samedi 13 février 2016

François Garnier (1600-1672)



François Garnier (1600-1672)
Nature morte au panier de poires, amandes et  figues sur un entablement de bois
Collection privée

Que voit-on ?  Posées à même un entablement de bois des amandes fraiches encore recouvertes de leur peau duvetée verte à côté de trois figues mûres à point dont la peau commence à s'entrouvrir. Un panier en paille occupe le fond cadre et aussi le principal espace ; il est rempli d'au moins deux douzaines de poires (de la variété Williams) astucieusement présentées sous tous leurs angles.     Selon Sotheby's qui a authentifié cette toile au moment de son passage en vente publique, ce travail de Garnier  atteste de l'héritage des maîtres flamands, mais avec une prédilection pour des compositions austères et bien construites, conçues davantage comme des " portraits "de fruits que pour leur valeur décorative.  Ce tableau répond sans aucun doute à cette approche plus intellectuelle de la nature morte. Un long entablement de bois structure la composition et focalise l'attention du spectateur sur ce ' portrait'" de corbeille de poires baignées dans une lumière grave presque caravagesque.

Rappel Biographique : Le peintre français François Garnier, spécialisé dans les natures mortes, fut  très connu dans les milieux calvinistes parisiens. En 1620, il épouse Marie Gilbert, veuve du peintre et marchand de tableaux Nicolas Moillon (père de Louise Moillon et d'Isaac Moillon).  On peut d'ailleurs tout à fait imaginer qu'il initia Louise au genre de la nature morte, tant certaines de leurs oeuvres se ressemblent. Calviniste comme sa femme, il habite dans l'Ile de la Cité  à Paris et possède le titre de bourgeois de Paris. Peintre et marchand de tableaux il achète une loge rue Mercière, à la foire Saint-Germain, en 1627. Sa femme meurt en 1630 et il se remarie en 1634 avec Denise Du Pont, la veuve de l'orfèvre Jacques Le Sage. Quelques-unes de ses nature mortes sont conservées au Musée du Louvre, bien que l'u d'entre elles aient disparue du catalogue. Elles se caractérisent toutes par une grande réserve et une sobriété de moyens inhabituelle en France, si on les compare au délire décoratif qu'atteint ce genre au 17e siècle partout en Europe. 

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