samedi 31 décembre 2022

John Frederick Peto (American, 1854-1907) - The Poor Man's Store


John Frederick Peto (American, 1854-1907) The Poor Man's Store, 1885 Huile sur toile et bois,  90.2 x 65.1 cm. The Boston Museum of Fine Arts


John Frederick Peto (1854-1907)
The Poor Man's Store, 1885
Huile sur toile et bois,  90.2 x 65.1 cm.
The Boston Museum of Fine Arts

Que voit-on ? The Poor Man's Store  (La Boutique du Pauvre) représente des bonbons, des cacahuètes, du pain d'épice et des fruits aux couleurs vives. Tout est à vendre. De telles vitrines étaient assez fréquentes à Philadelphie au 19e siècle. Un critique contemporain a décrit l'une des premières peintures de Peto sur le même sujet dans le Philadelphia Record en 1880 en ces termes :  " Elle illustre intelligemment une phase très familière de notre vie quotidienne dans la rue et présente sur une toile l'un des traits distinctifs les plus importants de Philadelphie ".  La Boutique du Pauvre  ne contient qu'une seule étagère recouverte d'un frise en carton rugueux, assez mal découpé. On peut y voir des  pommes aux joues roses, du pain d'épice à l'ancienne, quelques pots de confiserie bon marché "Gibraltars", des scoubidous, des sifflets, des Langues de belles- mères, des biscuits, bref... tout ce qu'il faut pour attirer le regard du passant  le faire s'arrêter devant ce numéro 5  brinquebalant et acheter une babiole.


Rappel biographique : John Frederick Peto, est un peintre américain spécialisé dans le trompe-l'œil, mis pas uniquement puisqu'il a peint quantité d 'autres toiles qui n'optent pas pour ce procédé. Son œuvre a longtemps été oubliée et ses peintures furent redécouvertes parmi des œuvres de William Harnett, peintre totalement spécialisé dans les trompe-l'œil, avec lequel on l'a confondu pendant plusieurs décennies.
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jeudi 29 décembre 2022

Camille Pissarro (1830-1903) - Bouquet de pivoines roses

 

Camille Pissarro (1830-1903) Bouquet de pivoines roses, 1873 Huile sur toile,7 3 x 60 cm Ashmolean Museum, Oxford

Camille Pissarro (1830-1903)
Bouquet de pivoines roses, 1873
Huile sur toile, 7 3 x 60 cm
Ashmolean Museum, Oxford 

 Que voit on ?  Ce que décrit le titre et...  ce qu'il ne décrit pas  à savoir un vase en céramique vernissé sans doute breton et une console en noyer, sur laquelle se reflète  le vase mais pas le bouquet. 


Rappel biographique : Jacob Abraham Camille Pissarro, dit Camille Pissarro, est un peintre français d'origine danoise, qui appartient au mouvement de l'impressionnisme et du neo-impressionisme. Théoricien du mouvement anarchiste, il fréquente assidûment les peintres de la Nouvelle-Athènes qui se réclamaient du mouvement libertaire. Il partage cette position avec Paul Gaughin avec lequel il eut cependant des relations très tendues. Peintre de paysage et de scène de rues, Pissaro a peint moins d'une dizaine de natures mortes dans toute sa carrière.

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mardi 27 décembre 2022

Chaïm Soutine (1893-1943) - Nature morte avec une Raie



Chaïm Soutine (1893-1943) Nature morte avec une Raie, 1924 Huile sur toile, 81 x 110 cm The MET , New-York



Chaïm Soutine (1893-1943)
Nature morte avec une Raie, 1924
Huile sur toile, 81 x 110 cm
The MET, New-York 

Que voit on ? Un raie éventrée  qui répand ses viscères., dans la grande tradition des natures mortes aux animaux éventrés peintes par Rembrandt, Chardin, Goya, Picasso, etc... Et oui la nature morte n'est pas  uniquement un genre pictural qui cultive les bouquets de fleurs et les jolis objets, quelquefois elle n'hésite  pas à traiter du réel et de la face sombre des hommes. Ici de beaux fruits rouges, gorgés de suc viennent rehausser non sans malice, voir perversité, une triperie sanguinolente, animée par des rouges vibrants, des roses et des violacés du plus bel effet. L'esthétique de la laideur  dans tout l’éclat de son paradoxe. Et donc joyeuses fêtes de d'années, amies et amis fidèles à ce blogs depuis 12 ans...déjà !


Rappel biographique : Le peintre français d'origine biélorusse Chaïm Soutine a développé une technique de peinture très qui utilise une palette de couleurs éclatantes et tourmentées tout en se situant dans une mode expressionniste avant la lettre qui a pu peut parfois, dans ses portraits, rappeler le style d'Egon Schiele. Il est l'un des peintres majeurs rattachés, à ce qu'on appelle l'École de Paris avec Modgliani et Chagall et sans doute le personnage le plus extravagant de la bande. Dans le domaine des natures mortes, Soutine a commencé par traiter (avant la première guerre mondiale) des sujets assez banals (Nature morte a la pipe ou Nature morte à la Soupière) puis se consacre surtout à la représentation des animaux et en particulier des animaux écorchés ou éventrés qu’il prend comme modèle. Ces visions morbides issues de son enfance hanteront une bonne part de sa peinture, comme la série des carcasses de bœufs et celle des volailles (dindons, poulets, lapin etc...). Les voisins, horrifiés par les cadavres d’animaux qu’il conserve dans son atelier et les poissons qu'il laissent plusieurs jours à l'air libre avant de les peindre, se plaignent des odeurs qui émanent de son atelier. Visiblement seules es natures mortes à sujets de fleurs échappent à cette règle (Glaïeuls (1919) et Le Vase de fleurs (1918).
Pendant la Seconde guerre mondiale Soutine, traqué puisque juif, mène une vie clandestine, retournant souvent à Paris pour se faire soigner d'un ulcère récidivent. Bien que conscient du danger auquel il s’expose, il n'a jamais fait ou même tenter de faire les démarches nécessaires pour fuir la France. Suite à une dénonciation, il se réfugie près de Tours, avec sa nouvelle liaison, Marie-Berthe Aurenche, ex épouse de Max Ernst. Le 31 juillet 1943, il est fiévreux et doit être hospitalisé. Avant d’être transporté, il se rend à son atelier et brûle ses toiles. À l’hôpital de Chinon, on le dirige vers une clinique parisienne. Les contrôles de la France occupée doivent être évités et le voyage se révèle plus long que prévu. Opéré sept jours après son arrivée, il meurt deux jours après l'opération.
Au cimetière du Montparnasse, rien ne fut gravé sur la tombe avant la fin de la guerre. Pablo Picasso fut l'un des rares à suivre son enterrement. Malgré des interruptions plus ou moins longues, Chaïm Soutine a beaucoup peint et beaucoup détruit ses œuvres et ce jusqu’à la fin de sa vie.

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dimanche 25 décembre 2022

Edouard Manet (1832-1883) - La Brioche

Edouard Manet (1832-1883), La Brioche, 1870 Huile sur toile 65 x 81cm The MET



Edouard Manet (1832-1883),
La Brioche, 1870
Huile sur toile 65 x 81cm
The MET

Que voit on ?   Une toile célèbre qui fait référence explicitement à un autre toile célèbre La Brioche par  Jean Siméon Chardin, un siècle plus tôt et donnée au musée du Louvre à Paris. Ce don a incité Manet à produire sa propre version en 1870. Dans l'œuvre de Manet, la brioche est accompagnée de pêches et de prunes. et d'une belle boite en laque rouge.  Une autre toile de Chardin a inspiré un peinte du 19e siècle, il s'agit de la Tabagie repeinte presque a l'identique par


Rappel biographique : Le peintre français Édouard Manet est un peintre majeur de la fin du 19e siècle, initiateur de la peinture moderne qu'il libère de l'académisme, C'est une erreur de considérer Édouard Manet comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel. Manet n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière, utilisées par les impressionnistes. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre (sujets espagnols et odalisques entre autres). On a beaucoup dit que lorsque Manet avait peint des natures mortes, c'était surtout pour des raisons financières qu'il l'avait fait. Il avouait lui-même avoir plus de facilités à les négocier que ses portraits. Cela ne signifie pas qu'elles aient été d'un intérêt mineur pour lui bien au contraire : la scénographie qu'il impose à ses natures mortes est tout simplement prodigieuse, qu'il s'agisse de solo comme Le citron ou L'asperge ou de mise en scène collectives comme dans Fruits sur la table ou Le Panier de fruits ou d'hommage à d'illustres maitres comme cet hommage à Chardin
Manet aimait authentiquement les natures mortes : « Un peintre peut tout dire avec des fruits ou des fleurs, ou des nuages seulement », affirmait-il. Une part non négligeable de son œuvre est consacrée à ce genre, avant 1870 surtout puis dans les dernières années de sa vie où la maladie l'immobilise dans son atelier. Certains éléments de ses tableaux constituent de véritables natures mortes comme le panier de fruits dans Le Déjeuner sur l'herbe, le bouquet de fleurs dans Olympia ou le pot de fleurs, la table dressée et différents objets dans Le Petit déjeuner dans l'atelier. Il en va de même dans les portraits avec le plateau portant verre et carafe dans le Portrait de Théodore Duret ou la table et les livres dans le Portrait d’Émile Zola. Mais les natures mortes autonomes, qui se revendiquent comme telles, ne manquent pas dans l’œuvre de Manet !
Considérant l'importance de la nature morte chez Manet, beaucoup – et cela dès les années 1890 – y ont vu la marque la plus évidente de la révolution qu'il accomplissait, l'avènement d'une peinture uniquement préoccupée d'elle-même et débarrassée de la tyrannie du sujet. En refusant toute hiérarchie à l'intérieur même du tableau, en donnant autant d'importance à l'accessoire qu'à la figure, Manet assurément rompait avec les règles académiques. (...) Comme Cézanne et comme Monet qu'il influencera, Manet trouvait dans la nature morte, obéissante et disponible, un laboratoire d'expériences colorées dont il répercutait aussitôt les trouvailles dans d'autres compositions ; comme Cézanne et comme Monet, il dit cette curieuse obsession de l'éclatante blancheur et voulut peindre lui aussi ces tables servies avec leurs nappes blanches "comme une couche de neige fraîchement tombée" (Nature morte avec melon et pêches, National Gallery of Art, London). Manet, peintre de natures mortes, a médité les grands exemples anciens, celui des Espagnols et de leurs bodegones, celui des Hollandais et bien sûr celui de Chardin. Dans les années 1860, il joue des franches oppositions du noir et du blanc, bois sombre de la table, éclat d'une nappe ou serviette sur lesquelles il dispose ses notes colorées.
A sa mort, Édouard Manet laisse plus de 400 toiles, des pastels, esquisses et aquarelles. Ses œuvres sont aujourd'hui visibles dans les plus grands musées du monde.

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vendredi 23 décembre 2022

Pierre Roy (1881-1950) - Nature morte pour couverture de Vogue du 1 juin 1936

 

Pierre Roy (1881-1950) Nature morte pour couverture de Vogue américain du 1 juin 1936 Collection Condé Nast

 
Pierre Roy (1881-1950)
Nature morte pour couverture de Vogue américain du 1 juin 1936
Impression sur Papier 34, 24, 5 cm
Collection Condé Nast

Que voit on ?  Un cadre en bois ouvert sur le ciel,la mer  et un parc à huitres, pour un  numéro d 'été de Vogue (édition américaine)  de Juin 1936. Sous le cadre : un coquillage,  des ciseaux à ongles, une épingle à cheveux, un poudrier et son toupet, une bouteille de vernis à ongles, une boite à fards, un page vierge... 

 
Rappel biographique : « Pierre Roy est le plus grand méconnu du surréalisme » selon Louis Aragon et bien que la Revue de France l'ait affublé du titre de « père du surréalisme », lui-même disant « détester les groupes et les appartenances » !!! Surréaliste ? Sans aucun doute !!! Car dès 1925, Pierre Roy participe à la première exposition des peintres surréalistes aux côtés de Giorgio De Chirico, Max Ernst, Pablo Picasso En 1926, il réalise sa première exposition particulière dont le catalogue est préfacé par Louis Aragon. En 1933, il est nommé pour cinq ans, peintre de la Marine. Il connaît le succès lors d'une exposition qui lui est consacrée à la Galerie des Beaux-Arts à paris en 1935. Il expose à l'Exposition universelle de 1937 et à la Galerie Montaigne en 1938 à Paris. Ces tableaux sont des mises en scène d'objets courants, représentés le plus fidèlement possible. Coquillages, légumes et fruits, bobines de laine, épis et graines, œufs, rubans sont assemblés, mélangés pour créer des scènes poétiques. En 1947, à un questionnaire du Museum of Modern Art de New York, il répond : « Je n'ai absolument, comme peintre, aucune philosophie. Quand je peins quoi que ce soit, je suis tout entier au plaisir de peindre. Je n'ai pas la moindre intention de symbolisme. Mais très souvent, parfois longtemps après avoir achevé mon tableau, je prends conscience de ce qui m'a inspiré et de ce que ma toile signifie. » Pierre Roy réalisa aussi de nombreuses couvertures sous forme de nature mortes surréalistes pour le magazine Vogue, des affiches publicitaire ou encore des décors de théâtre.

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mercredi 21 décembre 2022

Nicolaes van Gelder ( 1626/46-1675/77) - Früchtefeston



Nicolaes van Gelder ( 1626/46-1675/77) Früchtefeston , 1660 Huile sur toile, 54,5x 67, 5 cm Collection privée


Nicolaes van Gelder ( 1626/46-1675/77)
Früchtefeston , 1660
Huile sur toile, 54,5x 67, 5 cm
Collection privée

Que voit on ?  Présente dans une niche en pierre comme c ertaines natures mortes de Cotan, une somptueuse guirlande fruits tressée serrée autrou de grappes de raison, prunes, pêches  et abricots et pendus par un ruban noir à un anneau d'or.  Une allégorie  simple de l'abondance et de la fête très en décalage avec l'époque où nous vivons. 

Rappel biographique : Nicolaes van Gelder or Claes Gelder était une peintre de la période de l'Age d'Or hollandais. Comme pour de nombreux peintres de cette époque on sait peut de choses de lui si ce n'est qu'il fut l'élève Pieter de Ring et qu'il se rendit célèbre pour ses natures mortes que lui commandait de riches marchands pour décorer leur intérieur. Ces natures mores toutes composées sur le même modèle, à savoir sur un guéridon occupant le centre du tableau et en utilisant toujours les symboles les plus classiques du genre ont contribué à instaurer les règles de la nature mortes qui ont perduré jusqu'au 20e siècle. Nicolaes van Gelder fut très actif en 1661 à Stockholm, puis en 1673 à Copenhagen et entre 1675 et 1677 à Amsterdam où il mourut. 
 

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lundi 19 décembre 2022

 Robert de Niro senior ( 1922-1993) -  Still Life, 1948


- Robert de Niro senior ( 1922-1993) Still Life, 1948 Private collection



Robert de Niro senior ( 1922-1993)
Still Life, 1948
Private collection

Que voit-on  ?  Le peintre a le plus grand mal à cacher ici son admiration pour Matisse et Cézanne. il ne le cherchait même pas d'ailleurs,  faisant de chacune de ces toiles un hommage aux maitres français. 


Rappel biographique : Fabuleux destin et belle vie que celle de ce peintre hors normes, admirateur , on devrait dire "vénérateur " de Matisse. Robert de Niro senior (1922-1993) qui ressemble beaucoup physiquement à son fils,le célèbre acteur du même nom, fut un artiste peintre, sculpteur et poète américain. En 1939, il fut l'élève d'Hans Hofmann, artiste allemand émigré et eut une relation amoureuse de jeunesse avec Robert Duncan. En 1946, la milliardaire collectionneuse et mécène Peggy Guggenheim lui consacre une exposition personnelle dans sa galerie Art of this Century. Dans les années 1960, De Niro décide de venir vivre plusieurs années en France, à Paris, où il se propose de revisiter la tradition européenne de grands peintres comme Matisse, Edouard Manet, Gauguin ou Bonnard...
L'œuvre picturale de De Niro n'a pas connu le succès de son vivant. Sa peinture est animée par la couleur et par les formes dans des compositions figuratives, des paysages agités par la lumière ou des natures mortes. En juin 2005, 56 de ses œuvres sont exposées à La Piscine - Musée d'Art et d'Industrie à Roubaix, pour la première rétrospective jamais présentée en Europe.
Une exposition lui est également consacrée au Musée Matisse de Nice en mai 2010.
Il était une fois le Bronx, un film réalisé par son très célèbre fils, lui est dédié et lui rend hommage.


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samedi 17 décembre 2022

Richard Diebenkorn (1922-1993) - Untiteld, 1955


 
Richard Diebenkorn (1922-1993) Untiteld, 1955 Oil on canvas, 32, 5 x 40,6 cm Richard Diebenkorn Foundation

Richard Diebenkorn (1922-1993)
Untiteld, 1955
Oil on canvas, 32, 5 x 40,6 cm
Richard Diebenkorn Foundation

Que voit on  ? Les éléments récurrents de l'œuvre assez dépressive de Diebenkorn et de ses natures mortes en général : la bouteille de sirop contenant de la morphine, la cuillère, un encrier renversé sur une feuille de papier qui transforme les crayons en barques sur l'océan.

Rappel biographique : Richard Diebenkorn est un peintre américain du 20e siècle dont le style oscille entre l’abstrait et le figuratif en fonction des périodes qu’il a traversées. Après une première exposition au California Palace of the Legion of Honor à San Francisco en 1948, ses débuts sont associés à l'expressionnisme abstrait et à l'Ecole de San Francisco, mouvement figuratif des années 1950-1960. De 1955 à 1966, il vit à Berkeley (Californie), change de style et devient un peintre figuratif important, dans un genre qui réunit à la fois la manière de Henri Matisse qu’il admire et l'expressionnisme abstrait. Diebenkorn, Elmer Bischoff, Henry Villierme, David Park, James Weeks participent ensemble à une renaissance de la peinture figurative, qu'on appelle l'École de San Francisco (Bay Area Figurative Movement). En 1967, Diebenkorn s'installe à Santa Monica et devient professeur à UCLA. Il installe son atelier dans le même immeuble que son vieil ami Sam Francis. Pendant l'hiver 1966-1967, il revient une nouvelle fois à l'abstraction, cette fois avec une vision très personnelle, un style géométrique qui se démarque clairement de ses débuts de la période expressionniste abstraite. La série Ocean Park, qu’il commence en 1967 se poursuit pendant les dix-huit années suivantes. Elle est devenue la partie de son œuvre la plus célèbre aujourd’hui. Elle se compose d'environ 135 peintures. Basées sur le paysage vu depuis la fenêtre de son atelier, ses compositions abstraites à grande échelle sont nommées d'après une communauté de Santa Monica où il a eu un temps son atelier. A la même époque, il peint aussi ce qu’il appelle des found still life, c’est à dire des toiles d’après ce qu’il trouve sur sa table sans rien retoucher à l’arrangement qu’il voit.
La première rétrospective importante de son oeuvre a eu lieu à la Albright–Knox Art Gallery а Buffalo en 1976 et 1977. En 1989, John Elderfield, conservateur au MOMA (New York) organise une exposition d’oeuvres de Diebenkorn sur papier, qui constitue d’ailleurs la partie la plus prolifique de sa production.
En 2012, l'exposition Richard Diebenkorn : The Ocean Park Series, organisée par Sarah C. Bancroft, a lieu simultanément à la Corcoran Gallery of Art, à l'Orange County Museum of Art et au Forth Worth Museum of Modern Arts de Washington.

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vendredi 16 décembre 2022

Pablo Picasso (1881-1973) Instruments de musique sur une table, 1924 (Version Fondation Beyeler)

 

Pablo Picasso (1881-1973) Instruments de musique sur une table, 1924 Huile sur toile, 162 x 204,5 cm Fondation Beyeler, Basel

 

Pablo Picasso (1881-1973)
Instruments de musique sur une table, 1924
Huile sur toile, 162 x 204,5 cm
Fondation Beyeler, Basel

Que voit on  ? Une composition en pendant de celle du Mueo Reina Sofia présentée hier,  mais qui n'est pas tout à fait sa jumelle. Ici la tonalité est sombre et nocturne par rapport au bleu et blanc et diurne de la précédente. Les instruments aussi, bien que tous principalement mandolines ou guitares, ne sont pas à la même place, Autant la précédente composition était proche de l'univers de Braque, autant celle ci pourrait évoquer l'Afrique.  On peut réellement dire qu'il s 'agit la de deux natures mortes décoratives de Picasso.

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jeudi 15 décembre 2022

Pablo Picasso (1881-1973) - Instruments de musique sur une table, 1924 (version Museo Reina Sofia)

Pablo Picasso (1881-1973) Instruments de musique sur une table, 1924 Huile sur toile, 162 x 204,5 cm Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía


Pablo Picasso (1881-1973)
Instruments de musique sur une table, 1924
Huile sur toile, 162 x 204,5 cm
Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía

Que voit on ? Il existe deux versions de cette toile avec exactement le même titre : celle ci, assez lumineuse, tendant vers une abstraction, dans un trait que l'on pourrait rapprocher de celui de Braque. L'autre version datant exactement de la même année  se trouve dans les collections de la Fondation Beyeler en Suisse et sera présentée demain dans ce blog. 

  
Rappel biographique : le peintre espagnol Pablo Ruiz Picasso a commencé à peindre très tôt, au tournant du19e et du 20e siècle et n'a jamais cessé sa production, évaluée aujourd'hui a quelques 50.000 œuvres. Utilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque auquel son nom est lié surtout dans le domaine des natures mortes. Il est considéré comme l'un des plus importants artistes du 20e siècle tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques et que par l'immensité de sa production tous genres confondus.
A partir des années 1920 ses natures mortes seront très proches, sur la même ligne de conception " cubiste analytique " que celles de George Braque, dont il devient un temps l'intime avant de s'en séparer définitivement. Il y eut une connivence d'inspiration très rare entre ces deux peintres pendant une certaine période de leur vie et en particulier dans le domaine particulier du traitement de la nature morte.
Picasso peint beaucoup d'autres natures mortes après la Seconde guerre mondiale et hors de la période cubiste, mais ce n'est pas un genre qui tient une place aussi essentielle dans son œuvre que dans l'œuvre de Georges Braque.

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mardi 13 décembre 2022

Lucian Freud (1922–2011) - Daffodils and celery

Lucian Freud (1922–2011) Daffodils and celery, 1947–1948 Oil on canvas, 43.1 x 33 cm. Private collection


Lucian Freud (1922–2011)
Daffodils and celery, 1947–1948
Oil on canvas, 43.1 x 33 cm.
Private collection

Que voit on ? Ce que décrit le titre avec une perspicacité indubitable ...en omettant toutefois la chaise et le vase en cristal qui est, avec ses extraordinaires reflets la pièce maitresse de cette nature morte. Si un de mes attentifs lecteurs trouve le céleri surtout qu'il me le dise ! Parce que, non, celery en anglais ne signifie pas autre chose que céleri en français !


Rappel Biographique : Petit fils de Sigmund Freud, le peintre britannique Lucian Freud est considéré comme un des peintres figuratifs les plus importants du 20e siècle et l'un des plus exemplaires grâce à un style à la fois réaliste, acéré et presque caricatural. Surtout connu pour ses portraits, dont celui de la reine Elizabeth II, il a peint aussi quelques nature mortes en soulevant le défi d'être à la fois d'un absolu modernisme et d'un grand classicisme.

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dimanche 11 décembre 2022

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)- Les Attributs des Arts

  

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) Les Attributs des Arts, 1765 Décor, Huile sur toile, 145 x 91 cm Musée du Louvre, Paris


Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)
Les Attributs des Arts, 1765
Décor, Huile sur toile, 145 x 91 cm
Musée du Louvre, Paris

Que voit-on ?  Une  muse  l'une des neuf filles de Zeus, chacune patronne d'un art,  entouré des attributs respectifs de chacun des beaux arts.  A l'origine, composition chantournée. Faisait partie d'une série de trois tableaux commandés en 1764 pour servir de "dessus de porte" dans le salon de compagnie du château de Choisy. Entré dans la collection de Louis XV en 1765. Retiré du château en 1792 et conservé au musée des Petits Augustins. Envoyé à Fontainebleau par Napoléon Ier, entré au Louvre en 1851.

Rappel biographique : Jean-Baptiste-Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du 18e siècle. Célèbre pour ses scènes de genre et ses pastels, il est aussi reconnu pour ses natures mortes dont il reste le maître incontesté. D'après les frères Goncourt, c'est Coypel qui en faisant appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, lui aurait donné le goût pour les natures mortes. A partir du Salon de 1748, Chardin expose de moins en moins de scène de genre, il multiplie désormais les natures mortes. Ce retour à ce type de peinture va durer une vingtaine d'années. Il est difficile de donner des raisons à ce changement de cap. On sait que pendant cette période la vie de Chardin est en pleine mutation. Il se remarie, il reçoit une pension du roi. Il est désormais à l'abri du besoin. Ces deux tableaux de réception à l'Académie Royale de peinture sont tous deux des natures mortes, La Raie et Le Buffet qui se trouvent aujourd'hui au Musée du Louvre à Paris. Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres alors reconnus. Et c'est sans aucun doute Chardin qui va lui donner ses lettres de noblesse et en faire un genre pictural égal, voire même supérieur à bien des égards, aux autres.
Les natures mortes qu'il peindra à partir de 1760 sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres... Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, ou aux effets de trompe-l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi. On peut souvent parler d'impressionnisme avant la lettre.
Chardin cherchait à reproduire la matière, ces fruits semblent aussi vrais que nature, Diderot s'extasiait devant ce réalisme dans son compte-rendu du Salon de 1759 : " Vous prendriez les bouteilles par le goulot si vous aviez soif ". ou encore en 1763 : " C'est la nature même; les objets sont hors de la toile et d'une vérité à tromper les yeux. (...)
 Pour regarder les tableaux des autres, il semble que j'ai besoin de me faire les yeux ; pour voir ceux de Chardin, je n'ai qu'à regarder ce que la nature m'a donné et m'en bien servir ". " O Chardin ! ce n'est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette: c'est la substance même des objets, c'est l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile ".

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vendredi 9 décembre 2022

Jean-Picart-Le-Doux (1902 - 1982) - Le méridien étoilé

Jean-Picart-Le-Doux (1902 - 1982) Le méridien étoilé, 1948 Tapisserie en laine, 156 x118 cm Atelier Berthaut à Aubusson. Collection privée


Jean-Picart-Le-Doux (1902 - 1982)
Le méridien étoilé, 1948
Tapisserie en laine, 156 x118 cm
Atelier Berthaut à Aubusson.
Collection privée

Que voit-on ? Sous ce tire de Méridfien Etoilé, c'est bien une nature morte que l'on voit. Nature morte aà la mappemonde bardée d'étoiles, à la mandoline, au livre au compas et à l'équerre. Seule élément vivant de la composition, un oiseau de paradis qui prends son envole hors de la mappemonde qui apparait alors soudainement comme une cage.


Rappel biographique : Jean Picart Le Doux est un grand maître de la tapisserie d'Aubusson, qui a produit plus de 400 tapisseries originales. Plusieurs de ses œuvres furent sélectionnées pour la décoration du paquebot France, dont la célèbre tapisserie monumentale Les Phases du Temps placée dans le fumoir des "première classe". Sans formation professionnelle spécialisée, Jean Picart-Le-Doux fait ses débuts dans la reliure et l'édition, puis il s'oriente vers la publicité et les arts graphiques et publie ses premières œuvres en 1935. Ses premiers cartons de tapisserie datent de 1943 après avoir remporté le Grand prix de l’affiche de théâtre au Salon de l'imagerie.
En 1947, il rencontra Jean Lurçat et, avec Marc Saint-Saëns, ils fondent l’Association des peintres-cartonniers de tapisserie. En 1950, Picart-Le-Doux rencontre deux graphistes français, Jean Colin et Jacques Nathan, et deux graphistes suisses, Fritz Bühler et Donald Brun, à l'occasion d'une exposition de leurs travaux à Bâle. Il projette alors l'idée d'une Alliance graphique internationale (AGI). Celle-ci est fondée officiellement le 22 novembre 1952 et Picart-Le-Doux en sera le premier président. Il est membre du conseil d'administration de la Société Nationale des Beaux-Arts dans la section Art Décoratif de 1975 à 1980.

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mercredi 7 décembre 2022

Luis Egidio Melendez (1716-1780) - Bodegón con limas, caja de jalea, mariposa y recipientes

Luis Egidio Melendez (1716-1780) Bodegón con limas, caja de jalea, mariposa y recipientes, 1772 (Nature morte aux citrons verts, boîte à gelée, papillon et récipients), 1772 Huile sur toile, 35 x42cm Museo nacional del Prado


Luis Egidio Melendez (1716-1780)
Bodegón con limas, caja de jalea, mariposa y recipientes, 1772
(Nature morte aux citrons verts, boîte à gelée, papillon et récipients), 1772
Huile sur toile, 35 x 42 cm
Museo nacional del Prado

Que voit on ? Au premier plan, les citrons, sont  rangés avec le désordre habituel mais très structuré de l'artiste pour occuper pratiquement la moitié de la toile ; derrière eux, un pot à miel, en céramique rustique  à bordure vernissée verte, comme celles de Biar ou de Lucena ; une boîte en pailles tressés contenant des  fruits confis ouverte  et posée sur une assiette en céramique vernissée ; un compotier en argent ou en étain sur laquelle repose une coupe en céramique mexicaine de type Tonalá, vide. Le papillon qui survole l'ensemble est intéressant en raison de sa rareté tout comme la variété très ancienne de citrons  un peu ronds et joufflus comme des navets, qui a disparu depuis lors. 


Rappel biographique : Le peintre espagnol d'origine napolitaine, Luis Egidio Melendez a fait carrière presque exclusivement à Madrid. Contemporain de Goya, il est considéré aujourd'hui comme l’un des meilleurs peintres de natures mortes du 18e siècle, réputation qu'il n'avait pas de son vivant qu'il a passé dans une misère noire. C'est son père, Francisco Meléndez et Louis Michel van Loo (dont il est l'assistant de 1742 à 1748) qui assurent sa formation de peintre.
Le futur Charles IV d'Espagne lui commanda une grande série de natures mortes (dont celle ci-dessus) dont une partie importante est aujourd'hui conservée au musée du Prado à Madrid.
Ses toiles peintes dans de petits formats (jamais plus de 50 cm) dans la grande tradition de l'austérité espagnole, n'en foisonnent pas moins d'une minutie des détails. toujours peints avec une absolue perfection. La composition simple et le contraste clair-obscur, s’inscrivent dans la tradition des natures mortes baroques de Zurbaran et de Cotan. Comme eux, Meléndez étudia les effets de lumière, la texture et la couleur des fruits et des légumes, ainsi que celles des récipients en céramique, verre et cuivre ou pailles. À la différence des maîtres du 17e siècle, il présente le sujet plus près du spectateur, en légère plongée. Ce sont des objets disposés sur une table, ce qui donne à ses formes une certaine monumentalité. Le genre permet au spectateur d’étudier l’objet par lui-même. Les fonds sont neutres, et c'est un puissant éclairage qui mettent valeur les contours de l’objet. C’est ainsi qu’il représente le duvet des fruits, les transparences des peaux des raisins, les intérieurs brillants des pastèques et quelquefois les accidents présents à la surface des fruits (comme ici avec les figues vertes).
Chaque toile de Meléndez est minutieusement composée et fait l'objet d'un mise en scène précise afin de créer le plus grand réalisme possible. Les « grands thèmes » n’intéressèrent jamais Meléndez qui portent surtout son attention sur les choses de la vie quotidienne, sur l’observation et l’étude de la nature. Il fut souvent comparé à Chardin, jusqu'à être même parfois surnommé le « Chardin Espagnol » ce qui est assez stupide eut égard au caractère unique de son style et à tout ce qui différencie ces deux grands peintres.

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lundi 5 décembre 2022

Marc Chagall (1887-1985) - Nature morte à la nappe quadrillée

Marc Chagall (1887-1985) Nature morte à la nappe quadrillée, 1952-54 Gouache, aquarelle, pastel, encre et crayon sur papier, 62,5x 47, 8 cm Collection privée



Marc Chagall (1887-1985)
Nature morte à la nappe quadrillée, 1952-54
Gouache, aquarelle, pastel, encre et crayon sur papier, 62,5x 47, 8 cm
Collection privée

Que voit-on ? Sur la nappe quadrillée citée dans le titre : un compotier  contenant deux bananes vertes et deux grappes de raisins blancs ; un saladier qui semble contenir du chou rouge ou des betteraves rouges ; un pot à eau bleu, et un verre vide au premier plan. A l'arrieèe plan  : une fenêtre à guillotine entrouverte, comme en témoigne le mouvement de la brise vent dans les rideaux, laisse apercevoir un ciel bleu sans nuage. Une nature morte du bonheur et de la sérénité. 

Rappel biographique : Après la Révolution bolchevique Marc Chagall devient « commissaire aux beaux-arts » et responsable de la vie artistique de Vitebsk. Il organise de nombreuses expositions d'artistes de Moscou et de Vitebsk avec Abram Brazer. Il prend la direction de l'école d'art en 1919, dont son maître Iouri Pen avait déjà créé une ébauche : l'École artistique de Vitebsk. Kasimir Malevitch, qui devient rapidement le leader radical de la jeunesse artistique, vient y participer puis prend le relais de Chagall. De retour d'un voyage à Moscou, Chagall apprend que l'école a été rebaptisée « Académie suprématiste » et qu'il est démissionné de force et remplacé par Kasimir Malevitch. Il repart alors pour Moscou où il crée les décors pour le théâtre d'Art juif puis s' installe en France à la fin des années 1920 avant d'être naturalisé Français en 1937. Son œuvre, sans se rattacher à aucune école, présente des caractéristiques du surréalisme et du néo-primitivisme. Inspirée par la tradition juive, la vie des villages juif en Europe de l'Est et le folklore russe, elle élabore sa propre symbolique, autour de la vie intime de l'artiste. L'emploi de la couleur chez Chagall est très personnel. Dans ses illustrations de La Bible et Le Message biblique, notamment, on voit qu'une barbe peut être tour à tour violette, bleue ou verte. Il renverse les impressions chromatiques habituelles, et emploie la palette pour structurer l'espace de la toile davantage que pour traduire la réalité. " Mon cirque se joue dans le ciel, disait il, il se joue dans les nuages parmi les chaises, il se joue dans la fenêtre où se reflète la lumière " .

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samedi 3 décembre 2022

Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) - Fruits et Bonbonnière


Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) Fruits et Bonbonnière, c. 1915-1917 Huile sur toile, 24 x 32 cm The Barnes Foundation


Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)
Fruits et Bonbonnière, c. 1915-1917
Huile sur toile, 24 x 32 cm
The Barnes Foundation

Que voit on ? Sur une nappe froissée : deux citrons, deux oranges et une bonbonnière en céramique vernissée à décor de fleurs. Le tout dans le style impressionniste vaporeux, imprécis, mais " joli "  à souhait et très " français " si caractéristique de ce peintre de la douceur ouatée.


Rappel biographique : L'un des plus célèbres peintres français, Pierre-Auguste Renoir, membre éminent s'il en est du mouvement impressionniste a peint beaucoup de natures mortes, comme l'ensemble des impressionnistes d'ailleurs qui ont participé au renouveau de ce genre vieux de plus de 3000 ans. La dernière toile qu'il aurait voulut peindre serait une nature morte florale. Sur son lit de mort, Renoir aurait demandé une toile et des pinceaux pour peindre le bouquet de fleurs qui se trouvait sur le rebord de la fenêtre. En rendant pour la dernière fois ses pinceaux à l'infirmière, il aurait déclaré : « Je crois que je commence à y comprendre quelque chose ». Les mauvaises langues ajoutant généralement : " Il était temps ".

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jeudi 1 décembre 2022

Pierre Roy (1881-1950) - Coquillages


Pierre Roy (1881-1950) Coquillages Huile sur toile Collection privée


Pierre Roy (1881-1950)
Coquillages
Huile sur toile
Collection privée

Que voit on ? Quatre coquillages vides sur une plage abandonnés, selon l'expression célèbre,  avec en fond de toile un mer bien formée et une ciel de tempête. 

 
Rappel biographique : « Pierre Roy est le plus grand méconnu du surréalisme » selon Louis Aragon et bien que la Revue de France l'ait affublé du titre de « père du surréalisme », lui-même disant « détester les groupes et les appartenances » !!! Surréaliste ? Sans aucun doute !!! Car dès 1925, Pierre Roy participe à la première exposition des peintres surréalistes aux côtés de Giorgio De Chirico, Max Ernst, Pablo Picasso En 1926, il réalise sa première exposition particulière dont le catalogue est préfacé par Louis Aragon. En 1933, il est nommé pour cinq ans, peintre de la Marine. Il connaît le succès lors d'une exposition qui lui est consacrée à la Galerie des Beaux-Arts à paris en 1935. Il expose à l'Exposition universelle de 1937 et à la Galerie Montaigne en 1938 à Paris. Ces tableaux sont des mises en scène d'objets courants, représentés le plus fidèlement possible. Coquillages, légumes et fruits, bobines de laine, épis et graines, œufs, rubans sont assemblés, mélangés pour créer des scènes poétiques. En 1947, à un questionnaire du Museum of Modern Art de New York, il répond : « Je n'ai absolument, comme peintre, aucune philosophie. Quand je peins quoi que ce soit, je suis tout entier au plaisir de peindre. Je n'ai pas la moindre intention de symbolisme. Mais très souvent, parfois longtemps après avoir achevé mon tableau, je prends conscience de ce qui m'a inspiré et de ce que ma toile signifie. » Pierre Roy réalisa aussi de nombreuses couvertures sous forme de nature mortes surréalistes pour le magazine Vogue, des affiches publicitaire ou encore des décors de théâtre.

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mardi 29 novembre 2022

Robert Humblot (1907-1962) - Nature morte au bougeoir


Robert Humblot (1907-1962) Nature morte au bougeoir, 1944 Huile sur toile, 31 x 23 cm Collection privée



Robert Humblot (1907-1962)
Nature morte au bougeoir, 1944
Huile sur toile, 31 x 23 cm
Collection privée

 

 Que voit on ? Une nature morte d'automne au sens le plus strict du terme avec châtaignes, poires, pommes, feuilles mortes  et bougie éteinte presque au bout de sa course,penché symbole de  la mort et de l'hiver tout proche. 


Rappel biographique : Robert Humblot, est un artiste peintre et illustrateur de romans français. Il commença des études de sciences naturelles qu'il quitte à l'âge de 23 ans pour rentrer à l’Académie de Peinture la Grande-Chaumière, puis il est ensuite accepté à l’école des Beaux-Arts de Paris. Un an plus tard, il sera admis comme élève à l’atelier de Lucien Simon aux Beaux-Arts de Paris. En 1932, son envie d’indépendance le pousse à quitter les Beaux-Arts et à louer un atelier avec Georges Rohner. Sous l'impulsion du critique d'art Henri Héraut, en 1935 il s'associe à Rohner, Henri Jannot, Jean Lasne, Raymond Moisset, le canadien Alfred Pellan et Pierre Tal-Coat pour fonder le mouvement Forces nouvelles qui prône le retour au dessin, le retour au métier consciencieux de la tradition dans un contact fervent avec la nature. Sa peinture a la particularité d'être teintée d’humour; à travers des nus, paysages, natures mortes et personnages, Humblot souhaite exprimer le destin du monde. Il participe à des expositions collectives dès 1932 à Paris comme le Salon des Indépendants, le Salon d’Automne ainsi que dans plusieurs capitales dans le monde (Afrique, Antilles, Brésil, Mexique, Espagne, Italie, Norvège, Suède, Pays-Bas). Cependant, il reviendra toujours au charme de la Bretagne dans ses peintures. Lieu où il s'installa à la fin de sa vie.  Mobilisé en 1939, il est affecté sur la ligne Maginot au petit ouvrage de Coume Village à l'intérieur duquel il réalise à même les parois de béton des fresques d'une qualité exceptionnelle. Fait prisonnier le 4 juillet 1940, il est interné au stalag 7A puis au 7B, dont il s'évade le 28 octobre 1941. Il parvient à rejoindre la zone libre pour être démobilisé à Annecy six jours plus tard. Ses œuvres passent en ventes publiques dès les années 1950 et toujours à nos jours. En 1960 il illustra "Sous le signe des Antilles françaises" le catalogue de luxe annuel ou liste des grands vins de la maison Nicolas (coll. pers.) Une rétrospective lui a été consacrée en 1964 au Musée Galliera.

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dimanche 27 novembre 2022

Victor Vasarely (1906-1997) - Nature morte à la cuillère

Victor Vasarely (1906-1997) Nature morte à la cuillère. Etude Verte, 1929 Lithographie 31x 23 cm Centre Pompidou, (don de l'artiste)


Victor Vasarely (1906-1997)
Nature morte à la cuillère. Etude Verte, 1929
Lithographie 31x 23 cm
Centre Pompidou, (don de l'artiste)

Que voit on ? La cuillère c'est certain ! peinte dans un style hyperréaliste très appliqué avec reflets et reliefs. Autour d'elle, l'esquisse au crayon blanc d'un verre et d'une soucoupe art déco évocateurs de  certains croquis d'orfèvre.

Rappel biographique : Le plasticien hongrois naturalisé français Győző Vásárhelyi, dit Victor Vasarely, est généralement reconnu comme étant le père de l'art optique. Victor Vasarely commence des études de médecine, qu'il arrête au bout de deux ans. Il s'intéresse alors au Bauhaus et étudie au Műhely de Sándor Bortnyik à Budapest de 1929 à 1930.
En 1930, il s'installe à Paris où il débute comme artiste graphiste dans des agences publicitaires comme Havas, Draeger, Devambez. C'est là qu'il effectue son premier travail majeur, Zebra (1939) considéré aujourd'hui comme le premier travail dans le genre Op art.
Pendant les deux décennies suivantes, Vasarely développe son propre modèle d'art abstrait géométrique, travaillant dans divers matériaux, mais employant un nombre minimal de formes et de couleurs. Peu enclin à travailler sur des petits formats ou à réserver ses oeuvres aux collections privées, Vasarely a de ce fait peint très peu de sujets à thèmes de natures mortes et un nombre infinitésimal a été clairement titré comme tel. Il a réalisé par contre beaucoup d'oeuvres monumentales qui se trouvent dans l'espace public. Il a ainsi travaillé pour de nombreuses entreprises et créé, entre autres, en 1972 le logotype du constructeur automobile français Renault, désormais célèbre, et dont la forme est toujours plus ou moins, la même plus de 50 ans après sa création. Il réalisa également cette même année, avec son fils le plasticien Yvaral (1934-2002), la façade des studios de la radio RTL au 22 rue Bayard dans le 8e arrondissement de Paris, en l'habillant de lames métalliques. Cette œuvre, démontée lors du déménagement de RTL en 2017, a fait l'objet d'un don de RTL Group à la Fondation Vasarely, d'Aix-en-Provence.
La fondation Vasarely est une institution à but non lucratif, créée par l'artiste avec son épouse Claire, et reconnue d'utilité publique en 1971. Elle comprend le musée didactique de Gordes (1970-1996) et le centre architectonique d'Aix-en-Provence (1976) ainsi que deux musées « didactiques » à Pécs (1976) et à Budapest (1986) en Hongrie.
Les musées Vasarely de Pécs et de Budapest conservent des donations inaliénables ; celui de Pécs possède des œuvres d'autres artistes de sa collection (Soto, Morellet, Yvaral, Claire Vasarely).
Pierre Vasarely, le petit-fils de l'artiste, est son légataire universel, le titulaire du droit moral sur son œuvre et le président de la fondation Vasarely.

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vendredi 25 novembre 2022

Tsuchida Bakusen (1887-1936) - Chrysanthèmes et pavots



Tsuchida Bakusen (1887-1936) Chrysanthèmes et coquelicots, Panneau suspendu, 1929 (détail), Couleur sur soie Exposé à la dixième exposition Académie des beaux-arts Impériale,


Tsuchida Bakusen (1887-1936)
Chrysanthèmes et Pavots
Panneau suspendu, 1929 (détail), Couleur sur soie
Exposé à la dixième exposition Académie des beaux-arts Impériale 

Que voit-on ? un des thèmes favoris de ce peintre, les chrysanthèmes qu'il avait  l'habitude de mêler aà toutes sortes d'autres fleurs et objets.


Rappel biographique : Le peintre japonais Tsuchida Bakusen, de son nom de naissance Tsuchida Kinji fait partie de de l'école Nihonga. Il fut actif au cours des ères Taishō et début Shōwa.
En 1918, Bakusen fonde un collectif de peinture avec appelé la société Kokuga (Kokuga Sōsaku Kyōkai, ou « Société pour la création de la peinture nationale »), utilisée comme un moyen de diffusion du style éclectique du groupe combinant les techniques et les styles occidentaux yōga et japonais (nihonga). Ses thèmes favoris sont les femmes (bijinga), en particulier les portraits de maikos, mais il peint également des fleurs et quelques natures mortes. En 1918 la société Kokuga met sur pied sa propre exposition annuelle, la Kokuten (abréviation pour Kokuga Sōsaku Kyōkai Tenrankai). Sept expositions Kokuten sont organisées entre 1918 et 1928 Un des tableaux de Tsuchida Bakusen Jeune fille du bain public, peint en 1918 est conservé aujourd'hui au Musée d'art moderne de Tokyo et enregistré comme « bien culturel important du Japon » (BCJ) par l'Agence des affaires culturelles. Sa toile Maiko au jardin de 1923, propriété du même musée, est considérée comme son chef-d’œuvre.

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mercredi 23 novembre 2022

Vincent van Gogh (1853-1890) - Une paire de bottes


Vincent van Gogh (1853-1890) Une paire de bottes,1887 Huile sur toile, 32,7 x 41,3 cm Baltimore Museum of Art


Vincent van Gogh (1853-1890)
Une paire de bottes,1887
Huile sur toile, 32,7 x 41,3 cm
Baltimore Museum of Art

Que voit on ?  Le motif des souliers usés que Van Gogh a repris de très nombreuses fois comme dans  Les Souliers  ou dans Nature morte à la paire de Chaussures, 1888,   ou encore Nature morte aux Sabots  rappelle le caractère obsessionnel de certains sujets choisis par le peintre. Faisant fi des conventions ou des règles privilégiant le choix des « beaux » sujets (fleurs, fruits, livres???), Van Gogh va peindre et repeindre inlassablement ces  chaussures délacées, délaissées, usées jusqu'à la corde  qu,i selon certains, donneraient à voir  une humanité aussi émouvante sinon plus que ne pourraient le faire une série de portraits.  Concernant  cette parie en particulier, un collègue étudiant de Van Gogh à Paris rapporta qu'il les avait acheté au marché aux puces avec l'intention de les utiliser pour  une nature morte. Ne les trouvant pas assez "parlantes",  il aurait décidé de les porter lors d'une longue promenade sous la pluie. C'est en revenant de cette promenade qu'il décida de les peindre. 

Rappel biographique : Au début du mois de mars 1886, Vincent van Gogh rejoint son frère Theo à Montmartre, avec l'envie de s'informer sur les nouveautés de la peinture impressionniste. À l'époque, Theo est gérant de la galerie montmartroise Boussod, Valadon & Cie. Seule la connaissance du milieu artistique parisien peut véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision. Cette année-là est celle de la dernière exposition impressionniste que Vincent découvre, et en 1887 doit avoir lieu la première rétrospective de l’œuvre de Millet. Paris se prépare alors à accueillir plusieurs expositions : en plus du Salon, où sont exposées les œuvres de Puvis de Chavannes, Van Gogh visite les salles de la cinquième exposition internationale à la galerie Georges Petit, qui présente des toiles d'Auguste Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'avaient pas souhaité participer à la huitième et dernière exposition des impressionnistes, qui offrait le spectacle d'un groupe déchiré, entre les défections et les nouvelles arrivées, et ouvrait ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile de Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte. À Paris dans les années 1886-1887, Van Gogh fréquente un moment l’Académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d’Émile Bernard ainsi que de John Peter Russell. Ce dernier réalise son portrait. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Dans la boutique du père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 1887. Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, Van Gogh brûle les étapes de son renouvellement artistique grâce à la fréquentation des peintres les plus anticonformistes du moment : il s'essaye au néo-impressionnisme auprès de Signac et Pissarro, enquête sur les profondeurs psychologiques du portrait avec son ami Toulouse-Lautrec, est précocement informé de la synthèse du cloisonnisme par ses compagnons Louis Anquetin et Émile Bernard, et peut apprécier les toiles exotiques réalisées par Gauguin en Martinique. Régénéré par cette modernité, il est prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui fait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme, mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental. Le 19 février 1888, il quitte Paris....

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lundi 21 novembre 2022

Thijs Rinsema (1877-1947) - Still life


Thijs Rinsema (1877-1947) Still life, oil on canvas Private collection (via Sotheby's)




Thijs Rinsema (1877-1947)
Still life
Oil on canvas, 45,5 x 42,5cm
Private collection (via Sotheby's)

Que voit on ? une nature morte de facture cubiste dont le sujet n'est pas clairement défini bien qu'il semble s'agir d'une nature morte d'objets et en particulier de contenants : flacon,  bouteille et verre peints dans des coloris sourds.

Rappel biographique : L'artiste néerlandais Thijs Rinsema, comme son jeune frère Evert, exercèrent jusqu'à la fin de leur vie  la profession de cordonnier. Thijs Rinsema  entre en contact avec Theo van Doesburg  par l'intermédiaire de son frère, et s'initie à la peinture par le biais de De Stijl et Dada. En partie grâce à Theo van Doesburg, il rencontre d'autres artistes tels que Charley Toorop et Kurt Schwitters. Il peint de plus en plus et reçoit plusieurs prix pour ses œuvres. Ainsi Thijs Rinsema fut le premier artiste à peindre des joueurs de football.
Thijs Rinsema a combiné son travail quotidien de cordonnier avec la peinture,de portraits, de natures mortes, de compositions florales et de paysages. Il a dessiné également des vitraux .

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samedi 19 novembre 2022

Wayne Thiebaud (1920-2021) - Yellow Hat

Wayne Thiebaud (1920-2021) Yellow Hat, 2018 Oil on board ,16 x 20 in. Crocker Art Museum


Wayne Thiebaud (1920-2021)
Yellow Hat, 2018
Oil on board ,16 x 20 in.
Crocker Art Museum, Sacramento

 Que voit on ? Wayne Thiebaud n'aimaient pas uniquement les gâteaux à la crème qu'il peignit beaucoup. Il aimait aussi les chapeaux qu'il peignit tout autant comme l'attestent plusieurs natures mortes de lui déjà publiées dans ce blogcomme  Hat Rack peint en 1999 ou encore  Hat and Lipstick  ou même Hat peint en 1972 et très semblable à celui que nous voyons ci-dessus.


Rappel biographique : Le peintre américain d'origine Wayne Thiebaud, dont une célèbre toile avait été publiée au début de ce blog en 2014, est un artiste discret, de plus en plus considéré comme un des artistes majeurs du 20e et 21e siècle aux Etats-Unis.
Le travail de Wayne Thiebaud se caractérise par des peintures d'objets alimentaires de grande consommation, comme des pâtisseries, vues dans des cafétérias. Les experts se sont souvent demandés en examinant l'œuvre de Thiebaud s'il n'avait pas passé beaucoup de temps dans l'industrie agro-alimentaire pour se familiariser avec son sujet ? Et en effet c'est exactement ce qu'il a fait en ayant comme premier emploi un job de serveur à Long Beach, dans le café « Mile High and Red Hot » (Glace et hot-dog). Cet intérêt pour les objets du quotidien, confondus ensuite avec ceux de la culture de masse, associa son nom au mouvement du Pop-Art. Cependant, une fois réduit le tapage médiatique autour du pape du pop art (Andy Warhol), on remarqua - non sans stupeur - que les œuvres de Wayne Thiebaud, effectuées dans les années 50 et 60 étaient légèrement antérieures à celles des autres artistes de cette tendance... de là à lui attribuer une influence définitive comme précurseur de ce mouvement, il n'y avait qu'un pas qui, aujourd'hui, est franchi avec justesse.
Outre les pâtisseries, Wayne Thiebaud a également peint des paysages, des rues, ainsi que des personnages populaires, comme Mickey. Certaines de ses toiles récentes, comme Sunset street (1985) ou Flatland river (1997) sont remarquables pour le traité hyper réaliste, et se rapproche du travail d'un Edward Hopper, qui était tout aussi fasciné par ces scènes du quotidien américain.
Dans sa peinture, Wayne Thiebaud se concentre sur la banalité de façon à suggérer l'ironie et la distance vis-à-vis de son sujet. Wayne Thiebaud se considère comme un peintre, mais paradoxalement pas comme un artiste. C'est un lecteur vorace, qui a l'habitude de lire de la poésie, celle de son poète préféré William Carlos Williams par exemple, à ses élèves.
En septembre 2010, alors qu'il fêtait son 90e anniversaire, Wayne Thiebaud réalisa un dessin pour le 12e anniversaire de Google qui l'afficha sur sa page d'accueil. Le dessin était exécuté dans le style bien reconnaissable de Wayne Thiebaud, et montrait un gâteau sur lequel est écrit Google et où le "l" était remplacé par une bougie. Il est décédé à l'âge de 101 ans, en décembre 2021

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jeudi 17 novembre 2022

Felix Vallotton (1865-1925) - La daurade

Felix Vallotton (1865-1925) La Daurade, 1920 Huile sur toile, 46,2 x 55 cm Collection privée (via Sotheby's)


Felix Vallotton (1865-1925)
La Daurade, 1920
Huile sur toile, 46,2 x 55 cm
Collection privée (via Sotheby's)

Que voit -on ?  Dans cette œuvre, Vallotton oppose la daurade(ou dorade)  argentée et brillante  que son nom définit si bien,  la tomate rouge (incandescente) et les surfaces mates de la table en bois et du torchon blanc bordé de liseré rouge qui la recouvre partiellement et qui est volontairement coupé à gauche du cadre..Dans la seconde moitié de sa vie, Vallotton se tourne de plus en plus vers les natures mortes. Il écrit dans son journal en août 1919 : " Je prends de plus en plus de plaisir dans le monde des choses ; la perfection d'un œuf, la rondeur d'une tomate, les formes complexes d'un hortensia me posent beaucoup de problèmes en attente d'une solution. Je les aborde sans pédantisme et m'efforce de rester peintre. " (Félix Vallotton, Documents pour une biographie et pour l'histoire d'une œuvre, Lausanne 1975, p. 245).

Rappel biographique : Félix Vallotton, peintre d'origine suisse naturalisé français en 1900, est un artiste à cheval sur deux siècles, deux pays et plusieurs tendances esthétiques, des Nabis à la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité). S'il est aujourd'hui moins connu en France qu'en Suisse, c'est pourtant à Paris, dans les années 1890, que ses gravures sur bois novatrices lui ont valu une renommée qui s'est rapidement étendue à l'Europe entière. Tout au long de sa vie le " Nabi étranger ", comme il était surnommé, s'est intéressé à une gamme étendue de sujets récurrents - intérieurs, toilettes, nus féminins, paysages, natures morte, rendus étranges par son style lisse et froid, aux couleurs raffinées, aux découpages et aux cadrages audacieux. Et bien qu'il ne fût pas toujours compris par la critique de son temps, Vallotton a su s'imposer comme une figure en vue de la scène artistique parisienne et trouver sa place dans le courant moderne, notamment en participant à de nombreuses manifestations internationales d'avant-garde devenues mythiques. C'est surtout à partir de 1910, que Félix Vallotton s’intéresse au genre de la nature morte et le transforme dans chacune de ces toiles.

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2022 - A Still Life Collection
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mardi 15 novembre 2022

John Haberle (1856-1933) - Imitation


John Haberle (1856-1933) Imitation, 1887 Oil on canvas, 25.4 x 35.6 cm. National Gallery, Washington DC (New Century Fund).



John Haberle (1856-1933)
Imitation, 1887
Oil on canvas, 25.4 x 35.6 cm.
National Gallery, Washington DC (New Century Fund).

Que voit on ? Il s'agit d'une nature morte d'objets dont le cadre fait partie, mais il s 'agit avant tout d'un trompe l'œil, un genre pour les lesquels les peintre américains ont toujours eu une réelle fascination. Au centre de al composition ici, deux billets, l'un de 1 dollar (qui n'a quasiment pas changé depuis lors) et un de 50 cts qui n'existe plus de nos jours et a été remplacé par une pièce. Quatre timbres dont deux déchirés,, deux pièces et un petite photo du peintre  complète cette nature morte d'objets qui inclut le cadre peint sur la toile et la signature  en étiquette.

Rappel biographique : John Haberle était un peintre américain spécialisé dans les  trompe-l'œil. Ses natures mortes d'objets ordinaires sont peintes de telle manière que la peinture peut être confondue avec les objets eux-mêmes. Il est considéré comme l'une des trois figures majeures - avec William Harnett et John F. Peto - pratiquant cette forme de nature morte aux États-Unis dans le dernier quart du 19e siècle.
Sa technique est toujours la même : divers papiers, y compris de la monnaie, des timbres-poste, des photos, des cartes à jouer, des billets et des coupures de journaux, sont montrés apposés sur une surface plane. D'autres objets - lunettes, peigne, pipe, allumettes, etc. - peuvent s'y ajouter. Comme Harnett, John Haberle fut sommé par les services secrets de cesser de peindre du papier-monnaie, mais il a continua à le faire tout au long de sa carrière. En raison de l'attrait populaire du style et du sujet de Haberle, son travail fut exposé dans des lieux tels que des librairies, des saloons, des débits d'alcools ou des hôtels.
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