lundi 7 septembre 2015

Giovanni Battista Recco (1615-1660) - Still life with apples in a wicker basket







Giovanni Battista Recco (1615-1660)
Still life with apples in a wicker basket 
Compton Verney Art Gallery (England)

Que voit-on ?  Sur un entablement de pierre dont un coin est visible à gauche du cadre :  un amoncellement de fruits et de légumes symboles des plaisirs de la vie, ce qui n'est pas peu dire lorsque l'on se penche sur la valeur symbolique des fruits et légumes représentés dans ce tableau. De gauche à droite : un chou, allégorie de la frugalité et de la simplicité mais qui associé à la carotte (ce qui est le cas ici) prend une signification très précise ; une énorme carotte, symbole érotique fort qui associée au  chou, cherche à prévenir et à avertir l’observateur contre tout excès ; des branches de céleri et une racine de gingembre, les plus consommés des aphrodisiaques dans l'Europe du 17e siècle.  Là encore, le céleri revêt une symbolique érotique  très forte avec une nuance marquée de luxure et de débauche. Trônant au centre de la composition ,un immense panier en osier tressé, rempli de pommes, considérées comme des symboles de féminité, de beauté et de prospérité. Dans la tradition alchimique, la pomme symbolise l’immortalité : fruit des jardins des Hespérides, elle donne la jeunesse éternelle. Ici il s' agit d'un évident symbole de féminité d'où la mise en garde sur tout excès d'érotisme... cependant contredite par la présence du céleri et du gingembre.

Rappel biographique : le peintre napolitain Giovani (ou Giovan) Battista Recco est spécialisé dans les natures mortes de l'école napolitaine à sujet de fruits et légumes, de poissons, de fruits de mer et de crustacés. Il fit parti d'une de ses dynasties d'artistes comme il y en eut beaucoup pendant la Renaissance et dont Giovan semble être le fondateur avec Giacomo Recco (1603-1653). Leur ont succédé : Giuseppe Recco (1634 -1695) fils de Giacomo,  lui aussi spécialiste des natures mortes et  le fils et la fille de Giuseppe, Niccolo et Elena.  L'atelier de peinture était alors familial et l'on se transmettait les règles et secrets de père en fils ou en filles, neveux ou nièces, frères ou sœurs, jusque ce que la manne se tarisse  et les commanditaires se lassent. Dans le petit monde  assez clos des notables napolitains, il pouvaient se passer plusieurs générations avant que l'on ne se lasse d'un artiste. 


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