Gyoshū Hayami (1894-1935)
Grenades dans une porcelaine de Nabeshima
The National Museum of Modern Art, Tokyo
Que voit on ? Ce que décrit le titre, les deux grenades étant fermées contrairement à la tradition occidentale de les présenter ouvertes dans les natures mortes. La porcelaine de style Nabeshima est une porcelaine exportée depuis le port d'Imari et réalisée dans les fours d'Arita. Les très rares productions de porcelaine de Nabeshima, se classent en deux grandes catégories : les « bleu et blanc », comme le bol ci-dessus, avec un décor positionné sous la glaçure, et les représentations polychromes qui bénéficiaient d'une cuisson supplémentaire afin de fixer d'autres couleurs, sur la glaçure cette fois.
Rappel biographique : Gyoshu Hayami est né dans le quartier populaire du centre-ville d'Asakusa à Tokyo. Il étudia les techniques traditionnelles de la peinture comme apprenti sous Matsumoto Fuko dès l'âge de 15. À 17 ans, son talent est reconnu par Imamura Shikō qui l'invite à rejoindre le cercle Kojikai des jeunes artistes du futur.
À l'occasion de la renaissance de l'académie des beaux-arts du Japon (Nihon Bijutsuin), Gyoshū en devient un membre fondateur. Il travaille dans de nombreuses écoles de peinture dont la yamato-e, la eimpa et la bunjinga, tandis que son style évolue peu à peu vers un réalisme détaillé aussi influencé par son étude des peintures chinoises de la dynastie Song et de la dynastie Yuan. Ses œuvres ultérieures évoluent davantage vers le symbolisme.
En 1914, Gyoshū fonde un groupe appelé Sekiyokai pour étudier les nouveaux styles de la peinture japonaise. Il est amputé d'une jambe après avoir été heurté par un train en 1919, mais l'incident n'affecte pas sa production artistique. Il se consacre à la création et présente de nombreuses œuvres à l'exposition Inten, ainsi qu'à des tournées en Europe en 1930. Ses dessins à l'encre de Chine de fleurs et d'oiseaux et ses portraits sont particulièrement bien reçus par les critiques.
Son œuvre la plus connue, Danse des Flammes date de 1925. C'est la première peinture de l'Ère Shōwa à se voir accorder le statut de bien culturel important (BCI) par l'Agence pour les affaires culturelles. Elle a été choisie comme sujet d'un timbre commémoratif dans le cadre de la série consacrée à l'art moderne par le gouvernement japonais en 1979.
Gyoshū meurt soudainement de la fièvre typhoïde en 1935 à l'âge de 40 ans.
Plus d'une centaine de ses créations sont conservées au musée d'art Yamatane à Tokyo.
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2021- A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
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