Jean-Baptiste Oudry (1686–1755)
Un lièvre et un cuissot d'agneau
Huile sur toile
The Cleveland Museum of Art
Que voit-on ? Un des chefs d'œuvres de Jean-Baptiste Oudry, immense peintre de ce que l'on appelait en son siècle "la chasse et de la nature ". Sa maitrise de la peinture des animaux et des chiens de chasse en fit très rapidement un spécialiste de ses natures mortes à sujet de gibiers dont les aristocrates et la bourgeoisie naissante du 18e siècle français raffolaient. On trouvait généralement une place de choix à ses peintures dans les salles-à- manger, une pièce récemment ouverte dans les demeures bourgeoises, qui jusque là n'en possédaient pas, la salle à manger étant réservée aux palais ou aux châteaux, où il n' était pas rare non plus que l'on dresse encore le couvert dans un coin de chambre à coucher. D'où le jeu de mot, peut- être ?!!!
Rappel biographique : Le peintre et graveur français Jean-Baptiste Oudry est surtout célèbre pour ses peintures de chiens de chasse, ses natures mortes animalières et ses animaux exotiques. Fils de Jacques Oudry, maître peintre et marchand de tableaux sur le Pont Notre-Dame, et de sa femme, Nicole Papillon, qui appartenait à la famille du graveur Jean-Baptiste-Michel Papillon, Jean-Baptiste Oudry étudia tout d'abord à l'Ecole de la Maîtrise de Saint-Luc, dont son père était directeur.
Il fut placé ensuite chez le grand peintre du roi Nicolas de Largillière, dont il devint bientôt l'ami. Après avoir peint quelques sujets religieux et un portait du Tsar Pierre 1er, il rencontre le marquis de Beringhen, premier écuyer du roi. Cette rencontre est décisive car le marquis commande à Oudry de nombreux ouvrages pour le roi. Dès lors on octroie à Oudry un atelier dans la cour des princes aux Tuileries et un logement au Palais du Louvre où il forma un cabinet renommé.
Oudry suivait les chasses royales et faisait de fréquentes études dans la forêt de Compiègne.
L'intendant des finances, Fagon, le prit à son service et le chargea de rétablir la manufacture de Beauvais, tombée en décadence. Oudry s'adjoignit Boucher et Natoire pour exécuter la copie des tableaux. On lui confia également l'inspection de la manufacture des Gobelins, où l'on exécutait les tapisseries des chasses du roi d'après ses tableaux.
Jean-Baptiste Oudry a peint le portrait, l'histoire, les chasses, le paysage, les animaux, les fruits, les fleurs ; il a imité les bas-reliefs ; il a fait du pastel, de la décoration ; il aussi gravé à l'eau-forte. On lui doit deux conférences qui furent lues à l'Académie, « Sur la manière d'étudier la couleur en comparant les objets les uns avec les autres » et « Sur les soins que l'on doit apporter en peignant ». Oudry a laissé un grand nombre de dessins dont les plus connus sont les 275 dessins qui servirent à l'édition dite des Fermiers généraux des Fables de La Fontaine, gravées par Charles-Nicolas Cochin. Il est également l'auteur d'un Almanach de rébus paru en 1716.
____________________________________________
2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau