samedi 29 janvier 2022

Maximilian Pfeiler (1656-1746) - Nature morte au Pastèques, Grenades, Figues et Raisins


Maximilian Pfeiler (1656-1746)  -  Nature morte au Pastèques, Grenades, Figues et Raisins   Palais Fesch, Ajaccio


Maximilian Pfeiler (1656-1746)
Nature morte au Pastèques, Grenades, Figues et Raisins
Palais Fesch, Ajaccio

Que voit-on ?  Exactement ce que décrit le titre à quoi servi avec un raffinement  absolu : raisins présentés dans un linge bordé de dentelles délicates, pastèque découpée "à la tranche" avec un couteau-pelle à manche d'ivoire et non brisée à la main comme cela se pratiquait au XVIIIe siècle...  le tout dans un paysage de montagnes dans le lointain. 

Rappel biographique : Par une curieuse ironie de l'histoire, la biographie de Maximilien Pfeiler, peintre allemand de l'abondance et du faste est très peu documentée ! En 1683 on trouve une première trace de lui comme membre de la Guilde des Peintres à Prague. Puis on le retrouve à Rome où il est actif de 1694 à 1721 uniquement. On sait cependant que tout ce que la Ville éternelle comptait de gens importants lui passa commandes de somptueuses compositions florales ou de natures mortes très extravagantes dont il était un spécialiste reconnu. On sait aussi qu'il fut l'élève de Christian Berentz par lequel il fut très influencé et qu'il collabora avec Francesco Trevisani et Michele Rocca. Bien que la postérité l'ait oublié, sa notoriété de son vivant devait être immense puisque l'on retrouvait ses compositions chez les amateurs d'art les plus éclairés de son temps, comme dans la collection du cardinal Fesch par exemple.


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jeudi 27 janvier 2022

Maria Blanchard (1881-1932) - Nature morte Cubiste

Maria Blanchard (1881-1932) Nature morte Cubiste Collection privée

 

Maria Blanchard (1881-1932)
Nature morte Cubiste
Collection privée

Que voit on ?  Une composition résolument cubiste et qui s'affiche comme telle, comme une sorte de manifeste avec des codes graphiques que l'on retrouve chez tous les grands maîtres du genre et notamment chez Braque, Picasso ou Juan Gris.  On identifie ici une bouteille, un verre à pied, un manche de casserole ou de poële, les deux gordrons d'une verre égaré... 

Rappel biographique : La peintre espagnole María Gutierrez Cueto y Blanchard, plus connue sous le nom de Maria Blanchard, est handicapée dès sa naissance par une très lourde difformité physique, provoquée par une chute de sa mère enceinte. C'est un handicap dont elle souffrira jusqu'à sa mort.  En 1902 avec l'aide de sa famille, elle s'installe à Madrid pou suivre des études de peinture avec notamment Emilio Sala Francés (1850-1910), Fernando Alvarez de Sotomayor (1875-1960) et Manuel Benedito Vives (1875-1963). Après la mort de son père en 1904, sa mère et ses quatre frères la rejoignent à Madrid. En 1909, María Blanchard obtient une bourse pour poursuivre sa formation à Paris. Elle travaille alors auprès du peintre espagnol Hermen Anglada-Camarasa (1871-1959) et de Kees van Dongen. Rentrée à Madrid en 1913, elle partage un moment un atelier avec Diego Rivera, et fait en 1914 la connaissance de Jacques Lipchitz.
Professeur de dessin durant quelques mois à Salamanque, elle peint en 1916 ses premières compositions cubistes et décide cette même année de s'installer définitivement à Paris où elle se fait remarquer par la façon originale dont elle développe l’esthétique cubiste. Maria Blanchard donne en effet à la figure humaine une place inhabituelle dans le cubisme classique.  C'est alors qu'elle se lie d'un profonde amitié avec Juan Gris et André Lhote, faisant un moment partie des peintres soutenus par Léonce Rosenberg dans sa galerie L'Effort Moderne.  À partir de 1920, María Blanchard délaisse le cubisme revient à la figuration.  Avec le décès en 1925 du mécène belge Frank Flaush qui lui assure un contrat et  le décès en 1926 de Juan Gris, Maria Blanchard traverse de longues périodes de problèmes économiques, aggravés par la charge de sa sœur et de ses enfants.
En 1927, elle s'engage dans une crise mystique qui lui fait songer à entrer dans un couvent mais elle en est dissuadée par son confesseur.
Surtout intéressée par la représentation de la figure humaine, elle a cependant peint plusieurs natures mortes, souvent très proches de celles de Juan Gris dans leur composition mais radicalement opposées du point de vue de la palette de couleurs. Son oeuvre est aujourd'hui comme une des plus importantes de la première moitié du 20e siècle et elle est présente dans les collections des plus grands musées d'art moderne de la planète.

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mardi 25 janvier 2022

Pablo Picasso (1881-1973) - Pots et fruits



Pablo Picasso (1881-1973) Pots et fruits, 1908-1909 Huile sur toile, Barnes Foundation Philadelphia


Pablo Picasso (1881-1973)
Pots et fruits, 1908-1909
Huile sur toile,
Barnes Foundation Philadelphia

 
Que voit on ?  Exactement ce que décrit le titre  dans un style qui montre très clairement l'influence africaine et notamment celle de l'art congolais,  sous laquelle Picasso se trouve à cette période de son oeuvre.

Rappel biographique
: le peintre espagnol Pablo Ruiz Picasso a commencé à peindre très tôt, au tournant du19e et du 20e siècle et n'a jamais cessé sa production, évaluée aujourd'hui a quelques 50.000 œuvres. Utilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque auquel son nom est lié surtout dans le domaine des natures mortes. Il est considéré comme l'un des plus importants artistes du 20e siècle tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques et que par l'immensité de sa production tous genres confondus.
A partir des années 1920 ses natures mortes seront très proches, sur la même ligne de conception " cubiste analytique " que celles de George Braque, dont il devient un temps l'intime avant de s'en séparer définitivement. Il y eut une connivence d'inspiration très rare entre ces deux peintres pendant une certaine période de leur vie et en particulier dans le domaine particulier du traitement de la nature morte.
Picasso peint beaucoup d'autres natures mortes après la Seconde guerre mondiale et hors de la période cubiste, mais ce n'est pas un genre qui tient une place aussi essentielle dans son œuvre que dans l'œuvre de Georges Braque.

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dimanche 23 janvier 2022

Nicolas de Staël (1914-1955) - Bol Gris

 

 

Nicolas de Staël (1914-1955) Bol Gris, 1954 Huile sur toile, Collection privée.


Nicolas de Staël (1914-1955)
Bol Gris, 1954
Huile sur toile, Collection privée.

Que voit on ? Exactement ce que décrit le titre, bien que ke bol soit plus blanc que gris. La palette est résolument monochrome et la touche hésitante entre abstraction et figuration. Un très belle œuvre   de Nicolas  de Staël, minimaliste avant la lettre. 

Rappel biographique : Le peintre français d'origine russe Nicolas de Staël, né baron Nicolaï Vladimirovitch Staël von Holstein, est issu d'une branche cadette de la famille de Staël-Holstein. Plus d'un demi siècle après sa mort, il reste l'un des peintres les plus marquants du 20e siècle posant un problème aux historiens de l'art qui ne savent pas dans quelle catégorie le classer, ce qui doit le réjouir post mortem, lui qui détestait les catégories et les courants.
La réinvention de la figuration opérée par Staël a été mal comprise alors qu'elle anticipait d'une vingtaine d'année l'évolution générale de l'art. Il a « retrouvé le visible sans renoncer aux possibilités expressives et à la liberté d'action qui définissent la peinture contemporaine » alors que Paris perd sa place de capitale des arts, dès les années 1960, sous l'effet du marché de l'art et de la surenchère :
" On y est devenu incapable de discerner le pastiche de l'original " selon Umberto Eco.
Selon Marcelin Pleynet et Michel Seuphor : « ...il faut tenir compte de Nicolas de Staël, vu et revu souvent avec et travers l'avant-garde américaine de années cinquante. Ces nouveaux mouvements d'abstraction suivent le cheminement de Staël, délaissant la peinture gestuelle pour une peinture brossée, voir maçonnée ». Peu exposé de son vivant, son œuvre a donné lieu à de nombreuses manifestations posthumes qui ont confirmé sa stature sur le plan international. " Staël fut le plus puissant créateur de sa génération dans l'École de Paris de l'après-guerre, sur laquelle il a exercé une forte influence Il a été le premier à dépasser l'antinomie abstraction-figuration ".
Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de l'immeuble où il avait son logement et un de ses ateliers à Antibes. L'ensemble de son œuvre s'étend sur 15 années. Il a peint, à partir de 1952, plusieurs natures mortes dont quelques unes sont aujourd'hui conservées et exposées au Musée Picasso d'Antibes à quelques pas de son ancien atelier. Plusieurs sont présentées sur ce blog.

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vendredi 21 janvier 2022

Pierre Bonnard (1867-1947) - Nature morte aux fruits et café

 

Pierre Bonnard (1888-1890), Nature morte aux fruits et café, Huile sur toile, Collection privée.


Pierre Bonnard (1888-1890)
Nature morte aux fruits et café
Huile sur toile
Collection privée. 
 
 Que voit on ? Une des plus délicieuses ses nature morte de Bonnard qui soit - et pourtant il en a peint beaucoup de merveilleuses !  Doit on la commenter ou la regarder suffit?

Rappel biographique : le peintre français Pierre Bonnard est connu pour ses peintures de personnages, ses nus, ses portraits, ses paysages animés, ses intérieurs et ses natures mortes de fleurs et fruits. Bonnard est un artiste post-impressionniste, membre du groupe des Nabis qui regroupait autour de Paul Serusier, Paul René Piot, Henri-Gabriel Ibels, Maurice Denis, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel, Paul Ranson, Jan Verkade, Félix Vallotton, Georges Lacombe, Mogens Ballin, József Rippl-Rónai, Charles Filiger, Adolf Robbi, ainsi que Georges Joseph Rasetti et le sculpteur Aristide Maillol. En réaction à l'impressionnisme, les Nabis veulent libérer leur peinture des exigences du réalisme : « Ensemble, nous avons méprisé l'école et les écoles, les rapins, leurs traditions, leurs farces et leurs bals inutilement nudistes. Ensemble nous nous sommes sérieusement amusés ». Les artistes nabis cherchent des voies plus spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'orphisme, d'ésotérisme, et de théosophie. Ils s'appliquent à retrouver le caractère « sacré » de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel par le seul moyen de l'art.
Une fois devenu célèbre, Pierre Bonnard fut connu pour ne pouvoir s’empêcher de retoucher ses toiles une fois celles-ci achetées et exposées dans un musée. Ses amis appelaient ça « bonnarder » ou « bonnardiser ». Un journaliste relate cette attitude devenue visiblement coutumière. « Au musée de Grenoble et au Musée du Luxembourg, il arriva à Bonnard de guetter le passage d'un gardien d'une salle à l'autre, de sortir d'une poche une minuscule boîte garnie de deux ou trois tubes et, d'un bout de pinceau, d'améliorer furtivement de quelques touches un détail qui le préoccupait. Et, son coup fait, de disparaître, radieux, comme un collégien après une inscription vengeresse au tableau noir. »

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mercredi 19 janvier 2022

Raimonds Staprans (b.1926) - Still Life With Bottles


Raimonds Staprans (b.1926) Still Life With Bottles, 1965 Huile sur toile  56.8 x 63.2 cm Collection privée (Christie's)


Raimonds Staprans (b.1926)
Still Life With Bottles, 1965
Huile sur toile  56.8 x 63.2 cm
Collection privée (Christie's) 

Que voit-on ? Quatre bouteilles impeccablement alignées,  de formes et de couleurs différentes dont il émane une force singulière.

Rappel biographique  : Raimonds Staprans est un artiste et dramaturge bien connu aux États-Unis et dans sa Lettonie natale.  Après avoir vécu en Lettonie occupée et dans un camp de personnes déplacées pendant la Seconde Guerre mondiale, Staprans a immigré aux États-Unis avec sa famille en 1947. Il  étudie l'art à l' Université de Washington sous Alexander Archipenko et Mark Tobey. Puis il déménage dans la baie de San Francisco. où il  commencer des études supérieures à l' Université de Californie, Berkeley  Il  y  étudie avec Hans Hofmann et Karl Kasten, entre autres, et obtient une maîtrise en beaux-arts en 1954. Staprans commence alors à exposer à San Francisco. Il expose actuellement au Hackett Galerie du moulin à San Francisco et à la Peter Mendenhall Gallery à Los Angeles.
Les oeuvres de Staprans sont conservées dans les collections permanentes des Beaux-Arts Museums de San Francisco  du Los Angeles County Museum of Art, du  San Jose Museum of Art et du Portland Art Museum  entre autres. Une rétrospective a eut lieu  au  Pasadena Museum of California Art en mars 2006.
Les natures mortes et les peintures de paysages de Staprans sont remarquables par leur rapport  sensible à la lumière et à la couleur. qui rappelle la manière de Cézanne.  ON n'a pas hesité non plus a comprarer certaines de ces compositions a celles de Nicoals de Stael. Staprans décortique  "l'architecture" des objets quotidiens en utilisant des couleurs explosives et des compositions aplaties, créant une "tension entre la représentation et l'abstraction qui joue avec les attentes des spectateurs."
En 2003, Staprans a reçu la plus haute distinction civile de Lettonie, l' Ordre des trois étoiles  l'équivalent letton de la Médaille présidentielle de la liberté des États-Unis .
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lundi 17 janvier 2022

Tamara de Lempicka (1898-1980) - Le moulin a café


Tamara de Lempicka (1898-1980) Le moulin à café Huile sur toile, 1941 Musée des beaux Arts de Nantes


Tamara de Lempicka (1898-1980)
Le moulin à café
Huile sur toile, 1941
Musée des beaux Arts de Nantes

Que voit on ? Posé sur un coin de table, un moulin à café mécanique en bois comme il en existait dans la première moitié du 20eme siècle avant que les moulins électriques ne les supplantent ; un broc à eau en métal aux reflets cuivrés, une serviette blanche qui tranche avec la tonalité sombre de l'ensemble. Au mur : un autre serviette ou plutoô un torchon et un petit mot épinglé sur la boiserie du mur, sur lequel figure, en réalité, la signature de l'artiste.

Rappel biographique : Tamara de Lempicka est une peintre polonaise représentative du mouvement Art déco. Fille de Boris Gorski, juif russe, et d'une mère polonaise, son enfance se passe dans un milieu aisé et cultivé entre Saint-Pétersbourg, Varsovie, Lausanne et Paris. En 1920, à l'Académie Ranson à Paris, elle reçoit l'enseignement de Maurice Denis et à l'Académie de la Grande Chaumière celui d'André Lhote. C'est là qu'elle forge petit à petit son style qui, dans une synthèse de l'art maniériste de la Renaissance et du néo-cubisme, va correspondre parfaitement à la mode de son temps. L'envol de sa carrière coïncide avec sa première exposition personnelle à Milan en 1925. En France, elle participe pleinement à la vie artistique et mondaine parisienne où elle rencontre André Gide, Suzy Solidor, de riches industriels, des princes russes émigrés, etc. En 1928, elle installe sa maison-atelier au no 7 de la rue Méchain, dans le 14e arrondissement, conçue par Robert Mallet-Stevens. A partir de 1929, elle expose simultanément en Pologne (médaille de bronze à l'exposition internationale de Poznan), à Paris (dans quatre salons et à la galerie Colette Weil) et aux États-Unis (Carnegie Institute de Pittsburgh).
Tamara de Lempicka occupe une place à part dans l'art du 20e siècle : malgré une production modeste (à peine 150 tableaux dans sa meilleure période, qu'on situe entre 1925 et 1935), ses œuvres évoquent et reflètent le style et la mode des années folles de l'entre-deux-guerres. Avec une stylisation néo-cubiste, ses œuvres, principalement des portraits, se caractérisent par un modelé accentué, des couleurs vives mais dans une gamme restreinte, mises en valeur par des fonds gris ou noirs. La composition très resserrée s'inspire du cadrage cinématographique. Bien que la nature morte ne soit pas sa spécialité, elle en a peint une vingtaine.

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samedi 15 janvier 2022

Théodore-Charles-Ange-Coquelin (actif de 1885 à 1901) - Nature morte avec prunes

Theodore-Charles-Ange Coquelin (1800-1900), Nature morte avec prunes Huile sur toile, 15,7 x 26,8 cm Collection privée


Théodore-Charles-Ange-Coquelin (actif de 1885 à 1901),
Nature morte avec prunes
Huile sur toile, 15,7 x 26,8 cm
Collection privée

Que voit on ? A peine une douziane de prunes, magnifiquement peintes, dont l'une a été gâtée par le bec d'un oiseau.

Rappel biographique : Théodore Coquelin est un peintre français a peu près sans aucune notoriété dans son pays et dont le travail a été redécouvert lors de la mise en vente publique de certaines d'un lot de ses natures mortes en 2013 aux Etat-Unis puis en Europe. On ignore à peu près tout de sa vie si ce n'est qu'il vécut au 19 e siècle et franchit à peine le seuil du 20e, malgré un style qui rappelle  beaucoup celui de Courbet. Le prix record de cet artiste aux enchères est de 15 450 $ US pour Nature morte aux prunes, vendu à  Grisebach en 2017. Selon Benezit, Le Musée de Tourcoing (MUba)  conserverait une nature morte de Coquelin de même que le Musée Bonnat Helleu de Bayonne.

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jeudi 13 janvier 2022

Willy Boers (1905-1978) - Bloeiende cactus


Willy Boers (1905-1978) Bloeiende cactus, 1933 Cobra Museum, Amstelveen.


Willy Boers (1905-1978)
Bloeiende cactus, 1933
Cobra Museum, Amstelveen.

Willy Boers est un artiste hollandais. Il a suivi une formation de restaurateur mais est devenu un peintre, dessinateur et sculpteur autodidacte. Willy a également créé des portraits, des paysages, des paysages urbains, des natures mortes et de l'art abstrait. Il signait son travail avec «WBoers». Il a été membre du Haagse Kunstkring jusqu'en 1940 et entre 1929 et 1941, il a rejoint la société d'art De Onafhankelijken. En 1946, il fonde, avec Ger Gerrits, le groupe Vrij Beelden qui comprend les artistes Willem van Hussem, Piet Ouborg et Jan Roëde.En 1950, il crée le groupe Creatie. Ses pouevres font partie des collections du Rijksmuseum d'Amsterdam et du Cobra Museum d'Amstelveen.

dimanche 9 janvier 2022

Vincent van Gogh (1853-1890) - Nature morte aux sabots

Vincent van Gogh (1853-1890), Nature morte aux sabots, Collection privée



Vincent van Gogh (1853-1890)
Nature morte aux sabots
Collection privée

Que voit on ? Toute sa courte vie durant, Vincent Van Gogh fut fasciné par le motif des chaussures, sabots et godillots qu'il peignit beaucoup et dans tous leurs  états... avec une nette préférence pour les états délabrés plutôt que pour le flambant neuf ! Ainsi dans le genre le plus bas de la hiérarchie picturale qu'étaient les natures mortes, Van Gogh choisit) à certains moments de sa vie de peindre (surtout autour de 1888) le sujet le moins noble qui soit et dans l'état le plus pitoyable que l'on puisse imaginer !   Une excellente indication de ce qui pouvait se passer à l'intérieur de sa personne à la fin de sa vie et de la perception du monde qu'il pouvait alors avoir. 


Rappel biographique : Au début du mois de mars 1886, Vincent rejoint son frère Theo à Montmartre, avec l'envie de s'informer sur les nouveautés de la peinture impressionniste. À l'époque, Theo est gérant de la galerie montmartroise Boussod, Valadon & Cie. Seule la connaissance du milieu artistique parisien peut véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision. Cette année-là est celle de la dernière exposition impressionniste que Vincent découvre, et en 1887 doit avoir lieu la première rétrospective de l’œuvre de Millet. Paris se prépare alors à accueillir plusieurs expositions : en plus du Salon, où sont exposées les œuvres de Puvis de Chavannes, Van Gogh visite les salles de la cinquième exposition internationale à la galerie Georges Petit, qui présente des toiles d'Auguste Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'avaient pas souhaité participer à la huitième et dernière exposition des impressionnistes, qui offrait le spectacle d'un groupe déchiré, entre les défections et les nouvelles arrivées, et ouvrait ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile de Georges Pierre Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte. À Paris dans les années 1886-1887, Van Gogh fréquente un moment l’Académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d’Émile Bernard ainsi que de John Peter Russell. Ce dernier réalise son portrait. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Dans la boutique du père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 1887. Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, Van Gogh brûle les étapes de son renouvellement artistique grâce à la fréquentation des peintres les plus anticonformistes du moment : il s'essaye au néo-impressionnisme auprès de Signac et Pissarro, enquête sur les profondeurs psychologiques du portrait avec son ami Toulouse-Lautrec, est précocement informé de la synthèse du cloisonnisme par ses compagnons Louis Anquetin et Émile Bernard, et peut apprécier les toiles exotiques réalisées par Gauguin en Martinique. Régénéré par cette modernité, il est prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui fait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme, mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental. Le 19 février 1888, il quitte Paris....

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vendredi 7 janvier 2022

Nicolas-Henri Jeaurat de Bertry (1728–1796) - Buste de femme et panier d’osier rempli de feuilles de musique disposés près d’un bureau en marqueterie

Nicolas Henri Jeaurat de Bertry (1728-1796) Buste de femme et panier d’osier rempli de feuilles de musique disposés près d’un bureau en marqueterie, 1777 Collection particulière


Nicolas Henri Jeaurat de Bertry (1728-1796)
Buste de femme et panier d’osier rempli de feuilles de musique disposés près d’un bureau en marqueterie, 1777
Collection particulière


Que voit on ? Exactement ce que décrit le titre très précis donné par le peintre à cette  nature morte d'objets, dont  certains cependant échappent à sa description, comme ce cachet de cire sur un bureau surchargé de documents en tous genres qui vont du Dictionnaire de l'Industrie à une Oraison Funèbre ( si  l'on en juge par ce que l'on lire !).  Nous sommes visiblement dans le bureau de quelqu'un de très affairé et qui n'aime pas avoir froid, la présence d'une  pince à bûches à droite de la composition  attestant de la proximité de la cheminée, que l'on imagine ronronnante.... à moins que ce monsieur ne collectionne les papiers à brûler ! 

Rappel biographique : Fils d’Edme Jeaurat, graveur du Roy, Jeaurat de Bertry a étudié avec son oncle, le peintre Etienne Jeaurat. Il a établi sa réputation dans la nature morte, genre où il excellait, réussissant à saisir les objets de la vie quotidienne avec un détail et une vitalité rappelant le maitre du genre, Chardin, mais pour un critique comme Théodore Lejeune : « Autant Chardin excelle dans le clair-obscur, autant Jeaurat est cru et sec. » Fait remarquable et rare, il a été à la fois nommé et reçu, par accord verbal de l’assemblée, académicien et professeur à l’Académie royale de peinture et de sculpture, le même jour, le 31 janvier 1756, avec deux natures mortes comme morceaux de réception : l’un, Ustensiles de cuisine près d’un petit fourneau en terre allumé qui rappelle l’esprit de Chardin et l’autre ses trophées militaires.
L’année suivante, il a prйsentй au Salon de 1757 trois natures mortes représentant des instruments de musique, une allégorie de la guerre, une de la science, qui ont attiré une critique favorable du Mercure d’octobre : « On a vu avec plaisir trois tableaux de M. Jeaurat de Bertry : ils sont d’une belle imitation et bien grouppés. »
On ignore où se trouvent ses dernières oeuvres, mais le tableau aux instruments de musique, signé et daté de 1756, actuellement dans les collections du musée Carnavalet, semble être le premier de ces trois tableaux au Salon. Quelques natures mortes de la Réunion des Musées Nationaux (dont celui de Cambrai) attribuées un temps par erreur à Chardin et à Henri- Horace Roland de La Porte, l’un contenant même son monogramme "JB", lui ont récemment été réattribués.
En 1761, il est nommé peintre et pensionnaire de Marie Leszczynska et signe ses lettres du titre de « peintre de la Reine ». Reconnu, il quitte Paris pour s’installer Versailles où il résidera jusqu’à la mort de la reine en juin 1768. Le 1er juillet de la même année, il reçoit une pension de 400 livres de gratification annuelle, « en considération des services qu’il a rendus а la feue Reine, pour l’amusement de cette princesse dans l’art de la peinture. » Il repart alors pour Paris d’où il ne sortira plus , exception faite d’un second séjour de quatre ans à la cour.
Pendant la Révolution, il se concentrera sur le portrait, certains de nature satirique voilée, ainsi que sur les constructions allégoriques comportant des portraits, le drapeau tricolore, les pyramides et l’oeil maçonnique. Au Salon de 1796, il expose le Portrait du Citoyen Gelé à l’instant où il reçoit le brevet d’imprimeur de la Gendarmerie nationale. Au même Salon, il expose encore une Vue de la collégiale et du pont de Corbeil, où il évoque sa propre disparition avec un coche descendant passant sous le porche de la collégiale.
Le fait qu'il fut comblé d'honneur par la reine, ne lui valut pas que des amis et l'on fut bien sévère avec ce peintre dont le talent mérite aujourd'hui largement d'être débarrassé des jalousies opportunistes de son époque.
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mercredi 5 janvier 2022

Rodolphe-Théophile Bosshard (1889-1960) - Nature morte aux citrons et raisins


Rodolphe-Théophile Bosshard (1889-1960) Nature morte aux citrons et raisins, 1954 Huile sur toile Collection particulière



Rodolphe-Théophile Bosshard (1889-1960)
Nature morte aux citrons et raisins, 1954
Huile sur toile
Collection particulière

Que voit on ? Sur un entablement blanc que (presque) rien ne différencie du fond blanc et dans une atmosphère résolument neigeuse, posées sur une nappe : quelques grappes de raisins motif préféré de ce peintre tout au loàng de ses natures mortes, une verre vide, transparent et cristallin  et des citrons.. seule touche de couleurs qui cette toile qui comme presque toutes autres peintes par Bosshard tendent  vers une évidente recherche de l'abstraction.

Rappel biographique : Rodolphe-Théophile Bosshard est un artiste-peintre suisse qui fut actif à Paris entre les deux guerres mondiales et se spécialisa plutôt dans les nus féminins. Considéré comme une figure majeure de la peinture suisse de la première moitié du 20e siècle, il s' installa à Montparnasse seulement pendant quatre petites années mais pendant lesquelles il attira l'attention des critiques par une peinture originale et novatrice. Il noua des amitiés avec Chagall, Zadkine, Derain ou Lurçat. Beaucoup de ses natures mortes ont des similitudes avec celles de Jean Fautrier qui est son exact contemporain. Après sa période parisienne où il vivait de façon très miséreuse, Bosshard retourne s'installer en Suisse où il mène une carrière prolifique etcouronnée de succès. En 1947, la Galerie Denise René, rue de la Boétie, ramène Bosshard à Paris avec une quarantaine d’huiles, gouaches et dessins. Son style s 'approche alors de l'abstraction. Puis sa passion des voyages et des paysages l’entraîne à Ravenne, à Florence (où il expose en 1953), à Camogli sur la côte Ligure, à Gordes et enfin à Majorque.

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lundi 3 janvier 2022

René Magritte (1898 - 1967) - Variante de la Tristesse

René Magritte (1898 - 1967) Variante de la Tristesse, Huile sur toile Perth Fine Art Museum



René Magritte (1898 - 1967)
Variante de la Tristesse,
Huile sur toile
Perth Fine Art Museum 

 Que voit on ?  Une composition  qui représente une poule regardant un œuf dans un coquetier rose sur fond de paysage de montagne à l'aurore !  Son œuf ? Sans doute ! sinon pourquoi serait elle triste ?


Rappel Biographique : René-François-Ghislain Magritte, est un peintre surréaliste belge. La peinture de Magritte s’interroge sur sa propre nature, et sur l’action du peintre sur l’image. La peinture n’est jamais une représentation d’un objet réel, mais l’action de la pensée du peintre sur cet objet. Magritte réduisait la réalité à une pensée abstraite rendue en des formules que lui dictait son penchant pour le mystère : « Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l’enchantement nécessaire à la vie des idées », déclara-t-il. Son mode de représentation, qui apparaît volontairement neutre, académique, voire scolaire, met en évidence un puissant travail de déconstruction des rapports que les choses entretiennent dans la réalité. Magritte excelle dans la représentation des images mentales. L’élément essentiel chez Magritte, c’est son dégoût inné de la peinture plastique, lyrique, picturale. Magritte souhaitait liquider tout ce qui était conventionnel. « L’art de la peinture ne peut vraiment se borner qu’à décrire une idée qui montre une certaine ressemblance avec le visible que nous offre le monde » déclara-t-il. La réalité ne doit certainement pas être approchée sous l’angle du symbole.

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2022 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

samedi 1 janvier 2022

Richard Diebenkorn (1922 - 1993) - The Table

Richard Diebenkorn (1922 - 1993) The Table, 1957 Private collection


Richard Diebenkorn (1922 - 1993)
The Table, 1957
Private collection

Que voit on ? Une table nue  recouverte d'une nappe blanche... pour  commencer une onzième année  de natures mortes dans ce blog, en compagnie des plus grands peintres de l'histoire de ce genre  ! 

Rappel biographique : Richard Diebenkorn est un peintre américain du 20e siècle dont le style oscille entre l’abstrait et le figuratif en fonction des périodes qu’il a traversées. Après une première exposition au California Palace of the Legion of Honor à San Francisco en 1948, ses débuts sont associés à l'expressionnisme abstrait et à l'Ecole de San Francisco, mouvement figuratif des années 1950-1960. De 1955 à 1966, il vit à Berkeley (Californie), change de style et devient un peintre figuratif important, dans un genre qui réunit à la fois la manière de Henri Matisse qu’il admire et l'expressionnisme abstrait. Diebenkorn, Elmer Bischoff, Henry Villierme, David Park, James Weeks participent ensemble à une renaissance de la peinture figurative, qu'on appelle l'École de San Francisco (Bay Area Figurative Movement). En 1967, Diebenkorn s'installe à Santa Monica et devient professeur à UCLA. Il installe son atelier dans le même immeuble que son vieil ami Sam Francis. Pendant l'hiver 1966-1967, il revient une nouvelle fois à l'abstraction, cette fois avec une vision très personnelle, un style géométrique qui se démarque clairement de ses débuts de la période expressionniste abstraite. La série Ocean Park, qu’il commence en 1967 se poursuit pendant les dix-huit années suivantes. Elle est devenue la partie de son œuvre la plus célèbre aujourd’hui. Elle se compose d'environ 135 peintures. Basées sur le paysage vu depuis la fenêtre de son atelier, ses compositions abstraites à grande échelle sont nommées d'après une communauté de Santa Monica où il a eu un temps son atelier. A la même époque, il peint aussi ce qu’il appelle des found still life, c’est à dire des toiles d’après ce qu’il trouve sur sa table sans rien retoucher à l’arrangement qu’il voit.
La première rétrospective importante de son oeuvre a eu lieu à la Albright–Knox Art Gallery а Buffalo en 1976 et 1977. En 1989, John Elderfield, conservateur au MOMA (New York) organise une exposition d’oeuvres de Diebenkorn sur papier, qui constitue d’ailleurs la partie la plus prolifique de sa production.
En 2012, l'exposition Richard Diebenkorn : The Ocean Park Series, organisée par Sarah C. Bancroft, a lieu simultanément à la Corcoran Gallery of Art, à l'Orange County Museum of Art et au Forth Worth Museum of Modern Arts de Washington.

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