le nom de Crescenzi ou dei Crescenzi est plutôt  un spécialiste des sujets religieux, le genre pictural "le plus noble "qui soit au 16e et 17e siècle. Ce n'est donc que de façon tout a fait épisodique et accidentelle qu'il s'essaie à cet  art decoratif mineur qu'est alors la nature morte. C'est pourquoi nous avons  très peu de natures mortes de ce peintre, qui avait cependant toutes les qualités  requises pour en devenir une des meilleurs représentants de son temps. Dommage !!!

samedi 25 juillet 2015

Juan van der Hamen y Leon (1596-1631) - Plato con ciruelas y guindas


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Juan van der Hamen y Leon (1596-1631)
Plato con ciruelas y guindas 1627
Museo nacional del Prado, Madrid

Que voit-on ?  Posées en équilibre sur une étagère très étroite, un plat en argent ou en étain, contenant deux sortes de fruits  : des prunes noires et des cerises. Comme souvent chez ce peintre, cette composition très géométrique est basée sur les cercles (le plat)  et les sphères (prunes et cerises). Ce sont les ombres portées du plat sur l'étagère et sur la tranche de l'étagère qui tracent les perspectives. La thématique de cette nature morte est très mystique si l'on en réfère en tout cas à la symbolique des cerises qui, par leur couleur rouge, renvoient au sang du Christ et à sa Passion. Elle symbolise aussi les bonnes œuvres en raison de sa douceur ou l’Éden auquel l’homme peut de nouveau aspirer grâce au sacrifice du Rédempteur. Dans l’iconographie chrétienne, la cerise représente un fruit du paradis, antidote à la pomme, cause du péché originel. La prune quant à elle et surtout la prune noire, ce qui est le cas ici, est symbole de l'humilité du Christ. Sur ce plat d'étain c'est donc un hommage à la passion du Christ qui est rendu. Mais c'est aussi un extraordinaire exercice pictural sur le traitement des textures, celle brillante et translucide des cerises et à l'opposé, celle mate et veloutée des prunes.

Rappel biographique : le peintre espagnol Juan van der Hamen y Leon (1596-1631) est surtout connu pour ses natures mortes et ses bouquets de fleurs bien qu'il ait peint également des motifs religieux, des paysages et des portraits. Influencé autant  par Juan Sanchez Cotan que par la peinture flamande de Frans Snyders dans ses premières natures mortes, il opta finalement pour un naturalisme plus italien et introduisit beaucoup de fraîcheur dans ses compositions. Sa touche est d'une grande délicatesse et d'un absolue précision. Van der Hamen emprunte à Sánchez Cotán le style apparemment sobre de ses compositions mais aussi cette façon systématique de détacher les objets sur un fond sombre et de les éclairer d'une  lumière puissante. Les arrangements en quinconces et les ombres portées renforcent l'impression de précision et révèlent que ces compositions sont finalement tout sauf simples ! A partir de 1626, Van der Hamen peint des natures mortes plus complexes que ses premières en plaçant les objets sur différents niveaux. Ce type de composition que l'on retrouve à Rome au début des années 1620  dans les œuvres de Tomasso Salini et d'Agostino Verrocchi, était déjà présent dans les natures mortes de l'Antiquité que l'on découvrira à Pompei et Herculanum au 18e siècle. Les natures mortes de Juan van der Hamen ont exercé une grande influence sur ses contemporains comme Francisco de Zurbarán et plus tard chez des peintres comme Antonio Ponce et Juan Arellano. Une des caractéristiques de la peinture de Van der Hamen, pour laquelle il était surtout connu de son vivant,  résidait dans la représentation des coûteuses et luxueuses verreries de Venise ou d'Allemagne. Très préoccupé par l'agencement harmonieux des objets et la représentation précise des textures et des lumières, Van der Hamen livre toujours des compositions très géométriques où les cercles et les sphères ont un rôle primordial (comme c'est le cas ici). Contrastant avec cette sévérité géométrique, l'artiste dispose souvent ses objets sur les bords des structures ou sur des escaliers en pierre, en faisant ainsi varier leur distance à partir de la source lumineuse. Les objets représentés, fruits légumes, bois, terre cuite, et  cristaux sont  toujours magistralement rendus avec une science de la répartition des couleurs, des ombres, des reflets et des lumières qui en font un maître d'une sensibilité incomparable.

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vendredi 24 juillet 2015

Louyse Moillon (1610-1696) - Nature morte au plat d'abricots et de prunes avec raisin et cerises


Louyse Moillon (1610-1696)   Nature morte au plat d'abricots et de prunes avec raisin et cerises sur un entablement, 1634


Louyse Moillon (1610-1696)  
Nature morte au plat d'abricots et de prunes avec raisin et cerises sur un entablement, 1634

Louyse Moillon est l'une des rares femmes peintres du XVIIe siècle français dont l’œuvre est aujourd'hui bien identifiée, la signature et la datation de ses tableaux ayant permis qu'elle échappe à l'anonymat. Depuis la redécouverte de l'artiste en 1934 lors de l'exposition des Peintres de la réalité en France au XVIIe siècle au musée de l'Orangerie, la reconnaissance de son art est longtemps restée tributaire des préjugés envers les femmes peintres. La réhabilitation de l'artiste à la fin des années 1970 est liée à l'intérêt nouveau porté aux femmes peintres et, depuis 2009, à la publication du catalogue raisonné de son œuvre par Dominique Alsina. Répertoriant précisément 69 tableaux, il replace l'artiste dans le contexte de "La nature morte au Grand Siècle" au même rang que ses contemporains masculins, Jacques Linard (1597-1645), Nicolas Baudesson (1611-1680) ou Lubin Baugin (1612-1663). Equilibre et stabilité sont les fondements des compositions de Louyse Moillon, fidèles à un schéma répétitif centré sur des corbeilles ou des paniers de fruits, posés sur une table ou une margelle, dépeints en légère contre-plongée, dans un cadrage resserré et sur un fond sombre. Le réalisme minutieux de ses œuvres, une touche précise, des coloris pleins et le rendu du velouté ou de la transparence des fruits témoignent de la maîtrise du métier, hérité de l'art flamand et acquis en côtoyant la colonie des peintres hollandais de Saint-Germain. Après la mort, de son père, Nicolas, peintre lui aussi, alors qu'elle a seulement 9 ans, sa mère se remarie avec le peintre protestant de natures mortes, François Garnier, dont le titre de « bourgeois de Paris » laisse supposer une situation prospère. Il est aussi marchand de tableaux lié au milieu de Saint-Germain-des-Prés. La fillette qui a entamé sa formation auprès de son père défunt la poursuit avec son beau-père, dont on reconnait nettement l'influence dans ses œuvres.

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jeudi 23 juillet 2015

Adriana Johanna Haanen (1814-1895) - Nature morte aux grenades

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Adriana Johanna Haanen (1814-1895)
Nature morte aux grenades
Collection privée 

Que voit-on ? Sur une entablement de pierre peint avec un extrême souci du détail où chaque faille et chaque cassure est rendue  avec soin,  quatre fruits et leurs feuillages magnifiquement peints et présentés  quelquefois comme  des bigarades,  alors qu'il s'agit vraisemblablement de grenades. La précision du pinceau dans le cas précis n'a pas d'équivalent dans la présicion botanique  !!!

Rappel biographique : la peintre hollandaise Adriana Johanna Haanen est issue d'une famille de professionnels de la peinture et en particulier de la nature morte. Une sorte de dynastie dont le métier est exclusivement axé autour de la peinture de natures mortes, puisqu'elle est la soeur des peintres George Gillis Haanen, Elisabeth Alida Haanen, et Remigius Adrianus Haanen, mais aussi la tante du peintre Cecil van Haanen !  Elle représente l'exemple même de la nature morte académique dans toute sa splendeur...  et  assez souvent, splendeur il y a, effectivement !


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mercredi 22 juillet 2015

Jacques Linard (1597-1645)


Jacques Linard (1597- 1645) 
Prunes et poires sur un plat  (1629)
Pinacothèque nationale d'Athènes,  Musée Alexandros Soutzo, Grèce

Que voit-on ?  Sur une entablement de bois qui porte gauche la signature du peintre, dans une coupe en porcelaine de Chine ébréchée et sale  : un amoncellement en pyramides de  prunes à divers degrés de maturation et de quelques poires.  La poire est associée à Vénus, sa forme feminine et sensuelle symbolise  l’amour et à la maternité. La déesse Athéna est considérée comme la mère des poiriers dans la Grèce antique. Les chinois voient dans cet arbre qui vit longtemps un symbole de longévité.
Concernant les prunes, on doit être attentif aux variétés présentées, les prunes jaunes représentant la chasteté du Christ, les rouges son amour, les noires son humilité et les mauves sa souffrance et sa mort. ici donc il est question de chasteté et de souffrance.  A même l'entablement un fruits est ouvert qui semble être une figue, étymologiquement liée à la fécondité, notamment en raison de la grande quantité de fruits que le figuier donne trois fois par an. Par sa douceur, elle peut aussi symboliser la suavité de l’esprit. 

Rappel biographique : le peintre français Jacques Linard, issu d 'une famille de peintre (son père Jehan Linard était un peintre connu)  fut actif à Paris dès le début des années 1620.  Sa sœur épousa Claude Baudesson, et donna naissance au futur grand peintre de natures mortes Nicolas Baudesson. Moins d'une cinquantaine d'œuvres  de Jacques Linard  sont parvenues jusqu'à nous aujourd'hui. Ce sont  en très grande majorité des natures mortes. De tous les peintres  dit " de la réalité ", Jacques Linard paraît le plus ancien à avoir traité les thèmes des cinq sens et des quatre éléments. Ses natures mortes mettant en scène des coquillages et des coraux sont parmi ses plus célèbres.

Ce blog a publié plusieurs natures mortes de ce peintre.  Pour toutes les retrouver cliquez sur l'onglet libellé et retrouver le nom du peintre.

mardi 21 juillet 2015

dimanche 19 juillet 2015

André Bouys (1656-1740)




André Bouys (1656-1740)

Composition au pichet de cuivre et service à thé

Le peintre français André Bouys est moins connu pour ces natures mortes que pour ces portraits d'aristocrates  et d'artistes de son temps (comme Marin Marais par exemple). Un très petit nombre de ses toiles sont parvenues jusqu'au nous  parmi lesquels un nombre infime de nature morte, ce qui fiat la rareté de celle-ci  peinte dans des coloris  brun et dans un atmosphère"  ténébriste " presque espagnole. 

samedi 18 juillet 2015

Paul Lelong (1799-1846)



Paul Lelong (1799-1846)
Nature morte aux ustensiles de cuisine et légumes sur un entablement de pierre
Collection privée

Que voit on ?  Cette nature morte au style très aboutie lui a été attribuée et est passée dans une vente sous cette attribution....  Le débat reste ouvert sur l'attribution de cette toile  représentant principalement des ustensiles très quotidien de cuisine  et quelques légumes peints dans un style très académique.

Rappel biographique :  Plus connu pour ses talents d'architecte que ses talents de peintre, Lelong fut élève de Châtillon à l'école des Beaux-Arts de Paris  et participa au concours du Grand prix de Rome, en 1816. En 1827, il est l'architecte du Grand Bazar de l'Industrie Française ou Bazar de l'Industrie, à l'angle du boulevard Poissonnière et de la rue Montmartre.  Paul Lelong est aussi chargé de faire le percement de la rue de la Banque et de construire les bâtiments publics sur la rue : bâtiment du Timbre et de l'Enregistrement, caserne des Gardes de Paris, mairie du 2e arrondissement. Une rue parisienne  qui se trouve à proximité de ses édifices porte d'ailleurs son nom. Il est aussi l'auteur de l'hôtel Talma (9 rue de la Tour-des-Dames), classé Monument Historique.

Ses peintures du dimanche et notamment ses natures mortes, inconnues jusqu'alors, apparaissent depuis quelques années sur le marché notamment britannique et connaissent un certains succès. 

vendredi 17 juillet 2015

Francis Picabia (1879-1953) - Nature morte à la cafetière et à la théière


Francis Picabia (1879-1953)
Nature morte à la cafetière et à la théière

Rappel Biographique  : Francis Picabia, né Francis-Marie Martinez de Picabia est un peintre, dessinateur et écrivain français, proche du mouvement dada, puis surréaliste. De 1913 à 1915, Picabia se rend plusieurs fois à New York et prend une part active dans les mouvements d'avant-garde, introduisant l'art moderne sur le continent américain. En 1916, après une série de compositions « mécanistes », où il traite les objets manufacturés avec une distante ironie, il lance à Barcelone la revue 391 et se rallie au dadaïsme. Il rencontre Tristan Tzara et le groupe dada de Zurich, en 1918 après avoir côtoyé à New York Marcel Duchamp, Man Ray, Arthur Cravan et Henri-Pierre Roché. Il se fait alors le saboteur de dada avec André Breton, à Paris. Polémiste, iconoclaste, sacrilège, Picabia s'agite autour de dada en électron libre, en étant en principe « anti-tout », voire anti-Picabia. En 1921, las des querelles et des provocations, il rompt avec ses anciens complices. « J'ai inventé le dadaïsme ainsi qu'un homme met le feu autour de lui, au cours d'un incendie qui gagne, afin de ne pas être brûlé », écrit Francis Picabia en 1947.  Il n'en demeurera pas moins fidèle au côté iconoclaste des dadaïstes dans ses écrits et avec ses tableaux résolument provocateurs, tel son L’œil cacodylate simplement couvert des signatures de ses amis, se moquant du fait que la signature de l'artiste est ce qui confère de la valeur à une œuvre.

En 1940, conviés sans doute par leur ami Robert Dumas — haut personnage des casinos, qui sera préfet du Lot de la Résistance, dit « le préfet des bois » —, qu'ils ont connu à Monte-Carlo, Francis Picabia et Olga Mohler se réfugient chez les Dumas, à Calamane, dans le Lot. Ils s'y marient le 14 juin. Mme Dumas est leur témoin. Ils reviendront plus tard à Golfe Juan. Ils s'installent ensuite à Tourrettes-sur-Loup, puis à Felletin, dans la Creuse. Il continue de peindre des tableaux réalistes, souvent repris de photographies. Son indifférence provocante autant envers la Résistance que la collaboration lui valent des ennuis à la fin de la guerre. Après 1945, il regagne Paris, renoue avec l'abstraction et publie des écrits poétiques. Son goût immodéré pour les fêtes et les voitures (il en collectionnera plus de 150), le ruine malgré la fortune familiale dont il avait hérité et qui l'avait longtemps mis à l'abri.  Il multiplie les petites toiles de nombreux genres, parfois même inspirées de magazines pornographiques. Confronté à des ennuis de santé, ses derniers tableaux relèvent du minimalisme : des points de couleurs semés sur des fonds épais et monochromes, titrés Je n'ai plus envie de peindre ou Quel prix ? ou  Peinture sans but ou Silence…. Au printemps 1949, la galerie René Drouin, à Paris, organise sa première rétrospective.
 On connait de lui une trentaine de toiles parmi lesquelles un très petit nombre de natures mortes, peintes sans doute pour des raisons alimentaires. 
 
 

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jeudi 16 juillet 2015

Édouard Vuillard (1868-1940) - Le vase bleu



Édouard Vuillard (1868-1940)
Le vase bleu (1932) 
Villa Flora, Winterthur

Que voit-on ?  Posé sur  une table ou un guéridon en verre épais : un vase d 'un bleu éclatant contenant un bouquet de fleur des champs. L'atmosphère de cet intérieur est très art déco comme l'atteste le miroir disposé sur le mur et dans lequel se reflète l'intégralité du vase bleu. A droite du cadre un porte s'ouvre sur un extérieur indéfini.

Rappel biographique : le peintre français Jean-Édouard Vuillard  qui est connu pour  être le fondateur du mouvement Nabis  a peint aussi bien des portraits que des intérieurs,  des natures mortes, des compositions murales et des décors de théâtre.  Vuillard exposa pour la première fois au Salon des Indépendants en 1901 et au Salon dAutomne en 1903. C'est dans le années 1890 qu'il  fit la connaissance des frères Alexandre et Thadée Natanson, les fondateurs de la Revue Blanche, et en 1892, sous leur conseil, il fit ses premières décorations (fresques d'appartements) pour la maison de Madame Desmarais.
 Plus tard il reçut de nombreuses commandes semblables. En 1895 pour Alexandre Natanson, en 1898 pour Claude Anet, en 1908 pour Bernstein et en 1913 pour Bernheim et pour le Théâtre des Champs Elysées. Les dernières commandes qu'il reçut datent de 1937 (Palais de Chaillot à Paris, avec Bonnard) et de 1939 (Palais des Nations à Genève, avec Denis, Roussel y Chastel).

Ce blog a publié plusieurs natures mortes de ce peintre. 
Pour toutes les retrouver cliquez sur l'onglet libellé et retrouver le nom du peintre.

mercredi 15 juillet 2015

Foujita (1886-1968 )- Mon intérieur à Paris, Nature morte au réveil matin




Foujita (1886-1968)
Mon intérieur à Paris, Nature morte au réveil matin (1921)
Centre Pompidou, Paris

Que voit-on ?  de haut  en bas  :  Sur un mur au dessus d'un commode, trois assiettes en céramique  vernissée bretonne  de Quimper. Sur la commode à côté d'un parapluie accroché au mue, une petite corbeille en osier tressé contenant des oeufs de couleur. Sur un napperon à carreaux rouge et blanc posée au centre de la commode : une lampe à pétrole, une paire de lunette et le réveil matin qui donne son nom au tableau.  A droite : un verre à pieds vide, une poupée russe, un petit pot à tabac dans lequel est plantée une pipe. Au pied de la  commode noire, posés sur un linge : une paire de sabots en bois. Sommes-nous à la campagne ?  Dans un coin de Bretagne ?  Non,  le titre est explicite : Mon intérieur à Paris.  
Cette peinture l’une des deux grandes natures mortes réalisées par Foujita au cours de l’hiver 1921-1922, dans son atelier du 5, rue Delambre à Montparnasse. Elle reflète le monde intérieur de l’artiste japonais, installé en France depuis 1913, et permet de le considérer comme un maître dans le domaine de la nature morte. Pour sa composition, il a choisi des objets révélateurs du lien étroit qu’il a tissé entre l’Orient et l’Occident, de son attachement à la France et de sa passion de collectionneur d’objets symboles, qu’il peindra toute sa vie. À la fois acteurs et témoins, la lampe à pétrole et autres bibelots chinés aux Puces, participent de la mythologie de son exil. Juxtaposés frontalement et symétriquement dans un ordre à la fois rigide et cocasse, ils illustrent les chapitres de la vie de l’artiste. Dans les années 1920, Foujita connaît déjà le succès à Paris, mais sa vie mondaine n’entamera jamais sa sérénité orientale et sa méditation sur le sens de la vie et de la mort. Au centre de son travail se retrouve son analyse de l’immanence des choses. Cette présentation de son atelier est conçue selon les quatre grands axes sacrés au Japon, le haut et le bas, la droite et la gauche. Ces simples objets familiers, qui incarnent le dialogue de Foujita avec la vie et la mort, constituent une sorte d’autoportrait métaphysique de l’artiste.

Rappel biographique :  l'artiste français d'origine japonaise Tsugouharu Foujita aussi connu sous le nom de Léonard Foujita ou Foujita est aussi bien peintre que dessinateur, graveur, illustrateur, céramiste, photographe, cinéaste ou créateur de mode.... Il a illustré énormément d'ouvrages de librairie dans le Montparnasse des Années Folles et bien après (plus d'une centaine entre 1919 et 1970)  et un nombre non négligeable de natures mortes - ou intitulées comme telles - parsèment son oeuvre du début à la fin. 

mardi 14 juillet 2015

Henri Le Sidaner (1862-1939) - Nature morte sur table au soleil à Gerberoy




Henri Le Sidaner (1862-1939)
Nature morte sur table au soleil à Gerberoy
Collection privée


Rappel biographique : Le peintre français post impressionniste Henri Le Sidaner fut ami de Claude Monet et élève aux Beaux Arts de Paris de Cabanel qu'il soutint toute sa vie. C'est  à partir de l'année 1900 qu'il se consacre à une peinture intimiste dont il exclut systématiquement toute figure humaine : jardins déserts, tables servies pour d'hypothétiques hôtes et présentant de magnifiques natures mortes (qui disent rarement leur nom,) campagnes solitaires expriment une vision silencieuse et paisible, nimbée de mystère. Son succès ne se démentira pas de son vivant. Dans la recherche de l'instant intime, de « l'arrêt sur image », les toiles que Le Sidaner peint à  Gerberoy où il habite à partir de 1900,  dépeignent une incomparable douceur de vivre en même temps qu'elles déclinent selon l'heure et la saison des accords chromatiques variés. A partir de l'été 1903  c'est le début des motifs d'intérieur à la fenêtre ouverte et des tables de jardin, des crépuscules... À l'aide d'un soigneux arrangement de nature morte, le peintre décline harmonieusement la sensation du « temps qui s'arrête ». C'est ce qui lui a souvent valu d'être comparé à Marcel Proust dans le domaine de la littérature.

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2015 - A Still Life Collection
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lundi 13 juillet 2015

William Nicholson (1872-1949) - Glass Jug with Pears on a Plate




William Nicholson (1872-1949) 
Glass Jug with Pears on a Plate

Le peintre britannique William Nicholson (1872-1949)  est surtout connu pour les illustrations qu'il a réalisées pour des livres destinés à la jeunesse. Il illustra ainsi notamment Peter Pan de J.M. Barrie. au tournant du 20e siècle. A partir de 1900, encouragé et protégé par Whistleril se consacre à la peinture et commence d'exposer ses premières toiles, essentiellement des portraits, des natures mortes  et des paysages. Et ce fut une très grande réussite ! 

dimanche 12 juillet 2015

Auguste Herbin (1882-1960)





Auguste Herbin (1882-1960)
Nature morte aux poires (1918) 
Coll part. Paris

Que voit-on ?  Sur entablement  à peine esquissé, un papier d'emballage blanc dans lequel sont littéralement lovés quatre poires de couleurs différentes. Exclus de ce plan, un bol blanc (lait?) et une pomme rouge, seule éléments qui rompent la monochromie relative de l'ensemble.   

Rappel biographique : Le peintre français Auguste Herbin est une grande figure de l'art abstrait. Dans le premier quart du 20e siècle, alors que naissaient les mouvements De Stijl aux Pays-Bas, du Constructivisme en Russie et du Bauhaus en Allemagne, Herbin a été l’un des fondateurs de l’abstraction en France. Après la Première Guerre mondiale, il devient l’un des principaux protagonistes des deux grands mouvements Abstraction-Création et Réalités Nouvelles.
" Toute l'action de la peinture réside dans le rapport des couleurs entre elles, dans le rapport des formes entre elles et dans le rapport entre les formes et les couleurs ". écrira-t-il  Ses natures mortes presque datant  toutes de sa période cubiste sont très influencées par Juan Gris et  Pablo Picasso. Herbin produit ses premières toiles abstraites en 1917. Il est remarqué par Léonce Rosenberg qui lui achète plusieurs toiles et le prend sous contrat à la Galerie de L'Effort Moderne où il expose à plusieurs reprises. En 1919  Herbin décide d'abandonner le cubisme, pour lui dépassé ; il écrit à Gleizes « L'art ne peut être que monumental. » Il réalise alors sa série d'« objets monumentaux ». Ses peintures sur bois géométriques en relief remettent en question le statut de la peinture de chevalet. Cependant elles sont très mal accueillies, y compris par les critiques favorables au cubisme. Herbin se retire.  Entre 1922 et 1925, Herbin revient  à un style figuratif, sur les conseils de Rosenberg.  Il désavouera plus tard les paysages, les natures mortes et les scènes de genre de cette époque, telles que Les joueurs de boules (1923, Musée National d'Art Moderne, Paris), dans lesquelles il représente les objets sous forme de volumes simplifiés.

samedi 11 juillet 2015

Vincent van Gogh (1853-1890) - Nature morte aux poires



Vincent van Gogh (1853-1890) 
Nature morte aux poires 
Collections nationales de Dresde

Que voit-on ? Sur un fond vert bleu qui pourrait être un talus ou le creux d'un panier, un amoncellement de poires dont certaines très joufflues, assez bizarrement peintes à la manière des peintres napolitains. de la période rococo.

Rappel biographique : Le peintre franco-hollandaisVincent van Gogh a peint énormément de natures mortes dont les plus célèbres sont sans doute constituées par la série des sept tableaux "Les tournesols " qu'il peignit à Arles entre Août 1888 et Janvier 1889. D'autres natures mortes moins célèbres  permettant de passer en revue a peu près tous les styles du peintre, ont été exécutées à diverses époques de sa vie.  Van Gogh peignait sur des toiles souvent déjà apprêtées, qu'il pouvait réutiliser, soit en grattant l'œuvre précédente, soit en la recouvrant d'une nouvelle couche. Il employait  certains pigments instables, entraînant une modification des couleurs sous l'effet de la lumière, dont la laque géranium qui perd sa teinte rouge avec le temps. Les couleurs originelles sont donc souvent perdues, entraînant des difficultés de restauration. Pour certains tableaux les restaurateurs ont décidé,de ne pas « recoloriser » le tableau, mais se contentent  de stopper les dégradations et de proposer un éclairage avec des filtres colorés pour restituer les teintes d'origine. Pour les historiens de l’art, Van Gogh est un précurseur qui a ouvert à la peinture de nouvelles voies. Par exemple,  Derain et Vlaminck sont directement rattachés à l'art de Van Gogh « par l'emploi de couleurs pures en larges touches ». Pour les amateurs d'art, il reste un maître à l’égal de  Leonard de Vinci ou de Rembrandt avec une production très importante et une trajectoire artistique fulgurante en durée et par ses styles.  Pour d'autres par contre comme Salvador Dali, dont les avis a l'emporte piece étaient connus, Van Gogh était " tout sauf un peintre ". Pour le grand public, l' œuvre  de Van Gogh est aujourd'hui accessible dans les plus grands musées du monde.  Dans sa dernière lettre, trouvée dans sa poche le jour de son suicide, Vincent van Gogh  écrit : « Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux »

vendredi 10 juillet 2015

jeudi 9 juillet 2015

Edouard Manet (1832-1883) - Deux poires



Edouard Manet (1832-1883) 
Deux poires (1864)
Collection privée

Que voit-on ?  Centrées dans la toile, sur une surface grise assez neutre, deux poires. L'une est mûre et dirigée vers le haut, l'autre est encore une peu verte et dirigée vers la gauche.  Une explosion de couleurs. « Un peintre peut tout dire avec des fruits ou des fleurs, ou des nuages seulement » aimait répéter Manet.  Nous en avons ici la parfaite illustration.

Rappel biographique :  le peintre français Édouard Manet est un peintre majeur de la fin du 19e siècle, initiateur de la peinture moderne qu'il libère de l'académisme,  C'est une erreur de considérer Édouard Manet comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel. Manet n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière, utilisées par les impressionnistes. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre (sujets espagnols et  odalisques entre autres). 
Lorsque Manet a peint des natures mortes, c'est  surtout pour des raisons financières qu'il l'a fait. Il avouait lui-même avoir plus de facilités à les négocier que ses portraits. Cela ne signifie pas qu'elles soient d'un intérêt mineur, bien au contraire : la scénographie qu'il impose à ses natures mortes est tout simplement prodigieuse, qu'il s'agisse de solo comme Le citron ou L'asperge ou de mise en scène collectives comme dans ces Fruits sur la table ou Panier de fruits
Manet aimait aussi les natures mortes : « Un peintre peut tout dire avec des fruits ou des fleurs, ou des nuages seulement », affirmait-il. Une part non négligeable de son œuvre est consacrée à ce genre, avant 1870 surtout puis dans les dernières années de sa vie où la maladie l'immobilise dans son atelier. Certains éléments de ses tableaux constituent de véritables natures mortes comme le panier de fruits dans le Déjeuner sur l'herbe, le bouquet de fleurs dans Olympia ou le pot de fleurs, la table dressée et différents objets dans le Petit déjeuner dans l'atelier. Il en va de même dans les portraits avec le plateau portant verre et carafe dans le Portrait de Théodore Duret ou la table et les livres dans le portrait d’Émile Zola. Mais les natures mortes autonomes ne manquent pas dans l’œuvre de Manet : l'artiste a ainsi plusieurs fois peint poissons, huîtres ou autres mets (Nature morte au cabas et à l’ail, 1861-1862, Louvre-Abou Dhabi, ou La Brioche, 1870 - Metropolitan Museum of Art, New York), rendant ainsi une sorte d'hommage à Chardin. Il a peint plus souvent encore des sujets floraux qui évoquent la peinture hollandaise (roses, pivoines, lilas, violettes) ou encore des fruits et des légumes (poires, melons, pêches, citrons, asperges) .
A sa mort, Édouard Manet laisse plus de 400 toiles, des pastels, esquisses et aquarelles. Ses plus grandes œuvres sont aujourd'hui visibles dans tous les musées du monde. 
" Considérant l'importance de la nature morte chez Manet, beaucoup – et cela dès les années 1890 – y ont vu la marque la plus évidente de la révolution qu'il accomplissait, l'avènement d'une peinture uniquement préoccupée d'elle-même et débarrassée de la tyrannie du sujet. En refusant toute hiérarchie à l'intérieur même du tableau, en donnant autant d'importance à l'accessoire qu'à la figure, Manet assurément rompait avec les règles académiques. (...) Comme Cézanne et comme Monet qu'il influencera, Manet trouvait dans la nature morte, obéissante et disponible, un laboratoire d'expériences colorées dont il répercutait aussitôt les trouvailles dans d'autres compositions ; comme Cézanne et comme Monet, il dit cette curieuse obsession de l'éclatante blancheur et voulut peindre lui aussi ces tables servies avec leurs nappes blanches "comme une couche de neige fraîchement tombée" (Nature morte avec melon et pêches, Washington, National Gallery of Art). Manet, peintre de natures mortes, a médité les grands exemples anciens, celui des Espagnols et de leurs bodegones, celui des Hollandais, celui de Chardin). Dans les années 1860, il joue des franches oppositions du noir et du blanc, bois sombre de la table, éclat d'une nappe ou serviette sur lesquelles il dispose ses notes colorées. (...)"
Texte extrait du catalogue de l'exposition "Manet et les natures mortes" (Musée d'Orsay- Paris

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Lucian Freud (1922-2011) - Strawberries

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Lucian Freud (1922-2011)
Strawberries (1952)

Petit fils de Sigmund Freud, le peintre britannique Lucian Freud est considéré comme un des peintres figuratifs les plus importants du 20e siècle, et l'un des plus exemplaires grâce à un style à la fois réaliste, acéré et presque caricatural. Surtout connu pour ses portraits, dont celui de la reine Elizabeth II, il a peint aussi quelques nature mortes en soulevant le défi d'être à la fois d'un absolu modernisme et d'un grand classicisme.

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lundi 6 juillet 2015

Tobeen (1880-1938)



Tobeen (1880-1938)
Bol, pichet et citrons


Tobeen ou Felix Tobeen est le pseudonyme du peintre français  Félix-Élie Bonnet.
Tobeen séjourne beaucoup au pays basque avant de partir en 1910 pour Paris,où il est en contact avec  Pablo Picasso, Georges Braque et avec le cercle des frères Duchamp (Gaston, Raymond et Marcel). Mais Tobeen n'est ni un citadin ni un mondain. Il aime trop le grand air, la liberé, la mer, la campagne... En 1920, il s'installe à Saint-Valery-sur-Somme et y demeurera toute sa vie durant.  Les tableaux, les dessins et les gravures sur bois de Tobeen montrent les traces de sa période parisienne et sa passion pour la poésie.
 Il a peint très peu de natures mortes.

dimanche 5 juillet 2015

Ilya Repin (1844-1930) - Nature morte avec Pommes et Feuillages


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Ilya Repin (1844-1930)
Nature morte avec Pommes et Feuillages (1879)

Le peintre russe Ilya Repin appartient au mouvement des peintres académiques russes spécialisés dans la peinture de grande fresques réalistes de la vie de la Russie au tournant du 20e siècle. Il a beaucoup travaillé pour l'académie de St Petersburg et eut pour mécène le grand duc Vladimir Alexandrovitch. Fasciné par  Gustave Courbet et Millet, il  lui est souvent arrivé de peindre les memes sujet que ces peintres français qu'il ne rencontra pourtant jamais.  Quelques natures mortes  de Repin ont été conservées  dans les  grands musées russes. 

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samedi 4 juillet 2015

Irving Penn (1917-2009) - Still life with apples



Irving Penn (1917-2009) 
Still life with apples
(Condé Nast Vogue)

Que voit-on ?  Sur un fond blanc uniforme, un série d'une trentaine pommes de diverses variétés dont le seul point commun est de comporter des piqures, chocs, des morsures ou des pourrissements plus ou moins avancées,

Rappel biographique : Le photographe américain Irving Penn connu comme très grand photographe de mode est également connu pour les  nombreuses séries de photographies(en noir et blanc et en couleurs) de nature mortes qu'il réalise pour le magazine Vogue américain et sa société éditrice, Condé Nast. Sa première couverture pour le magazine Vogue, en 1940 est d'ailleurs une nature morte. Il est le frère du cinéaste Arthur Penn.

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jeudi 2 juillet 2015

André Lanskoy (1902-1976)

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André Lanskoy (1902-1976)
Nature morte aux huîtres

Le peintre russe André Lanskoy appartient à la nouvelle Ecole de Paris. Après des études à  Saint Petersburg, puis à Kiev, il  arrive à  Paris en 1921  où il fréquente la Grande Chaumière et se consacre à la peinture.  Après une longue période figurative, André Lanskoy s'oriente vers l'abstraction   à partir de 1938. Il a peint quelques nature mortes en utilisant  une palette de couleurs  tout a fait inhabituelle dans ce genre.

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mercredi 1 juillet 2015

Robert Delaunay (1885-1941)



Robert Delaunay (1885-1941)
Nature morte portugaise (1915)
Musée Fabre. Montpellier-France

Que voit-on ?  Dans une atmosphère où domine la couleur bleue de la nappe en tissu imprimé portugais, une nature morte franchement figurative dans laquelle le peintre décline de gauche à droite plusieurs objets que l'on retrouvera dans toute la série des natures mortes portugaises  à savoirposées sur la table de gauche à droite : une grande cruche, une pastèque dont on a ôté une tranche, une assiette en céramique bleu qui contient trois poires et une tomate, une carafe d'eau (représentée ici en blanc), un pot à lait ou à café en céramique vernissée bleu foncé. A l'arrière plan, de gauche à droite : un petit vase en terre cuite vernissée à décor géométrique, un melon jaune, une assiette bleue et vide, un vase de fleurs. Pendant la Première Guerre Mondiale, Sonia Delaunay et lui vont s'exiler au Portugal, et y resteront jusqu'en 1922. Il continue de peindre, avec notamment une  série de Natures mortes portugaises ou il reprendra les mêmes éléments en les déformant de façon de plus en plus géométriques. Celle-ci est la plus figurative de toutes celles qu'il a peint au Portugal.

Rappel biographique : le peintre français Robert Delaunay est connu pour être avec sa femme Sonia Delaunay, le fondateur et le principal artisan du mouvement orphique, une variation du cubisme qui fut un important mouvement d'avant garde du début du 20e siècle. Ses travaux sur la couleur très inspiré par les travaux de Cézanne sont reconduits dans ses composition cubiste. Puis Robert Delaunay entre en correspondance avec tous les artistes de l'avant-garde russe et les présente au public français. À cette époque, Apollinaire considère qu'il est le peintre le plus influent avec Picasso : « Il y a dans la peinture moderne de nouvelles tendances ; les plus importantes me semblent être, d'une part le  cubisme de Picasso, d'autre part, l'orphisme de Delaunay. »