mardi 4 mars 2025

Ker-Xavier Roussel (1867-1944) - Bouquet de fleurs



Ker-Xavier Roussel (1867-1944) Bouquet de fleurs Collection privée


Ker-Xavier Roussel (1867-1944)
Bouquet de fleurs
Collection privée 

Rappel biographique : François Xavier Roussel, dit Ker-Xavier Roussel, est un peintre et graveur français. En 1885, Roussel entre à l'atelier Maillart. Il suit les cours de l'École des beaux-arts de Paris à partir de 1888. En 1889, il fréquente l'Académie Julian, où se forme le groupe des nabis. Roussel et Vuillard se lient d'amitié avec Bonnard. En 1891, les Nabis exposent chez le galeriste Le Barc de Boutteville. En 1893, Roussel, Vuillard, Bonnard, Denis et Ranson exposent à La Revue blanche, que dirigent les frères Natanson. Roussel épouse Marie, la sœur de son ami Vuillard. Avec Bonnard, Vuillard et Paul Sérusier, Roussel peint des décors pour le théâtre de l'Œuvre, que vient de fonder leur camarade Aurélien Lugné, dit Lugné-Poe. À partir de 1894, et jusqu'en 1904, il expose régulièrement à la Libre Esthétique à Bruxelles, à Paris au Salon des indépendants et dans les galeries Bernheim et Druet avec Félix Vallotton et Aristide Maillol qui se sont joints au groupe nabi. En 1898, Roussel, Vuillard et Bonnard, à la demande d'Ambroise Vollard, exécutent des lithographies en couleur. En 1899, Roussel quitte Paris et va habiter à l'Étang-la-Ville. Il y résidera jusqu'à sa mort. En 1906, Maurice Denis et Roussel voyagent sur la côte méditerranéenne. Ils visitent Paul Cézanne à Aix-en-Provence, Paul Signac à Saint-Tropez, et Henri-Edmond Cross à Cavalaire. Deux ans plus tard, en 1908, Roussel fait un court passage comme professeur à l'Académie Ranson à Paris. En 1912, il peint le rideau du théâtre des Champs-Élysées.En 1918, il exécute des décorations pour le musée des beaux-arts de Winterthour. L'année suivante, il réalise des panneaux décoratifs pour Marcel Monteux à Paris. En 1922, il réalise de nouveaux panneaux décoratifs pour la villa de Monteux à Antibes. En 1925, Ker-Xavier Roussel réalise quatre panneaux pour l'hôtel de M. Rosegart, rue du Bois de Boulogne à Paris. L'année suivante, en 1926, il reçoit le deuxième prix Carnegie. En 1937, Ker-Xavier Roussel partage avec Vuillard et Bonnard la décoration du théâtre de Chaillot. Il participe l'année suivante à la décoration du palais de la Société des Nations à Genève, en exécutant un panneau de onze mètres intitulé Pax Nutrix. En 1941, après la mort de Vuillard, Roussel fait don à l'État français de 55 œuvres de son beau-frère et ami.


________________________________-
2025- Une collection de natures mortes
Un blog de Francis Rousseau


mercredi 26 février 2025

Henri Le Sidaner (1862-1939) - Table devant la fenêtre


Henri Le Sidaner (1862-1939) Table devant la fenêtre, 1922 Collection privée



Henri Le Sidaner (1862-1939)
Table devant la fenêtre, 1922
Collection privée 

Rappel biographique : Le peintre français post impressionniste Henri Le Sidaner fut ami de Claude Monet et élève aux Beaux Arts de Paris de Cabanel qu'il soutint toute sa vie. C'est à partir de l'année 1900 qu'il se consacre à une peinture intimiste dont il exclut systématiquement toute figure humaine : jardins déserts, tables servies pour d'hypothétiques hôtes et présentant de magnifiques natures mortes (qui disent rarement leur nom,) campagnes solitaires expriment une vision silencieuse et paisible, nimbée de mystère. Son succès ne se démentira pas de son vivant. Dans la recherche de l'instant intime, de « l'arrêt sur image », les toiles que Le Sidaner peint à Gerberoy où il habite à partir de 1900, dépeignent une incomparable douceur de vivre en même temps qu'elles déclinent selon l'heure et la saison des accords chromatiques variés. A partir de l'été 1903 c'est le début des motifs d'intérieur à la fenêtre ouverte et des tables de jardin, des crépuscules... À l'aide d'un soigneux arrangement de nature morte, le peintre décline harmonieusement la sensation du « temps qui s'arrête ». C'est ce qui lui a souvent valu d'être comparé à Marcel Proust dans le domaine de la littérature.

________________________________-
2025- Une collection de natures mortes
Un blog de Francis Rousseau


mercredi 19 février 2025

Vincent van Gogh (1853-1890) - Deux fleurs de tournesols coupées




Vincent van Gogh (1853-1890) Deux fleurs de tournesols coupées, 1887 Musée des Beaux- Arts de Berne, Suisse



Vincent van Gogh (1853-1890)
Deux fleurs de tournesols coupées, 1887
Musée des Beaux- Arts de Berne, Suisse 


 Rappel biographique : Au début du mois de mars 1886, Vincent van Gogh rejoint son frère Theo à Montmartre, avec l'envie de s'informer sur les nouveautés de la peinture impressionniste. À l'époque, Theo est gérant de la galerie montmartroise Boussod, Valadon & Cie. Seule la connaissance du milieu artistique parisien peut véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision. Cette année-là est celle de la dernière exposition impressionniste que Vincent découvre, et en 1887 doit avoir lieu la première rétrospective de l’œuvre de Millet. Paris se prépare alors à accueillir plusieurs expositions : en plus du Salon, où sont exposées les œuvres de Puvis de Chavannes, Van Gogh visite les salles de la cinquième exposition internationale à la galerie Georges Petit, qui présente des toiles d'Auguste Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'avaient pas souhaité participer à la huitième et dernière exposition des impressionnistes, qui offrait le spectacle d'un groupe déchiré, entre les défections et les nouvelles arrivées, et ouvrait ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile de Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte. À Paris dans les années 1886-1887, Van Gogh fréquente un moment l’Académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d’Émile Bernard ainsi que de John Peter Russell. Ce dernier réalise son portrait. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Dans la boutique du père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 1887. Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, Van Gogh brûle les étapes de son renouvellement artistique grâce à la fréquentation des peintres les plus anticonformistes du moment : il s'essaye au néo-impressionnisme auprès de Signac et Pissarro, enquête sur les profondeurs psychologiques du portrait avec son ami Toulouse-Lautrec, est précocement informé de la synthèse du cloisonnisme par ses compagnons Louis Anquetin et Émile Bernard, et peut apprécier les toiles exotiques réalisées par Gauguin en Martinique. Régénéré par cette modernité, il est prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui fait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme, mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental. Le 19 février 1888, il quitte Paris....
______________________________________

2025 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau 

jeudi 13 février 2025

Joseph Cornell (1903–1972) - Untitled (Hôtel de la Duchesse-Anne)

Joseph Cornell ( 1903–1972), Untitled (Hôtel de la Duchesse-Anne), 1957, Art Institute of Chicago, Lindy and Edwin Bergman Joseph Cornell Collection, 1982.1868.



Joseph Cornell ( 1903–1972),
Untitled (Hôtel de la Duchesse-Anne), 1957,
Art Institute of Chicago, Lindy and Edwin Bergman Joseph Cornell Collection, 1982.1868. 


Joseph Cornell est un sculpteur et réalisateur de films expérimentaux américain. Il est l'un des pionniers de l'assemblage.
Les œuvres de Joseph Cornell les plus caractéristiques sont donc des assemblages créés à partir d’objets trouvés. Ce sont la plupart du temps des boîtes en bois à couvercle vitré, dans lesquelles il a rassemblé des photos ou des objets divers. Certaines de ces boîtes, comme celles de la série des Medici Slot Machine, sont interactives et prévues pour être manipulées.
Comme Kurt Schwitters, Cornell pouvait créer de la poésie à partir d’objets banals ; mais il était surtout attiré par les fragments d’objets autrefois précieux qu’il pouvait découvrir dans les échoppes de brocanteurs de New York. Ses boîtes relèvent de la technique surréaliste de la juxtaposition irrationnelle et leur séduction provient souvent de la nostalgie qu’elles dégagent. Toutefois Cornell ne s’est jamais considéré comme un surréaliste, tout en admirant le travail d’artistes comme Max Ernst et René Magritte. Il a également été en contact avec certains membres du groupe surréaliste installés aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. Par la suite, il a été revendiqué comme précurseur du pop art et de la pratique de l’installation.
En plus des assemblages dans des boîtes, des collages et des courts métrages, Cornell conservait plus de 160 « dossiers » documentaires sur des sujets qui l’intéressaient et dont il tirait du matériau pour la création de ses boîtes. Ces dossiers concernaient par exemple les starlettes de Hollywood auxquelles il envoyait des boîtes qui leur étaient dédiées. Cornell s’intéressait également aux oiseaux et il a créé dans les années 1940-50 la série de collages Aviarie qui leur est consacrée.

__________________________________________

2025 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau

 

vendredi 7 février 2025

Ardengo Soffici (1879 -1964) - Small Trophy




Ardengo Soffici (1879 -1964) Small Trophy, 1914-1915, Gianni Mattioli Collection, Museo del Novecento.

 

Ardengo Soffici (1879 -1964)
Small Trophy, 1914-1915,
Gianni Mattioli Collection, Museo del Novecento.


Rappel biographique : Ardengo Soffici (1879 – 1964) est un écrivain italien, un poète et un peintre dont l'œuvre se situe entre futurisme et cubisme. Il fut l'un des intellectuels italiens qui ont adhéré au fascisme.Issu d'une famille d'agriculteurs aisés, Ardengo Soffici assiste, après leur déménagement à Florence en 1893, à la ruine de son père. Il étudie alors les arts à l'Académie du dessin de Florence et accessoirement la littérature en 1897 et ensuite, après un intermède pour vivre auprès d'un cabinet d'avocat, à la Scuola Libera del Nudo auprès de Giovanni Fattori et Telemaco Signorini. Il s'insère dans le cercle culturel et devient un écrivain autodidacte. 

À Paris, dès 1901 et au moins jusqu'en 1907, il travaille comme illustrateur, signant tour à tour « Soffici », « Sofficy » ou « Ardengo », pour des revues et des magazines1 comme L'Assiette au Beurre, Le Rire, Le Frou-frou, L'Œuvre d'art international, La Vie pour rire, Jean qui rit, Le Tutu, La Caricature, Sans-gêne, L'Indiscret, La Gaité gauloise, Polichinelle, Journal pour tous, La Gaudriole, entre autres. Mal payé, il mène une vie de privations et de renoncements. Malgré tout, cette situation lui permet de rencontrer des artistes émergents ou déjà affirmés comme Guillaume Apollinaire, Pablo Picasso et Max Jacob, et de fréquenter le monde des intellectuels et des créateurs qui s'était formé autour des revues littéraires. À l'époque, le poète néerlandais Fritz-René Vanderpy devient l'un de ses plus proches amis. Il retrouve aussi Hélène d'Oettingen, qu'il avait croisé une première fois à Florence en 1899, et fréquente son salon parisien : c'est là qu'il rencontre Apollinaire, et s'ensuit une profonde amitié avec l'une et l'autre. 

Les années passant, il se pose en homme divergeant (uomo diverso), car, après avoir fait connaître à ses amis florentins, Cézanne, les Cubistes, Guillaume Apollinaire et par un fort enthousiasme, Rimbaud, il verse dans un style classique — c'est alors l'époque du « retour à l'ordre » —, et, en politique, finit par adhérer au fascisme, une conversion qui se met en place en moins de cinq années. Le 21 avril 1925, il signe, avec 250 personnalités, le Manifeste des intellectuels fascistes (Manifesto degli intellettuali fascisti), publié par Il Popolo d'Italia et rédigé par Giovanni Gentile, et si, en 1937, il s'éloigne de Mussolini, il restera néanmoins proche du régime, jusqu'à sa chute. Il fustige les « intellectuels » qu'il juge incapables de raisonner et qui ne fonctionneraient que « par égoïsme mesquin et veulerie innée ».
En décembre 1944, il est arrêté pour collaboration avec l'ennemi nazi, et interné au camp de Collescipoli jusqu'en juillet 1945. En 1946, après un procès, il est acquitté, faute de preuves suffisantes8.Il recommence une vie publique à partir de 1948, avec une exposition de ses peintures organisée à Florence. Quelques unes de ses œuvres rentrent dans la collection Verzocchi.

__________________________________________

2025 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau 

vendredi 31 janvier 2025

Harald Metzkes (né en 1929) - Le Requin

Harald Metzkes (né en 1929) Le requin, 1957 Huile sur toile National galerie



Harald Metzkes (né en 1929)
Le requin, 1957
Huile sur toile
National galerie

Rappel biographique : Harald Metzkes (né le 23 janvier 1929) est un peintre et graphiste allemand. Son père était médecin. En 1945, il s'engagea dans l'armée, mais réussit à passer ses examens de fin d'études en 1945/46 au lycée local et à poursuivre ses études d'art. En 1946, il étudia l'aquarelle avec Alfred Herzog. Entre 1947 et 1949, il fut apprenti tailleur de pierre auprès du sculpteur Max Rothe de Bautzen. Ensuite, entre 1949 et 1953, il étudia la peinture à l'Académie des Beaux-Arts de Dresde où il eut notamment comme professeurs Wilhelm Lachnit et Rudolf Bergander. De 1953 à 1955, il travailla comme artiste indépendant à Bautzen. En 1957, avec Werner Stötzer, ainsi qu'avec John et Gertrud Heartfield, il entreprend un voyage d'études de trois mois en Chine.
En 1959, Metzkes s'installe dans le sud de Berlin, où il emménage en 1960 dans un appartement-atelier : il se lance dans une carrière d'artiste indépendant, identifié dans certains milieux par le surnom de « Cézanniste de Prenzlauer Berg ». La première exposition consacrée à son œuvre a lieu à Berlin en 1963. 1963 est également l'année où il contribue aux illustrations d'un livre de Vladimir Pozner, « L'enchanté ». Au cours des 27 années qui suivirent, il contribua à l'illustration de quinze autres livres, principalement d'auteurs de renom, dont Marino Moretti,  Pier Paolo Pasolini, Franz Fühmann, Christa Wolf,  August Strindberg...
En 1976, il remporta le prix Käthe Kollwitz de l'Académie des Beaux-Arts d'Allemagne de l'Est et une reconnaissance officielle au niveau de l'État sous la forme de la Bannière du Travail. La même année, il reçut également le Prix national d'Allemagne de l'Est pour les illustrations et les arts graphiques. L'année suivante, son travail fut au centre d'une exposition à la Galerie nationale de Berlin-Est, « Harald Metzkes – Deux décennies d'images ». En 1984 et 1988, Metzkes participa à la Biennale de Venise. Quelques années après la fin de la République démocratique allemande, un État à parti unique soutenu par l'Union soviétique dont il avait été citoyen tout au long de son existence politiquement et socialement troublée, Metzkes participa en 1997-1998 à l'exposition « L'art en République démocratique allemande » organisée à la Galerie nationale. Une autre des nombreuses expositions dans lesquelles il a été présenté, en 2006, était « Bilanz des Malers » au château de Gottorf, à l'extrême nord du pays. 

__________________________________________

2025 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau 

samedi 25 janvier 2025

Suzanne Valadon (1865-1938) - Vase avec Fleurs

 

Suzanne Valadon(1865-1938) Vase avec Fleurs, 1927. National Academy of Arts Sofia



Suzanne Valadon (1865-1938)
Vase avec Fleurs, 1927.
National Academy of Arts Sofia

Rappel biographique : Suzanne Valadon est une des plus importantes peintres françaises du 20e siècle et la premiere femme admise, en 1894, à la Société nationale des beaux-arts. Elle a commencé sa carrière comme acrobate de cirque en 1880, jusqu’à ce qu’une chute mette fin prématurément à cette activité. Dans le quartier de Montmartre où elle habite avec sa mère, puis avec son fils naturel, le futur peintre Maurice Utrillo, né 1883, elle a la possibilité de s’initier à l’art. Devenue modèle d’artistes, elle les observe en posant, et apprend ainsi leurs techniques. Modèle de Pierre Puvis de Chavannes, Pierre-Auguste Renoir, Henri de Toulouse-Lautrec, elle noue des relations avec certains. Habituée des bars de Montmartre où la bourgeoisie parisienne vient s’encanailler, Toulouse-Lautrec durant cette période, fait d’elle le portrait intitulé Gueule de bois. Edgar Degas (pour qui elle n'a jamais posé), remarquant les lignes vives de ses dessins et de ses peintures, encourage ses efforts. Elle connaît de son vivant le succès et réussit à se mettre à l’abri des difficultés financières de sa jeunesse. Suzanne Valadon peint des natures mortes, des bouquets et des paysages remarquables par la force de leur composition et leurs couleurs vibrantes. Elle est aussi connue pour ses nus. Ses premières expositions au début des années 1890 comportent principalement des portraits, dont celui d’Erik Satie avec qui elle a une relation en 1893. Il lui propose le mariage au matin de leur première nuit.
Suzanne Valadon est alors connue pour travailler plusieurs années ses tableaux avant de les exposer.
La peintre trouve dans la galeriste Berthe Weill, une alliée solide qui soutient son travail. La marchande fait ainsi participer l'artiste à près de dix-neuf expositions entre 1913 et 1932, dont trois rétrospectives personnelles. Son mariage, en 1896, avec un agent de change, prend fin en 1909, Suzanne quitte son mari pour l'ami de son fils, le peintre André Utter (1886-1948), qu’elle épouse en 1914. Cette union, houleuse, dure près de trente ans. André Utter en Adam et elle-même en Eve figurent sur l’une de ses toiles les plus connues, Adam et Eve. En 1923 elle achète avec Utter le château de Saint-Bernard, au nord de Lyon, pour couper son fils Maurice Utrillo de ses penchants pour l'alcool. Ce dernier qui signait ces toiles Maurice Utrillo V. (pour Valadon) peint le château ainsi que l’église ou encore le restaurant du village. Suzanne Valadon morte, le 7 avril 1938, entourée de ses amis peintres André Derain, Pablo Picasso et Georges Braque, est enterrée au cimetière parisien de Saint-Ouen.
__________________________________________

2025 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau 

dimanche 19 janvier 2025

Marie Krøyer (1867-1940) - Nature morte au pichet

Marie Krøyer (1867-1940) Nature morte au pichet,1884 Collection privée



Marie Krøyer (1867-1940)
Nature morte au pichet,1884
Collection privée

Que voit on? Un pichet  transparent  posé sur une guéridon près d'une fenêtre. à travers lequel passe les rayons du soleil d'hiver. Il est rempli d'eau et une contient une branche, promesse de renouveau.

Rappel biographique : Marie Triepcke Krøyer Alfvén( est une artiste peintre danoise. Elle est principalement connue en tant que femme de Peder Severin Krøyer, l'un des membres les plus influents de la colonie d'artistes des "peintres de Skagen," qui s'est développée à la fin du 19e siècle dans le nord du Danemark. Dès son plus jeune âge, Marie rêve d'être artiste, et après avoir reçu une éducation artistique dans une école privée à Copenhague , elle se rend à Paris pour continuer ses études. C'est là qu'elle rencontre Krøyer, début 1889, qui tombe immédiatement fou amoureux d'elle. Alors qu'il est son aîné de 16 ans, le couple se marie cet été-là et, en 1891, s'installe à Skagen. Très inspiré par la beauté de Marie, Krøyer réalise nombre de portraits de sa femme, en intérieur comme en extérieur, notamment sur la plage. La vie de couple devient plus difficile lorsque Krøyer passe à partir de 1900,  à cause de la maladie mentale de Severin. Marie finit par avoir une liaison avec le compositeur suédois Hugo Alfvén. Le couple a un enfant, Marie divorce et déménage en Suède avec Alfvén. Ils se marient en 1912. Depuis sa rencontre avec Krøyer, qu'elle considérait comme bien plus talentueux qu'elle, Marieavait du mal  à peindre. Pourtant, plusieurs de ses peintures ont récemment bénéficié d'un regain d'intérêt. Elle est aussi désormais reconnue pour ses contributions au design et à l'architecture. Certains de ses dessins n'ont été découverts qu'en 2002.

________________________________-
2025- Une collection de natures mortes
Un blog de Francis Rousseau


samedi 11 janvier 2025

Henri Le Sidaner (1862-1939) - Trois pots de fleurs


Henri-Eugène-Augustin Le Sidaner (1862-1939), Trois pots de fleurs, Collection privée


Henri-Eugène-Augustin Le Sidaner (1862-1939)
Trois pots de fleurs
Collection privée

Que voit on ?  Trois pots qui contiennent les mêmes fleurs d'un rouge flamboyant, posés sur le rebord de la fenêtre du jardin de la maison du peintre.  

Rappel biographique : Le peintre français post impressionniste Henri Le Sidaner fut ami de Claude Monet et élève aux Beaux Arts de Paris de Cabanel qu'il soutint toute sa vie. C'est à partir de l'année 1900 qu'il se consacre à une peinture intimiste dont il exclut systématiquement toute figure humaine : jardins déserts, tables servies pour d'hypothétiques hôtes et présentant de magnifiques natures mortes (qui disent rarement leur nom,) campagnes solitaires expriment une vision silencieuse et paisible, nimbée de mystère. Son succès ne se démentira pas de son vivant. Dans la recherche de l'instant intime, de « l'arrêt sur image », les toiles que Le Sidaner peint à Gerberoy où il habite à partir de 1900, dépeignent une incomparable douceur de vivre en même temps qu'elles déclinent selon l'heure et la saison des accords chromatiques variés. A partir de l'été 1903 c'est le début des motifs d'intérieur à la fenêtre ouverte et des tables de jardin, des crépuscules... À l'aide d'un soigneux arrangement de nature morte, le peintre décline harmonieusement la sensation du « temps qui s'arrête ». C'est ce qui lui a souvent valu d'être comparé à Marcel Proust dans le domaine de la littérature.

________________________________-
2025- Une collection de natures mortes
Un blog de Francis Rousseau

samedi 4 janvier 2025

Pompei - Desserte à la Vaisselle d'Argent


Pompei -  Desserte à la vaisselle d'argent

Pompei -  Desserte à la vaisselle d'argent

Que voit on ? Une desserte  à entablement dorée à la feuille d'or sans doute, présentant un impressionnant étalage de vaisselle d'argent, aiguières, coupelles, cornes dégustation, vases, coupelles, saladiers, louches et même poêle à frire ! ...

Rappel historique : Pline l'Ancien raconte que dans la Grèce antique, le peintre Piraikos qui vivait au 3e siècle avant notre ère, vendait déjà fort cher ses " Provisions de cuisine ", des tableaux de chevalets représentant des victuailles ou des instantanés d'échoppes de cordonniers et de barbiers. Dans la hiérarchie des genres picturaux d'alors, ces représentations de provisions de cuisine sont déjà considérées comme un genre mineur... et elles le resteront pendant de longs siècles... au moins jusqu'à Chardin, si ce n'est jusqu'à Cézanne. Genre mineur donc, loin derrière les sujets religieux, les portraits et les paysages, mais genre que les commanditaires s'arrachent pourtant !
Le grec Piraikos reste le plus célèbre des peintres de ce genre. Hélas, aucun exemple n'est parvenu jusqu'à nous de ces peintures des menus objets du quotidien par Piraikos, peinture que l'on nommait à cette époque Rhyparographie .
A la même époque, un autre peintre grec, Zeuxis rivalisait avec la nature au point que des oiseaux voulaient picorer les raisins qu'il peignait et qu'il passe être l'inventeur du réalisme et de l'illusionnisme ne peinture, pour ne pas dire du premier trompe-l'oeil. Il faut là encore faire confiance au récit de Pline l'Ancien, car aucun exemple de cet art ne nous est parvenu.
Les premières natures mortes connues du monde occidental sont des fresques et des mosaïques du 1er siècle de l'ère chrétienne, provenant de Campanie (Herculanum et Pompéi) ou de Rome. Elles sont exécutées dans un style réaliste et illusionniste : fruits veloutés, poissons et volailles posés sur une marche de pierre ou sur deux étagères d'un garde manger, généralement en trompe l'œil avec des ombres portées, ou quelquefois dans des coupes en verre avec des transparences subtiles.
Ces peintures évoquent le xenion antique, un cadeau fait de denrées qu'un hôte doit offrir à ses invités. Pourtant la nature morte de l'Antiquité possède une autre ambition que celle du seul plaisir mimétique. Comme le précise Charles Sterling : « Il est clair que les natures mortes hellénistiques et romaines qui représentaient des mets prêts à être consommés comportaient une allusion épicurienne ». On trouve ainsi assez fréquemment des mosaïques de natures mortes et des vanités dans les atriums d'été romains, où les convives invités aux repas étaient ainsi encouragés à cueillir le jour qui passe, Carpe diem selon la célèbre formule d'Epicure, à profiter de la vie tant qu'il était encore temps de le faire. Une déclinaison plus sophistiquée de la tradition égyptienne pharaonique qui voulait que l'on fît passer un cadavre devant les convives avant de commencer un repas pour leur rappeler l'impermanence de la vie ! Les natures mortes garderont tout au long des siècles jusqu'à nos jours, cette signification épicurienne.   _______________________________________________

2025- Une collection de Natures mortes
Un blog de Francis Rousseau