Henri-Horace Roland de La Porte (1724-1793)
Nature morte à la vielle (1760)
Musée des Beaux-arts de Bordeaux (France)
Que voit-on ? Sur une table en bois, apparaissent un instrument de musique ancien (la vielle à roue), mais aussi un bocal de pêches au sirop, une partition, deux dés et un cornet placés devant une boite en laque de Chine sur laquelle repose une assiette de raisins et de poires. Dans la pénombre de l’arrière-plan, une étagère murale porte des livres et des étoffes. Cette nature morte célèbre les plaisirs de la vie : le goût du jeu (le cornet et les dés), les délices de la table (le bocal de pêches, les raisins et les poires) et la musique (la vielle). Mais derrière cette évidence, se dissimulent des allusions philosophiques sur la brièveté de la vie et la limite du savoir avec la partition froissée.
Rappel biographique : Le peintre français Henri-Horace Roland de la Porte fut un élève de Jean Batiste Oudry. Spécialisé dans les natures mortes animalières , natures mortes avec fruits mais aussi trompe l'oeil, De La Porte est reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture avec Vase de lapis, sphère et instruments de musique comme morceau de réception. Peignant de nombreuses natures mortes aux instruments de musique, il expose très fréquemment au Salon de 1761 à 1789. La proximité de son style avec celui de Chardin a été souvent une source d’erreurs d’attribution comme précisément pour cette nature morte a la vielle encore quelquefois attribué aujourd'hui à Chardin. Les deux peintres sont pourtant assez différents et leur touche n'a rien de commun.
Sur cette dernière, la notation reviendrait peut-être au compositeur Jean-Marie Lemaire qui fut poignardé à son domicile parisien le 23 octobre 1764. D’après Olivier Le Bihan, cette éventuelle attribution donne à la nature morte la dimension symbolique d’un memento mori (« Souviens toi que tu mourras »).
Rappel biographique : Le peintre français Henri-Horace Roland de la Porte fut un élève de Jean Batiste Oudry. Spécialisé dans les natures mortes animalières , natures mortes avec fruits mais aussi trompe l'oeil, De La Porte est reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture avec Vase de lapis, sphère et instruments de musique comme morceau de réception. Peignant de nombreuses natures mortes aux instruments de musique, il expose très fréquemment au Salon de 1761 à 1789. La proximité de son style avec celui de Chardin a été souvent une source d’erreurs d’attribution comme précisément pour cette nature morte a la vielle encore quelquefois attribué aujourd'hui à Chardin. Les deux peintres sont pourtant assez différents et leur touche n'a rien de commun.
En 1765, Diderot écrit, excédé par ce rapprochement permanent entre De La Porte et Chardin :
« Dites à ceux qui passent devant Roland de La Porte sans s’arrêter, qu’ils n’ont pas le droit de regarder Chardin. Ce n’est pourtant ni la touche, ni la vigueur, ni la vérité, ni l’harmonie de Chardin ; c’est tout contre, c’est-à-dire à mille lieues et à mille ans. C’est cette petite distance imperceptible, qu’on sent et qu’on ne franchit point. Travaillez, étudiez, soignez, effacez, recommencez, peines perdues. La nature a dit : Tu iras là, jusque là, et pas plus loin que là. Il est plus aisé de passer du pont Notre Dame à Roland de La Porte, que de Roland de La Porte à Chardin. » 2015 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau
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