vendredi 31 janvier 2025

Harald Metzkes (né en 1929) - Le Requin

Harald Metzkes (né en 1929) Le requin, 1957 Huile sur toile National galerie



Harald Metzkes (né en 1929)
Le requin, 1957
Huile sur toile
National galerie

Rappel biographique : Harald Metzkes (né le 23 janvier 1929) est un peintre et graphiste allemand. Son père était médecin. En 1945, il s'engagea dans l'armée, mais réussit à passer ses examens de fin d'études en 1945/46 au lycée local et à poursuivre ses études d'art. En 1946, il étudia l'aquarelle avec Alfred Herzog. Entre 1947 et 1949, il fut apprenti tailleur de pierre auprès du sculpteur Max Rothe de Bautzen. Ensuite, entre 1949 et 1953, il étudia la peinture à l'Académie des Beaux-Arts de Dresde où il eut notamment comme professeurs Wilhelm Lachnit et Rudolf Bergander. De 1953 à 1955, il travailla comme artiste indépendant à Bautzen. En 1957, avec Werner Stötzer, ainsi qu'avec John et Gertrud Heartfield, il entreprend un voyage d'études de trois mois en Chine.
En 1959, Metzkes s'installe dans le sud de Berlin, où il emménage en 1960 dans un appartement-atelier : il se lance dans une carrière d'artiste indépendant, identifié dans certains milieux par le surnom de « Cézanniste de Prenzlauer Berg ». La première exposition consacrée à son œuvre a lieu à Berlin en 1963. 1963 est également l'année où il contribue aux illustrations d'un livre de Vladimir Pozner, « L'enchanté ». Au cours des 27 années qui suivirent, il contribua à l'illustration de quinze autres livres, principalement d'auteurs de renom, dont Marino Moretti,  Pier Paolo Pasolini, Franz Fühmann, Christa Wolf,  August Strindberg...
En 1976, il remporta le prix Käthe Kollwitz de l'Académie des Beaux-Arts d'Allemagne de l'Est et une reconnaissance officielle au niveau de l'État sous la forme de la Bannière du Travail. La même année, il reçut également le Prix national d'Allemagne de l'Est pour les illustrations et les arts graphiques. L'année suivante, son travail fut au centre d'une exposition à la Galerie nationale de Berlin-Est, « Harald Metzkes – Deux décennies d'images ». En 1984 et 1988, Metzkes participa à la Biennale de Venise. Quelques années après la fin de la République démocratique allemande, un État à parti unique soutenu par l'Union soviétique dont il avait été citoyen tout au long de son existence politiquement et socialement troublée, Metzkes participa en 1997-1998 à l'exposition « L'art en République démocratique allemande » organisée à la Galerie nationale. Une autre des nombreuses expositions dans lesquelles il a été présenté, en 2006, était « Bilanz des Malers » au château de Gottorf, à l'extrême nord du pays. 

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2025 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau 

samedi 25 janvier 2025

Suzanne Valadon (1865-1938) - Vase avec Fleurs

 

Suzanne Valadon(1865-1938) Vase avec Fleurs, 1927. National Academy of Arts Sofia



Suzanne Valadon (1865-1938)
Vase avec Fleurs, 1927.
National Academy of Arts Sofia

Rappel biographique : Suzanne Valadon est une des plus importantes peintres françaises du 20e siècle et la premiere femme admise, en 1894, à la Société nationale des beaux-arts. Elle a commencé sa carrière comme acrobate de cirque en 1880, jusqu’à ce qu’une chute mette fin prématurément à cette activité. Dans le quartier de Montmartre où elle habite avec sa mère, puis avec son fils naturel, le futur peintre Maurice Utrillo, né 1883, elle a la possibilité de s’initier à l’art. Devenue modèle d’artistes, elle les observe en posant, et apprend ainsi leurs techniques. Modèle de Pierre Puvis de Chavannes, Pierre-Auguste Renoir, Henri de Toulouse-Lautrec, elle noue des relations avec certains. Habituée des bars de Montmartre où la bourgeoisie parisienne vient s’encanailler, Toulouse-Lautrec durant cette période, fait d’elle le portrait intitulé Gueule de bois. Edgar Degas (pour qui elle n'a jamais posé), remarquant les lignes vives de ses dessins et de ses peintures, encourage ses efforts. Elle connaît de son vivant le succès et réussit à se mettre à l’abri des difficultés financières de sa jeunesse. Suzanne Valadon peint des natures mortes, des bouquets et des paysages remarquables par la force de leur composition et leurs couleurs vibrantes. Elle est aussi connue pour ses nus. Ses premières expositions au début des années 1890 comportent principalement des portraits, dont celui d’Erik Satie avec qui elle a une relation en 1893. Il lui propose le mariage au matin de leur première nuit.
Suzanne Valadon est alors connue pour travailler plusieurs années ses tableaux avant de les exposer.
La peintre trouve dans la galeriste Berthe Weill, une alliée solide qui soutient son travail. La marchande fait ainsi participer l'artiste à près de dix-neuf expositions entre 1913 et 1932, dont trois rétrospectives personnelles. Son mariage, en 1896, avec un agent de change, prend fin en 1909, Suzanne quitte son mari pour l'ami de son fils, le peintre André Utter (1886-1948), qu’elle épouse en 1914. Cette union, houleuse, dure près de trente ans. André Utter en Adam et elle-même en Eve figurent sur l’une de ses toiles les plus connues, Adam et Eve. En 1923 elle achète avec Utter le château de Saint-Bernard, au nord de Lyon, pour couper son fils Maurice Utrillo de ses penchants pour l'alcool. Ce dernier qui signait ces toiles Maurice Utrillo V. (pour Valadon) peint le château ainsi que l’église ou encore le restaurant du village. Suzanne Valadon morte, le 7 avril 1938, entourée de ses amis peintres André Derain, Pablo Picasso et Georges Braque, est enterrée au cimetière parisien de Saint-Ouen.
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dimanche 19 janvier 2025

Marie Krøyer (1867-1940) - Nature morte au pichet

Marie Krøyer (1867-1940) Nature morte au pichet,1884 Collection privée



Marie Krøyer (1867-1940)
Nature morte au pichet,1884
Collection privée

Que voit on? Un pichet  transparent  posé sur une guéridon près d'une fenêtre. à travers lequel passe les rayons du soleil d'hiver. Il est rempli d'eau et une contient une branche, promesse de renouveau.

Rappel biographique : Marie Triepcke Krøyer Alfvén( est une artiste peintre danoise. Elle est principalement connue en tant que femme de Peder Severin Krøyer, l'un des membres les plus influents de la colonie d'artistes des "peintres de Skagen," qui s'est développée à la fin du 19e siècle dans le nord du Danemark. Dès son plus jeune âge, Marie rêve d'être artiste, et après avoir reçu une éducation artistique dans une école privée à Copenhague , elle se rend à Paris pour continuer ses études. C'est là qu'elle rencontre Krøyer, début 1889, qui tombe immédiatement fou amoureux d'elle. Alors qu'il est son aîné de 16 ans, le couple se marie cet été-là et, en 1891, s'installe à Skagen. Très inspiré par la beauté de Marie, Krøyer réalise nombre de portraits de sa femme, en intérieur comme en extérieur, notamment sur la plage. La vie de couple devient plus difficile lorsque Krøyer passe à partir de 1900,  à cause de la maladie mentale de Severin. Marie finit par avoir une liaison avec le compositeur suédois Hugo Alfvén. Le couple a un enfant, Marie divorce et déménage en Suède avec Alfvén. Ils se marient en 1912. Depuis sa rencontre avec Krøyer, qu'elle considérait comme bien plus talentueux qu'elle, Marieavait du mal  à peindre. Pourtant, plusieurs de ses peintures ont récemment bénéficié d'un regain d'intérêt. Elle est aussi désormais reconnue pour ses contributions au design et à l'architecture. Certains de ses dessins n'ont été découverts qu'en 2002.

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2025- Une collection de natures mortes
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samedi 11 janvier 2025

Henri Le Sidaner (1862-1939) - Trois pots de fleurs


Henri-Eugène-Augustin Le Sidaner (1862-1939), Trois pots de fleurs, Collection privée


Henri-Eugène-Augustin Le Sidaner (1862-1939)
Trois pots de fleurs
Collection privée

Que voit on ?  Trois pots qui contiennent les mêmes fleurs d'un rouge flamboyant, posés sur le rebord de la fenêtre du jardin de la maison du peintre.  

Rappel biographique : Le peintre français post impressionniste Henri Le Sidaner fut ami de Claude Monet et élève aux Beaux Arts de Paris de Cabanel qu'il soutint toute sa vie. C'est à partir de l'année 1900 qu'il se consacre à une peinture intimiste dont il exclut systématiquement toute figure humaine : jardins déserts, tables servies pour d'hypothétiques hôtes et présentant de magnifiques natures mortes (qui disent rarement leur nom,) campagnes solitaires expriment une vision silencieuse et paisible, nimbée de mystère. Son succès ne se démentira pas de son vivant. Dans la recherche de l'instant intime, de « l'arrêt sur image », les toiles que Le Sidaner peint à Gerberoy où il habite à partir de 1900, dépeignent une incomparable douceur de vivre en même temps qu'elles déclinent selon l'heure et la saison des accords chromatiques variés. A partir de l'été 1903 c'est le début des motifs d'intérieur à la fenêtre ouverte et des tables de jardin, des crépuscules... À l'aide d'un soigneux arrangement de nature morte, le peintre décline harmonieusement la sensation du « temps qui s'arrête ». C'est ce qui lui a souvent valu d'être comparé à Marcel Proust dans le domaine de la littérature.

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2025- Une collection de natures mortes
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samedi 4 janvier 2025

Pompei - Desserte à la Vaisselle d'Argent


Pompei -  Desserte à la vaisselle d'argent

Pompei -  Desserte à la vaisselle d'argent

Que voit on ? Une desserte  à entablement dorée à la feuille d'or sans doute, présentant un impressionnant étalage de vaisselle d'argent, aiguières, coupelles, cornes dégustation, vases, coupelles, saladiers, louches et même poêle à frire ! ...

Rappel historique : Pline l'Ancien raconte que dans la Grèce antique, le peintre Piraikos qui vivait au 3e siècle avant notre ère, vendait déjà fort cher ses " Provisions de cuisine ", des tableaux de chevalets représentant des victuailles ou des instantanés d'échoppes de cordonniers et de barbiers. Dans la hiérarchie des genres picturaux d'alors, ces représentations de provisions de cuisine sont déjà considérées comme un genre mineur... et elles le resteront pendant de longs siècles... au moins jusqu'à Chardin, si ce n'est jusqu'à Cézanne. Genre mineur donc, loin derrière les sujets religieux, les portraits et les paysages, mais genre que les commanditaires s'arrachent pourtant !
Le grec Piraikos reste le plus célèbre des peintres de ce genre. Hélas, aucun exemple n'est parvenu jusqu'à nous de ces peintures des menus objets du quotidien par Piraikos, peinture que l'on nommait à cette époque Rhyparographie .
A la même époque, un autre peintre grec, Zeuxis rivalisait avec la nature au point que des oiseaux voulaient picorer les raisins qu'il peignait et qu'il passe être l'inventeur du réalisme et de l'illusionnisme ne peinture, pour ne pas dire du premier trompe-l'oeil. Il faut là encore faire confiance au récit de Pline l'Ancien, car aucun exemple de cet art ne nous est parvenu.
Les premières natures mortes connues du monde occidental sont des fresques et des mosaïques du 1er siècle de l'ère chrétienne, provenant de Campanie (Herculanum et Pompéi) ou de Rome. Elles sont exécutées dans un style réaliste et illusionniste : fruits veloutés, poissons et volailles posés sur une marche de pierre ou sur deux étagères d'un garde manger, généralement en trompe l'œil avec des ombres portées, ou quelquefois dans des coupes en verre avec des transparences subtiles.
Ces peintures évoquent le xenion antique, un cadeau fait de denrées qu'un hôte doit offrir à ses invités. Pourtant la nature morte de l'Antiquité possède une autre ambition que celle du seul plaisir mimétique. Comme le précise Charles Sterling : « Il est clair que les natures mortes hellénistiques et romaines qui représentaient des mets prêts à être consommés comportaient une allusion épicurienne ». On trouve ainsi assez fréquemment des mosaïques de natures mortes et des vanités dans les atriums d'été romains, où les convives invités aux repas étaient ainsi encouragés à cueillir le jour qui passe, Carpe diem selon la célèbre formule d'Epicure, à profiter de la vie tant qu'il était encore temps de le faire. Une déclinaison plus sophistiquée de la tradition égyptienne pharaonique qui voulait que l'on fît passer un cadavre devant les convives avant de commencer un repas pour leur rappeler l'impermanence de la vie ! Les natures mortes garderont tout au long des siècles jusqu'à nos jours, cette signification épicurienne.   _______________________________________________

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