René Magritte (1898-1967)
Les Valeurs Personnelles, 1952
San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA)
Que voit on ? Il y a beaucoup à dire sur cette grande œuvre de Magritte, qui est bel et bien une nature morte, malgré la confusion volontaire qu'elle provoque (avec succès) chez le spectateur. La modification d’échelle que l 'on voit ici à travers l’agrandissement des objets du quotidien (verre, peigne, allumette, blaireau ou savonnette) a souvent été utilisée par l’artiste pour déstabiliser le spectateur. Cette méthode issue de la théorie des « objets bouleversants » formulée par le surréaliste Paul Nougé, est un moyen parmi d’autres de provoquer chez le spectateur un choc poétique et un sentiment de malaise face à une surréalité voulue. Outre son aspect de quasi "manifeste de la nature morte surréaliste", cette œuvre doit aussi être vue comme emblématique des rapports qu’ont entretenus Magritte et son représentant américain, Alexander Iolas. En 1948, en s’engageant auprès d’Iolas, Magritte s’assure une visibilité à New York à travers une première exposition qui en engendra d’autres. Lorsqu'en 1952l’artiste propose Les valeurs personnelles à Iolas dans une lettre datée du 25 avril, il s'enquiert clairement du goût des Américains pour certaines œuvres et de leur désintérêt pour d’autres.... Celle ci est toujours aujourd'hui la propriété du SFMOMA qui la conserve avec une grande fierté.
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2020 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
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