vendredi 31 janvier 2020

Clara Peeters (1594-1657)- Still Life with Cat and Fish



Clara Peeters (1594-1657)
Still Life with Cat and Fish
 Oil on panel, 34.3 x 47 cm.
Private collection

Que voit on ?  Une nature morte très similaire à celle déjà publiée en 2019 sur ce blog  et avec laquelle on pourra, si on le souhaite, jouer aux jeux des 7 erreurs !!! La composition présentée ci-dessus est orientée dans le sens inverse de celle déjà présentée et laisse supposer qu'il pouvait s'agir,  du pendant de la précédente.

Rappel biographique : la peintre Flamande Clara Peeters était autodidacte et a peint essentiellement des natures mortes. (à l'exception d'un auto portrait). Elle fut active très jeune en tant que peintre (dès l'âge de 13 ou 14 ans selon les documents !) et fait partie des premières femmes peintres qui ait exercé officiellement ce métier, avec une place reconnue de son vivant, par les Guildes des peintres de la période d'or du baroque flamand. Cette femme à la personnalité hors du commun, dont on pense qu'elle fut, adolescente, l'élève très privée d'Osias Beert, se spécialise, dès l'âge de 18 ans, dans les natures mortes dont elle saisit les sujets soit autour de la table des repas quotidiens soit dans des mises en scène plus sophistiquées. Elle s'intéresse beaucoup aux reflets sur les objets métalliques, pièces, plats, vases, coupes, timbales bijoux, présents fréquemment dans ses compositions, en premier plan, avec un fond plus sombre. Ces plus belles natures mortes - qui sont autant de chef d'œuvres - ont été peintes dans l'année 1611 et sont conservées au Musée du Prado.

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2020- A Still Life Collection
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jeudi 30 janvier 2020

Luis Meléndez (1716-1780) - Still Life with Melon and Pears



Luis Meléndez (1716-1780)
Still Life with Melon and Pears,  c.1778
Oil on canvas. 63.8 x 85.1 cm
Museum of Fine Arts,  Boston

Que voit on ? Une composition qui s'étage en montant de la gauche vers la droite comme le sont toutes les natures mortes du grand  Melendez, à une ou deux notables exceptions près.  Dans celle-ci plutôt que les ustensiles de cuisine, ce sont les poires et le melon qui sont mis en valeurs permettant, outre le plaisir de contempler un chef d'œuvre, celui d'observer des variétés de fruits disparues aujourd'hui... 

Rappel biographique : Le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes, dont une partie importante est conservée au musée du Prado à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats, dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de Cotan. Comme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les accidents présents à la surface des fruits (comme ici avec les figues vertes).
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne, sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces deux grands peintres.

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mercredi 29 janvier 2020

Henri Fantin-Latour (1836-1904) - Fleurs de printemps, tasse avec tasse de thé et soucoupe


 Henri Fantin-Latour (1836-1904) , Fleurs de printemps, tasse avec tasse de thé et soucoupe   Huile sur toile, 1865   Collection particulière

Henri Fantin-Latour (1836-1904)
Fleurs de printemps, tasse avec tasse de thé et soucoupe
Huile sur toile, 1865
Collection particulière

Que voit on ? Une composition florale extrêmement délicate comme Fantin Latour savait les peindre avec un clin d'œil à Chardin. Le bouquet de fleurs des champs  est  posé dans un vase en verre transparent qui laisse apercevoir les tiges des fleurs flottant dans une eau à peine troublée.  Posé sur un dessus de buffet en loupe de noyer, devant le vase :  une véritable nature morte dans la nature morte avec une tasse a café en porcelaine blanche sa soucoupe et sa cuillère en argent.

Rappel biographique : Le peintre et lithographe français Henri Fantin-Latour était plus connu de son vivant pour ses portraits de femmes, ses portraits de groupes dont il rénova le style compassé et pour ses peintures allégoriques que pour ses natures mortes, pourtant admirables. Aujourd'hui c'est exactement le contraire ! Membre du groupe dit « de 1863 », puis du Cénacle des Batignolles où l'Impressionnisme serait né, Fantin-Latour fait souvent figure de chaînon entre la peinture romantique et l'impressionnisme. Ses natures mortes, fleurs ou fruits, ont souvent trouvé acquéreur grâce à son ami Whistler qui a attiré en l'attention en Angleterre sur Fantin, à une époque où la peinture impressionniste française était peu appréciée dans ce pays.

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mardi 28 janvier 2020

Marc Chagall (1887-1985) - Iris


 

Marc Chagall (1887-1985)
 Iris
 Collection particulière

 Que voit-on ?  Un gigantesque et très fourni bouquet d'iris dans un vase blanc qui explose littéralement sur toute la hauteur de la toile. Il est encadré par un jeune personnage masculin à gauche et, à droite,  par un village se dessinant à peine sous un croissant de lune.

Rappel biographique : Le peintre français d'origine biélorusse Marc Chagall est l'un des plus célèbres artistes installés en France au 20e siècle avec Pablo Picasso. Son œuvre, sans se rattacher à aucune école, présente des caractéristiques du surréalisme et du néo-primitivisme. Inspirée par la tradition juive, la vie des villages juif en Europe de l'Est et le folklore russe, elle élabore sa propre symbolique, autour de la vie intime de l'artiste. L'emploi de la couleur chez Chagall est très personnel. Dans ses illustrations de La Bible et Le Message biblique, notamment, on voit qu'une barbe peut être tour à tour violette, bleue ou verte. Il renverse les impressions chromatiques habituelles, et emploie la palette pour structurer l'espace de la toile davantage que pour traduire la réalité. " Mon cirque se joue dans le ciel, disait il, il se joue dans les nuages parmi les chaises, il se joue dans la fenêtre où se reflète la lumière " .

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lundi 27 janvier 2020

Pablo Picasso (1881-1973) - Pomme


 


Pablo Picasso (1881-1973)
Pomme, 1918
Huile sur toile
 Collection Particulière

 Que voit-on ? Une pomme. Ses contours sont assez joufflus, Picasso faisant,  à cette époque là, subir aux objets qu'il peignait le même syndrome d'exagération des formes ou de déformations qu' Ingres faisait subir à certains de ces personnages.


Rappel biographique : le peintre espagnol Pablo Ruiz Picasso a commencé à peindre très tôt, au tournant du19e et du 20e siècle et n'a jamais cessé sa production, évaluée aujourd'hui a quelques 50.000 oeuvres. Utilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque auquel son nom est lié surtout dans le domaine des natures mortes. Il est considéré comme l'un des plus importants artistes du 20e siècle tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques et que par l'immensité de sa production tous genres confondus.
A partir des années 1920 ses natures mortes seront très proches, sur la même ligne de conception " cubiste analytique " que celles de George Braque, dont il devient un temps l'intime avant de s'en séparer définitivement. Il y eut une connivence d'inspiration très rare entre ces deux peintres pendant une certaine période de leur vie et en particulier dans le domaine particulier du traitement de la nature morte.
Picasso peint beaucoup d'autres natures mortes après la Seconde guerre mondiale et hors de la période cubiste, mais ce n'est pas un genre qui tient une place aussi essentielle dans son oeuvre que dans l'œuvre de Georges Braque.

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dimanche 26 janvier 2020

Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) - Oiseau mort

 

Jean-Baptiste Oudry  (1686-1755)
Oiseau mort, 1740-50
Rhode Island School of Design Museum, Providence

Que voit on ? Un sujet minimaliste à souhait, bien que plus du tout politiquement correct à notre époque : un oiseau mort pendu par une patte. C'est l'exercice de style favori des peintres de nature morte au 17e et 18e siècle . On notera au passage l'extraordinaire maitrise technique de Jean Batpiste Oudry dans la peinture de ce délicat  plumage et de ses nuances.

Rappel biographique : Le peintre et graveur français Jean-Baptiste Oudry est surtout célèbre pour ses peintures de chiens de chasse, ses natures mortes animalières et ses animaux exotiques. Fils de Jacques Oudry, maître peintre et marchand de tableaux sur le Pont Notre-Dame, et de sa femme, Nicole Papillon, qui appartenait à la famille du graveur Jean-Baptiste-Michel Papillon, Jean-Baptiste Oudry étudia tout d'abord à l'Ecole de la Maîtrise de Saint-Luc, dont son père était directeur.
Il fut placé ensuite chez le grand peintre du roi Nicolas de Largillière, dont il devint bientôt l'ami. Après avoir peint quelques sujets religieux et un portait du Tsar Pierre 1er, il rencontre le marquis de Beringhen, premier écuyer du roi. Cette rencontre est décisive car le marquis commande à Oudry de nombreux ouvrages pour le roi. Dès lors on octroie à Oudry un atelier dans la cour des princes aux Tuileries et un logement au Palais du Louvre où il forma un cabinet renommé.
Oudry suivait les chasses royales et faisait de fréquentes études dans la forêt de Compiègne.
L'intendant des finances, Fagon, le prit à son service et le chargea de rétablir la manufacture de Beauvais, tombée en décadence. Oudry s'adjoignit Boucher et Natoire pour exécuter la copie des tableaux. On lui confia également l'inspection de la manufacture des Gobelins, où l'on exécutait les tapisseries des chasses du roi d'après ses tableaux.
Jean-Baptiste Oudry a peint le portrait, l'histoire, les chasses, le paysage, les animaux, les fruits, les fleurs ; il a imité les bas-reliefs ; il a fait du pastel, de la décoration ; il aussi gravé à l'eau-forte. On lui doit deux conférences qui furent lues à l'Académie, « Sur la manière d'étudier la couleur en comparant les objets les uns avec les autres » et « Sur les soins que l'on doit apporter en peignant ». Oudry a laissé un grand nombre de dessins dont les plus connus sont les 275 dessins qui servirent à l'édition dite des Fermiers généraux des Fables de La Fontaine, gravées par Charles-Nicolas Cochin. Il est également l'auteur d'un Almanach de rébus paru en 1716.
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samedi 25 janvier 2020

René Magritte (1898-1967) - Le Plagiat

 


René Magritte (1898-1967)
Le Plagiat, 1960
Collection particulière

Que voit on ? Un bouquet de fleurs dans une vase Medicis à côté d'une nid contenant 3 œufs posés sur un entablement de bois devant un rideau.  L'intérieur du bouquet de fleurs contient ou s'ouvre (selon la perspective que l'on choisie)  sur une surimpression de paysage où triomphe en majesté un cerisier en fleur devant une colline. Qui plagie quoi et qui plagie qui ?  Magritte les maitres anciens avec le motif du bouquet de fleurs et du paysages mais il se  plagie aussi  lui même avec les surimpressions, le nid et le rideau...

Rappel Biographique : René-François-Ghislain Magritte, est un peintre surréaliste belge. La peinture de Magritte s’interroge sur sa propre nature, et sur l’action du peintre sur l’image. La peinture n’est jamais une représentation d’un objet réel, mais l’action de la pensée du peintre sur cet objet. Magritte réduisait la réalité à une pensée abstraite rendue en des formules que lui dictait son penchant pour le mystère : « je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l’enchantement nécessaire à la vie des idées », déclara-t-il. Son mode de représentation, qui apparaît volontairement neutre, académique, voire scolaire, met en évidence un puissant travail de déconstruction des rapports que les choses entretiennent dans la réalité. Magritte excelle dans la représentation des images mentales. L’élément essentiel chez Magritte, c’est son dégoût inné de la peinture plastique, lyrique, picturale. Magritte souhaitait liquider tout ce qui était conventionnel. « L’art de la peinture ne peut vraiment se borner qu’à décrire une idée qui montre une certaine ressemblance avec le visible que nous offre le monde » déclara-t-il. La réalité ne doit certainement pas être approchée sous l’angle du symbole.

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vendredi 24 janvier 2020

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) - Nature morte au chat et aux poissons,


 

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
Nature morte au chat et aux poissons, 1728
Huile sur toile, 79.5 x 63 cm.
Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid

Que voit on ?  Une nature extrêmement célèbre de Chardin qui représente donc un chat à l'affût devant un quartier de saumon. Il est à l'arrêt devant la pièce de saumon posée sur un couvercle de marmite.Une de ses pattes est déjà posé sur le saumon. Sa queue en point d'interrogation caresse les deux harengs pendus à un fil qu'il fait mine de ne pas avoir remarquer (pour l'instant !). Chaque chose en son temps ! Une pilon à épices et un oignon et une cébette parachève cette extraordinaire composition sur la droite.

Rappel biographique : Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. A partir du Salon de 1748, Chardin expose de moins en moins de scène de genre, il multiplie désormais les natures mortes. Ce retour à ce type de peinture va durer une vingtaine d'années. Il est difficile de donner des raisons à ce changement de cap. On sait que pendant cette période la vie de Chardin est en pleine mutation. Il se remarie, il reçoit une pension du roi. Il est désormais à l'abri du besoin. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra à partir de 1760 sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres... Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.
Chardin cherchait à reproduire la matière, ces fruits semblent aussi vrais que nature, Diderot s'extasiait devant ce réalisme dans son compte-rendu du Salon de 1759 : " Vous prendriez les bouteilles par le goulot si vous aviez soif " ou encore en 1763, " C'est la nature même; les objets sont hors de la toile et d'une vérité à tromper les yeux. (...)
 Pour regarder les tableaux des autres, il semble que j'ai besoin de me faire les yeux ; pour voir ceux de Chardin, je n'ai qu'à regarder ce que la nature m'a donné et m'en bien servir ".
" O Chardin ! ce n'est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette: c'est la substance même des objets, c'est l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile ".

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jeudi 23 janvier 2020

Amadeo de Souza-Cardoso (1897-1918) - Natureza morta


 

Amadeo de Souza-Cardoso (1897-1918)
Natureza morta, 1913
Museu Nacional de Arte Contemporânea do Chiado

Que voit on ? Une des rares natures mortes revendiquées comme telles de ce génie de la peinture portugaise, précurseur du cubisme et l'abstraction que fut Amadeo de Souza-Cardoso.  La composition présente dans une mosaïque très savamment découpée : une tranche de pastèque, une poissons, des fruits ronds, une mappemonde, des règles et des compas groupés autour d'un pot central  dans lequel sont posés quatre pinceaux. 

Rappel biographique :   Le peintre  portugais précurseur de l'art moderne, Amadeo de Souza-Cardoso, né dans une famille riche, préféra  aux etudes de droits auxquelles il était destiné, des études à l'aecole d'architecture. Cette formation ne le satisfaisant pas non plus, il partit pour Paris en 1906, s'installant à Montparnasse avec l'intention de continuer à étudier.  En juin 1907, il commence à se consacrer à la peinture et se considère déjà comme un artiste dans les lettres qu’il écrit à sa mère. Au cours de l’été, il part en Bretagne en compagnie de son collègue, le peintre Eduardo Viana.
En 1908, il s'installa au numéro quatorze de la Cité Falguière, l fréquentant des ateliers pour préparer l'École des beaux-arts et l'Académie Viti du peintre catalan Anglada Camarasa, mais ne fut pas admis. En 1910 il résida quelques mois à Bruxelles et, en 1911, il exposa des travaux au Salon des indépendants à Paris, se rapprochant peu à peu des avant-gardes et des artistes comme Amedeo Modigliani, Constantin Brancusi, Alexander Archipenko, Juan Gris et Robert Delaunay.
En 1909, il s’installe au 27, de la rue de Fleurus, à côté de l’appartement de Gertrude et Leo Stein. Cette même année, il fait la connaissance d’Amedeo Modigliani, dont il devient l’ami. Grâce à lui il rencontre Brancusi, Archipenko, ainsi que d’autres artistes de la communauté de la rue du Delta à Montmartre, soutenus par le médecin Paul Alexandre. À cette communauté, se joignent, entre autres, Henri Doucet, Albert Gleizes, André Le Fauconnier
En 1913, il envoie huit œuvres à l'Armory Show à New York, puis il retourne au Portugal, où il organise deux expositions, à Porto et à Lisbonne. Cette même année il participe également au Herbstsalon de la galerie Der Sturm à Berlin. En 1914, il rencontre Antoni Gaudí à Barcelone, et part à Madrid, où il est surpris par le début de la Première Guerre mondiale. Il retourne ensuite au Portugal, où il commence une brève carrière dans l'expérimentation de nouvelles formes d'expression, peignant avec une grande constance, au point de pouvoir, en 1916, exposer à Porto 114 œuvres sous le titre « Abstraccionismo ». Elles sont également exposées à Lisbonne, frappant dans l'un et l'autre cas par leur nouveauté et provoquant quelque scandale.
En 1914, Amadeo s’installe donc avec sa jeune épouse à la Casa do Ribeiro, dans l’atelier que son père et son oncle lui avaient construit. Le couple se rend à Lisbonne en décembre 1914 avec la ferme intention de retourner à Paris. Mais l’extension rapide du conflit dans les proportions que l’on connaît, et plus particulièrement l’aggravation quotidienne de la situation en France, retardent indéfiniment ce retour. Au cours de cette période, la production artistique d’Amadeo révèle de nouvelles modifications, avec des séries de tableaux très distinctes des voies qu’il avait développées jusqu’à l’été 1914.
Le cubisme qui se répandait dans toute l'Europe a représenté l'influence marquante dans son cubisme analytique.
Amadeo de Souza-Cardoso explora l'expressionnisme et ses derniers travaux expérimentèrent de nouvelles formes et de nouvelles techniques, comme des collages et d'autres formes d'expression plastique.
Le 25 octobre 1918, il meurt prématurément à Espinho, emporté par la grippe espagnole.

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mercredi 22 janvier 2020

Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) - Bouquet de printemps


 



Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)
Bouquet de printemps, 1863
Collection particulière

Que voit-on ? Il s 'agit donc d'une œuvre de jeunesse de Renoir puisqu'il avait à peine un peu plus de 20 ans quand il l 'a peint.  Il vient de réussir le concours d'entrée à l’École des beaux-arts de Paris et entre dans l’atelier de Charles Gleyre, où il rencontre Claude Monet, Frédéric Bazille et Alfred Sisley. avec lesquels il noue une solide amitié.  Les œuvres de cette période sont marquées par l'influence d'Ingres et de Dehodencq pour les portraits, de Gustave Courbet (particulièrement pour les natures mortes), mais aussi d'Eugène Delacroix, à qui il emprunte certains thèmes.  Beaucoup de ses œuvres snt perdues ou détruites et celle ci est un des rares témoignages resurgi du passé à l'occasion d'une vente publique.

Rappel biographique : L'un des plus célèbres peintres français, Pierre-Auguste Renoir, membre éminent s'il en est du mouvement impressionniste a peint beaucoup de natures mortes, comme l'ensemble des impressionnistes d'ailleurs qui ont participé au renouveau de ce genre vieux de plus de 3000 ans. La dernière toile qu'il aurait voulut peindre serait une nature morte florale. Sur son lit de mort, Renoir aurait demandé une toile et des pinceaux pour peindre le bouquet de fleurs qui se trouvait sur le rebord de la fenêtre. En rendant pour la dernière fois ses pinceaux à l'infirmière, il aurait déclaré : « Je crois que je commence à y comprendre quelque chose ».

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mardi 21 janvier 2020

Simon Luttichuys (1610-1661) - Nature morte à la timbale d'argent ciselée, 1653



 

Simon Luttichuys (1610-1661)
Nature morte à la timbale d'argent ciselée, 1653
huile sur panneau de bois,  49 x 36, 9cm
Palace Museum in Wilanów, Pologne

Que voit-on ? La composition de cette nature morte est un peu similaire à celle d'une autre toile du même peintre publié dans ce blog  Nature morte avec huitres ...  Comme dans cette nature morte la vaisselle d'or, d'argent ou de vermeil  sert de prétexte  à une restitution minutieuse  de tous les reflets.  Elle s'en éloigne cependant par la grande sobriété du sujet: seulement quatre éléments, posés sur la table, la timbale et sa soucoupe en débord du guéridon recouvert d'une précieux velours de soie vert sombre, le pain et le couteau...


Rappel biographique : Simon Luttichuys est est un peintre néerlandais du siècle d'or, d'origine anglaise. Il a vraisemblablement étudié la peinture auprès de Jan Treck. Luttichuys est connu pour ses peintures de Vanités qui marquent le début de sa carrière de peintre. Il exécute ses tableaux de Vanités suivant le "modèle de Leyde", c'est-à-dire avec l'introduction dans ses œuvres d'objets en relation avec l'humanisme. Sa peinture est influencée par les œuvres de Jan de Heem. Plus tard, il s'éloigne de la peinture de Vanités pour ne peindre que des natures mortes...toutes mangnifiques
Son frère cadet, Isaac Luttichuys fut un peintre portraitiste.

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lundi 20 janvier 2020

Aimé-Victor Barraud (1902-1954) - Fleurs dans une cruche en céramique

 


Aimé-Victor Barraud (1902-1954)
Nature morte, fleurs dans une cruche en céramique, 1939
Collection particulière

Que voit on ? dans un cruche en céramique vernissée, un bouquet d'immortelles à bractées (Xerochrysum bracteatum) fleurs  endémiques  en Australie est cultivée en Europe depuis environ deux siècles. Très floriflère et facile à cultiver, sa gamme étendue de couleursfait le bonheur des amateurs de jardins.  Dans cette nature morte, le peintre semble avoir pris le parti de les faire danser sur la toile...

Rappel biographique : Le peintre suisse Aimé-Victor Barraud a été affilié par les spécialistes de l'art au mouvement de la Nouvelle objectivité. Son père, sa mère et son grand-père maternel travaillaient comme graveurs et concevaient des décorations pour les boîtiers métalliques des montres de poche. La précision artisanale et le sens de la décoration étaient cultivés dans la famille et Aimé-Victor suivaient régulièrement des cours du soir dans la prestigieuse école d'art et d'artisanat local.
Dans sa carrière picturale, il s'est limité à un petit nombre de sujets, peignant principalement des portraits (y compris des autoportraits et des portraits doubles de lui-même et de sa femme), des nus, des natures mortes et quelques rares paysages. Grâce à un dessin précis et à des couleurs claires appliquées avec douceur, il a atteint un degré de réalisme extrême, voit meme d'hyperréalisme avant la lettre. Il décrit souvent dans ses natures mortes un monde en putréfaction, l'un des symboles favori de ce genre pour décrire la vanité de la vie sur terre et sa fragile destinée.

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dimanche 19 janvier 2020

Edward Hopper (1882-1967) - Still Life with Wine Bottle and Glass


 


Edward Hopper (1882-1967)
Still Life with Wine Bottle and Glass, 1899
Collection particulière.

Que voit on ?  Il arrive que les ventes publiques permette de faire sortir de leur cachette  des œuvres rares. C'est  le cas pour cette nature morte de Hopper, une des seules répertoriées comme telle que l'on connaisse de ce peintre dont ce genre n 'était pas le favori. Ce qui est frappant c'est de retrouver dans cette nature morte, la même exaltation de la solitude caractéristique des autres toiles de Hopper. Un verre vide et une bouteille bouchée sur laquelle se reflète un paysage impossible à identifier, mais désert, tout comme l'est l'environnement (deux plans de marbre blanc à peine veiné) dans lequel ces deux éléments sont mis en scène.  Silence,  tension, exclusion, mélancolie... autant de caractéristiques constantes de son œuvre dans lesquelles on a voulu voir la conséquence de sa surdité.

Rappel biographique  : Le  peintre et graveur américain Edward Hopper est plus connu pour ses paysages urbains ou ses scènes de la vie quotidienne des classes moyennes américaines pour ses natures mortes. Il en peignit d'ailleurs très peu.. moins d'une dizaines dans un œuvre abondante
Exerçant essentiellement son art à New York, où il avait son atelier, il est considéré comme l’un des représentants du réalisme américain, peignant la vie quotidienne des classes moyennes. Au début de sa carrière, il représenta des scènes parisiennes avant de se consacrer aux paysages américains et de devenir un témoin attentif des mutations sociales aux États-Unis. Il produisit beaucoup d’huiles sur toile, mais travailla également l'affiche, la gravure (eau-forte) et l'aquarelle.
Une grande partie de l’œuvre de Hopper exprime par contraste la nostalgie d’une Amérique passée, ainsi que le conflit entre nature et monde moderne. Dans une "ambiance métaphysique", dans un monde devenu autre où la relation humaine est comme effacée, ses personnages sont le plus souvent esseulés et mélancoliques.
Hopper aimait aller au cinéma et le septième art exerça une certaine influence sur son œuvre. Sa peinture possède en outre un « caractère éminemment photographique.

samedi 18 janvier 2020

William Nicholson (1872-1949) - Gold Jug


 


William Nicholson (1872-1949)
Gold Jug, 1937
Private Collection

 Que voit -on ? Une timbale  ou plutôt un mug en or posés sur quelques feuilles de papier griffonnées d'esquisses d'arbres ou devant une toile sur laquelle est dessiné un  paysage. Une scène de l'atelier de l'artiste qui se reflète comme dans les natures mortes du 17e siècle, dans les courbes de l'objet.

Rappel biographique : Le peintre britannique William Nicholson est surtout connu pour les illustrations qu'il a réalisées pour des livres destinés à la jeunesse. Il illustra ainsi notamment Peter Pan de J.M. Barrie. au tournant du 20e siècle.
Entre 1898 et 1900, plusieurs ouvrages de Nicholson paraîtront chez des éditeurs français et Jules Chéret reproduit six des affiches du duo dans sa revue Les Maîtres de l'affiche (1895-1900).A partir de 1900, encouragé et protégé par Whistler, il se consacre à la peinture et commence d'exposer ses premières toiles, essentiellement des portraits, des natures mortes et des paysages. Et ce fut une très grande réussite !
Il est annobli en 1936.

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vendredi 17 janvier 2020

Winslow Homer (1836-1910) - Two Trout

 


Winslow Homer (1836-1910)
Two Trout, 1889
Watercolor on paper
Private collection 

Que voit-on ?  Deux truites pendues à un fil de pêche, l'une (la plus sombre) agissant comme l'ombre portée de la première. Une composition d'autant plus remarquable qu'elle est très rare. Winslow Homer n'ayant pas, à proprement parlé, peint de natures mortes.

Rappel biographique : Winslow Homer  est un dessinateur, peintre, graveur et illustrateur américain, réputé pour ses marines et comme témoin objectif de son temps. En grande partie autodidacte, il est considéré comme étant l'un des principaux peintres du 19e siècle américain et l'une des figures prééminentes du réalisme américain.
Son œuvre empreint de vigueur et de réalisme, utilise principalement deux techniques : l'huile et l'aquarelle. Winslow Homer a toute sa vie recherché l'indépendance et à vivre de son art. Il possédait une énergie, une force, qui l'ont vu comparé à Gustave Courbet par son principal marchand dans les années 1880, le Bostonien J. Eastman Chase qui témoigna de l'avoir vu exécuter une toile en cinq heures, puis la modifier, et ce, afin d'honorer parfaitement une commande.
À partir des années 1890, son principal marchand est Knoedler, qui met Homer à l'abri du besoin : l'artiste vend bien son travail de son vivant, et il reçoit de nombreuses récompenses. Avec John Singer Sargent, il est le peintre américain des années 1900 le plus reconnu. Son plus gros collectionneur est pendant longtemps Thomas B. Clarke  (1848-1931). Les premières institutions américaines à acquérir et conserver son travail sont le Carnegie Museums of Pittsburgh, le Metropolitan Museum of Art, et le Musée des beaux-arts de Boston
Son premier biographe est William Howe Downes (1911) ; dix ans avant la mort de l'artiste, Downes lui rend visite et lui parle de son projet de biographie. L'artiste refuse poliment de répondre aux questions du critique, craignant de convoquer la mort à son chevet. À partir des années 1960, le travail de Winslow Homer est régulièrement montré dans le monde. En 1962, l'US Mail émet un timbre en son honneur, reproduisant la toile Breezing Up (A Fair Wind) (1873-1876) exposée à la National Gallery of Art (Washington D. C.).
Homer n'a jamais eu d'élève et n'a jamais cherché à faire école. Il aura une influence sensible sur l'évolution de la peinture et de l'illustration américaine.

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jeudi 16 janvier 2020

Georges Seurat (1869-1891) - Vase de Fleurs



 


Georges Seurat (1869-1891)
Vase de Fleurs, 1878 -79
Huile sur toile 
Harvard Art Museums, Cambridge, US


 Que voit on ? Un bouquet de fleurs rouges dans un vase-tube  en céramique blanche à motif.  Cette nature morte (attribuée à Seurat qui s'essaya très peu à ce genre) n'opte pas pour la technique divisionniste ou pointilliste qui a fait sa célébrité.  Et pour cause : 'il l'a peinte alors qu'il avait... 10 ans !  Il commença en effet à dessiner et à peindre dès l'age de 7 ans.  On peut remarquer cependant que déjà, cette composition s' approche de la technique pointilliste qu'il développa plus tard, par touches larges, presque cubistes, comme si cette perception particulière de la lumière avait été une préoccupation constante de ce peintre .. même dans son enfance (on ne parlera pas de jeunesse pour un peintre disparu à l'âge de 31ans ! )   

Rappel biographqiue : Georges Seurat, est un peintre et dessinateur français, inventeur de la technique dite divisionniste, de division du ton, appelée également peinture optique ou chromo-luminarisme, et plus couramment pointillisme. Considéré avec Cézanne, Gauguin et Van Gogh, comme un des quatre grands peintres du post-impressionnisme, il est l'auteur d'une œuvre restreinte (6 grandes compositions, une trentaine de marines et scènes de port, environ 160 petites peintures sur panneaux dites croquetons, et environ 800 dessins) . Il a fortement influencé les avant-gardes du 20e siècle, fauvisme, cubisme, futurisme, mouvements qui se sont revendiqués de lui.  Seurat incarnait une nouvelle génération de peintres qui annonçait la désintégration de l’idéal impressionniste et l’avènement de conceptions nouvelles. Il était l'exposant le plus important du néo-impressionnisme, mouvement artistique caractérisé par l'application de la théorie du divisionnisme, définie par la division des couleurs en points individuels, ici optiquement inter-réagissant. Sa peinture a pris appui sur la recherche sur les lois de l'optique et de la vision des couleurs complémentaires publiées, depuis 1839, par le chimiste Michel-Eugène Chevreul (loi du contraste simultané des couleurs), déjà connues de Delacroix et des impressionnistes, mais jamais appliquées avec une telle précision.
Selon la théorie de Chevreul, une couleur n'existe pas en soi, mais seulement par rapport à celles qui l'entourent. À la suite de l'utilisation de ces résultats et ceux du physicien Ogden Rood, en particulier sur sa théorie des couleurs, énoncée dans son livre Modern Chromatics, publié en 1879, concernant les phénomènes de décomposition et de recomposition de la lumière, Seurat expérimente une nouvelle technique de peinture appelée pointillisme. Le procédé consiste à approcher de la toile de nombreux petits points de couleur pure de manière à créer une distance souhaitée grâce au mélange et à la vibration elle-même de la lumière. Si les impressionnistes juxtaposaient de nombreuses taches de couleur pure, Seurat, au lieu de compter sur l'instinct et la perception immédiate, a fondé sa méthode sur une justification scientifique rigoureuse.
Meéprisé de ses contemporains artistes et galeristes, il meurt subitement le 29 mars 1891,  à l'âge de 31 ans, probablement des suites d'une angine infectieuse (ou diphtérie). Il faut attendre le début du 20e siècle pour que le monde de l'art commence à s'intéresser à ce génie précoce.

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mercredi 15 janvier 2020

François Bonvin (1817-1887) - Verseuse en étain sur une table


 
François Bonvin (1817-1887)
Verseuse en étain sur une table
Huile sur panneau  8 x 9 cm
Collection particulière

Que voit on ? Ce que décrit le titre c'est a dire une verseuse  en étain aussi appelée saucière sur son plat en étain.  L 'étain que l'on retrouve fréquemment  représenté dans les natures mortes d'ustensiles culinaires depuis  l'Antiquité jusqu'au milieu du 20e siècle a été - depuis les années 1980 - frappé d'interdiction d'utilisation à cause du plomb que son alliage contient et  dont certaine molécules peuvent passer dans les aliments contenus.

Rappel biographique : Le peintre et graveur français François Bonvin (à ne pas confondre avecson demi-frère Léon Bonvin) est considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs peintres de genre et de nature morte du 19e siècle. Sa description des milieux modestes dont il est issu est accueillie favorablement par la critique et le marché de 'art de son temps qui le rapproche souvent dans la thématique choisie par un Le Nain par exemple. François Bonvin fut d'abord influencé par les artistes flamands comme Pieter de Hooch, mais son style évolua assez rapidement pour devenir plus réaliste et ressembler finalement beaucoup à celui de Chardin. Cela ne signifie pas que Bonvin n'a pas sa propre personnalité qui s'exprime d'ailleurs beaucoup plus dans ses natures mortes que dans ses tableaux de genre.

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mardi 14 janvier 2020

Felix Vallotton (1865-1925) - Chrysanthèmes et feuillage d'automne

 


Felix Vallotton (1865-1925),
Chrysanthèmes et feuillage d'automne, 1922
Huile sur toile
Collection particulière

Que voit-on ? Posés sur un guéridon recouvert d'une pièce de soie verte d'inspiration  bayadère : un nécessaire de couture, un coussin à épingles, une statuette orientale en porcelaine, et un vase en céramique vernissée contenant trois magnifiques chrysanthèmes et des feuillages d'automne, le tout disposé au coin d'une armoire d'inspiration provençale ; l'idée que l'on se faisait à la Belle Époque d'un décor japonisante...

Rappel biographique : Félix Vallotton, peintre d'origine suisse naturalisé français en 1900, est un artiste à cheval sur deux siècles, deux pays et plusieurs tendances esthétiques, des Nabis à la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité). S'il est aujourd'hui moins connu en France qu'en Suisse, c'est pourtant à Paris, dans les années 1890, que ses gravures sur bois novatrices lui ont valu une renommée qui s'est rapidement étendue à l'Europe entière. Tout au long de sa vie le " Nabi étranger ", comme il était surnommé, s'est intéressé à une gamme étendue de sujets récurrents - intérieurs, toilettes, nus féminins, paysages, natures morte, rendus étranges par son style lisse et froid, aux couleurs raffinées, aux découpages et aux cadrages audacieux. Et bien qu'il ne fût pas toujours compris par la critique de son temps, Vallotton a su s'imposer comme une figure en vue de la scène artistique parisienne et trouver sa place dans le courant moderne, notamment en participant à de nombreuses manifestations internationales d'avant-garde devenues mythiques. C'est surtout à partir de 1910, que Félix Vallotton s’intéresse au genre de la nature morte et le transforme dans chacune de ces toiles.
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lundi 13 janvier 2020

Barbara Regina Dietzsch ( 1706-1783) - Etude pour une branche de chardon


 


Barbara Regina Dietzsch ( 1706-1783
Etude pour une branche de chardon
Aquarelle sur papier noir
Collection privée

Que voit-on ?  Il existe de nombreuses versions sur ce thème peint à de nombreuses reprises  par Barbara Regina Dietzsch. Certaines d'entre elles sont plus colorées que celle-ci... et c'est d'ailleurs tout ce qui fait son intérêt, au delà des insectes nombreux qui y ont décrits. L'aspect monochrome argenté de ce chardon tel qu'on peut le voir à un certains moment de son évolution dans la nature, peint avec une précision extrême, confère a cette version un charme unique et une grande poésie

Rappel biographique : Barbara Regina Dietzsch est une peintre et illustratrice issue de la prolifique dynastie des Dietzsch qui travaillèrent à  Nuremberg. Fille ainée du peintre Johann Israël Dietzsch, elle  fit ses classes et travailla dans l'atelier de son père, comme le fit l'ensemble de sa fratrie, d'ailleurs. Ses œuvres montrent principalement  des représentations d'oiseaux, d'insectes et de fleurs, un peu dans le goût des planches naturalistes que peignaient aussi sa contemporaine, Anna Maria Sibylla Merian.  Entre 1772 à 1775, l'éditeur Knorr publia un livre de fleurs  d'après les œuvres de Barbara Regina Dietzsch ; le livre rencontra un succès populaire immédiat  On en trouve encore aujourd'hui des planches isolées dans certaines ventes aux enchères.

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dimanche 12 janvier 2020

Odilon Redon (1840-1916) - Fleurs dans un vase

 


Odilon Redon (1840-1916)
Fleurs dans un vase (non daté)
Pastel sur papier
Collection particulière


Que voit on ?   Dans un vase en céramique bleue ou en opaline bleu, dans le goût des chinoiseries appréciées à lafin du 19e siècle et au début du 20e : un bouquet de fleurs  et branches mêlant lys et branches de baies. Certaines fleurs a peine esquissées ajoutent à l'atmosphère "aérienne " et très délicate de l'ensemble de cette composition.

Rappel biographique : le peintre français Odilon Redon (né Bertrand-Jean Redon) est un peintre rattaché au mouvement symboliste et coloriste de la fin du 19e siècle. Son art explore les aspects de la pensée, l'aspect sombre et ésotérique de l'âme humaine, empreinte des mécanismes du rêve. Il a peint assez peu de natures mortes, La Coquille, exécutée au pastel en 1912 et présentée aussi dans ce blog, figure au nombre de ses plus célèbres toiles.

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samedi 11 janvier 2020

Eva Gonzalès (1849-1883) - Le Bouquet de fleurs


 


Eva Gonzalès (1849-1883)
Le Bouquet de fleurs, 1873
Collection privée (via Sotheby's)

Que voit on ? Un bouquet de fleurs bleues et mauves enrobés dans un papier d'emballage blanc assez sommaire et posé sur l'entablement d'une commode. Vient-il d'être offert ? Va-t-il l'être sous peu ?   Une main en tout cas l'a déjà fermement tenu, main dont on voit la trace sur le papier. On envie l'heureux propriétaire de cette merveille  !

Rappel biographique : Eva Gonzales est née à Paris dans une famille bourgeoise d’origine espagnole installée en France. Son père est l’écrivain célèbre Emmanuel Gonzalès. Elle entre, en 1866, à 16 ans, dans l’atelier de Charles Chaplin, homonyme du célèbre acteur de cinéma mais qui était un peintre à la mode chez lequel se précipitait beaucoup de jeunes filles de bonne famille. En mai 1867, elle abandonne sans regret l’atelier, jugeant l’enseignement dispensé par Chaplin, trop classique. Deux ans plus tard, elle rencontre Edouard Manet et devient son élève. Une grande amitié et une admiration réciproque les lient, suscitant la jalousie de Berthe Morisot qui lui envie son amitié avec le maître. Manet exécute le portrait d’Eva en 1869, et l’expose au Salon de 1870 pendant qu’elle présente Le Clairon directement inspiré du Fifre. Eva Gonzalès travaille dans l’esprit du maître de nombreuses natures mortes, des scènes de plein air et sujets intimistes, des aquarelles, des huiles et des pastels. Bien que les sujets de ses toiles soient les mêmes que ceux choisis par les impressionnistes, le style en est différent, plus proche des peintures « espagnoles » des débuts de Manet. Après plusieurs années d’indifférence face à son travail, à partir de 1879 et après l’exposition au Salon d’ Une loge aux Italiens, le public et les critiques d’art s’enthousiasment pour ses œuvres et reconnaissent son talent. Elle se refuse à participer aux Salons Impressionnistes, mais reste très proche de ce courant artistique et de ses amis. En 1879, Eva Gonzalès épouse Henri Guérard, graveur de Manet et peintre occasionnel. Elle meurt brutalement, en 1883, d’une embolie peu après la naissance de leur fils Jean-Raymond Guérard et seulement six jours après le décès de son maître Édouard Manet, alors qu’elle lui préparait un hommage.

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vendredi 10 janvier 2020

Jacob Foppens van Es (1596-1666) - Nature morte avec poisson sur un plat en terre cuite...


 


Jacob Foppens van Es (1596-1666)
Nature morte avec poisson sur un plat en terre cuite...
Huile sur toile  (138 x 82,2 cm)
Collection particulière

Que voit-on ? Entourant littéralement la présentation de cette belle carpe  royale dont la couleur est si caractéristique, il y aussi une moitié de fromage dans un panier en argent, un saut à anse, vide de tout contenu, et, dans un saladier en terre cuite au décor ouvragé, deux bottes d'asperges, des artichauts, des cerises, présentés à côté d'un bol des fraises des bois. A même l'entablement de bois : des petites miches de pains, une orange, deux citrons dont un ouvert, le couteau présent dans toutes les natures mortes de cette époque pour souligner le sens de la perspective, des crevettes et quelques harengs tout juste sortis du fumoirs et encore accrochés par la gueule.


Rappel biographique : Jacob Foppens van Es est un peintre né à Anvers dans les Pays-Bas espagnols, spécialisé dans les peintures de repas, les natures mortes et les fleurs, comme bon nombre de peintres flamands de cette époque. Les données biographiques sur la vie de Jacob Foppens van Es sont rares. L’inscription sur un portrait de Foppens van Es gravé par Venceslas Hollar d’après un tableau de Joannes Meyssens indique qu’il est né à Anvers. En 1617, il devient maître de la Guilde de Saint-Luc à Anvers. Le fait qu’il n’ait pas été inscrit comme élève à la Guilde avant de devenir maître indique qu’il s’est probablement formé en dehors d’Anvers. Au moment de son enregistrement en tant que maître à Anvers, il était déjà marié à Joanna Claessens avec qui il avait un fils appelé Nicolaas. Nicolaas devint maître de la Guilde en 1648. Son succès en tant qu’artiste est attesté par la présence de ses oeuvres odans de nombreuses collections anversoises au 17ème siècle. Même l’inventaire du principal peintre baroque flamand Peter Paul Rubens comprenait deux de ses œuvres. Jacob Foppens van Es jouissait d’un statut élevé parmi les plus grands artistes anversois et a été actif pendant 50 ans. Jacob Foppens van Es fut un artiste très prolifique. Environ 125 de ses œuvres sont parvenues jusqu'à nous , toutes signées de son nom complet « I. (ou IACOB) VAN ES ». Mais étant donné qu'il ne datait jamais ses œuvres, il est impossible aujourd'hui de retracer la chronologie de sa production et l’évolution de son travail. Ses natures mortes décrivent généralement une accumulation d’objets sans rapport entre eux, posés sur un plan fortement inclinée, la principale préoccupation du peintre semblant être non pas la signification des symboles mais la réalisation de couleurs riches. Ses natures mortes sont dites "archaïsantes" sur le modèles de celles des grands maîtres flamands Osias Beert et Clara Peeters. Certaines subissent directement l'influence de Floris van Schooten.

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jeudi 9 janvier 2020

Jan Jansz Treck (1606-1652) - Wine Glass Stand & Objects



 


Jan Jansz Treck (1606-1652)
Wine Glass Stand & Objects, 1641
Museo Nacional Thyssen-Bornemisza

 Que voit on ? La maitrise technique absolument prodigieuse de ce  peintre de l'âge d 'or  ans cette nature morte  qui alterne texture et reflet avec une richesse rarement atteinte. L'art du coloriste est ici également remarquable puisque ce maître ancien éclaire son tableau presque monochrome à la seule force deu rouge et jaune de la pêche qui se trouve dans le plat en porcelaine à l'arrière plan de la composition et de l'or du trépied-présentoir qui supporte un verre de vin blanc d'une rare sophistication .

Rappel Biographique : En 1623, Jan Jansz Treck commence son apprentissage de peintre de natures mortes chez son beau frère Jan den Uyl. Son style est également très influencé par celui de Pieter Claesz Heda et Willem Kalf. En 1643 et 1644, Treck poursuit son apprentissage dans l'atelier d'Abraham Jansz. Sa première œuvre connue est signée et datée de 1641, après la mort de Jan den Uyl. Cependant une de ses œuvres est connue pour comporter les deux signatures, ce qui laisse supposer que Treck a pu peut-être terminé peintures de Jan den Uyl après sa mort.
A partir de1640, il fournit en tableaux le marchand d'art Hendrick Uylenburgh contre de l'argent et acquiert de ce fait le statut de peintre professionnel.

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mercredi 8 janvier 2020

Georges Rouault (1871-1958) - Fleurs décoratives


 

Georges Rouault (1871-1958)
Fleurs décoratives, 1937
Huile sur papier encollé sur toile
Collection particulière

Que voit on ?  Décrit à travers la palette très lumineuse de Rouault, une toile représentant un  bouquet de fleurs entouré d'un cadre. Les rouges somptueux, notamment, semblent éclairés de l'intérieur comme dans un vitrail, art dans lequel Rouault était aussi un maître.  Pour qui douterait des extraordinaires talents de coloriste de ce grand peintre, voilà une modeste nature morte qui devrait convaincre.

Rappel biographique :  Geroges Rouault, fils d'un ébéniste breton et d'une marchande de fruits parisienne vit le jour dans une cave du no 51 de la rue de la Villette à Paris au cours d'un bombardement des Versaillais.
 Son grand-père maternel lui fit découvrir l'art. En 1886, Georges Rouault devint apprenti chez le peintre de vitraux Émile Hirsch. Employé par le même Hirsch de 1887 à  1891, il est admis à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier de Jules-Élie Delaunay et, à la mort de ce dernier, entre dans l'atelier de Gustave Moreau où il côtoie Henri Matisse, Albert Marquet, Henri Manguin, et Léon Lehmann auquel il restera très lié. Il participe à deux reprises sans succès au concours du prix de Rome, la première fois en 1893 avec Samson tournant la meule, pour lequel il obtient le prix Chenavard en 1894 et, en 1895, avec Jésus parmi les Saintes femmes, pour lequel il obtient le prix Fortin d'Ivry.
En 1898, il est nommé, selon les vœux du maître lui-même, conservateur du musée Gustave-Moreau, à Paris, dès son inauguration cette année-là. C'est pour lui une période difficile, sa famille part pour l'Algérie, et sa santé l'oblige à faire deux séjours en Haute-Savoie. En 1901, il fréquente l'abbaye de Ligugé et y fait la connaissance de Joris-Karl Huysmans.
Aux côtés des fauves, Georges Rouault participe au Salon d'automne de 1905. Il aborde des thèmes liés à une observation critique de la société : juges, avocats, salles d’audience, miséreux, émigrés, fugitifs, sont autant le reflet d'une révolte face à la misère humaine qu'un prétexte à des recherches sur les formes et les couleurs.
En 1904, il fait la connaissance de Léon Bloy dont l'œuvre le touche profondément et de façon durable. Quelques années plus tard, il fréquente à Versailles le philosophe catholique Jacques Maritain. C'est entre 1906 et 1907 qu'il commence à peindre des céramiques. Le 27 janvier 1908, il épouse Marthe Le Sidaner (1873-1973, sœur du peintre Henri Le Sidaner), qui lui donnera quatre enfants.
Profondément catholique, il reconnaît dans cette humanité souffrante le visage du Christ qu’il recherche dans de nombreuses toiles évoquant sa Passion, à l'exemple du tableau Le Christ bafoué par les soldats (1932).
Dès 1910, les collectionneurs et les marchands reconnaissent la grande force de son œuvre, notamment Maurice Girardin ou Ambroise Vollard qui, en 1917, lui achète l'ensemble des toiles de son atelier, soit 770 œuvres. C'est en 1917 qu'il se lance dans la gravure, et 4 ans plus tard, en 1921, Michel Puy réalise sa première biographie.
En 1938, le Museum of Modern Art de New York fait une exposition de son œuvre gravé.
L'année suivante au mois de septembre, il s'installe à Beaumont-sur-Sarthe, qu'il quittera en juin 1940, pour y revenir de 1943 à 1946. Après la mort de Vollard, en 1946, il se trouve en procès avec les héritiers. Le tribunal lui reconnaît la propriété de ses œuvres.
Georges Rouault brûle 315 de ses tableaux en 1948 en présence d'un huissier.
Il arrête de peindre en 1957. À sa mort, en 1958, le gouvernement français lui fait des obsèques nationales à l'église Saint-Germain-des-Prés à Paris.
Son prestige en tant que coloriste et graveur n’a cessé de s’étendre, notamment au Japon et en Corée. Il est considéré comme l'un des peintres religieux les plus importants du xxe siècle.
Sa famille a fait une donation d'un ensemble de ses œuvres à l'État en 1963.
Son dernier atelier, installé dans un appartement près de la gare de Lyon, au 2, rue Émile-Gilbert à Paris, est conservé par sa famille dans l'état où il l'a quitté et sert de siège social à la Fondation Georges-Rouault.

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mardi 7 janvier 2020

Berthe Morisot (1841-1895) - Pivoines


 


Berthe Morisot (1841-1895)
Pivoines, 1869
Huile sur toile,  40.8 × 33 cm.
National Gallery of Art, Washington, DC

 Que voit-on ? Sur un entablement en bois verni un verre à pied rempli d'eau et contenant trois pivoines, l'une très déployé, l'autre à peine ouverte et une troisième en bouton.  Un pétale (deux touches de rose) est tombé sur l'entablement.

Rappel biographique : La peintre et artiste française Berthe Morisot fut membre fondatrice et doyenne du mouvement d'avant-garde que fut l'Impressionnisme.  Les étapes de la carrière de Berthe Morisot ne sont pas très marquées car elle a détruit toutes ses œuvres de jeunesse. C'est à peine si l'on discerne une influence d'Édouard Manet ou de Pierre-Auguste Renoir vers la fin de sa vie. Après sa mort, la galerie Durand-Ruel avait organisé une rétrospective de ses peintures, aquarelles, pastels, dessins et sculptures : il y avait plus de 400 pièces ! Berthe Morisot était sans aucun doute une « rebelle » et sa volonté de rupture avec les traditions, la transcendance de ses modèles, et son talent ont fait d'elle « la grande dame de la peinture ». Elle a peint beaucoup de portraits (de femmes et d'enfants principalement), énormément de paysages mais, comparativement, très peu de natures mortes, ce qui les rend d'autant plus rares et appréciables.

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lundi 6 janvier 2020

Miquel Barceló (bn. 1957) - Le grand dîner espagnol

Miquel Barceló  (bn. 1957)
Le grand dîner espagnol, 1985,
Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid.
 
Que voit-on ?   On serait tenter de dire : "Avant tout de la peinture" . Et accessoirement,  à travers une pâte généreuse très travaillée : une nature morte. En l'occurrence la représentation de la préparation d'un repas sur un vieux fourneau à gaz. Une paella si l'on en juge par les ingrédients entr'aperçus...

Rappel Biographique  : Miquel Barceló  est un artiste espagnol majorquin associé au mouvement néo expressionniste et l'un des artistes contemporains les plus en vue après avoir  obtenu une reconnaissance internationale très jeune. Bien qu'il se soit initialement consacré à la peinture et au dessin, il s'est également orienté dans le courant des années 1990 vers la sculpture et le travail des céramiques comme supports alternatifs de ses créations artistiques.  Miquel Barceló a également reçu deux importantes commandes, l'une pour la réalisation des décorations de la chapelle Sant Pere de la cathédrale de Palma de Majorque en 2007 et l'autre de la part de l'Etat espagnol pour la coupole du Palais des Nations de l'ONU а Genève en 2008.Depuis le milieu des années 1990,  Miquel Barceló  vit et travaille en alternance à Majorque, à Paris, et au Mali sur la célèbre  falaise de Bandiagara. Il a reçu, en 2003, le prix Prince des Asturies pour les Arts.

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dimanche 5 janvier 2020

Filippo de Pisis (1896 - 1956) - Natura morta con mandorle


 


Filippo de Pisis (1896 - 1956)
Natura morta con mandorle, 1933
Private collection

Que voit-on ? Posé sur un entablement de pierre  quelques amandes fraîches dont deux sont brisées  pour dégager le fruit. Une feuille verte semble s'être posée à la dernière minute sur l'entablement.

 Rappel biographique : Luigi Filippo Tibertelli dit Filippo de Pisis est un poète et un peintre italien.
Né dans une famille fortunée de l'aristocratie italienne - la famille des marquis Tibertelli descendante d'un condottiere de Pise (d'où le nom qu'il choisit) établie à Ferrare au 16e siècle - il reçoit une éducation à domicile avec des précepteurs et des prêtres, en compagnie de sa sœur, à laquelle il demeure toute sa vie fort attaché. Il s'initie à la peinture avec un maître de  Ferrare, Odoardo Domenichini. Il s'intéresse aussi très tôt à la poésie métaphysique et se fait connaître avec la publication d'une première plaquette de poésie. Cela lui permet d'entrer en relation avec Giorgio de Chirico en 1915 qui exerce une forte influence sur ses premiers tableaux. Il fait également la connaissance du frère de Chirico, Alberto Savinio, et en 1917 de Carlo Carrа. Ce sont les premiers représentants de la peinture métaphysique. Mobilisés, ils sont alors en garnison à Ferrare. Le jeune Pisis les guide dans sa ville natale et le groupe se réunit dans sa demeure familiale. C'est ici que sont exposées les premières œuvres de Chirico. Il entre en correspondance avec Guillaume Apollinaire et Tristan Tzara.
En 1919, Pisis s'installe à Rome où, parallèlement à son métier de professeur de lycée, il commence à peindre, notamment des paysages urbains, des marines et des natures mortes. Le caractère très émotionnel de ses poésies se retrouve dans sa peinture. Il prend conscience de son homosexualité à cette époque et devient aussi ami avec Julius Evola ce qui lui permet de verser dans un certain ésotérisme et de le traduire dans son œuvre. Après avoir écrit de la prose et de la poésie recueillies dans I Canti de la Croara et Emporio en 1916, il commence à écrire en 1920 un essai intitulé La cittа dalle 100 meraviglie, publié à Rome en 1923.
En 1925, il vit à Paris à la recherche de nouvelles inspirations et y demeure jusqu'en 1939. Il est influencé par Manet, Corot, Matisse et le Fauvisme. Il fait une exposition personnelle en1926, à Paris à la Galerie Au Sacre du Printemps, avec une présentation de Chirico. Il écrit des articles pour L'Italia Letteraria et d'autres revues mineures. Il se lie avec le peintre Onofrio Martinelli, déjà rencontré à Rome. Entre 1927 et 1928, ils partagent même un appartement-atelier rue Bonaparte. Il fait alors partie du groupe des Italiens de Paris (italiani di Parigi) qui comprend Chirico, Savinio, Massimo Campigli, Mario Tozzi, Renato Paresce et Severo Pozzati, ainsi que le critique français d'origine polonaise Waldemar George. Ce dernier écrit la première monographie de Pisis en 1928 présentée à l'exposition Appels d'Italie de la Biennale de Venise de 1930. Durant sa période parisienne, l'artiste visite Londres, au cours de trois brefs séjours, et se lie d'amitié avec Vanessa Bell et Duncan Grant. En 1934, la Galerie des Quatre Temps organise une exposition « Les fleurs de Filippo de Pisis ». En mai 1936, il expose cinq tableaux à l'exposition du Jeu de Paume, « Art italien des XIX et XXe siècles ». En mars 1937, il participe à une exposition à la galerie Rive Gauche, intitulée « Epoque métaphysique » avec Max Jacob et Jean Cocteau, dont le catalogue est préfacé par Henri Sauguet.
Entre 1943 et 1949, il s'installe à Venise où il mène une vie dispendieuse et parfois extravagante. Il s'inspire de Guardi et des maîtres vénitiens du XVIIIe siècle. Il fait la connaissance du jeune peintre Silvan Gastone Ghigi (1928-1973) dont il devient le mentor. Il retourne à Paris entre 1947 et 1948 avec Silvan Gastone Ghigi. Filippo de Pisis est alors atteint des premiers symptômes d'athérosclérose. Souffrant depuis très longtemps de violents maux de tête, l'artiste doit être hospitalisé les trois dernières années de sa vie à la Villa Fiorita à Brugherio (au nord de Milan). Il continue pourtant à peindre sporadiquement et meurt en 1956.
Son œuvre peint a été montré deux fois à la Biennale de Venise, la première fois en 1948 avec une trentaine de ses tableaux, la dernière fois à titre posthume. Une grande rétrospective se tient dans sa ville natale en 1996 et une autre au Musée d'art moderne de Turin en 2005. Ses tableaux sont visibles à la Galerie nationale d'art moderne de Rome а côté de tableaux de Giorgio de Chirico, au Palazzo Romagnoli, où sont conservés deux toiles de la Collection Verzocchi (1949-1950), et au Musée de Grenoble où une de ses toiles est conservée ; elles sont essentiellement visibles pour le public au Musée Filippo de Pisis de Ferrare. La plupart de ses œuvres font partie de collections privées.
Une partie plus méconnue de son œuvre comprend des études de nus masculins, témoins poétiques de ses propres affinités sentimentales.

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samedi 4 janvier 2020

André Kertész (1894-1985) - Fork


 

André Kertész (1894-1985)
Fork, 1928.
Gelatin silver print (7 x 9,2 cm.)
MoMa

Que voit on ? Une fourchette dont la tête est en équilibre sur une assiette blanche vide. Son ombre se projette a la fois sur le bord intérieur de l'assiette et sur l'entablement.

Rappel biographique : Kertész Andor, connu sous le nom d'André Kertész  est un photographe hongrois, naturalisé américain.  Acteur important de la scène artistique parisienne durant l'entre-deux-guerres, il est reconnu comme un photographe majeur de la photographie du xxe siècle.
L'œuvre d'André Kertész a eu une influence déterminante sur la reconnaissance de la photographie comme discipline artistique à part entière.  Quand en 1919, L'Art vivant  publie un véritable manifeste  considérant la photographie comme art, ce sont des  photos de Kertész qui illusyrent l'article. Kertész fait de la photographie non pas le reflet du réel, son enregistrement, mais au contraire la matrice de formes nouvelles.
Toute sa vie intransigeant et intègre,  Kertész ne fit aucune concession au marché publicitaire.
Ainsi après avoir  émigré aux Etats Unis en 1933,  il collabore de 1937 à 1949 avec divers journaux, mais en raison  de son refus de s'adapter au marché commercial de la photographie,  il rencontre une incompréhension de ses employeurs et ses reportages ne sont pas publiés.
Bien qu'un contrat avec Condé Nast lui assure un revenu régulier, c'est sa femme, ancienne employée de Helena Rubinstein qui permet au couple de vivre, grâce à une société de produits de beauté qu'elle crée après leur naturalisation américaine en 1944. Brassaï, le rencontrant à New York dans les années 1950, décrit alors un homme qui assume ses besoins matériels en travaillant pour de luxueux magazines, comme House and Garden, mais  qui a perdu le sens de sa vocation.. Habitué des Rencontres internationales de la Photographie d'Arles qui ont beaucoup fait pour la reconnaissance de son oeuvre, il reçoit, en 1982, le prix de la Photographie du ministère de la Culture et lègue ses archives à l’État français.

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