Pierre Bonnard (1867-1947)
Le Panier de Bananes, 1926
Huile sur toile, 60 x 64 cm.
The Metropolitan Museum of Art, New York (Jacques & Natasha Gelman Collection)
Que voit on ? Dans une atmosphère particulièrement lumineuse, l'un des très grand chefs-d'œuvres de Bonnard, bâti sur le long d'une diagonale qui relie le coin droit du bas au coin gauche du haut tout en ménageant un arrière plan lointain où l'on aperçoit une chaise et un vêtement prêt à choir au sol ! La diagonale est virtuellement tracée sur un entablement recouvert d'une nappe à rayures jaunes et d'une nappe à carreaux rouge et blancs. Dans le coin droit au premier plan : une assiette vide ; au milieu : le panier de bananes qui donne son titre à la toile avec a coté de lui, une boite ; en haut : une théière en cuivre, rutilante... La question pourrait être : peut on se lasser des fantaisies de Bonnard ? Et la réponse en ce qui me concerne : non ! jamais !
Rappel biographique : le peintre français Pierre Bonnard est connu pour ses peintures de personnages, ses nus, ses portraits, ses paysages animés, ses intérieurs et ses natures mortes de fleurs et fruits. Bonnard est un artiste post-impressionniste, membre du groupe des Nabis qui regroupait autour de Paul Serusier, Paul René Piot, Henri-Gabriel Ibels, Maurice Denis, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel, Paul Ranson, Jan Verkade, Félix Vallotton, Georges Lacombe, Mogens Ballin, József Rippl-Rónai, Charles Filiger, Adolf Robbi, ainsi que Georges Joseph Rasetti et le sculpteur Aristide Maillol. En réaction à l'impressionnisme, les Nabis veulent libérer leur peinture des exigences du réalisme : « Ensemble, nous avons méprisé l'école et les écoles, les rapins, leurs traditions, leurs farces et leurs bals inutilement nudistes. Ensemble nous nous sommes sérieusement amusés ». Les artistes nabis cherchent des voies plus spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'orphisme, d'ésotérisme, et de théosophie. Ils s'appliquent à retrouver le caractère « sacré » de la peinture et à provoquer un nouvel élan spirituel par le seul moyen de l'art.
Une fois devenu célèbre, Pierre Bonnard fut connu pour ne pouvoir s’empêcher de retoucher ses toiles une fois celles-ci achetées et exposées dans un musée. Ses amis appelaient ça « bonnarder » ou « bonnardiser ». Un journaliste relate cette attitude devenue visiblement coutumière. « Au musée de Grenoble et au Musée du Luxembourg, il arriva à Bonnard de guetter le passage d'un gardien d'une salle à l'autre, de sortir d'une poche une minuscule boîte garnie de deux ou trois tubes et, d'un bout de pinceau, d'améliorer furtivement de quelques touches un détail qui le préoccupait. Et, son coup fait, de disparaître, radieux, comme un collégien après une inscription vengeresse au tableau noir. »
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Un blog de Francis Rousseau
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