dimanche 30 octobre 2022

Man-Ray (1880-1976) - Still life on Chair

 

Man-Ray (1880-1976) Still life on Chair, 1962 Collection privée

 

Man-Ray (1880-1976)
Still life on Chair, 1962
Collection privée

Que voit on ? Une  nature à la  cafetière et à la tasse a café d'inspiration  visiblement mexicaine.

Rappel biographique : Emmanuel Radinsky plus connu sous le pseudonyme de Man Ray fut un peintre, photographe et réalisateur de cinéma, acteur du mouvement Dada à New York, puis du surréalisme à Paris. Son pseudonyme emprunte trois lettres à son prénom et trois à son nom, et signifie littéralement homme rayon (de lumière), ce qui doit être entendu comme l'homme qui écrit avec la lumière, c'est-à-dire la signification du mot photographe.
À Montparnasse, durant trente ans, Man Ray révolutionne l'art photographique. Les grands artistes de son temps posent sous son objectif, comme James Joyce, Gertrude Stein ou Jean Cocteau. Il contribue à valoriser l'œuvre d'Eugène Atget qu'il fait découvrir aux surréalistes En 1934, Meret Oppenheim pose pour Man Ray, cette série de photos de nus devient l'une de ses séries les plus célèbres. En 1940, après la défaite de la France, Man Ray s'embarque pour les Etats-Unis en compagnie de Salvador Dali, de sa femme Gala et du cinéaste René Clair. Il a photographié peu de natures mortes. Quand Man Ray, photographe surréaliste, choisit en toute liberté le vocabulaire de sa nature morte, il n'en reste pas moins fidèle au souci générique de rendre la complexité subtile des formes et les effets de reflets.
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mercredi 26 octobre 2022

Marc Chagall (1887-1985) - Le bouquet rouge


Marc Chagall (1887-1985) Le bouquet rouge 1935.



Marc Chagall (1887-1985)
Le bouquet rouge 1935.

Que voit on ? En réalité tout est rouge sauf le bouquet  seul élément de cette composition dont la dominante ne soit pas le rouge


Rappel biographique : Après la Révolution bolchevique Marc Chagall devient « commissaire aux beaux-arts » et responsable de la vie artistique de Vitebsk. Il organise de nombreuses expositions d'artistes de Moscou et de Vitebsk avec Abram Brazer. Il prend la direction de l'école d'art en 1919, dont son maître Iouri Pen avait déjà créé une ébauche : l'École artistique de Vitebsk. Kasimir Malevitch, qui devient rapidement le leader radical de la jeunesse artistique, vient y participer puis prend le relais de Chagall. De retour d'un voyage à Moscou, Chagall apprend que l'école a été rebaptisée « Académie suprématiste » et qu'il est démissionné de force et remplacé par Kasimir Malevitch. Il repart alors pour Moscou où il crée les décors pour le théâtre d'Art juif puis s' installe en France à la fin des années 1920 avant d'etre naturalisé Français en 1937. Son œuvre, sans se rattacher à aucune école, présente des caractéristiques du surréalisme et du néo-primitivisme. Inspirée par la tradition juive, la vie des villages juif en Europe de l'Est et le folklore russe, elle élabore sa propre symbolique, autour de la vie intime de l'artiste. L'emploi de la couleur chez Chagall est très personnel. Dans ses illustrations de La Bible et Le Message biblique, notamment, on voit qu'une barbe peut être tour à tour violette, bleue ou verte. Il renverse les impressions chromatiques habituelles, et emploie la palette pour structurer l'espace de la toile davantage que pour traduire la réalité. " Mon cirque se joue dans le ciel, disait il, il se joue dans les nuages parmi les chaises, il se joue dans la fenêtre où se reflète la lumière " .

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lundi 24 octobre 2022

LES TABLEAUX QUI PARLENT N° 64 - René Fumeron et les tapisseries du paquebot France

 
 


Dernière grande commande d'Etat, voulant être une vitrine de la France et de son savoir faire dans les domaines aussi bien technologiques qu'artistiques, le paquebot Le France assura sa première traversée Le Havre-New York en Janvier 1962. Ce liner transatlantique qui reliait les deux destinations en 5 jours à la vitesse extraordinaire de 31 nœuds (60 km/h) fut le dernier de sa catégorie à être entièrement construit par les Chantiers Navals de Saint Nazaire et de la Ciotat..... 

Pour connaitre la suite, écouter ce podcast.

Liens vers d'autres natures mortes en tapisserie d'Aubusson -

Jean Lurçat https://astilllifecollection.blogspot...
- Jean Picard Ledoux https://astilllifecollection.blogspot...

dimanche 23 octobre 2022

Madeleine-Françoise Basseporte (1701-1780) - Bouquet de fleurs

Madeleine-Françoise Basseporte (1701-1780) Bouquet de fleurs Gouache, rehaussé de gomme arabique, 31,6 x 24,5 cm. Collection privée (Christie's)



Madeleine-Françoise Basseporte (1701-1780)
Bouquet de fleurs
Gouache, rehaussé de gomme arabique, 31,6 x 24,5 cm.
Collection privée (Christie's)

Que voit on ? Quelques fleurs dans un verre, comme Edouard Manet aimera aussi les peindre un siècle et demi  plus tard.  Chez  la grande Madeleine Françoise Basseporte ,on notera ce souci omniprésent du détail et du réalisme, comme les gouttes d'eau cristallines sur les feuilles et sur la rose blanche éclose, de même que sur l'entablement de marbre ou encore l'effet " loupe "du fond du verre sur le marbre.   

Rappel Biographique : Madeleine Françoise Basseporte  a marqué l’illustration botanique au 18ème siècle en peignant de nombreux vélins pour la collection du roi Louis XV, dont les filles ont suivi son enseignement en la matière. Née à Paris le 28 avril 1701, fille d’un marchand de vin ruiné et mort alors qu’elle est encore enfant, elle suit l’enseignement de Paul Ponce Antoine Robert de Seri, peintre du cardinal de Rohan, et va copier les œuvres de la collection du cardinal à l’Hôtel de Soubise. Elle convainc sa mère de s’installer près de cet hôtel pour en avoir un accès plus facile. Elle se tourne ensuite vers les collections du Palais-Royal et commence à réaliser des pastels à la manière de Rosalba Carriera. Sa carrière s’oriente ensuite vers l’histoire naturelle, fournissant des planches pour le Spectacle de la nature de l’abbé Pluche en 1732. Le peintre Claude Aubriet (1665-1742) lui enseigne l’art du vélin au Jardin du roi. Elle obtient en avril 1735 la survivance de la charge de son maître comme peintre des vélins du roi et doit fournir un nombre défini de vélins par an. La collection des vélins a été créée par Gaston d’Orléans et elle est la première femme à en avoir la charge. Elle prend alors le titre de peintre ordinaire du roi pour la miniature et de peintre des plantes du Jardin royal, qu’elle conservera jusqu’à sa mort.
Elle réalisa par moins de 313 vélins. Certains de ces vélins furent repris par Buc’hoz dans son Histoire universelle du règne végétal. Mais son œuvre ne se limite pas à cette collection puisqu’elle participe aussi à l’illustration du Traité des arbres fruitiers d’Henri-Louis Duhamel du Monceau, ainsi qu’au Traité de la fabrique des manœuvres pour les vaisseaux, ou l’Art de la corderie perfectionné, par le même auteur. Sa contribution comprend aussi des planches de zoologie pour le Spectacle de la nature et pour l’Histoire naturelle de Buffon. Logée au Jardin du roi, elle entre en contact avec de grands personnages qui la soutiennent, à commencer par Buffon avec qui elle entretient une correspondance. Recommandée à Louis XV, celui-ci lui demande de donner des cours à ses filles. Madame de Pompadour l’aurait fait venir dans son château de Bellevue pour travailler à sa décoration. Elle forme également des artistes comme la cero-plasticienne et anatomiste Marie-Catherine Biheron ou la célèbre peintre de natures mortes  Anne Vallayer-Coster, avec laquelle elle se lia d'une grande amitié.
A sa mort, Gérard Van Spaendonck – le maître de Redouté – lui succède dans la charge de peintre des vélins. Son importante production et le soutien des puissants n’ont pas empêché Françoise Madeleine Basseporte d’être éclipsée par d’autres illustrateurs. Les précieux vélins transférés par la Bibliothèque nationale au Museum d’Histoire Naturelle en 1793 , et d’autres vélins encore conservés par la Bibliothèque nationale ou achetés depuis pour redécouvrir une des grandes illustratrices de son temps.

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jeudi 20 octobre 2022

Anne Vallayer-Coster (1744-1818) - Fleurs dans un vase de porcelaine bleue


Anne Vallayer-Coster (1744 -1818) Fleurs dans un vase de porcelaine bleue, 1780 Huile sur toile. Collection particulière.


Anne Vallayer-Coster (1744 -1818)
Fleurs dans un vase de porcelaine bleue, 1780
Huile sur toile.
Collection particulière. 

 Que voit on  ? Ce que décrit le titre, le vase de porcelaine bleue  offrant un magnifique reflet d'une feêntre de la pièce dans laquelle se trouve ce bouquet.

Rappel biographique : Peintre officielle de la reine de France, Marie-Antoinette, Anne Vallayer-Coster fut aussi douée pour les natures mortes que Jean-Baptiste-Siméon Chardin.
Fille d’orfèvre de la cour, elle passe son enfance dans la manufacture de tapisserie des Gobelins où résident ses parents. Elève de Madeleine Basseporte et de Joseph Vernet, Anne Vallayer entre à l’académie royale de peinture en 1770 qui comptent alors 12 femmes. Inspirées par les natures mortes et les « vanités » des maîtres flamands du XVIIe siècle, ces compositions sont souvent riches de symbole, les fruits par exemple ont des valeurs symboliques, les cerises évoquent les fruits du Paradis, les pommes et les pêches le fruit défendu, les raisins la rédemption et l’intérieur de la noix la Croix du Christ. Son travail semble scruter et traduire « À l’infini » le monde visible de la beauté des choses et leur précarité….
Echappant, grâce à son immense talent aux purges révolutionnaires et traversant le 1er Empire avec grâce, elle poursuivit sa carrière de peintre avec succès jusqu’à sa mort, sous la Restauration.

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dimanche 16 octobre 2022

François Bonvin (1817-1887) - Nature morte à l'œuf

François Bonvin (1817-1887) Nature morte à l'œuf, 1883 Rotterdam Museum

François Bonvin (1817-1887)
Nature morte à l'œuf, 1883
Museum of Fine Arts, Rotterdam

Que voit on ? Sur un entablement en marbre d'une table d'office sans doute, tour le nécessaire pour un petit déjeuner solide et rapide : pain, œuf coque, thé. Dans le fond deux autres œufs attendent sous un linge.  Une nature morte dans la tradition de Chardin,  référence majeure de Bonvin.


Rappel biographique : Le peintre et graveur français François Bonvin (à ne pas confondre avec son demi-frère Léon Bonvin) est considéré par beaucoup (et à juste titre) comme l'un des meilleurs peintres de genre et de nature morte du 19e siècle. Sa description des milieux modestes dont il est issu est accueillie favorablement par la critique et le marché de 'art de son temps qui le rapproche souvent dans la thématique choisie par un Le Nain par exemple. François Bonvin fut d'abord influencé par les artistes flamands comme Pieter de Hooch, mais son style évolua assez rapidement pour devenir plus réaliste et ressembler finalement beaucoup à celui de Chardin. Cela ne signifie pas que Bonvin n'a pas sa propre personnalité qui s'exprime d'ailleurs beaucoup plus dans ses natures mortes que dans ses tableaux de genre.

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mercredi 12 octobre 2022

Vincent van Gogh (1853-1890, - Deux Tournesols Coupés

 

Vincent van Gogh (1853-1890) Deux Tournesols Coupés,1887 Huile sur toile, 61 x 43,2 cm The MET

Vincent van Gogh (1853-1890)
Deux Tournesols Coupés,1887
Huile sur toile, 61 x 43,2 cm
The MET

Que voit on ? ce que le titre décrit avec  précision: deux fleurs encore fraiches de tournesols coupés, gisant sur un sol bleu qui semble n être un ciel.    L'une des nombreuses variations sur ce thème du tournesol que Van Gogh découvrit en Provence et qu'il peignit à de très nombreuses reprises.


Rappel biographique : Au début du mois de mars 1886, Vincent van Gogh  rejoint son frère Theo à Montmartre, avec l'envie de s'informer sur les nouveautés de la peinture impressionniste. À l'époque, Theo est gérant de la galerie montmartroise Boussod, Valadon & Cie. Seule la connaissance du milieu artistique parisien peut véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision. Cette année-là est celle de la dernière exposition impressionniste que Vincent découvre, et en 1887 doit avoir lieu la première rétrospective de l’œuvre de Millet. Paris se prépare alors à accueillir plusieurs expositions : en plus du Salon, où sont exposées les œuvres de Puvis de Chavannes, Van Gogh visite les salles de la cinquième exposition internationale à la galerie Georges Petit, qui présente des toiles d'Auguste Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'avaient pas souhaité participer à la huitième et dernière exposition des impressionnistes, qui offrait le spectacle d'un groupe déchiré, entre les défections et les nouvelles arrivées, et ouvrait ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile de Georges Pierre Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte. À Paris dans les années 1886-1887, Van Gogh fréquente un moment l’Académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d’Émile Bernard ainsi que de John Peter Russell. Ce dernier réalise son portrait. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Dans la boutique du père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 1887. Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, Van Gogh brûle les étapes de son renouvellement artistique grâce à la fréquentation des peintres les plus anticonformistes du moment : il s'essaye au néo-impressionnisme auprès de Signac et Pissarro, enquête sur les profondeurs psychologiques du portrait avec son ami Toulouse-Lautrec, est précocement informé de la synthèse du cloisonnisme par ses compagnons Louis Anquetin et Émile Bernard, et peut apprécier les toiles exotiques réalisées par Gauguin en Martinique. Régénéré par cette modernité, il est prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui fait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme, mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental. Le 19 février 1888, il quitte Paris....

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dimanche 9 octobre 2022

Gino Severini (1863-1966) Natura morta, 1918


Gino Severini (1863-1966) Natura morta, 1918



Gino Severini (1863-1966)
Natura morta, 1918

 
Gino Severini s'établit à Rome en 1899 où il travaille comme employé. Il fréquente l'école libre du nu à l'Académie et suit des cours de dessin le soir à l'école de la Villa Médicis. Il rencontre le peintre Giacomo Balla dont il devient l'élève. En 1900-1901, il est, avec Balla, à Fontenay-aux-Roses, chez Serafino Macchiati, peignant des paysages.
En 1905, il organise l'exposition des Refusés dans le foyer du théâtre Costanzi. Il s'installe à Paris en 1906 et fréquente l'avant-garde artistique. En 1910, il signe le manifeste pour la peinture futuriste avec Marinetti, Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Luigi Russolo et Carlo Carrà. En 1912, il participe à l'exposition des peintres futuristes organisée par le critique Félix Fénéon du 5 au 24 février à la Galerie Bernheim-Jeune à Paris et il est présent dans les expositions successives des futuristes en Europe et aux États-Unis. Très bon dessinateur, il combine dans son œuvre la science et l'art, la rigueur et l'imagination, pour atteindre le plus complet bonheur d'expression lorsqu'il lance, entre 1910 et 1915, les valeurs dynamiques du futurisme.
Il manifeste un grand intérêt pour la chronophotographie et, pour s'opposer au mimétisme de la peinture traditionnelle, il s'attache dans sa peinture à décomposer les différentes étapes du mouvement, ce qui se manifeste en particulier dans une toile comme La danseuse obsédante(1911). En 1913, il épouse Jeanne (1897-1992), la fille du poète Paul Fort. Après 1920, il se consacre notamment à l'art sacré et à la mosaïque. Il publie en 1921 un ouvrage intitulé Du cubisme au classicisme. En 1922, il décore de fresques une pièce du Château de Montegufoni à la demande d'Osbert Sitwell, propriétaire des lieux. Il est l'ami de l'architecte français Auguste Perret. Dans les années 1920, il partage son temps entre Paris et Rome. En 1956, il ouvre à Paris l’École d'Art italien avec Gio Colucci.



mercredi 5 octobre 2022

Luis Egidio Melendez (1716-1780) - Bodegón con bandeja de uvas

 

Luis Egidio Melendez (1716-1780) Bodegón con bandeja de uvas 1771. (Nature morte avec Grappes de Raisins) Óleo sobre lienzo, 42 x 62 cm Museo del Prado, Madrid

Luis Egidio Melendez (1716-1780)
Bodegón con bandeja de uvas 1771
(Nature morte avec Grappes de Raisins)
Óleo sobre lienzo, 42 x 62 cm
Museo del Prado, Madrid

Que voit on ? Une merveille de plus parmi les innombrables que ce peintre produisit, car il produisit beaucoup  avec toujours une égale qualité ! Un exploit.
 

Rappel biographique : Le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes (dont celle ci-dessus) dont une partie importante est aujourd'hui conservée au musée du Prado à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats (jamais plus de 50 cm) dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de Cotan. Comme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les accidents présents à la surface des fruits (comme ici avec les figues vertes).
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne, sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces deux grands peintres.

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lundi 3 octobre 2022

Juan Gris (1887‑1927) - Guitare et Verre, 1913

Juan Gris (1887‑1927) Guitare et Verre, 1913 Huile sur toile, 20 x 30,6 cm Collection privée



Juan Gris (1887‑1927)
Guitare et Verre, 1913
Huile sur toile, 20 x 30,6 cm
Collection privée


Que voit on ? Une des plus belles composition de ce grand maitre de la nature morte que je place pour ma part largement devant Braque et Picasso qui s'en inspirèrent chacun beaucoup.... beaucoup... beaucoup... comme on peut le voir ici et principalement dans le détail magnifique du bas de la composition !  

Rappel Biographique : Juan Gris vécut et travailla en France à partir de 1906. Il fut proche du mouvement cubiste tout en occupant une place très à part dans la peinture de son temps, sans doute toujours dans l'ombre de Picasso qui l'aurait volontiers " éliminer de la carte " selon les dires de Gertrude Stein. Salvador Dali disait de lui : « Juan Gris est le plus grand des peintres cubistes, plus important que Picasso parce que plus vrai. Picasso était constamment tourmenté par le désir de comprendre la manière de Gris dont les tableaux étaient techniquement toujours aboutis, d'une homogénéité parfaite, alors qu'il ne parvenait jamais à remplir ses surfaces de façon satisfaisante, couvrant avec difficulté la toile d'une matière aigre. Il interrogeait sans cesse : « Qu'est-ce que tu mets là ? — De la térébenthine. » Il essayait le mélange, échouait, abandonnait aussitôt, passant à autre chose, divin impatient. »
Aujourd'hui Juan Gris apparait comme un génie injustement resté dans l'ombre. Il a peint quasiment autant de natures mortes que de paysages ou de portraits. Jusqu’en 1920, sa peinture est encore marquée par l’Espagne, celle des natures mortes de l’école de Séville des 16e-17e siècles – d’un José Sanchez Cotan, d’un Valdes Léal ou d’un Zurbaran, par exemple – Gris aime profondément ces peintures des « blancs chartreux qui, dans l’ombre, glissent silencieux sur les dalles des morts ». Des blancs contrastant avec les noirs, il va donc tirer le parti le plus fort.

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samedi 1 octobre 2022

Kenneth Stubbs (1907-1967) - Lacy Still Life



Kenneth Stubbs (1907-1967) Lacy Still Life, 1960 Private collection



Kenneth Stubbs (1907-1967)
Lacy Still Life, 1960
Private collection 

Que voit on?  un témoignage supplémentaire de ce que le genre de la nature abstraite existe bel et bien.  Ici une chaise posée derrière une table sur laquelle est posée un plateau contenant des poires(un des fruits les plus fréquemment traitées dan l'oeuvre de ce peintre)  rendues de façon assez anguleuses.


Rappel biographique : le peintre américain Kenneth Stubbs a été fortement influencé dès son adolescence et sa jeunesse par les cubistes français comme Juan Gris et surtout Georges Braque. Il s'intéressait beaucoup (jusqu'à l'obsession souvent) au principe du Nombre d'or et à la proportion idéale que ce dernier est censé permettre d'atteindre. Stubbs consacra beaucoup de son énergie à en explorer l'utilisation à travers les siècles chez les maîtres du passé avant de l'appliquer à ses propres compositions. Ses natures mortes sont remarquables aussi par une conception nouvelle du mouvement qu'elles appliquent au modèle cubiste, en alternant notamment lignes droites et couleurs.

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